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La « Destinée manifeste » et l’exceptionnalisme américain (1/4)

[Americain Progress (1872) – John Gast : Allégorie de la « Destinée manifeste » représentée par Columbia – la personnification féminine des États-Unis au XIXe siècle – guidant les colons américains vers les ténèbres sauvages de l’Ouest pour y apporter la lumière (et en profite pour câbler le télégraphe au passage) 1http://fr.wikipedia.org/wiki/Destin%C3%A9e_manifeste] L’origine de la […]
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[Americain Progress (1872) – John Gast : Allégorie de la « Destinée manifeste » représentée par Columbia – la personnification féminine des États-Unis au XIXe siècle – guidant les colons américains vers les ténèbres sauvages de l’Ouest pour y apporter la lumière (et en profite pour câbler le télégraphe au passage) 1http://fr.wikipedia.org/wiki/Destin%C3%A9e_manifeste]

L’origine de la fondation des États-Unis découle d’une vision idéaliste et religieuse. La découverte du « Nouveau Monde » devait permettre la construction d’un état idyllique, en opposition aux nations décadentes d’Europe 2http://www.thucydide.com/realisations/comprendre/usa/usa1.htm. Dès 1630, l’avocat puritain et fondateur de la Colonie de la baie du Massachusetts, John Winthrop, dans son sermon « A Model of Christian Charity », déclara que les puritains du Nouveau Monde avaient la mission divine de construire une « Cité sur la colline » (City upon a hill) 3http://en.wikipedia.org/wiki/American_exceptionalism ; expression tirée de l’Évangile selon Matthieu (5:14) : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ». La Révolution américaine et l’apparition de la première nation républicaine et démocratique forgèrent le concept d’ « exceptionnalisme américain ». En effet, la Déclaration d’indépendance de 1776 et la Constitution américaine de 1787 mentionnèrent des principes et des valeurs, dont la vocation était d’être appliqués à l’ensemble de l’humanité.

À son retour de voyage, Alexis de Tocqueville déclara :

« La situation des Américains est donc entièrement exceptionnelle, et il est à croire qu’aucun peuple démocratique n’y sera jamais placé. » [Alexis de Tocqueville, 1835-1840, De la démocratie en Amérique]

Cette conception justifia alors l’idée que les États-Unis étaient dotés d’une « Destinée manifeste », et qu’une mission civilisatrice leur avait été dévolue afin de répandre leur modèle sur l’ensemble du continent 4http://fr.wikipedia.org/wiki/Destin%C3%A9e_manifeste. En 1812, lorsque les États-Unis profitèrent des conquêtes napoléoniennes pour porter la guerre aux colonies britanniques du Canada, Andrew Jackson, alors général en chef et futur président des États-Unis d’Amérique, révéla déjà des prétentions impériales :

« Nous allons nous battre pour défendre notre droit au libre-échange et pour ouvrir le marché aux produits de notre sol » […] « les jeunes hommes d’Amérique sont animés par l’ambition d’égaler les exploits de Rome ». [Andrew Jackson, 1812, University of Tennesee]

Le terme de « Destinée manifeste » apparut pour la première fois en 1844, dans un article du directeur de la Democratic Review, John O’Sullivan :

« Notre Destinée Manifeste [consiste] à nous étendre sur tout le continent que nous a alloué la Providence pour le libre développement de nos millions d’habitants qui se multiplient chaque année» [John O’Sullivan, cité p. 23 de Nouailhat Yves-Henri, Les États-Unis et le monde, de 1898 à nos jours, 2003]

Ainsi, les Américains avaient pour mission divine de s’implanter démographiquement et institutionnellement sur l’ensemble du continent nord-américain. Pour parvenir à la création de cet État exceptionnel, les fondateurs des États-Unis décidèrent de limiter l’implication américaine dans la politique européenne. Ceci se traduisit à travers la doctrine du « non-engagement », , dont Thomas Jefferson (1801-1809) fut l’un des avocats :

« J’ai toujours considéré comme fondamental pour les États-Unis de ne jamais prendre part aux querelles européennes. Leurs intérêts politiques sont entièrement différents des nôtres. Leurs jalousies mutuelles, leur équilibre des puissances (forces), leurs alliances compliquées, leurs principes et formes de gouvernement, ils nous sont tous étrangers. Ce sont des nations condamnées à la guerre éternelle. Toutes leurs énergies sont dévolues à la destruction du travail, de la propriété et des vies de leurs peuples. » [Thomas Jefferson, 1823, Source]

La volonté messianique d’expansion des dirigeants américains fut sécurisée avec la doctrine Monroe (1823) qui sanctuarisa le territoire continental en condamnant toute intervention européenne dans les affaires « des Amériques » comme celle des États-Unis dans les affaires européennes.

À partir de la fin du XIXe siècle, les États-Unis, une fois leurs frontières continentales fixées, cherchèrent à exporter leurs valeurs marchandes et culturelles dans le reste du monde. Dès lors, la notion de « Destinée manifeste » se divisa entre deux visions des relations internationales, l’une réaliste et l’autre idéaliste. Théodore Roosevelt utilisa la « Destinée manifeste » pour justifier l’interventionnisme des États-Unis au-delà de leurs frontières nationales. Son discours de 1904, « corollaire à la doctrine Monroe », affirma que les États-Unis avaient le devoir d’intervenir en Amérique Latine et aux Caraïbes, lorsque leurs intérêts étaient menacés :

« L’injustice chronique ou l’impuissance qui résulte d’un relâchement général des règles de la société civilisée peut exiger, en fin de compte, en Amérique ou ailleurs, l’intervention d’une nation civilisée et, dans l’hémisphère occidental, l’adhésion des États-Unis à la doctrine de Monroe peut forcer les États-Unis, même à contrecœur, dans des cas flagrants d’injustice et d’impuissance, à exercer un pouvoir de police international. » [Théodore Roosevelt, Discours prononcé au Congrès, 6 décembre 1904, Wikipedia]

Cette « police internationale » initiée par la vision réaliste de Roosevelt, avait pour objectif premier, non pas la propagation du modèle américain, mais la répression des déviances politiques faisant obstacle aux intérêts des États-Unis 5http://www.thucydide.com/realisations/comprendre/usa/usa3.htm.

Pour le président américain Thomas Woodrow Wilson, les États devaient se conformer à des règles internationales représentées par des institutions supranationales. Wilson se servit du concept de « Destinée manifeste » pour légitimer le fait que les États-Unis avaient la mission d’apporter la liberté et la justice au reste du monde :

« Je crois que Dieu a présidé à la naissance de cette nation et que nous sommes choisis pour montrer la voie aux nations du monde dans leur marche sur les sentiers de la liberté. » [Woodrow Wilson, cité par Ronald Steel, Mr Fix-it, in New York Review of Books, 5 octobre 2000, pp.19-21]

À la suite de la Première Guerre mondiale, il représenta les États-Unis comme le  »sauveur de monde », porteur d’un modèle exceptionnel à vocation universelle :

« L’Amérique est la seule nation idéale dans le monde […] L’Amérique a eu l’infini privilège de respecter sa destinée et de sauver le monde […] Nous sommes venus pour racheter le monde en lui donnant liberté et justice. » [Woodrow Wilson, cité par Bernard Vincent, La Destinée Manifeste, Messène, Paris, 1999]

L’idéologie impérialiste et suprémaciste américaine, représentée par les concepts de « Destinée manifeste » et d’ « exceptionnalisme américain », est donc l’héritière des visions réaliste et idéaliste de Roosevelt et Wilson.

Bien que le concept d’ « exceptionnalisme américain » date des années 1830, l’expression « American exceptionalism » fut utilisée pour la première fois en 1929, lorsque Joseph Staline condamna les propos des membres du Parti communiste américain, qui considéraient que les États-Unis étaient indépendants des lois marxistes de l’Histoire, « grâce à leurs ressources naturelles, leurs capacités industrielles, et à l’absence d’une importante lutte des classes ». Staline dénonça alors « l’hérésie de l’exceptionnalisme américain » 6Pease, Donald E. Editors: Bruce Burgett and Glenn Hendler. « Exceptionalism », pp.108–112, in Keywords for American Cultural Studies. NYU Press, 2007. La Grande Dépression mit à mal la théorie de l’exceptionnalisme américain, et en juin 1930, lors du congrès national du Parti communiste américain à New York, il fut déclaré que :

« La tempête de la crise économique aux Etats-Unis a renversé le château de cartes de l’exceptionnalisme américain, ainsi que le système tout entier des théories opportunistes et des illusions qui ont été forgées sur le mythe de la prospérité du capitalisme américain. » [Johnpoll, Bernard K, A Documentary History of the Communist Party of the United States, Vol. II, Westport, Conn: Greenwood Press, 1994, p. 196]

Dans le contexte historique de la Guerre froide, la doctrine américaine Truman – opposée à la future doctrine soviétique Jdanov – s’inspira du concept de « Destinée manifeste » quant au devoir de protection des « peuples libres » :

« Je crois que les États-Unis doivent soutenir les peuples libres qui résistent à des tentatives d’asservissement […]. Je crois que nous devons aider les peuples libres à forger leur destin […]. Je crois que notre aide doit consister essentiellement en un soutien économique et financier. […] de maintenir la liberté des États du monde et à les protéger de l’avancée communiste. » [Harry Truman, Congrès des États-Unis, 12 mars 1947, Wikipedia]

Ce « soutien économique et financier », à travers le plan Marshall, permit de faire entrer les nations européennes dans la zone d’influence américaine. Malgré les tensions induites par le contexte de Guerre froide, les présidents américains continuèrent à faire référence à « l’exceptionnalisme américain » et à leur « Destinée manifeste ». En 1961, le Président John F. Kennedy reprit l’expression « City upon a hill » de Winthrop et déclara :

« Plus que n’importe quel peuple sur Terre, nous portons les fardeaux et acceptons les risques sans précédent – de part leur taille et leur durée – non pas pour nous seuls mais pour tous ceux qui souhaitent être libres. » [John F. Kennedy, 1961, Foreign Policy]

