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2.février.20192.2.2019 // Les Crises

Le monde a connu un pic du ciment en 2015. Par Philippe Gauthier

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Source : Énergie et environnement, Philippe Gauthier, 15-01-2019

Dans un blogue récent, Ugo Bardi attire l’attention sur le déclin de la production mondiale de ciment. Depuis 1940, celle-ci doublait tous les dix ans, à un rythme remarquablement constant et indépendant des crises économiques. Mais en 2015, cette croissance s’arrête sans crier gare. Le phénomène n’a pas encore beaucoup attiré l’attention des médias, mais les nouvelles données pour 2018 confirment ce plafonnement de la production, qui est peut-être un signe avant-coureur de la fin de la croissance.

Le tableau annuel de la production mondiale de ciment montre combien la transition a été brutale. Dans les années 2000, en particulier, la croissance est soutenue et exponentielle. En 2009, la production mondiale de ciment augmente de 7 % en une seule année. Mais cette tendance prend fin d’un seul coup en 2015, sans le moindre signe avant-coureur. La production mondiale de ciment poursuit son lent déclin depuis.

Cette moyenne mondiale masque un certain nombre de variations régionales. La Chine, par exemple, représentait 57 % de la production mondiale de ciment en 2015. Cette année-là, la crise de l’industrie chinoise de la construction a provoqué un recul de 5 % de la demande de ciment. Le déclin du ciment chinois se poursuit, mais il est en partie compensé par une hausse de la production en Inde et en Asie du Sud-Est.

Si l’influence de la Chine est dominante, ce n’est toutefois pas le seul pays à participer au recul du ciment. D’autres pays sont également touchés depuis une décennie, même si les données ont été quelque peu masquées par les moyennes mondiales. Ugo Bardi observe que la production italienne de ciment est en déclin depuis 2010. Steve Rocco note pour sa part que la production américaine de ciment a chuté de 43 % entre 2006 et 2009. Et ce, même si le PIB du pays continuait d’augmenter ce qui aurait normalement dû alimenter la demande. En 2015, la production américaine était toujours de 23 % inférieure à son niveau de 2006.

Le pic du ciment est-il là pour rester? En principe, rien n’interdit une reprise de la production dans un avenir prochain. Il n’existe pas de contraintes géologiques au niveau de production de ciment, contrairement à celles qui existent notamment pour les sources d’énergie soumises à une forte déplétion (pétrole, gaz, charbon, uranium). Mais ce soudain plafonnement de la production dans un contexte de croissance économique soutenue demeure une anomalie difficile à expliquer.

Un signe avant-coureur de la fin de la croissance?

L’explication se trouve peut-être dans l’étude Limits to Growth de 1972 (le « rapport Meadows »). Le modèle qu’on y décrit montre que plus la civilisation industrielle se développe, plus elle doit dépenserde capitaux pour contrebalancer les effets des dégâts qu’elle provoque. Il faut par exemple investir des sommes toujours plus élevées dans la dépollution de l’eau potable, dans la fertilisation des terres épuisées ou dans des équipements miniers capables d’exploiter des gisements à très faible teneur. Tôt ou tard vient un moment où il ne reste plus assez d’argent pour investir dans de nouveaux équipements productifs, ou même pour entretenir les équipements existants. Une spirale de déclin s’amorce alors.

Nous trouvons-nous au seuil d’une telle situation? Il est trop tôt pour l’affirmer avec certitude, mais le plafonnement de la production d’un bien aussi intimement lié à la croissance industrielle que le ciment est extrêmement troublant. Surtout si l’on ne souvient que Limits to Growth prévoyait que la production industrielle plafonnerait aux alentours de… 2015.

Sources :

Source : Énergie et environnement, Philippe Gauthier, 15-01-2019

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Commentaire recommandé

douarn // 02.02.2019 à 07h26

Selon le rapport de l’Observatoire national de la préservation des espaces agricoles (Oncea) du 15 mai 2014, entre 40.000 et 90.000 ha/an (!!!) de surfaces agricoles françaises ont été artificialisées entre 2000 et 2014. C’est le « bétonnage » de la surface moyenne d’un département tous les 7 ans, l’équivalent d’un stade de football en 5 minutes, ou d’un potager de 25 m2 par seconde.
Avant d’envisager la mise en oeuvre d’infrastructures nouvelles, il serait peut être pertinent (bien que moins « rentable pour certains ») d’entretenir/reconvertir les anciennes infrastructures. La terre agricole productive n’est pas une ressource inépuisable, à plus forte raison dans un contexte de réchauffement climatique.

