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10.mars.201610.3.2016 // Les Crises

Frontières de sang, par Ralph Peters

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Source : Armed Forces Journal, le 01/06/2006

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A quoi ressemblerait un Moyen-Orient amélioré

Les frontières internationales ne sont jamais complètement justes. Mais le degré d’injustice qu’elles infligent à ceux qu’elles forcent à vivre ensemble ou qu’elles séparent fait une énorme différence – bien souvent la différence entre liberté et oppression, tolérance et atrocité, légalité et terrorisme, ou même la paix et la guerre.

Les frontières les plus arbitraires et les plus déformées du monde se situent en Afrique et au Moyen-Orient. Dessinées par les intérêts particuliers des Européens (qui ont eu eux-mêmes suffisamment de problèmes à définir les leurs), les frontières africaines continuent de provoquer la mort de millions d’habitants de ces régions. Mais les frontières injustes du Moyen-Orient – pour emprunter à Churchill – génèrent plus de mal que ce qui peut être résorbé localement.

Alors que le Moyen-Orient a – et de loin – de nombreux autres problèmes que de simples frontières dysfonctionnelles – de la stagnation culturelle aux scandaleuses inégalités et au fanatisme religieux le plus sanglant– le plus grand tabou dans la difficulté à rendre l’échec de cette région compréhensible n’est pas l’Islam mais les horribles et pourtant sacro-saintes frontières internationales adorées par nos diplomates.

Bien sûr, aucune modification de frontières, même draconienne, ne pourrait satisfaire toute les minorités du Moyen-Orient. Dans certains cas, des groupes ethniques et religieux sont entremêlés et se sont mariés entre eux. Partout ailleurs, les réunions fondées sur « La Foi ou le Sang » semblent ne pas être aussi joyeuses que ce que leurs partisans en attendent. Les frontières projetées sur les cartes qui accompagnent cet article redressent les erreurs dont souffrent les groupes de populations les plus significatifs, tels que les Kurdes, les Baloutchis, les chiites arabes, mais n’arrivent toujours pas à prendre correctement en compte les chrétiens du Moyen-Orient, les Bahaïs, les Ismaïliens, les Naqshbandis et de nombreux autres minorités moins nombreuses. Et un autre tort qui nous hante ne pourra jamais être redressé par le don d’un territoire : le génocide perpétré contre les Arméniens par l’Empire Ottoman en voie de disparition.

Toutefois, même avec toutes les injustices que ces limites réinventées ne résolvent pas, sans révisions majeures de ces frontières, on ne verra jamais un Moyen-Orient plus pacifique.

Même ceux qui ont en horreur le sujet du changement de frontières seraient bien inspirés de s’engager dans un exercice de réflexion où ils chercheraient à concevoir des délimitations nationales entre le Bosphore et l’Indus, qui irait vers plus de justice, en dépit d’imperfections éventuelles. On peut admettre le fait que les instances gouvernementales internationales n’ont jamais été capables de trouver, hormis la guerre, une façon efficace d’ajuster les frontières qui posaient problème, néanmoins, un effort intellectuel pour saisir ce que peuvent être les frontières « organiques » du Moyen-Orient nous aide à comprendre l’étendue des difficultés auxquelles nous faisons face et continuerons à faire face. Nous sommes en présence de monstruosités colossales, créées par l’homme et qui ne cesseront de générer haine et violence jusqu’à ce qu’elles soient corrigées.

Quant à ceux qui refusent de « penser l’impensable, » qui déclarent que les frontières ne doivent pas changer et que c’est ainsi, il serait utile de leur rappeler que les frontières n’ont cessé de changer au cours des siècles. Les frontières n’ont jamais été statiques et, beaucoup, du Congo au Caucase en passant par le Kosovo, continuent de changer (tandis qu’ambassadeurs et représentants spéciaux détournent le regard pour étudier le vernis sur la pointe de leurs souliers).

Oh, et un petit secret vieux de 5 000 ans d’histoire : l’épuration ethnique, ça marche.

