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10.janvier.201810.1.2018 // Les Crises

Macron décodeur-en-chef – par Frédéric Lordon

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Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon, 08-01-2018

Gérôme, « La Vérité sortant du puits armée de son martinet pour châtier l’humanité », 1896

« Alors les Décodeurs se réveillèrent, et ils virent qu’ils avaient l’air con… »

Lamentations, chapitre 2, verset 2 (révisé)

Par un effet de retour, que deux innocents grecs, Jocaste et Laïos, avaient bien expérimenté en leur temps, voilà donc les Décodeurs victimes du tragique destin qu’ils ont eux-mêmes consciencieusement œuvré à mettre en branle. L’histoire commence comme la charge de la brigade légère (ou lourde ?). La vérité est en danger, elle appelle à la rescousse. Mais qui pour lui venir en aide ? Qui sinon des vocations pures ? La presse libre et indépendante, la presse démocratique. Elle vole au secours.

On en était là de l’épopée, les Décodeurs assuraient la maintenance de la vérité en régime de croisière, bref les choses allaient gentiment leur train, quand plus sérieux qu’eux arrive leur indiquer d’autres manières : la distribution des gommettes faisant un peu léger, on y mettra maintenant les moyens de l’État.

Et voilà comment on se retrouve avec un projet de loi sur les fake news (1).

Il n’était pas besoin d’être grand clerc pour apercevoir dès le départ que tout s’était mis de travers dans cette histoire, et poursuivrait de même. Il fallait d’abord que la presse de service s’abuse considérablement quant à son propre crédit dans la population pour s’imaginer en rempart de correction, elle dont la mission d’intoxiquer n’est même plus vécue comme une mission tant elle est devenue une nature seconde. Il fallait ensuite ne pas craindre les balles perdues du fusil à tirer dans les coins, les médias rectificateurs, à défaut d’avoir songé à se blinder le fondement, étant voués à se retrouver eux-mêmes rectifiés par derrière, c’est-à-dire systématiquement interrogés pour leur substantielle contribution au faux général de l’époque. Ce qu’un minimum de décence réflexive – ou de régulation du ridicule – a manqué à produire : un réveil, il se pourrait que la loi anti fake news de Macron y parvienne, mais trop tard et avec quelques effets rétroactifs pénibles. En tout cas, et c’est le moins qu’on puisse dire, l’annonce n’a pas fait pousser des cris de triomphe dans les rédactions, même les plus en pointe dans la croisade du vrai – où, pour la première fois, on perçoit comme un léger sentiment d’alarme. On aurait pu imaginer une sorte d’exultation à la reconnaissance suprême du bien-fondé de la cause. L’ambiance est plutôt à une vague intuition du péril. De fait, le pas de trop est celui qui jette d’un coup une lumière un peu blafarde sur tout l’édifice.

Égoutiers de l’Internet ?

Car il devient de plus en plus difficile de se déclarer soldat de la vérité. L’enrôlement plus ou moins crapoteux au service du grand capital numérique n’était déjà pas bien glorieux – on ne s’était d’ailleurs pas trop précipité pour faire la publicité de ces collaborations. On apprend en effet depuis peu que bon nombre de rédactions touchent de Google et Facebook pour mettre à disposition des équipes de journalistes-rectificateurs aidant à purger les tuyaux. Il faut vraiment que l’argent manque pour accepter ainsi de se transformer en égoutiers de l’Internet pour le compte des Compagnies des Eaux qui prospèrent en surface. Bien sûr ça n’est pas de cette manière qu’on présente les choses, cependant même ré-enjolivée en cause commune de la vérité démocratique, l’association normalisatrice avec les grossiums de la donnée produit déjà un effet bizarre.

Il faut sans doute être un Décodeur, ou en l’occurrence un Désintoxicateur (Libération), pour se promener dans cet environnement en toute innocence, et même casser le morceau avec une parfaite candeur : « Nous, par exemple, on travaille pour Facebook, comme un certain nombre de médias en France travaillent pour Facebook et rémunérés par Facebook pour faire le ménage dans les contenus qui circulent », déclare Cédric Mathiot avec une complète absence de malice (2) – on voit très bien Hubert Beuve-Méry ou Sartre envisageant de « faire le ménage dans les contenus » en compagnie d’IBM ou de (la nommée avec préscience) Control Data Corporation.

On voudrait donc éclairer l’égoutier heureux sur les commanditaires pour qui il pousse le balai : Google News par exemple a considéré récemmentqu’un site comme le World Socialist Website (WSW) méritait d’être évacué comme de la déjection ordinaire. C’est que Chris Hedges y a donné un entretien avertissant des risques de censure par Google – qui n’a pas plu à Google. Le malheureux Hedges a donc aussitôt disparu des référencements par Google News. Quant au WSW, il a vu sa fréquentation acheminée par Google chuter de 74 %. Comme le nettoyage est général, treize des principaux sites de gauche étatsuniens dégringolent de 55 % (3). À Libération donc, pour le compte de Facebook, ou de qui voudra (paiera), et au nom de la vérité, les Désintoxicateurs « font le ménage » – des mots parfaitement choisis pour signifier une tonique promesse de démocratie.

C’est toujours le même étonnement, éternellement renouvelé, que d’entendre un Décodeur ou assimilé prendre la parole pour livrer sa philosophie du métier, à chaque fois la même confirmation performative du naufrage de pensée en quoi consistent les idées mêmes de fake news ou de post-vérité. Plus qu’un étonnement en fait, une sorte de vertige : le Désintoxicateur ne voit même pas le problème. On notera à sa décharge que ses employeurs semblent ne pas l’avoir vu davantage. À moins que leur situation de trésorerie les ait dissuadés de le regarder trop longtemps. Mais alors pourquoi, en si bon chemin, se mettre à toussoter au moment de recevoir les consécrations de la loi ? Un rude objecteur remarquerait qu’à l’inverse de Google et Facebook, la loi, elle, ne paye pas. Ne restent que les incommodités de la compromission – rachetés par rien. Ça n’est pas faux.

… ou attachés de bureau au ministère de l’intérieur ?

C’est même si vrai que, jusque dans les directions de médias les plus fanatiques, on pressent confusément la mauvaise affaire symbolique de se retrouver trop visiblement absorbées dans le processus en cours de fusion organique des puissances : capital, État, médias. Les distinctions institutionnelles purement nominales – « les entreprises », « les médias », « le gouvernement » –, devenues entièrement factices, feuilles de vigne recouvrant une indifférenciation déjà perceptible de tous, n’en étaient que plus dramatiquement précieuses, précisément parce que c’est tout ce qu’il reste : des noms usités, pour travestir le réel, au travers desquels on commence quand même à voir a giorno, mais vitaux pour tenter de préserver les derniers semblants. Libération passe la loque pour Facebook, c’est déjà un peu lourd – si c’est rémunérateur. Mais couler cet attelage dans un ministère de l’intérieur étendu, ça va devenir trop – et finir par se voir.

Car voilà toute l’affaire : c’est qu’à un processus de fusion externe, en répond un autre, interne – à l’appareil d’État. Et les deux entrent en coalescence pour produire un résultat tout à fait inédit. Le processus interne est celui qui voit la différenciation fonctionnelle de l’appareil d’État s’effacer tendanciellement pour le menacer de s’effondrer en un double ministère sec – dont un gigantesque ministère de l’intérieur. De quoi en effet l’État s’occupe-t-il essentiellement désormais ? De deux choses : le service du capital, et le contrôle des populations. Les inégalités en fusée et l’État social conduit au délabrement par paupérisation délibérée du côté du Ministère des amis, il ne reste forcément plus que des solutions de « maintien de l’ordre » du côté du Ministère des inconvénients. De ce côté-là, la fusion justice-police est déjà bien avancée – il suffit de se repasser les exploits des procureurs, de leurs réquisition, de leurs appels, depuis l’affaire Adama Traoré jusqu’à celle du quai de Valmy, et chaque fois qu’il s’agit de prendre le parti de la police ou d’avoir affaire à quelque forme de contestation. Comme il se doit, l’ensemble coercitif est parachevé par l’état d’urgence qui, converti en droit ordinaire, offre les moyens d’une toute nouvelle politique de « prévention » : surveiller les opposants politiques, si besoin est frapper ou intimider les éléments un peu remuants.

La prévention remonte maintenant d’un cran quand elle envisage de surveiller non pas des agités déclarés, mais la circulation des idées qui pourraient en conduire d’autres à l’agitation. C’est en ce point précis que les deux processus de fusion, interne et externe, se rencontrent, au moment où les médias se retrouvent intégrés dans la grande division du travail de surveillance, et comme délégataires d’une nouvelle mission de maintien de l’ordre – de l’ordre des esprits. Mais sans avoir rien demandé, et en se trouvant un peu embarrassés, forcément, de cette attribution de fait, sinon de droit. C’est que l’image de soi en défenseur de la liberté en prend un vieux coup de se voir « rouage externe » du grand ministère de l’intérieur, par ailleurs en train de réduire à lui une bonne moitié de la structure gouvernementale.

Si elle est oxymorique, l’idée de « rouage externe » dit pourtant bien ce qu’il y a à dire : l’effacement des frontières institutionnelles et l’intégration progressive de tous les pouvoirs dans un complexe unique. L’absorption complète des médias dans le capital est déjà une évidence quand dix milliardaires contrôlent 90 % de la diffusion des quotidiens nationaux (4). Mais leur satellisation par un appareil étatique de contrôle de l’information vraie fait partie de ces variations de degré qui menacent d’une modification qualitative de la perception.

Voilà donc le tragique destin. Les médias ont cru se sauver de la misère et de la déconsidération en jouant comme dernière cartouche la croisade contre les fake news. Mais plus puissant et plus opportuniste qu’eux vient ramasser la mise et s’établir comme le Parrain de la vérité – en les vassalisant de fait. Ça n’est pas que les médias n’aient pas déjà largement pris le pli de la vassalité : quand Le Monde ou L’Obs se retrouvent dans la main de Xavier Niel qui ne cache rien de son idée générale de la presse – « quand des journalistes m’emmerdent, je prends une participation dans leur canard et ensuite ils me foutent la paix » (5) –, quand Libération ou L’Express se voient en équivalent numérique de l’ancien radio-réveil offert avec un abonnement, en l’occurrence à un fournisseur d’accès, on ne se sent pas exactement fouetté par le grand vent de la liberté.

Mais, signe des temps, si, nécessité faisant loi, l’on s’est très bien accommodé du dernier degré de vassalisation économique, on continue de faire des mines au moment d’entrer dans l’orbite de l’État. C’est qu’on tentait de survivre en trayant la rente morale offerte par des Erdoğan, Orban, Poutine et des Kim Jong variés. L’exercice de la posture va devenir plus difficile dans ces conditions où soi-même on consulte au ministère. On était Samuel Laurent ou Cédric Mathiot quand même, c’est-à-dire pas n’importe quoi, et voilà qu’on se réveille comme chef de bureau à la sous-direction de la vérité au ministère de l’intérieur. Technicien de surface chez Facebook à la rigueur, mais cadre B de la fonction publique, non !

La vérité de « la vérité »

Ça n’est pas tant, ici, que le changement de degré produise le changement de nature, mais qu’il le révèle – car il était acquis depuis un certain temps déjà. En réalité la perception commençait d’être acquise elle aussi, mais il est indéniable que le patronage étatique dans la certification de la vérité lui fait connaître un fameux progrès. Et, coïncidence malheureuse, en venant miner la stratégie résiduelle même que déployaient les médias pour planquer la merde au chat : quand on croule sous le poids de ses propres manquements, qu’on est sous le feu de la critique, et qu’on n’a aucune intention de rien changer, il reste toujours la possibilité de reprendre l’initiative en inventant des croisades subalternes : le complotisme et les fake news.

Choix terriblement mal inspirés en fait puisqu’ils étaient l’un comme l’autre susceptibles de se retourner en incrimination des incriminateurs. L’obsession du complotisme en dit au moins aussi long sur l’existence réelle de délires conspirationnistes que sur un certain tour d’esprit propre aux hommes de pouvoir qui vivent objectivement dans l’élément du complot, et dont les journalistes, quoique demi-sels d’antichambre, ont fini par s’imprégner à force de proximité. Si bien que la chasse aux complotistes a tout d’une manifestation de mauvaise conscience projective (6) – mais évidemment parfaitement méconnue comme telle (voir aussi l’encadré ci-dessous).

Le cas de la fake news est plus désespérant encore. Il y a d’abord l’indigence intrinsèque de la notion, révélée par ses philosophes mêmes : « fake news », nous avertit Cédric Mathiot, « a un sens très particulier »– qui justifie donc l’intervention d’intellectuels spécifiques – : il s’agit d’« une véritable volonté de tromperie, (d’)une information fausse, fabriquée à dessein pour tromper ». L’idée, d’une nouveauté littéralement terrassante, méritait bien de recevoir son concept à part entière, et surtout d’être dite en anglais. Car on n’avait jamais rien vu de tel – même pas en français. « Un sens très particulier » donc. Pour commencer.