Bref, peut être que ce pic de la production de béton est enfin le signe qu’un terme au gaspillage des terres agricoles est à l’oeuvre, terme que la raison n’aura su opposer aux « rêves de grandeurs » de nos décideurs.

https://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/documents/pdf/140514-ONCEA_rapport_cle0f3a94.pdf

62 réactions et commentaires

  • douarn // 02.02.2019 à 07h26

    Selon le rapport de l’Observatoire national de la préservation des espaces agricoles (Oncea) du 15 mai 2014, entre 40.000 et 90.000 ha/an (!!!) de surfaces agricoles françaises ont été artificialisées entre 2000 et 2014. C’est le « bétonnage » de la surface moyenne d’un département tous les 7 ans, l’équivalent d’un stade de football en 5 minutes, ou d’un potager de 25 m2 par seconde.
    Avant d’envisager la mise en oeuvre d’infrastructures nouvelles, il serait peut être pertinent (bien que moins « rentable pour certains ») d’entretenir/reconvertir les anciennes infrastructures. La terre agricole productive n’est pas une ressource inépuisable, à plus forte raison dans un contexte de réchauffement climatique.

    Bref, peut être que ce pic de la production de béton est enfin le signe qu’un terme au gaspillage des terres agricoles est à l’oeuvre, terme que la raison n’aura su opposer aux « rêves de grandeurs » de nos décideurs.

    https://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/documents/pdf/140514-ONCEA_rapport_cle0f3a94.pdf

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    • Daniel // 03.02.2019 à 21h01

      le législateur a du boulot à faire dans ce sens :
      un exemple facile : les grandes surfaces : il faudrait leur demander de mettre leur parking en souterrain (sous la grande surface et sur des parking en hauteur , cela diminuerait énormément la superficie commerciale.
      Et cela aurait un effet de bord positif car ce surcoût imposé par la loi amènerait les commerces de centre ville à rester compétitif.
      toute vraie politique écologique pour le développement qui dure doit être encadrée et dirigée : que ce soit la reconversion d’industrie, ou la mise en valeur du territoire (dans les déserts il y a des projets de ceinture verte qui demande une constance d’investissement qui courre sur plusieurs années).

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  • calal // 02.02.2019 à 08h20

    lol pic ciment
    c’est plutot pic hausse du prix loyer/immobilier % revenu des menages? pic creation monetaire? pic confiance dans la monnaie comme moyen de stockage de la valeur?
    pic babyboomers?

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    • Dieselito // 02.02.2019 à 09h11

      L’article parle de chiffres mondiaux. Les considérations franchouillardes pèsent pouilleme…..

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      • calal // 02.02.2019 à 13h23

        les babyboomers et la creation monetaire c’est au minimum occidental.

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        • Mohamed // 02.02.2019 à 13h41

          regardez la carte, ce ralentissement c’est surtout celui de la Chine et des pays du moyen orient (en rouge vif sur la carte). Ensuite viennent les BRICS a l’exception notable de l’Inde.

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  • Louis // 02.02.2019 à 08h45

    Autre cause possible, peut-être: les prises de conscience écologiques et le recours accru au bois pour les constructions? Mais je pense que c’est assez limité comme impact. Cela concernerait surtout l’Europe. sans doute.

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    • RGT // 02.02.2019 à 09h34

      La cause principale ne serait-elle pas tout simplement liée au fait que tous les bâtiments nécessaires ont été construits et qu’il y a actuellement de nombreux bâtiments inoccupés ?
      Et pas qu’en Chine.

      Certes, certaines personnes souhaiteraient quitter les cités surpeuplées pour bénéficier d’un habitat moins « condensé » mais comme ils n’en ont pas les moyens financiers le problème est résolu.

      Ce pic de production pourrait simplement être lié à une saturation du marché et à des bâtiments neufs trop chers pour leurs occupants potentiels.

