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Taïwan : pour Joe Biden, une stratégie de guerre sur deux fronts ?

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Avec ses commentaires sur Taïwan, Joe Biden évoque-t-il une stratégie de guerre sur deux fronts ?

Source : Responsible Statecraft, George Beebe
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président américain Joe Biden et le Premier ministre japonais Fumio Kishida (non présent sur la photo) assistent à une conférence de presse à l’Akasaka Guest House, le 23 mai 2022, à Tokyo, au Japon. Le président américain Joe Biden est au Japon pour une visite de 3 jours après un voyage en Corée du Sud. (Photo par Nicolas Datiche / POOL / SOPA Images/Sipa USA)No Use Germany.

Que ce soit intentionnel ou non, son insistance à dire que les États-Unis répondront militairement à toute attaque chinoise cache un changement dangereux.

La déclaration du président Biden à Tokyo lundi, selon laquelle les États-Unis répondraient militairement pour défendre Taïwan en cas d’invasion de la Chine, soulève d’importantes questions sur la nouvelle approche stratégique de Washington en matière de « concurrence entre grandes puissances » avec la Chine et la Russie.

Depuis l’ouverture de Nixon à la Chine au début des années 1970, un dicton fondamental de la stratégie américaine était que Washington devait avoir de meilleures relations avec Pékin et Moscou que celles qu’elles avaient entre elles. Cette approche minimisait la probabilité qu’ils coordonnent leurs activités en temps de paix contre les États-Unis, et réduisait également les risques que nous soyons confrontés à une guerre sur deux fronts contre deux formidables puissances nucléaires.

Cette approche fait désormais partie de l’histoire. Alors que la Chine s’est hissée au rang de rivale des États-Unis au cours de la dernière décennie et que Pékin et Moscou s’opposent de plus en plus directement à l’interventionnisme des États-Unis et à leur refus apparent de respecter leurs préoccupations fondamentales en matière de sécurité, Washington a mené des politiques qui ont, par inadvertance, encouragé un partenariat anti-américain entre la Russie et la Chine.

Contrairement à nos efforts du passé pour accentuer et exploiter les différences entre l’Union soviétique et la Chine communiste, les responsables américains ont de plus en plus dépeint nos relations avec la Russie et la Chine comme un match à mort idéologique opposant la démocratie à l’autoritarisme. Plutôt que de différencier nos rivaux, nous nous sommes concentrés sur l’unification du monde dans l’opposition aux deux, en laissant entendre que toute avancée avec l’un ou l’autre régime sera impossible en l’absence de changements politiques internes significatifs.

Dans le même temps, Washington a clairement indiqué qu’il ne respecterait pas les lignes rouges de sécurité établies de longue date par la Russie ou la Chine. « L’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN est la plus vive de toutes les lignes rouges pour l’élite russe (et pas seulement pour Poutine) », a écrit le directeur de la CIA Bill Burns en 2008, alors qu’il était ambassadeur des États-Unis en Russie. « Je n’ai encore trouvé personne qui considère l’Ukraine dans l’OTAN comme autre chose qu’un défi direct aux intérêts russes. »

Pourtant, le président George W. Bush a insisté quelques mois plus tard sur le fait que l’Ukraine rejoindrait un jour l’OTAN et, à la suite d’un sommet vidéo en décembre dernier au cours duquel Poutine a exigé des garanties sur l’adhésion de l’Ukraine à l’Alliance, Biden a clairement indiqué « Je n’accepte les lignes rouges de personne » et il a mis en garde contre une réponse occidentale résolue si la Russie envahissait l’Ukraine.

Cet avertissement n’ayant pas réussi à dissuader la Russie d’envahir le pays, Biden avertit maintenant explicitement que les États-Unis répondront militairement à toute tentative chinoise de reprendre Taïwan par la force, mettant fin à des années « d’ambiguïté stratégique » délibérée quant à notre réponse probable et soulevant des doutes quant à notre politique « d’une seule Chine », qui est à la base des relations américano-chinoises.

Plusieurs hypothèses semblent sous-tendre le changement stratégique de l’équipe Biden. La première est que les performances militaires médiocres de la Russie en Ukraine ouvrent la porte à une perspective stratégique américaine fondamentalement améliorée, dans laquelle la Russie est tellement neutralisée militairement et économiquement que Washington ne doit pas s’inquiéter de la perspective d’une coopération sino-russe. Dans des discussions officieuses, des responsables américains suggèrent que la Russie ne sera plus capable d’envahir ses voisins européens et sera privée des apports économiques nécessaires pour alimenter son industrie de la défense et ses secteurs de haute technologie, ce qui permettra aux États-Unis de concentrer leurs ressources sur le traitement de la Chine. Au fil du temps, selon ce point de vue, la Chine considérera les liens étroits avec une Russie faible et dépendante davantage comme un handicap que comme un atout.