Le président Jimmy Carter affirma quant à lui dans son discours du 2 mai 1977 :

« Nous avons notre forme de gouvernement démocratique que nous pensons être la meilleure. Dans tout ce que je fais concernant la politique intérieure ou extérieure, j’essaie de faire en sorte que les gens réalisent que notre système fonctionne […] et que cela puisse servir d’exemple à d’autres. » [Jimmy Carter, 1977, Source]

À partir des années 1980, Ronald Reagan fit la synthèse entre le réalisme de Roosevelt et l’idéalisme wilsonien. D’un côté, il chercha à provoquer la chute de l’URSS en la désignant comme « l’Empire du mal » 7Ronald Reagan, Discours sur l’état de l’Union de 1985, en l’entraînant dans la « Guerre des étoiles », et en finançant les opposants au communisme dans plusieurs pays. D’autre part, Reagan renoua avec la « Destinée manifeste » en se faisant le défenseur de la diffusion de la démocratie dans le monde :

« Dans le monde entier aujourd’hui, la révolution démocratique gagne en force […]. Nous devons être fermes dans notre conviction que la liberté n’est pas uniquement la prérogative de quelques privilégiés mais un droit inaliénable et universel pour tous les êtres humains. » [Ronald Reagan, Discours du 8 juin 1982, in Les relations internationales au temps de la guerre froide, Paul Vaiss, Klaus Morgenroth, 2006, p.181]

Après l’effondrement de l’URSS, l’administration du président Georges Bush lança le concept de « Nouvel Ordre Mondial », dont le but était d’assurer la suprématie des États-Unis et la sécurité de leurs alliés :

« Nous nous devons aujourd’hui, en tant que peuple, d’avoir une intention de rendre meilleure la face de la nation et plus douce la face du monde. » [George Bush, 1989, Current Documents, p. 4]

Sous la présidence de Bill Clinton, la diffusion du modèle politique américain à travers le monde se conjugua avec la défense du libéralisme économique :

« Notre stratégie de sécurité nationale est donc fondée sur l’objectif d’élargir la communauté des démocraties de marché tout en dissuadant et en limitant la gamme des menaces qui pèsent sur notre nation, nos alliés et nos intérêts. Plus la démocratie et la libéralisation politique et économique s’imposeront dans le monde, notamment dans les pays d’importance stratégique pour nous, plus notre nation sera en sécurité et plus notre peuple sera susceptible de prospérer. » [Extrait du document Stratégie de sécurité nationale, présenté par le Conseil de sécurité Nationale de l’administration Clinton (1994-96), Source]

L’administration Clinton reprit à son compte l’exceptionnalisme américain en créant l’expression de « nation indispensable » pour caractériser les États-Unis d’Amérique vis-à-vis du reste du monde.

Les attentats du 11 septembre 2001 ont provoqué une radicalisation de la stratégie internationale des États-Unis, notamment à travers l’élaboration d’une politique étrangère « hyper-interventionniste ». Sous l’influence des néo-conservateurs américains 8voir les révélations de Wesley Clark : https://www.youtube.com/watch?v=vE4DgsCqP8U, les États-Unis ont ouvertement planifié le renversement des régimes qui étaient alors hostiles aux intérêts américains :

« Les États-Unis s’efforceront constamment d’attirer le soutien de la communauté internationale, mais n’hésiteront pas à agir seuls, si nécessaire, afin d’exercer leur droit à la défense, en agissant de façon préventive contre les terroristes, dans le but de les empêcher de causer des dommages au peuple américain et au pays. » [Stratégie de Sécurité Nationale de l’administration Bush en 2002, Source]

C’est encore au nom de la « Destinée manifeste », de l’ « exceptionnalisme américain », que les États-Unis sont pris la décision d’entrer en guerre contre « l’axe du mal », sans estimer nécessaire de recevoir l’aval de l’ONU. Pour les néo-conservateurs américains, cette violation du droit international n’est pas condamnable. En effet, l’ « exceptionnalisme américain » comporte également un aspect psychologique qui est « l’inculpabilité de l’américanisme, c’est-à-dire l’impossibilité absolue que l’américanisme puisse être coupable dans le sens d’un acte répondant à une intention, une appréciation, un jugement mauvais ». Les États-Unis d’Amérique sont ainsi considérés comme « bien absolu et justice pure », et par conséquent, « rien de ce que fait l’Amérique dans le reste du monde ne peut être objectivement mauvais pour le reste du monde » 9http://www.ddf.org/article-l_inculpabilite_comme_fondement_de_la_psychologie_americaniste_06_05_2006.html. Ainsi, au regard du passé, l’administration Bush est moins le symbole d’une rupture que de la mise en œuvre de l’idéologique « néo-conservatrice », alliant l’idéalisme théorique wilsonien au réalisme pratique de Roosevelt :

« […] pour la première fois, le wilsonisme serait réaliste puisqu’il ne s’affirmerait plus par l’intermédiaire d’une organisation internationale impuissante ou suspecte, mais par celui d’un empire irrésistible et bienveillant. » [Pierre Hassner et Justin Vaisse, Questions Internationales, p. 55]

Plus récemment, l’ « exceptionnalisme américain » a été placé au centre du débat politique américain. Le 4 avril 2009, lors d’une conférence de presse tenue à Strasbourg, Barack Obama déclara :

« Je crois dans l’exceptionnalisme américain, exactement comme je suspecte que les Britanniques croient dans l’exceptionnalisme britannique et les Grecs croient dans l’exceptionnalisme grec. » [Barack Obama, 2009, conférence de presse à Strasbourg, The American Presidency Project]

En 2010, un sondage a révélé que 80 % des Américains soutenaient l’idée que les États-Unis « possèdent un caractère unique, qui en fait le plus grand pays du monde », et que seulement 58 % d’entre eux affirmaient que « Barack Obama le pense également » 10http://www.gallup.com/poll/145358/americans-exceptional-doubt-obama.aspx. Dans un objectif purement électoraliste, les Républicains se sont alors emparés de ce concept et l’ « exceptionnalisme américain » a été au cœur du débat de la campagne présidentielle 11http://www.slate.fr/monde/62941/elections-usa-2012-exceptionnalisme-obscurantisme.

Aujourd’hui, les moyens d’accomplir la « Destinée manifeste » des États-Unis diffèrent selon le contexte, l’emplacement géographique et la présence ou non de matières premières.:

« les pays européens, ont endossé cette dialectique prédatrice caractérisant aujourd’hui l’Occident dans son entier. […] L’exceptionnalisme-suprématisme a complètement envahi l’UE, à visage découvert, véritablement comme une doctrine active de fonctionnement […] Ce qui était sur le moment le simple résultat d’une mécanique bureaucratique est devenue une sorte de doctrine activiste, fondée sur l’affirmation d’une sorte de supériorité morale, psychologique et technologique comme un équivalent postmoderniste à la supériorité raciale et ethnique des suprématismes des XIXème-XXème siècles. »

À suivre dans le billet suivant : La Destinée manifeste américaine dans les discours politiques (2/4)

Commentaire recommandé

arnold99 // 08.12.2014 à 08h27

Depuis le psychopathe isolé jusqu’aux religieux fanatiques en passant par les ethnies supérieures, nous constatons tous que ces gens-là justifient leurs crimes par une vérité (croyance) parfois secrète qu’ils détiennent.

Le cas Américain est intéressant car il met en avant le concept de démocratie. Or un des éléments de la démocratie est l’égalité.

Donc, si le peuple américain est exceptionnel, le reste du monde ne l’est pas et par conséquent la démocratie ne peut inclure le reste du monde.

Il reste donc que deux voies pour le reste du monde, la soumission en tant que sous-américains (type colonie) ou l’extermination pure et simple (génocide).

Ah, oui, il y a une troisième voie une psychothérapie de choc pour les USA.

85 réactions et commentaires

  • arthur78 // 08.12.2014 à 05h06

    Laissons la parole à Danniel Hannan Honorable parlementaire européen qui nous parle de la consanguinité entre l’exceptionalisme Anglais et l’exceptionalisme Américain, tout simplement unis par la langue.

    https://www.youtube.com/watch?v=pW2tJe9Loyw

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    • anne jordan // 09.12.2014 à 15h48

      connaissez vous  » roots action team  » ?
      pour ceux qui habitent les States voici :
      DIY.rootsaction.org
      sujet NO WAR HOT OR COLD WITH RUSSIA

        +0

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  • Jean Marc // 08.12.2014 à 06h27

    Par ailleurs, l’exceptionnalisme dans sa notion et son application impérial n’a pas commencé avec les USA, il faut le rappeler. L’empire français, l’empire espagnol, l’empire britannique, l’empire russe, l’empire romain, l’empire égyptien pour ne citer qu’eux, argumentaient déjà sur leur caractère exceptionnaliste pour justifier leur impérialisme en leur temps.
    Par ailleurs, je suis plus réservé quant à l’affirmation que les attentats du 11 septembre 2001 soient la cause de la radicalisation évoquée. Je pense que cette radicalisation était déjà présente, bien avant le 11 septembre: le Vietnam, la Corée, les pays d’Amérique du sud, Cuba, pour ne citer qu’eux ont déjà eu à subir l’hyper-interventionnisme américain bien avant le 11 septembre 2001, et déjà sous prétexte d’exceptionnalisme.

