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Le Canada fournit volontiers des armes à l’Ukraine… mais pas question d’alléger sa dette

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Bien que l’Ukraine soit accablée par la dette due à ses créanciers internationaux, le soutien du Canada à ce pays n’inclut pas d’allégement de la dette. Il prévoit toutefois des armes et plus de prêts encore.

Source : Jacobin Mag, Yves Engler
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le gouvernement canadien a affecté un demi-milliard de dollars à un nouveau financement d’armes pour l’Ukraine. (Joe Raedle / Getty Images)

L’Ukraine doit environ 125 milliards de dollars US au Fonds monétaire international (FMI), à la Banque mondiale, à l’Union européenne, au Canada et à d’autres créanciers internationaux, cela représente près de 80 % de son PIB. En plein milieu d’une vague de soutien envers l’Ukraine, aucun dirigeant occidental n’a demandé l’annulation de sa dette internationale.

Depuis le début de l’invasion russe, l’Ukraine a payé des centaines de millions de dollars à ses créanciers internationaux et est censée payer des milliards de dollars de plus en frais de dette cette année. Entre janvier et mars, Ottawa a transféré à l’Ukraine une aide militaire d’une valeur d’au moins 83,8 millions de dollars. En plus de ces fournitures militaires, de nouveaux prêts sont en passe d’être accordés.

En dépit des difficultés auxquelles est confrontée l’Ukraine et de l’accueil enthousiaste que reçoivent actuellement les gestes pro-ukrainiens, il n’y a pratiquement pas eu de discussion concernant l’allègement de la dette de l’Ukraine. Le Canada et d’autres puissants détenteurs de dette semblent soutenir l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie. Il est moins évident qu’ils se soucient de l’économie, de la démocratie ou de la souveraineté de l’Ukraine.

Ottawa et les réformes du marché ukrainien

L’endettement a fortement pesé sur les trente années qui viennent de s’écouler depuis d’indépendance de l’Ukraine. Le pays a emprunté à plusieurs reprises auprès du FMI pour éviter le défaut de paiement. Ces emprunts ont donné au FMI et aux responsables politiques de l’élite au Canada et dans d’autres pays créditeurs un levier important pour faire pression en faveur de réformes néolibérales. Lorsque l’Union soviétique s’est effondrée, l’Ukraine a assumé un sixième de la dette de 68 milliards de dollars de l’URSS.

Ottawa a fait pression sur Kiev pour que l’Ukraine ratifie un accord sur la dette de l’ère soviétique, conditionnant l’accès au crédit au service de la dette. L’aide canadienne dépendait de la privatisation des biens publics et de la libéralisation de l’économie. En 1994, le ministre des Affaires étrangères, André Ouellet, a déclaré : « Notre aide à l’Ukraine ne peut être effective que si le gouvernement ukrainien prend les mesures nécessaires pour mettre en place le cadre dans lequel une économie de marché peut se développer. »

Au cours de cette période, Ottawa a parrainé diverses initiatives visant à promouvoir des réformes néolibérales, notamment la Conférence sur la réforme de l’Ukraine, le Projet d’appui au commerce et à l’investissement Canada-Ukraine, la Commission économique intergouvernementale Canada-Ukraine, l’Initiative commerciale Canada-Ukraine et le Projet de coopération législative Canada-Ukraine. Au milieu des années 1990, Ottawa a financé une initiative visant à permettre la privatisation des terres agricoles ukrainiennes, qui étaient jusqu’ici possédées par l’État. Comme le rapportait un article du Vancouver Sun en 1996, « depuis la disparition de l’Union soviétique, le Canada a engagé plus de 120 millions de dollars en aide technique pour aider l’Ukraine à effectuer la transition complexe vers une économie de marché. »

En octobre 1994, plusieurs mois après que Leonid Kuchma soit devenu le deuxième président du pays, le Canada a accueilli une conférence spéciale du G7 pour promouvoir la « réforme » économique en Ukraine. Avant la tenue de cet évènement, le Toronto Star a rapporté que « le Canada s’engagera à fournir une aide pouvant atteindre 20 millions de dollars pour aider l’Ukraine à transformer son économie en un système de marché de rype occidental ». Selon le Star, en tant que « premier investisseur en Ukraine », le Canada a également poussé le FMI à accorder son tout premier prêt au pays.