      Ne vous en faites pas, nos « dirigeants avisés » vont bien nous pondre de nouvelles « normes » pour forcer la destruction des bâtiments anciens en bon état afin de « relancer la croissance ».

      Le bâtiment entrera lui aussi dans l’ère de l’obsolescence programmée.

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      • Jaaz // 02.02.2019 à 12h47

        L’obsolescence programmée est déjà à l’œuvre dans le bâtiment. Suffit de regarder autour de vous la qualité des nouvelles constructions.

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        • Mohamed // 02.02.2019 à 13h53

          programmé ou pas, l’obsolescence des batiments en béton est bien là. Il suffit de se souvenir du pont de Gênes. D’autres catastrophes vont venir.

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    • Mohamed // 02.02.2019 à 13h52

      j’ai éclaté de rire en lisant votre commentaire… La conscience écologique compte pour 0,0001% des intentions des entreprises et consommateurs de ciment.

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  • Le Belge // 02.02.2019 à 08h49

    Il est grand temps de privilégier d’autres méthodes de construction pour les bâtiments (la paille, les enduits argileux, les bardeaux de bois, etc). Bref, d’appliquer des techniques que nos aïeux employaient pour les immeubles qu’ils érigaient. Une sorte de retour vers le futur, si je puis dire. Et dire que le ciment permettait toutes les fantaisies.

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    • chr bernard // 02.02.2019 à 09h08

      Alors que les contraintes écologiques et urbanistiques condamnent la maison unifamiliale ‘4 façades’, je doute que le retour à ces méthodes soit une solution significative : je vois mal un « pâté » de maisons mitoyennes fabriquées en paille, bardeaux etc. et encore moins, bien sûr, un immeuble de plusieurs étages !

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      • Dieselito // 02.02.2019 à 09h14

        Pour les immeubles allez voir au Yemen. Ils savent faire depuis des lustres……

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        • chr bernard // 02.02.2019 à 09h16

          Les données économiques, démographiques, architecturales (des immeubles de 10 étages ?) climatiques.. sont-elles les mêmes ?

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          • Papagateau // 02.02.2019 à 12h47

            En Auvergne: Lycée technique de 3 étages tout en bois. Les poutres sont en lamellé-collé.

            Bretagne: Village nouveau, architecture de type « maison de ville » avec 2 murs mitoyens (qui assurent zéro déperdition puisque le voisin chauffe aussi), 2 étages + rdc, tout les murs en blocs de paille enduits, sauf UN murs de refend en brique pour servir de mur d’appui au conduit de cheminée du poêle à bois.

            Source: Magazine « la maison écologique », mais c’est repris partout.

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            • Dominique65 // 02.02.2019 à 18h17

              Bonjour; Toutes les « maisons en pailles » qui inondent les titres d’articles de presse sont en fait à ossature bois. Je ne parle pas ici, bien entendu, des huttes en torchis des brousses tropicales.

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      • Tassin // 02.02.2019 à 12h37

        La construction paille et bois permet de monter jusqu’à 8 étages. Aucun problème avec la mitoyenneté bien au contraire.

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        • Genuflex // 02.02.2019 à 22h39

          Oui !
          En ossature bois et remplissage en bottes de pailles, on fait du hlm passif du huit niveaux en France. C’est une filière en plein essor, pour laquelle la France est en tête au niveau mondial. Cela répond vraiment a beaucoup de questions environnementales en même temps. La paille c’est le matériau de construction du XXIème siècle. Compaillons ! ! !

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          • chr bernard // 03.02.2019 à 08h51

            Du XXI ème siècle ?
            Jusqu’à ce qu’on ait un « pic du bois » de construction ?
            Jusqu’à la survenance d’incendies grand format ou (au choix) jusqu’à ce qu’on s’avise de la nocivité des traitements ignifugeurs ?

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            • Franck // 05.02.2019 à 12h26

              Les maisons en terre-paille résistent fort bien au feu!