Mais si c’était là le seul problème de la fake news… Hélas son inconvénient principal est ailleurs : là encore, dans sa traîtresse réversibilité. Car évoquer la propagation de fausses nouvelles fait immanquablement revenir en mémoire l’édifiant bilan de la presse officielle en cette matière, depuis ce qu’Acrimed appelle assez justement le journalisme de préfecture (7) jusqu’à la préparation du terrain pour des guerres à morts par milliers (8) (mais le compte Twitter de BHL ne risque rien). De même, donc, que pour le complotisme de l’anticomplotisme, la chasse à la fake news est la mauvaise conscience renversée de la fake news institutionnelle. Reproduisant par-là le système général des autorisations différentielles propre aux inégalités sociales, système par lequel le même acte est jugé différemment selon la position sociale des commettants, la dénonciation de la fake news des gueux a pour objet de faire oublier la fake news des puissants (ou des bons puissants contre les mauvais), la fake news protégée par les habitudes de la respectabilité et les tolérances de l’entre-soi.

Mais elle vise plus encore à substituer sa question secondaire à une question principale, par le projet de réorganiser tout le débat sur les médias autour du problème somme toute inepte de la « vérité » – car il est inepte une fois qu’on a accordé cette trivialité que tout commence avec l’établissement correct des faits –, quand le seul problème important est celui de la détention – actionnariale. Que le fonctionnement général de l’information soit infiniment moins affecté par quelques cinglés qui délirent, ou quelques officines qui intriguent, que par le fait massif de la propriété capitaliste concentrée, c’est ce que peinent visiblement à comprendre les demeurés du fact-checking qui font la chasse aux mouches pendant que le gros animal est dans leur dos.

Ça n’est donc même pas que la diversion « fake news » tourne court, c’est qu’elle revient façon manivelle. Mais la foirade est complète quand le nouveau partenariat des médias et du parquet (si les premiers ne s’y trouvent pas embarqués de leur complet aval) achève de mettre en pleine lumière l’indésirable vérité de la « lutte pour la vérité ». Il n’y avait plus que l’idéologie professionnelle de la corporation pour croire à cette vaste blague de la presse contre-pouvoir, quand tout atteste qu’elle est passée entièrement du côté des pouvoirs. Au moins restait-il ce qu’il fallait de distinctions formelles pour faire perdurer l’illusion auprès des moins avertis. Évidemment, si les médias installent leurs « cellules » quelque part entre le palais de justice et la préfecture de police, tout ça va devenir plus compliqué.

Politique-fake news

Que tout se voie davantage, c’était bien une prévisible némésis pour les médias du macronisme. Car s’il y a une maxime caractéristique du macronisme, c’est bien moins « En marche » que « Tout est clair ». Avec Macron tout est devenu très clair, tout a été porté à un suprême degré de clarté. L’État est présidé par un banquier, il offre au capital le salariat en chair à saucisse, il supprime l’ISF, il bastonne pauvres et migrants, dix ans plus tard et après n’avoir rien compris, il rejoue la carte de la finance. Tout devient d’une cristalline simplicité. En même temps – comme dirait l’autre – il n’a pas encore complètement rejoint son lieu naturel, le lieu du cynisme avoué et du grand éclat de rire ; et la guerre aux pauvres ouverte en actes ne parvient pas encore à se déclarer en mots. Il faut donc prétendre l’exact contraire de ce qu’on fait, scrupule résiduel qui met tout le discours gouvernemental sous une vive tension… et, par conséquent, vaut à ses porte-parole un rapport disons tourmenté à la vérité. Se peut-il que le schème général de l’inversion, qui rend assez bien compte des obsessions anticomplotistes et anti-fake news, trouve, à cet étage aussi, à s’appliquer ? C’est à croire, parce que la masse du faux a pris des proportions inouïes, et qu’il n’a jamais autant importé d’en rediriger l’inquiétude ailleurs, n’importe où ailleurs. On doit prier dans les bureaux pour que se fassent connaître en nombre de nouveaux fadas, des équivalents fonctionnels de la Pizzeria Comet Ping Pong (9), des hackers russes, des allumés des chemtrails ou de n’importe quoi pourvu qu’on puisse dire que le faux, c’est eux. Mais qu’heureusement l’État de médias veille.

En attendant que ces faux adversaires et vrais renforts arrivent, et qu’on puisse lancer contre eux la brigade très légère des fact-checkers, éventuellement accompagnée d’un panier à salade, il faut bien parler quand on est ministre et qu’on n’a pas réussi à éviter tous les micros (vraiment, on comprend qu’ils se planquent). Muriel Pénicaud explique sans ciller que la nouvelle disposition des ruptures conventionnelles constitue « un atout pour les salariés » (10). La même, qui a constitué une partie de son patrimoine par des plus-values sur stock-options consécutives à seslicenciements, est bien partie pour économiser 49 000 euros d’ISF – et l’on se demande ce qui, de ce fait ou de la fausse nouvelle d’un compte de Macron aux Bahamas, offense le plus l’esprit public. En tout cas Benjamin Griveaux n’en jure pas moins que « le gouvernement ne fait pas de cadeaux aux riches » (11). Gérard Collomb affirme, lui, qu’avec la loi antiterroriste « nous sortons de l’état d’urgence ». Éduqués à faire où on leur dit de faire, les médias ont répété à l’unisson. Avec évidemment un niveau de dissonance à y laisser la santé mentale : « sur le fond, les mesures d’exception vont devenir la norme » écrivent ainsi Les Échos – qui n’en titrent pas moins « Macron tire un trait sur l’état d’urgence » (12). On rapporte que Collomb en a marre de « passer pour le facho de service ». Mais c’est qu’il lui revient fonctionnellement le mauvais bout dans la ficelle de la double vérité – allez, c’est le bout où l’on récupère quand même l’admiration de l’extrême droite. Le bon bout, Macron se l’est gardé pour lui : « nous devons accueillir les réfugiés, c’est notre devoir et notre honneur ».

Tout ça fait déjà beaucoup, mais le mensonge s’élève pour ainsi dire au carré quand il est celui d’un discours qui porte sur le mensonge. Élevant tout cet ensemble à un point de perfection, et se rendant elle-même au tréfonds de l’abaissement, la ministre de la culture n’hésite pas à déclarer que la future loi sur les fake news vise « à préserver la liberté d’expression » (13). Boucle bouclée – et le ministère de l’intérieur a maintenant également absorbé une direction de la culture rectifiée.

S’il faut conserver quelque chose de la philosophie du Désintoxicateur, accordons-lui que le concept de la fake news est bien là, dans sa pureté : nous avons affaire à un ensemble de dires outrageusement faux, « fabriqués à dessein pour tromper ». Prévisible ironie, la loi sur les fake news est bien le terminus de la vérité – mais rejoint au nom de la lutte contre la post-vérité. Que la némésis de la presse macronienne advienne par Macron lui-même, n’est-ce pas finalement dans la logique des choses ? Ce n’est plus un gouvernement, c’est une fanfare à fake news. Tous les instrumentistes semblent bourrés, en tout cas cornent à tout va. Mais en fait sous la férule et dans la crainte du chef d’orchestre. Et, comme le veut cette forme renversée de cohérence désormais familière, le tout selon une partition attaquant les libertés au nom de la lutte contre « l’illibéralisme ».

Remarquable trajectoire, même si elle n’est faite que pour étonner les « faiseurs de barrage ». Prétextée par les outrances de Trump, la course à la vérité s’achève dans un devenir-Trump de Macron, qui plus est embarquant la presse des vraies-news dans ce grand huit d’où l’on aura sans doute à ramasser quelques désorientés. Que Macron se mette à avoir des airs de Trump, ce sont leurs politiques fiscales semblables qui l’ont déjà laissé entrevoir (14). Voilà qu’ils se ressemblent maintenant par leur commune obsession pour les fake news, simultanément propagateurs – bien sûr pas encore au même degré de grossièreté – et promettant de les éradiquer. Comme l’autre, Macron a visiblement envie d’être quelque chose in chief. Pourquoi pas Decoder in chief alors ?

On devrait tenir pour un symptôme sérieux qu’un gouvernant se prenne d’obsession pour les fake news : le symptôme de celui qui, traquant les offenses à la vérité, révèle qu’il est lui-même en délicatesse avec la vérité. Nous en savons maintenant assez pour voir que la politique entière de Macron n’est qu’une gigantesque fake news – parachevée, en bonne logique, par une loi sur les fake news. Entre le parquet et les cellules de Décodeurs, il y a de la catastrophe logique dans l’air, et de la souffrance au travail qui s’annonce. Ou peut-être pas.

Obsessions complotistes, obsessions anticomplotistes

On comprend sans peine que Libération et Le Monde, mais parmi tant d’autres, se soient fait une joie de l’étude Fondation Jean-Jaurès-Ifop sur les tendances complotistes de la population. Les deux principales écuries à Décodeurs n’allaient tout de même pas laisser passer ce caviar d’une justification en quelque sorte ontologique. Ni la presse en général manquer une occasion de réaffirmer que le monopole de l’information vraie comme de la pensée juste lui appartient. On notera au passage comme est bien conçue cette « étude », qui accole les 75 % de la population manifestant une défiance envers les médias avec le reste de la benne à complotistes, l’idée étant de suggérer, comme il se doit, que douter des médias et battre la campagne conspirationniste, c’est tout un. À l’évidence, ce qu’on pourra maintenant appeler le « massif du pouvoir », attaqué de toutes parts, n’est plus capable, pour se maintenir dans son monopole de la direction générale, de trouver d’autre solution que… la disqualification de la population même : elle est économiquement illettrée, politiquement errante, et d’une crédulité vicieuse.

On sait donc maintenant avec une certitude scientifique au moins égale à celle de l’institut Ifop que le massif du pouvoir a perdu tout moyen de comprendre ce qui lui arrive – état de stupidité qui fait pressentir les conditions dans lesquelles, incapable de la moindre rectification de trajectoire, il finira : mal (car il finira bien un jour). Il a notamment perdu les moyens de comprendre ce qui se joue avec l’inflammation conspirationniste – dont il reste à prouver, tous effets de loupe des réseaux sociaux mis à part, qu’elle a effectivement crû. C’est que Rudy Reichstadt et la Fondation Jean Jaurès se seraient sans doute empressés de comptabiliser comme complotistes les « satellites détraquant la météo » qui faisaient les beaux jours des comptoirs des années 60 – et les satellites étaient russes !

Que la pensée publique erre dans le mouvement naturel de faire sens de ce qui lui arrive, c’est un fait dont la nouveauté historique demanderait à être beaucoup discutée. Que, par un effet paradoxal, l’ampleur des élucubrations ait crû à proportion de l’élévation du niveau général d’étude, c’est-à-dire du nombre des gens s’estimant autorisés à « avoir des idées » sur le cours du monde, et à les dire, maintenant même à les publier, c’est probablement une piste plus robuste. Que l’obstination des pouvoirs à confisquer la conduite des affaires publiques en en dissimulant à peu près tout des gouvernés, fouette la production populaire des conjectures, qui plus est dans un contexte d’illégitimité croissante des gouvernants, et avec nécessairement la croissance, là encore simplement proportionnelle, de sa part égarée, ce serait aussi une piste à creuser. Mais on comprend que ni Le Mondeni Libération n’en aient la moindre envie. Quant à la cabane de jardin de la rue de Solférino (la Fondation Jean Jaurès) il y a beau temps qu’elle a perdu le dernier outil qui lui permettrait de creuser quoi que ce soit.

Frédéric Lordon

Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon, 08-01-2018

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Toff de Aix // 10.01.2018 à 07h38

Nous sommes dans une période de basculement, et le sens de tout ca est en train de devenir très clair. Mais Lordon se trompe, s’il croit que les fakes news seront chassées et punies uniformément par ces futures lois Big brother. Je parierai ce qu’il me reste de liberté d’expression (ahaha) que seule la dissidence sera pourchassée et baillonnée par la sainte inquisition.

Le Monde et consorts seront tranquilles, car
1/ils relaient la propagande officielle, et sont donc utiles au pouvoir.
2/ils sont la propriété des puissants, ces fameux oligarques qui n’ont rien à craindre, mais alors absolument rien, de la part de ce pouvoir comme des prochains..

La seule solution pour s’en sortir ? La menace de ressortir la grande raccourcisseuse, je ne vois plus que ça…

122 réactions et commentaires

  • jmdest62 // 10.01.2018 à 07h27

    On commence à y voir plus clair sur le « prooojeeeet »…
    L’armée et les milices privées dans les rues , ça c’est fait …..
    Aujourd’hui 90% de la presse dans les mains de 9 milliardaires …. dans trois ans 95 % de l’information dans les mains de 4 fournisseurs d’accès (et bientôt 3 après le dépeçage de « Orange »)
    https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/030755983667-ceder-orange-un-casse-tete-pour-letat-actionnaire-2124166.php
    °
    Ce n’est pas une « carabistouille »* , mais juste la conséquence logique de ce que nous voyons se mettre en place si rien ne vient enrayer le processus.
    @+
    * proposition de traduction pour « Fâque Niouse »

      +36

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    • Catherine // 10.01.2018 à 23h45

      Ne perdons pas espoir, il y en a qui pour la bonne cause sont prêts à perdre leur poste, même de professeur à Sciences Po :

      https://www.youtube.com/watch?v=1v-63gYNxSs

        +3

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    • Vladimir K // 11.01.2018 à 15h25

      Si vous voulez une vraie traduction de Fake News, je dirais plutôt « disapproved news » ou information non-conforme en français.

