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La « Destinée manifeste » américaine dans les discours politiques (2/4)

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1973-1993 : Nixon, Reagan, Bush père et le contexte de la Guerre Froide

Richard Nixon, 37e président des États-Unis : 1969-1974
Quatrième rapport annuel au Congrès des États-Unis sur la politique étrangère, 3 mai 1973 :

« Nous avons subi des pressions sur notre territoire, qui menaçaient de faire basculer l’Amérique de la sur-expansion dans le monde à un retrait irréfléchi de celui-ci. Le peuple américain avait supporté avec enthousiasme et générosité les fardeaux du leadership mondial dans les années 1960. Mais après presque trois décennies, notre enthousiasme déclinait et les résultats de notre générosité étaient mis en question. […] En 1969, nous risquions que le public soutenant la poursuite de notre rôle mondial, ne finisse par s’évanouir à force de lassitude, de frustration et de réaction disproportionnée. Nous étions convaincus de la nécessité de forger de nouvelles politiques pour faire face à ses problèmes. Mais notre première exigence était philosophique. Nous avions besoin d’une vision novatrice pour inspirer et intégrer nos efforts.

Nous avons commencé avec la conviction que notre engagement mondial restait indispensable. Les nombreux changements du paysage d’après-guerre n’avait modifié en aucune façon cette réalité centrale. L’Amérique était si puissante, notre engagement si important et nos préoccupations si profondes, que le fait de supprimer notre influence aurait provoquer des tremblements tout autour du globe. Nos amis auraient été désespérés, nos adversaires auraient été tentés, et notre propre sécurité nationale aurait été rapidement menacée. Il n’y avait aucun moyen d’échapper à la réalité de notre influence cruciale en faveur de la paix.

Mais la modernité a exigé que l’on redéfinisse cet engagement. Pendant de longues années, notre politique étrangère a été forgée autour d’une mission à vocation universelle que seule l’Amérique pouvait accomplir ; pour fournir un leadership politique, une défense commune et un développement économique. Nos alliés étaient faibles, les autres nations étaient trop jeunes, les menaces étaient palpables et la puissance américaine était dominante.

À partir de 1969, une mission de cette échelle était devenu obsolète à l’étranger et insupportable sur notre sol. Nos alliés s’étaient renforcés, les jeunes nations d’autrefois avaient mûri, les menaces s’étaient diversifiées et la puissance américaine n’était plus à la hauteur. Il était temps pour nous de passer d’une mission paternaliste dédiée à d’autres nations, à une mission en coopération avec d’autres nations. »

Walter F. Mondale, candidat démocrate (1984) et Vice-président des États-Unis (1977-1981)
Annonce de candidature à l’élection présidentielle de 1984 , 21 février 1983 :

« Je me porte candidat à la présidence pour restaurer notre leadership mondial. Notre président doit comprendre et réunir tous nos avantages réels : efficacité militaire, force économique, indépendance énergétique, autorité morale, alliances qu’aucun ennemi ne peut affaiblir, et armée qu’aucune nation n’ose défier. Nous devons être une Amérique dont la justice sociale chez nous attire l’amitié à l’étranger, et dont la voix condamne la répression – des camps du Goulag russe aux geôles des généraux latins. Nous devons voir le monde tel qu’il est vraiment – l’arène d’une compétition que l’Amérique peut gagner, où notre liberté, nos valeurs et nos réalisations sont un pôle d’attraction pour le monde entier. »

Ronald Reagan, 40e président des États-Unis : 1981-1989

Allocution devant une session commune du Congrès sur l’état de l’Union, 27 janvier 1987 :

« Nous entrons dans notre troisième siècle d’existence, mais il serait inexact de juger notre nation par le nombre de ses années. L’Amérique ne peut se mesurer à l’aune de calendrier car il était écrit que nous serions une expérience infinie de liberté : sans limite dans nos buts, sans limite à ce que nous pouvons faire, sans limite dans nos espoirs. La Constitution des États-Unis est le canal passionné et inspiré par lequel nous voyageons à travers l’histoire. Elle est née de l’inspiration la plus fondamentale de notre existence : que nous sommes ici pour Le servir en vivant libres, que vivre libres libère en nous les plus nobles impulsions et le meilleur de nos capacités ; que nous devons utiliser ces dons à de bonnes et généreuses fins et les sécuriser non seulement pour nous et nos enfants mais pour l’humanité tout entière. […]

