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Industrie fossile : et si on nationalisait les grands groupes pétroliers ?

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Selon l’économiste Robert Pollin, la nationalisation n’est pas une panacée, mais elle permettrait d’éliminer les obstacles que les grandes compagnies pétrolières mettent en travers de la voie du financement public des investissements dans les énergies propres.

Source : Consortium News, Jessica Corbett
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

(Piqsels)

Dans le sillage d’un rapport des Nations unies qui, selon les activistes, montre la « vérité sombre et crue » de l’urgence climatique, un économiste de premier plan a mis en évidence vendredi une mesure qui, selon ses partisans, pourrait être incroyablement efficace pour lutter contre la crise mondiale : la nationalisation de l’industrie américaine des combustibles fossiles.

Écrivant pour The American Prospect, Robert Pollin, professeur d’économie et codirecteur de l’Institut de recherche en économie politique de l’Université du Massachusetts Amherst, mentionne le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et fait état des prix élevés du gaz exacerbés par la guerre de la Russie en Ukraine.

« Et si nous commencions enfin à prendre au sérieux les conclusions du GIEC » écrit Pollin,

« il s’ensuit que pour stabiliser le climat, nous devons commencer à proposer des solutions beaucoup plus ambitieuses que tout ce qui a été entrepris jusqu’à présent, tant aux États-Unis qu’au niveau mondial. Aux États-Unis, ces mesures devraient inclure au minimum la mise sur la table de l’idée de nationaliser l’industrie américaine des combustibles fossiles. »

Affirmant que « au moins aux États-Unis, les compagnies pétrolières privées constituent le principal obstacle à la mise en œuvre réussie » d’un programme viable de stabilisation du climat, Pollin fait valoir que les géants des combustibles fossiles devraient cesser de gagner de l’argent en détruisant la planète, que la nationalisation ne serait pas une mesure sans précédent aux États-Unis et qu’elle pourrait contribuer à la mise en place d’infrastructures d’énergie propre au rythme que les scientifiques jugent nécessaire.

L’expert a proposé de commencer par « l’achat par le gouvernement fédéral d’une participation majoritaire dans au moins les trois principales sociétés pétrolières et gazières américaines : ExxonMobil, Chevron, et ConocoPhillips.»

« Elles sont bien plus imposantes et plus puissantes que toutes les sociétés de charbon américaines réunies, mais aussi que toutes les petites sociétés pétrolières et gazières américaines, a-t-il écrit. Le coût pour le gouvernement de l’achat d’une participation majoritaire dans ces trois géants du pétrole serait d’environ 420 milliards de dollars aux cours actuels de la bourse. »

Soulignant que l’objectif des entreprises privées « est précisément de faire des profits en vendant du pétrole, du charbon et du gaz naturel, quelles qu’en soient les conséquences pour la planète et quelle que soit les couleurs sous lesquelles les entreprises souhaitent se présenter dans diverses campagnes de relations publiques brillantes et empreintes d’un flou artistique », Pollin affirme que « avec au moins ExxonMobil, Chevron et ConocoPhillips placées sous contrôle public, la suppression progressive et indispensable des combustibles fossiles en tant que source d’énergie pourrait se faire de manière méthodique. »

Gérer la transition

« Le gouvernement pourrait déterminer les niveaux de production et les prix de l’énergie fossile afin de refléter tout à la fois les besoins des consommateurs et les exigences de la transition vers une énergie propre, a-t-il expliqué. Cette transition pourrait également être encadrée de sorte à soutenir au maximum les travailleurs et les communautés qui dépendent actuellement des entreprises de combustibles fossiles pour leur bien-être. »

Pollin a souligné que certains membres du Congrès font pression en faveur d’une taxe sur les bénéfices exceptionnels des grandes compagnies pétrolières, qui se servent des diverses crises mondiales — depuis la guerre de la Russie contre l’Ukraine jusqu’à la pandémie de Covid-19 toujours en cours — pour escroquer à la pompe les travailleurs.

