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18.juin.202018.6.2020
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La Révolution n’est pas un Dîner de Gala – par Bertrand Rothé

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Bertrand Rothé est agrégé d’économie et auteur de nombreux ouvrages (Les Lois du Capital, Seuil, 2019 ; Avec un autre homme j’aurais eu peur de m’ennuyer, Seuil, 2019 ; Il n’y a pas d’alternative, Seuil, 2011).

Il faut que les choses changent. « Mais comment faire ? J’sais pas quoi faire ! » nous répétait Anna Karina dans « Pierrot le fou ». Et nous le sommes aussi, à bout de souffle. Attendre que nos élus, bien petits timoniers, changent le cours de l’histoire… Illusion.

Ils n’en ont ni le goût ni les idées. Faire confiance aux élections ? La machine à accoucher les monstres nous prépare une joute opportune, Macron, Le Pen, dont on connaît le vainqueur en manière de remake. Oublions donc. Reste une solution, entrer en résistance. Mais comment ?

Résister en retrouvant le goût de la vie

Avant tout, retrouvons le goût de la vie. Elle nous appartient et peut être heureuse, et joyeuse aussi. Révoltons-nous ! On l’a trop oublié, mais la révolution c’est aussi des plaisirs, la joie et le partage. Les réactionnaires nous ont mis en têtes, avec Furet entre autres que révolution rime forcément avec terreur, guillotines et autres violences. Cette constante volonté d’éteindre les feux de la Révolution vient de loin. Vieille histoire. En 1830 Delacroix, grand monarchiste, met en scène « La liberté et Gavroche » illuminant un amas de cadavres.

N’en déplaise à ceux qui pleurent aux lettres d’amour de Marie-Antoinette, la République n’a jamais programmé la mort du peuple. Après quarante ans de libéralisme, il ne reste plus que des scories de ces temps qui furent heureux et doivent renaître. Que nous reste-t-il de la Révolution en dehors des bals du 14 juillet ? Rien ou si peu, même si le symbole est plus solide qu’une estrade de musette.

Le 1er mai est une danse de mort qui n’est pas une fête et nous rappelle la tuerie de Haymarket Square à Chicago ou la fusillade de Fourmies. Deux massacres d’ouvriers.

Nous avons oublié une liesse définitivement enterrée par Mitterrand et son metteur en histoire Jean-Paul Goude, lors des « fêtes » du bicentenaire de la Révolution. Alors que nous aurions dû chanter la Carmagnole, nous avons eu les prémisses d’une histoire désormais habillée en Vuitton, un ancien collabo. Alors, entonnons la Ravachole, et banquetons dans une résurrection de ce que furent les banquets républicains.

Les banquets républicains

Les banquets républicains ont eu plusieurs noms : repas citoyens, repas civiques. Ils réunissaient fraternellement des personnes de toutes conditions autour d’un repas, souvent un dîner. Ils trinquaient, ils buvaient, ils chantaient, pour se trouver voir se retrouver. Là on rêvait le monde à venir.

Au-delà du plaisir de se réunir, ces banquets avaient une double valeur symbolique : ils permettaient de réunir tous les citoyens sur un pied d’égalité. Ici plus de cens, plus d’impôts pour départager ceux qui avaient le droit de voter et ceux qui devaient se contenter de regarder. Chacun avait le droit de participer, de se joindre aux banquets, même si la participation, c’est vrai, à certaines libations excluait les plus démunis.

Sa deuxième vertu était de réunir des chefs, des partis, des hommes — malheureusement peu de femmes — qui dans la vie politique s’affrontaient, se concurrençaient, s’insultaient voire se tuaient en duel. Ils avaient pour fonction de fédérer les énergies, avec un but précis celui de gagner le pouvoir.

Ils devaient mettre côte à côte, autour d’une blanquette ou d’un cassoulet, quelques socialistes (pas à la Hollande, à la Blanqui), mais surtout des libéraux et des bourgeois de gauche. Un peu comme si aujourd’hui (dans l’ordre précédent) des Insoumis et des cégétistes, des militants du PS et de la CFDT partageaient la même table que des lecteurs de Libération et les leaders écolos tendance opportunistes. Comme si Besancenot, Mélenchon, Ruffin, Faure et Jadot trinquaient à la victoire à venir.

