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28.août.202028.8.2020 // Les Crises

Le Mur : un paysage de rêve autoritaire au nouveau Far West

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Source : Consortium News, William deBuys

William deBuys fait un bilan de la catastrophe humanitaire et environnementale du mur frontalier de Trump.

Remplacement de la clôture de la frontière en Californie en 2019 près du poste d’entrée de Tecate. (Douanes et protection des frontières des États-Unis)

Un nouveau Far West a pris racine non loin de Tombstone, en Arizona, connu par beaucoup pour ses reconstitutions faussement historiques du vieil Ouest. Il s’agit d’un long et étroit territoire – un patchwork géographique – qui s’étend vers l’est à travers le Nouveau Mexique et descend le Rio Grande texan jusqu’au Golfe du Mexique. Il s’étend également vers l’ouest à travers des centaines de kilomètres de désert jusqu’en Californie et l’océan Pacifique. Comme l’ancien Far West, celui-ci est sans loi, excepté la loi des armes. Mais ce vieil Ouest était sans loi, faute de gouvernement. Celui-ci est sans loi à cause de lui.

Le département de la sécurité intérieure, sous l’autorité conférée par le Congrès, a déclaré plus de 50 lois fédérales inopérantes le long de certaines sections de la frontière américaine avec le Mexique, pour mieux construire le mur frontalier que Donald Trump a promis à sa « base ». D’innombrables lois étatiques et ordonnances locales ont également été balayées. Comme on pouvait s’y attendre, la loi sur les espèces menacées d’extinction fait partie de celles qui sont tombées. Il en va de même pour le National Historic Preservation Act, le Wilderness Act, les lois limitant la pollution de l’air et de l’eau, et les mesures de protection de la faune, des paysages, des sites sacrés amérindiens, et même des grottes et des fossiles.

Le nouvel Ouest sauvage du mur frontalier est un paysage de rêve autoritaire où le patron n’est confronté à aucune limite et à aucune obligation. C’est comme si le Marshall Wyatt Earp, était réincarné en un Européen aux cheveux orange ne connaissant pas l’Ouest, et revenait aux commandes décidant qui est dedans et qui est dehors, ce qui doit partir et ce qui doit rester. [Wyatt Earp (19 mars 1848 – 13 janvier 1929) est un chasseur de bisons, officier américain et marshall à Dodge City puis à Tombstone. Il est connu principalement pour sa participation à la fusillade de O.K. Corral avec Doc Holliday, Virgil Earp, et Morgan Earp. NdT]

Reconstitution de la fusillade à O.K. Corral, Tombstone, Arizona, 2006. (James G. Howes, Wikimedia Commons)

La loi de 1970 sur la politique environnementale nationale, ou NEPA, qui, jusqu’à récemment, était la conscience de la nation en matière de principe de précaution, figure en bonne place sur la liste des lois suspendues. Les analyses environnementales et les études d’impact exigées par la NEPA pourraient ne pas forcer le gouvernement à évaluer si une palissade de poteaux métalliques de dix mètres de haut – des bornes dans la terminologie des murs frontaliers – était vraiment un meilleur moyen de contrôler la contrebande de drogue que l’amélioration des installations d’inspection aux points d’entrée, où, selon tous les témoignages, la grande majorité des substances illégales entrent dans le pays. Il faudrait cependant que ces constructeurs de murs résolvent à l’avance toute une série d’autres questions délicates comme celles-là : Comment la faune sera-t-elle affectée par une barrière que rien de plus grand qu’un rat kangourou ne peut franchir ? Et quel sera l’effet du pompage d’une eau rare dans les nappes phréatiques locales peu fournies du désert pour couler le béton nécessaire ?

Les questions importantes s’accumulent rapidement. Une question qui peut sembler facile mais qui ne l’est pas concerne les crues soudaines qui ruissellent sur les étendues désertiques. Les montants du mur frontalier ne doivent être espacés que de dix centimètres, ce qui signifie qu’ils vont retenir les débris de l’inondation comme une passoire retient les spaghettis.

Soyons précis. Le San Bernardino National Wildlife Refuge jouxte la frontière dans l’extrême sud-est de l’Arizona. Black Draw, un ravin qui traverse le milieu de la réserve, est normalement aussi sec qu’un trottoir chaud. Cependant, lorsque des orages éclatent sur la vaste vallée du San Bernardino, les eaux de crue peuvent atteindre plus de 6 mètres de haut. Imaginez un mur d’eau chocolatée balayant les troncs d’arbres, les buissons déracinés, les vaches mortes occasionnelles et les piquets de clôture emmêlés dans les fils de fer. Imaginez ce qui se passe lorsque ce torrent rencontre une barrière construite comme une passoire. Les débris s’accrochent et créent un barrage. L’eau refoule et la pression augmente. Si le mur était construit comme le barrage Hoover, il pourrait tenir, mais il ne le fera pas, il ne tiendra pas.

En 2014, une inondation à Black Draw a balayé les barrières d’arrêt des véhicules, éparpillant des morceaux en aval. Des éleveurs locaux m’ont montré les photos. On peut dire que le désert a fait comprendre à quel point il pouvait être humide. En fait, il n’y a pas de mystère sur ce qui se passera quand une telle inondation frappera une énorme palissade. Si un document de la NEPA [ National Environmental Policy Act, NdT] devait évaluer le mur frontalier, le passage qui évoque cette éventualité pourrait exiger de son auteur qu’il invente un terme pour désigner ce que devient un mur lorsqu’il est couché sur le sol.

