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8.juin.20228.6.2022 // Les Crises

Le Mouvement Climat doit être un mouvement de masse de la classe ouvrière

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La seule façon d’arrêter le changement climatique est de construire un mouvement de masse de la classe ouvrière dont les revendications résonnent auprès des gens ordinaires et qui s’attaque aux milliardaires qui profitent de la crise climatique.

Source : Jacobin Mag, Jonathan Rosenblum
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des manifestants pour le climat envahissent les rues de New York, le 13 novembre 2021. (Spencer Platt / Getty Images)

Critique du livre Climate Change as Class War : Building Socialism on a Warming Planet par Matthew T. Huber (Verso, 2022)

Vous souvenez-vous de l’enthousiasme et de l’énergie soulevés par la grève mondiale pour le climat de septembre 2019 ? Plus de 6 millions de travailleurs et d’étudiants sont descendus dans la rue pour exiger des mesures urgentes afin de sauver la planète. Les écoles et les lieux de travail ont été mis à l’arrêt alors que des centaines de milliers de personnes envahissaient les rues des grandes villes du monde entier, déclarant qu’il fallait mettre fin au business as usual. Les débrayages des travailleurs ont forcé les politiciens et les entreprises comme Amazon à s’engager de façon bruyante (bien qu’insuffisante) à investir des milliards dans l’atténuation du changement climatique.

Bien qu’il n’ait pas atteint la masse critique, le mouvement pour le climat avait pris de l’ampleur. Et notamment, il commençait à prendre pour cible les dirigeants du capitalisme.

Et alors ? Et alors, le mouvement s’est pulvérisé.

Deux choses se sont produites : Tout d’abord, le bouleversement du à la COVID et la réponse de santé publique mondiale totalement bâclée, qui dans le monde a coûté la vie de 15 millions de personnes. Ensuite, la grande majorité des leaders de l’action climatique ont orienté le mouvement vers une stratégie ratée consistant à vouloir changer les politiques de l’intérieur au lieu de renforcer le pouvoir des militants de base.

C’est aux États-Unis que ce constat est le plus douloureusement évident. Fin 2018, des centaines de manifestants du Sunrise Movement ont occupé le bureau de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, pour exiger des mesures. Ils ont été rejoints par la congressiste socialiste du parti démocrate nouvellement élue Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), qui a fait savoir qu’elle et le Squad [The Squad est le nom officieux d’un groupe de six Démocrates progressistes qui tous sont des personnes de couleur de moins de 50 ans. Ils sont soutenus par les Démocrates de la Justice et se situent à l’aile gauche du Parti démocrate, NdT] étaient prêts à faire entrer le mouvement de rue dans les couloirs du pouvoir en présentant une législation de transformation de type Green New Deal (GND).

Mais quatre mois après les actions mondiales en faveur du climat, et alors que le projet de loi sur le GND est en souffrance, AOC s’était détournée de la politique de rupture. Elle appelait affectueusement Pelosi « maman ours » et critiquait les autres progressistes comme étant trop « conflictuels ».

Il ne s’agissait pas seulement de AOC. En 2021, les progressistes du Congrès ont mobilisé les organisations de terrain pour appuyer les projets de financement du GND dans la législation Build Back Better de Joe Biden – mais ils se sont fait rouler par la Maison Blanche et les démocrates de droite. Aujourd’hui, la voie législative pour obtenir un Green New Deal est en ruine, détruite par l’establishment du parti démocrate qui n’a jamais eu l’intention de faire passer le projet et par les politiciens progressistes et leurs alliés au niveau des communautés locales qui ont mal évalué ce à quoi ils étaient confrontés.

Des pans entiers du mouvement pensent que dans l’arène politique, pour gagner il suffit de noyer les négationnistes du changement climatique sous les données et les faits (« La science, c’est la réalité ! »), tandis que d’autres exigent des solutions techniques comme la taxation du carbone ou des actions individuelles pour « réduire notre empreinte carbone ».