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    • K // 02.02.2019 à 17h38

      La maison doublement mitoyenne est une bonne idee (comme en GB/Irlande). L’isolation thermique est la clef : une Maison bien isolée consommera 10 fois moins d’énergie qu’une passoire thermique, et à confort thermique supérieur. Si on rajoute une pompe à chaleur ou un chauffe-eau solaire, on peut même se rapprocher de l’autossuffisance énergétique individuelle. Les maisons à étage sont interesantes, l’etage étant chauffé par les dissipations thermiques du rez de chaussé, on chauffe 2 étages pour le prix d’un.
      Pour ce qui est du béton, il devrait etre reservé aux ouvrages d’art, aux routes et aux hauts immeubles. Pour Les maisons individuelle
      (comme en Amérique du Nord) on peut remplacer les tuiles en terre en par des tuiles fines et légeres, ce qui autorise une charpente légere, ce qui autorise des murs porteurs à structure bois plutot qu’en parpaing. Et cela permet de reduire le volume des fondations.

      Si on veut réduire encore l’impact écologique, il faudra bien s’attaquer à la démographie gallopante en France (doublement de la population en 2 generations malgrés une fécondité de 1.85 en 2018). Autrement dit il faudra s’attaquer à l’immigration, qui est une mauvaise affaire sur le plan économique, identitaire et écologique (un demi million d’arrivées annuelles de gens qui auront 2.5 enfants).

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  • Caliban // 02.02.2019 à 09h00

    « Il n’existe pas de contraintes géologiques au niveau de production de ciment,  »
    Hein ? Et le manque de sable ? http://www.natura-sciences.com/environnement/penurie-sable.html

    Cela dit, l’indicateur d’un pic de production de ciment est probablement plus fiable pour estimer la croissance économique que le PIB.

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    • Lole // 02.02.2019 à 12h11

      Tout à fait, erreur grossière qui remet complétement en cause l’article…

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      • Lole // 02.02.2019 à 19h11

        Au temps pour moi il parle de ciment, et non de béton…
        Je m’incline…

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      • Caliban // 02.02.2019 à 21h03

        Oups!

        C’est moi qui confond ciment et béton (qui nécessite sable + ciment).
        Cela dit, je me demande bien ce qu’on peut faire – en grande quantité – avec du ciment sinon du béton.

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    • Papagateau // 02.02.2019 à 13h07

      Il faut du sable de silice à grains ronds pour construire… les immeubles de 10 étages et les grands ponts.
      Dans les autres cas, n’importe quelle qualité fait l’affaire. Pour une maison individuelle même les gravas recyclés peuvent convenir (avec un broyeur à gravas).

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      • Caliban // 02.02.2019 à 17h39

        Vos sources Papagateau ? Votre affirmation m’étonne vivement car si le sable du désert pouvait vraiment convenir pour les constructions hors immeubles et ponts … cela signifierait que vous avez raisons contre toutes les prédictions de pénurie …

        Et concernant les gravas, n’importes quels gravas peuvent faire l’affaire ou ceux-ci doivent-ils provenir d’un ciment conventionnel ?

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        • Papagateau // 02.02.2019 à 23h59

          On peut faire des maisons en torchis ou en bauge, ou encore en brique de terre crue. Donc la cohésion du béton sera toujours suffisante en dessous de 3 étages.
          Bien entendu, il faut passer dans la broyeuse des gravas de béton /ciment, et non des gravas de briques ou de bitume.
          Quant au sable du désert, c’est du sable pour le géologues, mais c’est de la poussière pour pour le bétonneur (d’où les fameux « vents de sable » qui ne sont que des « vents des poussières »). C’est une expression figée, survivance du latin, ou les terres infertiles étaient appelées « sables ».

          Les sables aériens, trop petit, non-lavé, avec des arêtes vives : Tout faux.

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        • Caliban // 03.02.2019 à 00h59

          « Il faut du sable de silice à grains ronds pour construire… les immeubles de 10 étages et les grands ponts.
          Dans les autres cas, n’importe quelle qualité fait l’affaire. »

          J’ai le sentiment que dans un premier temps vous avez raconté n’importe quoi et puis que vous vous êtes renseigné, avant de répondre à des questions qui ne vous étaient pas posées 🙂

          Pour résumer :
          • il me semble que les sables du désert sont inutilisables parce que justement ils sont ronds, érodés par les vents
          • et il n’y a que les sables anguleux qui puissent servir au béton, ce sont les seuls à pouvoir servir aux constructions

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    • Mohamed // 02.02.2019 à 13h55

      tout a fait d’accord, a noter d’ailleurs que la crise de 2008 est a peine perceptible sur le graphique. La crise qui vient sera donc bien plus grave que ce que nous avons connu il y a 10 ans.

