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7.juillet.20207.7.2020 // Les Crises

État-Unis : À travers tout le pays, une révolte contre un État en faillite

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Source : Consortium News

Pour parvenir aux changements dont nous avons besoin, les gens doivent sortir dans la rue et faire le lien entre les problèmes auxquels nous sommes confrontés et l’exigence de changements systémiques, écrivent Kevin Zeese et Margaret Flowers.

Le soulèvement national déclenché par le meurtre de George Floyd et d’autres évènements récents à connotation raciale est une réponse à l’état de déliquescence dans lequel nous vivons et qui est dû au naufrage du système bi-partite. Il intervient au beau milieu de la pandémie de Covid-19 et du plus grand effondrement économique des États-Unis depuis plus d’un siècle. Ces trois crises ont eu un impact disproportionné sur les gens de couleur et ont aggravé une inégalité raciale et des injustices très anciennes.

Black Lives Matter a fait irruption il y a six ans à Ferguson, dans le Missouri, lorsqu’un policier a tiré sur Mike Brown, le tuant. Depuis lors, la police a assassiné environ 1 100 personnes chaque année. La réponse du gouvernement à tous les niveaux de la crise des assassinats policiers a été pratiquement inexistante. Alors que les gens cherchent à venger la mort de George Floyd, les problèmes se révèlent beaucoup plus profonds et les changements nécessaires beaucoup plus vastes.

La racine du problème est un État défaillant

Pendant la pandémie, les millionnaires et les milliardaires ont été renfloués par le gouvernement grâce à des milliers de milliards de dollars, tandis que les travailleurs ont reçu une maigre pitance de 1 200 dollars par personne et une augmentation à court terme des allocations de chômage pour les plus de 40 millions de personnes qui ont perdu leur emploi. De nombreux travailleurs qui fournissent des services essentiels ont dû continuer à travailler, ce qui les a mis en danger, eux et leur communauté.

Les soins de santé d’urgence sont hors de portée de millions de personnes qui n’ont pas ou peu d’assurance maladie, ce qui fait que des gens meurent à la maison ou n’ont pas recours à l’hôpital avant que leur maladie ne devienne grave. Pour cette raison et d’autres encore, la Covid-19 a un impact disproportionné sur les communautés de couleur.

Glen Ford du Black Agenda Report replace la révolte de masse dans le contexte de la longue histoire de la suprématie blanche qui perdure depuis que les Africains ont été amenés aux États-Unis. L’esclavage a été imposé par la première forme de répression policière, avec la première patrouille formalisée d’esclaves créée dans les colonies de la Caroline en 1704. Après la Guerre de sécession et une brève période de reconstruction où les Africains pouvaient participer à la vie civique, cela s’est enchaîné avec Jim Crow et des racistes blancs, souvent alliés à la police du Sud, pratiquant la terreur vis à vis de la population noire par des lynchages et autres. Les Noirs étaient alors appréhendés grâce à des lois comme celle concernant le vagabondage, puis punis en étant contraints de travailler à la cueillette du coton ou à d’autres travaux. Cette nouvelle forme d’esclavage se poursuit, car les détenus sont forcés de travailler dans les prisons pour un salaire pratiquement nul, sont loués dans le cadre d’emplois dangereux comme la transformation de la viande ou sont utilisés comme briseurs de grève.

Le meurtre de George Floyd a mis en colère les gens qui ont vu trop de morts suite aux violences policières. Le meurtre en plein jour, filmé par des caméras et des dizaines de témoins, a montré l’impunité des policiers, habitués à ne pas être tenus pour responsables de leurs actes de violence. Pendant le soulèvement, la police a fait usage d’une violence extrême et a pris pour cible des personnes ayant des caméras et les médias même, sous prétexte que c’était eux le problème.

A la racine du problème, on trouve un État en faillite qui ne représente pas le peuple, et qui a une longue tradition de racisme et d’inégalité qui sont amplifiés par les crises actuelles. L’absence de réponse à ces crises fait que le pays est ingouvernable car le contrat social a été rompu.

