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11.avril.201611.4.2016 // Les Crises

Philippe Ignace Semmelweis, la vérité prématurée…

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Un hommage à tous ceux qui cherchent la vérité…

Source : La Recherche, Thierry Kubler, avril 2003

Vienne, 1846. Entre 20 % et 30 % des femmes meurent de fièvre puerpérale à l’hôpital, après leur accouchement. Un médecin hongrois refuse cette « fatalité » et ses recherches l’amènent à édicter les principes de l’asepsie. Une découverte qui le met au ban de la Faculté : Semmelweis a le tort d’avoir raison avant que Pasteur mette en lumière le rôle des microbes. Son raisonnement est scientifiquement imparable, pourtant personne ne peut entendre. Ne veut entendre ?

C’est l’histoire de la lettre volée, que conte Edgar Alan Poe, où Dupin le détective, armé de logique, ridiculise la police scientifique, encombrée d’appareils à sonder les murs et de microscopes. Déguisé en habitude, camouflé de bana-lité – objet de toutes les convoitises –, le pli est là, dans le bureau du suspect. Tout est toujours là, à portée de regard. Il suffit de bien voir. C’est l’histoire de ces évidences, tellement évidentes après coup. Si causes et effets voisinent, encore faut-il un regard pour les relier. Le vôtre, Philippe Ignace Semmelweis, était un regard à se faire arracher les yeux. Non content de chambouler les représentations en place, il foudroyait de mépris les mandarins qui refusaient ses lumières. Bien sûr, après votre mort, vous êtes devenu un exemple, mais pour rendre un juste hommage au drame de votre vie, il convient de le lire comme une pièce éternellement actuelle.

Le 27 février 1846, fraîchement diplômé d’obstétrique, vous êtes nommé assistant du professeur Klin, à Vienne. Par rotation de vingt-quatre heures, deux pavillons accueillent les femmes au terme de leur grossesse. Le professeur Bartch dirige le second, mais mauvaise pioche ? c’est de celui du professeur Klin que se dégage une horrible réputation, comme vous le notez dès votre entrée en fonctions : « Une femme est prise brusquement vers cinq heures de l’après-midi de douleurs dans la rue… Elle n’a pas de domicile, se hâte vers l’hôpital et comprend qu’elle arrive trop tard…, la voici suppliante, implorant qu’on la laisse entrer chez Bartch au nom de sa vie qu’elle demande pour ses autres enfants… On lui refuse cette faveur [1]. » Pas une Viennoise ne l’ignore : plutôt accoucher dans la rue que chez Klin ! Installée en long séjour à l’hôpital, la fièvre puerpérale entraîne immanquablement la mort.

Une vieille lune que cette « fièvre des accouchées », et qui fait la nique à toutes les commissions d’étude. En 1774, Louis XVI réunissait déjà à Paris le collège des médecins pour enrayer l’épidémie qui frappe l’Hôtel- Dieu. On supposa le lait empoisonné, et toutes les nourrices furent éloignées de Paris. Si la mesure n’enraya pas l’épidémie, elle ne l’aggrava point. Londres, Paris, Milan : régulièrement, des conclaves d’experts tentent de comprendre la fièvre puerpérale, et nous aurions mauvais esprit de railler avec condescendance leurs vains efforts. Au moins s’inscrivent-ils en faux contre l’ordre admis – implacable et supérieur – qui affecte principalement les femmes sans logis, les « filles mères » enfantant à l’hôpital. Dans la bonne société, on accouche à domicile… À Vienne, en cette année 1846, la mortalité post-natale frappe 31 % des femmes chez Klin et 16 % chez Bartch. « On meurt plus chez Klin que chez Bartch » : les faits sont indéniables, mais vous osez les dire à voix haute, Semmelweis ; vous proclamez vouloir les comprendre et, pis, les modifier. Plus que la fatalité, le coupable serait donc l’ignorance des hommes. Klin ne va pas être content, vous allez l’humilier… Et cela tombe mal, c’est votre supérieur hiérarchique, et c’est un fat.

On incriminait les phases de la Lune ou la vétusté des locaux, mais la Lune est la même pour Bartch ou Klin, et les bâtisses ont le même âge. Et puis la diète, la chaleur, le froid… Quand même, chez Bartch, ce sont des sages-femmes qui procèdent aux touchers des futures mères, alors que, chez Klin, cette tâche est dévolue aux étudiants en médecine. Une supposition attribuait les causes de la fièvre à une inflammation ; une rumeur incrimine les étudiants : moins doux que les sages-femmes, leurs examens provoqueraient des irritations à leurs patientes. Hypothèse, expérimentation : faisons donc passer les étudiants chez Bartch et accueillons les sages-femmes chez Klin. Observation : les taux élevés de mortalité suivent les étudiants. Conclusion de Semmelweis : les étudiants sont responsables de la fièvre puerpérale. Interprétation de Klin : ce sont les étudiants étrangers. Chassons-les ! Jeune Hongrois écrasé par la prétention autrichienne, vous vous fâchez tout rouge, Semmelweis ; vos jours chez Klin sont maintenant comptés ; à la prochaine incartade, ce sera la révocation. Et la fièvre puerpérale reprend sa ronde macabre, la clochette de l’aumônier distribuant l’extrême-onction retentit de plus belle. Aigrelette et pourtant sinistre. Déclenche-t-elle le fléau en angoissant les autres parturientes ? On l’affirme, on prie le prêtre d’officier sans clochette.