      +6

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    • incognito // 08.12.2014 à 10h35

      Je pense que vous confondez les politiques de puissance qui aboutissent à des empires et l’eschatologie qui sous-tend parfois ces politiques mais pas toujours. Les mongols se trouvaient-ils exceptionnels? Je ne le crois pas. L’empire napoléonien a été créé parce que l’Angleterre jugeait la France et la Belgique réunie comme trop puissante ce qui a entraîné Napoléon dans une guerre interminable, etc…

        +4

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      • Subotai // 08.12.2014 à 18h51

        D’accord, sauf pour les Mongols.
        La conquête de 1236 est la seule de l’histoire du monde à avoir été planifiée, réalisée et réussie. Seule la mort d’Ogodai l’a arrêté: Batu Khan (commandant en chef de l’opération) devant retourner en Mongolie pour l’élection du nouveau Khagan.
        L’objectif étant l’établissement de la « Paix sous le Ciel » à travers le gouvernement éclairé du représentant du Ciel sur la terre. 🙂

          +3

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  • MagPie // 08.12.2014 à 06h37

    Merci Edouard pour ce travail très intéressant !

      +13

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    • Téji // 08.12.2014 à 12h10

      au-delà du ‘merci’, je me réjouis d’apprendre cette embauche, qui va je l’espère aider Olivier et monter le niveau d’encore un cran 😛

        +7

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  • Judabrutus // 08.12.2014 à 06h50

    L’Histoire est un immense cimetière où reposent toutes ces nations qui, tour à tour, se sont crues exceptionnelles et, accessoirement, inspirées par un souffle divin.

      +16

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  • dupontg // 08.12.2014 à 07h42

    c’est une religion comme une autre…
    avec ceux qui y croient et ceux qui en profitent

      +13

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    • grub // 08.12.2014 à 15h15

      et ceux qui la subissent

        +11

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  • Marie Genko // 08.12.2014 à 07h44

    Les empires et les idéologies sont tombés les uns après les autres….
    Et ils vont continuer à tomber dans le sang et les larmes!

    Le jour où l’homme comprendra qu’il est impossible de construire sur le mensonge, sur le mépris de la liberté d’autrui, peut-être connaîtrons-nous enfin un monde meilleurs?

      +13

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  • arnold99 // 08.12.2014 à 08h27

    Depuis le psychopathe isolé jusqu’aux religieux fanatiques en passant par les ethnies supérieures, nous constatons tous que ces gens-là justifient leurs crimes par une vérité (croyance) parfois secrète qu’ils détiennent.

    Le cas Américain est intéressant car il met en avant le concept de démocratie. Or un des éléments de la démocratie est l’égalité.

    Donc, si le peuple américain est exceptionnel, le reste du monde ne l’est pas et par conséquent la démocratie ne peut inclure le reste du monde.

    Il reste donc que deux voies pour le reste du monde, la soumission en tant que sous-américains (type colonie) ou l’extermination pure et simple (génocide).

    Ah, oui, il y a une troisième voie une psychothérapie de choc pour les USA.

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    • Azza // 08.12.2014 à 14h04

      « Or un des éléments de la démocratie est l’égalité.  »

      Non. Ca c’est la democratie a la Francaise (plus precisement, suivant le fonctionnement des structures familiales nucleaires egalitaires du bassin parisien).

      La democratie Britanique ne repose pas du tout sur l’egalite. Et pourtant, elle est anterieure a la Democratie Egalitaire Francaise.

      Il est tres interessant de lire Emmanuel Todd. Ca permet de voir comment le prisme culturel deforme la conception du systeme politique ideale selon qu’on est Francais, Anglais (ou Americain), Allemand, Grec, etc….

      A defaut de lire Todd, je vous recommande ses videos.

        +8

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      • step // 08.12.2014 à 14h28

        tout à fait. par contre cela veux bien dire que l’exceptionnalisme démocratique américain n’est pas vraiment compatible en particulier dans sa version envahissante avec l’égalitarisme républicain français.

          +4

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      • Subotai // 09.12.2014 à 00h48

        Il y a confusion entre la démocratie, qui n’est que le mode de gouvernement naturel entre pairs, et ce que croit les citoyens des Etats d’aujourd’hui, basé sur une vision dévoyée et propagandiste de la politique. La démocratie n’est pas le suffrage universel.
        Dans les Cités États où le concept est né, la population n’était que de quelques dizaines de milliers de citoyens et parfois moins… Et seul les citoyens homogènes culturellement et ethniquement votaient et dirigeaient la Cité.
        Dire que les Régimes des « États occidentaux » sont démocratiques est juste puisque des élections entre pairs établissent les dirigeants, mais ces États ne sont pas (ou plus, ou n’ont jamais été) des Démocraties. Ce qui en fait revient à dire que la démocratie ne fonctionne bien qu’à petite échelle avec des gens ayant exactement les mêmes besoins et contraintes que nous.
        Dès que les individus sensés nous représenter ne sont pas de notre milieux il y a tromperie et mise en place d’une oligarchie.
        L’Empereur du Saint Empire Romain Germanique était élu… par ses pairs – processus parfaitement démocratique.

          +1

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    • liv // 08.12.2014 à 20h53

      Je vous recommande un livre passionnant sur l’histoire de la démocratie et notamment sur ce que vous dites quand à la naissance de la « démocratie » aux USA.
      USA et France ont connu en même temps une période de bouleversement : La déclaration d’indépendance d’un côté et la Révolution Française de l’autre.
      A l’époque le mot démocratie était considéré comme vulgaire et populiste…tout comme en France d’ailleurs. Il y a eu à l’époque de nombreux débats sur le sujet et ce mot était utilisé et manipulé à des fins politiques…un peu comme maintenant d’ailleurs.

      Ce livre est génial et est une très bonne idée de cadeau pour noël 🙂 (je ne suis ni l’auteur ni l’éditeur, je tiens à le préciser)

      Démocratie : Histoire politique d’un mot aux Etats-Unis et en France
      http://www.amazon.fr/D%C3%A9mocratie-Histoire-politique-Etats-Unis-France/dp/2895960909

        +2

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  • yanis // 08.12.2014 à 08h45

    Depuis le génocide des indiens qu’ils ont perpétrés , ils utilisent le même système ,

    À croire que pendant tout ce temps ils ont été gouvernés par des psychopathes

    Patentés , ayant à leur disposition les médias de masse , qui obéissent dans une servilité à toute épreuves pour répercuter un travail de propagande au niveau mondial , pour désamorcer toute contestation internationale sur leur volonté de domination mondiale .

    En fait les USA perpétuent le système de l’URSS .

      +11

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    • pierre9459 // 08.12.2014 à 10h49

      …à la différence près (et de taille!) que l’URSS a su saborder son propre système, en accepter l’échec et tout recommencer dans une relative tranquillité et honnêteté alors que les USA sont absolument incapables d’en faire autant.
      Il est d’ailleurs remarquable de constater la différence entre ces deux « empires », l’un qui est passé et est devenu autre chose et l’autre qui meurt, le sait mais ne l’accepte pas. L’approche dans les conflits est absolument et radicalement différente.
      Lors de l’affaire des missiles cubains par exemple, c’est au sang froid et aux actions de paix des Russes qu’on doit en grande partie d’avoir évité le chaos (Oliver Stone le raconte très bien dans son « autre histoire de l’amérique »)
      Et encore aujourd’hui, avec ce qui se passe en Ukraine, nous voyons bien où se trouvent les excités , avides de pouvoir et remplis de haine par rapport à la sérénité Russe et la volonté de Poutine de ne pas marcher dans le jeu des USA et de leurs larbins.
      L’exceptionnalisme Américain, ce leurre absolu se révèle chaque jour un peu plus aux yeux du monde : C’est une exceptionnalité de guerre, d’envie de domination, de rapines, de meurtres en tous genres.
      Maintenant, si on étudie un peu l’histoire des colons Américains, d’où ils venaient, ce qu’ils étaient, on comprend mieux.
      En ces temps là, les prisons européennes se vidaient de leurs habitants, la prostitution émigrait également vers le nouveau monde, on se débarrassait de la lie même si parmi ces gens figuraient certainement quelques personnes bien au-dessus des autres..
      On …exportait les rebuts de nos sociétés … et ces gens là se sont créée une exceptionnalité ….
      Dès lors, pour ces fils et filles de prostituées en tous genre, comment se comporter autrement qu’en devenant paranos à fond et en se persuadant d’être à son tour un …peuple élu ?
      La nature humaine est partout pareille. Sauf que là, dès le départ, on a quand même réuni ensemble une bonne proportion de gens qui étaient jugés indésirables en Europe …
      Cette même Europe qui n’en finit plus de payer le prix de cette erreur monumentale. …

        +16

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      • yanis // 08.12.2014 à 13h25

        @pierre 9459″à la différence près (et de taille!) que l’URSS a su saborder son propre système, »
        entièrement en accord avec vous , le peuple russe à une histoire millénaire,

        alors ques les USA seulement quelques centaines d’années , des gamins pubéres et agréssifs .

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      • dupontg // 08.12.2014 à 15h04

        Benjamin Franklin lors du débat sur le choix de l’animal pour symbole des USA:

        « Je préférerais que l’aigle ne soit pas choisi comme symbole de notre pays, c’est un oiseau à moralité douteuse, il ne gagne pas sa vie honnêtement, vous le voyez perché sur un arbre mort, d’où, trop paresseux pour pêcher par lui-même, il surveille le labeur d’un autre oiseau pêcheur… et lorsque ce respectable oiseau a enfin capturé un poisson et l’amène à son nid pour nourrir sa moitié et ses petits, l’aigle à tête chauve le poursuit et lui vole sa prise…. De plus, c’est un lâche, le petit kingbird, pas plus grand qu’une hirondelle, l’attaque sans crainte et le vire de son territoire. Par conséquent, l’aigle ne peut être un emblème de l’Amérique. A titre de comparaison, la dinde est un oiseau bien plus respectable, et un vrai natif de l’Amérique…

        il ne croyait pas si bien dire

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      • Caramba! // 08.12.2014 à 15h27

        Il faut être bien atteint psychologiquement pour se déclarer exceptionnel…..