La proposition, écrit-il, soulève une question plus fondamentale :

« Doit-on laisser les entreprises de combustibles fossiles faire des bénéfices en vendant des produits dont nous savons qu’ils détruisent la planète ? En tout logique, la réponse est non. Voilà exactement la raison pour laquelle la nationalisation tout au moins des plus grandes compagnies pétrolières américaines est la mesure la plus appropriée que nous puissions prendre désormais, compte tenu de l’urgence climatique. »

Robert Pollin en avril 2017. (Wikimedia Commons, CC BY-SA 4.0)

L’économiste a évoqué la longue histoire des nationalisations aux États-Unis, soulignant que « cela fait seulement 13 ans, au plus profond de la crise financière de 2007-2009 et de la Grande Récession, l’administration Obama a nationalisé deux des trois entreprises automobiles américaines. »

En plus de permettre au gouvernement d’affecter les bénéfices des entreprises nationalisées au financement d’une transition responsable vers les énergies renouvelables, Pollin a écrit : « Grâce à la nationalisation, les obstacles politiques que les entreprises de combustibles fossiles opposent actuellement aux investissements publics dans les énergies propres seraient éliminés. »

La nationalisation « n’est pas la panacée, a reconnu Pollin. Notant que les entreprises publiques contrôlent déjà environ 90 % des réserves mondiales de combustibles fossiles », il a mis en garde contre l’idée qu’une telle mesure aux États-Unis « créera des conditions favorables à la lutte contre le changement climatique, pas plus que la nationalisation ne l’a fait en Russie, en Arabie saoudite, en Chine ou en Iran », s’il n’y a pas une administration qui se consacre à la lutte contre la crise mondiale.

Pollin est loin d’être isolé quand il préconise la nationalisation. Écrivant pour Jacobin le mois dernier, le fondateur du People’s Policy Project, Matt Bruenig, a soutenu qu’ « une industrie qu’il est absolument indispensable de soutenir à court terme et absolument indispensable d’éliminer à long terme est une industrie qui devrait absolument être gérée publiquement. »

« Les propriétaires et les investisseurs privés n’ont pas vocation à soutenir temporairement des industries en voie de disparition, ce qui signifie qu’ils s’efforceront soit d’empêcher l’industrie de mourir, ce qui est mauvais pour le climat, soit il refuseront temporairement de la soutenir, ce qui provoquera le chaos économique, écrit-il. Un propriétaire public est bien mieux placé pour accompagner un déclin qui soit géré de façon responsable. »

Dans un article pour The New Republic publié au tout début de la pandémie, il y a quelques années, la journaliste spécialiste du climat Kate Aronoff — tout comme l’a fait Pollin vendredi — soulignait que la nationalisation « a une longue et fière tradition qui permet à l’Amérique de naviguer en temps de crise, que ce soit lors de la Seconde Guerre mondiale ou le 11 septembre ».

Comme l’a rapporté Aronoff — qui a interviewé Mark Paul, économiste du New College of Florida — en mars 2020 :

« D’une certaine manière, la nationalisation impliquerait simplement que le gouvernement corrige près d’un siècle de son interventionnisme sur le marché. Toutes sortes d’interventions gouvernementales mises dans la balance ont permis de continuer à injecter de l’argent dans les combustibles fossiles, et notamment les quelque 26 milliards de dollars de subventions étatiques et fédérales qui leur sont accordées chaque année. Une transition globale vers une économie à basse émission carbone permettrait de réorienter l’ensemble des signaux du marché vers les secteurs en croissance plutôt que vers les secteurs défaillants. Des millions de personnes pourraient ainsi travailler immédiatement à la rénovation des bâtiments existants pour les rendre plus efficaces sur le plan énergétique ou à la construction d’une flotte de véhicules électriques, par exemple, y compris dans les endroits qui pourraient autrement être les plus touchés par une crise et une récession des combustibles fossiles. Les énergies renouvelables ont également été durement touchées par le ralentissement dû à la Covid-19, notamment avec la fermeture d’usines en Chine. Par conséquent, a ajouté Paul, au-delà des investissements directs du gouvernement dans les technologies vertes, de nouvelles directives politiques au niveau fédéral seraient primordiales pour donner aux investisseurs la garantie que les énergies renouvelables en valent la peine : par exemple, des mesures faciles à mettre en œuvre comme l’extension des crédits d’impôt pour les énergies renouvelables, dont la suppression progressive est prévue pour 2022. »

Si les écrits de Pollin, Bruenig et Aronoff portent exclusivement sur les États-Unis, des militants défendent des causes similaires dans le monde entier.