Pourquoi la Constitution des États-Unis est-elle si exceptionnelle ? Eh bien, la raison est si petite qu’elle vous échappe presque mais elle est tellement grande qu’elle vous dit tout en seulement trois mots : Nous, le peuple. Dans d’autres Constitutions, le gouvernement dit au peuple de ces pays ce qu’il est autorisé à faire. Dans notre Constitution, nous, le peuple, disons au gouvernement ce qu’il peut faire et il ne peut faire que ce qui est dit dans ce document et rien d’autre. Quasiment toutes les autres révolutions dans l’Histoire ont seulement troqué un groupe de dirigeants contre un autre. Notre révolution est la première à dire que le peuple est le maître et le gouvernement son serviteur. […] Nous, le peuple – ainsi sont les cœurs chaleureux innombrables qui commencent leur journée par une petite prière pour des otages qu’ils ne connaîtront jamais et des familles disparues qu’ils ne rencontreront jamais. Pourquoi ? Parce qu’ils sont ainsi, cette race exceptionnelle que nous appelons les Américains. […] Nous, le peuple – ils refusent les commentaires de la semaine dernière à la télévision qui dévalorisent notre optimisme et notre idéalisme. Entrepreneurs, constructeurs, pionniers et pour la plupart gens ordinaires : ce sont eux les vrais héros de notre pays qui composent la plus exceptionnelle nation de faiseurs de l’Histoire. Vous savez qu’ils sont américains car leur esprit est aussi grand que l’univers et leur cœur est plus grand encore que leur esprit.« 

George H. W. Bush, 41e président des Etats-Unis : 1989-1993
Déclaration du Secrétaire de la Presse Fitzwater sur la rencontre du président avec Mme Gro Harlem Brundtland, Premier ministre de Norvège, 5 juin 1992

« Le président a rencontré pendant à peu près 40 minutes Mme Gro Harlem Brundtland, Premier ministre de Norvège. Les deux dirigeants ont également passé en revue différentes questions portant sur la sécurité européenne et se sont mis d’accord sur l’importance du leadership mondial américain et sur le fait qu’une présence militaire américaine forte et permanente en Europe est essentielle à la paix et la stabilité.« 

1993-2001 : Clinton et la « nation indispensable »

William J. Clinton, 42e président des Etats-Unis : 1993-2001

Discours à l’Assemblée nationale coréenne de Séoul, 10 juillet 1993 :

« La meilleure manière pour nous de dissuader les agressions régionales, de perpétuer la robuste croissance économique que connaît la région, et de sécuriser nos propres intérêts – maritimes et autres – est d’être une présence active. Nous devons continuer à diriger et nous le ferons. Pour certains en Amérique, il y a la crainte que le leadership mondial américain ne soit un luxe démodé que nous ne pouvons plus nous permettre. Eh bien, ils ont tort. En vérité, notre leadership global n’a jamais été aussi indispensable ou un investissement aussi rentable pour nous. Tant que nous resterons bordés par des océans et enrichis par le commerce, tant que notre drapeau est le symbole de la démocratie et de l’espoir face à un monde désuni, le leadership américain demeurera un impératif.« 

William J. Clinton, Discours à la Conférence du Comité politique des affaires publiques américano-israëlien, 7 mai 1995 :

« Ecoutez : tout le monde est content que l’on aide l’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan à débarrasser leur territoire des armes nucléaires. Cela augmente notre sécurité. Mais on ne peut pas le faire gratuitement. On aide à construire la démocratie en Europe centrale et en Europe de l’Est, mais on ne peut pas faire ça gratuitement. On combat les flux de drogues internationaux qui ruinent nos communautés, mais on ne peut pas faire ça gratuitement. »

Partout dans le monde, dans des pays désespérément pauvres, des gens essaient d’apprendre à s’en sortir et protéger leur environnement pour qu’ils puissent avoir une société réglée et participer à une coopération pacifique, et ne pas être emportés par les courants radicaux qui ravagent le monde. Et pour une bouchée de pain, à l’échelle américaine, nous pouvons faire toute la différence dans le monde. Mais on ne peut pas le faire gratuitement.

