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3.août.20233.8.2023 // Les Crises

Le triomphe de la droite autoritaire en Grèce correspond aux souhaits de l’UE

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Le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis est fait du même bois que le hongrois Viktor Orbán, attaquant la liberté de la presse et brutalisant les réfugiés. Les principaux acteurs de l’UE ont soutenu Mitsotakis à bout de bras et sa position politique dominante a été forgée à Berlin et à Bruxelles.

Source : Jacobin, Daniel Finn
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis s’adresse aux médias lors d’une conférence de presse à Bruxelles, en Belgique, le 24 mars 2023. (Nicolas Economou / NurPhoto par Getty Images)

Les deuxièmes élections législatives en Grèce dimanche dernier ont confirmé le résultat désastreux des premières. Un conservateur visé par des scandales, qui a fait l’étalage de son mépris pour les droits démocratiques, Kyriakos Mitsotakis, s’est assuré un deuxième mandat au pouvoir avec 40% des voix. Un bloc substantiel d’extrême droite, divisé en trois parties, va aussi entrer au Parlement, tandis que la gauche grecque a subi une défaite écrasante.

Mitsotakis doit sa position actuelle aux acteurs dirigeants de l’Union Européenne, de membres de la Comission européenne aux politiciens nationaux comme Angela Merkel et Jeroen Dijsselbloem. Ils ont organisé une démonstration sans précédent de force économique en 2015 pour soumettre les citoyens grecs et éradiquer l’insurection populaire contre le vandalisme économique. Une fois avoir dégagé le chemin du pouvoir pour Mitsotakis dans un contexte de profonde démoralisation, ses partenaires européens ont toléré et permis ses détestables abus de pouvoir.

Pour la gauche internationale, qui regardait la Grèce avec espoir depuis une décennie, c’est un dénouement déprimant. La seule réponse rationelle est de renforcer notre opposition aux forces qui l’ont causé, et travailler plus dur pour développer des stratégies qui pourront les vaincre la prochaine fois.

Docteurs charlatans

Rappelons-nous quelques faits bien établis qui ont été balayés du récit conventionnel. Les programmes d’austérité imposés à la Grèce par l’auto-proclamée « Troika » — UE, Banque centrale européenne, Fond monétaire international — ont été une catastrophe, transformant la récession en la pire dépression qu’aucune économie capitaliste développée n’a jamais eu à subir depuis les années 1940, avec une explosion du chômage et l’effondrement des services sociaux.

La Grèce suit maintenant le plan de la Troika depuis plus bien plus d’une décennie, jusque dans les plus petits détails. Le PIB par habitant est de moins des deux tiers de son niveau de 2009. Le revenu moyen annuel d’un travailleur grec en 2009 était de 21 600 €, aujourd’hui il est de 16 200 €.

Les acteurs dirigeants de l’UE se sont appuyé sur une compréhension de la crise de la zone euro qui était puérile, intéressée, et économiquement illisible.

Les acteurs dirigeants de l’UE — en particulier, le gouvernement allemand d’Angela Merkel et de Wolfgang Schaüble — se sont appuyé sur une compréhension de la crise de la zone euro qui était puérile, intéressée et économiquement illisible. Il est inutile d’aborder leur point de vue comme s’il s’agissait du produit d’une délibération sérieuse. Quand des critiques intelligents et bien informés leur ont parlé du désastre en cours en Grèce, ces notables eurpoéens ont répondu à la puissance de l’argument par l’argument de la puissance, offrant une version un petit peu plus rafinée du discours prononcé par le personnage de Ray Liotta dans Les Affranchis :

Mauvaises affaires ? Va te faire foutre, paye.

Un incendie ? Va te faire foutre, paye.

L’endroit a été frappé par la foudre ? Va te faire foutre, paye.

Ils ont droit à notre respect au même titre qu’un charlatan pratiquant une opération chirurgicale à l’aide d’un marteau après avoir consommé une bouteille de tequila.

Bien que le parti néo-nazi de l’Aube dorée ait progressé dans le sillage de la crise, la principale force de résistance à l’austérité était un parti progressiste et démocratique qui s’opposait au racisme et au chauvinisme national. Face au défi de Syriza, les gardiens de l’orthodoxie à Berlin, à Bruxelles et dans d’autres capitales européennes ont fait semblant de discerner l’ombre d’Adolf Hitler et de Joseph Staline sur l’Acropole.