      En effet, si la loi touchait réellement les fausses nouvelles, Macron serait le premier concerné vu sa propension au mensonge (ses millions, les articles RT/Sputnik sur son homosexualité qui n’existent pas, les camps de concentration gays en Tchétchénie…)

      Les rédactions s’inquiètent car si la loi passe, et qu’elles diffusent des informations conformes, après un changement de pouvoir, elle pourraient devenir non-conformes… pire, un journaliste ou une rédaction qui a fauté pourrait voir toutes ses productions devenir non-conformes.

        +5

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    • William // 14.01.2018 à 12h49

      « L’armée et les milices privées dans les rues, c’est déjà fait »

      ….euh, vous vivez où?

        +0

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      • kopkounine // 14.01.2018 à 16h37

        Les milices privées sont effectivement dans les forêts: chasseurs de l’Oise (à lire dans le parisien de la semaine dernière), mais aussi , à vérifier, le soutien aux gendarmes de membres de la FNSEA et du FN à Sievens. Quant à l’armée, à Paris, elle est ultra présente.

          +0

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  • Toff de Aix // 10.01.2018 à 07h38

    Nous sommes dans une période de basculement, et le sens de tout ca est en train de devenir très clair. Mais Lordon se trompe, s’il croit que les fakes news seront chassées et punies uniformément par ces futures lois Big brother. Je parierai ce qu’il me reste de liberté d’expression (ahaha) que seule la dissidence sera pourchassée et baillonnée par la sainte inquisition.

    Le Monde et consorts seront tranquilles, car
    1/ils relaient la propagande officielle, et sont donc utiles au pouvoir.
    2/ils sont la propriété des puissants, ces fameux oligarques qui n’ont rien à craindre, mais alors absolument rien, de la part de ce pouvoir comme des prochains..

    La seule solution pour s’en sortir ? La menace de ressortir la grande raccourcisseuse, je ne vois plus que ça…

      +77

    Alerter
    • olivier // 10.01.2018 à 07h48

      Vous faite de plus en plus appel a la violence et a l’insurrection avec sans cesse des references a la guillotine. Ce n’est pas nouveau mais c’est récurent.

      C’est malsain et clairement un appel a la haine et au sang. On comprend votre colère mais je me souvient avoir lu de vous que rien ne justifais la violence ?

      Et puis la guillotine contre internet hebergé au USA … Pour le cable peut-être ?

        +19

      Alerter
      • Toff de Aix // 10.01.2018 à 08h22

        Quand vous aurez fini votre fixation sur ma petite personne, nous pourrons peut-être être discuter des options qui nous restent ?

        Vous semblez tenir un compte de mes propos et essayez constamment de me prendre en défaut, de me faire sortir de mes gonds, etc.

        Pourtant, au lieu de faire des raccourcis rapides (ce qui démontre votre mauvaise foi intellectuelle et votre façon « téléguidée » de procéder) il vous suffisait de me lire correctement : « la MENACE de ressortir..  »

        Manifestement vous ne savez pas faire la différence entre une menace et un appel effectif « à la haine et au sang » (tant de lyrisme me laisse sans voix).

        En tant que troll de droite (très voyant, sans grand talent et maladroit qui plus est), votre jeu ici est éventé depuis belle lurette. Enfin si ça vous amuse de perdre votre temps, libre à vous… Je ne perdrai plus le mien.

        Bonne journée 😉

          +44

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        • Madudu // 10.01.2018 à 12h01

          Et puis il a raison, présenter le meurtre des marionnettes comme une solution au problème ne peut que donner à nos adversaires des armes contre nous.

          Sans avantage pour nous.

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          • kopkounine // 14.01.2018 à 16h38

            oui, comme le disait hugo: toute révolte qui échoue se retourne contre les révoltés.

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        • olivier // 11.01.2018 à 19h40

          1-2
          La journée fut bonne merci.

          Banal une menace ? http://bit.ly/2CZrKjL Article 222-17.
          Votre propos se situe dans un contexte insurrectionnel. A moins que vous appeliez a rétablir la peine mort ? j’ai du mal a vous suivre car vous êtes dans l’insinuation. Ce n’est pas la 1er fois que vous souhaitez le retour avec entrain de la terreur qui fit couler tant de sang : http://bit.ly/2CN0T7b à 9h11.

          Mon soucis c’est cette violence répétée. Cette même violence défendu par Lordon lors de nuit debout alors qu’elle gangrène une partie de l’E-Gauche. Vous devriez comprendre, que ces appels distillent la haine et la colère contre les cibles que vous désignez, avec la résolution des problèmes par la violence. Alors que vous clamez qu’elle vous fait horreur on semble comprendre que vous n’envisagez plus que cette sortie possible. Colère et violence sont elles inéluctable ?

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        • olivier // 13.01.2018 à 12h12

          2/2

          Je refuse la violence qui se lave les mains dans le sang des peuples qu’elle prétend libérer. Les non-violents auto-déclaré et les autre pacifistes sont toujours les pires colériques sanguinaires car il n’ont en fait aucun contrôle sur eux même.

          Au final c’est surtout la cohérence que j’intérroge, avec également les «  suiveurs ». Il convient d’être heureux de l’occasion donnée d’être opposé à sois-même.

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          • Pascal // 14.01.2018 à 16h09

            Et si la violence, qu’elle soit physique, scripturale ou autre, était une solution, depuis le temps qu’elle sévit, nous devrions vivre dans un paradis dénué à jamais de ce genre de soucis…..

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          • Karim Wilmotte // 14.01.2018 à 19h04

            C’est vous qui interroger la « cohérence »?
            Mazette!

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            • Olivier // 15.01.2018 à 12h53

              Oui, du propos.
              La personnalité ne m’intéresse pas. Je ne sonde pas les cœurs et les reins

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          • PierreH // 15.01.2018 à 10h18

            « Les non-violents auto-déclaré et les autre pacifistes sont toujours les pires colériques sanguinaires »
            Mis à part la généralisation hâtive et abusive et le procès d’intention gratuit, on en retire que finalement tout le monde est violent (puisque non-violent = violent, apparemment). A moins que par un effet de miroir inattendu, les violents sachent, eux, se contrôler (!!), rétablissant la balance dans un superbe jeu d’inversion accusatoire…
            J’en suis tout retourné, il va me falloir du temps pour digérer tout ça (et apprendre à me contrôler semble-t-il, puisque j’ai tendance à préférer les solutions non-violentes !).

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            • Olivier // 15.01.2018 à 13h22

              ?

              Vous avez tout juste.

              Aucun procès là dedans, juste du constat général. Remplacez toujours pas « le + souvent » si vous préférez.

              Les pacifistes parlent de ce qu’il ne connaissent pas « le + souvent ». La violence se transcende, elle ne s’ignore pas car elle est dans la nature humaine. Quelqu’un ayant eu un exercice encadré de la violence accolé à une profondeur spirituelle conséquente aura une plus grande proportion à ne pas se laisser aveugler ou embarquer dans une situation extrême au point de basculer au point de non retour. Tout est une question de résistance et de point de rupture. Le bon stimulis sur la bonne personne dégénère vite. ´il’ est un bon ex. Hormis les detraqués et les saints.

              Dis autrement dans la sagesse des anciens : si vis pacem, para bellum. Plus prosaïquement : la civilisation, c est un repas chaud et une bonne nuit de sommeil. Ou : seul les guerriers sont pacifistes, les autres n’ont pas le choix.
              Creusez Ghandi.

              Les « pacifistes » sont des éternels surpris.

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            • olivier // 15.01.2018 à 23h59

              J’ajoute à toute fin clarificatrice : le vrai pacifiste est un pacificateur. Comprendre qu’il ramene la paix, fait taire la violence, s’oppose a elle, la combat, mais sans en faire usage.

              Autant dire que pour arreter les 3 belettes qui ont commencé a frapper et v!oler votre maman ou mamie de 85 ans, les joli blabla ne sont pas au programme. Ni même courir. Faut mouiller la chemise et eviter de céder certaines envies. Si possible…

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      • cain // 11.01.2018 à 11h38

        Et comment esperez vous sortir de l’impasse?Avec du « bla-bla »?Ce monde est foutu ,ce pays est dans le mur ,c’est fini ;a d’ici a peine quelques annees l’effondrement economique arrivera ,et je vais dire une chose pas plaisante du tout :c’est tant mieux.Il est plus que temps que ce systeme s’ecroule et disparaisse une bonne fois pour toutes.

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    • Alfred // 10.01.2018 à 09h01

      Si vous faites partie d’une organisation structurée à implantation nationale capable de prendre en charge les actes et les résultats que vous évoquez vous devriez être plus discret. Sinon arrêtez de donner coups de clairons inutiles. La seule violence viendra de l’état au service de l’oligarchie. À l’extrême limite (cas exceptionnel) elle viendra aussi de ceux qui auront été agités par une élite de remplacement. On serait bien en mal d’ailleurs de distinguer quoique ce soit qui y ressemble de prêt ou de loin dans le paysage (même plus ou moins souterrain).
      Rappelez vous le magnifique prétexte pour la Matraque fourni par Julien « Che » coupat et ses crypto -coupeurs de lignes. C’était déjà pourtant plus reflechi.
      Encore une fois nous n’avons absolument pas épuisé les ressorts de l’action politique intelligente avant d’arriver à la violence. Il n’y a qu’à voir la panique suscitée chez certains par la menace du boycott sur quelques jus, machines à eaux gazeuses et houmous pour comprendre quelle est l’arme politique à utiliser dans notre monde de consommation.
      Le jour où une organisation politique se saisira de cette arme en France à des fins de politique intérieure les choses changeront plus sûrement qu’avec des manifs assaisonnées de « black blocs ». Si vous pensez la population trop bête pour cela, pensez vous qu’elle sera plus maline dans la violence?

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      • sibtigr // 10.01.2018 à 13h16

        oui Alfred,
        ça fait longtemps que je dis qu’il faut tous se concerter pour, tous ensemble, au même moment, arrêter de payer nos impôts (il nous reste encore un an, avant le prélèvement à la source).
        Et que je dis aussi qu’il nous faut nous regrouper dans des associations de consommateurs, et y voter régulièrement des boycotts de tels et tels produits.
        Alors là, je pense que la « haute sphère » se bougerait sérieusement les fesses.

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        • Toff de Aix // 11.01.2018 à 08h03

          Quand je parlais de « menace de… » c’est bien ce que j’évoquais.

          Je parlais du rapport de force, de son instauration et de son maintien. J’aurais dû être plus explicite je l’avoue : seul un vrai rapport de force (avec grève générale et menace de basculement) les fera reculer. Souvenez vous il y a un an, lors des manifestations contre la loi El Khomri et des nuits debout, malgré leur portée très limitée ils ont réellement commencé à sortir l’artillerie lourde (manipulations médiatiques avec l’affaire de l’hôpital, les editocrates traitant les syndicats de terroristes et j’en passe), et en employant une violence d’état démesurée, ce qui prouve que le pouvoir à vu un risque de basculement…

          Ce qui n’est hélas plus le cas aujourd’hui. Il faut à tout prix réinstaller ce rapport de force, car c’est la seule chose qui permet d’avancer, paradoxalement sans trop d’explosion de violence type 1789..

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      • Eric83 // 10.01.2018 à 14h14

        Il y a une solution très simple et tout à fait pacifique pour se faire entendre et surtout faire changer les choses : la grève générale…parce qu’en France, il n’y a que le rapport de force qui fonctionne et que c’est en leur faisant perdre leurs revenus et leurs profits que l’oligarchie ploutocratique dominante soutenue par l’Etat Macron acceptera des changements favorables au peuple.