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      • Narm // 02.02.2019 à 15h54

        il me semble que nous avons juste « subit » un répis dans la crise.
        La crise c’est déplacée mais en fait, elle est toujours là en soubressots et vat juste repartir de plus belle

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    • Serge F. // 02.02.2019 à 16h52

      Tout aussi étonné que vous du fait que l’article ne mentionne pas ce problème alors qu’en 2013 Arte avait consacré un documentaire à ce sujet intitulé : « Le sable, enquête sur une disparition » :

      https://gloria.tv/video/tYBFXPukMrwv4R7cqKea9kTfX

      L’humanité devra faire face, dans les décennies à venir, à bien d’autres raréfactions de matières premières que celle du sable :

      https://www.encyclo-ecolo.com/Epuisement_des_ressources_naturelles

      Pour mesurer l’ampleur du problème, songez qu’un américain né en 2006 consommera en moyenne au cours de sa vie :

      – 730 tonnes de pierre, sable et graviers,
      – 310 000 litres de pétrole,
      – 266 tonnes de charbon,
      – 161 000 m3 de gaz naturel,
      – 304 kg de zinc,
      – 421 kg de plomb,
      – 594 kg de cuivre,
      – 2.6 tonnes d’aluminium,
      – 8.7 tonnes d’argile,
      – 9 tonnes de phosphates,
      – 12.9 tonnes de sel,
      – 13.4 tonnes de minerai de fer,
      – 29.7 tonnes de ciment,
      – 30.7 tonnes d’autres minerais et métaux.

      Kenneth Boulding a dit un jour : « Toute personne croyant qu’une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. »

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      • K // 02.02.2019 à 17h15

        N’importe quoi, comment peut-on sérieusement pronostiquer la consommation d’un individu qui mourra à la fin du 21e siècle.
        C’est comme si on avait affirmé en 1950 qu’un enfant né en 1945 enverra 400 télégrammes au cours de sa vie…

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        • Serge F. // 02.02.2019 à 17h23

          Ces estimations ont été calculées à partir de l’espérance de vie d’un américain en 2006, de son mode de vie et de consommation, en supposant que l’on reste sur le même niveau de croissance et sur un modèle économique inchangé.

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          • K // 02.02.2019 à 18h29

            Justement, ces projections de consommation reposent sur une prolongation linéaire des tendances actuelles. Cette méthode peut marcher à court terme, mais elle n’est d’aucune utilité pour faire des pronostiques sur 50 ans.

            Idem pour l’esperance de vie. Comment peut-on pronostiquer l’esperence de vie (même avec une grosse marge d’erreur) de la génération 2006. Peut-être que les progres de la médecine et de la génétique Les feront vivre 150 ans. Ou peut-être que les nouveaux polluants et cancérigènes ainsi que la deterioration socio-écononique les condamneront à 60 ans. En fait on en sait rien.

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            • Serge F. // 02.02.2019 à 18h34

              Ces chiffres servent simplement à nous faire réfléchir. Ils nous disent qu’on ne peut pas rester sur le même niveau de consommation et le même modèle économique.

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        • Serge F. // 02.02.2019 à 17h35

          Jean-Marc Lardeaux, professeur de géologie à l’université de Nice Sophia Antipolis, reprend une partie de ces chiffres dans une présentation qu’il a faite en 2010 (je n’ai malheureusement pas eu la présence d’esprit de noter la source du document d’où sont issus ces chiffres lorsque j’en ai pris connaissance) :

          http://edd.enseigne.ac-lyon.fr/spip/IMG/pdf/DD_Amiens_09_JML.pdf

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      • Serge F. // 02.02.2019 à 18h21

        Ces chiffres viennent du Minerals Education Coalition :

        https://mineralseducationcoalition.org/mining-mineral-statistics

        Ils ont été repris par le Mineral Information Institute :

        https://www.kennecott.com/library/media/human%20consumption.pdf

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      • Caliban // 02.02.2019 à 22h44

        @SergF

        Merci pour le premier lien (également dispo sur Youtube mais incomplet, https://www.youtube.com/watch?v=O5tNEyxTgbY).

