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21.juin.201921.6.2019
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Iran–États-Unis : Aux racines de la crise. Par Éric Juillot

Les soubassements d’une crise : l’exceptionnalisme américain comme force déstabilisatrice « Nous savons tous que l’Iran est méchant » 1https://www.latribune.ca/actualites/monde/iran-washington-met-laccent-sur-la-dissuasion-pas-la-guerre-fc6bbc86871f468b4f1b5b5cfc74ecc6 : S’il fallait en une phrase illustrer la saisissante ingénuité qui détermine le rapport au monde de beaucoup d’Américains, celle-ci conviendrait parfaitement. Elle a été prononcée, non pas par un enfant de cinq ans, mais par le […]
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Les soubassements d’une crise : l’exceptionnalisme américain comme force déstabilisatrice

« Nous savons tous que l’Iran est méchant » 1https://www.latribune.ca/actualites/monde/iran-washington-met-laccent-sur-la-dissuasion-pas-la-guerre-fc6bbc86871f468b4f1b5b5cfc74ecc6 : S’il fallait en une phrase illustrer la saisissante ingénuité qui détermine le rapport au monde de beaucoup d’Américains, celle-ci conviendrait parfaitement. Elle a été prononcée, non pas par un enfant de cinq ans, mais par le représentant démocrate Adam Smith le 21 mai dernier, au cours d’une audition à huis clos du secrétaire d’État Mike Pompeo par des membres du Congrès des États-Unis à propos de l’actuelle crise qui oppose Washington à Téhéran. Cette façon de s’exprimer met inopinément en relief l’un des ressorts les plus profonds de cette crise : le sentiment d’élection gravé au fond du nationalisme américain depuis que les États-Unis existent. Persuadée d’avoir été choisie par la Providence pour accomplir une « destinée manifeste » 2L’idée de « destinée manifeste » s’est affirmée au cours des années 1840. Plusieurs fois remaniée, elle exprime cependant avec constance la foi dans le caractère exceptionnel et supérieur de la nation américaine, élue par dieu pour apporter au monde la civilisation. Pour aller plus loin : https://www.les-crises.fr/destinee-manifeste-exceptionnalisme-americain-14-histoire/ , « l’Amérique » se pense aujourd’hui — tout autant qu’hier — comme l’incarnation du Bien. Mais la certitude inébranlable de cette perfection morale doit être régulièrement retrempée dans la confrontation avec des États étrangers voués à incarner, de leur côté, le « Mal ». Les États-Unis attribuent donc aux pays concernés le rôle des « méchants », qui empêchent l’humanité d’atteindre au bonheur dans sa version américaine.

Ce trait culturel majeur, propre aujourd’hui à la nation américaine et à elle seule, constitue l’élément premier, fondamental, de son action dans le vaste monde. Il persiste étonnamment à travers le temps, survit à tous les démentis infligés par l’histoire et a même été singulièrement avivé par les attaques du 11 septembre 2001 : la démesure et la violence armée qui caractérisent depuis cette date la politique étrangère étatsunienne sont ultimement justifiées par la nécessité de châtier les coupables (ou prétendus tels) de ces attaques sacrilèges sur le sol américain et de réaffirmer à la face du monde la grandeur et la puissance du pays. Ce qui semble à beaucoup d’observateurs et de responsables politiques non américains relever d’un archaïsme puéril est en fait une donnée culturelle majeure et structurante pour l’immense majorité des citoyens de ce pays, dirigeants inclus, même si chez ces derniers, il s’exprime plus ou moins subtilement selon que Barack Obama ou Donald Trump occupe la Maison Blanche. S’ils sont uniques et exceptionnels, c’est donc d’abord pour cela : dans leur rapport au monde, les États-Unis ont nécessairement besoin d’avoir au moins un ennemi, et ce besoin est devenu depuis 2001, s’il ne l’était pas auparavant, un moteur de crises géopolitiques à répétition impliquant les États-Unis, indépendamment de l’état objectif des relations internationales et des conflits d’intérêts et de valeurs qui les traversent.

Ainsi la République Islamique d’Iran est-elle actuellement le « méchant » favori de Washington, quelques mois après que la Corée du Nord a cessé de jouer ce rôle. Il s’agit d’une vieille histoire, aussi vieille que l’actuel régime iranien, né d’une révolution en 1979 qui porta l’ayatollah Khomeiny au pouvoir. Depuis cette époque, l’hostilité entre les deux États est permanente (la révolution iranienne naissante n’avait d’ailleurs rien à envier en matière de manichéisme aux États-Unis, qualifiés de « Grand Satan » par les nouveaux dirigeants). À partir de 2002, G.W Bush et sa secrétaire d’État Condoleezza Rice placèrent évidemment l’Iran au cœur de « l’Axe du Mal » (aux côtés de l’Irak et de la Corée du Nord) qui désignait dans leur esprit des États dont le régime et la politique constituaient des menaces pour l’humanité tout entière.

Mais les déconvenues stratégiques afghane et irakienne incitèrent au début des années 2010 B. Obama à accepter le principe d’une négociation avec l’Iran au sujet du développement de son industrie nucléaire. Cela aboutit à la signature en juillet 2015 de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien : Téhéran acceptait des contrôles et des restrictions d’ampleur sur ses activités nucléaires en échange de la levée de la plupart des sanctions qui grevaient jusque-là son économie. Les pays signataires, à savoir les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU et l’Allemagne, estimaient alors avoir obtenu de l’Iran des engagements de nature à l’empêcher durablement de devenir une puissance militaire nucléaire.

C’est cet accord que D. Trump a remis en cause en mai 2018, lorsqu’il annonça que son pays s’en retirait. Il avait clairement manifesté son intention avant même son élection, au cours de la campagne électorale : « Nous donnons en récompense 150 milliards à l’État qui, dans le monde, soutient le plus la terreur et nous n’obtenons absolument rien en retour », avait-il dit le 12 septembre 2016 lors d’un discours 3Intervention lors de l’AIPAC’s policy conference : https://ballotpedia.org/Donald_Trump_presidential_campaign,_2016/Iran , évoquant — en les surévaluant — les avoirs iraniens à l’étranger voués à être dégelés progressivement en cas de respect par l’Iran de toutes les clauses de l’accord. Auparavant, en septembre 2015, il avait dénoncé à propos de l’accord de Vienne un travail « d’amateur » 4https://ballotpedia.org/Donald_Trump_presidential_campaign,_2016/Iran , stigmatisant l’incompétence du président Obama et de ses négociateurs. L’accord, qui n’aboutissait pas au démantèlement de la filière nucléaire iranienne, mais à son amoindrissement dans le cadre de contrôles stricts, était donc selon lui beaucoup trop permissif, alors qu’il avait satisfait pleinement les autres pays signataires, y compris la France qui avait longuement œuvré à le durcir 5https://www.courrierinternational.com/article/nucleaire-iranien-laurent-fabius-le-bad-cop-de-laccord .