        En France, on nous rabâche depuis des années que les 35 heures sont une calamité pour les entreprises, une cause de la faible croissance, du chômage, du fait que les Français travaillent annuellement moins que les autres peuples de l’UE…

        Tiens, en Allemagne le très puissant syndicat du secteur industriel demande la semaine de…28 heures et une augmentation de…excusez du peu…6%.

        http://www.liberation.fr/planete/2018/01/08/la-semaine-de-28-heures-nouveau-modele-allemand_1621058

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        • Alfred // 10.01.2018 à 16h35

          @ sibtgir: je ne vous rejoins pas sur la partie impots qu’il faut il me semble garder pour un deuxieme stade plus conflictuel. Déjà dans un premier temps si nous « réunissions » le producteur-citoyens et le consommateur (la main droite et la main gauche) nous serions déjà en train de construire un autre rapport de forces. Bien sur cela passe par des associations de consommateurs plus fortes mais il faut surtout qu’elle soient politisées. Ou/et que les partis fassent leur révolution culturelle. Il faut aussi cartographier la propriété des industries et services pour taper avec efficacité.
          Une des illustration de la force que nous obtiendrions ainsi nous a été donnée avec l’appel au boycott des banques de Cantona. Il ne mesurait pas vraiment ce qu’il faisait (il faudrait l’organiser bien davantage) mais sur le fond il avait raison. Rappelez vous la panique en face (avec intervention de Lagarde herself).
          Malheureusement dans les partis ces choses là ne font pas partie de la culture et sont au fond très très mal comprises (echec total pour ma part à FI, si quelqu’un a essayé chez les patriotes, les verts ou le humhum de FA je veux bien connaitre le retour). La meilleure preuve est la réaction de eric83: vous n’avez VRAIMENT pas compris. La grève générale: VOUS n’êtes pas payé; Le boycott: vous choisissez QUI n’est pas payé. Rien à voir en termes de rapport de forces et endurance…

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          • LeBougre // 10.01.2018 à 19h11

            La bonne idée de Cantona, aller retirer ses sous des banques, qui ne coutait rien du tout, n’a même pas été suivie. Suffisait d’une semaine, retirer du cash, le garder quelques jours, attendre l’effondrement des dominos … mais non, le peuple parle plus qu’il n’agit ….
            N’imaginons même pas un petit boycott tout simple…

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            • Alfred // 10.01.2018 à 19h35

              Ça s’organise un boycott… Surtout un boycott politique multicible. Mais c’est déjà une bataille culturelle à gagner sur les vendeurs de grands soirs (qui n’arrive jamais), d’une autre Europe (pareil) et de grève générale (quand était la dernière déjà?). Le problème c’est que parmis les rêveurs il y a aussi de vrais malhonnêtes. C’est un cercle vicieux. Le « middle management » syndical (pareil au niveau politique) t’explique qu’il faut créer le rapport de force (avec des méthodes dépassées) en comptant ses maigres troupes démotivés et dégoutees par des années d’échec. Le dessus du panier s’en fout en vrai. On va de casserolade en table ronde en prenant soin d’éteindre toute velléité de monter au créneau. Par crainte de l’échec pour les uns. Par crainte d’une incompréhensible dynamique non maitrisee pour les autres.

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            • olivier // 11.01.2018 à 01h04

              @ Alfred

              Le probleme du boycott c’est que justement il est inorganisable. La structure social individualiste, le multiculturalisme et son communautarisme rend de facto toute cohésion et action de groupe impossible, du moins pour atteindre une taille critique. Hors je pense comme vous que c’est bel et bien ce qui permettrais de faire plier dangeureusement et donc salutairement les choses. Mais arrivé a une taille critique. On est certain qu’une reaction se fera sentir, et les moyens en face sont démesuré.

              Je pense que la bataille a gagner n’est pas la culturelle, mais la méta-politique et méta-culturelle.Et comme c’est un doux rêve, on arrivera fatalement a une serie de partition du genre qu’on commence a voir ici ou la. Catalogne, Ecosse, brexit, Pologne, Hongrie…

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            • Pascal // 14.01.2018 à 16h49

              Clairement même si le hiatus n’est pas fait de quantité mais de cohérence entre Pensée, paroles et actes ….
              Ce qui, en agrégeant la réponse d’olivier et le concept de fractalité, pointe vers les bonnes pistes de résolution faites de sécession, partitions et autres résiliences…. déjà à l’oeuvre… un peu partout ! Et là, effectivement, la question de quantité se pose pour perdurer… 🙂
              Même Laurence Parisot s’est lâchée, en reconnaissant « la croissance sans externalités négatives » comme seul optimal tout en se défaussant (fidèle à elle-même) sur le politique 😀 !
              Oui, cette société se fissure comme jamais, et les fissures sont assez grandes pour y vivre bien si l’on consent à l’inéluctabilité de cet effondrement, comme l’on consent à notre condition mortelle pour bien vivre.
              Entre un « Charité bien ordonnée commence par soi-même » et l’efficience de la pédagogie par l’exemple.

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            • Karim Wilmotte // 14.01.2018 à 19h11

              « pointe vers les bonnes pistes de résolution faites de sécession, partitions et autres résiliences…. déjà à l’oeuvre… un peu partout ! »

              Et ça existait déjà au 19-em, et ça n’a pas donné grand chose.
              La sécession, chacun dans son coin, en misant tout sur la bonté humaine, c’est du suicide.

              Les « sécessions » ponctuelles ont un intérêt, et servent de terrain d’expérimentation, tout en démontrant qu’on peut imaginer un « autre chose ».

              Mais l’histoire a déjà jugé ces « sécessions », et le jugement actuel ne sera pas plus clément qu’il le fut avec les Phalanstères.

              Quand à un effondrement de modèle social… Cela n’arrive jamais seul, par soi-même. La crise n’est que le moment où les forces bougent et se mettent en branlent, créant les conditions d’un changement. Mais si personne ne fait rien, le système se maintien!

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            • olivier // 15.01.2018 à 20h55

              « La sécession, chacun dans son coin, en misant tout sur la bonté humaine, c’est du suicide. »

              Tout est trop gros, trop rapide. Toujours plus encore et encore. Villes structures, organisation…On se noie dans le gigantisme hors norme européen, continental, mondialiste, la mayonaise ne prend pas. Le concept démocrate n’y est plus viable car tout est une question d’échelle. On en reviens donc à l’échelle humaine parce qu’elle est la seule naturelle. Les associations par affinités ressurgissent car elles sont un rempart contre l’insecurité identitaire. Qui se ressemble s’assemble, c’est vieux comme le monde.

              Mais ça ne les dérange pas, tant que l’autonomie n’est qu’une illusion et la vassalité une réalité. Un groupe ici ou la, diviser pour mieux régner. La véritable indépendance n’est plus de mise. Souhaitons plutôt le retour de la véritable diversité humaine.

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          • Barbe // 11.01.2018 à 08h30

            Merci Alfred
            je vous suis, je vous lis dès que possible, je trouve vos commentaires toujours de grande qualité. Vous faites partie de mes commentateurs favoris avec Fritz et Duguesclin (mais peut-être êtes vous le même individu).
            Là, se présente la difficulté du choix des moyens : grève ou boycott? Je boycotte certains titres de la presse, je n’achète plus des produits qui viennent de pays impérialistes… Mais ces gestes que l’on peut tous faire ne nous disent pas encore pour quel but : c’est pour quoi que l’on se bat au fait ?
            Merci de nous proposer une fin, qui mériterait tant de sacrifices.

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            • Alfred // 11.01.2018 à 17h06

              Merci pour ce commentaire. Duguesclin (qui je crois deviner possède son propre site) et Fritz (avec qui je me suis opposé au sujet du mouvement indépendantiste catalan) sont bien d’autres personnes (que j’apprécie pour ma part également).
              Vous faites allusion à la limite de nos choix individuels qui quoi qu’ils nous coutent sont insuffisants pour faire changer quoi que ce soit pour deux raisons: 1- nous vibrionnons chacun dans des directions différentes et sur des durées différentes (problème d’organisation); 2- même en cas d’impact ressenti nos adversaires ne peuvent deviner qu’il font l’objet d’une attaque politique ou quelle revendication éventuellement satisfaire(problème de communication).
              C’est pourquoi le boycott réussi ne peut qu’être organisé par une structure. Une première étape peut être de militer au sein d’associations ou de partis existant s pour faire adopter cet outil (c’est pas facile).
              Un exemple qui pourrait fonctionner: objectif: obtenir l’étiquetage complet des produits alimentaire et boycotter les marques qui ne s’y pretent pas (il faut être motivé vu la taille d’un N_____é).
              A terme on peut aller jusqu’à essayer d’obtenir la traçabilité de tous les produits manufacturés vendus (lutte indirecte contre les couts de transferts et les externalités cachées) (ce serait aussi la porte ouverte à un protectionnisme déguisé).

                +5

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          • Eric83 // 11.01.2018 à 09h10

            Heureusement que VOUS vous savez Alfred.
            « La grève générale: VOUS n’êtes pas payé; Le boycott: vous choisissez QUI n’est pas payé. »
            Manifestement ce n’est pas l’intérêt général que vous prétendez défendre. Qu’est-ce alors ?

            Suite sur le rapport de force en Allemagne :
            Le syndicat IG Metall en Allemagne n’a VRAIMENT rien compris ?
            https://www.romandie.com/news/Allemagne-reprise-des-negociations-salariales-IG-Metall-durcit-le-ton/879586.rom

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            • Alfred // 11.01.2018 à 17h16

              Alors grève générale = intéret général… Mais qui définit l’intéret général? Le Général?
              Le problème de la grève générale c’est qu’elle pose autant de contraintes d’organisation que le boycott mais que cet outil « vieux » est intrinsèquement faible de plusieurs manières dans le monde contemporain: Les ouvriers du textile doivent ils faire grève ou boycotter les produits du Bangladesh? La gréve seule est un outil de borgne. Nous ne sommes pas que producteurs. Et nous valons de moins en moins comme producteurs (en masse) mais encore un petit peu comme consommateurs (ce qui est d’ailleurs injuste à l’echelle du monde mais ça vous passe au dessus je crois).
              Je suis désolé mais il faudrait commencer à réfléchir un peu. Vous pourriez commencer par vous demander pourquoi la représentation syndicale est si faible en France. (Pour votre gouverne je me suis syndiqué dès que j’ai commencé à travailler (je devais bien être un des seuls de la boite)).

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            • Karim Wilmotte // 14.01.2018 à 19h17

               » Et nous valons de moins en moins comme producteurs (en masse) mais encore un petit peu comme consommateurs (ce qui est d’ailleurs injuste à l’echelle du monde mais ça vous passe au dessus je crois). »

              Il ne reste plus qu’a expliquer l’austérité et les transferts de revenus des classes inférieurs vers les ultra-riches. Expliquer que l’effondrement économique a été payé par les peuples, et que les QE ne vont par vers la consommation.

              Ça va pas être facile. Sans doute parce que la théorie est incorrecte: nous sommes d’abord des producteurs, et nous sommes impérativement nécessaire à ce titre.

              Pour rappel, l’histoire selon laquelle Ford a augmenté les salaires pour que les travailleurs de ses usines achètent ses voitures est fausse: il fallait lutter contre le fait que les ouvriers quittaient ses usines très massivement, face à la déshumanisation du travail des chaines de montage.

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        • Barbier // 15.01.2018 à 17h46

          Vous oubliez aussi que l’Allemagne a engrangé des montagnes de commerce extérieur positif avec la mise à niveau de l’ex-rda .Donc quand il y a du grain à moudre, cela se sait vite.

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      • Larousse // 11.01.2018 à 14h21

        Oui et encore oui, j’ai vu sur ce blog quelqu’un qui appelait au boycott ou à la grève perlée de la consommation (sur les voitures, puis d’autres produits pendant 1 ou 2 mois… croyez-bien cela aurait des incidences sur le système financier…

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      • Subotai // 11.01.2018 à 17h41

        Votez avec votre « pouvoir d’achat ».
        Refuser d’acheter la merde – toute la merde – qu’ils vous proposent, à commencer par les « media ».

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    • Crapaud Rouge // 10.01.2018 à 10h31

      @Toff : « Mais Lordon se trompe, s’il croit que les fakes news seront chassées et punies »: il n’a pas dit ça, aucune menace concrète ne pèse sur les médias mainstream. C’est seulement sur le plan idéologique qu’ils vont avoir du mal : auparavant, ils pouvaient se draper dans leur chasse aux fausses nouvelles, maintenant ils vont apparaître pour ce qu’ils sont : des éboueurs.

        +28

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      • Toff de Aix // 11.01.2018 à 09h23

        Bien d’accord, malheureusement ça ne changera pas grand chose, je ne pense pas que c’est cette exposition qui fera bouger les gens et les choses. Les gens, dans leur immense majorité, sont déjà très conscients de la duplicité des journalistes mainstream. Ils ne leur font pas confiance.

        Il n’y a qu’à voir les résultats de vente des principaux quotidiens de largement subventionnés par l’argent public et déficitaires chroniques, pour s’en convaincre.

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    • Gilles // 10.01.2018 à 14h09

      « Mais Lordon se trompe, s’il croit que les fakes news seront chassées et punies uniformément par ces futures lois Big brother »: Où avez-vous lu ça ??????!!!!!!!!

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  • olivier // 10.01.2018 à 07h45

    Tout cela est intelligemment écris, mais pour les faits c’est une autre histoire :

    «  Comme le nettoyage est général, treize des principaux sites de gauche étatsuniens dégringolent de 55 % »

    ? Menons l’enquête :

    Une note renvoi au WSWS, question partialité on s’interroge. On y trouve rien en fait. On cherche on cherche, 2e lien : Toujours rien de concret, mais une piste. On apprend que c’est une enquête menée par le…WSWS. « Aidé d’une société d’analyse de référencement, »

    Un lien en bas de page, on est curieux on clique
    https://fair.org/home/backlash-against-russian-fake-news-is-shutting-down-debate-for-real/
    Rien, mais c’est en anglais. Toujours aucune sources précise mais les chiffres eux, le sont. A ce propos, le WSWS c’est 67, pas 75, et la moyenne est de 45, pas 55. Merci Lordon…

    AH ! Encore un lien du WSWS
    https://www.wsws.org/en/articles/2017/08/02/pers-a02.html et la bingo : « The World Socialist Web Site has obtained statistical data from SEMrush »

    et… rien d’autre. Juste le nom. Obligé de croire sur parole. Ridicule.