Le deuxième point est la conviction que toute allusion au fait que les États-Unis respecteront les lignes rouges russes ou chinoises en matière de sécurité ne permettra pas d’éviter une crise, mais ne fera qu’encourager l’agression, rendant la guerre plus probable que moins probable. Le refus de Biden d’offrir un quelconque compromis sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN a sans aucun doute été influencé par la crainte qu’une entente américaine avec la Russie puisse aiguiser l’appétit d’invasion de la Chine à Taiwan.

Son avertissement apparent, lundi, d’une défense militaire de Taïwan par les États-Unis (que la Maison Blanche a minimisé par la suite) reflète les préoccupations selon lesquelles l’incertitude de Pékin quant à notre réponse est plus susceptible d’encourager que de dissuader une agression.

Chacune de ces hypothèses mérite un examen critique. Même si la Russie continue de trébucher sur le champ de bataille en Ukraine, ses limites militaires conventionnelles augmentent la probabilité qu’elle s’appuie sur – voire utilise – son arsenal nucléaire pour faire face aux États-Unis et à l’OTAN, et cette menace croissante s’inscrira dans le contexte d’un contrôle des armements quasiment inexistant avec de faibles perspectives de relance. En outre, le potentiel de crises découlant de la faiblesse et du ressentiment de la Russie – et de la tentation d’autres pays d’exploiter les problèmes de Moscou – pourrait devenir un problème important pour Washington, interférant dans sa capacité à recentrer son temps et son attention de l’Europe vers l’Asie.

Plus fondamentalement, les États-Unis semblent avoir oublié que les intentions agressives ne sont pas les seules façons dont les guerres commencent. Les conflits peuvent également naître du fonctionnement du dilemme de la sécurité, lorsque des mesures destinées à dissuader l’agression et à défendre la sécurité d’un État sont perçues comme menaçantes par un autre.

Il en résulte un cycle d’action et de réaction dans lequel chaque partie pense que ses propres actions sont défensives et non agressives. Nous sommes depuis longtemps dans une telle spirale d’escalade avec la Russie, et aucune fin n’est actuellement en vue en Ukraine. Dans notre intention de dissuader l’agression chinoise contre Taïwan, nous alimentons par inadvertance une deuxième spirale déjà en cours avec Pékin.

Source : Responsible Statecraft, George Beebe, 24-05-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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32 réactions et commentaires

  • Auguste Vannier // 07.06.2022 à 08h23

     » les performances militaires médiocres de la Russie en Ukraine  »
    L’article semble croire à cette affirmation qui n’est pourtant que le reflet de la propagande US.
    L’autointoxication par ses propres narratives de l’establishment Washingtonien devient hallucinant et fini même par être dangereux, au point d’encourager l’idée qu’une guerre contre la Chine et la Russie en même temps est tranquillement envisageable.Avec une telle perspective inutile de s’inquiéter du réchauffement climatique, nous risquons d’avoir bientôt un « hiver nucléaire » irréversible…

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    • RGT // 08.06.2022 à 09h47

      « les performances militaires médiocres de la Russie en Ukraine »…
      Médiocres ?

      Pas tant que ça car les russes n’ont déployé en Ukraine qu’une petite partie de leurs troupes (~15%) soit au maximum 150 000 hommes face à une armée ukrainienne de 700 000 hommes et que les russes avancent certes lentement mais sûrement malgré la propagande occidentale.
      Et ce sont surtout des appelés pas du tout aguerris et peu formés, les meilleures troupes restant en réserves si d’aventure (très peu probable) l’OTAN décidait d’avoir l’idée saugrenue d’ouvrir un second front ailleurs.

      Et chaque jour durant lequel l’armée russe avance comme un rouleau compresseur (sans s’en prendre aux civils qui sont favorables à cette avancée) l’état ukrainien se délite un peu plus et de plus en plus de militaires ukrainens (pas les « brigades de la mort ») annoncent qu’ils ne combattront pas et se rendront à l’armée russe pour être nourris, soignés et traités dignement, ce que ne fait pas « leur » gouvernement à la botte des oligarques.