Adam Tooze a saisi la fourberie délirante du l’élite allemande au pouvoir et sa cour intellectuelle dans un profil de l’historien favori de Schaüble, Heinrich August Winkler :

Syriza a compté sur les valeurs supposées de l’Occident — respect de la souveraineté, pluralisme et démocratie — pour lui assurer une écoute équitable. Pour comprendre les sentiments de la classe politique de Berlin à propos de leur victoire, les politiciens de Syriza auraient bien fait de lire l’article de Winkler dans Die Zeit, dans lequel il a annoncé que, dans le contexte de lutte historique pour les valeurs occidentales, le nouveau gouvernement grec était un symptôme de crise, une expression de la manipulation de Poutine tout comme la résurgence du Front national en France. Syriza, a-t-il écrit, est un mouvement populiste irresponsable qui reflète l’influence néfaste de l’autoritarisme russe anti-occidental sur tout le continent.

Des adultes dans la pièce [Evocation du film de Costa-Gavras sur ce sujet, Adults in the Room sorti en 2019, NdT]

Après la victoire électorale de Syriza, les fonctionnaires de l’UE se sont vantés de la nature punitive de leur demande de coupes budgétaires encore plus profondes qu’aucun autre gouvernement grec n’a jamais eu à imposer auparavant. Les politiciens et experts qui ont dépeint Syriza comme des rêveurs irréalistes ou des démagogues autoritaires ont catégoriquement refusé d’admettre les conséquenses de l’austérité imposée par la Troika sur la société grecque. En ce sens, les négociateurs grecs étaient les seuls adultes dans la salle, essayant de faire entendre raison à un groupe de fantaisistes écervelés.

Après la victoire électorale de Syriza, les fonctionnaires de l’UE se sont vantés de la nature punitive de leur demande de coupes budgétaires encore plus profondes qu’aucun autre gouvernement grec n’a jamais eu à imposer auparavant.

Dans un autre sens, cependant, la tête de Syriza était réellement non-pragmatique et irréaliste dans son approche — non pas parce qu’Aléxis Tsípras et son équipe ont essayé de raisonner Merkel, Schaüble et consorts, mais parce qu’ils n’étaient pas préparés en cas d’échec de leurs efforts de persuasion rationnelle. Après avoir été au bord du gouffre à l’été 2015, Tsípras a renversé un slogan célèbre et décidé qu’il était préférable de vivre à genoux que de mourir debout. Il a passé les quatre années suivantes à exécuter les diktats de la Troika.

Certains de ses sympatisants ont rationnalisé la capitulation de 2015 comme un mouvement tactique qui permetterait à Syriza de vivre et de se battre plus tard. Au contraire, le parti a connu un lent et persistant déclin au cours des huit dernières années, et pourrait bien être entré en phase terminale.

Le destin organisationnel de Syriza est moins important que l’impact de ses choix stratégiques sur la conscience populaire en Grèce. La seconde phase du gouvernement de Tsípras a fait passer le message qu’il était inutile de chercher une alternative à l’austérité : le seul résultat serait de l’instabilité suivie par encore plus d’austérité qu’auparavant. Le résultat des élections de cette année découle du désespoir qui a suivi.

Le bouclier européen.

Cependant, la responsabilité principale de ce résultat incombe aux acteurs politiques dominants de l’UE. Mitsotakis est leur homme à Athènes : son ascension aurait été inconcevable sans l’apport massif de pouvoir coercitif depuis l’extérieur de la Grèce.

L’administration de Mitsotakis appartient à la même trempe que les gouvernements de droite en Pologne et en Hongrie qui ont cherché à vider de leur substance les démocraties libérales tout en préservant leurs attributs formels. Sous Mitsotakis, la Grèce a reçu le plus mauvais classement pour la liberté de la presse dans l’UE. Le leader conservateur a gouverné en mettant ses opposants politiques sur écoute et en harcèlement juridique des organisations non gouvernementales.

Kyriakos Mitsotakis n’a pas subi la moindre réprimande de la part de la Comission européeenne ou des grands Etats membres de l’UE pour ses abus de pouvoir.

Pourtant, contrairement au Hongrois Viktor Orbán ou au Polonais Mateusz Morawiecki, Mitsotakis n’a pas eu à subir la moindre réprimande de la part de la Commission européenne ou des grands États membres de l’UE. Ces derniers approuvent clairement les méthodes violentes et anarchiques utilisées par Mitsotakis contre les réfugiés qui tentent d’entrer en Grèce, l’agence de contrôle des frontières de l’UE, Frontex, se faisant la complice de cette criminalité.