D’un autre côté, si vous laissez des espaces pour le passage des inondations, alors les contrebandiers et – pour Donald Trump et sa base – les personnes de couleur inacceptablement foncée pourraient passer de l’autre côté. Ce qui n’est pas forcément le cas. Comme l’attestent les habitants de la région à qui j’ai parlé, les patrouilles actives, la télédétection et l’amélioration de la coordination entre les forces de l’ordre ont réduit à presque zéro les passages illégaux dans la vallée de San Bernardino, ce que les responsables gouvernementaux actuels ne mentionnent pas, mais qu’un document de la NEPA permet de souligner.

En ignorant la NEPA, les responsables n’ont plus qu’à prétendre qu’ils trouveront une solution plus tard et, quand « plus tard » viendra, peut-être auront-ils commodément changé d’emploi.

Le président Donald Trump examine de nouveaux prototypes de murs frontaliers à San Diego, en mars 2018. (Wikimedia Commons)

Pittsburgh à la frontière

En attendant, il y a une autre question qu’il ne sera pas nécessaire de traiter : Quelle quantité d’eau faudra-t-il pour la construction du mur ? La réponse est importante dans une région où l’eau est rare. Là encore, le National Wildlife Refuge de San Bernardino offre un point de vue utile pour répondre à cette question. [Les National Wildlife Refuges (littéralement en français : Réserves fauniques nationaux) ou Federal Wildlife Refuges (Réserves fauniques fédérales) forment un réseau de plus de 500 aires protégées aux États-Unis, gérées par le United States Fish and Wildlife Service et vouées à la protection des habitats naturels, de leur faune et de leur flore. NdT]

Pour se rendre à la réserve, il faut aller vers l’est depuis la ville de Douglas en suivant le Geronimo Trail, une route de campagne non goudronnée à deux voies qui a mérité son nom en toute honnêteté. Geronimo, chef apache du XIXe siècle, s’est rendu à l’armée américaine dans les montagnes à l’horizon, juste devant vous. Peu avant d’atteindre la réserve, vous êtes au sommet d’une petite colline surplombant ce que l’évaluateur local a d’abord pris pour un nouveau parc industriel. C’était comme si une partie de Pittsburgh ou de Youngstown avait soudainement surgi du désert, avec suffisamment de buissons de mesquite [sorte d’arbuste, NdT] et d’arbres à créosote arrachés pour accueillir une usine de béton, des bureaux mobiles, une immense zone de transit et un parc de machines. [Larrea tridentata (« créosotier » ou « arbre à créosote », creosote bush en anglais) est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Zygophyllaceae. NdT]

Les piles de poteaux en acier sont plus hautes que les maisons, occupant l’espace d’un quartier. Une grille de rails en acier pour la pose de ces poteaux et leur soudage en panneaux muraux préfabriquées occupent encore un ou deux hectares supplémentaires, au-delà desquels les piles des panneaux achevés couvrent encore plus d’hectares. Devant ces piles, quelques éléments de mur se dressent verticalement mais de manière disjointe, comme des sanctuaires à un dieu de métal – probablement pour s’exercer à l’érection, si vous me permettez l’expression. Des chariots élévateurs à fourche, des niveleuses, des chargeuses, des bulldozers, des pelles, des camionnettes, des plates-formes et des grues sont éparpillés sur le site. Des générateurs et des projecteurs sur des plates-formes roulantes sont stationnés aux abords du site, prêts à éclairer les équipes de travail 24 heures sur 24. Près de la tour de chargement, qui peut rivaliser avec l’hôtel Gadsden à Douglas en tant que plus haute structure du comté de Cochise, les camions de ciment se regroupent comme une portée de chiots.

Hay Hollow Ponds, San Bernardino National Wildlife Refuge, Arizona. (C. Lohrengel/USFWS, Wikimedia Commons)

Et l’acier continue d’arriver. Un nuage de poussière qui s’approche sur la piste de Geronimo signale l’arrivée d’une file de semi-remorques chargés d’encore plus de poteaux. Ils passent devant des panneaux nouvellement affichés qui disent : « Soyez vigilants : L’équipement a la priorité » et « Ceux qui prennent des risques sont les auteurs d’accidents. »

Ces détails ne sont toutefois qu’un prélude à l’événement principal. Si vous regardez vers le Mexique, un mur de huit cent mètres est déjà en place, ondulant avec les collines. Pensez-y comme à un Steelhenge sombre et linéaire, [Rocher érigé à East Steel Farm dans les années 1980, près du village de Bardon Mill Northumberland, NdT] un monolithe surplombant les montagnes Sonoran chatoyantes au sud. Vous pouvez voir où les prochaines sections seront élevées. La construction a déjà atteint la réserve.