Ces grands repas respectaient un certain nombre de rites, nés sûrement des pratiques maçonniques (écoute l’autre et en attendant tais-toi !), pour éviter les débordements infructueux.

La première chose et peut-être la plus importante, ces agapes étaient d’initiative locale. Un entre-soi, puisqu’on se connaissait, avec les différences à respecter, les gestes barrière qui ouvraient les portes.

Les banquets étaient ritualisés. Tout commençait en fanfare. Des crieurs et autres aboyeurs parcouraient la ville pour annoncer les festivités. Une fois les citoyens assis — certains réunissaient plus de mille personnes —, les toasts pouvaient commencer. À l’époque on levait beaucoup son verre « à la République », « à la démocratie », « à la chute de la monarchie », voire « au roi » surtout pendant la première campagne de 1828-1830 et plus rarement sous la monarchie de Juillet.

Une grande partie du temps était consacré aux chansons. On privilégiait le consensus pour éviter les bourre-pifs. Les temps de parole des orateurs étaient souvent limités. L’objectif était de créer de la convivialité. Aujourd’hui on dirait « du lien ».

Fédérer des irréconciliables

Les historiens s’accordent pour prêter à ses banquets une grande efficacité politique. Le XIXe siècle a créé la dynamique démocratique grâce à ces pratiques joyeuses et convivialistes.

Une première campagne de banquets a entraîné la chute de la Restauration. Charles X avait eu la mauvaise idée de nommer Jules de Polignac président du Conseil des ministres, fédérant contre lui une coalition de libéraux et républicains. La dynamique de ces grands repas entraîna la monarchie et son gouvernement. Exit les Bourbons.

Idem juste avant 1848, où une campagne de banquets a joué un grand rôle dans la chute de la monarchie de juillet. L’objectif de cette prise de pouvoir par la cuisse de poulet est alors de demander un élargissement du corps électoral, jusque-là limité par le cens.

Et encore une fois de s’opposer au gouvernement en place, celui de Guizot. Il faut là encore fédérer des irréconciliables : des opposants modérés aux républicaines, des électeurs et ceux qui n’en ont pas le droit de vote, la gauche et certains socialistes (le vocabulaire est aujourd’hui inversé pour qui veut croire Jean-Claude Michéa).

La dynamique que cette campagne crée est telle que Guizot interdit ces grandes bouffes. Mais il est trop tard. « Le char est lancé, et quoi que nous fassions le peuple sera demain dans la rue ». Le dernier banquet terminé la révolution a commencé. Exit la monarchie.

Ces banquets ont ensuite consolidé la République. Ils ont perduré longtemps, ont muté progressivement.

Danielle Tartakowsky, dans un article de « XXe Siècle », nous dit que « ces fêtes où l’on se rend en famille pour se retrouver entre camarades et se livrer aux plaisirs des jeux, du sport, de la musique, d’un déjeuner sur l’herbe ou d’un bal, sont, au même titre que les traditionnelles fêtes champêtres, des lieux de sociabilité et de fraternité. Conçues pour convaincre, éduquer, agréger en un groupe que soudent des idéaux communs ces hommes et ces femmes qui viennent de rejoindre les rangs des organisations ouvrières, elles deviennent de surcroît de puissants instruments de diffusion d’une culture politique de masse[1] ».

Cette révolution des tablées a inspiré d’autres pays. En Russie une campagne de banquets est organisée juste avant la révolution de 1904.

Alors ? La révolution n’est pas un dîner de gala, version Mao, ou un mariage, version Arafat, mais elle a commencé avec des banquets républicains. Alors, tous, que vous soyez étudiants, ouvriers ou paysans, après la fête à Macron à vous d’organiser des agapes résistantes dans vos villages, dans vos villes, dans vos quartiers pour que viennent des jours heureux. Le Conseil National de la Nouvelle Résistance va vous aider. Que mille banquets…

Bertrand Rothé

[1] Tartakowsky Danielle, Manifestations, fêtes et rassemblements à Paris (juin 1936 — novembre 1938), Vingtième siècle, revue d’histoire, juillet-septembre 1990.