Dans les années qui ont suivi la conférence, l’Ukraine a vendu des milliers d’entreprises publiques. Des personnes bien placées ont souvent acquis ces propriétés pour une somme dérisoire, ce qui a donné naissance à une classe d’ « oligarques » puissants dont les intérêts sont antinomiques avec la démocratie.

Les investisseurs occidentaux

Pendant la crise financière de 1998, qui a ravagé la Russie et l’Ukraine, Ottawa a fait pression sur le FMI pour qu’il accorde à l’Ukraine le financement demandé. Comme, après avoir libéralisé son économie, le pays était devenu beaucoup plus vulnérable face aux chocs venus de l’étranger, Ottawa craignait que les réformes néolibérales ne prennent fin ou même soient contrecarrées. En 1999, le Globe and Mail rapporte que « le premier ministre Jean Chrétien a personnellement fait pression pour que le Fonds monétaire international accorde un prêt de plusieurs milliards de dollars à l’Ukraine lorsque celle-ci a été frappée par une crise économique l’an dernier. »

Chrétien a exhorté les dirigeants ukrainiens à poursuivre des réformes économiques pourtant impopulaires. Il a alors précisé aux dirigeants ukrainiens : « Vous vous êtes engagés à bâtir cette force économique, à naviguer pour franchir le passage difficile d’une économie planifiée vers une économie de marché. Malgré les difficultés, je vous exhorte à maintenir le cap. » Selon une estimation publiée dans le Globe and Mail en 2001, le PIB de l’Ukraine s’est contracté de pas moins de deux tiers au cours des huit premières années qui ont suivi l’indépendance.

Tout au long des années 2000, Ottawa a continué de promouvoir des politiques privilégiant le capital et les intérêts étrangers. La crise économique mondiale de 2008 a porté un dur coup à l’Ukraine, qui a dû se tourner à nouveau vers le FMI pour obtenir un renflouement. En 2009, comme le rapporte l’Ottawa Citizen, le Canada et l’Ukraine ont commencé des négociations de libre-échange, qui « se sont rapidement enlisées après l’arrivée au pouvoir du président pro-russe Viktor Ianoukovitch » en 2010. En 2014, poursuit l’article, « les négociations ont été discrètement relancées après l’éviction de Ianoukovitch. » Cette éviction est le résultat d’une révolte que le Canada a encouragée.

Une grande partie de l’Ukraine occidentale était furieuse contre Ianoukovitch après son retrait de l’accord d’association Union européenne-Ukraine. Cependant, le rejet de l’accord par son gouvernement s’explique en partie par le refus de Bruxelles de l’aider à respecter les termes d’un accord avec le FMI. Le renouvellement du prêt du FMI exigeait l’application de « conditions extrêmement sévères », notamment l’élimination des subventions dans le domaine de l’énergie et d’autres aides publiques.

Après la destitution inconstitutionnelle de Ianoukovitch, Ottawa a immédiatement annoncé un financement de 220 millions de dollars pour soutenir le nouveau gouvernement ukrainien. Toutefois, le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a refusé de débloquer cette aide tant que les responsables du FMI n’auraient pas un plus grand contrôle sur la politique économique ukrainienne. Comme l’a dit Baird, « le FMI va vouloir négocier certaines des conditions [les plus strictes] ». Vingt millions de dollars de cette somme ont été affectés dans le but de fournir à l’Ukraine des « directives d’experts dont elle a besoin pour gérer cette importante transition économique ».