Où le cerf et l’antilope n’ont pas intérêt à batifoler

Les flux d’eaux de surface et souterrains de presque toute la vallée du San Bernardino convergent vers la réserve, créant ainsi une oasis au cœur du désert. Si c’était le Sahara, les caravanes se seraient arrêtées près de ses étendues vertes pendant des milliers d’années. Les Apaches, les Yaquis, les Tohono O’odham et leurs prédécesseurs utilisent ses eaux depuis des temps immémoriaux, tout comme les Espagnols, les Mexicains et les Américains qui se sont ensuite empressés de leur confisquer la terre et de se l’approprier mutuellement. Les étangs sont à moitié cachés au milieu des jungles de roseaux.

La réserve nationale de la faune de San Bernardino est modeste à l’échelle des réserves – seulement 950 hectares – mais elle faisait autrefois partie du vaste ranch Slaughter de 29 000 hectares, dont les deux tiers se trouvaient au Mexique. À côté de la réserve, le siège du ranch, devenu un site historique, possède son propre grand étang. De cet étang ou de n’importe quel autre de la réserve, un joueur de la ligue professionnelle pourrait envoyer une balle de base-ball hors du pays.

Les entrepreneurs qui construisent le mur ont foré trois puits le long de la frontière et en ont loué un quatrième. Des camions-citernes font constamment la navette entre les puits et l’usine à béton. Personne ne dit combien la construction du mur consommera d’eau. La fondation du mur sera de – quoi ? Un mètre de large sur deux de profondeur ? Trois mètres de profondeur ? Désolé, c’est une information confidentielle, et pas destinée au public.

Quoi qu’il en soit, la fondation située dans cette zone s’étendra sur des dizaines de kilomètres, à perte de vue, et consommera assez de béton pour construire une petite ville – et le béton nécessite de l’eau. Beaucoup d’eau.

Dans quelle mesure le pompage va-t-il épuiser les nappes aquifères locales ? Personne ne le sait car, en l’absence de la NEPA, personne ne l’a calculé. Il n’y a pas eu de modélisation, pas de tests sérieux, pas de calculs fiables. Pourtant, les éleveurs locaux aimeraient connaître la réponse. Ils dépendent de puits et de réserves d’eau disséminés dans les broussailles du désert où boit leur bétail.

Bonne chance à eux. Et bonne chance aussi aux espèces pour lesquelles la réserve est censée fournir… et bien… un refuge.

La grenouille léopard Chiricahua, une espèce menacée de la forêt nationale de Coconino, Arizona. (Jim Rorabaugh/USFWS, CC BY 2.0, Wikimedia Commons)

Je pourrais publier une liste des poissons, grenouilles, escargots, serpents et autres espèces vivantes peu communes que l’on trouve ici et presque nulle part ailleurs sur Terre, sans parler des plantes rares, des mammifères de passage (certains également rares) et des centaines d’espèces d’oiseaux qui fréquentent cet endroit. Dans le désert, l’eau disponible est une sorte de miracle qui attire et engendre d’autres miracles.

On pourrait dire que le refuge national de San Bernardino est une accumulation de miracles. Ils sont trop nombreux pour être énumérés. Et une longue liste de noms bizarres prendrait beaucoup de place et sonnerait faux. Je me soucie beaucoup de ces créatures, mais je ne veux pas trop le montrer.

Pour être honnête, j’ai presque peur d’apprendre le nom de certaines créatures de la réserve, car cela ne ferait qu’aggraver leur souffrance s’ils déclinent vers l’extinction. Le mur va certainement entraîner, ou peut-être pousser, beaucoup d’entre elles dans cette direction. Néanmoins, je dois en mentionner deux. Leurs noms suggèrent une sorte de poésie zoologique, une musique de la nature. Ils ne sont pas nécessairement les plus rares, mais ils sonnent le mieux : le poisson Yaqui topminnow. Chiricahua, la grenouille léopard. Les mots chantent à nos oreilles comme des mélodies, évoquant le mystère de la vie délicate dans une terre rude. En tant que membres d’une espèce, vous et moi sommes aussi communs que le charbon. Dans le grand schéma biologique des espèces, les créatures comme celles-ci sont des rubis et des saphirs.

Oubliez la politique, suivez la métaphore

Il est impossible de comprendre le mur, du moins dans la vallée du San Bernardino, en termes de politique. Comme me l’a dit un éleveur en prenant un café à l’hôtel Gadsden, « Ce [mur] est peut-être nécessaire quelque part, mais pas ici. »

Si le mur de Trump était vraiment une question de politique, ses avantages et ses inconvénients seraient mis en balance avec d’autres stratégies nécessitant différents types d’investissement. Mais il s’agit du nouveau Far West, où le jugement rationnel, les lois et les procédures ne font qu’entraver le processus.

La vérité du mur réside dans la métaphore. Si la grenouille léopard Chiricahua transmet une sorte de résonance poétique à des gens comme moi, alors pour des millions d’autres personnes, scander « Construisez le mur ! » est comme frapper une grosse caisse. Tout le monde comprend le mot « mur » ! Même si la structure ne fonctionne pas vraiment dans l’espace réel, elle fonctionne dans votre esprit. Elle se tient entre vous et tout ce que vous pouvez imaginer de mauvais. La vérité fondamentale qui unit Trump et ses partisans est qu’il déteste ceux que nous détestons – et le mur frontalier est là pour empêcher ces gens indésirables et tout ce qu’ils représentent d’entrer.