    Ce n’est pas nouveau si Google déréfence des sites et c’est toujours contre la liberté d’expression. La droite l’expérimente depuis plus de 10 ans déjà. Quand je lis l’imprécision de la nébuleuse de gauche du WSWS, je comprend qu’on soit tenter de le virer. Rien ne permet d’affirmer que le WSWS soit le centre du cabale. Ca sent la phoqueniouse. Travail d’amateur qui tend le baton pour se faire battre. Et ce n’est pas la première fois.

      +4

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    • Mr K. // 10.01.2018 à 12h27

      Si Frédéric Lordon fait une erreur de quelque pourcents, l’ordre de grandeur y est tout à fait…

      D’autre part ces statistiques peuvent être bien évidemment variables suivant la période considérée.

      Par exemple 70% de chute pour WSWS dans cet article là :

      https://www.wsws.org/en/articles/2017/07/31/goog-j31.html

      D’autre part dans le deuxième lien que vous rappelez dans votre commentaire il est bien indiqué que le WSWS a fait ce travail de recensement des chutes de fréquentations en collaboration avec plusieurs sites.

      Les résultats sont donnés pour 12 autres sites aussi. Qui d’après ce que vous sous-entendez participeraient à un bidonnage (vous dites « t… rien d’autre. Juste le nom. Obligé de croire sur parole. Ridicule. ») ?

      Dans ce même article le WSWS cite effectivement la société d’analyse de trafic internet SEMrush. En citant la société SEMrush comme source de ces résultats, WSWS engage comme utilisateur sa responsabilité vis à vis de cette société, cela n’est pas du tout anodin.

      Cela me suffit tout a fait pour juger fiable cette information.

      Menons l’enquête dites-vous. Vous n’avez pas peur des mots, ni du ridicule…

        +26

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      • olivier // 10.01.2018 à 23h42

        On est très loin du compte.

        Ils ne disent pas ce que vous dite, il disent avoir obtenu les données statistiques de 13 sites. Comment, méthodologie ? pourquoi 2 pauvres graphique seulement alors ? Pourquoi pas d’annonces signé conjointement ?

        Autre erreur, SEMrush n’est qu’un outil payant. Et la ils citent Alexa analytics http://www.wsws.org/en/articles/2017/07/27/goog-j27.html Du grand n’importe quoi. Si citer un nom suffit pour emporter votre confiance…

        Méthodologie, exactitude des chiffres, rigueur, précision, transparences des données… autant de points qui devrais motiver vos questionnements. Mais non.

        Qu’importe si les variations ne sont aucunement expliquées ? 67 70 74… et pourquoi pas 90 ? Ce n’est pas a vous ou a moi d’apporter des réponses fumeuses.

        C’est pourtant une des raisons d’être de ce blog : la contre-vérification des faits, des chiffres, analyse sérieuse à la clef. Quel credit peut-on sérieusement donner a cette « étude » devant tant de manquements ?

        « Cela me suffit tout a fait pour juger »
        Grand bien vous fasse. Manifestement enquêter est un verbe dont le sens vous échappe, mais vous avez juste sur un point : peu me chaut de paraitre ridicule.

          +0

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        • Mr K. // 11.01.2018 à 06h04

          @ olivier.

          Il y a bien collaboration entre WSWS et d’autres sites.

          Début de l’article de WSWS dont VOUS avez donné le lien :

          « New data compiled by the World Socialist Web Site, with the assistance of other Internet-based news outlets and search technology experts… »

          Le WSWS dit bien que c’est un travail de collaboration avec d’autres sites, ce que j’ai écrit.
          Euh… c’est le début de l’article, vous lisez vraiment l’anglais, ou les articles dont vous donnez les liens???

          https://www.wsws.org/en/articles/2017/08/02/pers-a02.html

          Comme le fait remarquer plus bas Madudu, WSWS dit avoir utilisé SEMrush ET Alexa.

          …qui sont toutes les deux des sociétés proposant notamment une analyse du trafic internet. Au tarif de base abonnement à 99 $/mois pour une partie de leur offre toutes les deux… A un outil payant sont associées des conditions d’utilisation strictes.

          Monsieur Lordon s’est trompé de quelques pourcents, la belle affaire puisque cela n’affecte en rien son raisonnement.

          Vous vous êtes embarqué dans un mauvais procès, vous ne devriez pas vous enferrer.

          Et nous ne parlons même pas de la vague de protestation générale des principaux sites alternatifs face à cette censure google largement sourcée, donc.

            +5

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          • olivier // 11.01.2018 à 19h30

            2/2

            Alors qu’ils sont si prompte a décortiquer et réclamer les chiffres des autres ils évitent ici d’étaler ce qui permettrais de les crédibiliser. Ce n’est donc pas un problème d’amateurisme. Surtout que la question du traffic est très riche en données de tous genre facilement récupérable. Pas mal de sites propose d’ailleurs des classements en tous genre basés ces données.

            Vous avez raison de préciser que les informations dont nous discutons ont été ramenées par MOI, pas directement par la note de Lordon. Une partie du moins, l’autre le fut grace a …Google justement (!).

            Vous n’êtes pas gêné du manque de rigueur, c’est votre droit, mais une double note qui n’étaye pas un propos avec des chiffres faux, c’est plus que médiocre. C’est in-croyable à ce niveau.

            Votre vague est en partie du tonneau de l’article : du mauvais copier-coller grégaire.

              +0

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          • olivier // 12.01.2018 à 07h15

            1/2
            La question n’est pas ici ce qu’on peut lire, c’est ce qu’il manque à lire justement.

            La ou un nom vous suffit, leur absence vous va aussi bien. Qui sont ces experts ? Ne me citez pas Kaufman, ce n’est pas son titre. Ou sont les données ? Un prix de base disponible sur une page d’accueil n’est pas un argument valable.

            Vous reprenez d’ailleurs Madudu mais avez vous vérifié si ce qu’il dis est vrais : d’ou provient sa citation par exemple ? Pour le reste je vous renvois a la réponse que je lui ai faite.

            Tout est nébuleux, opaque, éparpillés. On peine à reconstruire un semblant d’information technique en agglomérant 5 pages. On en est réduit a les croire sur parole, et cela ne me convient pas car je les déjà pris en flagrant délit. A ce propos leur traitement de Trump est [censuré].

              +0

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    • Madudu // 10.01.2018 à 12h33

      « Menons l’enquête »

      Pour commencer, peut-être pourrait-on lire l’article dans lequel le WSWS expose les raisons pour lesquelles il accuse Google d’être intervenu délibérément contre leur site. D’autant qu’il est disponible en français :

      https://www.wsws.org/fr/articles/2017/08/goog-a09.html

      Vous y apprendrez par exemple que SEMrush n’est pas une source mais le logiciel d’analyse de données qu’ils ont employé :

      « Ces nouvelles données s’appuient sur une analyse détaillée des 30 000 termes de recherche qui retournaient les résultats mettant le plus en avant le WSWS, compilée par le logiciel d’optimisation de recherche SEMRush et vérifié par rapport aux données de Google ainsi que des requêtes envoyées au moteur de recherche de Google. »

      Quand aux mesures de baisse de trafic ou de redirections depuis Google, apparemment ils se fondent sur l’outil fourni par Google aux Webmasters pour les mesurer ainsi que sur le bien-connu site d’analyse Alexa :

      http://www.wsws.org/fr/articles/2017/07/goog-j28.html

      « Selon le service d’outils pour les webmestres de Google, le nombre de recherches qui ont permis aux usagers de voir le contenu du World Socialist Web Site […]. »

      « Sur la base des informations disponibles sur les analyses d’Alexa, d’autres sites qui ont subi des baisses dans le classement incluent WikiLeaks, Alternet […]. »

        +14

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      • olivier // 11.01.2018 à 19h01

        Votre citation des 30 000 n’est dans aucun de vos 2 liens.

        SEMrush est un service payant qu’ils présentent comme une source : Je constate.

        Votre distinguo entre visite et recherche est tres juste. Helas elle tombe a l’eau : « data from SEMrush estimating the decline of traffic generated by Google searches » (lien + haut) Alexa, SEMrush ? les 2 ?

        Nous sommes dans l’ère du temporaire, de l’éphémère, du jetable, du recyclable, en un mot dans l’ère du brouillon, ou tout est brouillé, en désordre.

        Je suis persuadé qu’ils ont en partie raison. Il y a bien une chute de fréquentation causé par le nouveau algorythme. Mais le flou et les oublis a répétions indiquent plus certainement une déformations de faits pour se poser en victime d’un complot.

        Ce n’est pas parce que c’est crédible que c’est vrais. Quand gg change ses règles, il y a toujours des perdants. Le référencement est une cuisine qui change tout le temps. Les pros le savent bien.

        On peut regretter la sur-puissance des GAFA, mais la cohérence appelle un peu + de logique et surtout de rigeure.

          +0

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        • theuric // 12.01.2018 à 14h58

          Personnellement, si je tape refroidissement climatique je me retrouve sur des sites contant un réchauffement climatique, ce qui est plutôt amusant.
          Je me fous de la censure comme de ma première chaussette, celle-ci ne fut et n’est jamais un instrument efficace, tout juste permet-elle de retarder un processus de changement de régime, dut-il être de banane, et de rien d’autre.
          La censure est un miroir aux alouettes, autant pour les censeurs que pour les censurés.
          Juste la preuve de la fragilité d’un système politique et, peut-être parfois, de celle de son opposition, du-moins d’une partie d’entre-elle.

            +0

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          • olivier // 13.01.2018 à 12h21

            La limite de cette pensée est que si tout le monde généralise votre inintérêt, alors la censure devient inutile car il n’y a plus de voix divergentes. Le moteur de recheche n’affiche alors plus que des chaussettes et tout le monde s’en fou.

            Mais si vous êtes la c’est qu’en fait les chaussettes ne vous intéresse pas heureusement. « naturam expellas furca, tamen usque recurret »

              +0

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    • remi // 11.01.2018 à 09h44

      En somme nous avons :
      1) les annonces publiques des GAFA (coalisés aux grands médias et aux gouvernements) qui déclarent qu’ils vont tout faire pour limiter le référencement de sites qualifiés de « complotistes »
      2) le constat empirique de certains sites, au moyens de logiciels parfois fournis par ces mêmes GAFA, qui constatent que leur référencement diminue ou disparait.

      Heureusement vous êtes là pour nous mettre en garde. On aurait tort de voir entre 1 et 2 un lien de cause à effet. La baisse de trafic enregistrée par ces sites est très probablement une « fake new » car ces sites sont en réalité « complotistes ».
      😀

        +2

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      • Olivier // 11.01.2018 à 12h59

        1) je suis bien d’accord avec vous

        2) constat contestable.

        3) quand on vois le traitement réservé à Trump par l’aile gauche dans son entier, le terme complot ne me parait pas si inadapté.

        4) les hommes sont mortel, Socrate est un homme donc Socrate est mortel. Si le syllogisme vous sers de méthode de réflexion, alors oui heureusement que je suis la 🙂

          +0

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        • remi // 11.01.2018 à 15h03

          En logique, le syllogisme est un raisonnement logique mettant en relations trois propositions (nous dit wikipedia), donc je vous propose de vous en tenir aux deux prémisses initiales et de laisser Donald Trump hors de ce débat.

          Donc vous nous dites que 1 est vrai mais que 2 est contestable.
          Mais contestable pourquoi au juste ? C’est toute la limite de l’exercice du fact checking à base d’attribution de gommettes. Au fond, vous nous dites que 2 est constable puisque l’information qui concerne WSWS n’est donnée que par WSWS et d’autres sites gauchistes du même acabit. Qu’ils se réfèrent à l’utilisation de l’utilisation d’un logiciel, mais que rien ne nous prouve que ce logiciel soit fiable ou que les données n’en ont pas été bidouillées. Vous n’établissez pas le contraire pour autant, il vous suffit de poser que tant que l’information n’a pas été corroborée par Christophe Barbier ou un de ses équivalents fonctionnels, elles relèvent a priori du domaine du mensonge.
          (…)

            +2

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        • remi // 11.01.2018 à 15h05

          C’est exactement le raisonnement que vous opérez plus haut, lorsque vous convenez vous même que cette baisse de référencement vous parait vraisemblable, mais qu’il ne s’agit sans doute pas d’un « complot » (ben non puisque c’est eux les conspi !) et que de toute façon : « Sur le fond : ils gagnent leur vie et passent leur temps a vomir sur des entreprises privée qui leur fournissent un service gratuit dont ils dépendent. Ça pouvais durer combien de temps ? ce n’est pas un service publique. »
          Dont acte : ce n’est sans doute pas vrai et si ça l’est c’est bien fait pour leur gueule
          (Ceci dit, sans remettre en cause vos convictions néolibérales, l’accès aux contenus est un service que nous payons tous en tant que consommateurs).

            +1

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    • Mr K. // 11.01.2018 à 13h27

      @ olivier

      C’est peut-être caractéristique, voire amusant.

      Avec ce commentaire, si on suit le fil, vous vous répondez à vous même. Vous bouclez sur vous même en quelque sorte.