Plus que n’importe quel public peut-être dans ce pays, vous comprenez cela. Vous comprenez l’importance de notre leadership et le prix raisonnable que nous devons payer pour le maintenir. Si nous devions abandonner ce rôle simplement parce qu’on nous refuse les instruments de l’aide internationale et de l’assistance sécuritaire, l’un des premiers à en être affecté serait Israël, parce qu’Israël est en première ligne de la bataille pour la liberté et la paix, et la force d’Israël est adossée à la force de l’Amérique et à notre leadership mondial. »

William J. Clinton, Remarques sur des questions de sécurité internationale à l’Université George Washington, 5 août 1996 :

« L’Amérique fait face à trois grand défis alors que nous entrons dans le XXIe siècle : conserver le rêve américain en vie pour tous ceux qui veulent travailler pour l’obtenir ; rassembler notre pays et non le diviser ; et faire en sorte que l’Amérique demeure la plus grande force dans le monde œuvrant pour la paix, la liberté, la sécurité et la prospérité. […]

Je suis venu dans ce lieu d’enseignement et de raison, cet endroit si focalisé sur l’avenir, afin d’expliquer pourquoi nous ne pourrons pas faire face à nos propres défis d’opportunité, de responsabilité et de communauté si nous ne maintenons pas également notre rôle indispensable de leader pour la paix et la liberté dans le monde. […]

Le fait est que l’Amérique demeure la nation indispensable. Il y a des moments où l’Amérique et seulement l’Amérique, peut faire la différence entre la paix et la guerre, entre la liberté et la répression, entre l’espoir et la peur. Bien entendu, nous ne pouvons pas prendre en charge le monde entier. Nous ne pouvons pas devenir son gendarme. Mais là où nos intérêts et nos valeurs le réclament et là où nous pouvons faire la différence, l’Amérique doit agir et montrer le chemin.

Dans ce combat ainsi que dans bien d’autres défis tout autour du monde, le leadership américain est indispensable. En assumant notre leadership dans la lutte contre le terrorisme, nous ne devons être ni réticents ni arrogants, mais réalistes, déterminés et confiants. Et nous devons comprendre que dans cette bataille nous devons déployer plus que de la police et des ressources militaires. Chacun d’entre vous compte. Chaque Américain compte.

Notre plus grande force est notre confiance. Et c’est la cible des terroristes. Ne vous y trompez pas : les bombes qui tuent et mutilent des innocents ne leur sont pas vraiment destinées mais visent l’esprit de tout le pays et l’esprit de liberté. Donc la lutte contre le terrorisme implique davantage que les nouvelles mesures de sécurité que j’ai ordonnées et celles à venir. En fin de compte, il faut la volonté confiante du peuple américain de conserver nos convictions pour la liberté et la paix et de rester la force indispensable pour créer un monde meilleur à l’aube d’un siècle nouveau. […]

Lorsque nous nous souvenons des jeux Olympiques du Centenaire, des semaines de courage et de triomphe, le meilleur de la jeunesse du monde lié ensemble par les règles du jeu dans un véritable respect mutuel, engageons-nous à travailler pour un monde qui ressemble davantage à cela dans le XXIe siècle, à faire face fermement dans les moments de terreur qui autrement détruiraient notre esprit, à faire face pour les valeurs qui nous ont apporté tant de bénédictions, valeurs qui ont fait de nous à ce moment crucial, la nation indispensable. Merci beaucoup. »

William J. Clinton, Allocution présidentielle à la radio, 16 novembre 1996 :

« Bonjour. Comme je l’ai dit à maintes reprises, l’Amérique est le pays indispensable au monde, le pays que le monde envie pour sa première place grâce à sa force et ses valeurs. Cette semaine, j’ai pris deux décisions importantes, correspondant aux responsabilités de l’Amérique dans le monde. La première est l’accord, de principe, pour nos troupes de participer à une mission pour alléger la souffrance au Zaïre. La seconde est l’approbation, toujours de principe, pour nos troupes de faire partie des forces de sécurité présentes en Bosnie. Aujourd’hui, je veux vous dire en quoi notre rôle dans ces missions est important. »

William J. Clinton, Discours inaugural, 20 janvier 1997 :

« La dernière fois que nous nous sommes réunis, notre marche vers ce nouvel avenir semblait moins sûre qu’elle ne l’est aujourd’hui. Nous nous étions alors juré de mettre notre Nation à nouveau sur la bonne voie. Pendant ces quatre ans, nous avons été touchés par la tragédie, exaltés par le défi, renforcés par le succès. L’Amérique reste la seule nation indispensable au monde. Une fois encore, notre économie est la plus forte de la planète. Une fois encore, nous construisons des familles plus soudées, des communautés plus prospères, des moyens d’éducations meilleurs, un environnement plus propre.« 

William J. Clinton, Discours à l’Université de la Défense nationale, 29 janvier 1998 :