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    • Van // 08.12.2014 à 17h37

      le problème cest que lURSS a fait sa transition sur une plateforme idéologique de gratuité sociale de santé et d’éducation , jen dirai pas autant pour la transition américaine qui se fera sur du néant et pour le néant , donc la dictature au bout du chemin ( ironique pour un pays qui voulait exporter la liberté ) .
      d’un autre coté dés quun pays extermine des millions d’innocents dans d’autre continent on peut s’attendre a des catastrophe . les usa n’ont pas fini de payer leur crimes en irak et ailleurs , les peuple n’oublient pas encore moins l’histoire .

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  • sainsaulieu // 08.12.2014 à 09h19

    Très lumineux commentaire historique.
    A souhaiter la même lucidité sur la France .

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  • Coucou // 08.12.2014 à 10h43

    En plus de nous donner accès à des informations de qualités sur le plan de la réflexion, nos dons ont aussi permis de donner du travail à quelqu’un : Edouard. Super ! Comment allier l’utile et l’agréable 🙂

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  • Nerouiev // 08.12.2014 à 10h52

    C’est effectivement un pays exceptionnel mais comme beaucoup d’autres avant lui et sûrement beaucoup d’autres après dans cette catégorie un tantinet destructrice.
    Et se le dire ça encourage, merci pour cette excellente rétrospective.

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    • Louve Bleue // 08.12.2014 à 12h43

      Exceptionnel en quoi ? En folie assassine ? En destructions ? En hypocrisie ?

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  • coinfinger // 08.12.2014 à 11h12

    Opposition de deux concepts ? Je dirais plutot idées . Concept c’est qq chose de plus précis . Là on est dans le fumeux , les nuées d’Aristophane , le discours politique quoi , l’emballage , papier-cadeau , avec c’est plus joli .
    y a une réalité sous jacente à cet enfumage , on la sent bien .
    Pour ce qui est du libre-échangisme et de l’empire mondial , emballé au mieux d’une mystique , sont pas les premiers à vouloir la place du calife .
    Y a toujours aussi une opposition , au départ minable, puis égale , puis destructrice , avant de disparaitre elle méme .
    Comme çà c’est juste une induction amplifiante , donc conceptuellement nulle . Alors le concept , et bien comme tout concept il vient de ce que l’on trouve le nécessairement réciproque entre les opposés , cela par le temps . y a un phénoméné concret , matériel , qui se révélé homogéné , au temps abstrait , logique . En matiére humaine , y a qu’un : le travail : le temps de travail .
    Alors le libéralisme , il repose sur un phénoméne concret , d’une bétise effroyable , qui n’échappe au commerce international : les prix dans des contrées différentes , différent , et en particulier celui du travail . Donc vous achetez là où c’est moins cher et vous vendez là où c’est plus cher . C’est pas du Ricardo , parce qu’avec Ricardo y a personne entre le Portugal et la GB , le vin et la toile , ils vont tous seuls d’un lieu à un autre .
    La différence , elle est surtout ressentie par chacun des états , selon ses impots sur les commerçants . C’est le moins gourmant qui à les faveurs de l’opinion .
    Je crois que là le concept y commence à s’éclaircir . Surtout que l’absence de différence , c’est la mort du commerce . C’est pourquoi , l’opposition est indispensable .

      +1

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  • Homère d’Allore // 08.12.2014 à 11h35

    Ne pas confondre L’Empire et le peuple américain. Celui-ci fut souvent la première victime de L’Empire. A lire: « Une histoire populaire des États-Unis » de Howard zinn
    Et il est souvent plus facile pour un américain moyen de critiquer les crimes que son pays a commis que pour un français ou un japonais.
    Beaucoup d’américains admettent facilement que leur pays se comporte mal à l’étranger. Combien de français s’interrogent sur la chute de Gbagbo ? Beaucoup d’américains pensent qu’Hiroshima n’était pas nécessaire malgré la propagande. Peu de japonais connaissent l’histoire de l’unité 731.
    Contre L’Empire oui ! Contre le peuple américain, non !

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    • Van // 08.12.2014 à 18h09

      « il est souvent plus facile pour un américain moyen de critiquer les crimes que son pays« 
      ils leur est aussi plus facile de torturer des prisonnier ou d’envoyer du phosphore ou de l’uranium appauvri sur des enfants , le peuple est d’autant plus responsable car cest lui qui en dernier recourt appuis sur la gâchette et des millions damericains qui sont engagés dans cette industrie guerrière ne sont pas moins responsable que leur dirigeant , car même a moindre prix ils se font aussi corrompre .
      après esquils faut porter attention a la souffrance des américains , pour ma part moins que tout les autres peuple de cette planète .

        +6

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      • Homère d’Allore // 08.12.2014 à 18h27

        Pas d’accord. Je ne mets pas Noam Chomsky ou Joan Baez ( pour parler des célébrités) dans le même sac que Wolfowitz ou Dick Cheney.
        Quand au phosphore ou à l’uranium appauvri, beaucoup d’américains ont manifesté lors de la guerre du Vietnam et même lors de la deuxième guerre du Golfe.
        Et balayons devant notre porte. Le napalm que nous dénonçons au Vietnam, nous l’avons employé en Algérie. Et personne ne l’a dénoncé.
        Aujourd’hui, les pires salopards sont à Washington et à Lengley, d’accord ! Mais le pauvre américain est sous le « Talon de Fer » cher à Jack London.
        Savez-vous que les activistes du « Weather Underground » sont toujours en prison ( pour la plupart) pour des bombes sans victimes dans des banques ( la nuit) posées dans les années 1970 ?

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        • Homère d’Allore // 08.12.2014 à 18h37

          Et aussi, accessoirement, contre le Pentagone en 1971 pour protester contre la guerre du Vietnam ! Sans victimes mais beaucoup de dégâts.
          Prison à vie !
          Alors, si, il existe des résistants à L’Empire aux USA. Ne les oublions pas.

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        • Van // 08.12.2014 à 20h02

          si une personne commet un crime, le fait de l’avouer par la suite ne l’exemptera pas de jugement ni de payer pour ses fautes .
          les hommes de l’armée américaine ne viennent pas de mars, ni les employés de l’industrie d’armement, des médias, de la propagande hollywoodienne…
          la responsabilité collective des américains ne serait pas avérée si les usa étaient une dictature , or le principe dune démocratie est de prendre en compte le choix de chaque citoyen, l’élu est a limage et la volonté du peuple, donc chaque citoyen est responsable du choix qu’il a fait.
          je suis pas ici pour soulager la conscience des américains, je ne te demande pas de faire une synthèse des livres que tu as lu, il faut accepter les vérités actuelles, avant de balayer ce que tu n’as pu arrêter.
          le plus grand affront que tu fais a la minorité d’américain qui se battent contre la guerre c’est bien de déresponsabiliser la majorité qui n’ont rien a faire des dommages que les usa causent.

            +2

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          • Homère d’Allore // 08.12.2014 à 20h15

            Loin de moi l’idée d’exonérer les coupables. Mais, parmi les G.I, nombreux sont ceux qui ne sont même pas citoyens américains mais qui ont une « green card » et cherchent à être ainsi plus vite naturalisés. On voit bien que le recrutement se fait dans le lumpen prolétariat. Et la propagande est énorme.
            Malgré tout cela, il y a plus de résistants là bas qu’ici.
            Par contre, les vrais coupables, comme disait Brecht, « etouffez les avec les cendres qui restent de vos maisons »

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          • kriss34 // 09.12.2014 à 05h29

            Et vous, Mossieur l’accusateur public, de quel peuple sans tache êtes-vous donc le noble et fier héritier?
            Sans compter que votre raisonnement est boiteux: les USA, pas plus que notre pays, ne sont une démocratie, donc la prise de décision collective, et partant la responsabilité, y a fait long feu.

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  • esope // 08.12.2014 à 12h26

    Très bonne étude pour situer les positions américaines dans un contexte psychologique historique. Elle fournit matière à réflexion aux américanophiles, aux américanophobes et à ceux qui essayent simplement comprendre.

    Chez nous, l’antiaméricanisme est justifié. C’est une saine réaction pour échapper aux dépendances hégémoniques. Qu’elles soient voulues ou non, l’insupportable est qu’elles existent de fait, quelle qu’en soit l’origine.
    L’américanisme docile, surtout s’il est financièrement intéressé, est une servitude. A chacun de garder son indépendance spécifique : c’est sauvegarder sa propre identité.
    Ceci dit, ni l’un ni l’autre ne débouchent sur de l’opérationnel pour nous, citoyens ordinaires, (à part zapper les séries américaines à la TV), ils restent au niveau du défoulement intellectuel. Pendant ce temps, la vie suit son cours et les constats n’ont rien de satisfaisant, ni pour les uns, ni pour les autres.

    http://www.zenon-elee.fr/article-theorie-du-complot-et-pragmatisme-a-trop-courte-vue-125028714.html

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  • Astrolabe // 08.12.2014 à 12h27

    Il faut absolument lire le livre de cet universitaire italien « Domenico Losurdo – Contre-histoire du libéralisme » qui détaille bien tout ce phénomène et cette évolution avec des tonnes de citations plus surprenantes les unes que les autres et où on apprend notamment que l’expression « solution finale et définitive » est une « trouvaille » d’un politicien américain à Boston en 1913 qui visait les noirs, qui décidément faisaient « tache » sur la robe immaculée de la déesse Amérique.

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    • Louve Bleue // 08.12.2014 à 12h34

      Et quand je pense que les USA se comportent comme le 3ème Reich, sous couverture hypocrite de droits de l’homme et démocratie en prime, ce n’est pas du tout une caricature intellectuelle, c’est la réalité crue.

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    • Homère d’Allore // 08.12.2014 à 12h41

      Bravo, Astrolabe pour avoir cité Losurdo. C’est une lecture nécessaire pas seulement sur le sujet mais de manière plus large, ce livre intéressera beaucoup de ceux qui visitent ce blog, en particulier ceux qui aiment discuter des théories économiques.
      Petit aparté à propos de la genèse du concept « solution finale ». Il faut lire « Exterminez toutes ces brutes » de Sven Lindqvist. Rien à voir avec les States mais avec L’Empire, du temps où celui-ci était européen. Et ce n’était pas mieux…

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  • georges dubuis // 08.12.2014 à 12h38

    Une administration gouvernée par une association de banques, le meilleure de 2 mondes irresponsables. Le cowboy élevé au niveau du complexe militaro industriel avec un dieu assurance en arrière boutique.