Yaqui topminnow. (W. Radke/USFWS, Wikimedia Commons)

C’est pourquoi le mur ne peut pas coexister avec la NEPA. Les études d’impact ne font pas recette. Si vous voulez vraiment sévir contre le trafic de drogue, par exemple, vous devez concentrer vos efforts sur les points d’entrée connus, où des milliards de dollars de marchandises et des millions de personnes passent d’un pays à l’autre chaque jour. La majeure partie du fentanyl, de la cocaïne, de l’héroïne et d’autres drogues dures qui entrent aux États-Unis serait dissimulée parmi les importations légitimes dans des wagons de chemin de fer et des camions de toutes sortes. Ou bien elles sont dissimulées dans des compartiments secrets dans des bus, des fourgonnettes, des voitures et des camionnettes. (Le courrier américain est un autre canal important). Actuellement, on estime qu’il faudrait plus de 4 milliards de dollars en nouveaux scanners, en moyens d’inspection et en personnel. Faire cet investissement aurait infiniment plus d’impact sur la circulation des drogues que d’utiliser le même argent pour installer des barrières là où elles ne sont pas nécessaires et ne dureront pas. Il y a aussi de meilleures façons de gérer les gens, mais ne nous laissons pas distraire par la réalité.

Zone de la frontière entre les États-Unis et le Mexique qui peut se déplacer de haut en bas avec le mouvement des dunes de sable. (US Border Patrol via Wikimedia Commons)

Les dépenses consacrées à la construction du mur au cours de l’exercice 2019 se sont élevées à environ 10 milliards de dollars. Seul un tiers de ce montant a été effectivement affecté par le Congrès aux structures de sécurité des frontières. Le reste de l’argent a nécessité un détournement magistral des dispositions constitutionnelles.

En voici un : chaque année, le Congrès alloue ce que l’on appelle les 2808 fonds au ministère de la défense pour des projets de construction sur des bases militaires, notamment des écoles, des cliniques, des routes et d’autres infrastructures. Ces dépenses sont réservées aux biens militaires et la frontière internationale avec le Mexique n’est pas – ou n’était pas – une base militaire. Pour les Trumpistes, cependant, ce n’est pas un problème.

En 1907, le président Teddy Roosevelt a réservé une servitude de 20 mètres du domaine public le long de la frontière sud pour la maintenir « libre de toute obstruction afin de la protéger contre la contrebande de marchandises entre les États-Unis et le Mexique ». Depuis lors, la « servitude Roosevelt » est administrée par le Bureau de l’aménagement du territoire, mais l’année dernière, l’administration Trump a transféré la servitude au ministère de la Défense, qui l’a obligeamment cédée comme actif immobilier à Fort Bliss, au Texas.

Voilà ! Aujourd’hui, la servitude Roosevelt fait partie d’une base militaire et une partie de Fort Bliss s’étend officiellement en Arizona, au Nouveau-Mexique et en Californie, mais pas au Texas. (L’État de Lone Star s’est réservé ses terres publiques lorsqu’il est entré dans l’union, donc pas de servitude Roosevelt là-bas). Techniquement, la construction d’un mur frontalier à l’intérieur de la servitude constitue désormais une amélioration de Fort Bliss, renforçant la prévention militaire, etc. Il y a plus que cela, y compris la déclaration officielle d’urgence nationale du président en février dernier, qui a permis de prendre certaines autres mesures, mais vous comprenez l’idée. Là où il y a une volonté, il y a une méthode impériale.

Rassemblement « construire le mur » (« Build the Wall ») à The Villages, en Floride, en janvier 2019. (Whoisjohngalt, CC BY-SA 4.0, Wikimedia Commons)

Mais il se trouve que l’argent du Pentagone pour financer la construction d’un mur au pied de la réserve San Bernardino lui-même provient d’une autre source : les fonds « 284 », destinés à la lutte antidrogue. Le détournement de 2,5 milliards de dollars de ces fonds vers le mur frontalier était pour le moins exagéré, de sorte qu’une coalition de groupes humanitaires et environnementaux a intenté un procès. Un tribunal de district leur a donné raison et a émis une injonction, mettant fin à l’utilisation de ces fonds pour la construction. Une rapide série d’appels a été adressée à la Cour suprême et les Suprêmes ont déclaré : Hmmm, question intéressante, qui prendra du temps à être résolue par les tribunaux inférieurs ; en attendant, l’injonction est levée. Et c’est ainsi que les fonds ont à nouveau coulé comme une marée éclair. Si les tribunaux décident finalement que le transfert de fonds n’est vraiment pas autorisé, il se pourrait que le mur soit déjà construit. Merci, Messieurs les Présidents.

Dollars et absurdités

J’ai oublié de mentionner quelque chose : en plus de suspendre plus de 50 lois protégeant les terres, la faune et l’intérêt public, le gouvernement a également renoncé à de nombreuses lois sur les marchés publics et a également enterré beaucoup d’informations sur les contrats. Cela signifie que vous et moi aurons du mal à savoir ce que coûte réellement chaque chose, même si c’est payé avec nos impôts.

Exemple : la barrière qui sera construite en bordure de la réserve San Bernardino, isolant sa faune terrestre de la moitié mexicaine de son territoire et drainant très probablement les étangs où survivent certaines des créatures les plus rares de la planète, fait partie d’un contrat portant sur un mur frontalier de 100 km attribué à Southwest Valley Constructors (SWVC), une filiale de Kiewit, une entreprise du Fortune 500 dont le chiffre d’affaires annuel s’élève à 9 milliards de dollars.