Au cours de l’été 2015, le Premier Ministre canadien de l’époque, Stephen Harper, a rencontré le successeur de Ianoukovitch, Arseniy Yatsenyuk. Peu après, le nouveau PM ukrainien a appelé les investisseurs canadiens à acheter des entreprises publiques ukrainiennes. « Je ne veux pas que des magnats ukrainiens achètent ces entreprises d’État, a déclaré Yatsenyuk au Globe and Mail. Nous serions heureux de voir des Canadiens acheter des actifs ukrainiens et apporter à l’Ukraine une bonne gouvernance d’entreprise, de nouveaux investissements et de nouveaux emplois. »

Trois ans plus tard, Stepan Kubiv, ministre ukrainien du développement économique et du commerce, écrivait dans le Financial Post du Canada :

Notre stratégie commerciale est associée à un ambitieux programme de réformes économiques visant à rendre l’Ukraine plus attrayante pour les investissements occidentaux. Depuis 2014, nous avons réalisé plus de réformes qu’à aucun moment depuis l’indépendance. Nous avons déréglementé des secteurs de l’économie, rationalisé les réglementations commerciales et entrepris la privatisation d’entreprises publiques. Des réformes sont en cours pour améliorer les droits des créanciers et les droits de propriété intellectuelle.

Armes gratuites pour tout achat de dette

Depuis la révolution de 2014, le FMI, la Banque mondiale et la Banque européenne d’investissement ont injecté plus de 10 milliards de dollars en Ukraine. En 2020, le FMI s’est félicité des améliorations de la situation budgétaire du pays, qui, selon lui, ont été « obtenues principalement par une réduction de la valeur réelle des salaires et des prestations sociales. »

Trois décennies de réformes néolibérales ont été dévastatrices pour l’Ukraine. Les inégalités se sont considérablement accrues. Avant les bouleversements de 2014, le PIB de l’Ukraine était en fait plus faible que lorsqu’elle a déclaré son indépendance en 1991. Avant la récente invasion de la Russie, le PIB de l’Ukraine était environ 20 % inférieur au niveau qu’elle connaissait du temps de l’ère soviétique. Le PIB par habitant de l’Ukraine représente moins de la moitié de celui de la Russie et un cinquième de celui de la Pologne.

Cette année, le PIB ukrainien a baissé de 16 % au premier trimestre et devrait chuter encore de près de 40 %. Il est difficile d’imaginer que le pays sera en mesure de rembourser intégralement sa dette internationale. Sans une remise substantielle de celle-ci, les créanciers exeerceront une influence encore plus grande sur l’économie et la politique du pays. Pour anticiper de nouvelles pénuries économiques, les associations ukrainiennes de la société civilee ont récemment lancé une pétition demandant l’annulation de la dette. Mais cette pétition a été largement ignorée par l’Occident.

Dans le budget de la semaine dernière, le gouvernement fédéral a alloué un prêt d’un milliard de dollars à l’Ukraine. Les fonds seront acheminés par le biais du compte administré multi-donateurs nouvellement créé par le FMI pour l’Ukraine. Le budget prévoyait également un demi-milliard de dollars en nouveaux fonds pour l’achat d’armes. Depuis le 27 février, le Canada a annoncé trois nouvelles donations d’armes, dont 4500 lance-roquettes M72, 7500 grenades à main, 100 armes antichars Carl-Gustaf M2 et 2000 munitions. Les armes sont certes des dons, mais la plus grande partie de l’aide du Canada à l’Ukraine prend la forme de prêts..

Lorsque les intérêts des détenteurs de la dette internationale et ceux des Ukrainiens ordinaires entrent en concurrence, il semble que les perdants soient toujours les travailleurs, les retraités et leurs familles. Les pays capitalistes riches s’empressent de fournir des armes pour permettre la poursuite des combats, mais restent muets quant aux demandes de l’allègement de la dette. Le fait que les armes soient une aide acceptable – mais pas le soulagement concret de la souffrance que l’annulation de la dette pourrait procurer – nous dit quelque chose de fondamental sur le système capitaliste.