      +7

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  • Alain Cavaillé // 08.12.2014 à 13h44

    Je ne connais pas particulièrement bien l’Histoire américaine, mais ce que je sais par contre, c’est que cette Histoire idyllique a commencé par un ABSOLU GÉNOCIDE, ainsi que par une utilisation forcenée des esclaves noirs importés d’Afrique…On commençait bien !
    Près de dix millions d’autochtones ( Indiens d’Amérique ) ont été purement et simplement ÉRADIQUÉS, et cela par tous les moyens possibles.
    Donc venir affirmer fort et clair que l’on représente « le Peuple ÉLU DE DIEU », la déesse Démocratie, ou LE MODÈLE par excellence aux yeux de la planète entière, C’EST SE FOUTRE DU MONDE.
    Cette Amérique reste encore pour l’instant le pays le plus puissant du Monde. Mais des signes très alarmants commencent à le secouer. De fait, il a été très affaibli par la franc-maçonnerie et la financiarisation forcenée. Le grand élan des XIX° et XX° siècles se termine. Les Américains eux-mêmes commencent à s’en rendre compte à travers un appauvrissement exponentiel des basses couches de la société, auxquelles elle ne peut plus donner de travail.
    Or, dans une pareille situation qui ne peut être inversée, IL RESTE LA GUERRE. Et pour y parvenir en entrainant l’Europe et plus avec elle, elle est dans une logique permanente d’agression …Les prises de position du Congrès depuis 48 heures en sont la preuve la plus éclatante : Les états unis d’Amérique montrent bien ainsi au reste du monde qu’ils sont psychologiquement et politiquement prêts à entrer en guerre, et ce contre des ennemis parfaitement déclarés, à savoir la Russie et la Chine prioritairement…. Il n’est toutefois pas dit que le peuple Américains soit
    dans les mêmes dispositions d’esprit….
    De plus, Il y a dans cette politique quelque-chose d’extrêmement pervers, car jusqu’à présent, les USA avaient mené des conflits « déclarés comme JUSTES », mais le monde a bien vite compris que ce genre de « justice » était complètement frelatée, et que ces guerres ne tendaient qu’à mettre en place des gouvernances à leur botte, ce qui se termine pour ce qui est du Moyen-orient par les catastrophes que l’on connait bien maintenant avec des situations ubuesques échappant ensuite à tous contrôles.

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    • Lesag // 08.12.2014 à 14h04

      C’est bien beau mais trouvez moi un seul grand pays historique Européen existant déjà au XVIIIe siècle n’ayant pratiqué ni le génocide, ni l’esclavage noir? Et dites moi lequel de ces grands pays ne s’est pas senti, à un moment ou un autre, exceptionnel au point de vouloir éclairer le monde de leur génie.

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      • Caramba! // 08.12.2014 à 15h38

        Bonjour,
        Avant l’esclavage noir il y a eu l’esclavage blanc(VIII siècle), justement, ces esclaves, les slaves.

        « Slovènes, Croates, Tchèques, Moraves, Slovaques et Polonais »

        http://www.amazon.fr/La-traite-Slaves-Lesclavage-Blancs/dp/2846211302

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        • Lesag // 08.12.2014 à 16h47

          J’ai d’ailleurs la grande fierté de faire partie de la première nation de l »histoire à avoir aboli totalement l’esclavage sur son territoire et à déclarer libre tout esclave étranger y trouvant refuge. C’était en 1315, le royaume de France sous le roi(maudit), pourtant médiocre, Louis X le Hutin. Les deux seules proscriptions de l’esclavage avant lui date de Moïse qui interdit qu’il dura plus de sept ans. Puis on attendit longtemps, très longtemps et la deuxième proscription vint de Mahomet qui interdit expressément que tout musulman soit réduit en esclavage, en interdisait le commerce aux musulmans et condamnait à mort émasculation des esclaves. Mais c’est au Royaume de France qu’on l’interdit sans restriction… jusqu’à la colonisation des Amériques et de l’océan Indien…

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        • Mido // 08.12.2014 à 20h50

          Attention petite précision étymologique, contrairement à ce que l’on peut penser Slave vient du mot Slava (gloire) ou Slovo (mot) et pas Slave (esclave), même si j vous l’accorde aurait été drôle 🙂

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          • Caramba! // 09.12.2014 à 03h31

            Mido,

            Drôle?
            Du latin médiéval sclavus signifiant « slave » au VIIe siècle et prenant le sens d’« esclave » au Xe siècle.
            http://fr.wiktionary.org/wiki/esclave

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            • kriss34 // 09.12.2014 à 05h37

              oui eh bien? votre lien explique que c’est le mot « esclave » qui viendrait de « slave ». Et pas le contraire. Je n’imagine guère un peuple s’auto-désigner avec un terme dépréciatif!

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              Alerter
    • benoit // 08.12.2014 à 19h03

      « Les états unis d’Amérique montrent bien ainsi au reste du monde qu’ils sont psychologiquement et politiquement prêts à entrer en guerre, […] Il n’est toutefois pas dit que le peuple Américains soit
      dans les mêmes dispositions d’esprit…. ». Une bonne attaque sous fausse bannière, peut être bien nucléaire, devrait aider en ce sens. Comme avec le USS Maine en 1898, qui permit fort opportunément de déclarer la guerre à l’Espagne et de mettre la main sur Cuba et les Phillipinnes, et comme de tristement célèbres attentats arrivés comme par hasard peu après la fin de la guerre froide permirent fort opportunément aussi aux états-uniens d’avoir à faire face à une nouvelle « menace » permettant de justifier leur interventionnisme tous azimuts. Et tout le monde sera pris de court lorsque cela arrivera de nouveau. Méfions nous car ces monstres sans scrupules ont plus que jamais besoin d’un ennemi et sont prêts à tout pour le créer de toutes pièces.

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  • Alae // 08.12.2014 à 14h21

    L’exceptionnalisme américain découle de deux facteurs :

    1) le protestantisme calviniste des Puritains, une doctrine de la prédestination selon laquelle certains sont des « élus » de naissance alors que d’autres sont voués à l’enfer, quelles que soient leurs actions.
    Il y a deux moyens de prouver son statut « d’élu de Dieu » : une foi totale (le fameux « Only Jesus Saves/Jesus is your Savior ») et la prospérité matérielle. Max Weber, lui-même élevé dans le calvinisme, et qui savait donc de quoi il parlait, a exposé les liens entre naissance du capitalisme, culte de la richesse et foi calviniste dans L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme.

    Sur le « Jesus saves », il est à noter que seule la foi sauve (sola fide), à savoir qu’aucune action, bonne ou mauvaise, ne rapproche ou n’éloigne le croyant du paradis. Quoi qu’ils fassent, du moment qu’ils manifestent une foi ostentatoire, ce sont des « élus de Dieu ».
    Au passage : à ce jour, 42% des Américains sont créationnistes, ce qui donne une bonne idée de la vitalité du protestantisme le plus obtus aux States.
    http://www.gallup.com/poll/170822/believe-creationist-view-human-origins.aspx

    Les athées américains (qui sont, qu’ils le veuillent ou non, de culture protestante) partagent, peu ou prou, la croyance à la supériorité matérielle comme seul étalon de la valeur humaine. Chez eux, les plus riches et les plus puissants sont les meilleurs (encore une fois, quelles que soient leurs actions), d’où, par exemple, le manque de complexes de leurs politiciens à engranger autant d’argent que possible au cours de leur mandat. Ce que nous voyons comme de la corruption, eux le considèrent comme une confirmation de leur statut d’êtres à part, « moralement » au-dessus des lois : une fois élus par le peuple, ils se doivent de répondre à la définition de « l’élu » tout court : des puissants sans comptes à rendre.

    2) le refus des leçons de l’histoire. John O’Sullivan établissait clairement, en 1839, que l’Amérique ne pouvait et ne devait s’inspirer d’aucun modèle passé, qu’elle devait vivre « tournée vers l’avenir », se construire à partir d’une table rase et inventer ses propres règles à partir de sa supériorité de « peuple élu » (voir point N°1).
    L’article, à lire dans son intégralité, est d’une hypocrisie stupéfiante, incompréhensible tant qu’on n’a pas saisi la notion « d’élu » contre « sous-humain non-élu » sous-jacente à la pensée exceptionnaliste américaine : l’auteur y expliquait avec le plus grand sérieux que l’Amérique devait refuser le passé européen, « plein de rois tyranniques, de guerres et de sang versé »… alors même que son pays était en train de se bâtir sur l’esclavage et les massacres d’indiens.
    Dans ces conditions, comment s’étonner des sympathies pro-nazies d’un Henry Ford ou d’un John D. Rockefeller (qui se définissait comme « philanthrope » tout en finançant des recherches eugénistes), du Ku Klux Klan, des guerres irresponsables fomentées chez les « inférieurs » étrangers, ou encore des flics américains blancs qui tirent sur des noirs avec un sentiment total d’impunité, comme à Ferguson?

    Extrait,
    https://www.mtholyoke.edu/acad/intrel/osulliva.htm
    Et le texte intégral,
    http://digital.library.cornell.edu/cgi/t/text/pageviewer-idx?c=usde;cc=usde;q1=Great%20nation;rgn=full%20text;idno=usde0006-4;didno=usde0006-4;view=image;seq=350;node=usde0006-4%3A6;page=root;size=50

    Si cette pensée grotesque n’était pas en train d’infecter les pays de l’UE, nous compris, cela pourrait presque être comique…

      +13

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    • Homère d’Allore // 08.12.2014 à 16h41

      Max Weber raconte que l’un de ses amis allemands installé comme oto-rhino-laryngologiste dans une ville de l’Ohio avait rencontré un patient qui, avant de lui donner les symptômes de son affliction, s’était présenté comme membre de la xxx Baptist Church dans la xxx rue ! Plutôt que de signifier une information théologique, cela voulait dire  » vous n’avez pas à vous faire de soucis pour vos honoraires ».
      L’appartenance à telle ou telle congrégation n’a rien à voir avec des subtilités de lecture de la Bible mais avec un positionnement social. Ne pas surestimer la religiosité des membres des églises, il s’agit surtout d’une obligation sociale.
      « Si il ne croit en rien, pourquoi me paierait il ? » paraît être la clé de la pratique religieuse américaine.

