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10.janvier.202210.1.2022 // Les Crises

URSS : Le plan russe pour liquider l’Union soviétique

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L’effondrement de l’Union soviétique est souvent perçu comme une prise d’indépendance des petites nations vis-à-vis de la Russie. En réalité, les événements d’il y a 30 ans étaient très différents, la Russie jouant un rôle de premier plan dans le démantèlement de l’URSS.

Paul Robinson est professeur à l’Université d’Ottawa. Il écrit sur l’histoire russe et soviétique, l’histoire militaire et l’éthique militaire, et est l’auteur du blog Irrussianality. Il tweete à @Irrussianality.

Source : Russia Today, Paul Robinson
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président de l’URSS Mikhaïl Gorbatchev, le président du Soviet suprême de la RSFSR Boris Eltsine et d’autres dirigeants de l’État, de la RSFSR (République socialiste fédérative soviétique de Russie) du PCUS (Parti communiste de l’Union soviétique) à Moscou, à la tête d’une colonne de manifestants. Sputnik / Alexei Boitsov

Le 7 décembre 1991, il y a trois décennies cette semaine, les chefs des républiques soviétiques de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie (aujourd’hui Bélarus) – Boris Eltsine, Leonid Kravchuk et Stanislav Shushkevich – se sont rencontrés dans un pavillon de chasse de la forêt biélorusse de Belavezha. Le lendemain, ils signaient un accord, démantelant ainsi l’URSS.

Pour certains, il s’agissait d’un acte héroïque qui a assuré la défaite finale du communisme, débarrassé la Russie de son héritage impérial et enfin donné l’indépendance aux nations de l’Union soviétique qui souffraient depuis longtemps. Pour d’autres, en revanche, il s’agissait d’une trahison qui a inutilement brisé une union que la plupart des citoyens chérissaient encore, et qui a laissé des millions de Russes vivre en dehors de leur propre pays, jetant les bases de conflits futurs, comme la guerre qui sévit aujourd’hui dans l’est de l’Ukraine.

La destruction de l’URSS n’était pas dans l’esprit de Shushkevich lorsqu’il a invité ses collègues russes et ukrainiens à Belavezha en décembre 1991. Il espérait plutôt résoudre la crise énergétique à laquelle était confrontée sa République socialiste soviétique de Biélorussie. L’économie soviétique était tenue par la main dirigeante du Parti communiste de l’Union soviétique. Lorsque le pouvoir de ce dernier s’est effondré à la suite du programme de réforme de la perestroïka du dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, l’économie planifiée et centralisée a sombré dans le chaos. Shushkevich, inquiet des pénuries de pétrole et de gaz pour l’hiver, a demandé aux Russes et aux Ukrainiens de venir à Belavezha pour discuter des efforts communs à déployer pour résoudre leurs problèmes économiques.

Cependant, dès le début de la réunion, le représentant russe, Gennady Burbulis, a proposé de manière inattendue que les dirigeants signent une déclaration selon laquelle « l’URSS en tant que réalité géopolitique et sujet du droit international met fin à son existence. » Les Biélorusses et les Ukrainiens acceptent, et c’est ainsi que l’accord de Belavezha est signé, déclarant que le traité de 1922 sur la création de l’Union soviétique est nul et non avenu. Par cet acte, l’URSS était dissoute.

Deux choses ressortent de tout cela. Premièrement, les autres républiques de l’Union n’ont pas été consultées pour savoir si elles souhaitaient ou non sa destruction. Des républiques comme le Kazakhstan et l’Ouzbékistan ne demandaient pas l’indépendance, mais on la leur a imposée, qu’elles le veuillent ou non.

Deuxièmement, la partie qui a pris l’initiative de détruire l’Union est la Russie. L’Union soviétique aurait pu survivre sans les trois États baltes – Estonie, Lettonie et Lituanie – qui avaient déclaré leur indépendance en août 1991. Elle aurait peut-être même pu survivre sans l’Ukraine, qui a organisé un référendum sur l’indépendance six jours seulement avant la réunion de Belavezha. Mais elle ne pouvait pas survivre sans la Russie. Dès que la Russie a décidé qu’elle ne voulait plus faire partie de l’Union, l’URSS était condamnée.

Pourquoi alors les dirigeants russes ont-ils décidé de séparer leur république des autres républiques de l’URSS, avec lesquelles elles étaient unies pour la plupart depuis plus de cent ans, et dans de nombreux cas depuis bien plus longtemps, et qui comptaient parfois d’importantes populations russes ? La réponse se trouve dans les ambitions politiques et idéologiques du président russe, Boris Eltsine, et de ses alliés libéraux.