Toutes ces approches sont vouées à l’échec. Elles ne permettent pas de considérer que la crise climatique est fondamentalement une lutte pour le pouvoir – non pas entre les États riches et les États pauvres, les scientifiques et les négationnistes, les Démocrates et les Républicains, mais entre d’un côté les milliardaires et les entreprises qui profitent de la catastrophe climatique actuelle et de l’autre côté le reste des citoyens.

Matthew T. Huber illustre parfaitement cette réalité lorsqu’il déclare, au début de son livre qui vient de paraître, Climate Change as Class War : Building Socialism on a Warming Planet. « Cette lutte de pouvoir particulière est une lutte de classe concernant le régime de propriété et le contrôle de la production matérielle qui sous-tend notre relation sociale et écologique avec la nature et le climat lui-même. »

La crise climatique est essentiellement une lutte pour le pouvoir entre d’une part les milliardaires et les entreprises qui profitent de la catastrophe climatique actuelle et d’autre part le reste des citoyens.

En se servant d’une industrie particulière, la production d’engrais, comme étude de cas, Huber démontre à travers le prisme d’une lentille marxiste comment le changement climatique est une caractéristique du système capitaliste, et pas un simple bug. Professeur de géographie à l’Université de Syracuse et collaborateur régulier de Jacobin, Huber nous propose une critique minutieuse de l’échec du mouvement climatique qui n’aborde pas le problème en termes de classe et des conséquences qui s’en suivent.

Pour être couronné de succès, déclare-t-il, le mouvement pour le climat se doit d’être un mouvement de la classe ouvrière, avec des revendications matérielles en résonance avec les besoins quotidiens d’un large panel diversifié de travailleurs.

Les faits ne suffisent pas

Selon Huber, le débat actuel sur la politique climatique est monopolisé par des scientifiques, des journalistes, des avocats, des politiciens, des chercheurs de groupes de réflexion, des dirigeants d’organisations non gouvernementales et d’autres experts accrédités qu’il qualifie de « classe professionnelle ». Il définit trois types de stratégies émanant de ces professionnels.

La première de ces stratégies nous vient des « spécialistes de la communication scientifique », qui accordent une foi aveugle en la capacité des faits et des données à façonner le débat politique. Leur théorie, écrit-il, est que « plus le public est informé, plus il est susceptible de soutenir les mesures ».

Le problème est que : « ce n’est pas comme ça que se fait la politique dans une société capitaliste. » Chevron n’arrêtera pas de forer pour trouver du pétrole tant qu’il y aura des profits à faire, et la compagnie protège ces profits grâce à une propagande continue visant à maintenir la dépendance du monde aux combustibles fossiles et grâce aussi à des dons électoraux sans limites afin de nourrir sa relation symbiotique avec l’establishment politique.

Les faits climatiques ne sont pas déterminants dans ces calculs politiques. « Même si nous voyons que les capitalistes du secteur des combustibles fossiles mènent une guerre contre la science, il est plus exact de dire qu’ils organisent le pouvoir politique sur un terrain beaucoup plus large, celui des législatures fédérales et des États, tout comme au niveau des institutions culturelles », note Huber.

La deuxième de ces stratégies préconise des « politiques climatiques futées » qui s’attaquent aux « défaillances du marché » en taxant le carbone, en mettant en place des systèmes de plafonnement et d’échange ou en incitant l’industrie à se sevrer des combustibles fossiles. Ces idées sortent tout droit du manuel de référence néolibéral « Sauvons le capitalisme. »

L’erreur fatale dans le cadre de cette stratégie est qu’elle ignore soigneusement le fait que le problème n’est pas le coût du carbone, qu’il soit visible ou externalisé, mais plutôt le fait que le carbone soit rentable dans une économie capitaliste. Si vous taxez le carbone tout en laissant intact le motif de profit, les grandes entreprises, avec la complicité de l’establishment politique, vont tout simplement répercuter les coûts plus élevés sur les autres — probablement sur les consommateurs de la classe ouvrière, qui alors, comme on peut s’y attendre, se rebelleront contre votre élégante solution politique. C’est un moyen génial pour diviser des alliés potentiels dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, comme l’a montré le mouvement des « gilets jaunes » en France en 2018.