De nombreux déterminants

Les États-Unis sont donc à l’origine de cette crise. Mais ses déterminants sont loin de se réduire la lutte perpétuelle des Américains contre le « Mal » :

  • D. Trump est sans doute animé de l’espoir d’obtenir enfin un succès incontestable sur la scène internationale après deux années et demie d’activisme tous azimuts brouillon et superficiel qui n’ont jusqu’à présent pas abouti à grand-chose, même dans la confrontation avec la Corée du Nord en 2018 où il n’est pas exclu à ce stade que le président américain se soit fait manœuvrer. Obliger l’Iran à renoncer plus nettement encore qu’avec l’accord de Vienne à toute possibilité de développement d’un arsenal nucléaire constituerait pour Washington un indéniable succès sur un sujet qui empoisonne les relations internationales depuis plus de quinze ans ;
  • Un désir de revanche après l’échec stratégique subi par les États-Unis en Syrie, où le régime de Bachar el-Assad a survécu à la guerre grâce au secours de ses alliés iranien et russe. S’il est trop risqué de se heurter frontalement aux Russes, il est en revanche possible de damer le pion de l’Iran, puissance régionale aux capacités militaires limitées ;
  • Le choix géostratégique de soutenir Israël, dont les dirigeants ont toujours manifesté leur opposition à l’accord de Vienne, est aussi une donnée fondamentale. Le Premier ministre B. Netanyahou a qualifié cet accord dès sa signature « d’erreur historique » 6https://www.journaldemontreal.com/2015/07/14/netanyahu-qualifie-derreur-historique-laccord-nucleaire-avec-liran .

Les Israéliens ne croient pas à la sincérité de l’Iran et dénoncent sa duplicité. L’idée qu’il puisse s’établir à l’échelle régionale un équilibre de la terreur comparable à celui qui existait à l’échelle mondiale au cours de la Guerre froide leur est tout simplement insupportable. Si la perspective d’un anéantissement par l’arme atomique de l’État israélien semble peu réaliste, compte tenu notamment de ses capacités de riposte dissuasives, il faut bien admettre qu’une telle perspective résonne douloureusement dans l’opinion publique israélienne pour des raisons historiques bien compréhensibles. Zeev Elkin, ministre en 2015 de l’intégration et de l’Alya dans le gouvernement Netanyahou, joua sur cette sensibilité en affirmant alors : « Israël n’acceptera pas d’être la nouvelle Tchécoslovaquie et ne sera pas l’otage des erreurs historiques des Chamberlains actuels » 7https://lphinfo.com/vienne-accord-signe-entre-les-grandes-puissances-et-liran/ . De surcroît, le monopole nucléaire régional est conçu par Tel-Aviv comme le gage ultime de sa supériorité militaire, en complément de l’hypertrophie de ses forces conventionnelles terrestres et aériennes, et comme un contrepoids indispensable à sa faiblesse démographique et à son exiguïté territoriale. Or, depuis son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump a manifesté avec constance un soutien sans faille à Tel-Aviv. Son élection a été saluée avec chaleur et enthousiasme par les Israéliens, qui en attendent beaucoup, après le refroidissement relatif des relations américano-israéliennes sous les deux mandats d’Obama. Sa volonté d’œuvrer à la sécurité géostratégique d’Israël compte donc assurément au nombre des déterminants de la crise ;

  • Une volonté, plus largement, de contenir ce qui est perçu comme une politique agressive et expansionniste de l’Iran, en Syrie, au Liban et au Yémen (avec le soutien iranien au mouvement houthiste dans ce dernier pays). Cette politique inquiète au plus haut point les monarchies du Golfe clientes des États-Unis, viscéralement opposées à l’idée d’une hégémonie iranienne — en l’espèce chiite — sur la région, qui pourrait en outre les déstabiliser intérieurement du fait des populations chiites qu’elles comprennent pour certaines (Arabie Saoudite, Bahreïn). Or ces monarchies sont incapables de juguler à elle seule l’activisme géostratégique iranien, ainsi que l’illustre l’enlisement de leur intervention armée sous direction saoudienne au Yémen. Les États-Unis sont donc tenus d’intervenir pour assurer le statu quo géopolitique du Golfe, dont les monarchies restent des acteurs incontournables de l’économie mondiale du pétrole et des acheteurs de premier ordre de matériels militaires américains ;
  • L’ambition de démontrer la puissance persistance des États-Unis, entendue ici comme capacité à imposer sa volonté aux autres acteurs importants de la géopolitique planétaire. Il peut s’agir d’une fin en soi pour une grande puissance gagnée depuis près de vingt ans par la démesure, en proie au doute après les échecs afghan, irakien et syrien et face à l’irrésistible montée en puissance de la Chine. La simple possibilité de tordre le bras à tout le monde à l’occasion de cette crise possède, dans ce contexte, quelque chose de profondément rassurant pour les États-Unis de Donald Trump. Ce qu’ils perdent en crédit par leur unilatéralisme autoritaire est plus que compensé, dans leur esprit et au moins à moyen terme, par leur capacité à assumer des rapports de force au grand jour et de manière tout à fait décomplexée, à rebours des normes comportementales diplomatiques contemporaines. Ils ne laissent à leurs adversaires, et même à leurs partenaires, pas d’autres choix que celui de la soumission, exigée d’autant plus fermement qu’elle est ultimement légitimée, nous l’avons vu, par la certitude de la supériorité morale ;
  • Dernier facteur déterminant la crise à un niveau plus diffus que les précédents : l’espoir américain d’en finir avec l’épineux problème que constitue depuis quarante la République Islamique d’Iran du seul fait de son existence. Ouvertement antiaméricaine dès son origine, elle a accumulé avec les États-Unis un lourd contentieux, de la prise en otage des personnels de l’ambassade américaine à Téhéran en 1979 à la crise actuelle, en passant par la guerre Iran-Irak (1980-1988), par l’implication iranienne dans la Guerre du Liban (1975-1980) et par l’activisme régional des Iraniens dans les années 2000-2010 : dans chaque cas les intérêts iraniens et américains se sont heurtés. Plus gravement peut-être, la République islamique s’est substituée au régime du Shah qui avait fait de son pays un allié fidèle des États-Unis pendant plus d’un quart de siècle, de 1953 à sa chute en 1979. La situation géographique de l’Iran, sur le flanc sud du Heartland 8Cœur de la masse continentale eurasiatique dans l’analyse géopolitique de MacKinder (début XXe siècle) dont le contrôle est selon lui un facteur essentiel de puissance. , presque à mi-chemin entre l’Europe occidentale et l’Asie orientale, en faisait un coin géostratégique tourné contre l’URSS à l’époque de la Guerre froide (même si le shah avait pris soin de normaliser ses relations avec son puissant voisin septentrional). Sans doute Washington verrait-il d’un bon œil le retour d’un pouvoir proaméricain à Téhéran sur le flanc sud du défunt empire soviétique, aux portes de ce qui reste « l’étranger proche » de l’actuelle Russie (Turkménistan, Ouzbékistan). Mais cet objectif, qui suppose dans les faits rien moins qu’un changement de régime, semble irréalisable à ce stade.

L’art trumpien de la négociation

Face à l’Iran, le président américain met en œuvre une technique de négociation probablement inspirée de celles qui lui ont valu le succès dans sa vie antérieure d’hommes d’affaires. Elle tranche par son caractère abrupt avec ce qui est d’usage dans les relations internationales, où les diplomates sont formés à s’opposer à fleurets mouchetés, recourant largement aux euphémismes et à l’implicite pour atteindre un compromis d’autant plus acceptable par toutes les parties impliquées dans une négociation que le conflit qui les opposait initialement a d’emblée été mis à distance, sinon désamorcé, par la modération verbale des négociateurs. Cette manière de se comporter semblait à tous indépassable du fait de son efficacité, dans un système international où chaque acteur entend préserver à la fois ses intérêts et la stabilité d’ensemble du système synonyme de paix et indispensable à la marche économique du monde.