      Petit rappel pour ouvrir un peu le « débat ». L’offensive contre les sites alternatifs qui ne pensent pas correctement avait commencé dès fin 2016 avec l’affaire PropOrNot :

      https://www.les-crises.fr/le-washington-post-promeut-scandaleusement-une-liste-noire-maccarthyste-fournie-par-un-nouveau-groupe-obscur-par-glenn-greenwald/

      Avec dans la foulée, la France des « grands » médias singeant souvent ce que fait Washington.

      Décodex et ses suites par exemple, dénoncées fort justement par Frédéric Lordon dans son article.

        +2

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  • LBSSO // 10.01.2018 à 08h04

    France info : « 79% des Français croient à au moins une « théorie complotiste » »
    France Inter : « 79 % des Français croient à au moins une « théorie complotiste » »

    L’IFOP qui a réalisé cette enquête (dont on connaît les partenaires ici…) présente une série de théories complotistes et demande aux sondés si ils la connaissent (notoriété) et leur niveau d’adhésion à chacune d’entre elles dont celle-ci :

    « La CIA est impliquée dans l’assassinat du président John F Kennedy à Dallas »

    Tout à fait d’accord 11%
    Plutôt d’accord 43%
    Plutôt pas d’accord 34 %
    Pas d’accord du tout 12 %

    A ceux qui ont conçu cette « étude  » , je souhaite humblement rappeler que de Gaulle, suite à l’assassinat de JF Kennedy, a confié à A Peyrefitte :  » La police a fait le coup,ou bien l’a fait faire ou bien elle l’a laissé faire »

    Conclusions :
    -de Gaulle appartient au groupe des complotistes.
    -Facile d’atteindre le score de 79 % comme l’annoncent France Info et France Inter avec une ou deux autres questions de ce style. N’est-ce pas ?

      +62

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    • Joseph // 10.01.2018 à 08h44

      D’autant que le mot « impliquée » dans votre exemple ne signifie absolument rien.
      La CIA en est l’auteur ? Elle est impliquée.
      La CIA mène l’enquête ? Elle est impliquée.
      Je pense donc que nul besoin d’être complotiste pour affirmer que la CIA, « central intelligence agency », est clairement « impliquée » dans l’assassinat d’un président américain…
      La véritable honte des journalistes, politiques et de ceux qui les croient,c’est tout simplement d’avoir des capacités de compréhension et d’interprétation discursives pathétiques – alors même que le système éducatif français consacre énormément de temps et d’efforts à enseigner les-dites capacités. Quoiqu’on veuille vous faire croire, les mots ont un sens – y compris lorsqu’ils sont ambigus : tout doute peut être facilement levé, et sa présence relève soit de l’incompétence, du mensonge ou de la littérature.
      Pourquoi les journalistes et dirigeants peuvent-ils nager sans obstacles dans la brume artistique de leurs paroles ?

        +15

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      • Pinouille // 10.01.2018 à 10h24

        « les mots ont un sens »
        Ce qui me fait dire que la phrase « La CIA mène l’enquête sur l’assassinat de JFK » n’implique pas « La CIA est impliquée dans l’assassinat de JFK ». Elle est impliquée dans l’enquête sur l’assassinat de JFK mais pas dans son assassinat lui même…

        « tout doute peut être facilement levé »
        A vous lire, on croirait qu’il existe en ce monde une vérité univoque accessible à tous (facilement), qui ne donnerait lieu à aucun débat: ce qui s’en écarte relèverait de la mauvaise foi ou du mensonge. Ai-je bien lu?

        Avec tout mon respect et modestie (qui se fait rare par les temps qui courent).

          +2

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        • Madudu // 10.01.2018 à 12h07

          Quand il parle de lever les doutes, il parle de l’ambiguïté de la question posée : il est facile de construire des questions dont le sens ne fait aucun doute, sans ambiguïté.

          Vous avez donc lu ce que vous vouliez y lire, ce qui n’est pas nouveau.

            +5

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          • Fritz // 10.01.2018 à 12h52

            LBSSO a raison de citer l’assassinat de Kennedy. Cet exemple illustre la régression conformiste des médias depuis les années 1960, comme le montrent les tentatives répétées pour réhabiliter la théorie de la « balle unique », notamment celle de Laurent Joffrin. Et c’est pour discréditer les chercheurs indépendants (Mark Lane, Jim Garrisson, Sylvia Meagher…) que la CIA a forgé l’expression tordue « conspiracy theory » (théorie du complot).

            Les confidences de Charles de Gaulle à Peyrefitte datent du 27 novembre 1963, cinq jours après le drame de Dallas, et deux jours après les obsèques de Kennedy.

              +13

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            • tepavac // 10.01.2018 à 23h55

              Bonsoir Fritz!
              S’il vous plait, regardez ce reportage, vous y trouverez peut-être une autre opinion sur la question.

              Une affaire à tiroir comme le diraient les OPJ.
              Cela ne contredit pas le sentiment commun sur cette triste histoire, mais y révèle simplement l’ironie qui frappe si souvent les stratèges impériaux.
              Un assassinat bien orchestré qui capote, un incident qui clos la tentative, mais qui braque les projecteurs sur un agent spécial sensé protéger le président….
              S’il n’y avait pas eût l’incident, tout était déjà prêt pour accuser la Russie par le biais d’Oswald et de ses pérégrinations….
              Mais voilà le petit caillou….

              https://www.youtube.com/watch?v=yNoqMSjQK1s

                +3

              Alerter
            • Fritz // 11.01.2018 à 09h21

              Merci, tepavac. Ce documentaire est basé sur les recherches de Howard Donahue, résumées dans le livre de Bonar Menninger. A priori, je ne crois pas à cette thèse d’une « erreur mortelle » de l’agent Hickey, mais je regarderai le documentaire que vous me proposez, sans préjugé, et l’esprit ouvert.

                +3

              Alerter
          • Pinouille // 10.01.2018 à 16h07

            @Madudu
            « Vous avez donc lu ce que vous vouliez y lire, ce qui n’est pas nouveau. »
            Peut-être avez-vous raison dans votre interprétation (cela ne saute pas aux yeux puisqu’il fait référence aux journalistes et aux politiques qui ne sont pas les rédacteurs de ladite question posée), mais merci de ne pas me prêter des intentions que je n’ai pas.

              +1

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      • aije69 // 11.01.2018 à 02h03

        Je suis en désaccord avec une interprétation du verbe impliquer : la CIA mène l’enquête, donc elle est impliquée.

        Depuis longtemps j’ai noté la détestable polysémie de ce verbe :
        – dans en un sens courant, il se rapporte à une cause, comme assassiner (antériorité) ;
        – dans son sens chronologiquement premier et encore usité, au contraire il se rapporte à un effet, comme enquêter (a posteriori).

        Un peu de sérieux : mener l’enquête sur l’assassinat est rigoureusement distinct d’avoir participé à l’assassinat. Pour preuve, est-il impossible d’imaginer que le FBI mène l’enquête et pas la CIA, ou que la CIA n’a pas participé au meurtre ? Non, bien sûr, alors pourquoi utiliser le même verbe  » impliquer  » ?

        Avec des mots confus l’intelligence sombre, tout comme la démocratie.

        Pour ma part, j’évite  » impliquer  » et  » implication « , auquel je préfère  » conséquence  » ; lui n’exprime pas une chose et son contraire.

        Les mots ont un sens ? Certes, mais pas n’importe lequel (être NORMATIF).

          +2

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    • Alfred // 10.01.2018 à 09h24

      La « question » est déjà biaisée comme d’habitude.
      80% des répondants croient en l’existence pratique (et non théorique) d’au moins un complot (ce qui est plutôt une preuve de vie minimale) . L’expression même « théorie du complot » est une construction bancale et mensongère. La reprendre est la marque par excellence d’un parfait crétinisme.
      Les répondants ont donc répondu comme ils ont pu en fonction d’une réalité évidente à une question fausse. 80% de la population se souvient donc de colin Powell et de la seconde guerre d’Irak. Les journalistes qui font passer cela pour un problème méritent le goudron et les plumes.

        +30

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      • Karim Wilmotte // 10.01.2018 à 09h37

        L’inquiétant, c’est donc les 20% qui ne croiraient à aucun complot.
        Jamais.

          +30

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      • patrick // 10.01.2018 à 13h27

        conclusion : 79% des français ont très nettement l’impression d’être pris pour des c.. de temps en temps ou souvent.
        On ne peut que se féliciter de cette prise de conscience.

        ça me fait penser au gars de BFM qui avait lancé le sondage en direct : » avez-vous confiance dans les journalistes ?  » .. sondage arrêté en urgence.

          +19

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      • Narm // 13.01.2018 à 21h46

        «  »L’expression même “théorie du complot” est une construction bancale et mensongère. La reprendre est la marque par excellence d’un parfait crétinisme. » »

        Excellente remarque.
        Comme j’aimerais qu’elle soit renvoyée à la face de tous ces biens pensant qui nous la ressortent, souvent persuadés

          +1

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      • PierreH // 15.01.2018 à 10h12

        Il y a mieux que Colin Powell, dont certains continuent à nous dire qu’il s’est trompé de bonne foi (Hubert Védrine à Arrêt sur Image): j’ai nommé les couveuses de l’hopital de Koweit City. Ce fut un vrai mensonge organisé, avec témoignage bidonnée aux Nations Unies et tutto quanto. Mais si l’on se méfie de ce qu’on lit dans les journaux c’est qu’on est des débiles mentaux incurables…

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    • kasper // 10.01.2018 à 10h17

      moi ce qui me surprend c’est que l’enquete ne mentionne pas des theories tout aussi farfelues qui ont l’air assez populaires dernierement:

      « le gouvernement russe a fait pirater le serveur mail du parti democrate pour nuire a la campagne de Clinton »

      « pendant la presidentielle francaise, le gouvernement russe de meche avec youtube a fait favoriser le referencement des videos des candidats qui lui etaient moins defavorable. »

      « les forces speciales russes ont secretement massivement pris part aux combats dans l’est ukrainien. on n’en a jamais capture ni trouve de mort parcequ’ils brulaient les corps sur place dans des fours mobiles. »

      je me demande bien pourquoi…

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    • Touriste // 10.01.2018 à 12h47

      Bonjour,
      Dites, vous ne seriez pas un petit peu complotiste, des fois ? Comment osez-vous soupçonner une étude qualifiée de sérieuse par… …par qui au fait ? Ca y est : j’suis complotiste.
      Bref,
      Vous avez des doutes ? Vous êtes complotiste
      Vous réfléchissez ? Vous êtes complotiste
      Vous n’êtes pas d’accord et argumentez logiquement ? Vous êtes complotiste
      Vous dites qu’on vous qualifie de complotiste ? Vous êtes complotiste

      Allô Kafka ? Ouais ben t’avais déjà tout compris bien avant les autres…

      Maintenant la grande question : Comment se servir efficacement de la crétinerie et de la malveillance de certains « anti-complotistes » pour les laisser embrasser violemment le mur derrière nous et les mettre en PLS ? (dernière métaphore amusante à la mode, adoptée par les djeunz)

        +17

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      • Pierre Tavernier // 10.01.2018 à 19h44

        Bonsoir,
        Quelqu’un qui passerait par là aurait-il la gentillesse de m’expliquer ce que veut « mettre en PLS » ? Position Latérale de Sécurité ?
        Merci d’avance 🙂

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        • Alfred // 10.01.2018 à 20h16

          C’est ça. Depuis que les premiers secours sont enseignés aux lycéens c’est devenu une expression à la mode dans l’idée de « mettre KO ».

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    • un citoyen // 10.01.2018 à 14h15

      Une autre remarque en lisant cet exemple (qui présente ces 4 choix possibles et de même avec d’autres questions à la page 67 de l’enquête) : il n’y a pas le choix ‘Je ne sais pas’ alors que c’est le choix le plus prudent pour éviter d’être tenté(e) de penser ou dire des âneries.

      Du coup, pour la CIA et JFK, j’ignore ce que j’aurais répondu si j’étais sondé … quelque-chose au pif, ce qui donnerait des résultats faussés.

        +4

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      • LBSSO // 10.01.2018 à 18h49

        Votre remarque est exacte .Je ne sais pas si vous l’avez vu mais voici ,au cas où, ce qu’écrit Rudy Reichstadt dans son commentaire :
        « Les sondés ne se sont pas vus proposer de réponse « ne se prononce pas ». De la même manière, un certain nombre d’énoncés (dix énoncés complotistes et un énoncé créationniste) leur ont été proposés. Dans un premier temps, la question leur était posée de savoir s’ils en avaient déjà entendu parler. Dans un deuxième temps, il leur était demandé de dire s’ils étaient tout à fait d’accord, plutôt d’accord, pas vraiment d’accord ou pas d’accord du tout avec chacun de ces énoncés. Parti fut pris de poser cette seconde question à tous les sondés, y compris ceux qui n’avaient jamais entendu parler d’un tel énoncé auparavant. La lecture des résultats doit donc tenir compte de ces deux choix méthodologiques ».
        https://jean-jaures.org/nos-productions/le-conspirationnisme-dans-l-opinion-publique-francaise
        Monsieur R Reichstadt , c’est très bien de l’écrire, c’est encore mieux d’appliquer ses propres observations ,à ses « analyses »….

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        • un citoyen // 10.01.2018 à 20h16

          Du même avis que vous.