La troisième stratégie consiste à exiger des individus et des communautés qu’ils se contentent de moins — ce que Huber appelle l’écologie de l’austérité. Les tenants de cette stratégie prônent des solutions environnementales locales, rejettent la faute sur les consommateurs des économies développées et exhortent les gens à limiter leur empreinte carbone.

« Cette politique d’austérité du moins séduit les classes professionnelles et en appelle à leur culpabilité vis-à-vis du carbone, écrit Huber. Elles ont le sentiment de se montrer excessives. Mais, ne vous y trompez pas : une politique du ‘moins’ et des ‘limites’ ne trouve aucun écho auprès de la grande majorité des gens qui, dans la classe ouvrière, vivent déjà des vies précaires et incertaines .»

Et ce n’est pas tout : la culpabilisation vis à vis du carbone permet également aux patrons de s’en sortir. Faire honte à votre voisin au sujet de son SUV énergivore est exactement ce que les PDG des grandes compagnies pétrolières veulent que vous fassiez.

Le moteur fondamental du changement climatique étant l’appât du gain du système capitaliste, ce qu’il faut, selon Huber, c’est décommodifier — ôter le profit — de la production, la distribution et l’utilisation de l’énergie en plaçant ces industries sous propriété et contrôle publics. Huber considère la législation du Green New Deal comme le point de départ de ce qui devra être un programme d’emploi massif, étalé sur plusieurs années, visant à remplacer les systèmes énergétiques existants par un réseau de renouvelables, accompagné de foyers et de systèmes de transport fonctionnant à l’électricité.

Selon Huber, le fait de sortir le profit du tableau et de procéder à de nouveaux investissements publics massifs constituent les fondements d’un vaste mouvement de la classe ouvrière en faveur du climat.

La stratégie de la classe ouvrière permettrait de lier l’amélioration directe et matérielle de la vie des gens à l’action climatique. Les gens comprendraient spontanément que les emplois, l’électricité gratuite ou les logements sociaux sont quelque chose de positif, mais il reviendrait aux responsables politiques de présenter ces améliorations comme des mesures à prendre pour faire face à la crise climatique. Partant de cette perspective, les masses de travailleurs pourraient commencer à voir le changement climatique non pas comme un « coût » à supporter ou auquel s’adapter, mais comme une crise qui requiert des transformations sociales et politiques radicales qui vont améliorer leur vie.

Tant le Green New Deal que ses initiateurs préconisent une « transition juste » pour les travailleurs de l’industrie des combustibles fossiles et autres industries extractives. Mais Huber note que la plupart des défenseurs de politiques ne prennent pas la peine de demander aux travailleurs et à leurs communautés ce dont ils ont besoin. Au mieux, ils considèrent les travailleurs comme des victimes du changement qui doivent être soutenus pour atténuer les effets néfastes des politiques climatiques.

Ce qui fait tout à fait le jeu des opposants en tombant dans le piège de l’emploi vs. l’environnement, et étant donnée « la destruction bipartite de l’État-providence depuis 1980, pouvons-nous blâmer la classe ouvrière si elle choisit le seul moyen qu’elle a pour survivre dans notre ère de capitalisme néolibéral (les emplois) plutôt que de privilégier les notions abstraites d' »environnement »? »Bien sûr que non.

Huber affirme au contraire que les travailleurs ont du pouvoir précisément parce qu’ils se trouvent sur le lieu de production et qu’ils peuvent, s’ils se structurent, « suspendre leur travail et tarir la source des profits du capital ». Dans la mesure où les travailleurs « seraient au cœur d’une politique plus vaste de désorganisation visant à créer une crise », ils doivent également être les principaux moteurs du mouvement pour le climat et des discussions sur les transitions industrielles et professionnelles.