A commencer par la question frontalière la plus délicate pour les lecteurs américains : pour qu’Israël ait un quelconque espoir de vivre dans des conditions de paix raisonnables avec ses voisins, il devra retourner à ses frontières d’avant 1967 – avec des réajustements locaux essentiels pour des raisons de sécurité. Mais la question des territoires entourant Jérusalem, ville maculée de milliers d’années sanglantes, restera probablement insoluble de notre vivant. Là où tous les partis ont transformé leur Dieu en magnat de l’immobilier, des conflits sur les terrains – littéralement – démontrent une pugnacité avec laquelle ne rivalisent pas la rapacité pour la richesse pétrolière ou les querelles ethniques. Laissons donc de côté cette seule question étudiée à n’en plus finir et tournons-nous vers celles qui restent soigneusement ignorées.

L’injustice la plus manifeste dans ces territoires notoirement injustes qui se trouvent entre les montagnes des Balkans et l’Himalaya, est l’absence d’un État kurde indépendant. Entre 27 et 36 millions de Kurdes vivent dans des pays qui jouxtent le Moyen-Orient. (Le nombre exact de Kurdes n’est pas connu avec précision puisqu’aucun État n’a jamais autorisé un recensement fiable.) Ils sont plus nombreux que les Irakiens, et même si l’on choisit de prendre en compte le chiffre le plus bas, ils représentent le plus grand groupe ethnique du monde à ne pas avoir son propre État. Pire encore, les Kurdes ont été opprimés par tous les gouvernements qui ont contrôlé les collines et les montagnes où ils vivent depuis l’époque de Xénophon.

Les États-Unis et les membres de leur coalition ont, après la chute de Bagdad, une magnifique chance de commencer à remédier à cette injustice. L’Irak, ce monstre à la Frankenstein, cet État rapiécé avec des lambeaux disparates, aurait dû être divisé immédiatement en trois États. Nous avons échoué par lâcheté et par manque de vision, forçant les Kurdes à soutenir le nouveau gouvernement irakien, ce qu’ils font en contrepartie de notre bonne volonté à leur égard. Toutefois ne nous y trompons pas : si un référendum libre était organisé, 100 pour cent des Kurdes voteraient pour l’indépendance.

Comme le feraient les Kurdes de Turquie, une population durement et longuement éprouvée, ayant enduré des décennies d’oppression militaire violente pendant lesquelles ils étaient ravalés au rang de « Turcs des montagnes » et ce afin de détruire leur identité. Tandis que la situation critique des Kurdes aux mains d’Ankara s’était quelque peu allégée au cours de la dernière décennie, récemment la répression s’est à nouveau intensifiée et le cinquième oriental de la Turquie peut être considéré comme territoire occupé. Comme les Kurdes de Syrie et d’Iran, eux aussi, se précipiteraient pour rejoindre un Kurdistan indépendant s’ils le pouvaient. Le refus des démocraties légitimes du monde occidental de promouvoir l’indépendance des Kurdes est un péché d’omission contre les droits de l’homme bien pire que les péchés par commission, mineurs et malhabiles, qui régulièrement enflamment nos médias. A propos, un Kurdistan libre, s’étendant du Diyarbakir en passant par Tabriz serait l’État le plus pro-occidental entre la Bulgarie et le Japon.

Si l’on procédait à des regroupements équitables dans cette région, nous aurions trois provinces à majorité sunnite qui formeraient un État tronqué. Celui-ci pourrait finir par choisir de s’unir avec une Syrie qui perdrait son littoral en faveur d’un Grand Liban, orienté vers la Méditerranée : la Phénicie qui renaîtrait. Le sud chiite de l’ancien Irak formerait la base d’un État arabe chiite qui borderait la plus grande partie du golfe Persique. La Jordanie garderait son territoire actuel avec une avancée au sud, aux dépens des Saoudiens. L’État artificiel qu’est l’Arabie saoudite subirait, quant à lui, un démantèlement aussi important que le Pakistan.

La famille royale saoudienne considère La Mecque et Médine comme son fief, et c’est là une cause fondamentale de la grande stagnation du monde musulman. Avec les sanctuaires les plus sacrés de l’Islam sous contrôle de l’État policier d’un des régimes les plus fanatiques et oppressifs du monde — un régime à la tête d’une énorme rente pétrolière, imméritée — les Saoudiens ont pu projeter bien au-delà de leurs frontières leur vision wahhabite d’une foi intolérante aux règles rigoristes. L’ascension des Saoudiens à cette richesse, dont ils ont tiré leur influence, a été la pire chose qui pouvait arriver au monde musulman, dans son ensemble, depuis le temps du Prophète, et la pire chose pour les Arabes depuis la conquête, sinon par les Mongols, par les Ottomans.