Le contrat initial de mai 2019 avait attribué 646 millions de dollars à SWVC, ce qui fait du mur de la réserve un véritable hold-up de 6,4 millions de dollars par km. Mais il faudrait connaître quelqu’un qui puisse se connecter à la base de données gouvernementale concernée pour découvrir que la cinquième modification du contrat original, signée le 29 août, a ajouté 653 millions de dollars supplémentaires à la cagnotte. Maintenant, ces 100 km vont coûter 1,3 milliard de dollars, soit 13 millions de dollars par kilomètre.

Et au fait, ai-je mentionné que la construction comprendra une ligne électrique et des projecteurs sur des mâts de 20 mètres pour éclairer le mur toute la nuit, chaque nuit de l’année ? J’ai des amis dans la vallée du San Bernardino qui se plaignent – et ce ne sont pas des pleurnichards – lorsqu’ils pensent aux lumières de ce mur qui flamboient dans ce qui était autrefois l’immense et sainte obscurité de leur terre autrefois intacte.

Je peux avoir moi-même la gorge vraiment serrée à ce sujet, mais vous pouvez être sûr que cela n’affectera pas les contrebandiers. C’est là que les choses deviennent vraiment bizarres : croyez-le ou non, l’obscurité est l’alliée de la Customs and Border Patrol (CBP) américaine. Ses membres portent des lunettes de vision nocturne et ses drones et autres capteurs sont équipés de détecteurs infrarouges. Ils n’ont pas besoin de lumière. Inondez la frontière de lumière et, contre-intuitivement, la CBP est aveuglée, perdant ainsi un avantage. Qui a eu cette idée ? Personne ne le dit, mais il semble qu’elle vienne du plus haut niveau. Heureusement que la NEPA ne s’applique pas.

Allons un peu plus loin dans la bizarrerie : dans l’ouest de l’Arizona, près de la limite de la Californie, on arrive à la Barry M. Goldwater Range (BMGR) [Le Barry M. Goldwater Air Force Range ou Barry M. Goldwater Range (BMGR), est un terrain de bombardement NdT]. Ici, les jeunes pilotes de l’armée de l’air et de la marine apprennent à mitrailler et à bombarder. On sait que des migrants traversent la frontière internationale au niveau du BMGR mais, selon les dossiers des tribunaux, au cours des cinq dernières années, les migrants n’ont gêné que 195 des 255 732 sorties aériennes, soit moins de 0,1 %.

Une barrière pour piétons déjà existante le long d’une grande partie de la limite du champ de tir contribue peut-être à ce faible niveau d’intrusion – et les bombes et les balles peuvent aussi y contribuer. Mais le facteur décisif est sans aucun doute la chaleur et l’aridité spectaculaires du champ de tir et les longues distances qu’un migrant doit parcourir à pied pour atteindre un éventuel point de ramassage ou de rendez-vous. Néanmoins, un deuxième mur, qui vient en renfort du premier, doit être construit sur le BMGR, avec une route prise en sandwich entre les deux murs, sur laquelle les patrouilles du CBP vont courir comme des hamsters sur une roue aplatie. [CBP Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis1 (en anglais U.S. Customs and Border Protection) NdT]

Reconnaissons simplement, comme l’a fait l’ancien chef d’état-major interarmées, le général Joseph Dunford Jr., dans un mémorandum adressé à Patrick Shanahan, alors secrétaire à la défense par intérim, que la construction d’un double mur au BMGR n’a aucun sens en termes de politique. En termes de métaphore, cependant, la double paroi d’une frontière où quasiment personne ne va est parfaitement logique. Si l’objectif est de construire des kilomètres de mur, sans tenir compte des coûts et des bénéfices, autant les construire là où il n’y a personne. Construisez le mur !

Et c’est ainsi qu’il s’est effectivement construit, au prix de la violation non seulement du San Bernardino National Wildlife Refuge, mais aussi de Cabeza Prieta National Wildlife Refuge, du Organ Pipe National Monument, du Lower Rio Grande National Wildlife Refuge, du Santa Ana National Wildlife Refuge, du centre historique de la ville de Roma, au Texas, et d’autres lieux sublimes et exceptionnels. On pourrait se demander pourquoi tant d’unicité et de rareté se trouvent le long de notre frontière sud. Une brève réponse est que les régions frontalières sont le lieu de rencontre des communautés biologiques et des cultures. Comme le dit l’artiste Chicano Guillermo Gómez-Peña, « La frontière est le point de rencontre, pas le rebord ».

Mais un rebord, c’est exactement ce que ferait le mur du président Trump. La construction d’un mur était et reste sa principale promesse de campagne : 800 km de mur d’ici novembre 2020, ou 725 km, peu importe. La présidente du Parlement, Nancy Pelosi, le Washington Post et d’autres ont tenté de faire taire les fanfaronnades du président en affirmant qu’il n’a en fait construit aucun nouveau mur et que ses promesses sont vides.