Reprenons tous ces points

Où faut-il se concentrer pour accomplir cette énorme tâche de construction d’un mouvement climatique centré sur la classe ouvrière ? C’est là que l’appel ambitieux de Huber devient un peu flou.

« Le secteur de l’électricité, écrit-il, est la « cheville ouvrière » de toute stratégie de décarbonation […] Une politique climatique qui se concentre uniquement sur un programme de destruction de l’industrie des combustibles fossiles a également besoin d’une politique positive visant à assainir la production d’électricité.. »

Huber note que les services publics, même lorsqu’ils sont privatisés, ont déjà tendance à être fortement réglementés ; les travailleurs de l’industrie de l’électricité ont un pouvoir structurel énorme car ils peuvent littéralement éteindre les lumières ; de plus, le taux de syndicalisation au sein des services publics est déjà élevé par rapport à celui dans d’autres industries de base.

« Comme il est peu probable que nous atteignions le socialisme de sitôt, dit-il, un objectif plus modeste est la socialisation (= le refus de la marchandisation, Ndt) du secteur de l’électricité, afin que la décarbonisation prenne le pas sur les profits privés. De manière quelque peu insolente, je suggère que nous appelions cela le socialisme dans un secteur. »

Cette argumentation soulève un certain nombre de questions, ce que Huber reconnaît. En dépit d’un taux de syndicalisation sectoriel correct et du fait que de nombreuses entreprises de services publics appartiennent à l’ État dans le pays, une démarche visant à socialiser entièrement le secteur de l’électricité, nécessiterait de remettre en question un syndicalisme d’entreprise profondément ancré qui entraîne ses adhérents à s’aligner sur leurs patrons concernant les questions les plus fondamentales de production et de conversion économique.

Et même si le taux de syndicalisation est relativement meilleur dans le secteur des modes de production d’électricité plus traditionnels, comme l’hydroélectricité et les centrales à gaz et à charbon, il est extrêmement faible dans les secteurs de la production de batteries, de l’énergie solaire et de l’énergie éolienne — précisément les domaines qui requièrent une croissance exponentielle.

Enfin, il est absurde de penser que la classe capitaliste tolérera le « socialisme dans un seul secteur ». Les fonds d’investissement privés et les banques détiennent d’immenses participations dans le secteur des services publics ; nos opposants seraient alors l’ensemble de la classe capitaliste. Elon Musk, Jeff Bezos et leurs potes savent très bien quand leurs intérêts sont remis en question, et ils sont très disciplinés quand il s’agit de mettre en oeuvre la solidarité de classe.

Oui, le secteur des services publics doit devenir un terrain de lutte plus significatif au sein du mouvement climatique. En plus de salir les magasins Starbucks et les entrepôts d’Amazon, les jeunes militants devraient travailler à la construction d’une gauche organisée au sein du secteur des services publics.

Mais un mouvement climatique qui reposerait sur la classe ouvrière ne peut pas se permettre le luxe de se cantonner à un seul domaine. S’il a le choix entre lutter pour la socialisation des services publics, s’engager dans des actions militantes du type de celle de Standing Rock [En 2016, un groupe de jeunes Amérindiens de la réserve sioux de Standing Rock a lancé un mouvement qui allait galvaniser l’attention du monde et rassembler la plus grande réunion d’Amérindiens depuis les conseils de traités du XIXe siècle (tinyurl.com/y7ydt68n), NdT] pour arrêter les projets dangereux liés aux combustibles fossiles, organiser des grèves de plus en plus perturbatrices dans les écoles et chez les travailleurs, ou occuper les bureaux des politiques, les seules bonnes réponses sont : toutes ces dernières.