Obsédé par la fièvre, vous passez désormais jour et nuit à l’hôpital, multipliez les observations et tentez de tisser la vérité entre tant de faits. Les femmes qui accouchent dans la rue avant d’être transportées à l’hôpital semblent épargnées par l’« épidémie ». Étrange… Votre formation première est la chirurgie et, lors de vos études, vous notiez déjà : « Tout ce qui se fait ici me paraît bien inutile, les décès se succèdent avec simplicité. On continue à opérer, cependant, sans chercher à savoir vraiment pourquoi tel malade succombe plutôt qu’un autre dans des cas identiques. » Neuf interventions chirurgicales sur dix se soldent alors par la mort sur la table d’opération ou, moins enviable et tout aussi fatal, par le long calvaire des infections. « Pus bien lié », « pus de bonne nature », elles ravagent les blessés, et les chirurgiens en discutent doctement pour masquer leur ignorance. Nous sommes sous le règne de la génération spontanée et l’on ne connaît rien aux infections. Rageur, obstiné, vous vous attachez aux pas des étudiants, et vous remontent des souvenirs de cours d’anatomie pathologique. Dissections, autopsies, coupes de tissus cadavériques, vous vous souvenez des coupures mortelles que s’infligèrent certains de vos camarades avec des instruments maculés. Là encore, la mort, et pas d’explications. Bizarre… Alors, l’intuition pure ; venue d’on ne sait où, l’idée qui s’impose : demander aux étudiants qui examinent les femmes de se laver les mains. Que ressent-on à ce moment, Semmelweis ? Une fébrilité sans pareille, un trépignement intérieur où bouillonne l’envie d’éprouver sa prémonition ? Ce ne sera pas pour cette fois : Klin refuse tout net cette mesure que, dans la science de l’époque, rien ne motive. Indignation, altercation, révocation le lendemain, 20 octobre 1846. Écorché, vous filez deux mois à Venise apaiser vos nerfs aux jardins de pierre.

C’est de retour à Vienne que vous apprenez que Kolletchka, l’un de vos amis professeur d’anatomie, est mort des suites d’une coupure survenue lors d’une dissection : « Quand je connus tous les détails de la maladie qui l’avait tué, la notion d’identité de ce mal avec l’infection puerpérale […] s’imposa si brusquement à mon esprit, avec une clarté si éblouissante, que je cessai de chercher ailleurs depuis lors […]. Phlébite… Lymphangite… Péritonite… Pleurésie… Péricardite… Méningite… tout y était ! Voilà ce que je cherchais depuis toujours dans l’ombre, et rien que cela. » Ce sont des exsudats cadavériques qui ont causé la mort de Kolletchka, et « ce sont les doigts des étudiants, souillés au cours de récentes dissections, qui vont porter les fatales particules dans les organes génitaux des femmes enceintes, et surtout au niveau du col utérin ». L’histologie n’offre pas encore les moyens de repérer les « fatales particules » au microscope ; seule l’odeur permet de les distinguer : « Désodoriser les mains, tout le problème est là. » Les étudiants devront se laver les mains avec une solution de chlorure de chaux avant tout examen auprès d’une femme enceinte. Skoda, un médecin très influent auprès de la cour impériale, intercède pour que l’expérience soit tentée dans le pavillon de Bartch. La mortalité par fièvre puerpérale chute à 0,23 %…

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L’histoire pourrait s’arrêter là et intervenir le happy end, mais l’Histoire bafouille parfois, et, question bégaiement, vous avez été servi, Semmelweis ! Les étudiants et le personnel de l’hôpital, auxquels ont été imposées les ablutions à la chaux, protestent contre ces « lavages malsains ». Le professeur Klin intrigue furieusement pour discréditer son rival. Autant à Amsterdam qu’à Edimbourg et Londres, les éminents professeurs informés de cette nouvelle méthode la rejettent, avec dédain ou politesse. Pis, les rares qui l’expérimentent, comme Scanzoni à Prague, contestent ses résultats. À Vienne, seuls cinq médecins renommés, dont Skoda, soutiennent cette procédure révolutionnaire. Le scandale enfle, gagne toute la ville. Tous les jours dans votre hôpital, Semmelweis, malades et infirmiers vous insultent. Une bagarre éclate à l’Académie des sciences, où l’on débat. De votre méthode ou de votre cas ? Quoi qu’il en soit, c’en est trop : seconde révocation le 20 mars 1849 et interdiction de résider à Vienne. Aujourd’hui, les esprits vertueux s’indignent de cet acharnement qui vous frappa. Comme si, de nos jours, les passions idéologiques ne biaisaient plus les recherches. Comme avant – ni pire ni meilleur –, bêtise et méchanceté nouent leur sale alliance. Et, comme toujours, la vérité doit s’affubler chez les communicants pour se présenter dans le monde. C’est toujours la même histoire, Semmelweis. Terminons la vôtre, le sort s’acharne…

Vous vous réfugiez dans votre Budapest natale, juste après la révolution de décembre 1848 confirmant ainsi un talent certain à vous fourrer dans toutes les situations explosives !. Un temps chassés, les Autrichiens reviennent bien vite et corsètent encore plus le pays, poussant les années à venir dans les griffes de la misère. « Enfin, j’ai retrouvé notre meilleur ami vivant […]. Une grande mélancolie est marquée sur ses traits et, je le crains, pour toujours […]. Il ne m’a rien dit de sa gêne matérielle, trop évidente, hélas ! […] De ses travaux de Vienne, il continue à se taire », écrit l’un de vos anciens collègues à Skoda, votre protecteur viennois. Ce dernier use alors de son entregent pour vous recommander à un poste de premier assistant à la maternité de Pest. Vous n’allez même pas rendre au professeur de ce service la visite de courtoisie qui s’imposerait. Un autre Viennois, dont la mère fut épargnée par la fièvre puerpérale, aurait probablement qualifié votre état de dépressif ; plus aucun désir ne vous anime…