      Et l’avancée de l’armée russe est aussi sans doute favorisée par les populations civiles locales (russophones ne l’oublions pas) qui les aident à neutraliser les « gardiens de la révolution » dont ils ne veulent surtout pas…

      Ce qui fait que lorsque les troupes « légitimes » ukrainiennes sont défaites les villes et les villages se « rendent sans combattre » en accueillant les « envahisseurs » comme des libérateurs et sont très contents d’avoir une véritable aide humanitaire, une administration non corrompue et aussi des roubles qui permettent réellement d’acheter de quoi se nourrir contrairement à la monnaie de singe de l’état ukrainien.

      Dernier point à prendre au conditionnel, mais qui est quand-même une « tradition » en Ukraine depuis la chutte de l’URSS : Il semblerait que toute l’aide occidentale (même militaire) soit « interceptée » par les oligarques pour compenser les « pertes » causées par l’invasion russe.
      L’aide alimentaire et civile serait ensuite revendue aux civils (les plus nantis, les pauvres qui ne peuvent pas payer crèvent) et l’aide militaire est ensuite redistribuée à leurs bataillons privés pour les maintenir en état ou elle est ensuite revendue à l’état car il n’y a pas de petit profit…

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  • UBU_53 // 07.06.2022 à 08h29

    Clair comme de l’eau de roche ….
    Ce pays; les USA, ne peut vivre que s’il organise des conflits armés ….. chez les autres
    Les exemples ne manquent pas Balkans, Irak, Syrie, Afghanistan, Yémen, sans oublier tous les pays d’Amérique latine Chili, Colombie, Venezuela …….
    Alors Ukraine et ensuite la Chine
    Enfin les manchots de terre Adélie car il ne restera pas beaucoup de pays à détruire sur la planète

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  • Thierry Balet // 07.06.2022 à 08h33

    A se demander si au fil du temps l’oncle Sam ne sait faire que la guerre. Quand l’argent ne sert qu’à construire des portes-avions pendant qu’au fin fond du Minnesota il n’y a même plus de crédit pour changer une ampoule dans une école (…)on ne peut qu’aller au désastre….

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  • Louis // 07.06.2022 à 08h57

    Les USA œuvrent pour une grande mondialisation avec pour chef… le patron des USA.. Il me semble nécessaire que la France quitte le commandement intégré de l’OTAN. Regardons la Suisse ce petit pays mais cette grande civilisation..

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  • Lev // 07.06.2022 à 09h58

    Qu’attendre de ce flot de textes issus de la presse néolibérale américaine ?
    Savoir ce que veulent les néoconservateurs et décoder leur communication ? Guère plus

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  • CactusZen // 07.06.2022 à 11h10

    Je pense que la déclaration de Biden est le paiement à Taiwan pour les sanctions contre la Russie dans le secteur hautement stratégique des semi-conducteurs. D’autant que les 2 ont été annoncés approximativement en même temps.
    Il faut dire que ces sanctions sont un jeu particulièrement dangereux pour le gouvernement Taiwanais, ils ont intérêt à bien couvrir leurs arrières.
    Personnellement j’aurais exigé plus de garanties qu’une déclaration fébrile d’un président au pouvoir décroissant. J’espère pour eux qu’ils en ont reçu d’autres avec plus de valeur que la promesse de l’OTAN de ne pas s’élargir vers l’Est.

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  • Alain // 07.06.2022 à 11h41

    Je serais curieux de la réaction des Etats-Unis en cas de séparatisme du Texas qui recevrait un soutien et une promesse de défense militaire de la part du Mexique.

    Quand on voit qu’ils menacent déjà les îles Salomon qui n’ont visiblement pas le même droit que l’Ukraine de choisir ses alliances

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  • ceroxon // 07.06.2022 à 14h36

    Objectivement, les Russes ont déjà du laisser tomber Kharkiv et Kiev et bloquent depuis un mois après avoir pris 20% du territoire Ukrainien seulement. De toute façon ils ne seront pas permis de gagner. La situation s’enlisera mais si vraiment les Russes parvenaient à faire des progrès significatifs alors ultimement les pays européens/usa enverraient des troupes. Ils retarderont cette échéance au maximum en espérant que la Russie s’essoufflera avant. En attendant, la stratégie Américaine/Européenne de faire durer la guerre pour épuiser la Russie au dépends des Ukrainiens marche de mieux en mieux chaque jour.

