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25.août.201825.8.2018 // Les Crises

La Fabrication de l’Ennemi par le cinéma américain – avec Pierre Conesa

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Source : France culture, Pierre Conesa, 13-06-2018

Le cinéma est-il la continuation de la guerre par d’autres moyens ? Pierre Conesa, ancien haut fonctionnaire au ministère de la défense, publie « Hollywar : Hollywood, arme de propagande massive » (Robert Laffont, mai 2018)

« Ce qui frappe aux États-Unis, c’est la masse des mauvais films : ce sont eux qui fabriquent l’opinion. » Pierre Conesa

Ancien haut fonctionnaire au ministère de la Défense, spécialiste des questions stratégiques et militaires, Pierre Conesa porte un regard géopoliticien sur un vaste catalogue de films américains qu’il analyse dans Hollywar : Hollywood, arme de propagande massive.

S’inscrivant dans un axe du bien et du mal, dessiné par Washington, le cinéma américain a distribué successivement le rôle du méchant, aux noirs, aux indiens, aux mexicains, aux communistes, avant d’incarner à l’écran la figure de « l’Arabo-irano-terroristo-musulman » qui fait aujourd’hui peur au monde entier.

« C’est le cinéma qui fait le récit national américain. Ce récit fait comme nous avec Michelet : le pays est une image d’une réalisation divine sur terre et donc l’autre, ne peut être qu’un envieux, un ennemi, une menace, un porteur de vice. » Pierre Conesa

Source : France culture, Pierre Conesa, 13-06-2018

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Commentaire recommandé

Francil // 25.08.2018 à 07h34

« L’enfer du devoir », le film le plus honteux de l’histoire récente où même la fillette yémenite sur béquilles sort un flingue pour tirer sur les gentils militaires américains, forcés alors de commettre un massacre.

Une bouse pareille, faut voir les notes qui lui sont attribuées par les critiques et les spectateurs par chez nous, et alors seulement on comprend l’ampleur du lavage de cerveau.

Confortablement installés dans nos canapés on regarde ça d’un oeil impavide et vient la scène tellement extravagante que clic! le cerveau se rallume malgré tout et qu’on réalise que tout ça n’est que propagande. Ils sont forts quand même, Hollywood.

74 réactions et commentaires

  • DUGUESCLIN // 25.08.2018 à 06h42

    Il suffit de savoir qui sont les gros producteurs hollywoodiens pour comprendre leur parfaite neutralité. Eux, au moins, savent nous expliquer qui sont les bons et les méchants, avec pléthore de super héros, pour qu’on ne se trompe pas de camp.

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  • Denis Monod-Broca // 25.08.2018 à 07h25

    Non seulement le cinéma américain fabrique l’ennemi mais encore il fait des usa un ennemi idéal aux yeux de ses ennemis potentiels et même il leur donne des idées.
    Dans Indépendance Day, le héros se sacrifie pour sauver la terre des extra-terrestres et il est vénéré pour son geste, littéralement porté aux nues, très exactement comme un djihadiste attend que son sacrifice le mène au ciel.

    Le problème de la violence, c’est qu’elle est réciproque.

    Les Bons des films américains (et autres…) sont plus méchants que les Méchants qu’ils combattent. Ça leur permet de « vaincre »…

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  • Francil // 25.08.2018 à 07h34

    « L’enfer du devoir », le film le plus honteux de l’histoire récente où même la fillette yémenite sur béquilles sort un flingue pour tirer sur les gentils militaires américains, forcés alors de commettre un massacre.

    Une bouse pareille, faut voir les notes qui lui sont attribuées par les critiques et les spectateurs par chez nous, et alors seulement on comprend l’ampleur du lavage de cerveau.

    Confortablement installés dans nos canapés on regarde ça d’un oeil impavide et vient la scène tellement extravagante que clic! le cerveau se rallume malgré tout et qu’on réalise que tout ça n’est que propagande. Ils sont forts quand même, Hollywood.

      +44

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      • bhhell // 26.08.2018 à 09h48

        Merci pour cet abondant florilège des crimes de l’axe du mal, un axe créé précisément par une partie du monde qui s’est arrogée les ressources planétaires (et dont le fonctionnement dépend exclusivement du non accès du reste du monde à son mode de vie extravagant) et le monopole de la vertu (le méchant djihadiste confirme notre supériorité morale). Et si on s’amusait à comparer les morts directes occasionnées par les 2 camps depuis 60 ans? On aurait sans doute un ratio plus proche de l’EXTERMINATION que du conflit armé. J’en conviens, les frappes aériennes sont peu romantique, elle ne se prêtent guère à l’imagerie de la barbarie dont nous sommes si friands. Elles se rapprochent plus des catastrophes naturelles ou de la vengeance divine, et tant qu’elles restent perçues comme telles, vous pourrez dormir sur vos deux oreilles et vous convaincre qu’il n’est jamais simple de démêler le vrai du faux

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        • olivier // 26.08.2018 à 13h00

          C’est votre morale.
          la mienne me dis que la fin ne justifie jamais les moyens et qu’un mal reste un mal quoi qu’il arrive, d’ou qu’il vienne. Vous apprendrez que la bonne propagande s’appuie toujours sur une vérité. Interrogez donc la votre.

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          • bhhell // 26.08.2018 à 17h12

            Les Etats n’ont jamais eu de morale, mais des intérêts qu’ils habillent de morale (d’où la pertinence de l’article). Protéger militairement le contrôle des ressources qui assurent leur avantage est la seule logique des Etats. Surtout quand ces ressources sont limitées. Innovation, productivité, croissance, dépendent in fine de l’énergie disponible. Transposer la morale individuelle sur les Etats est totalement absurde.

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            • olivier // 26.08.2018 à 20h02

              C’est pourtant ce que vous faite. De Gaulle que vous paraphrasez parlais d’amis. La morale existe quoi que vous en pensiez, puisque vous en parlez. Si on vous suis votre post precedent n’a plus de sens.

              Et ma morale me dis qu’instrumentaliser des enfants pour en faire des tueurs est mal. Tout comme de tuer des enfants pour avoir du pétrole.

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            • olivier // 26.08.2018 à 21h25

              J’ajoute que vous pointez un element tres interessant : Interet et morale. Le probleme c’est bien qu’ils ont une morale d’interet.

              Ces actions que vous dénoncez sont le fruit d’une tentative d’adpater les normes sociale a l’intérêt. Morale opportuniste. On a aujourdh’ui un courant puissant qui plie la morale a l’interet calculateur des technocrates. Tendance Epicurienne qui mene a la morale utilitariste neoliberale.