Lorsque Gorbatchev lance la perestroïka en 1985, l’intelligentsia russe le soutient en majorité. En 1989, cependant, beaucoup estiment que le dirigeant soviétique ne va pas assez loin, pas assez vite. Lorsque Boris Eltsine s’est imposé comme un rival de Gorbatchev, beaucoup lui ont fait allégeance, considérant qu’il était plus à même de mettre en œuvre rapidement des réformes démocratiques et de marché.

Gorbatchev contrôlait tous les leviers du pouvoir au niveau du gouvernement soviétique. Eltsine décide de le devancer en prenant le contrôle de la République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR), la plus grande des 15 républiques qui composaient l’URSS. Après avoir été élu en 1991 au poste de président de la RSFSR, Eltsine et ses partisans ont commencé à promouvoir une forme de nationalisme russe et ont exigé que le pouvoir soit transféré du niveau de l’Union à celui de la république russe, c’est-à-dire de Gorbatchev à Eltsine.

Plus particulièrement, au printemps 1990, le Congrès des députés du peuple de la RSFSR a publié une « Déclaration de souveraineté de l’État ». Cette déclaration annonçait la supériorité du droit russe sur le droit soviétique et déclarait que tous les actes du gouvernement soviétique qui étaient contraires aux droits de la RSFSR étaient illégaux. Cette déclaration a déclenché ce que l’on a appelé le « défilé des souverainetés », au cours duquel les autres républiques de l’URSS ont suivi le mouvement. Mais c’est la Russie qui a ouvert la voie, en grande partie pour satisfaire les désirs d’Eltsine et de ses soutiens.

Une fois l’Union soviétique disparue, Gorbatchev n’avait plus de rôle à jouer. La destruction de l’URSS a donc servi les intérêts personnels d’Eltsine en lui permettant de vaincre enfin son rival. C’est ce qui explique en partie pourquoi la Russie a provoqué les accords de Belavezha.

Il y avait une autre raison, comme l’a souligné le principal conseiller financier d’Eltsine, Yegor Gaidar. Vice-Premier ministre de Russie au début de 1992, Gaidar allait devenir célèbre en tant que concepteur d’un programme de réforme radicale du marché libre connu sous le nom de « thérapie de choc ». Lui et son équipe souhaitaient déjà introduire la thérapie de choc avant même cette date. Toutefois, comme Gaidar l’a expliqué plus tard, ils ne pensaient pas que les dirigeants des autres républiques soviétiques étaient prêts à faire de même.

Étant donné que la réforme économique en URSS devait être menée simultanément dans toutes les républiques, l’opposition des républiques non russes signifiait que la thérapie de choc était impossible tant que l’URSS existait. La seule façon pour la Russie de la mettre en œuvre était de se débarrasser des autres républiques et de devenir un État indépendant. En bref, le choix était l’Union ou la thérapie de choc. Eltsine et Gaïdar ont choisi cette dernière.

On peut soutenir que l’Union dans sa forme actuelle était de toute façon condamnée. Le parti communiste était si central dans la gestion du pays qu’une fois qu’il a été fragilisé, l’URSS s’est rapidement effondrée, obligeant les autorités locales à prendre le pouvoir en main dans un effort désespéré pour maintenir une certaine forme d’ordre. Néanmoins, une certaine forme d’Union aurait pu être maintenue si la volonté de le faire avait existé à Moscou.

Ce n’était pas le cas. L’existence prolongée de l’URSS ne convenait pas aux intérêts d’Eltsine et de son entourage, et ils s’en sont donc joyeusement débarrassés. Pour le meilleur ou pour le pire, la Russie continue d’en subir les conséquences jusqu’à ce jour.

Source : Russia Today, Paul Robinson, 08-12-2021
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

RGT // 11.01.2022 à 11h53

S’il n’y avait QUE la Pologne « annexée » par l’Allemagne.

J’ai été en Hongrie, en République Tchèque, en Roumanie aussi et en dehors de la Roumanie (loin des frontières allemandes) les « gueux » étaient vraiment très « remontés » contre les promesses de « jours meilleurs » qui leur avaient été faites par l’occident (par le biais de leurs politicards corrompus).

Et surtout, la plus grosse récrimination de ces « moins que rien qui n’avaient rien compris » concernait le fait qu’ils avaient été débarrassés des allemands à la fin de la seconde guerre mondiale et que ces derniers étaient revenus par la grande porte au motif d’apporter « le progrès et la démocratie » en plongeant la population entière dans la pauvreté et l’insécurité.