Certes les non-musulmans ne pourraient rien changer dans le contrôle des cités saintes de l’islam, mais imaginez donc à quel point le monde musulman se porterait mieux si La Mecque et Médine étaient gouvernées par un conseil tournant, représentatif des plus importants mouvements et universités d’un État islamique sacré, un peu comme un Super-Vatican musulman. Au lieu de procéder par arrêtés, on y débattrait de l’avenir de cette grande foi. La vraie justice consisterait — même si cette perspective ne nous enthousiasme pas vraiment — à donner les champs de pétrole de l’Arabie saoudite aux Arabes chiites qui vivent dans cette région, tandis qu’un quart-de-cercle sud-est irait au Yémen. Voyant son domaine restreint aux Saudi Homelands Independent Territory (le Territoire indépendant des Saoudiens autour de Riyad), la famille royale n’aurait plus la même capacité de nuisance vis-à-vis de l’Islam et du monde.

L’Iran, un État aux frontières complètement loufoques, perdrait une grande partie de son territoire au profit de l’Azerbaïdjan unifié, du Kurdistan libre, de l’État arabe chiite et du Baloutchistan libre ; mais il gagnerait les provinces situées autour d’Hérat, dans l’actuel Afghanistan. C’est là une région qui a des affinités linguistiques et culturelles avec la Perse. L’Iran deviendrait donc ainsi, de nouveau, un État ethniquement perse et la question la plus difficile serait de décider s’il doit garder le port de Bandar Abbas ou le céder à l’État chiite arabe.

Ce que l’Afghanistan perdrait au profit de la Perse à l’ouest, il le gagnerait à l’est, les tribus de la frontière nord-ouest du Pakistan seraient réunies avec leurs frères afghans (le but de cet exercice n’est pas de dessiner des cartes telles qu’on les aimerait mais telles que les populations locales les préféreraient). Le Pakistan, un autre État artificiel, perdrait aussi son territoire baloutche au profit du Baloutchistan libre. Le Pakistan « naturel » restant se situerait entièrement à l’est de l’Indus, à l’exception d’une pointe près de Karachi.

Les villes-États des Émirats Arabes Unis auraient un destin mitigé – ce qui, dans la réalité sera probablement le cas. Certaines pourraient être incorporées à l’État chiite arabe bordant une grande partie du golfe Persique (un État qui évoluera probablement comme un contrepoids, plus qu’un allié, de l’Iran persique). Puisque toutes les cultures puritaines sont hypocrites, Dubaï, par nécessité, serait autorisée à garder son statut pour riches débauchés. Le Koweït resterait dans ses frontières actuelles, tout comme Oman.

Dans chaque cas, ce redécoupage hypothétique des frontières reflète le communautarisme religieux ou ethnique, dans certains cas les deux. Bien entendu, si nous pouvions donner un coup de baguette magique et modifier les frontières en discussion, nous préférerions certainement le faire de façon sélective. Néanmoins, l’examen de la carte révisée, par contraste avec celle montrant les frontières actuelles donne une idée des grands torts que des frontières dessinées par les Français et les Anglais au XXe siècle ont pu faire dans une région qui peinait à émerger des humiliations et défaites du XIXe siècle.

Corriger les frontières pour refléter la volonté du peuple est peut-être impossible. Pour l’instant. Mais avec du temps, et l’inévitable bain de sang qui se produira, des frontières nouvelles et naturelles émergeront. Babylone est tombée plus d’une fois.

En attendant, nos hommes et nos femmes en uniforme continueront de se battre pour la protection contre le terrorisme, pour la perspective de la démocratie et pour l’accès à des sources de pétrole dans une région vouée à une lutte interne. Les divisions humaines actuelles et unions forcées entre Karachi, ajoutées aux malheurs auto-infligés de la région, forment un terrain aussi propice à l’extrémisme religieux, à une culture du reproche et au recrutement de terroristes que quiconque souhaiterait le concevoir. Partout où les hommes et les femmes regrettent leurs frontières, ils se cherchent avec enthousiasme des ennemis.