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    • RGT // 25.08.2018 à 13h28

      Par contre il arrive parfois que Hollywood produise quelques pépites qui remettent en cause l’idéal démocratique américain…
      Un très bon exemple est Starship Troopers qui décrivait un monde dystopique dans lequel les « gentils terriens » allaient attaquer de « vilains aliens insectiformes »…
      Un flop aux USA et un succès incroyable à l’étranger, particulièrement en Europe..
      Il faut quand-même préciser que ce film était dirigé par Paul Verhoeven, un sale hollandais…
      Ils en ont fait des « reprises » (de merde) pour corriger le tir réparer l’affront, avec cette fois des humains « bien comme il faut et victimes des attentats des sournois arthropodes »… Succès aux USA et gros flop à l’étranger.

      Et aux USA il y a aussi un autre pôle de cinéma, très intéressant et bien moins médiatique qui nous réserve de très agréables surprises : Le cinéma New-Yorkais.
      Par contre, il est très peu diffusé aux USA car il va totalement à l’encontre de la « supériorité divine et glorieuse » des USA, mais se retrouve parfois dans les salles européennes.
      L’un de ses chefs de file est Woody Allen qui nous a offert de nombreuses pépites remarquables.
      Je vous conseille aussi « Griffin & Phoenix » ou « Eternal sunshine of the spotless mind » pour vous ouvrir l’appétit.

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      • Sebcbi1 // 25.08.2018 à 13h54

        Starship Troopers va même plus loin que ça : Verhoeven « habille » l’armée américaine du film avec…des symboles nazis !

        Un chef d’oeuvre, comme vous l’avez souligné, qui a fait un bide aux US, et qui a été haï dans ce pays.

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      • Renard // 25.08.2018 à 14h53

        Sur le cinéma New-Yorkais, Je me suis fait la réflexion en regardant « Le loup de Wall Street » que Scorsese fait complètement explosé le discours de la droite républicaine d’alors qui était pro-business et pro-chrétien, or On voit bien dans le film que ces deux choses ne sont pas vraiment compatibles.. Les républicains ont dûs se réinventer en sortant un Trump du chapeau.

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    • Sebcbi1 // 25.08.2018 à 13h34

      « Une bouse pareille, faut voir les notes qui lui sont attribuées par les critiques et les spectateurs par chez nous, et alors seulement on comprend l’ampleur du lavage de cerveau. »

      https://www.rottentomatoes.com/m/rules_of_engagement/
      34% de notes positives. C’est bien loin d’être considéré comme un bon film.

      http://www.allocine.fr/film/fichefilm-26301/critiques/spectateurs/
      51% de notes négatives en France

      Non, ce film est loin d’être positivement vu en France comme aux US (majoritairement considéré comme le plus mauvais film de William Friedkin).

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      • Francil // 26.08.2018 à 09h46

        Certes, mais on pourrait objecter que 49% d’opinions positives reste inquiétant et que les notes des critiques dans nos journaux encore plus flippantes. Je prétends pas que l’arnaque berne tout le monde, mais suffisamment pour que ce soit cité en exemple, non?

        Et oui il y a des ovnis comme Starship Troopers qui est une pépite jubilatoire, le genre de film qui fait du bien dans son inversion des poncifs (les « méchants » sont les humains), voir la vidéo de Nexus VI à ce sujet sur youtube.

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    • Pepin Lecourt // 26.08.2018 à 09h11

      La fabrication de la haine est une technique de conditionnement pour servir les conquêtes !

      Les nazis avaient tellement diabolisés les slaves qui soit disant voulaient envahir et détruire l’Allemagne que lorsque les actualités cinématographiques montraient des champs de batailles couverts de cadavres Russies militaires et civils, le public se levait et applaudissait en criant  » il faut éliminer ces sauvages  » !

      Même les soldats Allemands chrétiens très pratiquant se résignaient au massacre des Russes en écrivant à leurs familles  » c’est terrible mais c’est eux ou nous, il faut les empêcher d’envahir l’Allemagne « , oubliant que c’était l’Allemagne qui avait envahi la Russie et non l’inverse !

      Et ce qui a été obtenu avec les Allemands en 39-45 peut être obtenu par tous les peuples à tout moment !

      Rappelons une citation de Edwards Bernays, auteur de  » Propagande  » et quasiment le fondateur des techniques de manipulation des opinions dans son essai The Engineering of consent ( « l’ingénierie du consentement « en 1955 ) Bernays écrit :
      « Si vous comprenez les mécanismes et les logiques qui règlent le comportement d’un groupe, vous pouvez contrôler et enrégimenter les masses à votre goût et à leur insu «

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  • calal // 25.08.2018 à 07h51

    comme si le cinema francais,exposant bourgeois et fils de bourgeois,ne servait pas non plus les buts de celui qui produit le film.Avec la specificite francaise que l’argent des impots des ouvriers sert a financer des films montrant des bourgeois qui s’ennuient parce qu’ils ont la vie trop facile.M’enfin si en plus les francais ou leurs enfants sont assez alienes pour payer pour aller voir ca…

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    • medmed // 25.08.2018 à 08h37

      Le cinéma français sert une petite caste d’ayants droits qui s’en sert comme une rente. Il en va bien autrement du cinéma américain, qui a, avant tout un but éminemment politique. Les buts et les enjeux sont totalement différents…

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    • Fritz // 25.08.2018 à 11h08

      @calal : le cinéma français n’est pas irréprochable, mais au moins il ne présente pas les soldats français comme des superhéros, des « gentils qui tuent tous les méchants » à la manière de Chuck Norris. Au cours de l’émission, Pierre Conesa souligne qu’un « Rambo 2 » produit par le cinéma français avec l’Algérie dans le rôle du Vietnam serait impensable. De fait, « L’Ennemi intime » (2007), ou même les films de Pierre Schoendoerffer, sont bien différents des bouses américaines.

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      • olivier // 25.08.2018 à 22h04

        Impenssable c’est exactement cela : nous sommes tellement prisonnier d’un masochisme identitaire qu’un film celebrant simplement les prouesses et les héros de la bataille de Kolwezi (nouvelle strategie militaire, succès éclatant) est simplement impensable. L’Embuscade d’Uzbin aurais mérité un film, a l’honneur des héros tombé, et au deshonneur de certains, mais c’est infaisable. Et que dire de la resistance extraordinnaire de la Bataille de Diên Biên Phu ? rien non plus.