          Pour l’article de CW (Conspiracy Watch), dont Rudy Reichstadt est le rédacteur en chef, non je ne l’ai pas vu, étant plus concentré par l’enquête d’ifop et ses méthodes , commandée par la fondation Jean Jaurès et CW. Je lis aussi à la fin de l’article de CW que ‘d’autres analyses spécifiques viendront compléter cette première note d’analyse non exhaustive’ et pourtant certaines conclusions de sa part, qui me semblent plutôt très hâtives, sont déjà formulées.

          Pas beaucoup de temps de mon côté pour étudier davantage en ce moment, mais pour faire court j’ai comme l’impression que CW, en ce qui concerne l’attitude correcte qui serait à adopter, aurait plus une préférence sur le choix de la version officielle à adopter (JFK a été assassiné par le fait d’un acte isolé) que sur la prudence recommandée par Socrate (tout ce que je sais c’est que je n’en sais rien).

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    • Homère d’Allore // 10.01.2018 à 16h20

      Bonjour LBSSO,

      Hashtable, dont je ne partage pas les idées, a eu le mérite de faire un assez bon article sur ce sujet.

      http://h16free.com/2018/01/10/59989-les-francais-une-bande-de-gros-complotistes

      Il est bien possible que, comme l’annonçait Todd dans son ouvrage « Après la démocratie », le suffrage universel soit menacé car le peuple sera désormais considéré comme croyant à des fadaises comme « la Terre Plate » ou les reptiliens. Toute remise en cause de discours officiels étant, bien entendu, assimilée à ces dernières…

      En tout cas, je n’ai jamais rencontré de gens croyant à la platitude de la Terre. Or, le pourcentage cité dans l’étude de l’IFOP est non négligeable. Soit ce chiffre est manipulé, soit les sondés ont répondu n’importe quoi pour se moquer de l’enquêteur !

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      • LBSSO // 10.01.2018 à 19h02

        Merci Homère d’Allore, je vais prendre le temps de lire votre lien.
        Hier ,quand j’ai commencé à creuser cette étude , j’ai envoyé un mail à l’IFOP pour demander (poliment et diplomatiquement) des précisions sur la méthodologie.Avant de vous répondre ,j’ai vérifié sur ma boîte mail ,pas de réponse.Sans parler du traitement statistique (et il y a à redire) cette étude ne permet en rien d’avancer sur le thème abordée en raison des questions (fonds , forme et contexte) . Dommage et…un certain dégoût pour être franc.

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  • Brigitte // 10.01.2018 à 08h55

    Ah Les pamphlets de Lordon, toujours frais et pétillants, à lire sans modération, et on fini la bouteille, ou plutôt le magnum car y’ a du volume, sans en laisser une goutte mais après?….
    On a un peu le tournis.
    La liberté d’expression est menacée, mais encore? l’économie est menacée, mais encore? les services publics sont menacés mais encore? la culture est menacée mais encore? l’environnement est menacé mais encore?….
    Et on reste là devant ce champ de ruines, inquiets mais satisfaits que le jeune reporter Lordon, véritable Tintin de la politique, ait encore triomphé des « méchants » dans ses aventures rocambolesques.
    « Tintin en Macronie », « on a marché sur la France » ou « Tintin au pays des Big Data »
    Bon, tout ça pour dire qu’il va falloir se bouger les fesses et vite. Le printemps 2018 approche!

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    • Karim Wilmotte // 10.01.2018 à 09h36

      Ben, la suite, elle dépend de vous.
      Si vous voulez un gourou, quelqu’un qui pense pour vous, il y a « En Marche » (vers le désastre).

        +12

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      • Brigitte // 10.01.2018 à 10h02

        ce que je veux, c’est que ça bouge! que les gens disent NON, STOP, DEGAGEZ et passent à l’acte collectivement. Je suis prête à suivre la personne qui nous insufflera le courage de passer à l’acte. On ne peut plus se contenter de la satisfaction intellectuelle d’un bon papier!
        le désastre est imminent.

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        • sibtigr // 10.01.2018 à 13h28

          Chère amie, tournez vous vers les associations de consommateurs, et en leur sein, mettez en boycott des produits de consommation qui ne vous conviennent pas, et vous verrez comment ils réagiront vite. Et vous, vous aurez fait ce que votre conscience vous titille de faire.

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          • Brigitte // 10.01.2018 à 19h01

            Le problème des associations, je sais de quoi je parle car j’en ai créé une, c’est qu’elles luttent toutes seules dans leur coin. Chacune dans son pré carré et en tournant de plus en plus le dos à la politique. Cette atomisation des luttes a pour conséquence une désaffection de l’engagement politique.

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        • Karim Wilmotte // 14.01.2018 à 19h22

          Pour que ca bouge, il faut beaucoup de travail en amont.
          Les cris infantile  » NON, STOP, DEGAGEZ », non seulement ne sont pas à la hauteur, mais ne peuvent être une solution de moyen-long terme.

          Ne changez rien des structures mais juste les personnes, et bien vite, vous aurrez les mêmes résultats.

          La seule solution, mais qui heurte la pensée magique majoritaire: travailler à faire prendre conscience, analyser le déploiement de la société et des structures de domination, et continuer. Des générations d’ouvriers au 19-em ont tout perdus, avant que la conscience ne progresse et permettent des changements.

          Si vous voulez des solutions baguettes magiques, c’est très simple: il n’y en a pas, et n’en a jamais eu nul part dans l’histoire.

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  • Ellilou // 10.01.2018 à 09h00

    Rien que pour cette phrase :
    « De quoi en effet l’État s’occupe-t-il essentiellement désormais ? De deux choses : le service du capital, et le contrôle des populations. »
    ce texte mérite toute notre attention, car résumant parfaitement bien la politique menée par notre bien-aimé nouveau Leader du Monde Libre 😉

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  • Eric83 // 10.01.2018 à 09h40

    Macron est en train de créer un Ministère de la Vérité et ce n’est pas une surprise. Il fait partie des dirigeants qui ont pris le « 1984 » d’Orwell, non pas comme une alerte sur un effrayant futur possible mais comme un manuel très pertinent de manipulation et de domination des peuples.

    Cela nécessite une communication à outrance et donc nécessairement la participation active et inconditionnelle des médias.

    Cependant, grâce à des sites « alternatifs » comme celui de notre hôte et à des auteurs comme Lordon, nombre de « Winston » sont conscients de l’imposture et de la collusion Etat/MSM.

    Macron ne semblant pas avoir de limites dans l’exercice de son pouvoir, ira-t-il jusqu’à imposer – au nom de la liberté bien entendu – la censure de sites ?

    En complément :
    https://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2018/01/09/de-quels-temps-macron-est-il-le-nom-m-segal/#more-50398

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    • bof // 10.01.2018 à 20h16

      Macron n’y est pour rien il suit juste le calendrier européen :

      http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-4481_fr.htm

      European Commission – Press release – Prochaines mesures contre les fausses nouvelles: la Commission crée un groupe d’experts de haut niveau et lance une consultation publique

      Programme de la commission : Élaborer une stratégie de l’UE pour lutter contre la diffusion de fausses nouvelles en ligne

      Principales initiatives et manifestations de la Commission:

      * mars 2015: sur mandat confié par le Conseil européen, l’East Strategic Communication Task Force a été instituée au sein du SEAE pour recenser et analyser de manière quotidienne les campagnes de désinformation en cours orchestrées par la Russie et pour sensibiliser le public à leur sujet;
      * mai 2016: présentation de la communication relative aux plateformes en ligne, qui encourageait les entreprises à fournir davantage d’efforts volontaires pour remédier aux évaluations en ligne fausses ou trompeuses;
      * 13 novembre 2017: lancement de la consultation publique et du groupe de haut niveau sur les fausses nouvelles, évènement réunissant de multiples parties prenantes à Bruxelles, combiné à un dialogue en cours avec les États membres;
      * janvier 2018: première réunion du groupe de haut niveau sur les fausses nouvelles;
      * mars 2018: résultats de la consultation publique et de l’enquête Eurobaromètre;
      * avril 2018: rapport du groupe de haut niveau;
      * printemps 2018: communication relative aux fausses nouvelles et à la désinformation en ligne.

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      • Kilsan Aïtous // 11.01.2018 à 12h43

        Le calendrier européen selon l’esprit de l’Empire.

        Voir « cette affirmation fameuse par le gouvernement GW Bush, (mais aussi par les neocons, mais aussi par une quasi-unanimité des élites-Système où “la gauche” [les démocrates] a sa place), – en la personne de Karl Rove, chef de la communication du président GW Bush, parlant à l’auteur Ron Suskind à l’été 2002,

        « Nous sommes un empire maintenant et quand nous agissons nous créons notre propre réalité. Et alors que vous étudierez cette réalité, – judicieusement, si vous voulez, – nous agirons de nouveau, créant d’autres nouvelles réalités, que vous pourrez à nouveau étudier, et c’est ainsi que continuerons les choses. Nous sommes [les créateurs] de l’histoire… Et vous, vous tous, il ne vous restera qu’à étudier ce que nous avons [créé]. »

        http://www.dedefensa.org/article/lentropisation-de-lentropie-postmoderne

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  • some // 10.01.2018 à 10h09

    enfin, la réalité se met au niveau de la plume de l’auteur. Pour la première fois dans l’histoire un écrivain fera de la réalité un roman et des romans trop connus de vielles antiquités pas fichu d’imaginer l’avenir avec acuité.

    …Cela pour dire que la démarche à la fois en temps réel et à la fois hyper qualitative qu’applique Lordon correspond parfaitement aux désirs les plus basiques du capital-investissement journalistique. La situation réel devenant chaque jour plus épique, dépassant même parfois les auteurs les plus connus, c’est une forme de mise en boite qui ne s’en donne pas l’air.

    Je préférais qu’un esprit aussi remarquable s’évertue à la clarté plutôt qu’à la lourdeur dans ce geste de digestion et de transmission de la réalité.

      +2

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  • lecrabe // 10.01.2018 à 10h14

    Un pas de plus vers le ministère de la Vérité et les bureaux de rééducation populaire dirigés par Mr Reichstadt et Mme St Cricq.
    Heureusement seul 21% de la population est prêt à suivre leurs prêt-à-penser le doigt sur la couture du pantalon, c’est beaucoup, ça permet d’élire un président, mais c’est au final bien peu.

      +8

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  • Jean // 10.01.2018 à 10h22

    Retour – indirect – sur le récent sondage « Le conspirationnisme dans l’opinion publique française », réalisé par la Fondation Jean-Jaurès (et le site néocon Conspiracy Watch). Fondation mentionnée dans cet article publié par le Monde Diplomatique en 2007

    Quand une respectable fondation prend le relais de la CIA :

    https://www.legrandsoir.info/quand-une-respectable-fondation-prend-le-relais-de-la-cia.html

      +5

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  • Fougnard // 10.01.2018 à 10h22

    Excellente analyse de Lordon qui met à nu la politique de Macron. Apparaît alors, dans toute son horreur, le sort qui nous est réservé après les doses continuelle d’anesthésiques que l’on reçoit.
    Je crois que je l’ai lu sur ce site mais je n’en suis pas sur : Sarkozy prêchait l’horrible mais n’en réalisait que très peu alors que Macron a la parole doucereuse mais commet l’épouvantable.
    J’apprécie toujours autant le style de Lordon. Ses piques portent justes et sont pleines d’humour.
    Une erreur cependant : dire que Samuel Laurent ou Cédric Mathiot n’était pas n’importe quoi est sans doute très exagéré.

      +8

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  • Tonton Poupou // 10.01.2018 à 10h28

    La presse mainstream c’est comme la publicité : Le vrai, le beau, le juste et le bon ! Et si vous êtes pas satisfait du Peuple !? Eh bien : Changez de Peuple !

      +6

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  • Lysbeth Levy // 10.01.2018 à 10h29

    Je le vois venir depuis longtemps ce « ‘moment » de censure et de délations initié par un spécialiste de la chasse aux sorcières même « C’est à vous » l’émission s’y met :
    https://www.france.tv/france-5/c-a-dire/saison-11/372589-pourquoi-les-francais-sont-ils-sensibles-aux-theories-complotistes.html Donc demain vous serez « inquiété » pour vos idées pas très cathodiques/catholiques, en mêlant n’importe quoi ..http://www.frustrationlarevue.fr/il-ny-a-pas-de-lezards-mais-il-y-a-bien-des-capitalistes-au-sujet-de-laccusation-de-tomber-dans-la-theorie-du-complot/.
    Criminalisation des idées mal placées ? De petits inquisiteurs s’en font « une spécialité », le créneau va donner des idées a pas mal de policiers de la pensée en « culotte courte » : http://menace-theoriste.fr/sonder-les-croyances-complotistes/
    Faire croire que vos idées sont dangereuses voire terroristes pour vous écarter du débats cela sent le bon temps « vichyssois » non ?

      +12

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  • olivier // 10.01.2018 à 10h42

    A part un mouvement géant « je boycotte les médias subventionnée » avec affichage dans les rues, forcing dans les réseaux sociaux, soutient des médias pas encore aux ordres et aide des petits partis politiques encore du côté des français la liberté d’expression en France va péricliter.
    Mais pour ça il faut des journalistes des politiques et des bloggers qui en ont et de l’organisation.
    Ce serait le début d’une vrai révolution.