Les États-Unis de Donald Trump ont rompu avec cette pratique plus rudement encore que ne l’avait fait G.W Bush après les attentats du 11 septembre 2001. Trump considère que les compromis, la prudence et la relative modération dont son prédécesseur B. Obama a fait preuve au cours de ses deux mandats n’ont pas eu d’autres effets que d’affaiblir la position américaine dans le monde, ce qui est mauvais aussi bien pour son pays que pour le reste de la planète, dans la mesure où le seul ordre international souhaitable est celui que garantissent les États-Unis. Il convient donc d’assumer un rapport de force brut et frontal, y compris en précipitant des crises géopolitiques, car le désordre et le risque qu’elles induisent à court terme sont paradoxalement facteur de stabilité et d’hégémonie confortée à moyen terme, dans la mesure où les États-Unis en sortent gagnants (ce qui à ce stade n’est pas acquis).

Deux terrains de jeu s’offraient à Trump après son arrivée à la Maison Blanche : la Corée du Nord et l’Iran. C’est à la première qu’il décida de se heurter en tout premier lieu, avant de se tourner contre l’Iran. La séquence géopolitique a évidemment fait l’objet d’une planification temporelle. L’affrontement avec la Corée du Nord a duré d’août 2017 à juin 2018 ; la crise avec l’Iran a commencé en mai 2018, quelques semaines avant la rencontre aussi spectaculaire qu’inattendue entre Trump et Kim Jong-Un le 12 juin à Singapour. Washington a donc engagé son bras de fer contre Téhéran au moment où s’achevait celui qui l’opposait depuis 10 mois à Pyongyang.

Dans les deux cas, le président américain a utilisé des moyens de pression identiques : sanctions économiques (maintenues dans le cas de la Corée du Nord, réactivées dans le cas iranien), déploiement militaire présenté comme parant à une menace et, concomitamment, des prises de position officielles extrêmement agressives du président américain, constituant indéniablement sa patte en matière de relations diplomatiques. Ainsi, si la Corée du Nord est menacée en août 2017 de se heurter « à un feu et à une fureur que le monde n’a jamais connu jusqu’à aujourd’hui », l’Iran pour sa part fait l’objet d’une sommation du genre définitif en juillet 2018 : « Au président Rohani : NE MENACEZ JAMAIS PLUS LES ÉTATS-UNIS OU VOUS EN PAIEREZ DES CONSÉQUENCES COMME PEU EN ONT CONNU À TRAVERS L’HISTOIRE » 9http://www.lefigaro.fr/international/2018/07/23/01003-20180723ARTFIG00258-donald-trump-menace-l-iran-d-apocalypse.php .

Concrètement, les pressions exercées par les États-Unis sur l’Iran ont pris la forme d’une escalade. Méthodiquement planifié, elle s’est étendue sur plusieurs mois, passant de l’économique au militaire avec un sens aigu du crescendo :

  • En mai 2018, les États-Unis annoncent qu’ils se retirent de l’Accord de Vienne et qu’ils entendent appliquer à l’Iran des sanctions économiques maximales pour l’obliger à démanteler complètement ses infrastructures nucléaires et à renoncer à ses ambitions en matière de missiles balistiques ; toutes les entreprises étrangères ayant développé des relations économiques avec l’Iran sont tenues d’y mettre un terme sous peine de se voir privées de l’accès au marché américain ;
  • En juillet, les premières sanctions touchent le secteur aéronautique civil et celui de l’automobile ;
  • En novembre, les sanctions s’étendent aux secteurs des hydrocarbures et de la finance ;
  • En mai 2019, la dérogation de six mois accordée à certains pays (dont l’Inde et la Chine) pour leur donner le temps de trouver des substituts à leurs importations de pétrole iranien arrive à son terme ;
  • Le 15 avril, le corps des Gardiens de la Révolution est placé par Washington sur sa liste noire des « organisations terroristes étrangères » ;
  • Le 5 mai, les autorités américaines annoncent le déploiement dans le Golfe arabo-persique de bombardiers stratégiques et d’un groupe aéronaval autour du porte-avions USS Abraham-Lincoln ;
  • Le 12 mai, de mystérieux actes de sabotage auraient été commis contre 4 navires commerciaux au large des Émirats arabes unis (deux tankers saoudiens, un navire norvégien, un cargo émirati). Mike Pompeo juge « assez probable » 10https://www.journaldemontreal.com/2019/05/21/pompeo-juge–assez-probable–que-liran-soit-derriere-les–sabotages–dans-le-golfe que l’Iran en soit l’auteur ;
  • Le 19 mai, D.Trump annonce dans un tweet : « Si l’Iran veut la guerre, ce sera la fin officielle de l’Iran. Qu’il ne menace plus jamais les États-Unis. » 11http://www.lefigaro.fr/flash-actu/trump-si-teheran-veut-se-battre-ce-sera-la-fin-officielle-de-l-iran-20190519 ;
  • Le 1er juin des manœuvres combinées aériennes et navales au large des côtes iraniennes sont organisées par l’US navy et l’USAF, dans le cadre desquelles des opérations de frappe sont simulées.

En une douzaine de mois, Washington a donc déroulé une partition géopolitique exploitant tous les instruments de la puissance économique et militaire à sa disposition. À ces moyens s’ajoute bien sûr la rhétorique agressive du président américain, dont les tweets brutaux, apparemment rédigés dans l’emportement d’une colère spontanée, ont pour fonction de faire accroire qu’il est capable de tout. Si les moyens de pression américains apparaissent importants dans l’ordre économique, il n’en pas de même dans l’ordre militaire. Cela peut sembler étrange lorsque l’on a en tête le budget du Pentagone, mais l’activisme géostratégique tous azimuts qui a marqué la politique étrangère étatsunienne depuis près de vingt ans induit dans la durée un essoufflement, l’usure des esprits étant au moins aussi grande que celles du matériel (n’en déplaise aux néoconservateurs déchaînés qui occupent toujours nombre de postes d’influence dans les administrations du Pentagone, du secrétariat d’État ou dans les groupes de pression usuellement appelés think tank).

Un groupe aéronaval et quelques bombardiers stratégiques représentent un volume de force somme toute assez faible, insuffisant en tout cas pour engager des opérations militaires d’envergure contre l’Iran, fussent-elles limitées comme il est d’usage à la troisième dimension. Le New York Times a cru pouvoir affirmer le 14 mai dernier que le Pentagone aurait élaboré un plan permettant d’engager jusqu’à 120 000 hommes en cas d’intervention militaire contre l’Iran. Ce qui est présenté par cet organe de presse comme un maximum est en tout état de cause insuffisant pour une intervention terrestre visant l’occupation du pays comme en Irak en 2003. Mais Washington a clairement indiqué que tel n’était pas son ambition. Officiellement, ce n’est pas un changement de régime qui est souhaité, mais un renoncement à des ambitions stratégiques inacceptables pour les États-Unis et ses alliés régionaux.

Dans le cas nord-coréen, les États-Unis cherchent à amener leur adversaire à la négociation et au partenariat pour le neutraliser géopolitiquement. Dans le cas iranien, Trump, à l’inverse, a décidé de détruire le processus de négociations-partenariat instauré en 2015, car il le considérait comme gravement inefficace. La neutralisation géopolitique de l’Iran ne peut selon lui être obtenue que dans le cadre d’une confrontation. Si l’objectif est le même dans les deux cas, le traitement appliqué à chaque pays diffère donc, principalement en raison de leur degré de nucléarisation. La Corée du Nord est depuis 2006 une puissance nucléaire ; elle a procédé à un 6e essai en septembre 2017 (le second avec une bombe H).

L’Iran quant à lui est seulement au seuil de l’atome militaire (et a accepté de le rester durablement avec l’accord de Vienne). Trump semble à ce stade satisfait des engagements pris par Pyongyang en matière de dénucléarisation, alors même que ceux-ci sont flous et incertains. Il est peu probable en outre qu’il parvienne à obtenir des Nord-Coréens des concessions d’une ampleur comparable à celles que les Iraniens ont acceptées en 2015 après 12 années de négociations et de tensions. Il faut y voir une nouvelle illustration d’un principe structurant en matière géostratégique : on ne parle pas à une puissance nucléaire comme à une puissance conventionnelle. Reste à savoir les conclusions qu’en tirera Téhéran.