Dans un article d’opinion publié le 20 juin 2021 dans The Guardian, Johanna Bozuwa, co-directrice du programme « Climat & Énergie » de Democracy Collaborative, et Olúfẹ́mi O. Táíwò, professeur de philosophie à l’université de Georgetown, s’en prennent à Royal Dutch Shell suite à une décision de justice historique, déclarant que « comme toute compagnie pétrolière privée, Shell ne devrait pas exister ».

« Des gouvernements comme celui des Pays-Bas pourraient mieux respecter leurs mandats de réduction des émissions s’ils détenaient le contrôle des compagnies pétrolières elles-mêmes, ajoutent le duo. Il est grand temps de nationaliser Big Oil »

Jessica Corbett est rédactrice pour Common Dreams.

Source : Consortium News, Jessica Corbett, 12-04-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Alain // 05.05.2022 à 08h12

« les obstacles politiques que les entreprises de combustibles fossiles opposent actuellement aux investissements publics dans les énergies propres seraient éliminés », quels obstacles? Ces entreprises investissent aussi dans les énergies propres grandes dispensatrices de fonds publics, pas folles les guêpes, elles ne crachent sur aucune source de revenus.

Le vrai problème que les idéologues du climat ne veulent pas voir c’est que les technologies « vertes » actuelles sont très inefficaces, très polluantes à fabriquer et consommatrices de ressources naturelles n’existant pas en quantité suffisante. La priorité devrait être d’investir dans le jus de cerveau pour en trouver de meilleures, dans l’isolation des bâtiments (rare technologie efficace et peu polluante) et dans une communication honnête expliquant à la population que la croissance « verte » n’existe pas et qu’il va falloir accepter de vivre beaucoup plus sobrement et j’insiste sur le « beaucoup »

13 réactions et commentaires

  • Christian Gedeon // 05.05.2022 à 08h04

    Coucou nous revoilou👏Les nationalisations. Les grands groupes pétroliers ne demandent pas mieux, du moins leurs actionnaires. Par ici les picaillons. Et à nouveau par ici les picaillons quand ils rachèteront leurs actions à moitié prix quelques années après ! Et super pactole pour les « petits groupes » pétroliers évidemment. Allez y les gars Wall Street vous applaudit à l’avance.

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  • Alain // 05.05.2022 à 08h12

    « les obstacles politiques que les entreprises de combustibles fossiles opposent actuellement aux investissements publics dans les énergies propres seraient éliminés », quels obstacles? Ces entreprises investissent aussi dans les énergies propres grandes dispensatrices de fonds publics, pas folles les guêpes, elles ne crachent sur aucune source de revenus.

    Le vrai problème que les idéologues du climat ne veulent pas voir c’est que les technologies « vertes » actuelles sont très inefficaces, très polluantes à fabriquer et consommatrices de ressources naturelles n’existant pas en quantité suffisante. La priorité devrait être d’investir dans le jus de cerveau pour en trouver de meilleures, dans l’isolation des bâtiments (rare technologie efficace et peu polluante) et dans une communication honnête expliquant à la population que la croissance « verte » n’existe pas et qu’il va falloir accepter de vivre beaucoup plus sobrement et j’insiste sur le « beaucoup »

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    • Dominique Gagnot // 05.05.2022 à 11h26

      Et surtout on peut produire beaucoup plus sobrement, et pas qu’un peu car le capitalisme n’a pas du tout pour objet de répondre aux besoins réels !!
      Par ailleurs le capitalisme n’investira pas dans le jus de cerveau si cela n’est pas juteux, financièrement parlant bien sur.

      Satisfaire des besoins réels n’est que secondaire à la recherche de profit.
      Pire encore : créer des besoins pour mieux y répondre génère du profit, et le système ne s’en prive pas, Pub et marketing servent à ça.