Commentaire recommandé

Owen // 18.06.2020 à 09h04

A la fois intéressant et incomplet.

« les plaisirs, la joie et le partage » a bien existé: c’est l’année de la Fédération, entre l’abolition des privilèges et la fuite du roi à Varenne. Michelet avait pourtant bien présenté le tableau mais l’historiographie n’a guère retenu cette période.
Le roi avait fait serment à la constitution, devenue souveraine de l’unité nationale. Les fédérés ont remplacé la garde royale par celle nationale, créé les municipalités et les départements civils qui ont remplacé les états provinciaux organisés selon les trois ordres du pays religieux et monarchique. Et c’était des fêtes incessantes, nationales et locales qui ont forgé la concorde de la nouvelle société.
Cet équilibre, a été fertile, mais, on le sait, n’a pas tenu, avec d’un côté la trahison du roi qui a libéré les courants anti-révolutionnaires, et de l’autre, les comités populaires qui ont vu la propriété réattribuée à ceux qui possèdent, plutôt qu’à ceux qui travaillent.

Il y a un oubli plus qu’étonnant de sa part, concernant la tradition des banquets: ce sont les ronds-points des GJ, ou la reinvention sauvage des parlements locaux, de la politique.
L’exécutif a veillé à évacuer tous les ronds-points du pays, sans aucun oubli, y compris avec des tracto-pelles en janvier 2019. Il a laissé faire les manifestations du samedi à Paris, avec des chantiers en travaux non fermés pour laisser des barrières et pavés aux antifas et les médias se repaître de la peste brune d’extrême droite qui met le pays en danger.

27 réactions et commentaires

  • yann // 18.06.2020 à 07h52

    McDo et Starbucks sont déjà sur le coup, ou on a au moins une semaine d’avance ?

      +1

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  • Ovni de Mars // 18.06.2020 à 08h05

    Je me demande si les banquets seraient populaires aujourd’hui quand je constate la médiocrité petit-bourgeoise autour de l’évènement de l’infirmière arrêtée lors de la manifestation des soignants : des gens qui applaudissaient probablement aux fenêtres pour soutenir les soignants, justifient maintenant sur les réseaux sociaux l’arrestation violente de l’infirmière et lui reprochent son dérisoire lancer de cailloux.

    Ces gens-là préféreront aux banquets le confort des certitudes abrutissantes débitées par les média

      +19

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  • calal // 18.06.2020 à 08h12

    « La machine à accoucher les monstres nous prépare une joute opportune, Macron, Le Pen, dont on connaît le vainqueur en manière de remake »

    c’est vous qui impliquez l’idee que LE PEn est une catastrophe en cas de victoire electorale et que tout vaut mieux que Le PEn.
    Or depuis 40 ans TINA invariablement gagne et dirige la france nous emmenant dans « la seule  » direction possible, ce qui est de la tyrannie.Apres chacun des mandats de TINA,la france est un peu plus dans les ennuis.
    SI MArine ou Melanchon etait elue, tout l’etat profond,l’appereil d’etat,bruxelles et la bce se liguerait contre eux et ils ne pourraient quasi rien faire. De plus, leur action si minimaliste soit elle,pourrait les reveler comme incompetent ,laches ou corruptibles et donc discrediter leur parti pour les 40 annees suivantes.

    Il faut faire barrage a TINA avant qu’il ne soit trop tard. Les gen X ,vous savez que vos enfants ne vivront pas aussi bien que vos parents.Il vous faut prendre le risque Melenchon/Le pen pour assurer au moins la securite physique et les libertes de vos enfants a l’avenir. Etre moins riche n’est pas un probleme tant qu’on a la liberte et la securite dans nos rues.