        Je note ici pour mémoire :
        • quantité de sable utilisée chaque année : 15 000 000 000 de tonnes (15 milliards)
        • la construction d’une centrale nucléaire = 12 000 000 tonnes de sable
        • volume d’échange 70 000 000 000 $ / an (70 milliars) officiellement
        • + secteur mafieux estimé à 40% dont les méthodes d’extraction cata écologique et humaine sur tous les continents (pas seulement les cas connus de Singapour & et de l’Inde), sans compter les dangers inhérents aux bâtiments ainsi constuits
        • 25 % du sable de la planète est exploité pour la Chine
        • les Etats sont les principaux clients
        • le sable du désert arrondi n’est bon pour aucune construction, même pas pour créer des remblais ou îles artificielles
        • la majorité du sable provient aujourd’hui du fond des océans et l’aspiration anéanti à 100% la vie des sols marins. Cela créé des déserts de vie sur des zones entières de l’océan et des centaines de km de côtes et provoque des déséquilibres jusqu’à la disparition d’îles elles-mêmes (25 en Indonésie)
        • probable guerres à venir pour cette matière première …

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    • cratatouille // 02.02.2019 à 18h22

      Vous confondez béton et ciment.

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      • Caliban // 03.02.2019 à 01h03

        Sauriez-vous nous dire à quels usages peut être employé le ciment sinon faire du béton ?
        C’est une vraie question 🙂

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    • Genuflex // 02.02.2019 à 22h42

      Il me semble qu’en Europe de l’est / ex-URSS tu peux broyer du cailloux au charbon pour pas cher pour faire du sable.

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  • chr bernard // 02.02.2019 à 09h14

    S’il n’y a pas de contraintes géologiques est-il juste de parler de « pic » ?
    Je trouve que cela induit en erreur..

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    • gracques // 02.02.2019 à 10h14

      Ben , cela peut vouloir dire que la,cause n’est pas si évidente , voire multifactorielle ….. après tout le ciment à 100 ans , c’est jeune et cela peut disparaître en terme de matériaux de construction.
      Réservons donc notre jugement devant des données irréfutables ,,mais ambiguës .

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    • DocteurGrodois // 02.02.2019 à 11h30

      Selon la même logique, si la demande sur la terrine de lapin baissait au dessous d’un certain seuil, ça voudrait dire que les lapins sont en voie d’extinction.

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      • Bouddha Vert // 02.02.2019 à 23h38

        En fait il suffit de lire l’article qui rappelle que dans un monde complexe on consacre de plus en plus d’énergie pour disposer d’eau saine et cultiver sur des sols qui ne contiennent plus d’humus, et comme par ailleurs il y a déplétion individuelle sur les ressources énergétiques cela explique l’incapacité pour chacun de consacrer du capital à construire en béton armé.
        Simple non?

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  • lemoine001 // 02.02.2019 à 11h06

    Cela est peut-être à mettre en rapport avec l’urbanisation qui atteint elle-aussi ses limites.

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  • Actustragicus // 02.02.2019 à 12h05

    J’avoue que je ne comprends toujours pas l’expression « il ne reste plus assez d’argent »… l’argent n’étant qu’un moyen de représenter les échanges de travail, je comprendrais qu’on écrive « il n’y a pas assez de travailleurs » ou « Il n’y a plus suffisamment de matière première », ou « on a fait d’autres choix d’affectation de nos forces de travail disponibles », mais « il ne reste plus assez d’argent »…?
    Bien évidemment, cela garde un sens pour une unité de consommation à budget légalement contraint (une famille, une entreprise, une collectivité locale…), qui peut ne plus avoir assez d’argent de réserve – c’est-à-dire : dans leur rapport aux autres unités de consommation – mais pour une communauté ouverte (le pays, le monde), je ne comprends décidément pas.

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    • Serge F. // 02.02.2019 à 19h54

      L’humanité a une vision faussée de l’argent. C’est un problème socio-culturel dont il faudra bien sortir un jour.

      Pour comprendre, prenons l’exemple du Big One. Nous savons depuis longtemps maintenant qu’un séisme colossal frappera la Californie dans les années à venir. En cause : deux fractures majeures dans la faille de San Andreas qui longe la côte californienne.