      En conséquence, changer de paradigme, ne plus chercher à stupidement maximiser des profits financiers, mais répondre aux besoins réels – dont la réparation de la biosphère – offrirait des perspectives insoupçonnées…
      Le comble est qu’un système pseudo capitaliste ferait ça très bien comme l’expose ce livre (2èm partie) : « Comprendre la tragédie capitaliste, imaginer le système d’Après ! »
      https://bit.ly/4capitalisme

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    • Christian Gedeon // 05.05.2022 à 11h28

      Beaucoup plus sobrement et vous insistez sur le beaucoup…c’est quoi beaucoup? Et surtout c’est QUI beaucoup? Vous pensez que l’Afrique va vous entendre? On fait quoi? On arrête l’électrification de l’Afrique? On bloque son développement ? On lui explique que ce qui était bon pour nous est désormais interdit pour eux? Sans rancune j’espère mais votre réaction est vraiment très occidentale centrée.

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      • Olivier77 // 05.05.2022 à 18h55

        Pour avoir discuté dernièrement avec un proche de la famille Mobutu, la crise rwandaise a débouché sur la déstabilisation de l’ex congo belge. Cette action révolutionnaire a fait disparaître la majorité des cadres. Pour gérer un pays, il faut des gens prêt à le faire. C’est la même situation dans beaucoup de pays issus de la Francophonie, les pays anglophones s’en sortant mieux (mieux cachés ?).
        Sans ingénieurs, ni haute fonction publique je crains que malgré les efforts de développement, il ne se passera rien.
        De Gaulle à l’indépendance de Madagascar à eu ces mots justes :  » Madagascar est un pays d’avenir et le restera. »

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  • tchoo // 05.05.2022 à 09h10

    Très difficile aujourd’hui de demander à une industrie qui vit du pétrole d’investir dans des technologies pour se passer du pétrole, étant donné que ces investissement sont à très long terme, et non rentable immédiatement. nous savons très bien que le capitalisme et les actionnaires veulent du rendement immédiat et pas de l’hypothétique dans 10 ou 20 ans. Que cette industrie profite, l’heure actuelle des aides des états pour développer des énergies de substitution ne signifie pas qu’elles y consacrent tout le jus de cerveau nécessaire pour progresser, probablement juste le nécessaire pour continuer à recevoir les aides

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  • Dominique Gagnot // 05.05.2022 à 12h28

    Il est sur la bonne piste Robert Pollin, mais il n’y a pas que le pétrole!
    Les Ressources planétaires en général sont exploitées à seule fin d’en tirer du profit, sans considération pour le désastre écologique et social qui en résulte. Cette logique n’est plus supportable. Le système économique doit désormais servir la restauration des écosystèmes. (Il aurait fallut faire ça il y a 50 ans, mais mieux vaut tard que jamais).

    Aussi réactionnaire, et aujourd’hui invraisemblable, que cela puisse paraître, il est impératif de transférer la propriété des Ressources premières à des « collectivités actionnaires ». En effet, seules de pareilles structures pourraient être en capacité de les préserver dans l’intérêt de tous, et décider de leur utilisation, avec le concours des banques centrales…

    Des entreprises publiques et privées toujours motivées par le profit, mais dans le cadre de ce nouveau système, exécuteraient les immenses tâches à accomplir. Suite ici : https://bit.ly/4capitalisme

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  • 6422amri // 05.05.2022 à 21h04

    Le bilan des énergies dites vertes…?…Elles n’ont contribué qu’a l’augmentation de la consommation d’énergie.
    Elles sont incapables de faire fonctionner des sociétés industrielles.
    Elles sont extrêmement polluantes à fabriquer et utilisent massivement des composants rares, très polluants à produire ou a base de produits carbonés.
    Il y a une vérité. Pour tempérer (et non pas annuler) l’augmentation des températures, épargner le climat, préserver la biosphère il faut massivement changer le mode de fonctionnement de la planète, mettre fin à des industries comme le tourisme, l’aviation, les gadgets électroniques, l’informatique partout, les fraises et en hiver, les fruits exotiques,le café, le thé, chez le marchand à l’épicerie du coin.
    Personne ne voulant être le premier, seul, rien ne se passera.
    On fait du décor, des pistes cyclables avec du béton, du bitume, des vélos électriques avec du carbone, etc.
    La consommation annuelle de sable représente un mur de 4 mètres de large sur 5 mètres de hauteur qui ferait le tour de la terre, Il y a 30 années de réserves de cuivre, un exemple au hasard.