    Je ne serai pas surpris si dans quelques temps quand la Russie sera au bord d’accepter des conditions raisonnables, « subitement » L’otan et tous les autres estimeront que « la russie est all »e trop loin et au nom de la paix dans le monde blablablabla….. NOUS ALLONS DEPOUTINISER LA RUSSIE!!!!! ». Résultat la russie se retrouve comme l’Allemagne partitionné en deux. LA russie « occidentale » à l’ouest de l’oural, et la russie « Orientale » à l’est. La chien et l’inde prennent les ressources dont elles ont besoin en russie orientale et les européens font pareil en Russie occidentale.

    Les risques d’une guerre nucléaire? ON S’EN FICHE!!!! Ce temps là est terminé. Les divers dictateurs dans le monde doivent comprendre que l’arme nucléaire est dissuasive jusqu’à un certain point. La corée du nord ou l’iran ne sont pas en train de se renforcer et de se emttre à l’abri avec leurs programmes nucléaires, ils sont en train de se dessiner une cible sur le front.

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    • 6422amri // 07.06.2022 à 15h57

      Vous êtes bien le seul a être un peu réaliste sur l’opération spéciale russe sur ce site. Des troupes de l’OTAN sur le sol ukrainien ? NON.

      Nous assistons à une course entre les fournisseurs de l’Ukraine en armes de plus en plus meurtrières, de plus en plus précises, sans limite de quantité, de moyens financiers et une armée russe qui piétine, qui n’a pas changé de doctrine depuis des années, qui manque de décentralisation, d’initiatives locales, etc.

      Zelinski a déclaré que l’Ukraine perdait 100 soldats par jours, 500 blessés, les pertes russes sont comparables. Les états-majors occidentaux, très bien renseignés, évaluent les pertes russes a 15.000 tués ce qui doit faire 45.000 blessés (le ratio de 1 à 3 est la norme pour les conflits de haute intensité).

      Conditions raisonnables ? L’Ukraine qui sait qu’elle peut maintenant gagner ne semble pas prête à la moindre concession. Je suis un peu septique mais Zelensky affirme pouvoir mettre sur le terrain une armée de 1 million d’hommes, équippés, entraînés dès le mois de Juillet.

      La chute de la maison Russie ? Pas plus. Poutine est tombé dans un piège, tout simplement.

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      • RGT // 08.06.2022 à 11h02

        Les USA et l’OTAN défendront l’Ukraine jusqu’au dernier ukrainien.
        Et n’enverront surtout pas le moindre bidasse se faire massacrer sur le terrain car il seraient immédiatement considérés (à juste titre) comme cobelligérants ce qui entraînerait des représailles, puis la mobilisation de tous les pays de l’OTAN qui n’ont pas vraiment envie (malgré les discours officiels) de se retrouver en première ligne en cas de conflit…

        Pour l’instant c’est bien la corruptocratie et les oligarques qui sont en PLS, c’est à dire les « valeurs profondes » de cet état décomposé qui avait trouvé sa seule voie de survie dans une association avec les occidentaux qui échangeraient des $$$$ pour les oligarques contre la possibilité pour les USA d’installer des bases à la frontière russe…

        Le peuple ukrainien n’a, comme dans tous les « états modernes et démocratiques », pas son mot à dire et doit aveuglément suivre les injonctions de ses « dirigeants bienveillants » (pour eux-mêmes) et se faire massacrer sans protester.

        Le problème de l’Ukraine, c’est que les parties est et sud (Novorossia) ont été arrachées à la Russie par les bolchéviks afin de créer un état artificiel qui permettrait de diminuer l’influence de la Russie dans l’URSS…
        Et que les populations de ces anciennes parties russes souhaitent simplement vivre comme elles le faisaient depuis des siècles et parler leur langue natale.

        Finalement, et sur le FOND, la Russie ne fait en Ukraine que ce qu’a fait l’OTAN en Serbie…

        Tout en créant une zone de sécurité à ses frontières.

        Les occidentaux feraient mieux de fermer leurs gueules.

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        • ceroxon // 08.06.2022 à 23h49

          Pas d’accord. Les USA et l’europe n’enverront pas d’homme à priori aussi longtemps que cela peut être évité. Cependant si le choix ultime c’est soit l’entrée en guerre de l’otan, soit la victoire de la russie, alors ils choisiront l’entrée en guerre de l’otan. Ils ont beaucoup trop à gagner et beaucoup trop à perdre. Ils savent aussi que plus jamais la russie ne refera cette erreur. ce n’est pas leur meilleur chance d’en finir, c’est la SEULE. En l’état actuel des choses, vu comment la russie est mal embringuée, ca ne devrait pas être nécessaire. La guerre par procuration en utilisant les ukrainiens comme soldat devrait largement suffire.
          De plus, quand les occidentaux sont les « méchants », ok ils sont les « méchants » (irak, vietnam, palestine etc…). Mais dans cette historie, pour la première fois depuis longtemps, c’est eux les « gentils ». Raison de plus pour laquelle ils ne laisseront pas filer l’occasion. c’est une opportunité inespérée de redevenir « les gendarmes du monde ».