« Dans ce nouveau monde, notre leadership mondial est plus important que jamais. Cela ne signifie pas que nous pouvons y aller tout seul ni répondre à chaque crise. Nous devons être clairs quand nos intérêts nationaux sont en jeu. Mais plus que jamais, le monde se tourne vers l’Amérique pour faire le boulot. Notre Nation guide la construction d’un nouveau réseau d’institutions et d’accords destinés à maîtriser les forces du changement, tout en nous préservant de leurs dangers. Nous contribuons à écrire les règles internationales de la route vers le XXIe siècle, en protégeant ceux qui ont rejoint la famille des nations, et en isolant ceux qui ne l’ont pas fait. »

William J. Clinton, Allocution à bord du navire américain Ville de Hue à New York, le 4 juillet 2000 :

« En ce jour j’espère que chaque Américain prendra un moment pour réfléchir à la façon dont nous avons gagné notre place exceptionnelle dans l’histoire humaine. En 1776 l’action ne s’est pas uniquement déroulée dans le Hall de l’Indépendance à Philadelphie où la Déclaration d’Indépendance a été signée. C’est ici, à New York, que George Washington a préparé ses troupes à la bataille. Cinq longues années et d’innombrables engagements plus tard, les soldats et les marins de l’Amérique ont remporté la victoire et contribué à allumer la flamme de liberté qui brûle à présent dans le monde entier. Aujourd’hui donc, jour anniversaire de notre Nation, je crois que nous devrions rendre hommage à ceux qui ont engagé leur vie, leur fortune et leur honneur sacré pour notre liberté. Et aujourd’hui je pense que nous devrions aussi honorer tous les Américains, indépendamment de leur passé, que leurs ancêtres soient venus ici sur des bateaux d’immigrants ou de négriers, qu’ils aient volé à travers le Pacifique ou traversé le détroit de Behring, car tous les Américains ont apporté leur aide à la marche pour la liberté, la démocratie et pour notre avenir. »

2001-2008 : Bush Jr. et la défense du « monde civilisé »

George W. Bush, 43e président des États-Unis : 2001-2009
Discours du 20 septembre 2001, avant une session extraordinaire du Congrès, sur la réponse des États-Unis aux attaques terroristes du 11 septembre :

« Le monde civilisé se rallie au côté de l’Amérique. Ils comprennent que si cette terreur reste impunie, leurs propres villes, leurs propres citoyens peuvent être les prochains. Sans réponse, la terreur peut non seulement abattre des bâtiments, mais peut menacer la stabilité de gouvernements légitimes. Et vous savez quoi ? Nous n’allons pas le permettre. Les Américains demandent, qu’est-ce qu’on attend de nous ? Je vous demande de vivre vos vies et d’embrasser vos enfants. Je sais que ce soir beaucoup de citoyens ont des craintes et je vous demande d’être calmes et résolus, même face à une menace persistante. Je vous demande de soutenir les valeurs de l’Amérique et je rappelle pourquoi tant de vous sont venus ici. Nous sommes dans un combat pour nos principes et notre première responsabilité est de les suivre. Personne ne devrait être discriminé par un traitement injuste ou des mots désobligeants à cause de son origine ethnique ou de sa foi religieuse. […] Je sais qu’il y a des luttes à venir et des dangers à affronter. Mais ce pays définira notre temps, et ne sera pas défini par lui. Tant que les États-Unis d’Amérique seront forts et déterminés, ce ne sera pas un âge de terreur ; ce sera un âge de liberté, ici et à travers le monde. […] Le progrès de la liberté de l’humanité, la réussite de notre temps et le grand espoir de chaque instant, reposent à présent sur nous. »

George W. Bush, Discours aux cadres dirigeants de la fonction publique, 15 octobre 2001 :

« Ce sont des temps extraordinaires, des temps d’épreuve pour notre gouvernement et pour notre nation. Pourtant, nous tous pouvons être fiers de la réponse de notre gouvernement et de la force de caractère exceptionnelle de la nation que nous servons. Je ne me suis jamais senti plus certain des qualités de l’Amérique ni plus confiant de l’avenir de l’Amérique. »

George W. Bush, Discours radiodiffusé du président, 2 juin 2007 :

« […] Le peuple américain peut être fier de notre leadership mondial et de notre générosité. Notre Nation apporte de l’aide et du réconfort à ceux qui sont dans le besoin. Nous aidons à étendre les opportunités à travers le monde. Nous posons la fondation d’un avenir plus pacifique et porteur de plus d’espoir pour tous nos citoyens.« 