        +6

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      • Alae // 08.12.2014 à 20h57

        Oui, Homère d’Allore. Excellente observation de Weber sur l’appartenance à une chapelle protestante en tant que garante à la fois d’une honorabilité incontestable, d’un statut social et d’un portefeuille bien garni. Le « je suis de l’église baptiste X » de ce patient signifiait à la fois « je suis honnête », « je suis un membre respectable de la communauté » et « j’ai de l’argent ».
        Mais attention : les ‘liberals’ (au sens de non-conservateurs) athées américains d’aujourd’hui sont exactement les mêmes. Ils ont simplement inversé la morale protestante, et en prônent l’exact opposé avec la même identification au pouvoir, à la respectabilité sociale et au fric… et le même moralisme aveugle. La culture WASP domine toujours.
        Un de mes amis américains s’en plaignait. Selon lui, très peu de gens là-bas sont capables d’un regard simplement humaniste ou d’une prise en compte de la réalité objective : c’est chapelle religieuse conservatrice/Bible contre chapelle libérale/athée/progressiste, avec le même esprit hautain, méprisant et sermonneur des deux côtés. Il disait que les débats à l’américaine se résument très souvent non pas à tenter de convaincre ou à établir des fait, mais à poser une « supériorité morale » en humiliant l’adversaire, en lui faisant honte, voire en l’annihilant (s’ils peuvent, par exemple, saboter la vie de famille d’un opposant en révélant un adultère ou le faire licencier, c’est une victoire). Et il a raison ; il suffit de voir les torrents de boue que les partis politiques américains se lancent mutuellement au visage dans les périodes pré-électorales pour comprendre à quel point.

        C’est ça qui arrive ici et qui me fait peur. La moraline, la culpabiline à hautes doses et la méchanceté autosatisfaite, dont nous étions heureusement débarrassés en France, sont train de revenir par la grande porte, avec leurs généralisations malhonnêtes, leurs jugements à l’emporte-pièce et leur règne des petits chefs, index levés et toujours prêts à faire la leçon (c.f, la quasi-intégralité des médias français). Un import USA dont personnellement, je me passerais bien.

          +8

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        • Homère d’Allore // 08.12.2014 à 21h33

          Nous sommes bien d’accord, Alae, et j’apprécie souvent vos analyses.
          Mais les pratiques que vous décrivez concernent, à mon avis, la classe moyenne supérieure, voire les fameux 1 %, plutôt que le prolétariat américain qui souffre de cette chape de plomb moraliste en plus de son exploitation sans borne.
          L’immoralité supposée des « classes dangereuses » est un argument supplémentaire dans l’arsenal de la répression.

            +3

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          • Alae // 08.12.2014 à 22h11

            « Mais les pratiques que vous décrivez concernent, à mon avis, la classe moyenne supérieure ».

            Vous avez raison, Homère d’Allore. C’est bien des « valeurs » véhiculées par l’intelligentsia façon Hillary Clinton/Bush/FED et de leurs pilonnage médiatique que je parle, avec mention spéciale pour les universités « Ivy League » qui façonnent les principaux thuriféraires du système.
            Quant aux prolétaires, les moyens de les endoctriner ne manquent pas, de la culture-télé à l’inaccessibilité de toute école digne de ce nom pour cause de « tuition fees » de plus en plus élevés.
            Et j’appécie aussi très souvent vos analyses, au passage.

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    • Homère d’Allore // 08.12.2014 à 18h12

      Oui, c’est une lecture orientée de l’histoire du roi David. Bien que très critiquable, il est « l’élu ». D’aucuns en tireront la conclusion que outre et malgré le salut par la foi ou le salut par les oeuvres, il y avait aussi le salut par la grâce.
      A ce sujet ( entièrement théologique) lire « le protestantisme américain » D’Alain Besançon qui parle d’ailleurs très peu des USA et beaucoup de la genèse de cette idée dans les sectes calvinistes écossaises du XVI ème et XVII ème siècle.

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      • Homère d’Allore // 08.12.2014 à 19h48

        @modération
        Ne publiez pas ce texte sans l’avoir lu. Et effacez le si vous le jugez hors jeu.

        Je me suis engagé, il y a quelques jours, à ne pas répondre aux provocations d’un intervenant. Je ne cite pas son pseudo mais vous le reconnaîtrez facilement. Il se présente lui même comme ayant  » de surprenantes connaissances en mathématiques et en Histoire » dans son post du 5 décembre à 23h42, fil sur le discours de Poutine.
        N’ayant nulle envie de répondre à ce génie, pardon à cette boursouflure infatuée d’elle-même, qui se distingue par ses commentaires amphigouriques oú l’approximation côtoie l’esbroufe, je vous demande d’effacer le post dans lequel ce personnage fat reprend mes propos pour les critiquer. Sinon, je serais dans l’obligation d’y répondre et la pollution du blog reprendrait, ce qui serait dommageable à tous.
        Merci.

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    • olivier69 // 08.12.2014 à 19h05

      Bonjour Nerouiev,
      Là moi, je me dis qu’il y a des choses qui clochent :
      « Bien que très critiquable, il est “l’élu” » ? Bien que……il est ?
       » L’existence de David n’est pas attestée de son vivant, mais elle est attestée comme fondateur de la Maison de David, dynastie différente de la maison d’Omri. »
      source :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_de_Juda
      Il faut avoir des Œillères pour ne pas entendre….
      Cdlt
      ps : on est loin de l’athéisme revendiqué. Et d’abord élu de quoi, de qui, comment ? Le « l avec l’apostrophe » ? Pourquoi, il n’est pas dit la même chose du Christ, à ce moment là ? L’idéologie de l’argent

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      • olivier69 // 08.12.2014 à 20h27

        Complément : je n’y reviendrai plus sur le post engagé par Nerouiev même si….
        Un matérialisme dialectique peut transformer mes propos. Voilà donc l’exactitude de mes propos :
        « pour quelqu’un qui serait sans doute surpris par mon niveau de connaissances mathématiques (et tellement modestes face à ce qu’ils nous restent à découvrir) et historiques ».

        Je ne faisais donc que mettre en avant des matières qui n’ont pas besoin de l’esthétisme. Je constate l’usage que l’on peut en faire par une manipulation de la linguistique. Ici par exemple, le « vous serait sans doute surpris » devient le « surprenantes connaissances » ? Cela n’a pas du tout la même signification….
        En respect avec les autres intervenants, je m’en limite ici.
        Fin et cdlt

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    • olivier69 // 08.12.2014 à 19h32

      Bonsoir Alae,
      Vous noterez que c’est tout le contraire de la doctrine catholique (même si historiquement, tout n’est pas clair. Peut-être pire aujourd’hui, mais celui qui cherche à savoir, trouve des éléments troublants de réponses). Je ne suis pas un pratiquant par exemple, mais je sais reconnaître les apports d’une conception de l’être humain dans le catholicisme. Ainsi, l’égalité entre les hommes et l’avertissement à l’encontre des marchands du temple sont relégués au second rang. Certains cherchent malheureusement des réponses qui sont souvent devant leurs yeux. Et, j’ai toujours eu une certaine méfiance face aux intermédiaires (puisque tout est à vendre)
      Ainsi, je tiens à vous remercier pour ce rappel, très honnête de votre part. Vous resituez le contexte. Et enfin, un grand merci à Edouard pour ce magnifique travail. 🙂
      Cdlt

        +1

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    • Crapaud Rouge // 08.12.2014 à 19h35

      @Alae : il n’y a rien d’hypocrite de la part des suprématistes : les inférieurs ne comptent pas et peuvent (ou doivent) être éliminés.

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    • Van // 09.12.2014 à 01h51

      le mec qui a voulu faire une farce au prêtre en remplaçant la bible par le script de matrix n’avait pas mesurer l’ampleur de sa blague 🙂

        +1

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  • Homère d’Allore // 08.12.2014 à 14h55

    Bonjour, Monika H,
    Merci pour les liens. Je lirai le livre de Dardot et Laval.
    Concernant l’ordolibéralisme, je vous conseille, mais vous devez sans doute les connaître au vu de votre formation, les cours au Collège de France de Michel Foucault, particulièrement celui de l’année 1978-1979 intitulé « Naissance de la biopolitique ». C’est paru aux Éditions de l’EHESS, mon ancienne école.
    Je vous félicite pour votre analyse de l’idéologie du nationalisme polonais renaissant. Et la distance prise avec celui ci en tant que polonaise.
    Maintenant, le messianisme évoquant un rôle particulier à sa nation n’est pas l’apanage des USA ou de leurs seïdes polonais.
    La Russie a longtemps versé dans l’idéologie de la Troisième Rome. La France s’est vue « apportant la lumière à l’Humanité » et la Grande Bretagne de Kipling se voyait chargée « du fardeau de l’Homme Blanc ».
    Je crois plutôt que toute domination cherche à se justifier moralement. Quand on colonise, c’est pour vacciner la population, pas pour piller les ressources naturelles…
    Et puis, si Dieu nous a amené là, c’est pas pour rien… Argumentation déjà présente chez Ginès de Sepulveda pour justifier la conquête du Mexique.
    Alors, qu’on retrouve un peu tout ça chez les américains, c’est normal.

      +7

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    • Monika H // 08.12.2014 à 17h24

      Merci! il n’est pas facile d’être une réfugiée politique non reconnue comme telle en France!