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      • Larousse // 08.06.2022 à 11h39

        Un commentaire réaliste. Oui, défaite historique de la Russie à venir, et pour éviter réapparition d’un Poutine autre… dislocation de la Russie en 3-4 morceaux, enfin accès aux investissements occidentaux à 100% favorables à l’Occident dans des territoires démocratiques…Bientôt l’UE pourra crier victoire avec une Russie débarrassée de l’actuel tyran et utile à nos besoins démocratiques….

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      • Anne L. // 13.06.2022 à 12h25

        Vous êtes toujours très-bien-renseigné et donnez de Grandes Leçons. Merci à vous.

        Mais les faits sont têtus.
        https://www.investigaction.net/fr/une-victoire-totale-en-ukraine-le-new-york-times-change-son-fusil-depaule/

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  • Subotai // 07.06.2022 à 20h40

    «  »Dans des discussions officieuses, des responsables américains suggèrent que la Russie ne sera plus capable d’envahir ses voisins européens » »
    ———-
    Il faudra m’expliquer comment une Fédération de 85 entités politiques, avec 35 langues d’État, comptant 146 millions ha pour une superficie d’un peu plus de 17 millions de km serait en mesure de conquérir un ensemble comme l’UE de 447 millions ha et surtout : pourquoi faire?
    Déjà qu’ils n’arrivent pas à développer leur propre territoire pour cause d’insuffisance démographique.
    Par contre dépecer la Fédération de Russie pour en piller les ressources est un objectif officiel des USA et de l’OTAN.

      +15

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    • RGT // 08.06.2022 à 11h30

      Depuis toujours, la principale préoccupation de la Russie a été de protéger ses frontières contre les envahisseurs.
      Que ces envahisseurs viennent de l’est ou de l’ouest.

      Les russes veulent juste qu’on leur foute la paix et qu’on les laisse vivre comme ils l’entendent.

      Ce qui n’est pas le cas des occidentaux qui depuis le XIIè siècle veulent entre autres les « convertir à la Véritable Foi Chrétienne » et désormais au « mode de vie libre du sacro-saint modèle occidental »..

      Regardez ce qui s’est passé au Vietnam et dans d’autres colonies de par le monde…

      Avec les russes, c’est exactement la même chose. Ils sont accueillants vis à vis des étrangers qui viennent en paix mais son prêts à se battre si on veut les soumettre.

      Par contre, malgré toute la « mythologie » officielle la France (surtout ses dirigeants) n’est pas du tout prête à se battre pour défendre son mode de vie et ses idées.
      Il suffit de regarder ce qui s’est passé pendant l’occupation nazie : La collaboration a été la motivation de L’IMMENSE MAJORITÉ de la population ET des « élites », avec bien sûr un retournement de veste opportun quand la situation a changé.
      Regardez le film « Les chinois à Paris » de Jean Yanne.
      Il a été descendu en flèche car il montrait les compromissions à TOUS les niveaux de la population mais surtout des « élites ».

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      • Dominique65 // 08.06.2022 à 16h54

        La collaboration aurait été le fait de l’immense majorité en France ? Tu as beau le gueuler (majuscules), ça n’est que refaire l’Histoire.

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  • La main du Kremlin // 08.06.2022 à 07h43

    Je ne comprend pas ce conflit , Taiwan c ‘est la Corse qui fait sécession avec l ‘appui des Américains

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    • Myrkur34 // 08.06.2022 à 08h43