À suivre dans le billet suivant : La « Destinée manifeste » américaine dans les discours politiques (3/4)

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Pascalcs // 09.12.2014 à 06h25

De nombreuses phrases émanant de ces discours peuvent faire l’objet de dissertations à rallonges. Pour ma part, celle extraite du discours de Bill Clinton en le 20/01/97, illustre les raisons pour lesquelles les USA vont inévitablement vaciller :  » L’Amérique reste la seule nation indispensable au monde. Une fois encore, notre économie est la plus forte de la planète. Une fois encore, nous construisons des familles plus soudées, des communautés plus prospères, des moyens d’éducations meilleurs, un environnement plus propre.“
A la lueur des situations mondiales et locales contemporaines, on mesure l’immensité du décalage entre une élite d’Ubermensch Etats-Unienne se voulant visionnaire et dominante et la réalité qui les rattrape inexorablement. Rien n’est plus dangereux qu’une bête blessée.

16 réactions et commentaires

  • Pascalcs // 09.12.2014 à 06h25

    De nombreuses phrases émanant de ces discours peuvent faire l’objet de dissertations à rallonges. Pour ma part, celle extraite du discours de Bill Clinton en le 20/01/97, illustre les raisons pour lesquelles les USA vont inévitablement vaciller :  » L’Amérique reste la seule nation indispensable au monde. Une fois encore, notre économie est la plus forte de la planète. Une fois encore, nous construisons des familles plus soudées, des communautés plus prospères, des moyens d’éducations meilleurs, un environnement plus propre.“
    A la lueur des situations mondiales et locales contemporaines, on mesure l’immensité du décalage entre une élite d’Ubermensch Etats-Unienne se voulant visionnaire et dominante et la réalité qui les rattrape inexorablement. Rien n’est plus dangereux qu’une bête blessée.

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  • yanis // 09.12.2014 à 07h20

    « L’Amérique reste la seule nation indispensable au monde. » clinton.

    Une affirmation répétée depuis Nixon dans ce florilège de discours et qui Révèle que ce pays vit « par et dans la guerre » économique ou militaire , qui est sa ligne directrice
    Quelque soit l’époque et le président .
    En réponse , Je reprendrais le testament de FRANCOIS MITTERAND
    Dans le livre de georges marc BENAMOU , « le dernier MITTERRAND  »
    ‘la France ne sait pas que nous sommes en guerre Avec l’Amérique Oui une guerre permanente Une guerre vitale, Une guerre économique, Une guerre sans mort ….apparemment
    Oui ils sont très dur les américains, Ils sont voraces, Ils veulent un pouvoir Sans partage sur le monde… C’est une guerre inconnue Sans mort apparemment, Et pourtant une guerre à mort’

    Cela éclaire bien l’illusion entretenue par une propagande internationale
    Mais aussi intérieure de façon permanente .
    Leur destinée ? Rentrer chez eux ,
    Pour s’occuper de leur peuple qui souffre autant que les autres
    Peuples de leurs turpitudes avérées .

      +16

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  • Jean Marc // 09.12.2014 à 10h00

    « Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que vent. » (George Orwell)

    Et de nous rappeler que le président Nixon a eu la pire côte de popularité (13%, le scandale du Watergate et sa politique étrangère finirent par en faire le seul président américain à avoir démissionné (pour éviter la destitution)).

    Et finalement, quand on se penche sur l’histoire de la création de ce pays dont il ne faut pas oublier qu’il fut aussi une terre de combat acharné entre les intérêts coloniaux britanniques, espagnols, et français, n’y a-t-il pas, quand on observe sa politique étrangère qui transparaît dans ces discours, une certaine forme de résurgence de la Doctrine Monroe? Doctrine dont le corollaire expansionniste fut présenté par Théodore Roosevelt dans un discours prononcé le 6 décembre 1904 (Corollaire de la Doctrine de Monroe), discours qui ne prône plus une neutralité absolue, en affirmant que le pays ne souffrirait pas que l’on s’oppose frontalement à ses intérêts (« L’injustice chronique ou l’impuissance qui résulte d’un relâchement général des règles de la société civilisée peut exiger, en fin de compte, en Amérique ou ailleurs, l’intervention d’une nation civilisée et, dans l’hémisphère occidental, l’adhésion des États-Unis à la doctrine de Monroe peut forcer les États-Unis, même à contrecœur, dans des cas flagrants d’injustice et d’impuissance, à exercer un pouvoir de police international » Théodore Roosevelt)

    http://www.herodote.net/2_decembre_1823-evenement-18231202.php
    http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_doctrine_de_monrOe_________________un_imperialisme_masque.asp