Au temps de l’URSS, c’était pas « joyeux » mais au moins l’ensemble de la population parvenait à survivre en ayant un toit (pas top mais au moins on est à l’abri des intempéries), un travail (pas extra mais suffisant pour vivre), était alimentée (frugal mais au moins on est nourri), soignée et éduquée (ce qui fait que l’Allemagne a jeté son dévolu sur ces pays car c’était un bien précieux).

Désormais, les populations constatent que la vie est devenue bien plus difficile, risquent de se faire jeter hors de leurs logements devenus hors de prix, avec une alimentation certes plus variée pais totalement inabordable, des soins et des services de santé et sociaux réduits à une peau de chagrin… Sauf pour les plus nantis bien sûr.

Mais ce qui les « titille » le plus, c’est qu’au temps de l’URSS il n’y avait AUCUN SDF dans les rues, et que désormais cette population est en pleine explosion.
Et ces SDF n’ont pas choisi de le devenir (comme partout ailleurs il faut le rappeler).
Ils se sont retrouvés jetés comme des vieilles serpillières usagées car il n’était pas « rentable » de leur fournir des formations ou de les aider suite à des accidents de la vie qui les rendaient « inutiles ».

Je ne suis pas du tout fan du communisme mais au moins ce système idéologique offrait aux plus démunis la possibilité de survivre à peu près dignement, ne serait-ce que pour justifier la « bienveillance » des dirigeants.

Dans le monde hyper-libéral, les prédateurs sont encensés et le fait de marcher sur la gueule des plus faibles est devenu la plus grande des vertus.

Ne vous étonnez donc pas si les citoyens des anciens satellites de l’URSS ne votent pas « comme il faut » et élisent des dirigeants « nauséabonds ».
Ils souhaitent simplement ne plus être considérés comme des « untermenschen » corvéables à merci et veulent seulement que leurs souhaits de vie soient écoutés.
Ensuite, même si leurs dirigeants peuvent sembler « étranges », ils font leur possible pour améliorer la condition de la population (sinon ils se font éjecter), ce qui n’est pas le cas des dirigeants « fréquentables » qui vont à l’encontre des intérêts vitaux de la population pour le plus grand profit de leurs « mécènes ».

15 réactions et commentaires

  • Cassandre // 10.01.2022 à 07h56

    Bonjour,

    Merci beaucoup pour cet article d’une grande actualité.
    En effet, la question de la survie des pays après la disparition de l’union qui centralise de nombreux pouvoirs, voire tous les pouvoirs, peut se poser.
    L’UE d’aujourd’hui, comme l’URSS d’hier, voit son autorité remise en cause. Le cadre idéologique n’est certes pas le même, le marxisme léninisme en URSS, l’ultra libéralisme dans l’UE, mais dans les deux cas de figure, l’union montre ses limites pour répondre aux défis que rencontrent les Etats et les citoyens.
    Alors que nous sommes face à un défi climatique critique pour notre survie et que les contraintes sanitaires freinent de nombreux déplacements, faire voler des avions juste pour conserver des créneaux de vol est d’une ineptie terriblement soviétique.
    Que retiendront les futurs historiens de la gestion de la crise sanitaire par l’UE, de sa gestion de la crise financière qui bouleversa la Grèce il y a 10, de sa gestion de la monnaie unique qui accentue dramatiquement les écarte de richesse entre les pays de l’axe rhénan centraux et ceux de la périphérie ?

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    • Grd-mère Michelle // 16.01.2022 à 15h09

      Si l’ultra-libéralisme reste le cadre idéologique dans l’UE, c’est parce que les citoyen-ne-s européen-ne-s l’encouragent (voir les majorités électorales au Parlement UE et au sein des 27 États qui forment le Conseil de l’UE), ou « laissent faire » en s’abstenant de voter, insouciant-e-s de leur qualité de citoyen-ne-s, ou pétrifié-e-s par un sentiment d’impuissance savamment entretenu par les « dirigeant-e-s » politiques (en réalité leurs représentant-e-s) de la majorité comme de l’opposition, engagé-e-s dans une compétition hors-sujet.

      Il me semble que la « primaire populaire » de la prochaine élection presidentielle, qui va avoir lieu en France, est un événement non négligeable dans le sens d’une plus grande volonté citoyenne de participer à la gestion de la « chose publique »?

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  • Sylphe // 10.01.2022 à 09h41

    Peut-on imaginer que la fin de l’UE est proche de même, puisque la Pologne déclare que son droit constitutionnel est supérieur à celui de la cour de justice de l’UE ?