Concernant l’auteur

Le dernier livre d’Yves Engler s’intitule Stand on Guard for Whom ? – A People’s History of the Canadian Military.

Source : Jacobin Mag, Yves Engler, 12-04-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Alain // 04.05.2022 à 08h38

De toute façon on ne peut plus tirer de jus d’un citron complètement pressé. Etant donné la destruction physique d’une bonne partie de l’économie ukrainienne, c’est une transition vers une économie de subsistance – en non néo-libérale – qui s’imposera.

Rendre l’économie ukrainienne attrayante a surtout été de paupériser la population avec des salaires de misère pour être sous-traitant de l’économie allemande.

Quand à la démocratie, elle a totalement disparu sans objection du parrain occidental quand Zelensky a interdit tous les partis autre que le sien au déclenchement de l’offensive russe.

Conclusion, Ottawa ne reverra jamais son argent, les autres non plus

27 réactions et commentaires

  • Merlin // 04.05.2022 à 07h23

    Il est assez surprenant que le Canada arme des milices alors que suite à sa promesse J Trudeau a procédé à une saisie d’une parte des armes à feu légalement détenues par ses citoyens en 2020.
    Cf: https://www.rcmp-grc.gc.ca/fr/armes-a-feu/devez-savoir-nouvelle-interdiction-armes-a-feu-et-dispositifs-gouvernement-du-canada?re=

    La même en France en 2021, obligation de destruction sans compensation financière contrairement au Canada.
    https://www.ouest-france.fr/politique/gerald-darmanin/les-armes-de-guerre-transformees-interdites-aux-particuliers-par-un-nouveau-decret-6743b06a-395e-11ec-b353-e0009440f23c

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  • max // 04.05.2022 à 07h50

    La dette fait parti de l’ADN du système financier mais attention il faut de la bonne dette de celle que vous ne pourrez jamais rembourser mais dont il faut payer tout le temps et il faut en avoir toujours plus c’est un système de ponzi.
    Et donc quand un pays n’a pas de dette auprès du FMI et que sa gestion est rigoureuse, il est mure pour une révolution de couleur ou va subir une intervention militaire extérieure.
    La richesse de l’Occident est fondée sur la dette et donc vous devez vous endetter.
    Pour l’Ukraine ca s’est fait tout de suite, pour les occidentaux les équivalents 10 milliards de $/an que la Russie donnait péniblement a l’Ukraine était insupportable et donc l’endettement auprès du FMI c’était mieux. En Ukraine les Occidentaux appliquent un traitement similaire à celui de la Russie du temps d’Eltsine.
    L’Ukraine est tout simplement dépossédé que ce soit de son Or et du reste de ses actifs sa monnaie plonge encore plus avec un coupable idéal : La Russie (cela dit, la Russie s’est appliquée les mêmes méthodes dont elle ne s’est pas encore tout a fait remise).
    Avec la guerre en Ukraine les occidentaux voient fondre les valeurs de leurs actifs.
    Actuellement les Ukrainiens ne fuient pas seulement la guerre mais aussi et la misère.
    Les Ukrainiens ne peuvent même plus rembourser les intérêts de leurs dettes et leurs dirigeants n’ont pas les trippes pour faire défaut.
    La seule solution que les Occidentaux voient est que la Russie paie la dette de l’Ukraine, d’où les saisies des avoirs de la Russie.

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    • Maximytch // 04.05.2022 à 11h05

      Que vaudront les avoirs Russes en Dollar si le monde se rend compte de la supercherie de la planche a billets? C’est la fin de la politique enclenchée par Nixon en 71 qui se joue sous nos yeux.