Le non-respect de la loi au sein de la classe aisée, la corruption des hommes politiques dans des campagnes financées par les plus riches avec des cadeaux à leurs enfants et à leurs proches a ouvert la voie au non-respect de la loi. Comme s’est exclamé un manifestant : « Ne nous parlez pas de pillage, c’est vous les pilleurs. Vous avez pillé les Noirs. Vous avez pillé les Amérindiens. Ne nous parlez pas de violence, vous nous avez appris la violence ».

L’État en déliquescence ne peut pas se réformer seul

Les derniers mots de George Floyd, « Je ne peux pas respirer », font écho aux mêmes mots prononcés par Eric Garner, qui a été tué il y a six ans par un policier de New York. Bien qu’il y ait eu des manifestations à l’époque, pas grand chose n’a changé. Le système n’a fourni aucune réponse.

C’est au sommet même que l’échec trouve sa source. Il y a eu des années d’inaction à tous les niveaux de pouvoir. Le New York Times rapporte que « l’administration a largement démantelé les efforts de surveillance de la police, en freinant le recours aux décrets fédéraux de consentement pour la refonte des services de police locaux. M. Barr a déclaré que les communautés qui critiquent les forces de l’ordre ne méritent pas forcément une protection policière, et M. Trump a encouragé les agents à ne pas être « trop gentils » dans le traitement des suspects ».

Trump a versé de l’huile sur le feu actuel utilisant une rhétorique incendiaire promettant que « le pillage mène à la fusillade », faisant écho aux racistes du passé et promettant de faire intervenir l’armée américaine si les démocrates ne pouvaient pas arrêter le soulèvement. Trump a mis l’armée en alerte pour qu’elle se déploie face aux manifestations civiles. Il se maintient au pouvoir en divisant les gens ; faisant l’éloge des manifestants armés qui ont exigé le relancement de l’économie en dépit de la pandémie et qualifiant de « voyous » les manifestants non armés faisant face à la violence policière.

Vendredi, la Maison Blanche a été bouclée, mise en alerte de sécurité maximale en raison des manifestations. Trump a réagi en demandant aux manifestants MAGA [Make America Great Again, NdT] de venir à la Maison Blanche. Ils ne sont pas venus, mais les manifestations devant à la Maison Blanche ont continué d’augmenter.

Tant les républicains que les démocrates sont responsables de la rébellion actuelle. Joe Biden se décrit comme un démocrate « de la loi et de l’ordre » depuis le début de sa carrière. Il a été le principal responsable de l’incarcération massive des Noirs au niveau fédéral et a contribué à l’augmentation par centaines de milliers de policiers avec des équipements militaires dans les communautés urbaines. Il fait la cour aux syndicats de police qui défendent les flics tueurs. Et Biden s’est opposé à l’intégration des écoles.

L’échec du système de commandement se poursuit au niveau des états et au niveau local, les politiciens étant étroitement liés au Fraternal Order of Police qui défend vigoureusement les policiers qui tuent des civils. Chaque ville peut faire état d’une série de meurtres commis par la police, sans poursuites ni acquittements et avec peu de condamnations. Minneapolis a une longue histoire de violence policière raciale. En effet, la violence contre les peuples indigènes a conduit à la formation de l’American Indian Movement. The Intercept résume certaines de ces affaires :

En 2015, la police a tué Jamar Clark, un Noir de 24 ans. Les manifestations ont duré deux semaines, mais n’ont conduit à aucune mise en examen.

En 2016, Philando Castile, un automobiliste noir de 32 ans, a été tué dans une banlieue de Minneapolis. Plus de deux semaines de manifestations s’en sont suivi et deux ans plus tard, l’officier a été acquitté.

En 2017, Justine Ruszczyk, une femme blanche de 40 ans, s’est approchée d’une voiture de police de Minneapolis pour signaler une agression sexuelle. Le policier, Mohamed Noor, qui l’a tuée par balle, a été condamné à 12 ans de prison, et sa famille a obtenu un dédommagement record de 20 millions de dollars.