C’est alors qu’un jeune étudiant venu de Kiel vous raconte cette lugubre histoire : « J’étais l’élève du professeur Michaelis, le célèbre accoucheur de Kiel […]. Il s’est suicidé récemment dans des circonstances très particulières. Ayant récemment assisté une de ses cousines lors de son accouchement, celle-ci succombait peu de jours plus tard par infection puerpérale […]. Il ne devait pas tarder à se convaincre qu’il en était entièrement responsable, car dans les jours précédents il avait précisément soigné un certain nombre de femmes atteintes de fièvre puerpérale sans prendre ensuite aucune des précautions que vous aviez indiquées et qu’il connaissait depuis longtemps. » Ce messager de la mort vous procure un électrochoc salutaire et vous sollicitez un poste à l’hôpital de Budapest. Accordé, mais sous condition : pas question de reproduire les scandales de Vienne. Birley, le patron du service, brave homme un tantinet pleutre, a d’ailleurs son idée sur tout ce qui s’est passé : Klin ne purgeait pas méthodiquement ses patientes… Semmelweis, vous allez faire bonne mine et, pendant plus de quatre ans, rédiger en secret un livre essentiel : L’Étiologie de la fièvre puerpérale. Durant tout ce temps, vous désinfectez-vous les mains en catimini avant d’examiner vos patientes ? Vous essayez encore de correspondre avec de grands accoucheurs de l’étranger, qui ne prennent pas la peine de vous répondre. Quand Birley meurt, vous lui succédez.

« Lettre ouverte à tous les professeurs d’obstétrique », cette prise de fonctions s’effectue avec quelque éclat. Extraits : « Je voudrais bien que ma découverte se trouvât à être d’ordre physique, car on peut expliquer la lumière comme on veut, cela ne l’empêche pas d’éclairer, elle ne dépend en rien des physiciens. Ma découverte, hélas ! dépend des accoucheurs ! C’est tout dire… Assassins ! Je les appelle tous ceux qui s’élèvent contre les règles que j’ai prescrites pour éviter la fièvre puerpérale […]. Ce n’est pas les maisons d’accouchement qu’il faut fermer […], mais ce sont les accoucheurs qu’il convient d’en faire sortir, car ce sont eux qui se comportent comme de véritables épidémies. » Vous n’y allez pas avec le dos de la plume ! L’histoire va recommencer. Encore et encore plus violemment. La polémique explose à nouveau. Les cabales se nouent. L’un de vos étudiants file en France défendre votre cause auprès de l’Académie des sciences. La patrie de la Révolution saura bien reconnaître la vérité. Verdict de Dubois, le spécialiste parisien de l’obstétrique, sur la « théorie de Semmelweis » : « Peut-être contenait-elle quelques bons principes, mais son application minutieuse présentait de telles difficultés qu’il eût fallu, à Paris par exemple, mettre en quarantaine le personnel des hôpitaux pendant une grande partie de l’année, et cela d’ailleurs pour un résultat tout à fait problématique. » Maintenant, il ne vous reste plus que sept années à vivre, Philippe Ignace Semmelweis. Professeur « en disponibilité », vous ressassez l’imbécillité du monde, vous vous enfoncez en vous-même. En juillet 1865, vous déclamez le serment des sages-femmes à l’université de Budapest, votre équilibre nerveux vacille. Vous mourez le 16 août de cette année dans un asile d’aliénés.

Une dizaine d’années plus tard, les découvertes de Pasteur transforment votre vie en destin. Vous allez, post mortem, endosser la tunique du martyr suicidé par les systèmes établis. Louis- Ferdinand Destouches dit Céline, un autre teigneux, brillant et révolté, ne s’y trompera pas et vous consacrera sa thèse de médecine avant de bifurquer vers la littérature et, enfin, vibrionner dans le délire. L’université de Budapest porte votre nom ; des « Cours européens Semmelweis » enseignent la « stratégie glo-bale en hygiène hospitalière » et la stérilisation hospitalière. Bien sûr, tout cela… Semmelweis, aujourd’hui encore, combien d’évidences ne seront évidentes qu’après-demain ? Vous avez voulu améliorer la vie par les pratiques auxquelles vous amenait la logique, avant que la théorie ne vienne conforter vos expériences. Actuellement, ce sont les théories qui tendent à gouverner, et il faudrait que la pratique, la vie, se plie à leurs prédictions. Et, même si le niveau de nos techniques s’est diantrement élevé, je ne sais pas si nous avons vraiment changé. Mais bon, il se trouvera toujours un obstiné pour regarder autrement et refuser de rentrer dans le rang. C’est pour cela que j’aime bien votre histoire, Semmelweis, c’est tout de même celle de l’espoir. T. K.

Par Thierry Kubler
Source : La Recherche, Thierry Kubler, avril 2003

Pour en savoir plus : La fiche de Philippe Semmerlweis sir Wikipédia, où vous apprendrez qu’en juillet 1865, Semmelweis fut victime de ce qui semblait être une dépression nerveuse, bien que quelques historiens modernes croient que les symptômes qu’il présentait montrent qu’il était atteint d’un début de maladie d’Alzheimer ou de démence sénile. Il fut alors interné dans un asile psychiatrique, où il mourut, deux semaines plus tard seulement. En effet, il devint violent au point de se faire battre par le personnel de l’asile ; si bien qu’il mourut de ses blessures quinze jours plus tard des suites de mauvais traitements… – ces sévices causèrent une septicémie avec de nombreux foyers infectieux, superficiels et profonds (gangrène au niveau du majeur de la main droite, pneumothorax et foyer infectieux du rein gauche).