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  • Dorian // 04.05.2022 à 07h54

    Aucune, absolument aucune arme envoyée à l’Ukraine n’est gratuite. Aucune. Quelque soit le pays fournisseur. Toutes ces armes devront être payées. Au prix le plus fort.
    Sauf disparition de l’état ukrainien.
    Le lend and lease 2.0 qu’est entrain de concocter le sénat US est emblématique. Tout devra être remboursé. Pour mémoire, les intérets de celui déclenché pour l’URSS en 1941, n’ont été soldés qu’en…2006, par….la Russie.
    Gageons que ces fournitures massives d’armes, et surtout de vieilleries, serviront de pretexte pour définitivement voler les 300 mds de reserves russes « gelés ».
    On pretendra pomper dans cette somme pour se rembourser puis pour payer la reconstruction de ce qui restera sous influence occidentale en Ukraine.
    Pendant ce temps là, les Russes viennent de faire leurs comptes, ils disposent de 500 mds de dollars d’avoirs occidentaux sur leur sol. Au cas où.
    Pour l’instant, tout le monde fait son vide grenier et au lieu de frais pharaoniques de recyclage, peut mettre ça dans la colonne créance. Douteuse, certes. Mais tant qu’on demande pas le remboursement, ça fait joli dans les bilans des états.

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    • ouvrierpcf // 04.05.2022 à 12h49

      merci pour votre commentaire quand on pense que les dettes de lallemagne nazie ont été blanchies par les européens et les USA en 1963 Que les grecs ont eux à payer les leurs enfin celles dues à leuro jusqu’en 2030

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      • Ecofil // 05.05.2022 à 10h41

        C’est ce que j’ai dénoncé de nombreuse fois au moment de la crise grecque. Soi-disant pour ne pas refaire la même erreur qu’en 1918, avec l’imposition d’une dette colossale aux allemands ce qui les a conduit vers le nationalisme et enfin Hitler. Les européens , déjà sous emprise américaine, ont absous en 1963 la dette infligée aux allemands après la guerre 45.
        Ce qui a donné naissance à la grande ‘amitié’ germano-américaine que l’on peut toujours constater actuellement. Bémol, les allemand ont été impitoyables avec la dette grecque lors de la crise récente de l’euro. Goldman Sachs a toujours collaboré de près avec les banques allemandes…et d’où l’attitude extrêmement consensuelle et actuelle de Von der Leyen avec les américains…

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      • RGT // 08.05.2022 à 22h28

        N’oublions pas non plus que la dette que devait l’Irak à la France a été annulée par les USA lors de la chute de Saddam Hussein.
        Et cette dette ne comprenait qu’une très faible part de matériel militaire, l’essentiel étant des matériels et des infrastructures civiles.

        Si les russes atteignent leur objectif de conquérir toute la Novorossia (qui était 100% russe avant la création de l’Ukraine) ils pourraient laisser le reste de l’Ukraine se débrouiller avec l’intégralité de cette « dette » qui a surtout profité aux oligarques, particulièrement ceux qui ont « soutenu » les « révolutions de couleur »…

        La plus grosse bêtise des putschistes du Maïdan a bel et bien été d’interdire la langue russe à la moitié de la population dont c’était la langue maternelle.

        Imaginez un instant si les flamands interdisaient strictement le wallon et que la France vienne au secours de ces derniers.

        La même chose se produirait si les wallons interdisaient strictement le flamand et que la Hollande vienne à leur secours, ce serait tout à fait normal.

        Référendum puis rattachement à l’état salvateur ou création d’un état indépendant comme en Crimée ou dans le Donbass.

        Pour l’instant, les occidentaux cherchent surtout à rentabiliser leur « investissement » et à conserver à tout prix (payé par les ukrainiens en $$ et avec leur sang) cette avancée d’influence qui ne profite surtout pas à la population locale.

        De toutes façons, les gueux ne sont là que pour servir leurs maîtres.

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    • azuki // 04.05.2022 à 13h19

      Comme ils ne doutent de rien, je parie qu’il vont réclammer au Russes cette dette quand la guerre sera finie, et les accuser de tous les vices pour ne pas vouloir payer. Vous prenez le pari ?