En 2018, des images filmées ont montré la police de Minneapolis poursuivant Thurman Blevins, un homme noir de 31 ans, et l’abattant. Les procureurs ont refusé de retenir des charges contre les officiers qui ont tué Blevins.

Les manifestations ont amené certains changements, mais elles n’ont pas résolu le problème. Des fonds ont été consacrés à l’achat de caméras portées, mais cela a rarement eu un impact. De même, la formation à la désescalade et à la sensibilisation à la question raciale n’ont guère changé les choses.

Au cours des six dernières années, les villes ont augmenté le financement des services de police au détriment de la santé, de l’éducation et d’autres programmes urbains sous-financés. Plutôt que de fournir aux gens les produits de première nécessité, le gouvernement s’est contenté de contrôler les communautés délaissées au moyen des forces de police en place. Certains policiers ont même été formés par les forces d’occupation israéliennes.

Même en plein milieu d’une pandémie et d’un effondrement économique, le gouvernement est incapable de donner aux gens l’accès aux soins de santé, protéger les emplois, suspendre les loyers ou contrôler les prix des denrées alimentaires. Comme l’écrit Rosa Miriam Elizalde dans sa comparaison des États-Unis avec Cuba, la différence est une question de valeurs. Le gouvernement des États-Unis consacre plus de 60 % de son budget discrétionnaire à l’armement et à la guerre. Il ne faut pas s’étonner que le gouvernement ait agi plus rapidement pour réprimer les gens avec une police militarisée, des milliers de soldats de la Garde nationale et des couvre-feux plutôt que pour protéger leur vie lorsque la pandémie et la récession ont commencé.

Une réforme ne suffira pas

Le pays doit s’intéresser avec plus d’attention aux questions de maintien de l’ordre. Neill Franklin, directeur exécutif du Law Enforcement Action Partnership, a déclaré à The Intercept : « Nous avons besoin d’un nouveau modèle de maintien de l’ordre aux États-Unis. Celui-ci doit être complètement démantelé puis reconstruit, il ne s’agit pas de simplement changer une politique ici ou là. »

Le groupe de Minneapolis, Reclaim the Block, a écrit une déclaration demandant au conseil municipal de diminuer le financement des services de police. La semaine dernière, ils ont présenté quatre demandes à leur conseil municipal :

Ne votez plus jamais d’augmentation du financement de la police.

Proposez et votez une réduction de 45 millions de dollars du budget du MPD [Police de l’Etat de Washington, NdT], dans la mesure où la ville a été incapable de répondre aux effets de la Covid-19.

Sacralisez et augmentez les investissements actuels dans les stratégies de santé et de sécurité menées pour la communauté.

Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour obliger le MPD et toutes les forces de l’ordre à cesser immédiatement de commettre des actes de violence à l’encontre des membres de la communauté.

C’est une feuille de route qui a du sens aussi pour toutes les villes du pays. Un mouvement grandissant réclame le définancement des services de police. Il est évident que le moyen de réduire la violence policière est de financer des approches alternatives non répressives en matière de résolution des conflits, de stratégies de sécurité et de santé mentale, ainsi que d’investir dans les communautés négligées.

Un autre mouvement en pleine expansion appelle à un contrôle démocratique de la police par la communauté, partout où les communautés élisent un Conseil de responsabilité civile de la police (CPAC). La différence essentielle entre ce conseil et les conseils de police civile est que le conseil de responsabilité est élu démocratiquement et non pas nommé par le chef de la police ou par des politiciens alliés à la police. Neill Franklin préconise une base de données nationale des agents licenciés pour mauvaise conduite afin qu’ils ne soient pas embauchés par d’autres services de police.

Le New York Times rapporte qu' »en 2012, le conseil civil de Minneapolis a été remplacé par une agence appelée Office of Police Conduct Review. Depuis lors, plus de 2 600 plaintes pour inconduite ont été déposées par des membres du public, mais seulement 12 ont abouti à la prise de mesures disciplinaires à l’encontre d’un officier ». La sanction la plus sévère s’est limitée à une suspension de 40 heures. En près de deux décennies au sein du département de police de Minneapolis, Derek Chauvin, qui a assassiné George Floyd, a fait l’objet d’au moins 17 plaintes pour faute professionnelle, mais aucune ne l’a contraint à interrompre sa carrière.