Dans leurs calculs, la substitution d’une paroi de 10 mètres de haut aux barrières pour véhicules n’est qu’un « remplacement » et ne constitue donc pas une « nouvelle » construction. C’est comme si le fait d’amarrer un porte-avions là où se trouvait une barque ne changeait rien, car il n’y a toujours qu’un seul bateau dans le port. De telles joutes sémantiques ne font que camoufler les dommages déjà considérables causés aux personnes et à la région frontalière – et il n’y a pas de fin en vue. L’accord budgétaire du Congrès conclu en décembre 2019 prévoit 1,375 milliard de dollars supplémentaires pour la construction de ce mur pour l’année fiscale 2020, tout en supprimant les obstacles à de nouveaux transferts de fonds du Pentagone. Et M. Trump n’a pas peur de ces transferts. Il prévoit manifestement de détourner 7,2 milliards de dollars supplémentaires des projets légitimes du Pentagone pour la construction de ce mur cette année.

Les cartels internationaux de la drogue devraient nous remercier. Le mur ne freinera pas leur principale activité, la contrebande, et les nouvelles politiques d’immigration de l’administration Trump ont transformé ce qui était auparavant une activité secondaire mineure – l’enlèvement de personnes contre rançon – en une industrie en pleine croissance. Des dizaines de milliers de demandeurs d’asile auxquels les États-Unis ont refusé l’entrée sont maintenant entassés dans des bidonvilles en carton dans les villes frontalières du Mexique, vulnérables aux prédateurs humains. Leurs proches aux États-Unis – les personnes qu’ils essayaient d’atteindre – vont mendier, emprunter ou voler pour payer les rançons que réclament les ravisseurs de plus en plus actifs (et brutaux) au Mexique.

Mais ce n’est là qu’un dommage collatéral dans le pays de la liberté. Bien sûr, nous traitons les demandeurs d’asile comme s’ils étaient une espèce inférieure d’être humain. Ils parlent bizarrement. Ils ne sont pas comme nous. Et nous traitons les régions frontalières et leurs créatures avec la même loyauté que celle dont nous avons fait preuve envers les Kurdes. Après tout, nous sommes l’Amérique. Derrière notre mur, nous sommes à nouveau grands.

William deBuys, un habitué du TomDispatch, est l’auteur de neuf livres, dont « The Last Unicorn : A search for One of Earth’s Rarest Creatures » et « A Great Aridness : Climate Change and the Future of the American Southwest ».

Source : Consortium News, William deBuys

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Fabrice // 28.08.2020 à 07h04

Depuis le mur d’adrien, à la muraille de Chine, au mur de Berlin, on sait que les murs ne servent à rien qu’à faire des victimes inutiles, il finissent tous par être abattus et contournés.

Mais sommes nous bien placés pour critiqués nous qui avons la Méditerranée qui nous sert de mur et de cimetière ?

j’ai toujours pensé qu’il fallait aider les peuple à vivre décemment dans leur pays et faire en sorte qu’ils n’aient plus de raison de fuir en masse et pour cela il faut arrêter de déstabiliser les pays comme on l’a fait pour la Lybie, la Syrie, l’Irak, …

Car accueillir des gens et leur offrir comme accueille que les ponts ou des bidonvilles, des métiers peu valorisant et faiblement rémunéré,sans vraiment de moyens pour l’intégration comme seules solutions est tout aussi criminel et cause de drames que nous voyons exploser (ex : tchétchènes faisant des expéditions punitives contre une autre communauté, trafic d’armes permettant à des trafiquant de s’exhiber avec des armes lourdes dans des squares(devinez d’où viennent ces armes des pays que nous avons destabilisés,…)

Nous récoltons ce que nous semons alors semons autres chose que des tapis de bombes…

24 réactions et commentaires

  • Fabrice // 28.08.2020 à 07h04

    Depuis le mur d’adrien, à la muraille de Chine, au mur de Berlin, on sait que les murs ne servent à rien qu’à faire des victimes inutiles, il finissent tous par être abattus et contournés.

    Mais sommes nous bien placés pour critiqués nous qui avons la Méditerranée qui nous sert de mur et de cimetière ?

    j’ai toujours pensé qu’il fallait aider les peuple à vivre décemment dans leur pays et faire en sorte qu’ils n’aient plus de raison de fuir en masse et pour cela il faut arrêter de déstabiliser les pays comme on l’a fait pour la Lybie, la Syrie, l’Irak, …

    Car accueillir des gens et leur offrir comme accueille que les ponts ou des bidonvilles, des métiers peu valorisant et faiblement rémunéré,sans vraiment de moyens pour l’intégration comme seules solutions est tout aussi criminel et cause de drames que nous voyons exploser (ex : tchétchènes faisant des expéditions punitives contre une autre communauté, trafic d’armes permettant à des trafiquant de s’exhiber avec des armes lourdes dans des squares(devinez d’où viennent ces armes des pays que nous avons destabilisés,…)

    Nous récoltons ce que nous semons alors semons autres chose que des tapis de bombes…