      +9

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  • Cesar // 10.01.2018 à 10h42

    A Brigitte
    Merci pour votre commentaire. FRederic Lordon… Je vous remercie de ce message qui me va droit au coeur. Je ne suis pas une intellectuelle, dans le sens premier du terme, mais, j’étais impatiente de savoir qui, allait se lever pour dénoncer cette parodie de gouvernance. Et si nous boycottions cette presse ? Non je sais, ça ne suffira pas…pourtant je crois qu’il y a un potentiel humain derrière vous… Nous… Que pouvons nous faire, au point où nous en sommes ?
    La seule chose qui me vient à l’esprit : (je sais que je vais avoir beaucoup d’amis)
    C’est de prier – pour que ne viennent pas deja 2tim4-4.

      +1

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  • BA // 10.01.2018 à 10h49

    Dette publique + dette des entreprises privées = dette mondiale.

    Aujourd’hui, la dette mondiale a battu un record historique : 233 000 milliards de dollars !

    Charles Sannat écrit :

    Comme vous le savez, la croissance est là, nous croulons même sous la croissance et sous l’optimisme béat des peuples qui consomment comme jamais des produits par containers entiers, des produits dont ils n’ont pas besoin, fabriqués par d’autres, et achetés à crédit avec de l’argent qu’ils n’ont pas, et justement ce dernier point, l’argent « qu’ils n’ont pas » est bien le cœur du sujet soulevé par Bloomberg et également la clef du faux miracle économique mondial auquel nous assistons.

    Nous sommes dans un monde de dettes. Dans un monde où tout repose sur la dette, et cette dette mondiale vient à nouveau de battre tous les records du monde.

    https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-01-05/global-debt-hits-record-233-trillion-but-debt-to-gdp-is-falling

      +8

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    • ah! les vieux! // 10.01.2018 à 22h50

      Vous avez raison! Et j’irai plus loin, s’il m’est permis! Cette « dette » est « bidon » et complètement artificielle, parce que l’argent, la monnaie, n’a pas de « valeur intrinsèque ». Il n’a, ils n’ont, qu’une valeur de convenance, La masse monétaire mondiale a « gonflé »? C’est que l’argent s’est dévalué, si pendant ce temps là ce qu’il est censé représenter n’a pas « gonflé » dans les mêmes proportions. Ces enjeux monétaires, ces jeux monétaires, ne sont rien d’autre que du « bonneteau »!
      Pourquoi ne le dit-on pas assez? Avez-vous vu des joueurs de bonneteau sur les marchés? Leur avez-vous demandé ce qu’ils pensaient de leur « jeu »? Croyez-vous sincèrement que c’est eux, interpellés, qui vont en modifier les règles pour le rendre moins pervers, et moins fructueux pour eux?
      Bonne soirée!

        +5

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  • Patrique // 10.01.2018 à 10h56

    Et quid du complotisme de nombreux journalistes ?
    massacre de Timisoara, armes de destruction massive de Saddam Hussein, génocide en Yougoslavie, annexion de la Crimée par la Russie, France pays démocratique, démocratie sauvée par Pinochet, Sanders battu à la régulière…

      +19

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  • basile // 10.01.2018 à 11h20

    je vous rejoins. J’avoue que je ne suis pas allé jusqu’au bout, et en quittant l’ordi (au bout d’une heure quand même, car il n’y a pas que les Crises) j’ai pensé aux gens qui travaillent : ils doivent en lire encore moins que moi. Et pire, pas du tout.

    on est en train de faire de « l’intello », exactement comme Le Monde. Autrefois les oisifs lisaient la bible toute la journée tandis que le peuple était aux champs, aujourd’hui ils lisent le Monde tandis que les autres sont dans les transports. Et nous on lit des articles interminables qui aurait pu être réduits de 80 %

    Sauf que nous, nous sommes de bons intello qui luttons contre les mauvais intello. Et il faut donc utiliser leurs armes : le verbiage, ou les références interminables, pour être crédibles à leurs yeux (ou les attirer car c’est ce qu’ils aiment).

    sérieusement, j’y pense depuis quelques temps, il faudrait que les articles aient en tête de chapitre, un résumé de 5 ou 8 lignes (pensez aux gens qui bossent). Puis la suite pour les curieux, les amateurs ou les retraités.

      +5

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    • Alfred // 10.01.2018 à 12h27

      On ne peut pas lire dans les transports en commun ?

        +1

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    • TuYolPol // 10.01.2018 à 14h08

      La tête anime les jambes, les jambes portent la tête. Entre l’action et l’idée, il n’y a pas d’opposition, il ne devrait pas y avoir de dénigrement, en tout cas pas celui-là. Servez-vous de Lordon, ou pas, mais n’en dégoûtez pas les autres.

        +0

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  • Alfred // 10.01.2018 à 11h38

    C’est peut être aussi inutile qu’une course de formule 1 mais ça fait autant plaisir aux amateurs du genre. D’autant que des esprits vifs qui savent écrire avec autant de virtuosité c’est aussi rare qu’une F1 dans le parc automobile par les temps qui courent.
    Depuis les nuits debout on sait qu’on est un limités en pratique avec Lordon mais cela reste extrêmement plaisant à lire. Comme inspirateur politique je préfère largement Sapir (plus fin, plus stratégique, plus éclectique et plus pragmatique). Sapir nous amène quelque part. Lordon nous fait faire du sur place. Mais qui mieux que lui? (Ils sont tellement nombreux à nous faire faire du sur place mais sans talent).

      +4

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  • Krsdp // 10.01.2018 à 13h29

    Quant au « temps perdu » pour lire Lordon…
    Pourriez-vous me rappeler combien de temps « perd » le clampin moyen devant les niaiseries rélévisuelles, au fait !!! ????

      +7

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  • monique // 10.01.2018 à 13h37

    so what…..
    lordon c’est toujours bien écrit :une dose de vérité,une dose d’humour,une dose de « je m’écoute
    parler »,une dose de citations…….!!je me régale et je relis….
    cher lordon ,c’est pour quand votre gouvernement de résistance à londres????
    ou bien la conclusion que vous avez oublié de faire mais que j’ai lue un peu plus haut:
    « on se laisse tondre et bêêêêê….. »

      +2

    Alerter
    • Karim Wilmotte // 14.01.2018 à 19h28

      Le travail de Lordon est de contribuer à expliquer et donner des outils intellectuels.
      Ni plus, ni moins.

        +1

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  • Denis Monod-Broca // 10.01.2018 à 14h29

    https://tse4.mm.bing.net/th?id=OIP.lfa17NAI-6zBZAc-T9dEHgHaL7&pid=15.1&P=0&w=300&h=300

    Cette autre Vérité nous dit, par le miroir qu’elle nous tend, « regardez-vous tels que vous êtes », elle est empêchée de sortir de son puits par un spadassin et par un homme d’église. Tableau d’Edouard Debat-Ponsan datant de l’affaire Dreyfus.

    Il faudrait aujourd’hui y remplacer l’Armée et l’Eglise par la Finance et la Presse…

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  • Arcousan09 // 10.01.2018 à 15h06

    Un certain président de la république se targue d’aller donner des leçons de « droits de l’homme » aux chinois …
    Cela ne manque pas de sel quand nous ne pouvons que constater chaque jour le comportement de ce président et de son gouvernement en la matière … Ils vont même ju-squ’à faire condamner des citoyens qui font preuve de compassion et d’humanisme car aider un être humain qui est parvenu jusque chez nous à travers déserts, mers et montagnes est un délit et les acteurs condamnés peut être symboliquement mais condamnés quand même …
    La fake new officielle celle là, émanent de la communication gouvernementale: le président aurait parlé des droits de l’homme …..
    La vérité, la vraie vérité c’est qu’il est allé négocier des marchés ….
    Les droits de l’homme ……….. Rien à cirer

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  • tchoo // 10.01.2018 à 20h14

    Nous devrions tous refuser d’être sondé.
    L’entourage generalisé qu’ils procurent perdait un peu de son opacité

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    • Karim Wilmotte // 10.01.2018 à 21h27

      Est-ce que le nombre de personne qui a refusé de répondre était repris dans les publications sur ces sondages?

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  • Toff de Aix // 11.01.2018 à 08h07

    Pour rebondir sur le,sujet, un très bon article de LGS qui montre l’origine du fameux sondage affirmant que la majorité des français sont complotistes…

    https://www.legrandsoir.info/fake-news-et-complotisme-comment-l-etat-nous-manipule.html

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  • kaboum // 11.01.2018 à 11h10

    J’espère qu’il fermeront bientôt ce site d’extrême gauche plein de fake news : http://edition.cnn.com/

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  • Marc Michel Bouchard // 11.01.2018 à 14h01

    Détruire l’information libre sur le web, ce sera si effectif réduire internet à une coquille vide comme l’est la télé qui ne survit que par ses fictions hors actualité et certaines variétés, sports pour ceux que ça branche. L’info tv étant ficelée par des collabos chroniques qui n’ont à craindre à cette heure d’aucun De Gaulle. Les globalistes ont la verve totalitaire, ils ne croient plus à la diversité des idées, ils ne croient qu’à la supériorité de l’oligarchie qui serait professionnelle universitaire et au retour d’une raison raisonnante et à prétention scientiste qui ne souffrirait aucune contestation. Le néolibéral globish fusionne l’économie dans une pédagogie de l’égo arriviste et dans une justice qui à la sécurité se voit ajouté des droits individuels figés et fétichisés pendant que chacun serait livré à sa seule capacité de vivre ou survivre ou de se noyer si trop faible pour la compétition. Si le net ne devient demain qu’un guide Michelin du quotidien, il faudra absolument en chair et en os recréer des réseaux et sortir de l’individualisme car celui ci défait le débat démocratique.

      +2

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  • t2lt // 11.01.2018 à 20h41

    Fake or not fake ! un site très recommandable .

    http://h16free.com/lauteur

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    • Bruno // 12.01.2018 à 08h47

      Oui en efffet. C’est un très bon site, très bien écrit. Et contrairement à celle de LORDON, la prose de H16 est compréhensible.

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      • Alfred // 12.01.2018 à 09h24

        Bof. « a cause  » de vous j’ai perdu du temps à aller voir. Parfois un peu drôle dans la formulation mais affreusement banal dans les idées. C’est carrément pas la même catégorie que Lordon (dont je ne partage pas un tiers des idées) en terme de qualité. (peut être est ce le bord politique que l’on devine différend qui vous plait davantage…)

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        • Bruno // 12.01.2018 à 10h56

          En effet, H16 est totalement libéral, « extrémiste libéral » si j’ose dire. Je ne partage pas plus du quart de ses idées de H16, mais ce dernier ouvre l’esprit en grand et cela sur un ton sarcastique et simple.

          J’adore Lordon. Mais quel prétention verbale (ou verbeuse plutôt) !

          (J’en ai fait la remarque hier dans la file de commentaires. Tout a été supprimé entre temps. Dépéchez-vous donc de me lire car tout devrait « s’auto-détruire » très prochainement. Lordon doit être une sorte de dieu crypto-communiste intouchable…).

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  • Opp’s // 13.01.2018 à 02h25

    Quel régal à lire.
    Comme d’autres ici je ne partage que très peu d’options avec Lordon, mais son humour satisfait de lui-même, sa joyeuse mauvaise foi, ses trouvailles imagées, son ronronnement lisse et acéré, son architecture tournoyante, son décodage si malhonnête et perspicace m’enchantent.

    Évidemment, il ne s’agit pas avec lui de rechercher vaguement , à tâtons, quelque chose qui vous ferait ou vous aiderait à réfléchir ou approcher une forme de vérité , sous un autre angle . Car chez lui, la vérité est instituée, c’est une révélation , mais que vous devez partager en amont avec lui. Il vous offre alors une gourmandise sucrée-salée à la dialectique s’enroulant sur elle-même de premier ordre.

    N’espérez toutefois , derrière cette vigueur purement formelle, ni révolution, ni de grand soir, ni quoique ce soit de subversif dans la pratique, ni rien de concret, malgré les apparence, car nous sommes dans le domaine d’un logos qui refuse l’erreur en se refermant sur lui-même , et qui donc est avant tout à usage décoratif et pour les croyants.

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  • Barbier // 15.01.2018 à 17h57

    Finalement, ce qu’il se passe, ce n’est rien d’autre qu’une nouvelle contraction, concentration du capitalisme triomphant comme au milieu du 19 iéme siècle avec toutes les révolutions zapatistes par exemple (il était une fois la révolution de sergio leone). En France, c’est Napoléon 3 et Guizot , les canuts et Haussman. En Angleterre, c’est l’essor du mines de charbon, la fin des enclosures et le triomphe du chemin de fer 20 ans avant la France. Coté fake news, c’est la dépêche d’elms pour forcer la France dans la guerre avec la Prusse de Bismarck et son fameux zollverein pour unifier l’Allemagne naissante de la victoire contre Napoléon, 60 ans plus tôt.
    A nous la gloire et la légende napoléonienne (pour faire court), à eux la prise de contrôle effective de l’Europe militairement et économiquement depuis.

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