Chauvin a été impliqué dans la fusillade fatale d’octobre 2006, alors que la sénatrice Amy Klobuchar était procureure du district de Minneapolis. Plutôt que de poursuivre Chauvin, elle a renvoyé l’affaire vers un grand jury qui a refusé de l’inculper. En 2011, Chauvin a été impliqué dans la fusillade très médiatisée d’un Amérindien. Il a été mis en congé administratif mais a été réintégré dans la police sans qu’aucune accusation ne soit portée contre lui. Si un contrôle communautaire démocratique de la police avait été en place, il y a fort à parier que Chauvin aurait été démis de ses fonctions de policier et que George Floyd serait toujours en vie.

Le plaidoyer pour un changement va grandissant. Des chauffeurs de bus ont refusé de transporter les manifestants arrêtés par la police à Minneapolis et à New York. Les dirigeants des syndicats des transports en commun du pays, dans le cadre de Payday Report [petite publication à financement participatif basée à Pittsburgh, NdT], demandent à leurs membres de ne pas coopérer avec la police pour arrêter les manifestants. Et les universités abandonnent leurs contrats avec le département de police de Minneapolis.

Les manifestations se poursuivent dans tout le pays. Jusqu’à présent, l’escalade de la violence policière et l’utilisation de la Garde nationale n’ont pas réussi à les arrêter. Le gouvernement peut utiliser l’armée, bien que la loi impose des restrictions à cet égard. Des tentatives seront faites pour étouffer les protestations des dirigeants politiques et des organisations à but non lucratif qui tenteront de prendre le pouvoir. Ces efforts doivent être repoussés.

Pour obtenir les changements dont nous avons besoin, les gens doivent rester dans la rue et faire le lien entre les problèmes auxquels nous sommes confrontés et l’exigence de changements systémiques. Nous devrons nous soutenir mutuellement, comme beaucoup le font en distribuant de la nourriture et en assurant des soins médicaux, un soutien carcéral et une représentation juridique. Nous invitons les gens à se réunir en assemblée pour discuter de leurs objectifs, de leur vision quant à la manière différente dont les communautés pourraient être organisées et des actions qui pourraient être entreprises. Nous devons nous faire mutuellement confiance pour travailler ensemble à l’avenir que nous voulons. C’est ainsi que nous y parviendrons.

Cet article est tiré de PopularResistance.org.

Source : Consortium News

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

florian lebaroudeur // 07.07.2020 à 07h22

« Joe Biden a été le principal responsable de l’incarcération massive des Noirs au niveau fédéral et a contribué à l’augmentation par centaines de milliers de policiers avec des équipements militaires dans les communautés urbaines. Il fait la cour aux syndicats de police qui défendent les flics tueurs »

il faut rajouter que Bill Clinton a combiné subtilement bien pensance antiraciste et dramatisation du problème noir, c’est sous ces 2 mandats qu’a eu lieu la plus importante incarcération des jeunes noirs.

Les démocrates américains comme leurs collègues sociaux-démocrates européens savent très bien manipuler et se servir des minorités pour leurs propres intérêts alors qu’ils cultivent un racisme à peine dissimulé qui n’a rien à envier à ceux qu’ils accusent.

Mais les peuples occidentaux ne sont plus dupes de leurs combines et les minorités de plus en plus également, ce qui explique toute cet rage des biens pensants résiduels et les moyens mise en œuvre pour ramener les brebis au bercail.

18 réactions et commentaires

  • gracques // 07.07.2020 à 06h48

    Je ne comprend pas , je reconnais les événements , mais pas les lieux , ni les noms …..
    quels coins de France cet article décrit il si bien ?