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    • ouvrierpcf // 28.08.2020 à 10h31

      j’ai toujours pensé qu’il fallait aider les peuple à vivre décemment dans leur pays et faire en sorte qu’ils n’aient plus de raison de fuir en masse et pour cela il faut arrêter de déstabiliser les pays comme on l’a fait pour la Lybie, la Syrie, l’Irak, …En quoi il faudrait aider des peuples à vivre ? en vertu de quel dieu déesse gourou ou autre? depuis Clovis le Peuple français vit tout seul enfin il devrait pouvoir .d’ou l’importance de ce qui est appelé souveraineté Oui chaque peuple est et se doit d’être souverain dans des nations indépendantes dans sa nation . Ce qui n’empêche en rien des coopérations des accords des traités .Pour les murs ce qu’ils ont appelé la chute du Mur de Berlin on allait voir ce qu’on alllait voir !! la démocratie la libre circulation des biens et des personne .Mais dans cet ordre pas dans l’ordre inverse et on voit Si 63 km de mur est allemande ont disparu combien de km construit ? entre ISRAEL et la Palestine ? chez nous prenez le train entre CALAIS et FRETHUN des grilles des clotures de 5 metres de haut des miradors !! des tourelles des caméras des lasers des drones et et des migrans dans les rues dans les champs mais aussi des camps Ils nous ont remis des camps de concentration ( fondés par les français en 1936 lors de la guerre d’Espagne petit rappel) Du terme concentrer des personnes dans un lieu alors pour la morale pour mr TRUMP un peu de retenue nous les français en mur en camps on sait et on a su (aussi )faire

        +14

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      • Logique // 28.08.2020 à 16h49

        « depuis Clovis le Peuple français vit tout seul enfin  »

        Pas tout à fait, la France ou ce qui en tenait lieu a pillé partout où elle a conquis des colonies.

          +6

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        • Patrick // 28.08.2020 à 21h21

          Pillage des colonies ?
          Bof, qu’est-ce qu’on a ramené ? Un peu de bois et des bananes?
          Qu’est-ce que ça nous a coûté ? Une blinde , pour construire tout ce que les autochtones n’auraient jamais pu construire et qu’ils n’arrivent même pas à entretenir.
          Une très mauvaise affaire pour nous.

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        • bob // 01.09.2020 à 10h24

          la france a été largement pillée aussi. C’est l’histoire du monde depuis toujours. Nous sommes tellement centré sur nous même qu’on ne veut pas voir ce qu’on fait les autres. Regardez aujourd’hui erdogan…. vous croyez que cetype veux du bien a qui que ce soit ? à mais oui j’oubliais le méchant c’est le russe …on attends toujours que poutine envahisse l’europe. il serait temps qu’il se dépêche car il est plus tout jeune !

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    • Patrick // 28.08.2020 à 21h24

      N’empêche que la muraille de Chine est très efficace.
      Les Chinois n’ont aucun problème avec les migrants mexicains.
      😁

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  • Alfred // 28.08.2020 à 09h00

    Ce n’est pas par ce que vous voyez une vieille pierre qui ne sert plus qu’elle n’a pas servi. En son temps le mur d’Hadrien a fait son usage aussi bien que les temples de Palmyre ou l’Acropole. Il a permis de diminuer la ressource militaire nécessaire à la protection du territoire utile.
    Par ailleurs (précisons que je suis absolument contre toute les interventions militaires extérieures et que l’armée française ne devrait pas quitter le territoire national) il faut arrêter avec cette « obligation morale » d’accueil. A titre d’exemple la colonisation de l’Algérie ne crée pas d’obligation d’accueil. l’Algérie est indépendante à la suite de sa victoire sur la France et dispose de ses propres et riches ressources depuis presque aussi longtemps que la Corée du Sud dispose des siennes après avoir été détruite. Le fait que nous ayons un Samsung dans la poche et pas un « astam » ou que sais je nous impose d’acceuilir ceux qui fuient les fruits de la politique résolument autonome des généraux ?

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    • gi // 28.08.2020 à 11h47

      Alors on peut occuper un pays pendant des centaines d’années et puis, on se retire et on ne doit rien aux populations précédemment occupées. Non mais c’est une blague!!!

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      • Eltrovar // 28.08.2020 à 11h59

        Pourquoi la France a conquis l’Algérie en 1830 ? Je vous invite à vous renseigner.

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        • Pierre Darras // 28.08.2020 à 13h09

          1 pour arrêter la piraterie institutionnelle qui était déjà finie depuis 15 ans après l’intervention des USA.
          2 pour stopper l’esclavage des Européens qui ne concernait, en 1830, que quelques dizaines de personnes alors que nos Antilles asservissaient des dizaines de milliers d’esclaves
          En vrai, pour occuper l’armée loin du pays car la guerre en Espagne était finie tout en amenant un peu de gloriole à la dynastie.
          Mauvais calcul pour Charles X car ces armées lui ont manqué en Juillet et ça lui a coûté son trône.

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          • MING // 31.08.2020 à 18h03

            la mise en esclavage d’Africains commence par des africains eux mêmes [modéré], Les grands marchés des esclaves étaient Alger, Tripoli, Tunis; les Arabes et les Ottomans faisaient des razzia à l’encontre des noirs d’Afriques ainsi que des blancs d’Europe.(Arte parle sur la période de 1663-à 1823 de plus de un million d’Européens capturés par les musulmans et vendus comme esclaves !!!)
            Dans des pays d’orient comme la libye , sont rapportés de nos jours des cas de trafic d’esclaves?
            Mais certains veulent réécrire l’histoire, ils voient une paille dans l’oeil de leur voisin mais ne voient pas la poutre qui est dans le leur!