        La liste est interminable. Nous, on envoi une fregate pour « célébrer » la defaite de Trafalgar, ou on prefere celle de Waterloo a la victoire d’Austerlitz – que la France avais boycotté (2005). Il ne sera jamais question de celebrer la grandeur militaire de la France. Elle ne peut-être QUE coupable. Sans vouloir dezinguer tout le monde, on peut penser la construction d’une narative identitaire et valorisante pour les hommes engagé au nom de la France qui permettrais de faire « cohesion » et « vivre ensemble ».

        Pourtant la realité depasse souvent la fiction :

        https://youtu.be/ZO9mjKckXS4
        Albert Roche

        https://youtu.be/lYIo6SKwKec?list=RDZO9mjKckXS4
        Dixmude 1914

        https://youtu.be/Lb6wvaw3G98?list=RDZO9mjKckXS4
        La bataille de Stonne

        Il y en a d’autre sur cette chaine.

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        • RGT // 26.08.2018 à 08h51

          Ne croyez-vous pas que le « boycott » des anciennes batailles françaises n’ait ses origines dans les CAUSES de ces « actes héroïques » ?
          Certes, les troufions ont fait preuve d’un comportement « remarquable » (selon le point de vue choisi) mais ils se battaient pour qui ?

          Napoléon, un petit dictateur qui a été largement aussi nocif que les nazis pour les civils par rapport à son époque, Diên Biên Phu qui a été le chant du cygne de l’oppression coloniale dans ce qui allait devenir le Vietnam, sans parler de l’Algérie qui a été un massacre sans nom.

          A la différence des USA, les français ont fait leur examen de conscience et se sont aperçus que leurs « élites » (tant de « droite » que de « gôôche » les avaient entraînés dans des guerres ignobles ayant pour objectif l’asservissement de peuples qui ne leur avaient rien fait.

          Nommez-moi une seule guerre qui ait été « juste » de la part des occidentaux.
          Ce ne fut que vols, viols, dépossession, esclavage…
          Quant aux guerres passées sur le territoire européen, c’était exactement la même chose: Le souhait pour quelques « aristocrates » (qu’on appelle désormais « élus ») d’étendre leur influence afin d’augmenter leurs richesses.

          La seule chose qui pouvait retenir une « élite » d’envahir ses voisins (proches ou distants) était le risque de se prendre une branlée mémorable ou de s’enliser dans un bourbier dont les conséquences pourraient les faire tomber sur leur propre territoire.

          Bien longtemps avant l’avènement de ses banques, les suisses avaient compris ce phénomène, et depuis la branlée mémorable que les autrichiens se sont pris en essayant de les mater ils ont la paix car chaque citoyen est prêt à se battre pour défendre son territoire, pour lui-même…
          Il faut dire qu’en accédant à leur indépendance ils se sont aussi débarrassés de leurs monarques ».
          Pour sanctuariser son territoire rien ne vaut une VRAIE démocratie, une implication RÉELLE du peuple dans les décisions publiques et une VÉRITABLE armée de CONSCRIPTION.
          Il est ensuite possible d’émettre des réserves sur les « valeurs » de la mentalité suisse, mais une chose est sûre : Elles leur ont permis de se défendre à la fois des prédateurs extérieurs ET intérieurs.
          Ce qui implique aussi que les « élites » suisses doivent faire appel à des mercenaires étrangers payés sur leurs propres deniers s’ils souhaitent mener des « opérations extérieures » qui ne seront JAMAIS reconnues par la population.

          Dans toutes les autres « démocraties » les dirigeants peuvent en toute quiétude puiser dans les caisses de l’état et envoyer leur population se faire massacrer pour envahir ses voisins.
          Et contrairement à la Suisse, le peuple a juste le droit de fermer sa gueule sinon on envoie la troupe directement contre ce « peuple ingrat ».

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          • olivier // 26.08.2018 à 16h18

            Israel, la chine, la corée du nord, le pakistan… vous repondrons que pour sanctuariser un territoire, la bombe est plus efficace qu’une démocratie. De trrrreeeeeeeees tres loin.

            Vous moralisez l’histoire. Ce n’est pas mon propos, mais je suis d’accord avec vous malgré vous, c’est bien un combat ideologique (dont vous êtes le porte parole) dont il s’agit (voir la bombe et la democratie plus haut). Nommez moi une guerre juste qui ne soit pas vols, viols, dépossession, esclavage… mefiez vous avant d’écrire, les mercenaires et les banquiers suisses sont tres réputés historiquement. Vous vantez la privatisation des forces armée, et c’est bien ce sur quoi nous allons (académie, group Wagner), mais vous allez déchanter.

            On peut tout a fait parler des actes héroique sans faire l’apologie d’un contexte historique ou diaboliser un camp. « Tu ne tuera point » en est un est bel exemple.

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            • RGT // 27.08.2018 à 20h21

              « Vous vantez la privatisation des forces armée » …

              PAS DU TOUT !!!
              Je suis totalement opposé à toute armée de métier parce qu’elle est par nature un instrument d’oppression à l’encontre des peuples.

              Du point de vue démocratique réel, il faudrait que l’armée et la police ne soient composés QUE de citoyens ayant pour stricte consigne de ne devoir de comptes qu’à leurs conscience et à leurs semblables.
              Certes il y a quelques excités, mais au moins ils sont dilués parmi d’autres personnes bien plus responsables.

              Et si ces « forces de défense et de l’ordre » ne dépendent plus QUE de la population et qu’elles en font intégralement partie, il deviendrait strictement impossible aux politiciens de les utiliser contre le peuple qu’ils sont censés défendre.

              Eh oui !!! L’armée suisse ne s’est jamais déployée en dehors de son territoire car les citoyens qui la composent ne veulent pas risquer leur peau pour les intérêts privés de quelques ploutocrates.
              Quant à leur police, elle est aussi très bien encadrée et a pour mission de protéger le peuple, pas le gouvernement.

              Les ploutocrates suisses sont donc obligés d’employer des mercenaires (ou de convaincre des « partenaires » étrangers pour mener à bien leurs actions prédatrices… Et vu le coût de ces opérations, qui ne peuvent pas être « socialisés », ils n’en abusent pas trop sinon ils seraient rapidement ruinés.

              Je ne suis pas un « pro-suisse » (ni « pro-russe » d’ailleurs), je me contente seulement de constater que ce peuple a réussi à se préserver des actions nuisibles de ses dirigeants en leur imposant une bonne muselière.

