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14.juin.202014.6.2020 // Les Crises

Le Monde d’Après n’aura pas lieu

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Source : Le blog d’un odieux connard

Le monde d’après.

En voilà, une expression qui fait secrètement frémir. Ne niez pas, bons lecteurs, que lorsque point une crise mondiale, malgré les malheurs, la misère et les morts, malgré toute l’empathie dont vous savez faire preuve, il y a tout au fond de vous ce sentiment un peu honteux voire carrément inavouable, cette amère excitation qui vous rappelle que tout cela est peut-être un tournant.

Quelque chose, un événement, en tout cas, une sorte de main du destin qui sortant du néant vient réveiller votre quotidien. Mais pas seulement ! Cette tempête s’abattant sur ce bas-monde et sur toute la société telle qu’elle existe, vous voyez avec émoi le cocotier que tout le monde voulait secouer se mettre à ployer sous le vent, plus fort que tout ce que vous imaginiez. Et vous vous prenez à rêver, et finalement, à formuler tout haut cet espoir lui pas si secret :

Et si c’était maintenant, le monde d’après ?

Voici alors que cette idée se propage un peu partout, et quitte les fils de conversation internet pour s’inviter sur les radios et autres plateaux de télévisions jusqu’à se glisser dans les colonnes des journaux où, chacun y va de son petit refrain : lorsque les derniers nuages de cette tempête seront dispersés, le monde réapparaîtra sous un jour nouveau, et nous le reconstruirons plus beau, plus fort et plus solidaire qu’il ne l’était. À défaut de Grand Soir, vous avez rêvé un Doux Matin.

Hélas, lecteur, lectrice, de par mon pseudonyme, c’est à moi de vous annoncer la nouvelle : le monde d’après n’aura pas lieu.

Du moins, il sera aussi merdique qu’avant, si ce n’est pire encore. Rappelons donc quelques faits essentiels pour appuyer ce propos et écraser à coups de talons vos espoirs innocents.

Le monde d’après n’aura pas lieu parce que les connards n’ont pas disparu en deux mois. Ne l’oubliez jamais : une bonne partie de la population mondiale est constituée de connards d’un fort beau gabarit. Si vous aviez oublié la chose, n’importe quelle sortie vous rappellera que l’on confie des voitures à des gens incapables d’utiliser un clignotant, que les poubelles sont des objets incroyablement complexes à utiliser pour une bonne partie de nos contemporains, et que n’importe qui a le droit de faire des enfants quand bien même on leur a déjà retiré leur chien pour mauvais traitement.

Certes, durant deux mois, vous avez probablement croisé bien moins de connards, mais ce n’est pas parce que vous ne pouviez pas les voir qu’ils n’existaient plus. Ils sont là, bien vivants pour l’immense majorité, et ils n’ont pas passé les dernières semaines à lire des livres sur la citoyenneté et le partage. Une société étant principalement la somme des individus qui la composent, vous pouvez la reconstruire autant que vous voulez : une bâtisse de trous du cul, avec donjon ou véranda, restera toujours une bâtisse de trous du cul.

Le monde d’après n’aura pas lieu parce que le capitalisme n’est pas près de s’effondrer. Certes, nombre de vos amis ont juré la mort du capitalisme à la fin de cette crise, et s’attendent à un monde libéré de la surconsommation et de la pollution avec la mort de cette bête immonde. Mais puisque vous avez désormais le droit de visiter lesdits amis (du moins pour mes lecteurs au sein du royaume de France), n’hésitez pas à en profiter, taquins que vous êtes, pour leur poser cette naïve question : « C’est quoi, le capitalisme ? ».

Pour ce jeu, n’hésitez pas à vous équiper d’un dictionnaire et d’un masque (pour ne pas postillonner quand vous vous marrez) afin de confirmer qu’en fait, ils n’ont aucune foutue idée de ce qu’est le capitalisme. Certes, ils devraient parvenir à sortir le mot « profit » à un moment à force de tâtons intellectuels, mais viendra la base du sujet, celle qui leur échappe dans 90% des cas : quid de la propriété des outils de production ? Ce truc de capitaliste dans lequel un patron est propriétaire de l’outil de travail sur lequel l’ouvrier bosse en échange d’un salaire ? Non parce que dans ce cas : pourquoi nos anticapitalistes ne démissionnent-ils pas là, tout de suite, pour monter des coopératives ? Car si tous les travailleurs deviennent propriétaires de leur entreprise et de ses bénéfices, le capitalisme ne va pas tenir bien longtemps.