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  • Homère d’Allore // 09.12.2014 à 11h33

    Pour contrebalancer ces discours à vomir, voici un beau texte: la lettre de Sitting Bull au Président des États-Unis.
    http://marsouille.centerblog.net/m/3462054-Lettre-de-Sitting-Bull-au-President-des-Etats-Unis-d-Amerique-

      +19

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    • Ztong // 10.12.2014 à 13h04

      Toujours un bonheur de te lire, Homère, ainsi que tes liens si intéressants.
      Tu soupçonnais que la Norvège soit à ce point vassale ?
      Pour moi c’est une surprise, mais après remise en perspective, ce ne serait que vil opportunisme.

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      • Homère d’Allore // 10.12.2014 à 15h46

        @Ztong
        La Norvège est sans doute le pays le plus atlantiste d’Europe. Ça peut s’expliquer par plusieurs facteurs.
        D’abord, avant « de gagner au loto » le pétrole de la mer du Nord, le pays était très pauvre et sous l’influence directe de voisins européens pas très sympathiques qui regardaient les norvégiens de haut quand ils ne les soumettaient pas par l’épée.
        De nombreux norvégiens ont émigré aux USA à la fin du 19 ème. Certains sont revenus avec un pécule et ont contribué à donner corps au rêve américain.
        La peur de L’URSS après guerre a fait le reste et le pétrole a parachevé le tout en rapprochant les intérêts de la bourgeoisie locale de celle du Texas.

        Pour revenir au très beau texte de Sitting Bull, j’ai beau le relire des dizaines de fois, il m’émeut toujours autant et je le place parmi les oeuvres qui sont « un prisme » entre l’auteur et l’humanité toute entière.
        Certains passages des « récits de la Kolyma  » de Varlam Chalamov ou des entretiens recueillis par Svetlana Alexeïvitch me font le même effet. Une immense tristesse mais le sentiment d’appartenir à l’Humanité.

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    • master t // 10.12.2014 à 20h42

      tres beau texte ou la poesie est le langage de la beauté naturelle aussi bien de l’homme que de son environnement d’ou tout procede. L’épilogue est prophétique: »Notre esprit nous rendra faible en apparence. Mais un jour l’idée du respect de la terre renaîtra, car la fin de la vie est le début de la survivance. »

        +1

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    • madake // 13.12.2014 à 00h33

      je connaissais la lettre, et la vision du texte.
      Je m’interroge toujours à son sujet.
      Une lettre ou plutot la transcription de l’oral, traduite par qui? vers l’anglais, mais destinée à quel président?
      a-t-elle été envoyée ou publiée
      a-t-elle été reçue?
      Quand à une réponse, j’en doute, vues les circonstances de la mort de Sitting Bull…

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  • Anas // 09.12.2014 à 18h13

    La destinée manifestement macabre de la morale « supérieur » étasunienne:
    http://www.liberation.fr/monde/2014/12/09/le-grand-deballage-du-senat-americain-sur-les-prisons-secretes-de-la-cia_1159881

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  • vérité2014 // 09.12.2014 à 21h26

    Des drones ukrainiens abattus en Crimée.

    La discrétion des Russes, leur stricte observation du secret dans des cas sensibles et des matières militaires (opérationnelles et autres) rendent d’autant plus significatives ces révélations. Les sources étant officielles, il est tout à fait probable qu’elles ont donné leurs informations avec l’accord des autorités politiques, et dans un but politique autant qu’opérationnel. Plusieurs conclusions de type politique/opérationnel peuvent être tirées dans le cadre d’une hypothèse interprétative.

    • D’une façon générale, ces interventions signifient aux observzteurs et aux directions politiques que la Crimée est bien un territoire russe, que ce territoire est équipé pour sa défense comme tout territoire russe et qu’aucune violation de souveraineté ne sera tolérée. La Crimée n’est pas une sorte de Pakistan ou de Yemen où les drones étrangers se baladent en toute impunité.
    http://www.dedefensa.org/article-des_drones_ukrainiens_abattus_en_crim_e_09_12_2014.html

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  • vérité2014 // 09.12.2014 à 21h35

    Leçon de choses diverses pour Frau Menkel.