Des résultats géopolitiques incertains 12Les conséquences économiques globales, liées à l’impact de la crise sur le prix du pétrole, semblent devoir être limitées, les monarchies du Golfe ayant les moyens d’augmenter leur production pour freiner l’augmentation du cours.

S’il est impossible à ce stade de savoir avec certitude ce à quoi aboutira la crise en cours dans sa dimension proprement iranienne, nous savons que Washington a d’ores et déjà remporté une victoire symbolique sur le reste de la planète. En exactement un an, les États-Unis sont parvenus à imposer leur volonté à tous les États réticents qui souhaitaient maintenir des relations économiques fortes avec l’Iran après avoir dénoncé le retrait américain de l’accord de Vienne.

Ainsi, les États bénéficiaires de la dérogation, annoncée en novembre et qui a pris fin le 2 mai, ont tous annoncé depuis qu’ils avaient mis fin à leurs importations de pétrole iranien. C’est vrai notamment de l’Inde, de la Turquie et de la Chine 13https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/09/sanctions-contre-l-iran-le-parrain-chinois-aux-abonnes-absents_5459995_3210.html, https://www.tdg.ch/monde/Ankara-a-cesse-d-acheter-du-petrole-iranien/story/21993986 , https://fr.timesofisrael.com/sanctions-americaines-linde-affirme-avoir-cesse-dimporter-du-petrole-iranien/ . Même si ce dernier pays maintient sans doute des circuits économiques officieux avec Téhéran, force est de constater qu’il a cédé pour l’essentiel aux injonctions américaines. L’isolement diplomatique et économique des Iraniens a donc été obtenu, et c’est à l’évidence un premier succès pour les États-Unis que d’avoir obligé Russes et Chinois à se désolidariser de l’Iran en la circonstance. Moscou et Pékin ont cédé à Washington ; même si la chose est déplaisante, elle n’implique en aucune manière les intérêts vitaux de ces deux États, qui n’y voient pas de raison d’aggraver leurs contentieux déjà importants avec les États-Unis.

Quant aux Européens, ils apportent une nouvelle fois au monde la démonstration de leur inconsistance géopolitique face à « l’Amérique ». La signature de l’UE apposée au bas de l’accord de Vienne était purement formelle, à la différence de celles du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne. Ces trois pays, les seuls au sein de l’UE dont la voix porte sur la scène internationale, ont fermement condamné le retrait américain annoncé en mai 2018. Ils ont même exprimé avec force leur refus de se plier au diktat imposé par Washington dans le cadre de ses sanctions économiques contre l’Iran. En septembre 2018, ils ont annoncé la mise au point d’un mécanisme et d’une structure ad hoc (une sorte de chambre de compensation fonctionnant sur la base du troc) destinés à maintenir des relations économiques avec Téhéran tout en se prémunissant contre les représailles américaines. Il a fallu ensuite attendre cinq mois pour que cette structure soit mise en place, à la fin du mois de janvier 2019 à Paris 14https://francais.rt.com/economie/58405-drian-annonce-mise-place-imminente-systeme-troc-iran .Depuis, force est de constater que sa portée relève du symbolique, puisqu’elle ne concerne que des échanges commerciaux aux montants limités et dans des domaines au demeurant autorisés par les États-Unis (pistache, tapis, safran, médicaments, etc.).

Après s’être hâtés lentement, les Européens semblent donc s’appliquer à limiter drastiquement l’impact de leur riposte. Une telle évolution était hautement prévisible, compte tenu de l’irréductible spécificité des intérêts nationaux. Le Royaume-Uni n’entend certainement pas remettre en cause ce qu’il affirme être sa « relation spéciale » avec les États-Unis, une relation de servitude géopolitique qui lui tient lieu de boussole dans le vaste monde depuis de nombreuses décennies, au moment même où il sort de l’UE ; l’Allemagne souhaite d’abord et avant tout continuer à vendre le plus de voitures aux Américains — mercantilisme oblige ; la France, quant à elle, dont les intérêts économiques en Iran étaient importants, préfère éviter de se brouiller avec l’Allemagne au sujet de la relation avec les États-Unis au moment même où les motifs de brouille s’accumulent entre Paris et Berlin à propos de la énième tentative de « refondation » d’une « l’Europe » en voie de dislocation. Toutes les conditions sont donc réunies pour que les puissances européennes démontrent une nouvelle fois leur soumission résignée à l’imperium étatsunien. Les dirigeants des FTN européennes, et notamment françaises, ne s’y sont pas trompés. À l’exemple de Total ou de PSA, elles ont annoncé leur retrait ou la suspension de leurs activités en Iran dans les semaines qui ont suivi la décision américaine de mai 2018.

La République Islamique d’Iran se retrouve donc totalement isolée face aux États-Unis. Washington est parvenu à faire le vide autour d’elle. Face aux menaces répétées du président américain et à l’évanescence des Européens, elle a annoncé le 8 mai 15https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/08/nucleaire-iranien-teheran-revient-sur-certains-points-de-l-accord-de-vienne_5459571_3210.html qu’elle renonçait à certains de ses engagements mineurs contenus dans l’accord de Vienne, en insistant sur le fait qu’elle pourrait même à terme se retirer de cet accord si les autres signataires ne parvenaient pas à en maintenir, contre les États-Unis, les clauses qui lui sont favorables. Un durcissement de la position iranienne n’est donc pas à exclure à brève échéance. Les autorités iraniennes ont à plusieurs reprises riposté avec fermeté aux déclarations martiales de D. Trump : «Nous existons depuis des millénaires et nous avons vu la chute d’empires, y compris le nôtre, qui ont duré plus longtemps que la vie de certains pays », a par exemple déclaré Mohammad Javad Zarif, le ministre des affaires étrangères iranien, le 22 juillet 2018 16https://www.lemonde.fr/international/article/2018/07/24/le-chef-de-la-diplomatie-iranienne-met-a-son-tour-en-garde-donald-trump-apres-son-tweet-menacant_5335112_3210.html , pour montrer au président américain que ses rodomontades guerrières ne l’impressionnaient pas outre mesure. L’argument historique ici employé est intéressant à plus d’un titre : le thème de l’Iran éternel, capable de survivre à toutes les crises et à bien des hégémonies, supérieur du fait de sa longévité aux jeunes États-Unis d’Amérique, n’a aucune valeur dans l’esprit des dirigeants américains. Mais il porte sur la scène intérieure, en jouant sur la fibre patriotique par delà la référence a priori indépassable au chiisme et à l’islam. Manière d’inciter les Iraniens à faire corps autour du régime, le premier, quoiqu’on en pense, à avoir assuré l’indépendance totale du pays vis-à-vis des grandes puissances étrangères [Edit : Mossadegh ayant échoué] 17Jusqu’à la Première Guerre mondiale, l’Iran (alors appelé empire perse) est un condominium russo-britannique ; dans l’Entre-deux-guerres, le Royaume-Uni exerce une forte tutelle sur le pays ; il est remplacé par les États-Unis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et jusqu’en 1979. .