      +14

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  • Dominique Gagnot // 18.06.2020 à 08h16

    Moui. Rappelons quand même que le Pouvoir est dans la propriété des Ressources, dans le contrôle de la monnaie, de l’armée et de la police…

      +7

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  • Jérôme // 18.06.2020 à 08h45

    J’ai lu qu’il existait au moins 2 types de révolutions, les pacifiques (façon Gandhi) et les violentes (France et Russie notamment). Il est vrai que nous avons tous peur de la violence car souvent nous avons plus que notre vie à perdre, la vie de nos enfants. Mais la résistance pacifique, la grève du zèle ne fonctionne plus. L’argent en centaines de milliards est injectée sans notre consentement. Le système tient car les prédateurs diffusent une monnaie et nous lui donnons sa légitimité en utilisant. Utilisons notre monnaie locale, arrêtons de légitimer leurs pseudos élections, et Oui, organisons des repas localement avec nos voisins avant le confinement à venir en septembre ou octobre dans le pire des cas. Les gens de la ‘police’ qui assurent notre désordre et font respecter leur ordre, sont là avec des armes automatiques, des armes de guerre dans nos rue pour nous rappeler que comme la mafia, ils sont là pour nous protéger au prix de notre soumission totale. Que la fête des voisins deviennent la fête des citoyens partout et le plus souvent possible. La peur doit changer de camps, nous sommes nombreux à ressentir cette oppression permanente, il serait temps de se réunir avant qu’ils nous l’interdisent (c’est déjà fait..).

      +10

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    • jean-pierre.georges-pichot // 18.06.2020 à 10h08

      Nous sommes tous victimes d’une terrible, ancienne et permanente campagne de désinformation de la part des propagandistes contre-révolutionnaires – c’est à dire l’essentiel du petit monde intellectuel français – sur le sujet de la violence révolutionnaire. La violence dans les révolutions n’est jamais un choix des révolutionnaires. Les révolutions commencent toujours comme des mouvements de résistance à des exagérations de l’oppression. Autrement dit, l’inititiative de la violence vient toujours de la contre-révolution préventive des classes dominantes qui sentent les premières l’excès de leurs abus et l’impopularité qui monte. Relisez l’histoire avec cette grille. La révolution française ne commence pas en 89, ni la révolution russe en 17. De nos jours, et encore cette semaine, les pavés ne font que répondre aux matraques et aux gaz.

        +25

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    • Le Mérovingien // 20.06.2020 à 10h07

      Pour Gandhi, remettons-nous dans le contexte. L’armée britannique, à la sortie de la seconde guerre mondiale, était exsangue, son économie également, et aurait dû tenir une population de centaines de millions d’habitants qui se rebellait déjà. Et si Gandhi était pacifique, un certain nombre d’indiens ne l’étaient clairement pas. Bref, cette révolution n’était pas violente parce que les britanniques n’avaient ni envie ni possibilité de tenir quoique ce soit.

        +0

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  • Fortino // 18.06.2020 à 08h56

    C’est plaisant, mais totalement dépassé. Nous avons conscience désormais de la brièveté de la vie: le fait de ne plus trouver un seul instant de joie au travail, dans des métiers absurdes, alors qu’à l’époque, on chantait en travaillant, comme les ouvriers italiens des années 60 sifflaient en construisant nos maisons, a imposé que nous valorisions notre vie de famille, les moments que nous partageons avec notre épouse et nos enfants. Ces sont les merveilleux moments, les lumières de notre vie, avant que nous ne partions pour toujours, ces moments d’amour qui nous feront savoir avec une certitude absolue, quand nous mourrons, que nous ne sommes pas venus pour rien, et que nous avons rempli au mieux notre vie, parce que le coeur y a eu toute sa place, et a même débordé d’amour. Nous ne nous sommes pas repliés sur nous-mêmes, nous avons simplement appris à ne pas nous laisser piéger par ce que Pascal appelle le divertissement (se tourner excessivement vers l’extérieur). L’actuelle jeune génération a ses smartphones pour se tourner vers l’extérieur: on pourra toujours courir pour la faire banqueter ainsi. Et c’est bien. Ce texte est agréable à lire, mais il appartient au passé, comme la pensée maçonnique d’ailleurs.

      +9

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  • JM Bourget // 18.06.2020 à 09h01

    Exact….Mémoire d un âne. Rothé me charge de vous dire qu en guise de pénitence il va regarder Brice de Nice.

      +2

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  • Owen // 18.06.2020 à 09h04

    A la fois intéressant et incomplet.