              C’est sans doute la raison qui leur a permis d’échapper à l’€uropéisation au grand regret de leurs « élites » (banques en tête)…
              Et leur armée de conscrits est réellement entraînée Pas comme les français qui perdaient une bonne période de leur jeunesse à apprendre à fumer et à se saouler, et sans aucun « entretien » ensuite – pour la picole ils n’en avaient pas besoin.
              Et surtout très motivés à défendre leurs proches et leurs familles, pas leurs dirigeants, et contre des invasions extérieures seulement, ce qui motive encore plus.
              Comme ils connaissent parfaitement leur territoire militairement « difficile » ils transforment ce dernier en citadelle imprenable.
              Une armée d’envahisseurs même sur-équipée se retrouvant face à des citoyens aguerris et motivés est le meilleur moyen de l’enterrer dans un bourbier dont l’issue sera désastreuse.
              Regardez l’Indochine/Vietnam, l’Algérie, l’Afghanistan…

              C’est étrange, les occidentaux l’ont compris depuis longtemps avec la Suisse, et ce ne sont pas parce que les banques suisses hébergeaient leurs avoirs (qu’ils auraient récupéré sans problème), c’est bien parce que le prix à payer aurait été infiniment plus élevé que les bénéfices obtenus.

              Pour qu’une invasion soit réalisable, il faut en premier lieu qu’elle soit « rentable »… Dans le contexte politique actuel de ce pays, une invasion de la Suisse ne le serait pas. donc on leur fout la paix.

              Si vis pacem para bellum…
              Les suisses ont tout compris, mais seulement pour leur propre territoire.
              Ce que font les autres, ils s’en foutent et ils ont tout à fait raison.

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            • olivier // 27.08.2018 à 21h24

              Le rapport avec les films s’eloigne.

              Je note vos considération sur ce que devrais être une armée dans un pays libre. Votre conclusion en latin m’agréer parfaitement. Les suisses vont même s’entrainer sur des invasions venant de nos quartiers sensible, tout un symbole. Leur efficacité sur le terrain en revanche… ça se discute, faute justement d’expérience. Cette expérience fait toute la différence. De tout temps.

              Au dela du fait que votre analyse géopolitique fait l’impasse sur une flopée de paramettres (emplacement du pays, son in-interet strategique, sa finance internationale, le fait qu’il se sont vendu de tout temps au plus offrant, et qu’on les a occupé une fois…) tout le monde n’a pas la chance d’avoir les alpes comme terrain de jeux, votre analyse n’est pas reproductible. L’afghanistan que vous citez est le contre exemple de votre argument : jamais rentable ils n’ont cessé de se faire envahir. Et non, on ne fait pas la guerre que pour des questions de rentabilité, mais d’intérêt.

              J’attend vos guerres juste – et propre – que l’on pourrais mettre en scène pour que cela passe par les fourches caudine de votre censure.

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    • Chris // 25.08.2018 à 12h05

      Bien d’accord. J’avoue que plus le temps passe, plus me répugne la production cinématographique quel qu’en soit le pays (le prétendu « culturel » itou !): un étalage d’impudences, de clichés ou carrément d’inepties qui fait paraitre le plus rustre et asocial, le plus escroc et corrompu, le plus moche, comme un modèle ultime.
      La beauté et l’harmonie ne font pas recette. Seulement le dysfonctionnel.
      Se rappeler que l’audio-visuel utilise les sciences cognitives (neuro-sciences)…
      et que les accords Blum/Byrnes, signés en 1946, juste à la fin de la guerre, conditionnaient le prêt accordé par Washington par l’ouverture des écrans français aux 2700 films américains tournés pendant la guerre.
      Résultat 70 ans plus tard : les Américains ont gagné la guerre de 39-45 !

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      • Pinouille // 25.08.2018 à 22h05

        Afin de vous réconcilier avec le cinéma actuel, je peux vous suggérer:
        – certains réalisateurs: Michael Haneke, David Lynch, Steve McQueen (II), Stephen Frears, Arnaud Desplechin, les frères Coen, Damien Chazelle, Nicolas Winding Refn, les frères Dardenne
        – quelques très bon films, voire chefs d’oeuvre: Dans ses yeux (actuellement en replay sur Arte), Captain Fantastic (qui a fait l’objet d’un billet ici), Little miss Sunshine, La désintégration, Incendies, The witch, Les Panneaux de la vengeance, The Grand Budapest Hotel, Le fils de Saul, Cherchez la femme, la vie d’Adèle, Gone girl, There will be blood, Phantom thread
        – quelques très bonnes séries US: Breaking bad, True détective, Better call Saul, Rome, The night of
        – quelques très bonnes séries françaises: … j’ai cessé de chercher

        Personnellement, je reconnais une très grande qualité, voire du génie, dans le travail de chacun de ces réalisateurs ou dans chacune de ces oeuvres récentes.
        Après… les goûts et les couleurs.

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        • Philou // 26.08.2018 à 22h54

          Rome, la série, m’a cloué tout au long des épisodes, mais c’est un déchaînement de violences et de cruautés barbares qui en disent plus sur l’état actuel des Etats-Unis (qui se comparent souvent à Rome) que sur la réalité des siècles de paix et de prospérité qu’a offert l’empire romain à une bonne partie du monde, même si la violence y restait certes structurelle (esclavage, invasions sur les frontières, jeux du cirque, inégalités sociales). Mais à ce point ! …non, c’est un énième anachronisme hollywoodien, une « appropriation culturelle » puisque l’expression est désormais à la mode chez eux…

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    • RGT // 25.08.2018 à 14h10

      Le cinéma français, malgré ses biais nous a aussi permis de bénéficier de Michel Audiard, de Jean-Pierre Mocky, Philippe De Broca, Henri Verneuil, Claude Chabrol, Jean-Jacques Annaud, Denys De La Patellière, Edouard Molinaro, Jean-Luc Godard , Yves Robert , Gérard Oury, Jacques Pinoteau, José Giovanni, Maurice Pialat, Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, Patrice Chéreau, Henri Decoin, Bertrand Blier, Jean Yanne, Pierre Tchernia, Guillaume Canet et tous ceux que j’ai oublié (pardon) et tous les jeunes qui prennent la relève.

      Et leurs films n’ont pas bénéficié d’aides publiques offertes par des « amis bien placés » car ils étaient intrinsèquement bons et ne nécessitaient pas de fonds publics pour arriver à l’équilibre budgétaire.
      Par contre, les « critiques » ne les ont pas encensés car ils n’étaient pas « élitistes » et étaient destinés à un public « normal » (de « cons ») qui souhaitait simplement rêver ou passer un agréable moment.

      Finalement, les seules merdes sont celles encensées par nos « élites intellectuelles »…
      Il suffit de comparer « Delicatessen », « Les tontons flingueurs », « Les ballets écarlates », « Les inconnus dans la maison » ou « Ne le dis à personne » à un film adulé par la critique pour le comprendre.