      Demandez à un enfant ce qu’il faudrait faire si l’on sait qu’un tel séisme touchera un jour prochain Los Angeles en faisant d’importants dégâts et de nombreuses victimes. Il vous répondra à coup sûr qu’il faudrait reconstruire cette ville dans une zone sans danger. Mais voilà, les adultes vous répondront que ce n’est pas possible car ça coûterait beaucoup trop cher. Mieux vaut dépenser plus, si nécessaire, pour reconstruire (sauf les nombreuses vies perdues bien sûr). Pourtant, la seule question que l’on devrait se poser est : avons-nous les moyens humains et matériels pour le faire ? La réponse est bien évidemment oui.

      Le problème est exactement le même avec la crise environnementale que nous sommes en train d’affronter.

      C’est le travail qui crée la richesse et non l’inverse. L’argent n’est qu’un moyen commode pour rétribuer la part de richesse créée par le travailleur.

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      • Bouddha Vert // 02.02.2019 à 23h45

        C’est assurément le travail qui crée la richesse, mais depuis la machine à vapeur on emploie plus d’esclaves pour bosser mais des machines (fabriquées par d’autres machines avec forces ressources métalliques et énergies) qui elles mêmes consomment force énergie.
        Donc le travail oui, mais celui des machines.
        Enlevez toutes les machines qui bossent pour nous et nous retrouverons tout naturellement les conditions de vie et de société d’avant le XIXème siècle.
        CQFD

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        • Bouddha Vert // 02.02.2019 à 23h52

          Pour rappel, dans 1 litre d’essence oxydé dans une machine à explosion il y a autant d’énergie mécanique produite par 1 homme en 10 jours, avec ses jambes, ou 100 jours avec ses bras.

          Là encore cela permet de comprendre pourquoi nos « abrutis » d’aïeuls ne partaient pas en vacances aux Seychelles, pourquoi ils allaient chercher l’eau dans un puit et pourquoi ils n’avaient pas de congés payés et de retraites.

          A moins que l’on dispose d’une autre expliquation?

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        • Serge F. // 03.02.2019 à 01h07

          Bien sûr, l’automatisation et les robots ont amélioré notablement la qualité de vie des ouvriers. La valeur du travail humain a en conséquence augmenté.

          Demain, si les robots viennent à remplacer de nombreux travailleurs, il faudra nécessairement les taxer. Les activités humaines changeront alors et ce ne sera pas un mal si celles-ci vont vers une émancipation de l’être humain.

          Cependant, n’oubliez que toute cette mécanisation a été permise grâce à une énergie abondante et bon marché. Ce modèle pourrait être remis en cause demain. Il me semble qu’il serait par conséquent prudent d’aller vers plus de sobriété.

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      • calal // 03.02.2019 à 12h05

        C’est le travail qui crée la richesse.
        pas tout a fait exact.
        c’est le travail « libre » qui cree la richesse.

        Beaucoup confondent travailler et obeir…

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        • Serge F. // 03.02.2019 à 13h06

          Le travail forcé (lorsqu’on est employé ou pour d’autres raisons) crée toujours de la richesse, mais la partie rétribuée à l’employeur (ou à l’esclavagiste dans le pire des cas) est parfois bien trop importante (je pense en particulier aux grosses entreprises).

          Pour en savoir plus sur le travail, je recommande de regarder la conférence gesticulée de Bernard Friot intitulée « Je veux décider du travail jusqu’à ma mort » :

          https://www.youtube.com/watch?v=Y2RBLoHcVnY

          https://www.youtube.com/watch?v=jop_gSZNQpQ

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  • TAnguy // 02.02.2019 à 13h15

    S’il n’y a pas de tension sur la matière première pour le ciment, il n’en est pas de même pour le sable!
    Honnêtement, avec le ralentissement global de l’économie et un équipement quasi réalisé sur les zones développées ou dites en développement ça semble logique. Une route de la soie et un nouveau canal devraient relancer un peu, non?

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  • Chris // 02.02.2019 à 17h30

    Le 10 février aura lieu un référendum sur le mitage du territoire suisse.
    https://titrespresse.com/24471551809/oui-suisse-initiative-mitage
    La Suisse importe 40% de son alimentation.
    Le oui semble l’emporter.

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