      La prise de distance que j’ai pu faire personnellement par rapport au nationalisme polonais tient à mon milieu d’origine qui cultivait plutôt le patriotisme « créateur d’Etat  » (panstwowotworczy) de la gauche polonaise;C’est ainsi que le socialiste Adam Rapacki, ministre des affaires étrangères dans les années 1956-1969 a proposé plusieurs plans de démilitarisation de l’Europe en échange de la réunification allemande, a créé une diplomatie de soutien au développement avec les pays du tiers monde et surtout a contribué à renforcer l’ONU.
      La deuxième raison vient de mon travail de recherche – j’ai commencé une thèse une la politique de de Gaulle vis à vis de la Pologne de 1956-1969. Je n’ai jamais pu finir ma thèse parce que les autorités tant françaises que polonaises ont refusé son financement. Personne d’autre n’a repris ce sujet.
      On voit bien pourquoi – parce que la nouvelle France atlantiste ne doit pas connaitre son histoire et surtout pas l’histoire de ces vraies relations avec les pays de l’Est!

      Je suis désolée de ramener cela à ma personne mais mon expérience est intéressante dans le cadre de l’analyse de comment l’américanisme s’est imposés aux élites d »‘Europe de l’Est et de l’Ouest

        +9

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      • Homère d’Allore // 08.12.2014 à 17h32

        Avez-vous contacté Larissa Zakharova à L’EHESS pour votre thèse ?

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  • Louis Robert // 08.12.2014 à 16h52

    Non seulement faut-il le dire, il faut le crier: la destinée manifeste et l’exceptionalisme impériaux ne sont plus, depuis longtemps, que les vieilles feuilles de vigne qui, issues d’un narcissisme extrême, prédateur et de toute évidence pathologique, ne servent plus qu’à dissimuler cet impérialisme monstrueux, globalisé, criminel, qui entend asservir le monde entier, y compris le peuple américain, aux termes de la doctrine grandiose et déraisonnable de l’hégémonie universelle (« full spectrum dominance »). Les William Appleman Williams, Noam Chomsky, Andrew Bacevich, Chris Hedges, Kuznick et Stone, etc. en ont fait abondamment et suffisamment la preuve, documents officiels à l’appui.

    Attardons-nous donc sur le terrible instrument d’abus du pouvoir, plutôt que sur ce qui le dissimule si mal. Comme « mode de vie » (« way of life »), l’Empire est nu; il doit donc être exhibé publiquement tel qu’il est. Tous doivent pouvoir contempler cette réalité fondamentale.

      +4

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    • Crapaud Rouge // 08.12.2014 à 19h25

      « vieilles feuilles de vigne » ? Non, pilier d’une pensée politique, c’est pas pareil…

        +3

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  • Homère d’Allore // 08.12.2014 à 16h57

    Petite blague décrivant les tabous des différentes églises américaines :
    Trois américaines se retrouvent en enfer.
    La première dit « moi, c’est juste, je suis presbytèrienne et j’ai cocufié mon époux ». La deuxième dit « moi aussi, c’est normal, je suis baptiste et j’ai bu une canette de bière ». La troisième ajoute  » moi, c’est encore plus juste, je suis épiscopalienne et je me suis trompée de fourchette dans un grand dîner « .
    C’est Volkoff qui racontait cela dans « le complot ».

      +3

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  • Chris // 08.12.2014 à 17h38

    Quelque chose se prépare en Egypte : le Royaume Uni et le Canada ferment leur ambassade.
    Je relate cette info dans la page de « l’exceptionnalité » & Co, car j’ai le sentiment (?) qu’il y a un lien…

      +6

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  • daniel // 08.12.2014 à 17h53

    Pas que Israël, rajouter …. les Frères Musulmans.
    Il y a soutien, parfois à éclipses, et utilisations.

    Les frères ont été soutenus par les USA comme contre-pouvoir à Nasser, lui même contrôlé par la CIA(i).
    Le futur Maréchal Sissi en stage militaire aux USA a fait une référence favorable aux Frères: il est devenu un interlocuteur valable, à mettre en réserve au cas où. ( les stages servent à ça: repérer le bon pion , à utiliser plus tard).
    Selon Jeanne Favret-Saada 2 membres de la confrérie sont conseillers spéciaux d’ Obama.

    En fait les USA sont à l’aise avec ce genre d’ extrémistes religieux. Ils se comprennent…
    Selon toute apparence, les Frères Musulmans ont été une source d’inspiration pour les méchants de Ben-Laden.

    (i): avant Suez (1956) et pendant les discussions pour le financement du barrage d’Assouan, la CIA avait 2 envoyés auprès de Nasser. L’un deux était un Roosevelt ( oui , de la famille…).
    au titre de « CIA’s chief representative in Middle East ».

      +2

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  • Milsabor // 08.12.2014 à 18h01

    L’exceptionnalisme-suprematisme et la tendance à l’hégémonie représentent l’équivalent collectif de la paranoïa individuelle : hypertrophie du moi, autoritarisme, domination, agressivité, tendance à la persécution pouvant aller jusqu’au délire : délire de grandeur, délire de persécution, passage à l’acte violent. C’est quand le paranoïaque rencontre la réalité qu’il décompense et risque de devenir dangereux. Son orgueil blessé peut pousser son agressivité jusqu’à la violence meurtrière la plus incontrôlée. La menace de WW3 qui plane sur le monde contemporain relève de cette situation créée par la perte de son hégémonie économique insupportable pour le complexe militaro-industriel et son petit peuple de politiciens asservis.

      +6

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  • antoine // 08.12.2014 à 19h16

    Je suis toujours gêné par l’appellation « Amérique » ou « l’Amérique » comme si, de fait, cette nation représentait toute l’Amérique ! Son vrai nom United States of América – USA -donne aussi leur vrai nom aux « américains » : les états-uniens, parce que, pour moi, les américains ce sont tous les pays et leurs habitants des deux Amériques ! Bref, cette appellation que je vois colporter partout démontre bien cette omniprésence – omnipotence « exceptionnelle et manifeste » d’une nation qui devra bien lâcher sa superbe, un jour ou l’autre, mais, avec peut-être quelques conséquences en Europe aussi !!!

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  • ig // 08.12.2014 à 19h51

    En plein dans ce sujet, je vous signale le texte de Dedefensa aujourd’hui, lumineux!

    http://www.dedefensa.org/article-souverainisme_versus_supr_matisme_08_12_2014.html

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  • Georges // 08.12.2014 à 20h17

    Dès que vous écrivez « les américains », ou bien « l’Amérique » au lieu de « étasuniens » ou « Etats Unis d’Amérique » ou « USA », vous avez gobé sans vous en rendre compte l’impérialisme étasunien, même si vous croyez le combattre.

    J’avais un bon ami guatémaltèque, « d’origine !!! » et un jour je lui sors, « américain » au lieu de « étasunien ».
    Il m’a repris en me disant : « moi aussi je suis américain, alors ne dis plus américain si tu veux dire étasunien ».

    Le soir, je suis rentré chez moi et j’ai vérifié dans le dictionnaire. Le mot « étasunien », peu employé, existe depuis fort longtemps.

    J’ai immédiatement appliqué sa demande, par respect pour tous ces peuples, que vous colonisez symboliquement (vous les faîtes entrer dans le giron étasunien, comme les étasuniens le conçoivent) lorsque vous écrivez « américains » pour signifier « étasuniens ».

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  • matt // 08.12.2014 à 22h00

    Exceptionnalisme ukrainien : la pathologie nazie s’empare de toute la population.

    A Odessa, un bar propose des nouveautés : « Gloire à l’Ukraine » et « Séparatistes frits ».

    A Nikolaev, une école organise une vente de friandises au bénéfice de l’armée.
    Incités par leur enseignant à être créatifs, les élèves se sont appliqués à trouver des noms suggestifs aux produits proposés : « Moskals au fromage », « Sirop de cerises au sang de bébés russes ».
    Personne n’a été choqué : enfants, parents et enseignants se sont beaucoup amusés !

    http://www.kp.ru/daily/26317.7/3195696/

      +3

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  • Serge // 08.12.2014 à 22h37

    Merci pour cet article .
    Il est toujours bon de compléter et d’approfondir ce que l’on croit savoir sur la puissance qui jusqu’à aujourd’hui a réussi à imposer son modèle au reste de la planète .
    C’est fondamental et indispensable de bien connaître et comprendre ce que l’on combat ,et pourquoi .
    On a coutume de dire qu’il ya deux universalismes « modernes » « émancipateurs »,en concurrence : celui des EU ,et celui de la révolution française .
    Le premier est messianique et s’appuie sur le pragmatisme de sa puissance économique ,politique et militaire .
    Le deuxième ,par la voix de la gauche républicaine de Jules Ferry s’est dévoyé,en imitant le premier ,lors de la conquète coloniale .
    Aujourd’hui ,cela continue,mais à l’envers : les africains qui débarquent en France y posent leurs valises ,mais rêvent d’Amérique .

      +1

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  • Manaflar // 08.12.2014 à 22h40

    Je pense qu’on peut sans problème remettre ici une traduction de Noam Chomsky, qu’on a déjà pu lire sur ce blog mais puisque le billet s’y prête particulièrement bien…
    Le voici, où il dénonce justement cette formation de « l’idée de l’Amérique », vue par les Etats-Unis, au début de leur histoire et de leur expansion vers le grand Ouest :

    http://www.les-crises.fr/les-memo-sur-la-torture/

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  • Serge // 08.12.2014 à 23h39

    J’ai lu très peu de littérature ,de romans ,je préfère les vieux bouquins de maths .
    Mais les grands écrivains m’intéressent car ils percçoivent avant les autres,les SIGNES d’une société .Ils savent voir les détails qui en disent long,ou avant-coureurs .
    Ainsi le romancier Henry James,de retour aux EU,après un long séjour dans la vieille Europe,fut d’emblée frappé par la nouvelle arrogance des « teenagers » américains,en arrivant à Baltimore .
    C’est A.Finkielkraut qui rapporte cela .
    Ce détail apparemment anodin,m’a tout ce suite interpellé ,car nous y sommes aujourd’hui .
    Comme quoi l’adolescence tant adulée par notre société ,au point qu’elle est érigée en valeur, même pour les adultes (consommateurs . »Tout ,tout de suite,ici et maintenant « …),n’a pas toujours existé .