26 - Semmelweis

Philippe Ignace Semmelweis

Philippe Ignace Semmelweis

Le premier qui dit, se trouve toujours sacrifié
D’abord on le tue, puis on s’habitue
On lui coupe la langue, on le dit fou à lier
Après sans problème, parle le deuxième
R
Le premier qui dit la vérité
Il doit être exécuté
Le premier qui dit la vérité
Il doit être exécuté

(Paroles)

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Commentaire recommandé

Pierre // 11.04.2016 à 00h54

Très beau texte que vous nous présentez là, qui met bien en exergue les démons que sont la certitude, les à-prioris, le « bon sens », l’orgueil de présumer tout savoir. Nul n’est trop jeune pour enseigner, nul n’est trop vieux pour apprendre. Aujourd’hui, les plus grands esprits scientifiques sont ceux qui n’émettent pas de certitudes, mais parlent de théorie et de la probabilité de leur validité suivant la qualité de leurs prédictions sur le résultat d’expériences censées les valider. Et même dans ce cas, ces mêmes esprits ne parlent pas de vérité, mais de validité de leurs théories dans un contexte donné. Ceux qui prétendent détenir la vérité sont les technocrates, qui par leur orgueil et la sclérose de leur esprit, sont des dangers pour autrui et pour eux-mêmes. Restons vigilants, c’est là un risque que nous courrons tous.
Merci de nous le rappeler encore une fois.

48 réactions et commentaires

  • Pierre // 11.04.2016 à 00h54

    Très beau texte que vous nous présentez là, qui met bien en exergue les démons que sont la certitude, les à-prioris, le « bon sens », l’orgueil de présumer tout savoir. Nul n’est trop jeune pour enseigner, nul n’est trop vieux pour apprendre. Aujourd’hui, les plus grands esprits scientifiques sont ceux qui n’émettent pas de certitudes, mais parlent de théorie et de la probabilité de leur validité suivant la qualité de leurs prédictions sur le résultat d’expériences censées les valider. Et même dans ce cas, ces mêmes esprits ne parlent pas de vérité, mais de validité de leurs théories dans un contexte donné. Ceux qui prétendent détenir la vérité sont les technocrates, qui par leur orgueil et la sclérose de leur esprit, sont des dangers pour autrui et pour eux-mêmes. Restons vigilants, c’est là un risque que nous courrons tous.
    Merci de nous le rappeler encore une fois.

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    • bozi lamouche // 11.04.2016 à 12h45

      “Le problème avec ce monde est que les personnes intelligentes sont pleines de doutes tandis que les personnes stupides sont pleines de confiance.”

      ― Charles Bukowski

        +20

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    • jpcd // 12.04.2016 à 00h31

      Il ne faut pas croire que le monde scientifique actuel, tout bardé de revues à comité de lecture, de comité d’évaluation et autres dispositifs garantissant la « bonne science » soit meilleur qu’autrefois. Les ravages du « publish or perish » combinés à la toute-puissance des forces de l’argent entraîne bien des dérives. Voir à ce sujet l’article de référence publié par The Economist il y a quelques temps: http://www.economist.com/news/leaders/21588069-scientific-research-has-changed-world-now-it-needs-change-itself-how-science-goes-wrong

        +3

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  • Emmanuel // 11.04.2016 à 01h19

    Pour faire suite à la chanson de Guy Béart, pensez à l’expérience du psychologue Salomon Asch sur le conformisme : répéter des erreurs grosses comme des maisons simplement pour être comme les autres gens. Affligeant… ça donnerait presque envie de transhumanisme (non, quand même pas).

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  • Theo Van Creyers // 11.04.2016 à 02h52

    Tout se paye dans la vie; le bien comme le mal…Le Bien c’est beaucoup plus cher…LFC

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  • Jacques // 11.04.2016 à 07h35

    Merci pour la reproduction de ce texte édifiant de Thierry Kubler. Je ne connaissais pas autant de détails sur l’affaire Semmelweis. Ceci dit, à quelle attitude sommes-nous formés (nous tous) face à ce qui dérange ?

    En 1971, lors d’un entretien avec Michel Foucault (diffusé à la télévision hollandaise), Noam Chomsky a déclaré :  » Je n’ai jamais vu un enfant refuser de construire quelque chose avec des cubes, ou d’apprendre quelque chose de nouveau, ou de s’attaquer à la tâche suivante. Les adultes sont différents uniquement parce qu’ils ont passé du temps à l’école et dans d’autres institutions répressives qui ont chassé cette volonté. »

    Dans le texte de sa contribution au « Cahier Chomsky » (éditions de L’Herne, 2007) l’enseignant universitaire Larry Portis a écrit :  » La nature autoritaire du système français d’éducation nationale joue un rôle primordial dans la formation des « attitudes ». […] Le rapport de soumission à l’autorité est inhérent à la leçon et s’avère être l’essentiel de l’enseignement. »

    Dans la contribution de Larry Portis, voir le passage « L’ Etat dans la tête » – page 316.

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  • J // 11.04.2016 à 07h45

    Cette triste histoire me rappelle la situation actuelle sur le cancer. On a repéré des facteurs physico-chimiques qui le favorisent, mais ils sont loin (heureusement) d’être automatiques. On a trouvé des traitements, mais ils sont aussi loin (malheureusement) d’être automatiques. Il y a donc place pour des co-facteurs, éventuellement psychiques, mais la cancérologie institutionnelle ne veut pas en entendre parler.