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    • Ouvrier pcf // 10.01.2022 à 16h42

      La Pologne ? Combien de divisions? De centrales e a gaz ? De puits de pétrole de gaz ? Combien de puits de mines en exploitation quel rendements ? La Pologne est devenue le jardin des teutons qui se servent comme ils veulent du coup des cornichons mais pas de blé de mais même de betteraves il reste le plombier polonais ou le chauffeur huberiseé de poids lourds corvéable a merci nota combien est côté le zloty ? En hausse ou en baisse ?

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      • RGT // 11.01.2022 à 11h53

        S’il n’y avait QUE la Pologne « annexée » par l’Allemagne.

        J’ai été en Hongrie, en République Tchèque, en Roumanie aussi et en dehors de la Roumanie (loin des frontières allemandes) les « gueux » étaient vraiment très « remontés » contre les promesses de « jours meilleurs » qui leur avaient été faites par l’occident (par le biais de leurs politicards corrompus).

        Et surtout, la plus grosse récrimination de ces « moins que rien qui n’avaient rien compris » concernait le fait qu’ils avaient été débarrassés des allemands à la fin de la seconde guerre mondiale et que ces derniers étaient revenus par la grande porte au motif d’apporter « le progrès et la démocratie » en plongeant la population entière dans la pauvreté et l’insécurité.

        Au temps de l’URSS, c’était pas « joyeux » mais au moins l’ensemble de la population parvenait à survivre en ayant un toit (pas top mais au moins on est à l’abri des intempéries), un travail (pas extra mais suffisant pour vivre), était alimentée (frugal mais au moins on est nourri), soignée et éduquée (ce qui fait que l’Allemagne a jeté son dévolu sur ces pays car c’était un bien précieux).

        Désormais, les populations constatent que la vie est devenue bien plus difficile, risquent de se faire jeter hors de leurs logements devenus hors de prix, avec une alimentation certes plus variée pais totalement inabordable, des soins et des services de santé et sociaux réduits à une peau de chagrin… Sauf pour les plus nantis bien sûr.

        Mais ce qui les « titille » le plus, c’est qu’au temps de l’URSS il n’y avait AUCUN SDF dans les rues, et que désormais cette population est en pleine explosion.
        Et ces SDF n’ont pas choisi de le devenir (comme partout ailleurs il faut le rappeler).
        Ils se sont retrouvés jetés comme des vieilles serpillières usagées car il n’était pas « rentable » de leur fournir des formations ou de les aider suite à des accidents de la vie qui les rendaient « inutiles ».

        Je ne suis pas du tout fan du communisme mais au moins ce système idéologique offrait aux plus démunis la possibilité de survivre à peu près dignement, ne serait-ce que pour justifier la « bienveillance » des dirigeants.

        Dans le monde hyper-libéral, les prédateurs sont encensés et le fait de marcher sur la gueule des plus faibles est devenu la plus grande des vertus.

        Ne vous étonnez donc pas si les citoyens des anciens satellites de l’URSS ne votent pas « comme il faut » et élisent des dirigeants « nauséabonds ».
        Ils souhaitent simplement ne plus être considérés comme des « untermenschen » corvéables à merci et veulent seulement que leurs souhaits de vie soient écoutés.
        Ensuite, même si leurs dirigeants peuvent sembler « étranges », ils font leur possible pour améliorer la condition de la population (sinon ils se font éjecter), ce qui n’est pas le cas des dirigeants « fréquentables » qui vont à l’encontre des intérêts vitaux de la population pour le plus grand profit de leurs « mécènes ».

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  • Aerosolkid // 10.01.2022 à 10h54

    « Lorsque le pouvoir de ce dernier s’est effondré à la suite du programme de réforme de la perestroïka du dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, l’économie planifiée et centralisée a sombré dans le chaos »

    Formulation très habile, mais fausse.

    L’économie planifiée et centralisée avait déjà sombré dans le chaos avant la pérestroïka, d’ailleurs cela ne fonctionne pas hein, je vous le rappelle.

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    • Ouvrier pcf // 10.01.2022 à 16h44

      Cela ne fonctionne tellement pas que Macron a remonté un commissaire au plan le beyrou de Pau

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      • Dominique65 // 10.01.2022 à 20h49

        « le beyrou de Pau »
        Si tu le prononçais comme il faut et pas à la parisienne, tu saurais l’écrire 😉

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    • RGT // 11.01.2022 à 12h27

      L’économe planifiée est de loin le système le plus efficace… à condition que les objectifs définis soient sélectionnés judicieusement.

      Par contre, si la planification concerne des objectifs « douteux » elle mènera à un désastre complet.