      Les meilleurs films sont de loin ceux destinés à un public « populaire »…

      Malheureusement, de très nombreux films ne sont plus disponibles au public sur les réseaux commerciaux car ils sont « peu rentables ».
      Dommage.

      Heureusement certains passionnés nous permettent malgré tout de pouvoir nous régaler en prenant des « chemins de traverse » du « Côté Obscur de la Force »… Il n’y a pas d’autre alternative.

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      • christian gedeon // 29.08.2018 à 11h22

        Ah quelle belle contribution…j’ai en horreur les films dits intellos et boutons de porte.On s’y emmerde fermement. et je crois bien que les germano pratins aussi,mais bon,il faut jouer son rôle d’élite guidant le peuple vers l’ennui…bravo monsieur.

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    • Renard // 25.08.2018 à 14h47

      C’est vrai que le cinéma français était bien plus intéressant lorsque les beaufs avait l’hégémonie culturelle, dans l’après guerre. Les acteurs reprenaient alors leurs gouailles et leurs expressions et les mélengeaient à un français plus élaboré. C’était sublime. À l’époque Gabin jouait un cheminot, un clochard ou un président au discours anarchiste.

      Maintenant que les beaufs sont méprisés ils ont disparus purement et simplement du cinéma français. Ceci pour son plus grand malheur, les films auto-centrés sur la bourgeoisie étant effectivement d’une platitude remarquable. Il reste toujours quelques perles toutefois.

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      • RGT // 27.08.2018 à 20h48

        Les films auto-centrés sur la bourgeoisie ont été largement étrillés par Claude Chabrol qui nous a offert quelques pépites cinglantes sur les mœurs « bienveillantes » des élites bourgeoises.

        Et il savait parfaitement de quoi il parlait, étant lui-même issu de ces milieux feutrés qui l’écœuraient au plus haut point (point commun avec votre serviteur).

        Pour vraiment critiquer la bourgeoisie il faut en être issu et avoir réussi à se purifier de l’influence de son carcan « moral » bien hypocrite.

        Ne comptez pas sur « nos élites » pour trouver une échappatoire… Tous les prétendants aux élections « démocratiques » sont soit issus de ce milieu et n’ont pas « viré leur cuti », soit souhaitent le rejoindre en devenant des membres influents.

        Pour revenir au cinéma, devinez de quel milieu sont issus les « grands cinéastes engagés » qui percolent sans vergogne toutes les « aides publiques » disponibles…
        Assurément pas des cités ouvrières, je peux vous le garantir.
        Pourtant ils sont bien les derniers à en avoir réellement besoin.

        Tiens, je me mets à parler comme un « vulgaire prolo »… Mes parents doivent en mourir de honte.

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      • christian gedeon // 29.08.2018 à 11h25

        les bof…beurre,oeufs,fromage…bof. Expression inventée par les communistes après la seconde guerre mondiale pour stigmatiser ceux « qui avaient vendu du beurre aux allemands ». par les tondeurs acharnés. par ceux qui ont massacré plus de 70 000 personnes sans autre forme de procès à la libération…beaucoup de ces personnes auraient probablement eu bien des choses à dire sur leurs massacreurs,d’ailleurs.Et pas beaufs!

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    • BOURDEAUX // 26.08.2018 à 11h33

      A vous lire il est urgent de vous informer que Claude Chabrol n’est pas l’unique réalisateur français…

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  • Bardamu // 25.08.2018 à 08h45

    En plus du cinéma, les séries télévisées qui sont prisees et beaucoup plus accessibles (il suffit d’allumer le « poste » jouent également leur rôle de propagande et de formatage des esprits.
    Regardez les deux épisodes de « Chapeau melon et bottes de cuir » intitulés « Le long sommeil » que rediffuse Arte en ce moment. Cela met en scène des Russes et cela de passe en France. Énormes clichés sur les Russes (bon, c’était pendant la période URSS) et sur les Français souvent tournés en ridicule et victimes de la bureaucratie alors que les anglais sont beaux, courageux, efficaces, etc.
    C’est très visible dans ces deux épisodes qui datent et dont on décèle du coup assez facilement les grosses ficelles.

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    • Sharivan // 25.08.2018 à 09h15

      En séries récentes, j’ai pu voir de courageux américains en Afghanistan prêt à se sacrifier pour sauver une petite afghane qu’un lâche extrémiste recherché a pris comme bouclier humain…. C’est ballot, le scénariste américain n’a pas pensé aux drones …
      Du coté Français, allez voir un épisode de « plus belle la vie » pour voir ce qu’on donne à manger à nos enfants ?

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    • Quentin // 25.08.2018 à 09h38

      A noter le nombre exceptionnel de séries policières américaines diffusées sur les grandes chaînes de la TNT (TF1, Fr 2, M6, C8, W9…).

      C’est proprement hallucinant

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      • Catalina // 26.08.2018 à 07h59

        et le pire, c’est que selon l' »ennemi » du moment, les dialogues sont changés !!!
        Il y a longtemps, je regardais certaines de ces séries, je n’ai plus de télé mais à mon travail, il m’arrive de revoir des extraits de ces séries, et bien, croyez moi ou pas, le mot « russe » qui n’était pas dans ces séries y est aujourd’hui !!! tous les espions ou ennemis de l’emPIRE sont devenus russes !!!! lol

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  • Yves MICHEL // 25.08.2018 à 08h54

    N’oublions pas que le plan Marshall, au sortir de la 2e guerre mondiale, obligeait l’Europe à accepter un gros quota de films US, comme par hasard…

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    • Jean // 25.08.2018 à 19h57

      Et la limitation de l’exportation vers les USA des oeuvres Europeenne…

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      • BOURDEAUX // 26.08.2018 à 11h50

        Intéressant ça…Vous auriez une source SVP ?

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  • jmk011 // 25.08.2018 à 09h53

    Attention tout de même à ne pas confondre théorie du complot (« le cinéma américain a avant tout un but éminemment politique ») et simple reflet d’une société qui est prête à tout pour maintenir, voire accroître, le mode de vie US au détriment d’autres façons de voir et de vivre. Le cinéma british présente les mêmes caractéristiques, exemple la série cinématographique des James Bond, dont j’avoue pourtant bien aimer les dernières productions avec Daniel Craig pour leur côté à la fois spectaculaire et humoristique.

    Pour autant je ne considère pas le cinéma anglo saxon comme ayant un but essentiellement politique, il est le simple reflet d’une société qui se croit supérieure aux autres et où la recherche du profit est le critère essentiel. Il existe aussi certains films, minoritaires certes, mais excellents, où la société et la politique US sont remarquablement analysés et brocardés.