Les options à disposition de l’Iran sont cependant limitées. Sa capacité de riposte économique est nulle et ses capacités militaires — pour le cas improbable où Trump choisirait cette option — relèvent de la nuisance plus que de la menace. Téhéran pourrait peut-être perturber quelques jours ou quelques semaines le trafic maritime dans le Golfe en attaquant des navires à partir d’installations militaires côtières et provoquer quelques attentats contre les troupes américaines encore présentes en Irak par le truchement des milices chiites qui lui sont plus ou moins inféodées, mais rien de plus. Son principal atout réside dans sa capacité à tenir dans la durée en dépit du marasme économique induit par les sanctions américaines. L’Iran a apporté la preuve de sa capacité de résistance dans ce domaine entre 2003 et 2015, tout en développant méthodiquement à cette époque ses infrastructures nucléaires. On chercherait en vain d’ailleurs un exemple historique démontrant que des sanctions économiques appliquées à un pays ont abouti à autre chose qu’à une baisse — parfois dramatique — du niveau de vie de la population : Cuba depuis 1962, l’Irak entre 1991 et 2003, la Russie depuis 2013, la Corée du Nord… Aucun de ces États n’a infléchi sa ligne diplomatique ou renoncé à ses ambitions géopolitiques en raison des sanctions économiques décidées à leur encontre par les États-Unis et leurs alliés. Il n’est donc pas certain que les États-Unis obtiennent à court terme des concessions d’ampleur de la part de l’Iran par la voie économique, même si l’impact des sanctions est grand 18Au mois de mai 2019, les exportations iraniennes de pétrole sont tombées à 1,1 million de barils par jour, contre 2,5 six mois plus tôt. . Quant à l’option militaire, elle est particulièrement incertaine sinon périlleuse.

En vérité, les puissances qui s’opposent au développement d’un arsenal nucléaire militaire dans un pays tiers ne disposent que de peu de moyens pour empêcher ce pays d’atteindre son objectif, dès lors qu’il en a la ferme volonté et si l’on admet que son occupation durable ou sa réduction en cendre tous les dix ans ne sont pas des options viables. De surcroît, dans le cas précis de l’Iran, la politique de fermeté initiée par D. Trump engendre un effet pervers de taille : elle alimente le complexe obsidional déjà aigu des Iraniens, c’est-à-dire leur certitude d’être encerclés par des puissances hostiles, et cette certitude les conforte évidemment dans l’idée que seule la puissance dissuasive du nucléaire militaire garantira dans la durée leur indépendance et leur liberté. Tout le pari des signataires de l’accord de Vienne reposait sur l’idée que la normalisation progressive des relations de l’Iran avec le reste du monde inciterait à terme ses dirigeants à renoncer à leurs ambitions dans le domaine du nucléaire militaire. Cette politique, dite de « patience stratégique », n’était à tout prendre pas plus incertaine que celle mise en œuvre par le président américain depuis plus d’un an.

Le 2 juin, le Secrétaire d’État Mike Pompeo a indiqué que son pays était prêt à engager des négociations avec l’Iran «sans condition préalable » 19https://www.atlantico.fr/node/3573578 . Le moment choisi pour cette ouverture a de quoi étonner, puisqu’elle survient 24 heures après les manœuvres militaires évoquées plus haut. L’administration américaine a certes pris l’habitude de souffler en permanence le chaud et le froid depuis l’arrivée de D. Trump à la présidence, mais la rapidité avec laquelle elle change présentement de registre oblige à s’interroger quant à la cohérence et à la clarté de son action et quant à sa détermination. Croire au demeurant que l’Iran pourrait accepter prochainement des concessions majeures alors que les sanctions économiques dont elle est victime ne tournent à plein régime que depuis un mois, voilà qui témoigne d’une impatience stratégique tout à fait infondée de la part des États-Unis.

Dix jours après cette ouverture, le retour à la tension est d’ailleurs manifeste : le 13 juin, deux tankers sont de nouveau attaqués dans le Golfe ; le secrétaire d’Etat américain accuse immédiatement l’Iran d’être responsable de ces attaques, ce que Téhéran dément formellement. Le 17 juin, Washington annonce le déploiement de 1000 soldats supplémentaires au Moyen-Orient. De son côté, l’Iran choisit de durcir sa position afin, notamment, de placer ses partenaires de l’accord de Vienne devant leurs responsabilités, en déclarant ce même jour que son stock d’uranium faiblement enrichi dépassera d’ici une décade le maximum autorisé par l’accord. 4 jours plus tard, le 20 juin, Téhéran annonce qu’à compter du 8 juillet il commencera à enrichir l’uranium à des degrés supérieurs aux limites autorisées. Enfin, le lendemain, les autorités iraniennes affirment que leurs forces armées ont abattu un drone américain qui aurait pénétré dans leur espace aérien. Washington reconnaît avoir en effet perdu un appareil de ce type, tout en niant qu’il ait pu violer l’espace iranien.

La crise gagne donc en intensité, du fait des deux parties. Elle a déjà dégénéré en guerre dans le domaine de la communication et sa première victime, comme à l’accoutumé, est la vérité, plus que jamais difficile d’accès. Aucun des deux Etats ne peut a priori bénéficier d’une présomption de sincérité, les Etats-Unis ayant notamment montré dans leur histoire récente une stupéfiante capacité à mentir lors d’une crise afin de mettre en condition l’opinion publique internationale dans un sens favorable à leurs intérêts.

L’activisme brouillon de l’actuel président américain relève certes de sa personnalité, mais il exprime aussi, beaucoup plus profondément, la fébrilité géostratégique des États-Unis. Conscients que leur déclin relatif est inéluctable dans les années qui viennent, ils peinent cependant à s’y résigner et tentent désespérément de le conjurer par un surcroît d’implication dont la stérilité, à ce stade, amenuise en vain leur force tout autant qu’elle génère une instabilité préjudiciable au reste de la planète. Là est le grand défi pour les États-Unis au XXIe siècle : dépasser le stade du nationalisme incandescent comme l’ont fait avant eux les nations ouest européens, et accepter une fois pour toutes l’idée qu’ils sont dans le monde un pays parmi d’autres, dont la défense des intérêts légitimes ne peut pas systématiquement entraîner le recours à la menace ou à la force.