    « les plaisirs, la joie et le partage » a bien existé: c’est l’année de la Fédération, entre l’abolition des privilèges et la fuite du roi à Varenne. Michelet avait pourtant bien présenté le tableau mais l’historiographie n’a guère retenu cette période.
    Le roi avait fait serment à la constitution, devenue souveraine de l’unité nationale. Les fédérés ont remplacé la garde royale par celle nationale, créé les municipalités et les départements civils qui ont remplacé les états provinciaux organisés selon les trois ordres du pays religieux et monarchique. Et c’était des fêtes incessantes, nationales et locales qui ont forgé la concorde de la nouvelle société.
    Cet équilibre, a été fertile, mais, on le sait, n’a pas tenu, avec d’un côté la trahison du roi qui a libéré les courants anti-révolutionnaires, et de l’autre, les comités populaires qui ont vu la propriété réattribuée à ceux qui possèdent, plutôt qu’à ceux qui travaillent.

    Il y a un oubli plus qu’étonnant de sa part, concernant la tradition des banquets: ce sont les ronds-points des GJ, ou la reinvention sauvage des parlements locaux, de la politique.
    L’exécutif a veillé à évacuer tous les ronds-points du pays, sans aucun oubli, y compris avec des tracto-pelles en janvier 2019. Il a laissé faire les manifestations du samedi à Paris, avec des chantiers en travaux non fermés pour laisser des barrières et pavés aux antifas et les médias se repaître de la peste brune d’extrême droite qui met le pays en danger.

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    • moshedayan // 19.06.2020 à 08h37

      Owen,
      votre analyse me paraît très observatrice du réel.
      Quand ensuite par le net, on écoute vos radios, le matin… qui annoncent que 54% des Français se disent très satisfaits du travail de son Premier ministre…! avec une déception plus forte pour son président…!
      Alors que les deux sont la paire d’une même gestion de la pandémie…

      Et que… votre pays se classe parmi les 3 ou 4 derniers des 26 de l’UE dans les résultats pour sauver des vies du Covid 19 -taux de décès…
      Et que… votre pays allège très lentement les mesures de quarantaine en détériorant ainsi un plus ses bases économiques….
      On se dit seulement… Drôle de pays…
      Et surtout pas… Ce pays s’aprête à « changer » « révolutionner » etc…
      Je crains plus la poursuite de son déclin (en siècle peut-être)…
      Autre bizarrerie française – un pays « drogué au paracétamol » à attendre vos radios qui ne cessent d’en parler (quid d’autres médicaments plus classique comme l’aspirine, ou l’eucalyptus, la menthe, la réglisse, la lavande, le venin d’abeille …)

        +6

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  • Renard // 18.06.2020 à 09h12

    Les gilets jaunes ont déjà initié le renouvellement de cette tradition avec leurs barbecues, oui j’aime l’idée d’appeler à la création de barbecue révolutionnaire pour cette été, ça peut donner quelque chose.

      +10

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  • Jérôme // 18.06.2020 à 09h17

    Le 14 juillet n’est pas une fête populaire, c’est une démonstration de force de l’armée, c’est une fête de ce régime de plus en plus insupportable depuis la fin de la grande guerre patriotique où nous, Français, impuissants et trahis, avons vu nos gouvernants capituler (pour préserver leurs intérêts) et avons bénéficié de l’écrasement complet du régime Allemand de l’époque par une armée russe venu venger la mort de millions d’enfants, de femmes et d’hommes innocents. Allons-nous attendre la venue d’un messie de type ‘banquier au beau sourire’? Allons-nous attendre le vent de liberté venant d’ailleurs? Ou allons-nous nous réunir, rencontrer, parler à ceux qui pensent déjà que rien n’est possible, que nous serions tous surveillés (smartphones, drônes, caméra de surveillance, etc.)? On peut s’organiser, imaginer, rêver encore? Imaginer un lendemain un peu plus joli? Le système industriel et économique n’est pas si résilient que l’on peut le croire. Préparons-nous pour des jours heureux sinon les prédateurs au pouvoir, eux, ont déjà prévu leurs plans pour nous.

      +7

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    • Rémi // 18.06.2020 à 09h45

      Jérome, personnellement, je préferrais une banquiére au beau sourrire.
      Ca ne changerait rien mais ce serait plus mignon esthétiquement.
      Pardon, mea Culpa, c’estl’alternance marion maréchal le pen que l’on nous prépare. Les critéres esthétiques sont là, pour le reste, rassurons tout changera pour que rien ne change.
      On redistribuera toutes les cartes, puis les amis du pouvoir seront autorisés à échanger leur mauvaises cartes contre des rois et des as.
      Mais on aura redistribué les cartes alors de quoi nous plaindrons-nous?