      +20

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    • Patrick // 07.07.2020 à 08h36

      il décrit notre avenir tout simplement.
      C’est un petit coin de France pas très connu 🙂

        +9

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  • florian lebaroudeur // 07.07.2020 à 07h22

    « Joe Biden a été le principal responsable de l’incarcération massive des Noirs au niveau fédéral et a contribué à l’augmentation par centaines de milliers de policiers avec des équipements militaires dans les communautés urbaines. Il fait la cour aux syndicats de police qui défendent les flics tueurs »

    il faut rajouter que Bill Clinton a combiné subtilement bien pensance antiraciste et dramatisation du problème noir, c’est sous ces 2 mandats qu’a eu lieu la plus importante incarcération des jeunes noirs.

    Les démocrates américains comme leurs collègues sociaux-démocrates européens savent très bien manipuler et se servir des minorités pour leurs propres intérêts alors qu’ils cultivent un racisme à peine dissimulé qui n’a rien à envier à ceux qu’ils accusent.

    Mais les peuples occidentaux ne sont plus dupes de leurs combines et les minorités de plus en plus également, ce qui explique toute cet rage des biens pensants résiduels et les moyens mise en œuvre pour ramener les brebis au bercail.

      +43

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    • Patrick // 07.07.2020 à 08h40

      Il faut aussi ajouter que tous les gouvernements américains de ces 50 dernières années ont laissé partir l’industrie et les boulots correctement payés qui allaient avec.
      Toute une partie de la population se trouve sans moyen de subsistance à part les aides de l’état, donc misère , délitement du tissu social , criminalité …
      Dans le cas des noirs américains , il faut bien reconnaître que la principale cause de mort violente n’est pas la police mais un autre noir, tout simplement. Les pauvres s’entretuent.

        +30

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    • Khartaqk // 07.07.2020 à 08h46

      Vous connaissez la différence entre un raciste de droite et un raciste de gauche, ça marche aussi avec les démocrates et les républicains. Et bien le raciste de droite/republicain n’a rien contre les noirs qui vivent à côté de chez lui à la condition qu’ils respectent les lois et ne créent pas de bazar. Le raciste de gauche/démocrate, lui n’a rien contre les noirs à condition qu’ils ne vivent pas à côté de lui.

        +22

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      • Cornelius // 08.07.2020 à 18h53

        Souhaiter que ses voisins respectent la loi et ne créent pas le bazar, c’est être raciste ? Intéressant.

          +0

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  • Anouchka // 07.07.2020 à 07h49

    Tiens, une révolution de couleur au sein même des US?

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    • John V. Doe // 07.07.2020 à 08h21

      … Et pourtant, il n’y a pas d’ambassade américaine dans ce pays 😀

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  • Alfred // 07.07.2020 à 08h19

    Le meilleur prisme de lecture historique de BLM et autres déboulonneurs de statues financés par l’oligarchie c’est la révolution culturelle chinoise. Celle ci a servi a MAO à éliminer ceux qui pouvaient lui faire de l’ombre en manipulant une jeunesse fanatisée par une propagande massive, rendue iconoclaste et haineuse de ses aînés et de son histoire. Cet épisode a permis à mai de masquer ses propres erreurs, notamment le grand bond en avant qui avait conduit à une famine dantesque.
    Voilà notre révolution culturelle occidentale permet de masquer l’échec et l’embrouille de la crise de 2008.
    Et on y participe sur les crises? Quel recul.

      +19

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  • Lohr64 // 07.07.2020 à 11h38

    Cet article semble avoir été écrit hors Etats Unis. Il est difficile de croire a une source Américaine. D’autant que le délais de près d’un moi après les événements cités dans l’article traduit, permet au lecteur d’avoir une lecture bien plus documentée qu’a la date de sortie. Certaines contre vérités dans l’article on déjà été publiquement corrigées.
    J’ai vraiment l’impression de lire un article destiné a un public non-américain.

      +4

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  • calal // 07.07.2020 à 13h09

    c’est simple apres,si t’es blanc, tu fais comme avant,c’est a dire tu paies mais avec un sourire. Avant,tu bossais en grognant parce qu’on te volait,maintenant tu bosses avec le sourire parce que tu « repares »…

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    • Rémi // 08.07.2020 à 16h01

      On s’assure pas que la réparation ira dans les bonnes poches de milliardaires histoire que la Créances continue et que nous puissions davantage profiter de notre Bonheur?