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  • Nicolas // 06.05.2022 à 05h20

    C’est surtout les banques qu’il faut nationaliser.
    Comme elles l’étaient pendant les 30 glorieuses.
    Faire des banques de détail pour le commun des mortels des banques nationalisées.
    Et laisser dans le privé les banques d’affaires et celles qui proposent la spéculation à risque et qui deviendraient donc marginales dans le marché de la finance.
    Ainsi, la puissance publique contrôlerait de nouveau la création monétaire et pourrait financer des grands projets comme cela se faisait dans les années 1950 à 1980.
    À cette époque, périodiquement, on pouvait souscrire en tant que particulier à des plans étatiques qui finançaient de grands projets et qui étaient rémunérés par l’état au travers des banques PUBLIQUES …
    Prôner une nationalisation des compagnies pétrolières c’est encore être volontairement à côté de la plaque pour éviter de parler du vrai sujet: les banques qui envoient régulièrement ce genre  » d’économiste  » pour diffuser des mensonges afin que ces mêmes banques restent les mains libres pour faire n’importe quoi avec l’argent de tous.
    Enfin, je veux dire que la croissance verte, les énergies vertes c’est comme la guerre chirurgicale, c’est comme les armes de destruction massives, ça n’existe pas, c’est une fable.
    Croissance = pollution et énergie = pollution.
    On n’a jamais vu une utilisation d’énergie qui ne pollue pas à moins que je ne sois pas au courant qu’on ait réussi à violer les lois de la thermodynamique …

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  • RGT // 06.05.2022 à 08h38

    Dès qu’il y a une source de profits qui se dessine à l’horizon les « investisseurs » se bousculent au portillon et intriguent en douce dans les cercles de pouvoir pour se les approprier.

    Si le fait de pendre leurs propres mères pouvaient leur apporter quelques profits ils se débrouilleraient pour rendre cette pratique obligatoire en faisant voter des lois qui le permettent.

    Quant aux entreprises publiques ou nationalisées nous savons bien ce qu’il en est : Si elles peuvent être source de profit la finance n’aura de cesse de décrier ces entreprises jusqu’à ce qu’elles soient privatisées pour en « optimiser le fonctionnement », à savoir surtout privatiser les profits et socialiser les pertes.

    Souvenez-vous de ELF, société pétrolière initialement publique fondée par le « vieux dictateur » De Gaulle pour garantir l’indépendance énergétique nationale et qui a ensuite été totalement détournée de sa vocation par « Saint François 1er » pour que ses fonds propres servent à blanchir des opérations peu reluisantes des ploutocrates et qui ensuite a été « donnée » à Total pour faire encore plus « d’optimisation fiscale » sur le dos de la population.

    Double peine.

    Sans compter les entreprises nationalisées (banques par le CNR entre autres, mais aussi les dinosaures agonisants renfloués et remis en état par le con-tribuable qui une fois en bonne santé ont toutes été privatisées et la population totalement dépouillée en plein jour.

    Sans compter que ces « fleurons nationaux » ont ensuite été à de nombreuses reprises renfloués sans contrepartie avec le fric des « gueux » alors qu’elles étaient dans le pire des cas à l’équilibre au temps honni de la « salinisation ».

    Des gouvernants sincères se seraient contentés de les laisser crever pour éventuellement les ramasser à leur véritable valeur causée par la « privatisation », c’est à dire à une valeur NULLE.

    Et bien sûr qu’ensuite on rappelle à chaque intervention des « libéraux » les conséquences de leurs « valeurs » sur ce qu’il est advenu de ces entreprises sous la houlette des « bienfaits » de la gestion privée.

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