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      • Alfred // 28.08.2020 à 12h26

        [modéré] Je suis occupé à calculer combien les italiens nous doivent depuis Alésia. 😉

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        • Logique // 28.08.2020 à 16h45

          Je note que certains « peuples » ont droit à des restitutions même des millénaires plus tard, mais pas d’autres. Parmi les autres: Amérindiens, Australiens, Africains, etc.

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          • Patrick // 28.08.2020 à 21h23

            Il y a les peuples qui vivent debout et ceux qui ne savent que gémir. Surtout quand la petite gauche les entretient dans cette posture de victime.

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          • Alfred // 29.08.2020 à 08h34

            Je ne suis pas certain de bien comprendre votre humour (certes c’est de la faute je n’aurai pas dû commencer).
            Qui bénéficie de restitutions des millénaires plus tard ? Quelles restitutions?

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    • gi // 28.08.2020 à 11h53
  • guzy // 28.08.2020 à 10h20

    Bon Ok, on fait quoi alors ? Mur ou moralisme pro-immigration irresponsable, qui fait le bonheur des marchand d’esclaves, l’alternative est effectivement déprimante.

      +8

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  • Dominique65 // 28.08.2020 à 10h57

    Je comprends la rage de William deBuys, mais ce qu’il appelle « le mur de Trump » est en fait le mur d’Obama. Rappelons que Trump ne fait « que » l’achever.

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    • Patrick // 28.08.2020 à 11h53

      Tout à fait.
      La mauvaise foi de cet article est hallucinante.
      Tout le monde rigole en disant que. Trump a échoué à bâtir son mur , tout en lui reprochant les 1300km déjà construits par ses prédécesseurs.

        +30

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  • Pierre Darras // 28.08.2020 à 11h02

    Encore un bigot écologiste. Ces gens là commencent sérieusement à me gonfler. On a encore le droit? Ou on doit déjà être mis au bûcher pour proférer un tel blasphème ?

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    • Logique // 28.08.2020 à 16h46

      Le bûcher c’est pas écolo, le compostage c’est beaucoup mieux.

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  • RGT // 28.08.2020 à 14h32

    L’excuse pour la construction de ce mur est principalement la « lutte contre la contrebande, le trafic de drogue et la criminalité »…

    Comme si un mur pouvait empêcher ces problèmes.
    Les criminels (les vrais) sont en cols blancs et ont déjà trouvé des alternatives pour faire perdurer leurs trafics alors que le mur est à peine commencé.

    Et si ça se trouve ils ont massivement investi dans les entreprises qui bâtissent ledit mur pour profiter de l’aubaine de quelques profits supplémentaires.

    Pendant ce temps, et comme je le répète depuis très longtemps au sujet des pays « sous développés », si la « communauté internationale » se contentait simplement même pas d’aider ces pays (ce qui augmenterait leurs dettes à l’égard des occidentaux) mais de payer à leur juste valeur toutes les richesses extraites de ces pays les problèmes ne se poseraient pas, les populations ayant les moyens de vivre dignement.

    Au lieu de cela, on traduit devant la CPI les dirigeants qui souhaitaient simplement que leur pays atteigne l’autosuffisance alimentaire en limitant drastiquement les cultures destinées à l’exportation au profit de cultures permettant de nourrir la population (Gbagbo).

    Atteinte scandaleuse à la « liberté de commerce » (et surtout à la liberté de faire des profits indécents sur le dos des populations de gueux) qui scandalise la « communauté internationale.

    Non seulement les produits exportés (de tous types) sont bradés mais de plus les « investisseurs » se goinfrent sur les produits vitaux qu’ils vendent à prix d’or pour que la population survive.

    Ensuite « nos » dirigeants se plaignent des conséquences de ces pillages en entreprennent des politiques débiles et coûteuses qui ne permettent pas de corriger les problèmes initiaux, loin de là.

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  • christian gedeon // 28.08.2020 à 15h26

    Bref,il semble que nous ayons une opinion sur « le mur ». Défavorable,évidemment. Et c’est la faute à Voltairte ,à Rousseau,pardon à Trump,évidemment.Par contre,beaucoup semblent professer une certaine nostalgie pour l’autre mur des temps modernes,celui de Berlin. le mur usien n’est pas notre affaire,je crois. Nous avons nos murs intérieurs entre centre villes et cités,entre villes et campagnes,entre les neourbains et les neo ruraux,entre les protégés de la vie et les exposés. Nous avons bien assez à faire en ce moment.

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  • Cotyle // 29.08.2020 à 09h16

    Une critique tout azimut (voire même grattant les moindres recoins) contre un mur physique … N’y a t-il pas d’autres murs ressemblant à celui-ci dans la monde mais dont personne ne parle ?! ( …) Au XXI siècle, les murs sont bien différents : mur de l’argent, de l’information, de la promotion sociale, de l’endettement, de la vidéo/électronique/Big Data, des blocus économique sur certains pays … Mais bon, le bas peuple doit se contenter de critiquer un Trump symbole du mal et de la bêtise sous la houlette de médias détenus par d’autres ultra-riches ! On nous prend vraiment pour des idiots (…quoique cela semble être le cas quand on voit comment on nous tient facilement la main portant notre bulletin de vote !)

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