Un épisode en particulier a dramatisé le partenariat détestable entre Mitsotakis et l’UE. En septembre 2021, la police des frontière grecque a arrêté un traducteur qui travaillait en réalité pour Frontex après l’avoir pris pour un réfugié. Le New York Times a relaté son expérience par la suite :

Il a déclaré que lui et beaucoup de migrants avec qui il était détenu étaient battus et déshabillés, que la police avait saisi leur téléphone, leur argent et leurs papiers. Ses tentatives pour dire à la police qui il était ont été accueillies par des rires et des coups. Il a ajouté qu’il a été emmené dans un bâtiment éloigné où il a été retenu avec au moins 100 autres personnes, incluant des femmes et des enfants. Ils ont ensuite été embarqués dans des canots pneumatiques et poussés à travers la rivière Evros vers le territoire turc.

Matina Stevis-Gridneff du Times a suggeré que l’affaire ferait date :

Pendant des années, les officiels grecs ont ignoré les plaintes des groupes agissant pour les droits de l’Homme selon lesquelles les gardes-frontière du pays auraient brutalisé des migrants et les auraient repoussé de force en Turquie. Ils ont niés ces allégations les considérant comme des fake news ou de la propagande turque. Maintenant une seul cas pourrait forcer à faire la lumière.

En fait, il n’y a eu aucune conséquence pour les autorités grecques, alors que ses partenaires européens ont laissé passer l’affaire. Après tout, la présidente de la Comission européenne Ursula von der Leyen a félicité les forces aux frontières de la Grèce les qualifiant de « bouclier européen. »

Imaginons pendant un moment qu’un employé de l’UE chargé de superviser le programme d’austérité de la Troika soit arrêté, torturé et déporté pendant que Syriza était au pouvoir. Il y aurait eu des canonnières stationnant de manière menaçante autour des côtes grecques dans les deux jours, prêts à infliger une leçon salutaire aux turbulents grecs. Mais Mitsotakis n’a aucune raison de craindre de quelconques représailles, et Frontex a continué a soutenir sa politique.

Il y a eu un effort concerté durant les dernières années pour effacer la mémoire de la performance de l’UE pendant la grande récession. Cela aurait été une chose s’il y avait quelques preuves de remords de la part des individus ou des institutions responsables. Mais il y a toutes les raison de croire qu’ils recommenceront — s’ils avaient le choix entre avoir affaire à Tsípras en juin 2015 ou Mitsotakis en juin 2023, ils n’hésiteraient pas un seul instant. Voilà qui devrait donner matière à réflexion lorsque l’on disctue du potentiel de réforme démocratique de l’UE.

Contributeur

Daniel Finn est éditeur associé à Jacobin. Il est l’auteur de One Man’s Terrorist: A Political History of the IRA. (Un individu terroriste : Une histoire politique de l’IRA)

Source : Jacobin, Daniel Finn, 30-06-2023

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

florian lebaroudeur // 03.08.2023 à 07h44

« La seconde phase du gouvernement de Tsípras a fait passer le message qu’il était inutile de chercher une alternative à l’austérité : le seul résultat serait de l’instabilité suivie par encore plus d’austérité qu’auparavant. Le résultat des élections de cette année découle du désespoir qui a suivi. »

ça résume toute la séquence politique des 15 dernières années en Europe.

10 réactions et commentaires

  • florian lebaroudeur // 03.08.2023 à 07h44

    « La seconde phase du gouvernement de Tsípras a fait passer le message qu’il était inutile de chercher une alternative à l’austérité : le seul résultat serait de l’instabilité suivie par encore plus d’austérité qu’auparavant. Le résultat des élections de cette année découle du désespoir qui a suivi. »

    ça résume toute la séquence politique des 15 dernières années en Europe.

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  • Gédéon // 03.08.2023 à 08h38

    L’expression « bouclier Européen » est intéressante.
    Un bouclier contre quoi ? contre qui ? Pourquoi soutenir un fasciste comme gardien d’une frontière ?
    Serait ce que notre bourgeoisie européenne chierait tellement dans sa culotte démocratique, qu’elle aurait besoin d’un fasciste pour la « protéger » des « hordes » de réfugiés (qui ont le front, non seulement de ne point être blancs, mais pis encore d’être Musulmans ?)
    Réfugiés, qu’ils ont eux même crées, on est pas à une connerie prés.
    Ce qui en dit long sur l’état d’esprit de nos dirigeants européen démocratiquement non élus : Font n’importe quoi, et mits devant les conséquences de leurs actes, ils délèguent le sale boulot à des pervers…

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  • john // 03.08.2023 à 19h40

    L’Europe des 27 ne tolère pas une politique de gauche en matière économique et sociale.
    Si la gauche perd les élections c’est aussi parce que leurs représentants ont trahi leurs électeurs une fois au pouvoir.
    Alors certains votent très à droite, par dépit ?
    Et finalement, un pays doit voter comme le suggère la commission européenne. C’est ça les valeurs démocratiques de l’occident, des droits de l’homme, etc…

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    • Dominique65 // 04.08.2023 à 14h50

      On ne peut pas en même temps vouloir rester dans l’UE et ne pas trahir le peuple. Les Grecs l’avaient compris lors du référendum mais pas Tsipras, apparemment.
      Au fait, quel a été le taux de participation aux dernières élections ? Ce n’est pas dit.