    Wagenknecht explique que Frau Menkel est un valet de Washington, qu’elle obéit aux consignes américanistes, qu’elle ment en toutes choses dans la crise ukrainienne, qu’elle suit les plans tracés par Zbigniew Brzezinski dans son Grand Échiquier (1997), que la politique antirusse du bloc BAO est absurde, que des nazis détiennent des postes de direction à Kiev, et ainsi de suite, sans oublier les rappels de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye et de la Syrie. Parfois, des applaudissements interrompent Wagenknecht. On n’entend guère de sifflets ou de vociférations du côté de la CDU/CSU, pour protester, – contre quoi, d’ailleurs, puisqu’il s’agit de la vérité de la situation et qu’il faut un peu trop de cynisme pour ainsi nier l’écidence ? Le visage de Frau Merkel n’exprime pas une joie sans mélange … Imaginez qu’un député français fasse cette leçon de choses à monsieur Hollande & compagnie, à la tribune de l’Assemblée Nationale. A écouter à la fois pour le plaisir, et pour découvrir que, tout de même, tout cela peut être clamé au cœur même d’une des institutions du Système…

    video
    http://www.dedefensa.org/article-le_on_de_choses_diverses_pour_frau_menkel_09_12_2014.html

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  • Le Sudiste // 10.12.2014 à 02h04

    « Bonjour, je m’appelle Oliver Stone, j’ai grandi à New-York et j’ai toujours pensé que l’éducation que j’avais reçue était correcte. J’ai ensuite étudié l’Histoire de manière plus approfondie, particulièrement l’Histoire des Etats-Unis. Elle semblait limpide, nous étions le centre du monde, nous suivions notre destinée manifeste, nous étions les gentils.
    J’ai parfait mon éducation en tant que soldat d’infanterie durant la guerre du Vietnam, j’ai réalisé de nombreux films dont plusieurs films historiques et j’ai appris bien plus que ce que l’on m’avait enseigné. Quand j’ai découvert ce que mes enfants apprenaient en classe, je suis resté perplexe, je me suis rendu compte que la vision du Monde qu’on leur proposait n’était pas plus honnête que celle qui m’avait été enseignée.
    Bien sûr nous vivons tous avec des œillères, mais j’aimerais que mes enfants aient une vision plus large, qu’ils ne soient pas soumis à ce que j’appellerai la « tyrannie de l’instant ». A la télévision, tout le monde parle de la même chose, l’information du jour, et la part inconsciente et pourtant essentielle des évènements est négligée.
    Napoléon a dit que l’Histoire est un mensonge que personne ne conteste. Je ne suis pas tout à fait d’accord, je crois que l’histoire a un sens, qu’elle a un but et qu’elle se répète et avec mes collègues j’ai voulu non pas réaliser un autre film de fiction mais raconter l’Histoire des Etats-Unis comme jamais personne ne l’avait fait auparavant. Beaucoup de questions resteront sans réponse mais ces questions cruciales je l’espère éveilleront votre conscience.
    Nous allons vous présenter entre autres choses des héros oubliés, des hommes et des femmes qui ont souffert pour défendre leurs convictions et qui par leur refus de se conformer ont disparu sans entrer dans l’Histoire. Nous allons aussi briser certains mythes et sans aucunes malveillances rappeler les faits pour remettre à leur juste place certains personnages encore considérés aujourd’hui comme des héros.
    C’est en nous rappelant tout ce que nous avons perdu que nous pourront imaginer un avenir meilleur, nous allons mettre en lumière des comportements systématiques qui se sont répétés à l’insu de tous.
    Selon nous, il est essentiel de retrouver le sens profond de ce pays en comprenant comment il a été bouleversé après la seconde guerre mondiale. Des erreurs graves ont été commises, mais je suis convaincu que nous sommes toujours en mesure de les corriger. »

    C’est l’introduction faite par Oliver Stone de sa série de 10 documentaires d’une heure « Une autre histoire de l’Amérique ». Cela démarre de la seconde guerre mondiale et vient jusqu’à nos jours. Cela inclus donc entre autre le 11 septembre… Mais comme il le dit si bien: « Bien sûr nous vivons tous avec des œillères » volontairement ou non d’ailleurs. A part ce petit bémol, ce sont de très bons documentaires. Indispensable.

    Malheureusement tout n’est pas sur Youtube ou Dailymotion mais ça se trouve chez votre revendeur préféré.
    Sinon, pour les délinquants qui téléchargent, ça se trouve aussi… mais n’oubliez pas: Télécharger, c’est mal.