        +4

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    • jean-pierre.georges-pichot // 18.06.2020 à 09h53

      On ne rappelle pas assez que le 14 juillet comme fête nationale commémore non pas la prise de la Bastille, mais la fête de la fédération du 14 juillet 1790, qui fut un monument d’unanimisme mensonger, précédant immédiatement les premiers moments d’une guerre civile de dix ans débouchant sur une dictature. Macron est donc bien à sa place dans un truc pareil, et aussi sa police militarisée dont il appert que la seule fonction est de tirer sur le peuple français. Pour des souvenirs de victoire populaire et de promesse de liberté, on aura le choix, après la prochaine bataille, entre le 10 août 1792, le 21 janvier 1793, le 22 septembre 1793 et quelques autre grand moments qui ont impressionné et inspiré le monde.

        +12

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  • jc // 18.06.2020 à 09h25

    Pour la cohérence (…) de mon propos c’est ici que je rebondis sur le commentaire de Dominique Gagnot de 8h16 qui parle du Pouvoir majusculé. Il faut selon moi distinguer le pouvoir autoritaire, régalien (vers lequel dérive parfois « notre » pouvoir républicain), qui est le pouvoir de faire ce que l’on veut, et le pouvoir populaire, démocratique, qui ne peut ếtre que le pouvoir pour le peuple de faire ce qu’il peut après avoir confronté ce qu’il veut à ce qu’il doit.

    Dans l’article 2 précité, le peuple figure trois fois. Pour moi le premier est le peuple qui veut, le second est le peuple qui doit, le troisième est le peuple qui peut. Vouloir, Devoir, Pouvoir: du trois en un, dans cet ordre…

      +1

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  • Crapaud Rouge // 18.06.2020 à 09h56

    Intéressante découverte de ces banquets politiques, mais l’on ne peut s’empêcher de penser que « les réseaux sociaux » d’aujourd’hui ont pris la relève. Ce n’est pas comparable me dira-t-on, certes, mais les uns et les autres jouent un même rôle de communication collective et informelle, centrée sur l’actualité et les événements qui « secouent » l’opinion, gênante pour les pouvoirs en place et qui peut à l’occasion leur forcer la main.

      +4

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    • Suzanne // 18.06.2020 à 11h19

      Les réseaux sociaux ont sans doute pris la relève, mais ils peuvent parfaitement servir, maintenant, de courroie de transmission pour l’organisation des fameux banquets. J’espère qu’il y en aura plein dans ma région.

        +1

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  • Loxosceles // 18.06.2020 à 12h17

    Frédéric Lordon, 2014, la révolution n’est pas un pique-nique :

    https://www.youtube.com/watch?v=4PEJlSvVZaY

    Deux ans avant « nuit debout ». Si la haute société oligarchique essaye de canaliser le peuple, ce peuple est-il, quant à lui, prêt à tout ce qu’implique un véritable soulèvement ? Les responsabilités me semblent avoir une sorte de symétrie. Tout comme nous sommes gavés à l’idéologie de la non-violence, force est de constater qu’un certain confort, qu’une certaine satisfaction mêlée d’indifférence participent aussi à une passivité générale qui a été permise par la fabrication du consentement.

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  • MIZZGIR // 18.06.2020 à 13h02

    Mouais. Il y a un pique-nique prévu le 27 juin par chez moi, et je vais y aller. On verra bien ce que ça donne. Les temps ne sont pas mûrs pour que les idées contestataires l’emportent , car le système n’a pas encore atteint un degré suffisant de déliquescence, bien que cela commence sérieusement à puer, mais il faut quand même préparer le terrain pour la suite et je salue ici tous ceux qui y contribuent, de quelque bord qu’il soient. Nous avons un ennemi commun et il faut l’abattre. Nous aurons bien le temps de nous entre-tuer après. Parce que déjà rien que pour se mettre d’accord ça va être coton, et je ne vous parle même pas du passage de la théorie à la pratique… cependant une chose est sûre : on ne va pas s’ennuyer.