Ce livre représente néanmoins une contribution importante et pertinente dans le domaine de la lutte contre le changement climatique. Nous ne construirons pas un mouvement de masse en terrorisant les gens avec la hausse du niveau des océans, en les culpabilisant quant à leur empreinte carbone, ou en peaufinant d’élégantes propositions politiques. Un mouvement ouvrier pour le climat doit très directement pointer du doigt le problème du capitalisme et créer les conditions de la lutte pour défier cet ennemi, le plus tôt étant le mieux.

Septembre 2019 était porteur d’espoir et laissait présager que le mouvement évoluait en ce sens. Le livre de Huber propose une analyse essentielle qui exige que nous reprenions le cap.

A propos de l’auteur

Jonathan Rosenblum est responsable syndical et animateur social et vit à Seattle. Il est l’auteur de Beyond $15 : Immigrant Workers, Faith Activists, and the Revival of the Labor Movement et il est membre de la National Writers Union.

Source : Jacobin Mag, Jonathan Rosenblum, 06-05-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Lev // 08.06.2022 à 08h14

On comprend pourquoi, face à des théories aussi fumeuses, W Buffet peut déclarer qu’il a gagné la lutte des classes !
Remettons m’le monde à l’endroit : virons d’abord le capitalisme, l’écologie commencera à être possible.

40 réactions et commentaires

  • Yann // 08.06.2022 à 07h22

    Experience 1: Essayer de convaincre quelqu’un que s’ill économise 1 litre d’essence, ce litre sera disponible pour un humain d’une génération future, qui en fera peut-être meilleur usage.
    Experience 2: Pareil, mais après avoir montré à ce quelqu’un le film « Idiocracy ».

    Naaan, je taquine.

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    • Fernet Branca // 08.06.2022 à 09h28

      Autrefois sur le blog Secret Défense de Jean Dominique Merchet quand il était hébergé sur le site de Libération.
      Les commentaires des lecteurs ( des militaires pour l’essentiel ) étaient nombreux.
      Un commentaire revenait souvent « les derniers litres d’essence seront pour un char d’assaut »
      Remarque les avions consomment trop pour que quelques litres de kérosène servent à quelque chose.

        +5

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  • Lev // 08.06.2022 à 08h14

    On comprend pourquoi, face à des théories aussi fumeuses, W Buffet peut déclarer qu’il a gagné la lutte des classes !
    Remettons m’le monde à l’endroit : virons d’abord le capitalisme, l’écologie commencera à être possible.

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    • Lev // 08.06.2022 à 11h53

      @gd mère michele
      Réponse plus bas. Personnellement la question écologique se résoudra dans le mouvement, pas dans une « éducation » préalable

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  • max // 08.06.2022 à 09h02

    Ce n’est pas une question de classe sociale, ici la classe ouvrière, de fait c’est toute l’humanité qui doit s’y mettre, même si les riches veulent ne faire payer que les gens d’en bas, on sera tous touché et on en subira, in fine, les conséquences.
    La situation d’aujourd’hui en terme de pollution nous rappel que malgré ses prouesses techniques l’humanité reste plus proche des animaux avec lequel elle a une communauté de destin et même que nombre d’espèces vivantes sont mieux armés que nous pour faire face a ce qui arrive et qui va empirer.

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    • Fernet Branca // 08.06.2022 à 09h43

      Classe ou pas classe les bornes de recharge électriques n’existent pas surtout en ville. Très peu de français ont une propriété dans laquelle il est possible de faire entrer plusieurs véhicules pour les recharger ou une maison dont la façade est assez large pour garer plusieurs véhicules à recharger.
      Bon pote ( Thomas Wagner ) me fait rigoler, Jean-Marc Jancovici veut irradier la planète.