De la surproduction de terroristes dans le monde à la raréfaction des sources d’énergie, les déformations actuelles du Moyen-Orient promettent une aggravation de la situation, pas une amélioration. Dans une région où seuls les pires aspects du nationalisme ont jamais pris le contrôle et où les aspects les plus dégradés de la religion menacent de dominer une foi désabusée, les États-Unis, leurs alliés et, par-dessus tout, nos forces armées peuvent chercher des crises sans fin. Alors que l’Irak semble fournir un contre-exemple d’espoir – si nous ne quittons pas prématurément son sol – le reste de cette vaste région présente des problèmes qui empirent sur presque tous les fronts.

Si les frontières du grand Moyen-Orient ne peuvent être modifiées pour refléter les liens naturels du sang et de la foi, nous pouvons considérer comme un article de foi qu’une partie du sang versé dans la région sera le nôtre.

• • •

QUI GAGNE, QUI PERD

Les gagnants

Afghanistan

Arménie

Azerbaïdjan

Baloutchistan libre

État arabe chiite

État islamique sacré

Iran

Jordanie

Kurdistan libre

Liban

Yémen

Les perdants

Afghanistan

Arabie saoudite

Cisjordanie

Émirats Arabes Unis

Irak

Iran

Israël

Koweït

Pakistan

Qatar

Syrie

Turquie

Ralph Peters est l’auteur du nouveau livre « Never Quit the Fight », à paraître le 4 juillet.

Source : Armed Forces Journal, le 01/06/2006

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

 

Frontières de sang : Une proposition visant à redessiner un « Nouveau Moyen-Orient »

Source : Brilliant Maps, le 11/06/2015

La carte apporterait des changements de grande envergure à travers la région, tels que :

Israël : Retourne à ses frontières d’avant 1967.

La Turquie, la Syrie, l’Iran et l’Irak perdent tous du territoire pour créer un Kurdistan libre.

Le Kurdistan libre : Nouvel État créé pour les Kurdes.

Le Grand Liban : Renaissance de la Phénicie qui gagne aussi du territoire aux dépens de la Syrie.

La Grande Jordanie : Gagne du territoire aux dépens des Saoudiens.

L’Irak sunnite : Un des trois États successeurs de l’Irak, celui-là étant évidemment principalement sunnite.

L’État Arabe Chiite : Un autre successeur de l’Irak, hébergerait la population chiite actuelle de l’Irak tout en gagnant du territoire de l’Iran.

L’État Sacré Islamique : Un nouvel État qui agirait comme un Vatican musulman pris à l’Arabie saoudite.

L’Arabie saoudite : Perd du territoire au profit de la Jordanie, de l’État Arabe Chiite, du Yémen et de l’État Sacré Islamique.

Le Yémen : Prend des terres à l’Arabie saoudite.

Les Émirats Arabes Unis : Perdent des territoires au profit de l’État Arabe Chiite, même si Dubaï restera probablement un terrain de jeu indépendant pour les riches.

Le Koweït et Oman garderaient leurs frontières actuelles.

L’Azerbaïdjan : Gagne du territoire sur l’Iran.

L’Iran : Perd du terrain au profit du Kurdistan, de l’État Arabe Chiite, de l’Azerbaïdjan et du Baloutchistan libre, mais gagne du territoire sur l’Afghanistan. Le but est de rendre l’Iran encore plus persique.

Baloutchistan libre : Nouvel État destiné au peuple baloutche à découper à partir du Pakistan et de l’Iran.

Afghanistan : Perd du terrain au profit de l’Iran à l’ouest, mais gagne du terrain sur le Pakistan à l’est.

Pakistan : Perd du territoire au profit à la fois du Baloutchistan et de l’Afghanistan. Il se situerait dès lors presque entièrement à l’est de l’Indus.

afj.peters_map_before

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Capture d’écran 2016-03-07 à 18.47.26

Source : Brilliant Maps, le 11/06/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

pantocrator // 10.03.2016 à 07h56

encore un inventeur de frontières ..

Un spécialiste saoudien propose de son côté de redécouper l’Europe .

La Silésie à l’Allemagne , l’Albanie aux Turcs , l’Alsace à l’Allemagne , la Corse à l’Italie , Gex à la Suisse , la Hongrie dépecée par la France récupère une partie de la Roumanie et de la Slovaquie ,l’Islande au Danemark .
J’ajouterais Hollande , Macron et Valls au château d’If …

22 réactions et commentaires

  • cording // 10.03.2016 à 00h54

    Ces cartes reflétent l’état d’esprit de leurs concepteurs. Des gens totalement déconectés des réalités du terrain en effet à moins d’accentuer la guerre générale dans la région il semble impensable de voir l’Iran amputé de tels territoires, notamment. Comme la Turquie qui ne se laissera pas dépouiller de territoires même s’ils sont peuplés majoritairement de Kurdes.