      +15

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  • J // 11.04.2016 à 09h29

    Et au fait, un cas contemporain que je trouve du même ordre, Anne Dambricourt, avec une avancée qui intéressait la médecine dentaire, en coopération avec ses spécialistes, mais qui a été accusée de lèse-darwinisme : http://bouquinsblog.blog4ever.com/la-legende-maudite-du-vingtieme-siecle-anne-dambricourt
    Elle a été accusée de prôner l’Intelligent Design alors qu’elle n’y pensait pas du tout mais, sa façon à elle de craquer, elle s’y est mise fanatiquement…

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    • luc // 12.04.2016 à 11h58

      alors ça on pourrait en parler… un type me disait un jour, contre l’idée d’un « intelligent design », que le design du corps humain n’est pas intelligent parce que on respire et on mange avec le mème tube ce qui fait qu’il y a un risque de s’étouffer…

      autant dire que le design n’est pas intelligent parce que la vie n’est pas facile…

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  • Contribuable // 11.04.2016 à 09h31

    Bien entendu que Philippe Ignace Semmelweis avait tort puisqu’il se heurtait à l’excellence de la science représentée par le Professeur Klin. Grâce à toutes les réformes de la recherche de ces dernières années visant à ne promouvoir que l’excellence, on essaie d’éviter désormais l’émergence de nouveaux Philippe Ignace Semmelweis, ce qui, avouons-le, est une avancée majeure pour l’évolution des connaissances.

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  • Eric83 // 11.04.2016 à 09h39

    Merci pour ce billet qui illustre « le tort d’avoir raison trop tôt »; tort qui est en fait celui de déranger l’ordre établi et donc de déranger ceux qui en sont les auteurs et/ou les gardiens.

    De nos jours, dans la situation d’effondrement mondial en cours, nombre de « Semmelweis » s’élèvent pour dénoncer les politiques suicidaires et mortifères menées par les « Klin » de l’Empire dit du « Bien », US et UE en tête.

    Souhaitons que la mort des 99% ne soit pas nécessaire pour reconnaître sur nos tombes que les « Semmelweis » étaient lucides.

    Avant qu’il ne soit trop tard, voici quelques conseils de lectures pour nos gouvernants :

     » Se libérer du connu », « Apprendre est l’essence de la Vie »…etc… de Jiddu Krishnamurti

      +10

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  • AlainCo (@alain_co) // 11.04.2016 à 10h31

    Il ne faut pas oublier ses prédécesseurs dont Alexander Gordon
    http://www.antimicrobe.org/h04c.files/history/Lancet%20ID-Alexander%20Gordon%20puerperal%20sepsis%20and%20modern%20theories%20of%20infection%20control%20Semmelweis%20in%20perspective.pdf

    Le problème de la reconnissance de cette évidence, que les femme incultes avaient bien identifiées, c’est la théorie.
    Il y avait un modèle enseignée en faculté, qui explaiquait tout bien. et on éliminait les explications alternatives.

    Pasteur a gagné non pas parce qu’il était meilleur (ses preuves étaien plus faible que celles de Semmelweis) mais parce qu’il a montré une nouvelle théotrie, avec des preuves compréhensible par un enfant de 5ans.

    sinon sur comment on en vient a ignorer la réalité, voici une théorie du groupthink
    http://www.princeton.edu/~rbenabou/papers/Groupthink%20IOM%202012_07_02%20BW.pdf

    Thomas Kuhn a aussi écrit sur ce sujet
    http://mip-ms.cnam.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1295877018064

    contrairement aux mythe, ce ne sont pas les preuves qui convainquent, mais les théories.
    stupide mais c’est comme ca.

      +5

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  • christian gedeon // 11.04.2016 à 11h18

    Mutatis mutandis,on peut transposer ce texte à tant de choses,n’est ce pas? Et Guy Béart et cette chanson sont mes compagnons depuis ma prime jeunesse,lui qui a été un grand ami du Liban…ceci étant dit,je réitère mon leit motiv…et les peuples là dedans? et leur responsabilité? Ils sont responsables ET coupables aussi de ce qui se passe,aussi. Ils ont eu des alternatives de vote qu’ils n’ont pas utilisées. Et ce ne sont pas les happenings style Syriza ou Podemos,stade ultime de la décérébration qui vont y changer quelque chose. Une chemise ouverte sur torse velu et un queue de cheval ne font pas une alternative « démocratique ». Surtout quand on voit que la Catalogne est à deux doigts d’etre livrée aux mafias internationales,avec l’appui en creux de Podemos… Le neuneuisme généralisé qui a présidé aux « votes populaires  » depuis quarante ans est hallucinant… Donc dire la vérité c’est bien… mais dire la vérité à tout le monde,c’est mieux.

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    • pas de pseudo 78 // 12.04.2016 à 00h24

      D’accord, mais c’est quoi LA vérité ?
      (Merci d’avance pour la réponse)

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      • christian gedeon // 12.04.2016 à 13h26

        Pas de problème,mon ami…nous avons mis des siècles à constituer une nation. Avec du sang,des larmes et de beaucoup de sueur. Nous avons mis des siècles à constituer une base de cette nation,qui puisse,en dépit des différences,constituer un socle commun. Et la vérité est que nous avons tout jeté aux orties en moins de quarante ans.Complètement hallucinés par les « loisirs « et les « libertés »…trouvant que le moindre tam tam était bien plus « in  » que la bourrée auvergnate… que la famille était à détruire,que l’état était forcément oppresseur et en même temps vache à lait. Qu’il fallait consommer,le moins cher possible,quitte à détruire nos emplois productifs et nos industries.La vraie vérité est somme toute assez simple. Une Nation,c’est un projet commun et de préférence grand. Et pas seulement du pain et des jeux… pour moi,c’est le retour en avant à la conception gaullienne de la France. L’essentiel des leviers stratégiques détenus par l’état,une industrie nationale forte,une participation réelle comme l’avait voulue le Général… çà dit tout. Aujourd’hui,l’état est nu,complètement nu. Quelle tristesse.