    Quant aux nombreuses séries américaines particulièrement stupides qui engorgent nos téléviseurs, je ne les regarde pas tout simplement, tout comme certaines émissions françaises qui ne sont guère plus intellectuelles.

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    • medmed // 25.08.2018 à 14h38

      Pour vous, répandre la culture américaine à travers la planète, n’a rien de politique ???
      Surtout , j’aime bien ce passage..
      « simple reflet d’une société qui est prête à tout pour maintenir, voire accroître, le mode de vie US au détriment d’autres façons de voir et de vivre. »
      Mais c’est pas politique, ni idéologique, Aaaah !
      Vous seriez pas du genre naïf ?

      Et puis cette manière de traiter de complotiste, pour un oui ou un non, la critique d’un état impérialiste devient passablement fatigante..

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    • Fritz // 25.08.2018 à 14h48

      « ne pas confondre théorie du complot (« le cinéma américain a avant tout un but éminemment politique ») et simple reflet d’une société » (@jmk011)

      Qui parle ici de complot ? C’est vous. Ceux qui critiquent la propagande guerrière du cinéma étatsunien ne disent pas qu’il s’agit d’un complot.

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    • ardaia // 26.08.2018 à 00h05

      Le top des séries télévisuelles française sévit sur la 3 = Celle qui se passe à Marseille et qui nous décrit dans le détail ce que nous devons penser et même ce que nous devons être. Du temps où je la regardais elle m’offrait l’avantage considérable de m’indiquer quel serait le prochain sujet d’une prochaine loi sociétale. Si ce n’est pas du formatage des esprits, j »arrête mon positionnement anarchique !
      Depuis j’ai même oublié son titre.

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    • RGT // 26.08.2018 à 09h14

      « Il existe aussi certains films, minoritaires certes, mais excellents, où la société et la politique US sont remarquablement analysés et brocardés »…

      Vous pensez à « Idiocracy », voire même « Capitaine Orgazmo », film d’un humour néo-pubère qui parvient à étriller à la fois l’industrie du porno et les religieux « bien pensants ».

      Le second pourrait sans doute choquer la pudibonderie et l’élitisme de certains mais je vous conseille de le regarder (au second degré) et de ne pas vous mettre en colère si d’aventure vous trouvez vos ados morts de rire en train de le regarder…
      Ce film leur est destiné et ils comprennent parfaitement l’objectif de cette « abomination ».
      Il a d’ailleurs été réalisé par les deux loustics qui ont fait « South Park », une critique féroce et bien gore (poussée à l’extrême) de la société US. A voir aussi (avec beaucoup de recul, ça secoue pas mal).

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  • Roger // 25.08.2018 à 10h05

    La véritable création culturelle émerge d’un « Imagnaire social-historique » façonné par les œuvres héritées, et les nouvelles créations modifient en permanence cet « Imaginaire social » d’un’ époque (historique donc). Avec le développement des industries culturelles, nous sommes passés de la « création » d’œuvres, à la « production » massive de marchandises culturelles.Leur distribution,elle aussi massive, étouffe et épuise les véritables créations, mais continue de façonner l’imaginaire social avec une redoutable efficacité. Bien évidemment les « propagandistes » s’en sont emparé pour servir n’importe quel projet . Il faut lire à ce sujet le regretté philosophe Cornélius Castoriadis, notamment « La Montée de l’Insignifiance » -Poche Points essais;

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  • Hippo // 25.08.2018 à 10h34

    Les films marqués politiquement ne me choquent pas en soi. Ce qui me dérange c’est qu’ils vont tous dans le même sens.
    Un film réactionnaire me ferait plaisir ^^

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  • jean pierre de cornulier // 25.08.2018 à 10h38

    Dommage il ne parle pas de Walt Disney tant admiré par les nazis. Cette analyse ne va peut être pas assez loin.

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  • Fritz // 25.08.2018 à 10h53

    Pierre Conesa dit s’intéresser aux « mauvais films », comme ceux de Chuck Norris. Ce dernier est justement un héros de Nanarland, le site qui s’occupe des « mauvais films sympathiques » (un nanar suscite l’hilarité et même la sympathie, contrairement au navet qui rend amer et colérique).

    Je connais au moins un film américain qui ne donne pas de l’ennemi une image caricaturale : « La bataille de Midway », sorti en 1976. Inversement, l’appréciation positive de M. Conesa sur Steven Spielberg me surprend un peu (à partir de 29′ 20) :
    – Qu’est-ce que vous dites de Spielberg ?
    – C’est un formidable réalisateur (…)

    Après avoir cité « Munich », où Spielberg va jusqu’à expliquer le point de vue des Palestiniens, M. Conesa fait l’éloge du « Soldat Ryan » (1998) : « Ça c’est du professionnalisme, c’est pas Stallone ou Chuck Norris ».
    – Donc vous le mettez dans le bon cinéma ?
    – Ah ben oui, absolument, avec cette capacité critique…

    Je pense pour ma part que « Sauver le soldat Ryan » a contribué, subtilement, a présenter les GI’s comme des héros qui ont gagné la guerre à eux seuls, tromperie hollywoodienne que M. Conesa dénonce par ailleurs.

    Ces quelques réserves faites, nous sommes tous d’accord : ces bouses américaines qui s’étalent sur nos panneaux publicitaires sont autant de virus qui infectent le cerveau de nos compatriotes.

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    • Sebcbi1 // 25.08.2018 à 13h28

      Entièrement d’accord avec vous sur Chuck Norris et Nanarland : ce n’est pas à prendre au sérieux.
      Certes, la filmographie de Chuck Norris est aberrante, et des films comme Invasion USA ou Portés Disparus font partie d’une vague propagandiste de la période Reagan dans les années 80, c’est indéniable. Mais, hormis quelques réacs du centre des USA, qui a pu prendre au sérieux quelqu’un comme Chuck Norris, et qui peut penser que son cinéma a pu avoir une quelconque influence ? Il suffit de regarder d’ailleurs le box office de ces films, qui ont rapporté entre 20 et 30 millions de $ au box office. Ce sont de petits score aux US (comparez au Temple maudit, à Gremlins, à SOS Fantomes, ou à Terminator, sortis à la même époque).