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    • Lev // 08.06.2022 à 10h09

      C’est quand même un petit peu quelque part une question de classes sociales : il y a ceux qui se payent des séjours touristiques dans l’espace à grands coups de CO2 et estiment que les services publics financés par l’impôt leur coûtent trop chers. De là haut, ils nous assurent que la planète est belle et qu’il convient de la sauver du réchauffement climatique. Et de l’autre ceux qui ont besoin des services publics pour se soigner, s’instruire, assurer leur sécurité dans la justice, se déplacer, se nourrir décemment. Ces besoins élémentaires sauvés, assurés régleront en grande partie la question écologique (le train plutôt que la voiture ou l’avion, la paix plutôt que la guerre, l’instruction plutôt que la communication et tuttis quantis)

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  • Grd-mère Michelle // 08.06.2022 à 10h41

    Il est très encourageant de lire cet article, écrit par un « responsable syndical et animateur social » vivant aux USA, en plus! Et qui estime nécessaire « …de remettre en question un syndicalisme d’entreprise profondément ancré qui entraîne ses adhérent-e-s à s’aligner sur leurs patrons concernant LES QUESTIONS LES PLUS FONDAMENTALES DE PRODUCTION ET DE CONVERSION ÉCONOMIQUES. »
    En effet, l’erreur de la lutte des classes fut toujours la non-revendication d’une participation des travailleurs-euses aux décisions dans ces domaines.
    Participation qu’il serait peut-être possible d’obtenir en s-appropriant les outils…

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  • PP // 08.06.2022 à 11h24

    La question que je me pose concerne le nombre d’ouvriers qui constitueraient le gros de la troupe révolutionnaire… sont-ils encore suffisamment nombreux au monde pour faire contrepoids aux forces du capital?
    Ce concept existe depuis des générations… il faut maintenant trouver le moyen de le mettre en œuvre efficacement.
    Si l’ensemble de la jeunesse se mobilise pour défendre son avenir, l’humanité est sauvée… Éduquer notre jeunesse reste peut-être encore le maître mot et la solution absolue.
    La deuxième question qui me taraude est: faut-il vraiment sauver l’humanité pour sauver la planète ?

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  • Fernet Branca // 08.06.2022 à 11h41

    Voir sur le site le Journal de l’automobile

    La bataille du CO2 a démarré au Parlement européen
    Publié le 7 juin 2022

    Par Catherine Leroy
    2 min de lecture
    Le paquet climat de la Commission européenne arrive dans sa phase de vote en séance plénière au Parlement européen. En jeu, l’interdiction de la vente des véhicules thermiques en 2035, qui fait l’objet d’une intense phase de lobbying, y compris de la part de Pascal Canfin, député européen, qui n’hésite pas à pointer l’attitude de BMW.
    Les couloirs du Parlement européen, à quelques heures du vote en séance plénière (prévu le 8 juin 2022), ressemblent à un véritable champ de bataille entre lobbyistes. Pascal Canfin, président de la commission de l’Environnement, n’a d’ailleurs pas hésité à parler de « Tsunami de lobbys » lors d’une conférence de presse le 1er juin 2022.

    https://journalauto.com/constructeurs/la-bataille-du-co2-a-demarre-au-parlement-europeen/

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    • 6422amri // 08.06.2022 à 15h58

      Le remplacement des véhicules a moteur par des véhicules électriques ne sauvera pas la planète.

      Le cycle de vie de ces gadgets, construction, utilisation, destruction est aussi polluant que les autres.

      Produire plus d’électricité avec plus de charbon, comme l’Allemagne, pour faire rouler plus de véhicules électriques montre l’absurdité de la démarche.

      Posséder un vélo électrique dont la majorité des autres composants sont à base de produits carbonés idem…(quand ce n’est pas le cadre au complet) sans parler des casques, des gants, etc.

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      • Grd-mère Michelle // 08.06.2022 à 19h57

        Mais tout le monde, ici, sait celà!

        D’où l’impérieuse nécessité de repenser la mobilité en général, et de stimuler l’industrie des véhicules « automobiles » à consacrer plutôt ses recherches à l’efficacité énergétique de tous les véhicules utilitaires et « de louage », dont les transports en commun en tous genres.
        Ainsi que d’arrêter de transporter n’importe quoi, n’importe qui, partout, tout le temps, dans une frénésie qui ne profite qu’au « libre échange commercial », pilier du capitalisme mondialisé.
        Se rappeler que le commerce est né du transport de marchandises rares et généralement inutiles, ou en tout cas dispensables(comme le café et le thé, joyaux des empires coloniaux).
        Comment se fait-il que l’Afrique a besoin des céréales ukrainiennes, alors qu’on y cultive à tour de bras des ananas?