      C’est la dissonance entre les désirs des peuples et le ressentiment historique…La Chine vu l’histoire de Hong-Kong et la manière dont s’est faite la concession pour 99 ans à l’Empire britannique désirait forcément, ardemment remettre la main dessus, mais entre temps les hong-kongais jeunes ou moins jeunes ont vu les différences au cours des décennies entre les deux systèmes et que voulez vous, la liberté même capitaliste a ses attraits indéniables que n’a pas le système chinois qui lui aussi est corrompu à sa manière.
      Donc pour un jeune hong-kongais ou un jeune taïwanais, franchement je ne vois pas en quoi le système chinois puisse être attrayant. L’amour de l’ancienne patrie millénaire ou la réparation historique ? Rien à battre pour la grande majorité des gens, priorité à la liberté de pouvoir l’ouvrir même de manière illusoire vu les forces en présence dans un système capitaliste et des élections libres même s’il y a tellement de manière de les « diriger » ou de faire voter dans le « bon sens » le 1/3 des électeurs inscrits pour obtenir tous les pouvoirs pour le cas particulier de la France.
      Coté Corse, c’est bizarre, la majorité silencieuse a voté à 56 et 57% (donc en gros 35/40% des électeurs inscrits) dans les 2 départements pour Marine Le Pen pour la présidentielle 2022, donc contre l’autonomie lâchée en 15 jours par nos peintres du dimanche (pour éteindre le feu coûte que coûte avant l’élection). En 2017 , les 2 départements corses avaient voté pour Macron. Une autre dissonance entre des manifestants et des élections.

        +0

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  • Auguste Vannier // 08.06.2022 à 09h28

    « Vous êtes bien le seul (@ceroxon) a être un peu réaliste sur l’opération spéciale russe sur ce site. »
    Ainsi,@6422amri,vous devez vous sentir un peu moins seul …
    Sans vouloir être aussi ironique que @Larousse:
    est-ce bien réaliste de prendre la propagande de guerre d’un seul camp pour argent comptant?
    Une lecture salutaire pour tout citoyen qui cherche à se faire une opinion malgré la censure directe et indirecte qui sévit:
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Principes_%C3%A9l%C3%A9mentaires_de_propagande_de_guerre

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  • yannos // 09.06.2022 à 07h46

    il serait intéressant que les discussions sur ce sujet évitent des expressions comme « pro poutine », qui, à mon sens, ont le même rôle dans l’espace médiatique que « complotiste » ou « conspirationniste ».
    A ce sujet, je renvois à la magnifique couverture du « point » de cette semaine qui pousse dans cette même direction avec toute la finesse, rigueur et objectivité dont cet hebdo est capable.
    Là, c’est spectaculaire.

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  • Hiro Masamune // 09.06.2022 à 10h05

    Je comprends pas trop l’entêtement des ricains sur le sujet. Les mecs ont tordu le bras à TSMC pour qu’ils construisent des fabs aux states , idem avec Broadcom et AMCC , Intel construit encore ses fabs sur place … dans quelques années ils vont diminuer les besoins en silicium avec le quantique (et surtout les watts que ça bouffe …).
    Bref , ils ont pas « besoin » de Taïwann à part pour le prix.
    C’est encore un égotrip d’une wanabee thalassocratie qui veut absolument pouvoir bloquer la route Tsuchima, Formose, Malacca, La Sonde ? Genre les gibees au XIXeme ? C’est un message pour les Chinois, genre toi suivre nous sur sanctions sinon moi bouffer cucul toi ? Si c’est le cas, les chinois ont répondu, c’est dans le global times d’hier …

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    • Grd-mère Michelle // 10.06.2022 à 16h27

      Je ne comprends pas trop votre commentaire bourré de termes inconnus du « grand public » qui a, plus que jamais, besoin de s’informer correctement pour discerner à quelle sauce on veut le manger… et pour réussir à réagir…
      À quoi sert de parler, d’écrire, si ce n’est pas dans le sens d’une communication la plus large possible?

      Exemple de l’importance des mots dans la marche du monde: l’Ukraine, qui fut nommée pendant longtemps « le grenier à blé de la Russie » est désormais désignée comme  » le grenier à blé du monde ». Normal: depuis son indépendance, y poussent en abondance, dans ses plaines fertiles et tempérées, toutes sortes de céréales OGM (dont l’UE à interdit la culture grâce à l’opiniâtreté des activistes pour la santé de la terre et de ses habitant-e-s), cultivées avec efforts par les agriculteurs (et à l’aide des poisons chimiques qui détruisent les sols et la biodiversité), et rachetées à bas prix par ceux-là même qui leur ont vendu les semences(voir les pratiques de Monsanto/Bayer).

      Le monstrueux jeu de Monopoly/Stratego engagé entre les « grandes puissances » supportées par (ou supportant) les acteurs du « Grand Marché » doit cesser, et celà n’arrivera que si les divers « peuples » se rebellent contre les « autorités » qui pensent et parlent à leur place, et réussissent à cerner et exprimer leurs RÉELS désirs.

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