      +14

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  • Ailleret // 10.03.2016 à 00h57

    Article intéressant, mais n’oublions pas qu’il émane d’une organisation terroriste : l’US Army, responsable de plusieurs centaines de milliers de morts dans la région (Irak 1991-2011), et de tortures indicibles (Abou Ghraïb). Trois ans après son agression caractérisée contre un Irak épuisé et désarmé, cette organisation disserte doctement ? Quelle impudence !

      +30

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  • dupontg // 10.03.2016 à 01h00

    la Turquie ne serait certainement pas d’accord puisque c’est en gros les frontieres du traite de Sevres de 1920 .qu’elle a toujours refusé d’appliquer
    En prime la perte d’acces à la mer pour la Syrie..Ce genre de « detail » est pourtant determinant pour une economie

      +9

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    • Anas // 10.03.2016 à 14h55

      C’est pour ce « détail » que la Russie a installé ses bases en Syrie et même informé la Turkie d’Erdogan et l’Arabie Saoudite de la possibilité d’usage de l’arme nucléaire pour maintenir ses forces sur place.

        +2

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  • vincent // 10.03.2016 à 01h33

    La question que je me pose, c’est quelle légitimité, pour une minorité, aussi grande soit elle, d’avoir un état? Pour qu’à son tour elle s’estime en droit de chasser les autres ethnies? Non pas que je blâme les kurde pour leurs aspiration, j’aimerais avant toute chose que l’on me fasse un historique des kurdes et des débuts de leurs aspirations à l’indépendance? Cette façon d’imposer un état indépendant est dangereux, on l’a vue avec Israël, on a vue ce qu’a donné la yougoslavie. Et à mon avis ils font un teste pour éventuellement exporter le modèle, en Chine avec le cas du Tibet et du Xinjiang, avec les même discours. Le but bien sur est de diviser pour mieux régner. Je crois que les empires Ottomans et austro hongrois ont existés suffisamment longtemps pour prouver qu’une coexistence est possible entre ces peuples, sans que cela se traduise par un nettoyage ethnique, la preuve y a encore plein de kurde ou de Serbe. Un état aujourd’hui montre cette construction possible et stable c’est la Chine. 56 minorité de recensées.

    Je crois me souvenir que les américains n’ont pas trop permit aux indiens d’avoir leur propre état, or ces derniers sont plus légitime. Comment réagirai Washington à la reconnaissance d’un état Indien?

    Tout cela est malsain, et répond à une volonté politique de déconstruire les états qui dérangent, faire imploser la Chine c’est leur grand rêve.

      +29

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    • Sami // 10.03.2016 à 09h12

      Oui… mais les US ont pris la … comment le dire avec pudeur… la précaution ?… qui consiste à ce qu’il n’y ait aucun peuple quantitativement significatif qui viendrait contester leur prise de territoire… (Qu’en termes sibyllins ces choses-là sont dites…)

        +9

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  • tocquelin // 10.03.2016 à 07h48

    texte détestable(surtout comparé à celui de Trokimov) que « les Crises » ont bien fait de publier : combien de millions de morts pour réaliser ce genre d’élucubrations;en quoi avons nous le droit d’aller créer le chaos ailleurs
    Pourquoi remettre en cause un état millénaire et résiliant comme l’Iran
    pendant qu’on y est et pour donner l’exemple divisons :
    Angleterre et Ecosse
    Texas Californie Porto Rico Alaska et autres des USA
    L’autoritariste et protestante Prusse de l’Allemagne catholique du compromis rhénan…etc

      +20

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  • Niya // 10.03.2016 à 07h50

    Est-ce véritablement un problème de frontières ?
    Sans nier les différences « culturelles » de telle ou telle population, différences qui enrichissent les uns et les autres, sans nier l’histoire, il existe peut-être d’autres solutions.

    Trouver un équilibre dans la contradiction capital/travail au bénéfice du travail (de la presque totalité de la population) dans des sociétés plus équitables et soucieuses des environnements qui en permettant à chacun de se projeter dans l’avenir sans angoisse chevillée au corps, élimine un grand nombre de tensions.