Éric Juillot, pour Les-Crises.fr, 20/06/2019

Notes

Notes
1 https://www.latribune.ca/actualites/monde/iran-washington-met-laccent-sur-la-dissuasion-pas-la-guerre-fc6bbc86871f468b4f1b5b5cfc74ecc6
2 L’idée de « destinée manifeste » s’est affirmée au cours des années 1840. Plusieurs fois remaniée, elle exprime cependant avec constance la foi dans le caractère exceptionnel et supérieur de la nation américaine, élue par dieu pour apporter au monde la civilisation. Pour aller plus loin : https://www.les-crises.fr/destinee-manifeste-exceptionnalisme-americain-14-histoire/
3 Intervention lors de l’AIPAC’s policy conference : https://ballotpedia.org/Donald_Trump_presidential_campaign,_2016/Iran
4 https://ballotpedia.org/Donald_Trump_presidential_campaign,_2016/Iran
5 https://www.courrierinternational.com/article/nucleaire-iranien-laurent-fabius-le-bad-cop-de-laccord
6 https://www.journaldemontreal.com/2015/07/14/netanyahu-qualifie-derreur-historique-laccord-nucleaire-avec-liran
7 https://lphinfo.com/vienne-accord-signe-entre-les-grandes-puissances-et-liran/
8 Cœur de la masse continentale eurasiatique dans l’analyse géopolitique de MacKinder (début XXe siècle) dont le contrôle est selon lui un facteur essentiel de puissance.
9 http://www.lefigaro.fr/international/2018/07/23/01003-20180723ARTFIG00258-donald-trump-menace-l-iran-d-apocalypse.php
10 https://www.journaldemontreal.com/2019/05/21/pompeo-juge–assez-probable–que-liran-soit-derriere-les–sabotages–dans-le-golfe
11 http://www.lefigaro.fr/flash-actu/trump-si-teheran-veut-se-battre-ce-sera-la-fin-officielle-de-l-iran-20190519
12 Les conséquences économiques globales, liées à l’impact de la crise sur le prix du pétrole, semblent devoir être limitées, les monarchies du Golfe ayant les moyens d’augmenter leur production pour freiner l’augmentation du cours.
13 https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/09/sanctions-contre-l-iran-le-parrain-chinois-aux-abonnes-absents_5459995_3210.html, https://www.tdg.ch/monde/Ankara-a-cesse-d-acheter-du-petrole-iranien/story/21993986 , https://fr.timesofisrael.com/sanctions-americaines-linde-affirme-avoir-cesse-dimporter-du-petrole-iranien/
14 https://francais.rt.com/economie/58405-drian-annonce-mise-place-imminente-systeme-troc-iran
15 https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/08/nucleaire-iranien-teheran-revient-sur-certains-points-de-l-accord-de-vienne_5459571_3210.html
16 https://www.lemonde.fr/international/article/2018/07/24/le-chef-de-la-diplomatie-iranienne-met-a-son-tour-en-garde-donald-trump-apres-son-tweet-menacant_5335112_3210.html
17 Jusqu’à la Première Guerre mondiale, l’Iran (alors appelé empire perse) est un condominium russo-britannique ; dans l’Entre-deux-guerres, le Royaume-Uni exerce une forte tutelle sur le pays ; il est remplacé par les États-Unis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et jusqu’en 1979.
18 Au mois de mai 2019, les exportations iraniennes de pétrole sont tombées à 1,1 million de barils par jour, contre 2,5 six mois plus tôt.
19 https://www.atlantico.fr/node/3573578

Commentaire recommandé

jules Vallés // 21.06.2019 à 08h33

Les Etats-Unis ont été en guerre 93% du temps de leur existence depuis leur création en 1776 c’est à dire 226 des 243 années de leur existence
Toute explication à leurs attitudes ponctuelles n’a aucune importance…Ils ne vivent que POUR et PAR la guerre !

28 réactions et commentaires

  • R2D2 // 21.06.2019 à 07h28

    Aux racines de la crise il y a, outre des raisons historiques (ambassade 1979), la question fondamentale au Moyen-Orient de l’arc chiite :
    http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2019/05/persica.html

    C’est pour casser cet arc que Bush a dévoyé la « guerre contre le terrorisme » pour en faire une croisade anti-iranienne, qu’Obama a soutenu les djihadistes syriens et laissé prospérer Daech et que Trump renie ses promesses pacifistes.
    Les présidents américains ne sont que des images pour le grand public. Derrière, il y a l’immuable Deep State et ses composantes : néo-conservatisme, intérêts saoudiens et israéliens.

      +12

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  • Tchoo // 21.06.2019 à 07h35

    Juste un bémol, l’Iran avait de forte raison de considérer les USA comme le grand Satan dans les années 70, car qui a installé le shah et sa terrible Savak dans le pays si ce n’est les américains.
    Alors mettre l’hostilité iranienne envers sur le même plan que l’inverse est un peu spécieux.

      +17

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  • basile // 21.06.2019 à 07h42

    on a beau souhaiter la « destruction de l’UE », on espérait au moins qu’elle se montre à la hauteur face aux USA.

    je verrais bien une solution pour l’Iran. Farfelue pour des esprits normaux comme les nôtres, mais peut-être pas tant que ça, vu que finalement la mentalité américaine nous dépasse..

    Puisque l’Allemagne s’est couchée pour continuer de vendre ses voitures aux USA plutôt qu’en Iran, l’Iran pourrait dire à Trump, on vous achète tout, à vous , vous seul. Voitures, machines, trains, avions. Ça devrait flatter ces mercantiles étasuniens, et laisser l’UE face à sa bassesse..

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    • SanKuKaï // 25.06.2019 à 14h49

      Pour tout leur acheter et plus encore, il suffit qu’ils vendent leur pétrole en dollars. Ce que certains pays en leurs temps ont voulu remettre en cause (Libye, Irak, Syrie). Mais justement dans l’esprit US, ça ne suffit pas je pense. Rappelez vous comment les US ont traité la Russie après la fin de la guerre froide alors qu’ils auraient pu créer une relation positive et en faire un partenaire économique de choix. La seule solution façon “Pax Americana” pour l’Iran serait une soumission TOTALE, abandonner leurs infrastructures aux consortiums US, abandonner toute idée de joindre l’OCS, abandonner toute influence dans la région, des bases militaires US pour assurer leur défense, etc. Au vue de leur histoire, c’est pas pour demain.

        +2

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    • Blabla // 25.06.2019 à 18h23

      La raison majoritaire pour laquelle « on » souhaite la destruction de l’UE est précisément parce qu’elle a été vendue comme « superpuissance amenée à contrer les USA et l’URSS » (maintenant remplacée par la Chine).

      Rien n’est pire qu’un espoir déçu! La colère ouvre les yeux et découvre l’escroquerie

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  • RGT // 21.06.2019 à 08h13

    « la révolution iranienne naissante n’avait d’ailleurs rien à envier en matière de manichéisme aux États-Unis, qualifiés de « Grand Satan » par les nouveaux dirigeants »

    Ne croyez-vous pas que la rancœur iranienne soit justifiée par un certain passé ?
    L’opération Ajax, en 1953, ça ne vous rappelle rien ?

    En tout cas, l’ensemble de la population iranienne s’en souvient et son immense majorité ne souhaite pas, à l’exception de quelques profiteurs collabos, des bienfaits de la « Pax Americana », du shah et de la Savak.

    Et les iraniens, peuple très ancien qui depuis la nuit des temps ne souhaitaient qu’une seule chose, c’est qu’on leur foute la paix, se sont retrouvés en permanence agressés par les occidentaux depuis la Grèce antique.

    Avec une histoire si pesante, ne vous étonnez pas qu’ils ne soient pas très joyeux quand des nations extérieures tentent de les envahir, les asservir, les piller et leur imposer leur diktat.

    Ensuite, les « dirigeants exceptionnels » occidentaux ont des colères de cour de récréation quand les iraniens ne veulent pas « embrasser » leurs agendas « bienveillants ».

    Un grand pas sera franchi par l’humanité le jour où certains cesseront de vouloir imposer leurs « visions » aux autres peuples.

    Comme le disait le regretté Pierre Desproges : « L’ennemi est con, il croit que c’est nous l’ennemi alors que c’est lui ».

    Et comme je le dis souvent dans une phrase très courte (pour une fois) :

    « Le con, c’est l’autre ».

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    • Dominique65 // 21.06.2019 à 13h12

      Tu fais bien de rappeler un peu l’Histoire. Au demeurant, je ne suis pas certain de ce qu’affirme l’auteur en parlant du régime des mollahs : « le premier, quoiqu’on en pense, à avoir assuré l’indépendance totale du pays vis-à-vis des grandes puissances étrangères »
      De qui dépendait le gouvernement de Mohammad Mossadegh ?

        +1

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      • RGT // 22.06.2019 à 08h51

        Certains (suivez mon regard) prétendent que Mossadegh était un « pion » de l’URSS mais c’était totalement faux.

        En fait, suite au coup d’état de 1953, tout forme d’opposition avait été exterminée et tout opposant possible se retrouvait vite fait entre les mains de la Savak.

        Les seuls que le shah et ses sbires n’osaient pas attaquer étaient les religieux car ils savaient que ça finirait très mal s’ils le faisaient.

        La révolution islamique a en fait été créée par ceux-là même qui aujourd’hui s’en plaignent.