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    • clauzip12 // 21.04.2016 à 23h02

      Je n’ai manifestement pas tout compris.
      Je ne vois pas d’objectivité dans ce billet mou.
      Toute manifestation au point de vue ou idéologique non structuré,l’absence de cravate et cheveux longs…seraient la manifestation première d’échecs transformés par votre vision en happening,autrement dit fin en soi.
      Vous paraissez être le pourfendeur de toute réaction aux systèmes en place dans la diversité
      L’homme providentiel serait la seule alternative?,lui seul permettrait d’évacuer le neunisme dans les conditions récurrentes à ce système?
      Les espagnols et grecs connaissent les retombées de cette perspective.
      Le DID,discours Interprétatif Diffus(A.Tourraine)parait être la référence dans votre mode de penser,c’est à dire de pas penser ,le discours ambiant à longueur de d’informations par une presse avec maitre en dispensent.
      Pour ce qui me concerne,j’e m’efforce d’interpréter les boutons qui parfois surgissent sur la peau d’un organisme.Bien qu’à priori identiques ils ne répondent pas toujours à un effet interprétatif unique.
      Le foie ,l’estomac,un organe est désigné dans cette manifestation.
      Cela renvoie donc à une vision globale de l’organisme exprimant son dysfonctionnement.
      Il ne vous reste qu’à vous enquérir de ce qui app provoque cette irruption et proposer un traitement par…les urnes!

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  • MGSuisse // 11.04.2016 à 11h23

    Un livre paru en 1950 aux Presses de la Cité (sans nom d’auteur, 429 pages) sous le titre « Tu enfanteras dans la souffrance » relate toute l’histoire.
    Merci d’avoir rappelé cet épisode d’histoire de la médecine aux jeunes générations.

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  • almuixe // 11.04.2016 à 13h23

    Changer ses mentalités, ses comportements, cela suppose des efforts. Et cela semble encore plus difficile quand on a une position de pouvoir, perdre la face probablement.
    L’histoire de la médecine est tragiquement encombrée de ces manques de discernement, tout comme l’histoire de la science. En géologie, il y a eu Wegener qui a été ridiculisé pendant 50 ans, en effet car il n’avait pas de théorie. Les scientifiques sont comme des enfants, il leur faut une histoire.
    Récemment, en médecine, on peut citer le découvreur d’helicobacter pylori, la bactérie responsable de l’ulcère, qui s’est volontairement infecté la bactérie pour qu’on l’écoute enfin. Et actuellement, regardez comment le régime seignalet ou paléolithique est ridiculisé, comment la souffrance des malades chroniques de lyme est niée, comment on balaye d’un revers de main ceux qui s’inquiète des risques de la vaccination, comment les travaux de Schwartz sur le cancer sont ignorés …
    A titre personnel, j’ai l’impression que la médecine s’aveugle plus facilement.
    Il faut dire que leur mode de formation est plutôt autoritaire. Un jeune médecin apprend en imitant son chef et en se conformant aux pratiques du service. Dans la recherche, on est peut-être plus enclin à se laisser surprendre.
    Peut-être que s’accrocher à ses certitudes est aussi un moyen d’éviter de se faire emporter par ses angoisse dans un métier si marqué par la mort.

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  • SanKuKai // 11.04.2016 à 13h38

    Pour une version contemporaine de cette histoire d’assassins, remplacez dans le texte:
    – « Obstétrique » par « Economie »,
    – « Mains sales » par « Néo-libéralisme »,
    – « Philippe Ignace Semmelweis » par « Jacques Sapir ».
    Après la guerre, s’ils ne sont pas irradiés, mes petits enfants iront à l’université J. Sapir.

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  • Alabama // 11.04.2016 à 16h21

    C’est un peu l’histoire de Jiordano Bruno et son sort et Copernic!

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    • J // 11.04.2016 à 16h55

      Plutôt Galilée. Copernic n’a pas eu d’ennui, a juste été ignoré, et Bruno rejetait en bloc le Christianisme, ce qui ne justifiait pas de le bruler mais entre dans une autre catégorie.

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  • gelebart // 11.04.2016 à 16h57

    « Il n’y a pas de force intrinsèque de l’idée vraie ». Spinoza
    « On ne fait pas entrer le ciel dans la terre avec un marteau ». LF Céline (dans sa thèse de médecine, qui est évoquée dans l’article).

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  • Michel Ickx // 11.04.2016 à 17h38

    C’est également le sort de Lobaczewski qui a découvert l’organisme pathologique de nos sociétés, c’est-à-dire l’infiltration inévitable des sociopathes dans les hiérarchies politiques. Comme « les mains sales » de Semmelweis, ces agents pathogènes infectent les sociétés et contaminent une grande partie de la population. Il leur est alors possible de nous convaincre pour déclencher leurs guerres, génocides, ou crises graves.
    Mais le système continue à ignorer le profile et le danger de ces « virus » pourtant déjà connus et documentés par de nombreux psychologues sous le terme plus bénin de narcissiques pervers.

    Aussi longtemps qu’on récitera en coeur des phrases éternelles comme:
    « Le pouvoir corromps, le pouvoir absolu corromps absolument, « l’homme n’a pas de solution », « Homo homini lupus » etc., on passera à coté du diagnostique et du remède proposés par l’auteur de la Ponérologie politique.
    Nous sommes 95% de la société et pouvons écarter ces 5% de grands malades de toute forme de pouvoir car ce ne sont pas des criminels, mais des infirmes privés du sens de l’empathie.

    http://www.decitre.fr

    http://www.legrandsoir.info/lorsque-les-psychopathes-prennent-le-controle-de-la-societe.html

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    • theuric // 11.04.2016 à 20h52

      Je connaissais déjà le problème posé par la psychopathie lorsque celle-ci arrive en haut de l’échelle hiérarchique.
      Il est parfois des cas où le psychopathe décide de nommer, comme second, des gens faibles de caractère plutôt que d’autres psychopathes qui, eux, auraient pu renversé celui se trouvant tout en haut de cette échelle.
      J’émets l’idée que c’est ce qui s’était passé à la fin de vie de Staline en U.R.S.S., c’est pourquoi, ensuite, des personnalités comme Khrouchtchev purent prendre le pouvoir puis, plus tard, que sa disparition put s’accomplir sans trop de dégâts.
      Si j’ai bien compris, la concurrence libre et non faussé est d’essence psychopathique, et nous pouvons relever que se cache en son sein un bonne couche de paranoïa.
      C’est sur l’une de ces faiblesse là qu’il nous faut nous appuyer avec celle, sûrement, de leur incapacité maladive de leur compréhension du monde et de leur incompétence.
      Ce n’était pas Louis XVI, un brave gars intelligent se laissant souvent manipuler, qui posait problème, mais bien une large part de l’aristocratie, non?