    Il existera toujours quelques esprits simples qui trouveront que la « concurrence » de tous contre tous est facteur de « progrès », de « croissance », etc.
    Quelques règles vertueuses doivent pouvoir contenir ce type de folie ainsi que le syndrome d’Iznogoud.

      +9

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  • pantocrator // 10.03.2016 à 07h56

    encore un inventeur de frontières ..

    Un spécialiste saoudien propose de son côté de redécouper l’Europe .

    La Silésie à l’Allemagne , l’Albanie aux Turcs , l’Alsace à l’Allemagne , la Corse à l’Italie , Gex à la Suisse , la Hongrie dépecée par la France récupère une partie de la Roumanie et de la Slovaquie ,l’Islande au Danemark .
    J’ajouterais Hollande , Macron et Valls au château d’If …

      +33

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  • mescalito22 // 10.03.2016 à 08h15

    Tiens, cet article reprend les cartes du grand-moyen-orient remodelé selon la volonté des néocons américains (PNAC) et des extrémistes israéliens (Clean Break).
    Heureusement que Pierre Hillard n’a pas attendu tout ce temps pour les publier dans des ouvrages tels que « la décomposition des nations Européennes » qui datent de plus de 10 ans!
    Il soulignait déjà que ce « plan » de Ralph Paters était un copié/collé du « Zionist plan for middle-East » publié par Oded Yinon en 1982 dans la revue « Kivunim » en hébreu et traduit ensuite par Israêl Shahak (ancien président de la ligue des droits de l’homme israélienne, décédé en 2002).
    Cet opuscule dans lequel vous retrouvez les premières « partitions » dumonde arabe et les carte du grand Israêl du Rabbi Fischmann et de Théodore Hertzl est désormais disponible en français dans les bonnes librairies « dissidentes »…
    Vous pourrez vous amuser à superposer ces anciennes cartes avec celle qui représente aujourd’hui le territoire contrôlé par DAECH >>SURPRENANT! xD

      +21

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  • Philippe30 // 10.03.2016 à 08h18

    Article fantaisiste et irréaliste.

    Aucun pays ou gouvernement n’acceptera de telles découpages territoriaux.

    A une époque ou les ressources s’épuisent , la perte de territoire conduirait à la perte d’accès à la mer , à l’eau , au pétrole et gaz.

    Totalement irréaliste pour les populations en place , il y a 100 ans certains découpages bons ou mauvais ont pu être réalisés mais aujourd’hui cela conduirait à des déplacements de populations énormes.

    De plus la constitution de plus petits états sera les prémisses à des conflits locaux pour les ressources naturelles.

    Pure folie administrative déconnectée des réalités humaines et territoriales

    Philippe

      +8

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    • cording // 10.03.2016 à 13h47

      « Aucun pays ou gouvernement n’acceptera de teLS découpages territoriaux » … en fait cela dépend des états en question selon qu’ils sont faibles ou forts, ont une réelle consistance historique comme la Turquie et l’Iran.La Syrie et l’Irak actuels issus du dépeçage de l’empire ottoman sont en guerre civile interne et externe donc divisés dont la partition est plus que probable.

        +3

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  • Le Rouméliote // 10.03.2016 à 10h49

    Si l’on s’amuse à faire de la géographie-fiction, on peut contester l’existence de l' »Islamic Sacred State » qui doit revenir à la « Greater Jordan » du fait que le roi Abdallah II de Jordanie est le descendant hachémite légitime, donc gardien des lieux saints de l’islam depuis le . Son arrière-grand-père Hussein Ali, reconnu comme « roi du Hedjaz » en 1916 par les Français et les Britanniques après qu’il se fut proclamé « roi des Arabes », en fut chassé par la force par Abd-al Aziz ibn Saoud en 1924. La Mecque et Médine doivent donc juridiquement revenir au roi de Jordanie !