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  • Maud // 03.08.2023 à 20h45

    Comment pourrait-il en être autrement quand tous les partis ont trahi la défense des intérêts de leurs concitoyens quelque soit la couleur politique de leur bannière. Le taux d’abstention est un indicateur important de l’état d’esprit de la population, info rarement donnée pour une bonne analyse de la situation. Ceux qui restent pour aller voter, par désespoir inconscient, se raccrochent à l’importe quelque branche. Eux aussi seront déçus. Pour l’instant aucune lueur d’espoir réelle à l’horizon proche des élections. Baissez les bras pour autant sûrement pas.
    Les petits ruisseaux feront les grandes rivières mais il va falloir être très très patients. Une génération au moins sera sacrifiée.

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  • Myrkur34 // 04.08.2023 à 07h42

    Avis plus général sur la situation grecque et européenne de Yanis Varoufakis.

    https://lvsl.fr/yanis-varoufakis-sans-sortie-de-lotan-leurope-restera-un-continent-vassal/

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    • Benoit // 05.08.2023 à 10h58

      Le narratif Varoufakis est un peu fort de Feta : « Dans tout cela, la question de la monnaie est secondaire. Cependant, si la menace du Grexit est l’arme principale par laquelle l’oligarchie transnationale s’assure que toutes les pratiques prédatrices susmentionnées se poursuivront, alors les progressistes grecs doivent apprendre l’art d’imaginer la Grèce sans l’euro. » Constat un peu tardif et Varoufakis a surtout accepté dès le début le paiement de la dette dont tout découle (il a par contre l’immense mérite d’avoir fait la démonstration éclatante de la nature réelle de l’UE, instrument d’une révolution conservatrice à laquelle les élites nationales sont converties, dès lors que ce soit Macron, Tsipras ou Meloni qui tiennent le fouet, ça ne change pas grand chose pour peu que le fouet soit tenu et la droite extrême est comme prédestinée à prendre le relais)… Eric Toussaint avait remis les pendules à l’heure : https://www.les-crises.fr/les-propositions-de-varoufakis-qui-menaient-a-lechec-par-eric-toussaint-13/ La capitulation de Syriza a été mortelle pour la gauche européenne, qui est quand même responsable d’être passée pudiquement à « une autre séquence », substituant de nouveaux « narratifs » assez farfelus sensés mobiliser les foules au travail critique de la décennie précédente comme si ce passé récent n’était pas tragiquement « présent dans le présent vivant »…

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      • Grd-mère Michelle // 06.08.2023 à 15h07

        La gauche européenne, groupes politiques et société civile(syndicats et autres mouvements sociaux) est surtout responsable de n’avoir jamais tenté de réaliser « l’Europe sociale », de ne pas avoir mobilisé les divers peuples à se solidariser pour s’emparer démocratiquement du pouvoir (à voter en ce sens) et gagner ainsi la possibilité de remettre en débat la question des institutions européennes afin d’en établir des règles équitables.
        Ses divisions, internes comme internationales, s’inscrivent dans une compétition nauséabonde nostalgique du nationalisme des anciens empires déchus, propice au succès du capitalisme triomphant, de la mégalomanie du « Grand Marché » forcené, vorace et complètement indifférent à nos petits soucis de « fin du mois »…et de « fin du monde »!

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  • Castor // 04.08.2023 à 14h10

    « En ce sens, les négociateurs grecs étaient les seuls adultes dans la salle, essayant de faire entendre raison à un groupe de fantaisistes écervelés. »
    Fantaisistes ? je dirais plutôt fanatiques.

    Et puis il n’est pas pertinent d’associer Mitsotakis à Orban ou à Morawiecki alors que l’UE ne peut pas les supporter.
    Et l’auteur de passer avec pudeur sur la trahison de Tsípras. Trahison et non capitulation.

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  • Serge Bellemain // 05.08.2023 à 08h36

    Information : le KKE, parti communiste grec a légèrement progressé au cours de ces élections, 8%, sur un programme de sortie de l’UE et de l’OTAN…bien sûr pour l’auteur de l’article il n’existe pas, et ne fait pas partie de la gauche!

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