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      • Pierre // 12.04.2016 à 20h03

        Mais vous avez tout à fait raison ! C’est pour cela que plus une structure est de forme pyramidale, moins elle est efficiente. Permettez moi seulement de remplacer le mot psychopathe par sociopathe, qui me paraît plus adapté. Cdlt

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  • Alabama // 11.04.2016 à 18h07

     » peut être pour cela que le pouvoir economique globalitaire cherche à détruire les humains qui pensent » Je ne pense pas qu’il cherche à détruire ceux qui pensent, car il l’utilise: ex. Les Brevets dans la plupart des cas sont le vol des idées ou de savoir faire de quelqu’un d’autre que celui qui l’ai mis à son nom et en tire le profit… Je proposerais plutôt remplacer  » economique » par  » politique » – ce sera, à mon avis plus adéquat.  » Le Pouvoir Politique cherche à détruire les humains qui pensent, voir qui remettent en question »

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    • Francois // 12.04.2016 à 12h27

      Le pouvoir, c’est le pouvoir, pas spécialement économique ou politique, mais essentiellement mensonger, odieux et violent. rares sont les moments de l’Histoire ou il s’abstient de ses dérives mafieuses et totalitaires. Et alors ce n’est que pour y retourner ensuite plus profondément encore. Il n’y a rien à remplacer, mais tout à quitter.

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  • theuric // 11.04.2016 à 18h29

    Le conformisme est rassurant, déjà parce qu’il permet de débattre des mêmes choses que ces semblables, d’être reconnu comme étant un être humain parmi eux, ensuite parce que remettre en question ce qui a structuré le cerveau génère une sorte de douleur sous forme d’angoisse et cette angoisse ne peut que mener à la violence.
    Je nomme adanthropisme notre irrépressible besoin d’être reconnu comme faisant parti de l’espèce humaine, c’est ce qui pousse le petit enfant à vouloir savoir lire, écrire, compter, même si ce sentiment peut se réduire à une toute petite partie de l’humanité, l’adanthropisme étant de la même nature que l’empreinte de Lorenz, mais l’homme n’est pas un animal.
    Des hypothèses comme celle-là, j’en ai plein ma besace, j’en ai exposé quelques-unes dans mon blog, mais je reste prudent, même si certaines de ces hypothèses se révèlent vérifiables par les faits, comme celle de la désindustrialisation mondiale où j’avais prévu la brève remonté du prix des matières premières par la crainte logique des particuliers que les banques ne leur confisquent leurs petites économies.

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    • theuric // 11.04.2016 à 19h20

      Il y a une différence entre apprendre et comprendre, entre appliquer des règles et être dans l’observation, trouver une solution à un problème donné veut dire le comprendre et cette compréhension ne peut se faire que grâce à l’observation, mais apprendre se devrait de servir, avant tout, à comprendre ce que l’on observe.
      Appliquer des règles, c’est bien si nous nous plaçons dans la position de pouvoir en appliquer de nouvelles si les anciennes se révèlent être inefficaces face au problème donné.
      Mais si cela se révèle devoir se confronter à la société dans laquelle nous nous trouvons, celle-ci nous rejettera inéluctablement, sauf si nous nous retrouvons en une époque où cette idée était déjà en train de poindre.
      Pour moi, ce n’est pas tant la vérité qui importe mais la réalité, ne dit-on pas que le contraire d’une vérité profonde c’est une autre vérité profonde?

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      • Pierre // 12.04.2016 à 20h08

        Certes, mais l’ubiquité que vous soulignez de la vérité est également valable pour la réalité. Cf Heisenberg.

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  • Cyberhomosapien // 11.04.2016 à 18h49

    Ce n’est pas inintéressant mais, ce n’est pas ce que j’attends de ce site.
    Ce site a effectivement beaucoup changé …en moins bien. Dommage !

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  • Xavier // 11.04.2016 à 18h55

    Et dire qu’il faudra certainement attendre aussi longtemps pour que l’on comprenne qu’Henri Laborit avait raison…
    Que rien ne sortira de bon tant que nous ne chercherons pas en nous les causes de nos malheurs…

    Mais les dissidences modernes se noient dans les paroles pour oublier qu’elles n’ont pas trouvé de solution, juste des problèmes, pour se faire croire qu’elles sont des alternatives alors qu’elles n’ont pas réalisé le diagnostic !

    Bonne réflexion 😉

    Un exilé du site depuis longtemps

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  • Michel Ickx // 11.04.2016 à 18h59

    Je me permet de mettre cet autre lien sur la pathocratie car on y explique le phénomène dans toute son ampleur.

    Pour le texte du grand soir, il est intéressant de lire tout les commentaires. On retrouve le même déni des représentants du système concernant les constatations de Semmelweis.

    Certains proviennent de la même ignorance, d’autre pourraient être des trolls chargés de discréditer le bon diagnostic. (pardon pour la faute d’orthographe précedente)

    http://www.mondialisation.ca/sommes-nous-gouvern-s-par-des-psychopathes-dangereux/7266

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  • Kasusbelli // 11.04.2016 à 19h14

    « C’est avoir tort que d’avoir raison trop tôt » (Marguerite Yourcenar).