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    • 6422amri // 04.05.2022 à 15h28

      Gageons que ces fournitures massives d’armes, et surtout de vieilleries…quand je regarde la liste des armes, je peux y voir celles que les l’Ukraine utilise déjà, transférées depuis des pays comme la Bulgarie, la Slovaquie, la Pologne, armes identiques à celles qu’utilise la Russie, mais surtout des quantités astronomiques d’armes très modernes, canons de précisions, obusiers, drones tueurs, drones kamikaze, radars, missiles anti-navires a longue portée, etc.

      Pour les fonds de la banque centrale russe, il y a un projet de loi, devant le Congrès américain, pour les saisir afin de les utiliser pour la reconstruction de l’Ukraine.

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  • Alain // 04.05.2022 à 08h38

    De toute façon on ne peut plus tirer de jus d’un citron complètement pressé. Etant donné la destruction physique d’une bonne partie de l’économie ukrainienne, c’est une transition vers une économie de subsistance – en non néo-libérale – qui s’imposera.

    Rendre l’économie ukrainienne attrayante a surtout été de paupériser la population avec des salaires de misère pour être sous-traitant de l’économie allemande.

    Quand à la démocratie, elle a totalement disparu sans objection du parrain occidental quand Zelensky a interdit tous les partis autre que le sien au déclenchement de l’offensive russe.

    Conclusion, Ottawa ne reverra jamais son argent, les autres non plus

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    • Dorian // 04.05.2022 à 10h52

      Mais si . Vous oubliez les 300mds de dollars volés à la Russie. Il faudra bien un ou deux pretextes pour se servir dessus

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      • Alain // 05.05.2022 à 08h00

        Ils auront dans les poches des oligarques ukrainiens, éventuellement dans le complexe militaro-industriel, pas dans les caisses des états et des bailleurs de fonds

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    • anarkopsykotik // 04.05.2022 à 20h03

      >au déclenchement de l’offensive russe

      Plusieurs partis et journaux avaient été interdits bien avant l’offensive.

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  • Fabrice // 04.05.2022 à 09h13

    La dette c’est la soumission des peuples, le Canada s’assure ainsi la docilité des gouvernements ukrainiens présent et futurs, comment virer un procureur trop zélé ou empêcher tout rapprochement après la guerre avec la Russie, simple par la dette le camp occidental n’est pas prêt à lâcher cette emprise par des réductions de dettes, l’Afrique en a souvent payé le prix et en paiera encore le prix.

    Notre tour viendra et est probablement venu d’ailleurs quand on voit notre docilité et alignement actuel à des politiques internationales suicidaires.

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    • samuel // 04.05.2022 à 22h07

      Bah , Blackrock a fait le plein de dettes francaises :

      https://www.youtube.com/watch?v=K3FTA9F-5-M

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    • utopiste // 10.05.2022 à 11h42

      Et il ne faut pas oublier que la guerre c’est du business et plus encore. En termes d’emploi, d’industrie, de finance, la guerre c’est quels pourcentages du tout aux USA ?

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  • Christian Gedeon // 04.05.2022 à 09h14

    Ben non en fait et il n’y aura pas d’annulation. L’Ukraine est solvable «  en temps normal ». Et cette dette représente une partie de ce qu’oligarques et multinationales ont amassé au cours des dernières années. Donc pas d’annulation. On se paiera sur la bête comme d’habitude. Un poil cynique certes. Mais juste un poil.

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  • Fritz // 04.05.2022 à 09h26

    Le gouvernement Trudeau, parangon de démocratie et de dialogue social (les camionneurs canadiens peuvent en témoigner) défendra l’Ukraine contre l’agression des hordes moscovites… jusqu’au dernier Ukrainien.