        De plus, il faut arrêter de hurler à la mort : Les chiites ne sont pas des ogres mangeurs d’enfants cruels et sanguinaires.
        Contrairement aux à nos « amis » wahhabites ils ont une approche très sociale de la religion.

        Dernier point aussi : Si on regarde les exécutions (qui ne sont plus publiques) et non pas les condamnations (la loi impose que toute condamnation à mort soit ensuite confirmée par la cour d’appel puis par la Cour suprême), on s’aperçoit que les exécutions réelles sont motivées par des meurtres prémédités, des viols et surtout le trafic de drogue.

        Concernant le trafic de drogue (en provenance de l’Afghanistan), il est commis par des bandes armées qui n’hésitent pas à ouvrir le feu à l’arme lourde sur les garde-frontières, la police et la population.

        Et contrairement à nos « amis » wahhabites, en cas de viol, ce n’est pas la victime qui est condamnée (à la lapidation) mais l’agresseur…

        Il faudrait aussi informer BHL que la lapidation est désormais une condamnation symbolique en Iran.
        Les seules exécutions réelles sont la pendaison et le peloton d’exécution.

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    • Jérôme // 23.06.2019 à 13h32

      Euh … Il faudrait quand même nuancer l’image d’Epinal sur le pauvre Iran éternelle victime des méchants occidentaux depuis 25 siècles.

      Pour mémoire, Cyrus le grand, Darius le grand et Xerxès étaient des conquérants qui ont soumis les cités grecques d’Anatolie puis ont avancé jusqu’en Grèce balkanique.

      Les empires parthe puis perse sassanide ont fait jeu égal avec les empires romain puis byzantin pendant 7 siècles au Proche-Orient m. Et ce sont les perses qui ont déclenché la dernière grande guerre dans laquelle ils se sont épuisés et finalement effondrés, ouvrant ainsi la voie à la spectaculaire conquête arabe musulmane.

        +0

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      • RGT // 24.06.2019 à 21h00

        « Cyrus le grand, Darius le grand et Xerxès étaient des conquérants qui ont soumis les cités grecques d’Anatolie puis ont avancé jusqu’en Grèce balkanique »…

        Les anciens perses se sont contentés de se défendre des LOUBARDS qui venaient de Grèce pour commettre des rapines, massacrer, racketter ou mettre en esclavage la population perse.

        Certes, les citoyens d’Athènes avaient un statut « enviable » par rapport aux non citoyens (métèques, esclaves). Mais ce statut n’était enviable que grâce aux troupeaux d’esclaves qui vivaient sous le joug des cités grecques.

        L’empire perse, comme l’empire égyptien, avaient depuis longtemps strictement interdit toute forme d’esclavage.
        TOUS les constructeurs des pyramides (et de bâtiments perses) étaient des ouvriers libres et rémunérés, pour la plupart des paysans, qui travaillaient à ces constructions (grands symboles religieux, comme nos cathédrales ou fortifications protectrices) en dehors des périodes de semis et de récoltes.

        Par contre, les grecs, comme les hébreux, pratiquaient activement l’esclavage. Les accusations à l’encontre des grands empires étaient simplement une inversion d’accusation comme celles qui fleurissent actuellement à l’encontre des « ennemis de la démocratie ».
        Dans le cas des grecs, et comme plus tard celui des romains, l’esclavage était une nécessité qui permettait aux citoyens de vivre sans se fatiguer et de s’adonner aux plaisir de la vie, à la culture, la philosophie, les mathématiques etc. car ils n’avaient pas à travailler pour se nourrir.

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        • Jérôme // 25.06.2019 à 08h11

          C’est rigoureusement et caricaturalement faux.

          Non, les perses acheménides n’ont pas conquis tout un empire allant de l’Indus à la Macédoine et à l’Egypte incluses pour se défendre contre les méchants maraudeurs pillards mèdes, néo-babyloniens, lydiens, égyptiens, thraces.

          C’étaient des conquérants bâtisseurs d’empire ni meilleurs ni pires qu’Alexandre le grand ou Rome.

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  • jules Vallés // 21.06.2019 à 08h33

    Les Etats-Unis ont été en guerre 93% du temps de leur existence depuis leur création en 1776 c’est à dire 226 des 243 années de leur existence
    Toute explication à leurs attitudes ponctuelles n’a aucune importance…Ils ne vivent que POUR et PAR la guerre !

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  • Eric83 // 21.06.2019 à 09h50

    En complément, cet explicite article sur le conflit totalement inutile produit et perpétré depuis des décennies par les US contre l’Iran.
    Au regard des données annoncées, notamment concernant les dépenses militaires, le PIB et le PIB par habitant, on comprend aisément que l’Iran ne peut aucunement menacé les US, ni militairement ni économiquement.
    Les US et Israël tentent donc de faire croire au monde entier, par tous les moyens, que l’Iran est une, sinon la menace mondiale.

    https://www.zerohedge.com/news/2019-06-20/stockman-america-last-real-meaning-trumps-deplorable-aggression-against-iran

      +7

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  • Sam // 21.06.2019 à 10h13

    Un philosophe reptilien a dit un jour « La peur est le chemin vers le côté obscur : la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine … mène à la souffrance. »

      +1

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  • Graindesel // 21.06.2019 à 10h29
  • Graindesel // 21.06.2019 à 12h25

    Première victime de la guerre USA-Iran: David E. Goldberg

    https://governmentslaves.news/2019/04/18/white-house-insider-war-with-iran-planned-by-trump-to-occur-in-the-fall-of-2019/

    Faux drapeau contre des navires annoncé. mission accomplie.

      +8

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    • Graindesel // 21.06.2019 à 12h45

      Et encore plus d’information ici:

      https://israeltodaynews.blogspot.com/

      Notez toutes les vidéos censurées par gg incorporated.

        +3

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    • Graindesel // 21.06.2019 à 13h53

      Nous nous connaissons?

      Extrait:
      « The war will be promoted by the news media and Trump will go right along with it, after an « expected False Flag pinned on Iran, probably something involving the boats in the Strait of Hormuz. » The False Flag is an « integral part of the plan » as Iran has reportedly no desire or intent to start a war, according to the whistle-blower. »

      Rapide traduction:
      « La guerre sera promue par les journaux et Trump suivra. Après un attendu attentat sous faux drapeau mis sur le dos de l’Iran, probablement qqch impliquant les bateaux dans le détroit d’Ormuz. Le « faux drapeau » est une « partie intégrale du plan », car l’Iran n’aurait aucun désir ou intention de commencer une guerre, selon le lanceur d’alerte. »

      Quelle partie est « du grand n’importe quoi »?

        +6

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  • Duracuir // 21.06.2019 à 12h51

    ça c’est de l’enfonçage de portes ouvertes coco.
    J’aimerai rappeler à l’auteur que les USA ne sont pas sortis du traité, ils ONT VIOLE un traité ratifié par l’ONU. En vertu de quoi les mollahs devraient-ils s’écraser? A quoi bon alors déplorer hypocritement que les nations européennes se soient écrasé.
    Ce sont les USA qui ont violé un traité, qui enserrent l’Iran de bases militaires et des flottes menaçants, ce sont les USA qui imposent (encore)des sanctions totalement illégales pour ruiner un pays. En vertu de quoi les mollahs devraient-ils être patients? De quelle logique? de quelle légitimité? dans quel dessein?
    J’attends une réponse de l’auteur.
    La position de l’Iran est on ne peut plus logique, légitime et sincère. En la matière, seuls les USA se comportent(encore) comme des voyous.
    Les Crises n’ont-elles pas autre chose à nous proposer comme « analyse » que ce qu’on peut lire dans le Monde ou à l’Obs?
    Olivier, les Crises file un mauvais coton éditorial.