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  • max // 08.06.2022 à 12h49

    Etant moi-même syndicaliste le texte en gras me fait plaisir mais me parait utopique dans la mesure où, selon le texte, il faut attendre la construction d’un mouvement de masse de la classe ouvrière de tous les pays pour lutter cotre le changement climatique même si au fond de moi je pense que ce serai l’idéale. Le problème est que la détérioration de nos espaces vies s’accélérant, on ne peut pas attendre.
    Cela dit je partage cette préoccupation en effet si les pauvres ne mènent pas ce combat pour une terre dépolluée les riches le feront et l’effort sera supporté par les pauvres.
    Mais en attendant ouvriers ou patrons, riches ou pauvres il faut mener le combat contre la pollution.

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    • Fernet Branca // 08.06.2022 à 15h27

      Matthew T. Huber n’est pas un syndicaliste des transports en commun ou de la santé.
      C’est un professeur d’université
      A Syracuse Université
      Maxwell Scholl if Citizenship & Public Affais.
      qui s’intéresse au climat et aux forces du capital.
      Ouvrage exemple
      Lifeblood
      Oil, Freedom , and the Forces of Capital

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  • politzer // 08.06.2022 à 14h24

    « il est absurde de penser que la classe capitaliste tolérera le « socialisme dans un seul secteur ».  »
    Faux évidemment sinon comment interpréter l instauration de la sécurité sociale française ? : » de chacun selon ses possibilités, à chacun selon ses besoins » !maxime et réalité communiste !!!

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    • adios // 09.06.2022 à 00h46

      Parce que vous pensez que la classe capitaliste tolère la Sécu ? Elle a du ronger son frein tant que les prolos avaient un dangereux exemple d’alternative à l’est; mais depuis quelque temps elle s’emploie efficacement à corriger cette anomalie.

        +3

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  • Jeremia // 08.06.2022 à 16h01

    De quoi? Une grève mondiale en septembre 2019? Aucun souvenir, non.
    Pourtant une grève de cette ampleur aurait dû laisser des traces. Mais peut-être n’était-ce pas une vraie grève…?

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  • Myrkur34 // 08.06.2022 à 17h18

    Tartarin-Tartuffe a encore frappé. Deux jours après le 1er tour et sa conversion verdâtre. Encore un bon foutage de gueule après le retour du glyphosate et tant d’autres..

    https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/mers-et-oceans/journee-mondiale-des-oceans-les-aires-marines-protegees-sont-menacees-par-un-decret-selon-l-association-bloom_164044

      +2

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  • Fabrice // 08.06.2022 à 23h25

    Dans ce texte en gros on va demander à ceux qui polluent moins individuellement que les plus riches de prendre à leur charge le plus gros des efforts.

    Ils sont déjà les perdant de la lutte des classes ils peuvent bien être aussi les perdants de la lutte pour le climats allez les pauvres ramez pour que l’élite elle survive et ne se prive de rien.

    Une sorte de remake à l’envers du ruissellement qui après que les pauvres se soient privés et aient montré l’exemple les riches de honte plieraient l’échine dans leur zones protégés des catastrophes environnementales 😂 bien joué les bisounours.

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  • JFG // 09.06.2022 à 13h12

    « L’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage. »
    Chico Mendes,
    Il est mort assassiné….