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  • Maximytch // 04.05.2022 à 10h57

    Je ne comprends pas comment les pays qui livrent des armes contre dettes compte être payés un jour. Déja entre 2014 et 2022 l’occident et ses entreprises ont livré des armes à l’Ukraine avec des fonds internationaux ou des garanties des états parties prenantes aux contrat. L’Ukraine n’est pas solvable et tout le monde le sait.
    La vrai question est de savoir si l’émission infinie de dette en monnaie de singe (Dollar-Euro) prendra fin à l’issue du conflit, une victoire de la Russie pourrait entrainer une chute du système financier Euro-Dollar.Les EU se sont lancés dans une lutte à mort pour l’hégémonie mondiale, en cas d’échec c’est la fin et l’Europe sera sacrifiée en première.

      +10

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  • Lev // 04.05.2022 à 12h05

    Pour sa part, la France par l’entremise de son président se contente de conseiller Poutine. La France, nimbée de son aura messianique, ne vend rien à personne et surtout pas des armes. Elle donne.
    Tout ce qui est donné aux Ukrainiens sera prétexte pour rançonner les services publics, les caisses de retraite etc, etc

      +10

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    • douarn // 06.05.2022 à 08h55

      Bonjour Lev
      Ne vous « inquiétez » pas, le FED, un fond européen créé en 2021 sous la pression des lobbys de l’armement, doté de 8 milliards d’€, paiera les armes françaises « données » aux ukrainiens. La question des services publics est déjà actée depuis longtemps. La fable du don des armes à l’Ukraine ne sera peut être qu’un énieme prétexte pour faire accepter aux usagers un nouveau tour de vis sur les services publics.

      https://www.youtube.com/watch?v=uE3A7jGH5m8

      Il y a un siècle Anatole France disait « Nous pensions mourir pour la partie, nous sommes morts pour des industriels »… rien n’a changé…

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  • Richard // 04.05.2022 à 13h17

    Le duo Freedland-trudeau a, dès 2014, commencé à fournir des armes, véhicules et les habits pour les militaires et cela continue avec des prêts qui ne seront jamais remboursés et personne au Canada n’ose demander le pourquoi et surtout à combien de $milliars reçus.
    Mme Freedland semble mener trudeau par le bout du nez.
    Et ,elle porte les gênes de la culture nazie par son grand père, Mikael Chomiak, criminel de guerre recherché, venu se cacher en Alberta comme des dizaines de SS.

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    • 6422amri // 04.05.2022 à 15h35

      Les gênes de la culture nazie..?…Madame Freedland, née en 1968, ne peut-être tenue responsable à vie des actes de son grand-père. Il y a des communautés ukrainiennes très importantes dans l’ouest canadien et leur poids politique y est important.

      Le Québec, province francophone, a été à partir de 1945, l’un des lieux choisi par les collaborateurs français comme terre d’exil, avec l’aide de l’église catholique locale. Parmi ceux-ci il y avait aussi quelques criminels de guerre, dont au moins un, condamné à mort en France. Il sera forcé à l’exil au Brésil, extradé par le gouvernement canadien, non sans mal.

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      • Moussars // 04.05.2022 à 17h10

        Alors pourquoi a-t-elle manifesté officiellement en mars habillée avec les symboles des ultras nationalistes Ukrainiens !? Un peu faible votre argument !?

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        • 6422amri // 04.05.2022 à 18h00

          Nullement. Il s’agit d’un groupe de nationaliste ukrainiens pas plus nationalistes ou pas moins que Madame Le Pen. Elle portait la blouse brodée traditionnelle des femmes ukrainiennes (comme en Pologne). Elle a la cible, régulière, des groupes d’extrême-droite au Canada.

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  • Fritz // 04.05.2022 à 15h34

    Pour adhérer au camp du Bien, il faut « déréglementer des secteurs de l’économie », « privatiser des entreprises publiques » et appeler des étrangers à les acheter. Merci MM. Iatseniouk et Koubiv, vos propos clarifient les enjeux du conflit ukrainien.

      +9

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