    Le premier épisode est ici: https://www.youtube.com/watch?v=eukfrzsHRbU

      +5

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  • Louis Robert // 10.12.2014 à 02h42

    Le monde désormais se détourne de ce que ces créatures infâmes du type « I’m not a crook! » (je ne suis pas une crapule!) ont affirmé et continuent d’affirmer, fuit plutôt vers la réalité des choses, aux antipodes de leur petit monde pathologiquement illusoire et hallucinant. Il s’attache uniquement à leurs actes et juge sur pièce. Du reste, les « révélations » qui se font jour, ce mardi, sur la torture pratiquée par ledit Empire de la peur, des barbares et de l’abolition de l’homme (ce ne sont en l’occurrence que de rares et légers flocons au sommet du gigantesque iceberg!) suffisent amplement à lui montrer la vacuité de leurs propos.

    Il n’a nul besoin d’être dominé par un quelconque Empire occidental policier, ou par quelque Sauveur Impérial autoproclamé, accompagné en permanence de son essaim de vautours voraces et insatiables, moins encore par une Bête qui, tel Cronos, dévore ses enfants.

    Liberté? Égalité? Fraternité? — 85% de l’Humanité (« le reste »…) est occupé à bâtir UN monde pour TOUS, une véritable démocratie planétaire où règnera ce nouvel ordre mondial, régénérescence à la fois socio-économique, politique, culturelle et spirituelle, excluant toute soi-disant « destinée manifeste » et tout « exceptionnalisme ». Partout, l’horrible Tyran Universel s’y retrouve déjà nu, seul, et tremblant de rage. Éphémère, son règne criminel a déjà pris fin. Nul ne le sait mieux que lui qui s’agite tant et se débat si désespérément sur la pente abrupte de son implacable déclin, culbuté sous le poids de ses innombrables courtisans.

    Il est temps de contempler la splendeur du nouveau monde qui se lève.

      +2

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  • Homère d’Allore // 10.12.2014 à 10h42

    @Alae
    J’avoue ne pas comprendre la raison pour laquelle votre premier commentaire a été modéré et a disparu du fil. Il était pourtant très intéressant et pourfendait les bêtises conspirationnistes que l’on rencontre trop souvent sur la Toile…

    MODERATION: un peu raz le bol des hors-sujet. Et là, si vous regardez le fil et le sujet originel c’est du n’importe quoi.

      +1

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  • kimalu // 11.12.2014 à 17h22

    LE PLUS IMPORTANT

    15 août 1971 – Discours de Richard Nixon (Extraits)

    « J’ai donné l’instruction à M. John Connally, secrétaire au Trésor, de SUSPENDRE TEMPORAIREMENT LA CONVERTIBILITE DU DOLLAR EN OR. Que signifie pour vous cette mesure ? Si vous êtes dans l’écrasante majorité qui achète américain, des produits fabriqués en Amérique, votre dollar aura exactement la même valeur demain qu’aujourd’hui. Notre souci principal est le travailleur américain et la concurrence loyale dans le monde entier.

    A nos amis à l’étranger, je donne l’assurance suivante : l’Amérique a toujours été et continuera d’être un partenaire soucieux de l’avenir et digne de confiance.

    Je suis fermement décidé à ce que le dollar ne soit plus jamais un otage aux mains des spéculateurs internationaux. Nous devons protéger la position du dollar américain en tant que pilier de la stabilité monétaire dans le monde.

    A la fin de la deuxième guerre mondiale, les économies des principales nations industrielles d’Europe et d’Asie étaient saccagées. Pour les aider à se remettre sur pied et à protéger leur liberté, les Etats-Unis leur ont fourni 143 milliards de dollars au titre de l’aide à l’étranger. Il nous appartenait de le faire.

    Aujourd’hui, en grande partie grâce à notre aide, elles ont retrouvé leur dynamisme et sont devenues de fortes concurrentes. A présent qu’elles sont économiquement puissantes, le moment est venu pour qu’elles portent leur part équitable du fardeau pour la défense de la liberté de par le monde.

    Le moment est arrivé pour que les taux de change soient rectifiés et pour que les principales nations se fassent concurrence sur un pied d’égalité. Il n’y a plus de raison que les Etats-Unis luttent avec une main attachée derrière le dos. Alors que la menace de la guerre s’estompe, le défi de la concurrence pacifique se précise.

    Cette concurrence est la bienvenue car l’Amérique est à son mieux quand elle est appelée à lutter. Aucune nation n’a rien à craindre de notre concurrence car nous entraînons nos concurrents vers de nouveaux sommets à conquérir pour leurs propres peuples (…). »

    Source : B. Phan (dir.), le système monétaire international, Paris, 1990.

      +0

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