      La planification des débuts de l’URSS a permis à un pays qui était, il faut le reconnaître, à l’époque médiévale et a permis le développement de TOUTE la société (et accessoirement permis de nourrir les « gueux » décemment, ce qui n’était pas le cas avant).

      Et n’oublions pas NON PLUS que les USA ont utilisé une économie planifiée sous Roosevelt (sur les conseils de Keynes) ce qui leur a permis de sortir de la crise de 1929 puis leur a permis (grâce toujours à l’économie planifiée) de devenir la puissance militaire dominante de cette planète pendant la seconde guerre mondiale (durant laquelle TOUS les belligérants ont utilisé l’économie planifiée pour parvenir à financer la guerre).

      Et les USA ont continué sur la lancée de l’économie planifiée après le conflit pour « remettre en état la planète dévastée », ce qui a été un grand succès.

      Même la France à profité de l’économie planifiée pendant les « 30 glorieuses » avec De Gaulle qui a choisi des secteurs qui ont largement profité (et qui profitent encore) à la France (spatial, aéronautique, informatique, nucléaire civil – même si c’est clivant).

      Le problème de l’URSS, c’est que c’était devenu une gérontocratie et que les dirigeants séniles définissaient des objectifs stupides.
      C’est la raison pour laquelle Gorbatchev a été nommé : Virer les vieux croûtons et réorienter les objectifs.
      Il n’en a pas eu le temps, et de plus il a dû se battre contre ceux qui lui mettaient des bâtons dans les roues : Les vieux apparatchiks ET des opportunistes qui ne pensaient qu’à leur propre carrière (coucou Eltsine).

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      • Grd-mère Michelle // 16.01.2022 à 16h26

        Le problème de l’URSS, c’est qu’elle a emboîté le pas de l’industrialisation forcenée(et de l’exploitation/la manipulation des populations laborieuses) comme « progrès de l’humanité », grave erreur qui l’a mise en concurrence avec d’autres « Puissances » (dont la Chine pareillement « gagnée » au pillage insensé des ressources).
        Les machines(dont les armes), produits du génie humain qui devaient en principe apporter un « mieux-vivre » généralisé, sont bien évidemment au service de ceux/celles qui les possèdent, pour amplifier la sempiternelle relation dominant-e-s/dominé-e-s, exploiteurs-euses/exploité-e-s, et pour exacerber la compétition entre les « Puissants » toujours plus forts, plus armés…

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    • Nakot // 14.01.2022 à 13h51

      L’économie planifiée, si ses objectifs sont correctement définis et que son application va au-delà du slogan politique, peut apporter de bons résultats économiques par la rationalisation des productions et leur complémentarité avec les infrastructures et ressources disponibles.
      Et nous avons connus en France une forme d’économie planifiée qui a été la plus efficace de toute l’histoire de l’humanité : l’économie de guerre planifiée, sur la période 14-18 où, avec une population et une industrie inférieure en capacité, une armée pouvant compter sur un reservoir en hommes inférieur à l’Allemagne, nous sommes parvenus à tenir tête au Goliath quand la majorité des hommes étaient au front.
      On attend de voir les mêmes capacités de la part d’économie où règnent le laisser faire, laissez passer.

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      • Grd-mère Michelle // 16.01.2022 à 15h45

        Oui, ce n’est pas l’économie(gestion des surplus, des bénéfices, à présent directement liée à la finance) qui doit être planifiée, mais bien, comme vous le dites, « la rationalisation des productions et leur complémentarité avec les infrastructures et ressources disponibles »… en dépit du fait qu’elle soit « rentable » ou pas: l’urgence environnementale (la préservation de notre biotope) doit faire loi, dans une coopération internationale concertée.
        Pour faire taire la chanson, l’air du temps: « Money makes the world go round », du film « Cabaret » qui évoque la situation en Allemagne à l’aube de la seconde guerre mondiale, et pour en éviter une troisième…

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  • Savonarole // 10.01.2022 à 14h44

    Arte a fait un doc sympa sur la réélection de Eltsin , il s’en est fallut de peu pour que l’URSS ressuscite. Là encore un bon tombereau de fric et de la manipulation des masses a bien aidé.
    Enfin c’est toujours plus soft que d’envoyer les anciens de l’EI aller foutre la merde sur fonds du DoD dans les anciennes républiques soviétiques.

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  • Phillippe13 // 15.01.2022 à 09h30

    Iegor Timourovitch GAÏDAR, le plus grand économiste marxiste de tous les temps.
    Il a réussi ce que ni Lénine, ni Staline, ni quatre-vingts ans de communisme n’ont réussi à faire: convaincre les russes que le capitalisme c’est le mal.

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