      En revanche, je suis totalement à l’opposé de vous sur Spielberg.
      C’est, déjà, un formidable réalisateur, c’est indéniable.
      Ensuite, il est très loin de porter le point de vue des palestiniens (c’est d’ailleurs amusant, car pour les soutiens de la cause palestinienne, il porte le point de vue israélien…). En fait Spielberg va bien plus loin que ça, pour peu que l’on essaie de se détacher du manichéisme qui était à l’oeuvre lors de sa sortie. D’ailleurs, ce qui est important n’est pas l’histoire du film à proprement parler, mais les personnages qui font cette histoire. Ce n’est pas un film qui met en avant le point de vue d’une partie ou d’une autre, c’est un film qui confronte deux « mondes » : le monde médiatique (avec l’utilisation d’images, de symboles connus mondialement) avec le monde des « coulisses » (composés d’être humains, qui ont peur, se posent des questions, etc…). Et le film montre à quel point les enjeux politiques prennent le dessus sur les hommes. C’est un film bien plus intéressant et passionnant que 95% de ce que j’ai lu à son sujet.

      Quant au Soldat Ryan, si le film a doucement été récupéré par Hollywood et la diplomatie américaine, au départ il s’agit simplement d’un film hommage aux soldats ayant combattu pendant cette guerre (son père faisant partie de ces soldats). D’ailleurs, quand Conesa dit que c’est du travail de pro, ça l’est. Le débarquement est impressionnant, on est au coeur des soldats, on ressent leur peur (1er plan du débarquement : le visages des soldats apeurés), on se croit sur la plage.

      Hormis se désaccord sur Spielberg, je suis d’accord avec ce que vous dites.

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      • Subotai // 27.08.2018 à 19h11

        Et pour aller plus loin sur Soldat Ryan, j’ai parfaitement eu l’impression que la séquence du début et la séquence de fin étaient la caution patriotique obligatoire qu’il DEVAIT (était obligé?) mettre dans le film. Parce qu’en dehors de ça, qu’on peut zapper sans rien perdre, il n’y a rien de « patriotique » ou propagandiste dans le film: que des types qui chient dans leur froc et qui n’agissent QUE par instinct de survie – dans les deux camps.

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        • Sebcbi1 // 28.08.2018 à 16h22

          Absolument. Et d’ailleurs je pense que dans l’esprit de Spielberg c’était loin d’être un film patriotique.
          Je me souviens que le drapeau américain au début du film m’a toujours fait une étrange impression : les couleurs ne sont pas flamboyantes, elles sont au contraire ternes, et le drapeau est comme « déchiré » par le rayon du soleil. ça ne m’a pas donné l’impression d’une valorisation du pays.
          Et le cinéma de Spielberg est plein d’images, de symboles, qui vont dans ce sens, et qui sont trop peu souvent soulignées.

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  • Sandrine // 25.08.2018 à 11h12

    Au moyen-age, l’Eglise a façonné la culture de l’Europe grâce aux images exposées dans les églises. L’Amérique, depuis sa victoire à l’ouest en 45 façonne la culture de l’occident grâce à son cinéma.

    N’oublions pas non plus que les reportages des journalistes sont aussi du cinéma et nous racontent aussi des histoires, juste un peu moins romancées que les films (en théorie)

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  • Dieselito // 25.08.2018 à 11h42

    Et dire qu’en plus nous sommes contraints par traité signé le 28 mai 1948 ,notamment entre autre par un certain Jean Monnet, à ingurgiter cette propagande….

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    • BOURDEAUX // 26.08.2018 à 23h15

      Mais pourquoi parlez-vous de contrainte ? Ce n’est pas par la xénophobie qu’on lutte contre une culture conquérante, c’est par la créativité. Voilà des décennies que l’hypocrisie française s’étale au sujet de la « sous-culture » américaine, négligeant ce petit détail : les films us « font du fric » quand ils rencontrent un public. Sans doute de nombreux commentateurs ici préfèreraient qu’on soumette l’importation d’un film à l’autorisation désintéressée d’un commissariat politique…

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  • Kiwixar // 25.08.2018 à 11h43

    La propagande mensongère (Hollywood) + l’encyclopédie soigneusement encadrée dans le sens de l’Otanie (Wikipedia) + la numérisation de toutes les archives historiques = tout ce qu’il faut pour réécrire l’Histoire à sa guise, comme dans 1984.

    Dans quelque temps, on nous dira que ce sont les hackers russes qui bidouillent les archives pour nous faire croire que 80% des soldats allemands morts pendant la 2e GM l’ont été sur le front Est.

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    • Fritz // 25.08.2018 à 12h53

      D’où la nécessité de garder des livres et des textes sur papier, imprimés ou manuscrits.

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      • kasper // 26.08.2018 à 02h33

        vu tous les exploits qu’on prette a ses services, n’ayez aucun doute que Poutine saura bientot envoyer ses sbires chez vous pour remplacer subrepeticement les pages de vos manuels, et inserer dans vos cahiers des pages mensongeres en copiant fidelement votre ecriture.

        Le pouvoir de l’ecosysteme russophile est sans limite.

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      • jules vallés // 26.08.2018 à 13h58

        Et de revoir « Fahrenheit 451 »

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    • Nostradamus // 26.08.2018 à 09h08

      « + l’encyclopédie soigneusement encadrée dans le sens de l’Otanie (Wikipedia) »

      Merci d’avoir mentionné la fonction de wikipedia dans le formatage de la pensée unique!

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  • i // 25.08.2018 à 17h47

    Un industrie cinématographique capable de sortir « American Snipper » où le public est appelé à révérer un psychopathe tueur en série dit ainsi tout d’elle.
    Mais ils sont d’une habileté incroyable, quelque soit le film US concernant un quelconque culte de héro(90% du cinéma US) , ce film serait tourné dans n’importe quel autre pays, il serait une bouillie grotesque.

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  • khedron // 25.08.2018 à 18h01

    il ne faut pas oublier le contre exemple. la saga stars wars qui présente la lutte de la résistance contre l’empire est pleine de clins d’œil.
    Hollywood cherche à faire du fric. c’est d’ailleurs la principale (la seule ?) motivation des américains.

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  • Paul Atreide // 25.08.2018 à 21h50

    Voici deux exemples éloquents traité par docteur alwest
    https://www.youtube.com/watch?v=0Dn3woQXe-w
    un américain, sur les indiens ceux qu’a vu probablement Pierre, à noter l’ignominie quasi naturel de John wayne, entre massacre, destruction de sépulture, crevage d’yeux de peau rouge.

    et un sur intouchable

    puisque la france n’est pas non plus exempts dans ce domaine
    https://www.youtube.com/watch?v=cpYrpSFNzsc

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    • Sebcbi1 // 26.08.2018 à 10h43

      Oui enfin bon j’aime bien le Docteur Alwest mais certaines de ses analyses ne sont pas très recherchées. Lui-même fait des caricatures.
      Sa vidéo sur les indiens se termine par AVATAR, représentant l’exemple du blanc qui sauve et apprend la vie aux autochtones. Ce que l’on m’explique depuis à peu près 10 ans. Personnellement, j’ai vu l’inverse moi dans le film (ce sont les Na’vis qui apprennent au héros à vivre, pas l’inverse).