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  • Louis Lentz de Andrade // 09.06.2022 à 17h47

    Ce qui me fait rire avec le changement climatique, c’est qu’enfin les pays occidentaux vont payer pour leurs erreurs et leurs orgies passées. Vous avez voulu jouer aux pompiers pyromanes, aux vampires énergivores pendant que le reste du monde meurt ? Payez en les conséquences. Ils faut apprendre à mourir, ou à s’adapter à des nouvelles conditions climatiques. Tous les peuples de la planète ont dû s’adapter au Marché, au Libre échange, à la Mondialisation; je pense à tous ces enfants qui vont crever dans des mines pour fabriquer la nouvelle lubies des occidentaux : la voiture électriques.
    Et à force de lâcheté et de débilité, ceux sont nos enfants qui en pâtiront. Chapeau la génération boomer, avoir dilapider la richesse des anciens et leurs valeurs et leurs sangs. Les Hyènes ne donnent que des hyènes, et les hyènes, cela se mangent même entre eux.

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    • Bouddha Vert // 10.06.2022 à 00h27

      Votre lecture du contenu des rapports du GIEC ne semble pas tenir compte du fait que si les zones polaires encaisserons les plus fortes modifications du bilan radiatif des infra-rouges terrestres, celui que subirons les habitants des zones tropicales modifiera substantiellement les conditions de vie avec une « petite martingale »: avec l’augmentation des GES augmente la température et l’amplitude des évènements en intensité et ou en durée: pluies, sécheresse, douceur printanière, canicule, froid intense…
      Donc, nous serons tous impacté et les modifications en cours concernent la planète ce qui n’est pas drôle même pas pour les quelques milliardaires perchés seuls dans leur bunker, avec une garde prétorienne qui risque de s’ennuyer sec.
      Donc, si l’on n’est pas responsable du passé, on l’ait en ce qui concerne l’avenir!
      Vous traitez l’objet voiture avec une condescendance étonnante car sans hydrocarbures le pari industriel mondial (et pas des « pays occidentaux ») c’est le véhicule électrique même si tout le monde sait que l’électricité il faut la générer et suivant la source le remède peut être pire que le mal, il en est de même pour la vie des accumulateurs électro-chimique!
      Si l’industrie n’y arrive pas, la sobriété dans le discours politique fera son apparition.
      Pour finir, les dégâts évoqués ici sont pour le présent et pas pour d’hypothétiques générations futures, c’est comme le changement: c’est maintenant.

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      • Grd-mère Michelle // 10.06.2022 à 13h45

        En effet, les victimes des récentes inondations (en France et en Belgique, par ex) peuvent en témoigner (sauf si elles en sont mortes…).
        Mais, contrairement aux « autorités » et aux journalistes qui ne font que s’aligner sur leurs positions, il existe une effervescence certaine dans la société civile qui s’emploie à chercher/trouver des remèdes pour pallier aux drames annoncés, et pour élaborer des modes de vie « en societe », en rapport avec les circonstances.
        L’UE va prendre des dispositions pour bloquer le commerce de tous les produits issus du travail forcé…(comme si, dès à présent et depuis des siècles, 90% des gens qui travaillent ne le feraient pas parce qu’ils/elles y sont forcés… enfin… passons…)
        Ce soir à 18h, le journal « Pour écrire la liberté » organise, au Point-culture de l’Université Libre de Bruxelles, une conférence/débat qui proposera un point de vue sur « une autre économie ». Voir http://www.pour.press

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        • PAL // 10.06.2022 à 15h05

          Les catastrophes dites naturelles sont causées en grande partie par une mauvaise gestion humaine. Le désastre de Pepinster en Belgique est dû au non délestage en temps voulu du barrage sur la Vesdre, géré par l’Etat. Les autres barrages, gérés par Engie n’ont rien provoqué. En Australie, les grands incendies d’il y a deux ans, au-delà des fortes chaleurs, la gestion écologISTE des forêts d’eucalyptus, interdisant les pare-feux, larges allées déboisées, que les aborigènes maîtrisaient parfaitement, a fourni au incendie une étendue sans obstacles. Mais l’Homme sait, surtout l’homme blanc. On va décarboner et le climat va rentrer dans le rang, comme si il suivait des règles bien établies… Ce serait risible si ce n’était tragique…!

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