      +1

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  • Paulot // 08.12.2014 à 23h51

    Article très intéressant.
    Il serait également intéressant de comparer le ‘projet’ américain des débuts et la réalité d’aujourd’hui.
    Par exemple on voit de plus en plus de signes que la montée des inégalités aux Etats-Unis a des répercussions de plus en plus fortes.
    Par exemple l’explosion des frais de scolarités va a l’encontre de l’idée de méritocratie dans sa réalisation pratique.
    Autre exemple: l’effondrement de la mobilité géographique pourtant un des mythes fondateurs.

    L’analyse suivante est en anglais mais peut vous intéresser pour vos analyses suivantes. lien: http://www.ineunte.com/article.html?66

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  • olivier69 // 09.12.2014 à 00h52

    Bonsoir,
    En regardant les enjeux ( déjà en facs de sciences éco, « toujours » candidat libre), j’ai très vite pris comme devise que si je dois être sacrifié, autant le faire moi-même que de laisser à d’autres, le soin de le faire…..Pourquoi ? Parce que la richesse restera toujours notre savoir (un esprit critique), et non pas nos croyances théoriques excessives (un dogme) ou notre soumission. Et contrairement aux apparences, aujourd’hui, les questions de survie relèvent davantage de la polyvalence que de l’expertise (qui financent quoi et pourquoi?). Il est évident qu’ il n’y a pas d’objectivité relative si il n’y a pas une polyvalence des savoirs.
    Au final, le même type de personnes qui va me mépriser, m’a déjà demandé de vider sa fosse, de réparer sa maison, de le nourrir, et pire encore, tout en étudiant parallèlement (et ce n’est pas une image), jusqu’au jour où…
    Il faut savoir ce que l’on veut, et pour ma part, je fais ce que je peux… Mais je ne méprise personne lorsque je dénonce une injustice ou tente de la remettre dans un contexte. Il faut savoir si l’on préfère laisser à d’autres, l’action de nous instruire ?
    Cdlt
    ps : merci à Manaflar pour le lien.

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  • theuric // 09.12.2014 à 00h57

    Je pense que n’est pas étudié l’aspect centrifuge que ces deux tendances historiques étasuniennes que sont l’exceptionnalisme et la destinée manifeste.
    Ce pays construit sur des communautés divers et différentes, tant d’origine, de couleur de peau, de religion ou de non religion, d’état, cela peut générer et génère peut-être déjà des propensions à ce que chacune de celles-ci ne se considère que comme étant seule dépositaire d’un « état d’exception d’une destinée manifeste ».
    Il est possible qu’avant que les U.S.A. ne disparaisse, le monde entier risque de crier d’horreur, pour quel événement, personne ne peut le dire.
    Un commentateur parlait plus haut d’une paranoïa due à la perception qu’aurait les élites étasuniennes, voire des blancs et/ou du peuple dans son entier, de leur fin prochaine, en en tirant la conclusion d’une violence tournée hors de ce pays.
    Il est tout autant possible que cette violence ne se déverse à l’intérieur même de ce pays.
    Celle exercée à l’encontre de la population, surtout celle ayant la carnation la plus sombre, aurait peut-être cette origine.
    Cette explication qui nous est offerte de la base symbolique originelle de la création des U.S.A. nous permet de comprendre le dynamisme qui anima ce pays depuis son indépendance qui, depuis plus de deux siècle, c’est lentement converti en empire.
    Cet empire s’effondre, comme tous les empires, parce qu’il a atteint les limites extrêmes de son expansion, ce qui est, à mon sens, la raison première de toute disparition des imperiums.
    Tout simplement parce que le monde est, pour tout empire, toujours fini, finitude ayant de base les capacités de déplacement d’une époque donnée, et quand cette limite est atteinte, celui-ci ne pouvant plus accroitre ses prédations, il ne peut que se déliter inexorablement (ici l’empire U.S. est le dernier et l’ultime en raison des capacités de déplacement actuelles).
    Ceci avec, en corolaire, la tendance de l’aristocratie impériale originelle à phagocyter progressivement les seules richesses restantes, soit celles de son peuple et de ses proches vassaux, tout en perdant, au même rythme, la moralité de leurs anciens (sans jugement de valeur) qui leur avait permis cette domination, au profit de la seule conservation de leur pouvoir et de leurs richesses.
    Cet « état d’exception d’une destinée manifeste » permet de comprendre, autant ce dynamisme moral d’origine que la justification à postériori des décisions des élites.
    Mais un autre processus est sûrement en marche dans ce pays que je nomme: « la démocratisation des signes de puissance et richesse ».
    Soit la tendance des peuples à vouloir accaparer, souvent sous la forme d’un simple artéfact ou alors grâce à une avancée technologique.
    Les exemples sont nombreux, des bijoux plaqués or plutôt qu’à l’or pur à la voiture pour tous à la place du carrosse ou du cheval, en passant par les inhumations ou les fourrures synthétiques remplaçant la zibeline.
    Il en est de même des idées, de la religion, du langage, du savoir, parfois de l’ignorance, enfin de tout se qui peut se rapprocher des signes de ce qui constitue le pouvoir passé et/ou présent, comme l’embonpoint qui était, par le passé, réservé à ceux qui avaient la possibilité de manger de trop.
    Si nous prenons cette théorie comme point de départ pour ce qui nous intéresse, soit la démocratisation de l' »état d’exception d’une destinée manifeste » aux États-Unis, il est possible de conjecturer que les nombreux groupes, clans, religions, peuples, couleurs de peau, états aux habitus parfois forts différents entre le nord et le sud et entre l’est et l’ouest, dégénère en une multitude de conflits obscures qui verrait la complexe guerre civile Libanaise comme n’ayant été que d’une amusante simplicité (qui ne fut toujours qu’un indescriptible drame).

      +2

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    • georges dubuis // 09.12.2014 à 12h23

      Oui Theuric
      C’est la balkanisation, communautarisation, du dit social, les marchandises humaines s’étiquettent et s’identifient. “la démocratisation des signes de puissance et richesse” comme vous dites.
      PS j’aimerais fort vous parler de vive voix,nous avons bcp de temps et d’expériences communes, mon mail: francedubuis@hotmail.co.uk. C’est fait aussi pour çà, en théorie, le net: en pratique c’est bcp plus difficile, la peur du quand dira t on du quand à soi ! Je n’ai plus peur de rien.
      Bien à vous
      Georges

        +1

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  • Choupinet // 09.12.2014 à 01h23

    La puissance états-unienne d’aujourd’hui vient surtout de l’état du monde en 1945 et du rapport de force correspondant.

    Les Etats-Unis étaient en pleine forme par rapport aux autres pays, un vaste îlot de prospérité dans un énoooorme champ de ruine :

    – La guerre les avaient temporairement guéri de la Crise de 29, elle les avait musclé en affaiblissant tous les autres (‘temporairement’, tout le problème est là : la crise de 29 était en germe dans les USA depuis leur naissance, et la crise d’aujourd’hui n’en est que la nouvelle récolte)
    – Ils possédaient plus de 50% de la puissance industrielle mondiale,
    – Ils n’avaient pas tout leur pays à reconstruire de quasi zéro, infrastructures lourdes, techniques et administratives, travailleurs qualifiés, institutions, etc.
    – Pour la même raison, le monde entier était leur client, et ils avaient la puissance financière et de communication pour s’implanter en sauveurs, remporter le gros lot et commencer la colonisation.

    L’exode des cerveaux occidentaux vers les USA était une cerise sur ce gâteau. Certes une belle cerise, mais vise un peu le gâteau !

    Ouala ouala

    __________________

    En passant, la seule vraie civilisation exceptionnelle, c’est moi. Faut arrêter de désinformer sur la question, maintenant, hein 😛

      +3

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    • olivier69 // 09.12.2014 à 02h38

      Bonsoir choupinet,
      Thomas Jefferson : « je crois sincèrement que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour mes libertés que des armées entières. Le nouveau pouvoir doit être retiré aux banques et rester aux mains du peuple ».
      James Madison (rédacteur principal de la constitution) : « l’histoire nous a appris que les trafiquants de monnaie ont pratiqué toutes les formes d’abus, d’intrigue, de duperie, de violences possibles, afin de maintenir leur contrôle sur les gouvernements en contrôlant la monnaie et son émission ».
      Cdlt

        +4

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    • Flash // 16.12.2014 à 21h33

      Un élément, extrêmement important, oublié par Choupinet : les USA détenaient, à la fin de la 2e guerre mondiale, 75% de l’or monétaire disponible dans le monde à l’époque…

      Je renvoie à ce sujet au cours sur l’ histoire du système monétaire international donné par Norman Palma pour les adhérents ou sympathisants du Cercle Aristote.

        +0

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  • Choupinet // 09.12.2014 à 01h29

    Un stagiaire ?

    Mince ! va falloir louer une photocopieuse pour l’occuper. Ca va faire des frais.

      +1

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  • Jean Marc // 09.12.2014 à 06h00

    “Cette société durera, avec ses souffrances et ses injustices, tant et aussi longtemps qu’on prétendra que les engins de mort créés par les hommes sont limités, que la Terre est inépuisable et que le monde est une poubelle sans fond. À ce stade de l’histoire, il n’y a plus qu’une alternative. Ou bien la population prend sa destinée en main et se préoccupe de l’intérêt général guidée en cela par des valeurs de solidarité ou bien c’en sera fait de sa destinée tout court.”
    [Noam Chomsky, Angleterre, 1974]

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