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      • Paul Atreide // 26.08.2018 à 12h56

        on a pourtant la figure du héros américain dénoncer par Pierre, donc je trouve que cela s’accorde bien avec docteur alwest,

        par ailleurs vous êtes libre d’inteprété ce film comme vous voulez, moi dans mon souvenir c’était un enième blockbuster tellement gnangnan et déjà vu que ce qu’il prétend dénoncer est plus ridiculisé qu’autre chose

        j’ai aussi nuancé ses propos sur Kevin Costner, qui a une ascendance indienne et le mérite d’avoir fait un trés long documentaire sur le sujet.

        Néanmoins dans l’ensemble je trouve que docteur alwest est assez en adéquation avec ce que dit pierre

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        • Sebcbi1 // 26.08.2018 à 13h30

          C’est bien ce que je reproche aussi à Pierre Conesa comme à Alwest : de plaquer sa grille de lecture sur un peu tout et n’importe quoi.

          AVATAR, on aime ou on aime pas, peu importe, mais m’expliquer que c’est une énième représentation de l’occidental qui va apprendre la vie aux indigènes avant de les sauver, c’est juste…ne pas avoir vu le film. Et j’y vois là une manière de plaquer une grille de lecture préfabriquée sur le film (parce que ça donne aussi bonne conscience de critiquer ce sale blockbuster US), plutôt que de regarder un film bien plus complexe qu’il n’en a l’air (voir à ce sujet une excellente analyse du film https://www.youtube.com/watch?v=d_QNDYEY150).

          Et ce que je dis sur AVATAR vaut aussi pour DANSE AVEC LES LOUPS et LE DERNIER DES MOHICANS.

          Donc oui Alwest et Pierre Conesa sont en adéquation et disent 90% de choses justes…ça ne les empêche pas de mélanger un peu tout ensemble, ce qui est dommage.

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  • Sebcbi1 // 26.08.2018 à 10h59

    Je suis d’accord avec 90% de ce que dit Conesa (je n’ai pas encore lu son livre, mais regardé des conférences et interviews).
    Lorsqu’il parle de propagande guerrière, de fabrication de l’ennemi, de représentation de la violence, il a entièrement raison.

    En revanche, je trouve qu’il mélange un peut tout et n’importe quoi, qu’il met tout dans le même sac. Il parle en vrac de Stallone, Chuck Norris, Eastwood et DIE HARD avec Bruce Willis. Un peu comme si tout était au même niveau. RAMBO 2 et DIE HARD, ce n’est pas la même chose. Et Conesa donne l’impression de ne voir les films qu’avec sa vision sans les regarder. Ce qui est dommage.

    Pareil lorsqu’il parle des films de guerre américains, notamment ceux du Vietnam, qui ne parlent que du point de vue américain (il cite APOCALYPSE NOW, HAMBURGER HILL, ou PLATOON) sans légitimer le combat vietnamien.
    D’abord, dans les films qu’il cite, le sujet est autre. Il ne s’agit pas d’une réflexion sur les raisons de la guerre ou non, il s’agit de suivre des soldats pendant la guerre, de traiter leur psychologie, leur traumatisme, leur évolution, etc…
    De plus, dans APOCALYPSE NOW ou PLATOON, on voit des scènes de massacres de civils vietnamiens par des américains. Des scènes loin de mettre en valeur les soldats, et qui ont au contraire tendance à nous placer, en tant que spectateur, du côté des vietnamiens.
    Enfin, ce n’est pas que l’apanage du cinéma de guerre américain, il suffit de regarder des films de guerre français (L’ENNEMI INTIME), coréens ou hong kongais. Tous les films se concentrent sur les soldats de leur pays et pas sur ceux de l’adversaire.

    Hormis ces détails, je salue le travail de Pierre Conesa, dont je suis en accord très largement avec ce qu’il dit.

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  • Christian gedeon // 26.08.2018 à 12h20

    Conesa a dit une chose et l’essentiel des réagissants en ont compris une autre. Conesa pointe la part de Hollywood qui est une machine à faire à la fois du fric et d’e la propagande,et voila des tombereaux d’anti américanisme tous azimuts et sans nuances…la remise en cause brutale de bien des poncifs historiques us est aussi le fait de l’autre Hollywood…celui de Little Big Man,celui. De Mississipi Burning . De Platon. Et de bien d’autres…

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    • BOURDEAUX // 26.08.2018 à 23h18

      Merci C GEDEON de ce courant d’air frais !

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      • christian gedeon // 27.08.2018 à 11h15

        Avec plaisir cher M. Bourdeaux…les Crises a cet avantage de publier des opinions à contre courant de son lectorat « institutionnel » si j’ose,(quelque fois au forceps,mdr!),mais les Crises le fait. Assez étonnamment,son pendant est le Figaro dont les opinions des lecteurs vont bien souvent à contre courant de la ligne éditoriale,notamment pour ce qui concerne la Russie. Comme quoi tout est possible,n’est ce pas? Bravo les Crises.

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  • Jaicruvoir // 27.08.2018 à 08h04

    Dans Matrix 2 le méchants devient pour la premiere fois est le Français avec le rôle joué par Lambert Wilson en 2003 comme par hasard en 2003

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    • L’illustre inconnu // 30.08.2018 à 12h20

      N’oublions pas Master and Commander aussi de 2003. Inversion des rôles de l’Histoire, ce sont les méchants Français qui deviennent les ennemis face aux gentils Americains…

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  • Tiomkin // 27.08.2018 à 16h24

    Ah… Il n’a pas reconnu l’extrait d’Apocalypse Now au début de l’émission, pourtant célèbre (et je parle bien de l’extrait, pas du film). Ca n’invalide certainement pas le propos de Pierre Conesa, mais ça sent quand même la fiche de culture générale et le haut fonctionnaire, habile en plume, qui sait lire et voir en diagonale, mais qui survole le sujet sans jamais l’analyser vraiment !

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  • Julien // 29.08.2018 à 10h34

    j’ai toujours su et dit que le cinéma c’était de la propagande et une manière de préparer le cerveau des spectateurs à l’avenir … Combien de films ont produit ce qui se passe en ce moment, des années auparavant … on ne les compte plus.

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