        +0

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  • Christian Gedeon // 07.07.2020 à 14h28

    Lol! Un pays entier en révolte? Quelle vaste blague. Marrant ces gens qui ont une haine pavlovienne pour les US mais qui s’y réfèrent à chaque méandre de leur pensée(sic!) vaguement societal politique. Ce qui serait bien c’est de s’occuper un peu de nos fesses passablement sales. Et s’arracher à l’obsession américaine. Black lives matter? Oui oui. En Afrique aussi, mais la apparemment elles matter vachement moins dans un continent ravagés par des guerres interafricaines et tribales impitoyables. Hypocrisie quand tu nous tiens.

      +6

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  • Luzul // 07.07.2020 à 21h46

    « La guerre n’est rien d’autre que la continuation de la politique par d’autres moyens » et vice versa, sachant que le but de la guerre est le pillage.

      +1

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    • Rémi // 08.07.2020 à 16h03

      la guerre c’est pillier les autres peuples. La politique c’est piller le sien. Il faut faire attention aux nuances. Depuis peu on fait les deux. Nos gouvernements sont donc les plus performants de l’histoire.

        +1

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  • Dubitativus // 08.07.2020 à 14h22

    Une société multi-culturelle est une juxtaposition de communautés qui dans le meilleur des cas s’ignorent et dans le pire s’affrontent.
    Je n’ai pas d’exemple (mais je suis preneur) de société multi-culturelle qui ne se termine soit par une guerre civile, soit par un pouvoir autoritaire (empire, dictature, état policier).
    Le melting pot américain est une fable. Les USA sont une société multi-culturelle qui tient par un état policer avec les abus qui s’en suivent.
    Le multi-culturalisme en Europe de l’Ouest est beaucoup plus récent mais nous suivons le même chemin.

      +4

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  • serge // 08.07.2020 à 16h49

    Avant, ce qui se passait aux US mettait 5 ans à nous arriver. Ce qui, théoriquement, aurait dû permettre de se préparer si on n’avait pas des glands pour nous gouverner. Maintenant, tous les pays, quasiment, ont le même bordel en même temps. Ce ne sont juste que les slogans et la manière de les présenter qui changent. Desquels d’ailleurs on a du mal à extraire si ce sont de (multiples) agences gouvernementales à la manoeuvre ou des mouvements plus ou moins populaires. Dont on ne sait pas s’ils sont catégoriels/exclusifs/racisés/genrés… Ce qui permet, (mode complotiste ON), de se demander benoitement si, par hasard, il n’y aurait pas une politique délibérée derrière (mode complotiste OFF).

      +1

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  • Nasir // 08.07.2020 à 22h43

    A entendre l’auteur de cet article, il n’y aurait que deux entités s’opposant aux Etats-Unis : le peuple américain désireux de changements sociaux, et un gouvernement corrompu depuis l’élection de Trump. Cette simplification permet de faire l’impasse sur de nombreuses questions qui mettraient à mal cette belle histoire très progressiste.

    Les Etats-Unis se sont bâtis sur une croissance presque ininterrompue depuis leur fondation, or ils doivent faire face aujourd’hui à un sérieux ralentissement, appelé à durer, qui touche presque toutes les couches de la population. Pour la gauche libérale américaine, les solutions pour poursuivre cette croissance indispensable à leur pays se trouvent dans l’ « économie verte », devant laquelle il leur semble que Trump serait le principal obstacle. Mais en focalisant leur vindicte sur ce personnage qui sait si bien attiser la haine maladroite de ses adversaires, et en laissant complaisamment prospérer les mouvements de gauche les plus radicaux, ils ouvrent les vannes à un mouvement destructeur qui va laminer leur pays et révéler que le fait que l’Etat soit corrompu n’est que l’écume du problème.

    A moins d’un raidissement sur les fondamentaux politiques américains porté par la majorité de la population, les Etats-Unis vont connaître en peu de temps le sort de leur ancien adversaire soviétique. En espérant que cela se passe de manière aussi négociée.

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