      +9

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  • Incognitototo // 18.06.2020 à 14h05

    Intéressant, mais je doute que la pratique des banquets suffise. Je fais partie d’un quartier de Montreuil qui, avant le Covid, pratiquait abondamment ces échanges locaux et notre solidarité humaine de voisinage et amicale est sans faille. En outre, nous avons partagé et partageons toujours de façon militante, sans distinction d’appartenance politique, énormément d’actions politiques locales.
    Cependant, les dernières élections locales m’ont démontré que c’était insuffisant pour réunir mes proches, ceux avec lesquels je festoie et milite, autour d’une liste citoyenne. Bizarrement, alors que nous sommes tous à peu près d’accord sur ce qui ne va pas et ce qu’il faudrait faire, les dissensions partisanes sont restées intactes. Personne n’a voulu y aller.
    Je ne sais pas ce qui nous manque pour prendre totalement en main notre destin, mais je sais que les amitiés créées par nos fêtes et nos actions politiques communes ne suffisent pas.

      +8

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  • V_Parlier // 19.06.2020 à 11h54

    La révolution en mangeant, ça c’est bien français dira mon épouse russe en riant aux éclats! Mais comme moi elle conclura que ça a le mérite de rester peu dangereux, même finalement plutôt pacificateur que révolutionnaire. Quand la « vraie révolution non pacifique » est en marche, plus personne ne mange et la solidarité fait vite place à autre chose, une fois le renversement de pouvoir opéré par l’un des protagonistes. Ceci dit, c’est tout de même gonflé de propager des appels au renversement de pouvoir sous couvert d’activités innocentes et joyeuses. Quitte à être plus raisonnables, proposez un coup d’Etat par des professionnels car 30 ans de guerre civile ça ne m’intéresse pas trop…

      +3

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    • Paul // 19.06.2020 à 13h43

      point de vu réaliste
      mais nous avons déjà eu le coup d’état, sans bain de sang, il est en marche

        +4

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      • V_Parlier // 19.06.2020 à 23h25

        Mais ce coup d’Etat là date de plus longtemps que ça: 2005. Très progressif, mais efficace.

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  • Crabec // 21.06.2020 à 01h17

    Le gros malaise point dès que l’on ouvre les pages Facebook du CNNR à propos des « piques niques résistants ». Il est proposé aux organisateur et participants un « kit de facilitation ». L’intitulé laisse songeur et annonce la couleur: programme minuté, séquences , mots clefs, objectifs à accomplir, règles en tout genres, organisation spatiale de la réunion. Et puis, comment de pas évoquer le merveilleux « le facilitateur clusterise »…

    Il semble que nous soyons à des années-lumière d’une ambiance conviviale ou d’une grande bouffe (on imagine plus surement des salades de quinoa en tupperware et des charcuteries sous vide accompagnés d’un vert de jus multivitamine) mais bien plus proche d’un stage de développement personnel, d’un week-end de « teambuilding » ou d’une séance de brainstorming chez Greenpeace, bref, tout ce que l’ont peut honnir de notre monde.

    S’organiser, est-ce forcément utiliser des méthodes apparemment abêtissantes, infantilisantes, plus justement aliénantes et dirigistes?

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  • vert-de-taire // 24.06.2020 à 21h45

    Plutôt que le banquet qui avait tout son sens quand tant de gens avaient faim toute leur vie, je suggère l’atelier des réparations.
    Un lieux convivial pour FAIRE tout en papotant et en mangeant.
    On perd nos savoirs-faire préemptés par la marchandisation des connaissances (et autres), par le jetable, humain ou produit, le précaire. Donc l’atelier permettrait à nos esprits virtualisés de retrouver nos capacités de faire, de penser, Ensemble, donc un réapprentissage social :
    faire utile, penser concrètement, bref réinventer la société solidaire, démocratique, durable et apaisée.
    En opposition à l’achat compulsif de nos cerveaux programmés par les salauds.

    L’atelier de réparations de la démocratie, de nos objets d’usage, de la confrontation pratique avec nos vrais besoins et comment NOUS apprenons à les satisfaire collectivement, socialement.

      +1

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