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  • Crapaud Rouge // 11.04.2016 à 23h32

    Il démolissait (sans le dire) le dogme de la génération spontanée, ça ne pouvait pas plaire. Le découvreur de la dérive des continents a subi à peu près le même sort. Aujourd’hui, c’est le professeur Montagnier qui se fait ostraciser parce qu’il défend la thèse de « la mémoire de l’eau » : tant qu’un fait recèle un mystère, on n’aime pas, alors qu’autrefois on s’en accommodait fort bien, la science n’étant pas encore toute puissante.

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    • theuric // 12.04.2016 à 00h13

      Normalement, en science, une observation empirique a un sens se devant, ensuite, d’être compris par une construction théorique.
      C’est une forme de trahison de son formalisme que de réfuter ce fait.
      Ce n’est pas parce que des pervers se trouve au sein de l’église catholique et que de leurs supérieurs les couvrent qu’il faut la rejeter.
      Ne confondons pas une institution quelle qu’elle soit avec ce qui peut en être fait, du-moins faut-il songer à en réformer son organisation lorsque des errements s’y produisent avec une trop grande facilité.

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      • J // 12.04.2016 à 08h47

        Sauf que les « révolutions scientifiques » (lire Thomas Kuhn, quelqu’un a donné un lien) ne se font pas du jour au lendemain. Il faut du temps (en gros, au moins une génération) avant que les faits qui rendent obsolète une théorie dominante débouchent vraiment sur une nouvelle conception (qui plus tard, à son tour…). Les scientifiques ne sont pas de purs esprits. Une théorie dominante, des gens ont basé leurs carrières dessus et ils ne vont pas y renoncer facilement.

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    • Pierre // 12.04.2016 à 20h12

      La « mémoire de l’eau » n’a jamais été scientifiquement démontré, cad les expériences selon le protocole décrit par son initiateur n’ont jamais été reproduites en laboratoire.

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  • luc // 12.04.2016 à 10h05

    bon je n’ai pas lu tous les commentaires mais il faut savoir que bon nombre de personnes (dont moi) pensent que ce qu’a fait pasteur est une mauvaise chose

    expliqué simplement, le fait de désinfecter systématiquement a des très mauvais côtés :

    – le système immunitaire perd l’habitude de se défendre
    – les microbes s’adaptent à cet environnement, à la façon de la sélection naturelle, seuls les plus costauds et les plus dangereux se développent…

    allez dire ça à un docteur « normal »…

    je sais que ce n’était pas spécialement le sujet, mais ça reste néanmoins fondamental

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    • sgmsg // 12.04.2016 à 14h59

      Où tout simplement permet la surpopulation, puisque les effets [baisse de qualité de l’environnement y compris de la nourriture] qu’elle entraîne disparaissent ou sont repoussés, brisant son auto-régulation. Et ce comme de très nombreuses « innovations » pour le « bien » de l’humanité.

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    • Pierre // 12.04.2016 à 20h23

      Vous confondez deux choses:
      1. L’antiseptie, qui est un mécanisme dont chaque être vivant est pourvu afin de résister aux pathogènes (microbiens, fongiques ou viraux)
      2. L’utilisation immodérée d’antibiotiques, ayant conduit à :
      A. Un affaiblissement du système immunitaire des patients par l’utilisation d’un supplétif étranger.
      B. Un renforcement de la résistance des pathogènes microbiens de part le principe de sélection naturelle induit par l’usage de ces antibiotiques.

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  • jp // 12.04.2016 à 19h04

    Chose amusante, le Guardian publiait il y a quelques jours cet article : http://www.theguardian.com/society/2016/apr/07/the-sugar-conspiracy-robert-lustig-john-yudkin
    En 1972 un médecin Britannique analyse que c’est la consommation de sucre et non le gras qui serait la cause de l’obésité et du surpoids. Il sera tourné en ridicule, ses théories conspuées, lui-même accusé de travailler secrètement pour le lobby du lait ou de la viande, et sera finalement mis en retraite. Or les dernières recherches démontrent qu’en réalité, il pourrait bien avoir raison, alors que les médecins viennent de passer 35 ans à proposer des régimes sans gras et à encourager la consommation de sucres lents …
    Un paragraphe m’a particulièrement frappé (en milieur de texte) :

    In a 2015 paper titled Does Science Advance One Funeral at a Time?, a team of scholars at the National Bureau of Economic Research sought an empirical basis for a remark made by the physicist Max Planck: “A new scientific truth does not triumph by convincing its opponents and making them see the light, but rather because its opponents eventually die, and a new generation grows up that is familiar with it.”

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    • Pierre // 12.04.2016 à 20h37

      Effectivement, si on regarde depuis combien de temps l’homo sapiens existe (+/- 200 000 ans) et depuis combien de temps il consomme des sucres (lents ou rapides), cad environ 12 000, cad depuis l’élaboration de l’agriculture, on voit bien que la consommation de sucres (hydrates de carbone) en de telles quantités est très récente. Soulignons que les lipides sont encore plus indispensables (ou au moins autant) à la vie que les protéines ou les glucides car:
      1. La membrane des cellules est composée de lipides, les rendants imperméables à l’eau. Ors la cellule est le composant fondamental de la vie
      2. Les lipides sont indispensables à l’organisme pour assimiler les protéines « briques » fondamentales de la vie
      Donc les glucides (ou sucres ou hydrates de carbone) ne sont que des sources d’énergie, certes utiles, mais non indispensables.

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  • bof // 12.04.2016 à 20h32

    Toute vérité franchit trois étapes.
    D’abord, elle est ridiculisée.
    Ensuite, elle subit une forte opposition.
    Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence.

    Arthur Schopenhauer

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