      +17

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    • Dominique65 // 21.06.2019 à 13h23

      « La position de l’Iran est on ne peut plus logique, légitime et sincère. En la matière, seuls les USA se comportent(encore) comme des voyous. »
      Oui, et c’est bien ce que dit l’article. Tu devrais respirer un grand coup et reprendre la lecture posément.

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    • Manant // 21.06.2019 à 16h11

      C’est une analyse à la mode de « Dans la tête de M. Poutine ». Ici, c’est « Dans la tête de M. Trump ». Il y a dans cette analyse beaucoup de fatalisme : on ne peut rien contre les fous. Ils sont comme ça. Il faut faire avec tant que personne ne leur met la camisole. Il y a, en outre, une ignorance de l’ignorance : l’auteur ignore les capacités de l’Iran en dehors de ce qu’en connaît le café de commerce : son histoire millénaire. Sa résilience. Sa géographie difficile, etc. Mais sur la stratégie défensive d’un pays qui a tiré la leçon de trois guerres du Golfe, qui est parvenu au seuil nucléaire, qui est auto-producteur de son armement avec une stratégie maritime très particulière, dont un allié fidèle (le Hezbollah) a tenu tête à l’Israel qui n’a plus osé agresser le Liban depuis 2006), qui fournit des missiles et leur savoir faire au Hamas à travers des tunnels qui maîtrise la nanotechnologie et les technologies numériques, qui a fait atterrir un drone américain RQ et l’a copié après avoir remonté toute sa technologie , etc)… Sur l’Iran, pays de l’inventeur des algorithmes (Al-Khawarizmi) l’auteur ne sait que ce que savent les officines occidentales avec leurs moyens et leurs préjugés).
      En outre, parmi la flopée d’arguments énumérés, il en a oublié un seul. Et de taille : Trump aura-t-il le moindre espoir d’être réélu dans un an en étant en guerre contre l’Iran ? Un guerre qui embrasera toute la région. Car, l’arme secrète de l’Iran reste le Hezbollah. Et Israel est dans sa ligne de mire de centaines de milliers de missiles !

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    • Sophia // 24.06.2019 à 16h18

      Moi je le trouve très bien, cet article: il refait un peu la chronologie du rapport USA/Iran, décrit les forces en présence ainsi que leurs nombreux conflits d’intérêts, motivations et rapports, le tout de façon assez claire et concise. Il dévoile comment les actions apparemment sans queue ni tête des USA et de leur président sont moins aléatoires qu’il n’y paraît (quant à être justifiées, logiques ou efficaces, c’est une autre question).
      En revanche, je ne lui en veux pas de ne pas nous dire que les US sont le Méchant, ou que l’Iran est le Gentil. En fait, si vous suivez l’argumentation de l’auteur, le simple fait de penser en ces termes (qu’ll y aurait un Gentil et un Méchant), vous rapproche plus du mode de pensée étatsunien…

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      • manant // 24.06.2019 à 22h23

        Le versant de l’article que vous soulignez a les mérites que vous soulevez. Ce que je lui reproche, c’est son déséquilibre par rapport à la partie iranienne. Certes, du fait des USA qu’il y a tant de désinformation sur l’Iran, sur son lourd passif avec les Etats-Unis et sur sa puissance réelle, mais ce n’est pas une excuse. Quand les Etasuniens sous-estiment l’adversaire, et jouent aux gros bras,le rôle du chercheur ne se borne pas à se contenter de rapporter leur vision des choses, mais de la confronter aux réalités. Encore faut-il chercher à les connaître. La réalité a rattrapé l’article avec le drone abattu et la découverte, stupéfiante aux yeux de certains, d’un Iran, sûr de son droit, confiant dans ses capacités, qui pousse Trump dans les cordes, et n’est pas prêt de s’arrêter.

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  • Locksman // 21.06.2019 à 15h54

    La destruction d’un drone US par la DCA iranienne semble démontrer que les iraniens ne ce sont pas tournés les pouces depuis le fameux accord.
    L’agressivité israélienne est éloquente aussi à cet égard, ce n’est pas tant la capacité nucléaire qui effraie Bibi et Donald mais bien les progrès iranien sur les vecteurs, en l’occurrence les missiles.
    C’est d’ailleurs ce point la que Trump veut renégocier, les capacités balistiques même conventionnel de l’Iran.

    Comme ils viennent de le démontrer les iraniens possèdent aussi les technologies radar capable de détecter et ciblé avec précision un drone RQ-4 Global Hawk conçu pour évolué à haute altitude, mais qui n’est pas furtif.

    Les Houtistes du Yémen ont récemment attaqué deux aéroports en Arabie saoudite et des pipelines, apparemment leurs drones et missiles d’inspiration iranienne ont atteint leurs cible aux nez et à la barbe des systèmes de défense Patriot…
    Je pense que les iraniens ont bien plus qu’un pouvoir de nuisance, avec la maitrise des missiles point n’est besoin de les armés de tète nucléaire, tant qu’on reste dans le cadre d’une guerre conventionnel.

    De plus il est bien évident qu’une bombe nucléaire nécessite un vecteur pour être lancé et quand on voit la tronche de l’aviation iranienne ca parait peu probable qu’elle soit en mesure d’atteindre une cible stratégique avant d’être descendu.
    Si ce n’est pas une simple bombe alors c’est un missile guidé, donc il est logique que les iraniens se concentrent sur cette partie et apparemment ils ont fait de vrai progrès.

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  • LBSSO // 21.06.2019 à 21h24

    Silence dans l’Iran

    « À l’exemple de Total ou de PSA, elles ont annoncé leur retrait ou la suspension de leurs activités en Iran dans les semaines qui ont suivi la décision américaine de mai 2018. »

    Précision: le 1er février de cette année la presse française,de concert, a expliqué que « l’Europe met au point des outils pour contourner les sanctions américaines ».
    https://www.france24.com/fr/20190201-troc-iran-union-europeenne-contourner-sanctions-americaines-flux-financier-teheran
    https://www.la-croix.com/Economie/Monde/LEurope-tente-contourner-sanctions-contre-lIran-2019-01-31-1200999399
    https://www.liberation.fr/planete/2019/02/01/iran-un-mecanisme-europeen-pour-contourner-les-sanctions_1706957
    http://www.lefigaro.fr/international/2019/01/31/01003-20190131ARTFIG00270-iran-la-france-contourne-le-verrou-americain.php
    (…)
    On allait voir ce qu’on allait voir, surtout avant des élections…

    5 mois plus tard aucune entreprise française n’a osé les utiliser…silence.

    ps: merci pour ce billet.

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  • Kiwixar // 22.06.2019 à 03h01

    L’article ne mentionne pas certains aspects (à mon sens) fondamentaux de la position US anti-iranienne :
    A)- l’empêcher de vendre son pétrole = soutenir les cours du pétrole pour favoriser les producteurs US de pétrole de roche-mère (qui pompent déjà souvent à perte)
    B)- sanctions économiques = contenir le développement économique de l’Iran = réduire sa consommation énergétique interne = s’assurer que l’Iran exportera la plus grande partie de sa production quand les US décideront qu’ils peuvent
    C)- empêcher tout abandon du (pétro)dollar dans les achats/vente de pétrole
    D)- nuire aux approvisionnements énergétiques de la Chine

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  • Vanklaus // 23.06.2019 à 15h12

    « Nous savons tous que l’Iran est méchant » ou bien : nous les gentils ont tue pour le bien mais les autres nous tuent parce qu’ils nous haïssent … , vivement la prochaine crise financière pour que cette minable politique cesse .

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