      +7

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  • Le Rouméliote // 10.03.2016 à 10h51

    Pardon, j’ai oublié de compléter ma première phrase ! « depuis le XI° siècle »…

      +3

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  • BC // 10.03.2016 à 10h59

    Je me permets d’ajouter ce lien qui est une conférence de Pierre CONESA sur le terrorisme et parle beau coups des histoires de frontières au Moyen Orient à travers l’histoire.

    https://www.youtube.com/watch?v=ejPNCS42Py0

      +2

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  • SanKuKai // 10.03.2016 à 11h44

    Je cite: « L’Iran, un État aux frontières complètement loufoques »
    Et l’auteur veut amputer l’Iran de zones qui sont perses depuis plus de 2000 ans…
    [quand les USA n’étaient même pas le début du commencement d’une idée dans le néant]

    Pour se faire une idée voici une petite video des contours de l’Ancienne Perse jusqu’à l’Iran d’aujourd’hui.
    https://www.youtube.com/watch?v=c4ORmtZ2Go4

      +9

    Alerter
  • Balthazar // 10.03.2016 à 13h00

    Au lieu d’aller voir ce qui se passe chez les autres, les Ricains vont s’occuper à découper leurs États désunis.
    Le Texas veut faire sécession, les mExicains veulent réunifier la Grande Californie, la France pense à réaffirmer son droit à récupérer la Louisiane.
    Je vais en trouver, moi aussi, des moyens de créer des conflits chez le voisin.

      +11

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  • Damien // 10.03.2016 à 15h30

    Ce qui « m’amuse » le plus avec un tel redécoupage est surtout « l’Etat arabe chiite » ou plutôt « l’Etat dépossédant les autres des plus gros gisements en entourant le Golfe Persique dans son ensemble ». Rien que l’idée d’un tel Etat suffit à discréditer celui qui a pondu cette carte…
    Il faut mettre fin une bonne fois pour toute au colonialisme, cesser d’intervenir, et utiliser les différentes organisations internationales pour surveiller, de loin, les pays sensibles, et empêcher quiconque d’intervenir (Ricains, européens, Russes, Chinois… ).
    Bref, faire l’inverse de ce que propose cette carte. Avec les frontières artificielle de l’Afrique, on a créé le problème. Il fallait soit tout redessiner avant de partir, soit ne plus intervenir. La situation d’entre deux est bancale et explosive, et finira de toute façon par nous péter à la tronche, exactement comme le fait le MO.

      +4

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  • Furax // 10.03.2016 à 18h04

    Cet article n’a rien de fantaisiste ni d’irréaliste. Mais surtout, ce n’est qu’une pâle copie, un commentaire synthétique des possibilités d’évolution (= projets d’évolution) présentés par Zbigniew Brzezinski dans son livre de 1997, le grand échiquier.

    Je l’ai reconnu à la seconde où j’ai vu les cartes qui sont directement extraites de ce bouquin.

    Bref, c’est du Brezinski. Et en ayant dit cela, je ne crois pas utile d’ajouter le moindre commentaire pour préciser quelles sont les intentions sous-jacentes ni ce qu’il faut en penser. Nous savons tous ce qu’il en est.

      +7

    Alerter
  • step // 11.03.2016 à 00h06

    Le plus gênant (à mes yeux) est la conception d’un état comme (forcément) un agrégat ethniquement homogène. Cela fait très théorie raciale. L’acceptation d’une alliance pour définir un « nous » est aussi constitutif que le nettoyage ethnique (ie le refus de l’autre). C’est d’ailleurs quand la logique de l’élimination de toute altérité se tasse (après des phases plus ou moins aiguës de fascisme ethnico-religieux en fonction des pays et des populations) que l’état (en dehors du pouvoir militaire) se construit réellement. Leur attribuer des frontières correspondant aux ethnies (à quel prix) ne ferait à mon avis que clarifier les conflits, qui de civils deviendraient conventionnel – surtout au vu de l’inéquité de la répartition des ressources pétrolières et des pays privés de débouché maritime – .

    Sinon d’un point de vue plus terre à terre :

    – le Kurdistan a toutes ses chances, car je ne suis pas sûr que les russes seraient contre. Si les américains en veulent aussi….
    – L’armée américaine a mal digéré l’Irak, vu le sort qui lui est réservé.
    – Les US détestent l’Iran, rien de neuf.
    – le pétrole au main des chiites (non iraniens…) a l’air de leur plaire.
    – y a du lâchage dans l’air (Turquie (OTAN), et Israël).

      +1

    Alerter
  • thmos // 11.03.2016 à 11h32

    Brillant projet de technos. Comme pour l’EU on assume que « l’harmonisation » se fera sur le « temps long », ce ne sont pas quelques millénaires d’une Histoire complexe qui vont emmerder les power point de l’élite. Si tout se passe bien ça finira trés mal, comme d’habitude. Les américains ça ose tout.

      +4

    Alerter
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