Mais généralement, vous entendrez en face une série de toussotements nerveux, et puis que bon, pour démissionner « C’est pas le moment » qu’un salaire c’est plus « sécurisant » et qu’en fait, c’est mieux quand quelqu’un d’autre porte le risque, hein, parce que bon, investir son pognon, houlà ! La formation d’un Soviet révolutionnaire est vite arrêtée sitôt que vient la question du salaire pour s’acheter Animal Crossing. Votre interlocuteur aura généralement tendance à changer de sujet, avant de retourner chanter Bella Ciao devant Netflix, le tout streamé sur son Mac. La révolution attendra encore un peu.

Le monde d’après n’aura pas lieu parce que la réflexion politique générale est proche du zéro absolu. Si vous avez raté ce grand moment, n’oublions pas que des personnalités ont signé, et un grand journal a publié sans ciller l’extraordinaire tribune des 100 principes de Nicolas Hulot pour un « nouveau monde ». Quelque part entre la rédaction de collégien et le discours de Miss France, on appréciera le niveau de réflexion d’une personne qui a été ministre. Ou bien est-ce justement ce niveau de réflexion qui lui a permis de se fondre dans la masse de notre gouvernement, j’hésite.

Mais quand on lit « Le temps est venu pour une nouvelle façon de penser« , « Le temps est venu de ne plus se mentir. » et autres « Le temps est venu d’entendre la jeunesse« , on a tout de même l’impression d’être à l’élection des délégués de classe de 6ème B. Ne manque qu’un « La guerre c’est pas bien » et « La méchanceté c’est pas gentil » pour obtenir les encouragements du conseil de classe.

Et encore, ce discours a beau être navrant, il reste malgré tout assez proche du niveau général, puisque je rappelle que ces dernières années, la base de la réflexion politique est d’être contre quelque chose. Les patrons, les étrangers, le candidat de l’apocalypse… choisissez votre méchant préféré. Être pour un truc, c’est nul. L’important, c’est de s’opposer à un autre. Et si vous-même, vous avez envie de vous lancer en politique, n’oubliez pas que vous pouvez inventer votre méchant : si Don Quichotte de la Manche voyait des géants dans les moulins, il vous suffit de sortir des fascistes de votre manche pour vous poser en Jean Moulin. Bref, ce n’est pas avec les méthodes d’hier que vous allez bâtir le monde de demain.

Le monde d’après n’aura pas lieu parce que l’information est en panne. « Pas de démocratie sans information de qualité ! » vous rappellera audacieusement votre ami journaliste, avant d’aller taper son article Ces cinq choses à savoir sur Greta Thunberg, le tout disponible sur internet après un pop-up publicitaire « Envie de changer de voiture ?« . Ainsi, même durant la crise, où l’information ralentie aurait permis, justement, de prendre plus de temps pour faire des enquêtes, le paysage informatif français a regorgé de palpitants micro-trottoirs (même sur les trottoirs vides, c’est possible), ces choses qui n’apprennent rien à personne et dont l’on peut tellement faire n’importe quoi qu’ils sont la base des chroniques de Guillaume Meurice.

C’est dire si c’est du sérieux. Quel bonheur, donc, de savoir que Madame Michu « est triste de ne pas pouvoir sortir » ou que Monsieur Ripolin « a peur d’arriver à court de papier toilette ». Et encore, ça, c’est si l’on n’a pas carrément directement le droit à des tweets pour pouvoir taper son article sans sortir de chez soi (c’est plus sûr).

Il est donc délicieux d’entendre quelqu’un ricaner de la qualité proverbiale de BFM TV avant d’enfouir sa tête dans la lecture d’un journal devenu une grande compilation de dépêches AFP assorties de commentaires d’anonymes piquées à droite et à gauche, entre des tribunes ouvertes à tous les passants, aussi stupides soient-elles. Fut un temps où l’on punissait les journalistes en les envoyant à la rubrique des chiens écrasés. Quelle belle époque que celle où le chien en question est écrasé sur toutes les pages du journal. Rappelez-moi pourquoi la presse est en crise ? Ah, oui : internet, salaud !

Le monde d’après n’aura pas lieu parce qu’on préfère le spectacle. Suite directe du point précédent, vous aurez sûrement remarqué que l’on invite plus facilement des personnalités que des experts sur les plateaux télés : ça fait plus d’audience. Ainsi, nous avons le droit à des tribunes d’acteurs, des vidéos de trublions, des opinions médicales d’anciens footballeurs, et tout cela, relayé en larges colonnes parce que vous comprenez, pour comprendre le monde actuel et préparer la suite, il est plus intéressant d’avoir l’avis d’un chanteur que d’un économiste.

Les économistes, c’est chiant, ça parle longtemps, et en plus, personne les connait. Alors qu’une petite tribune d’une actrice française (qu’on ne citera pas, c’est un blog respectable) n’ayant participé à aucun film rentable en 30 ans, ayant bâti sa fortune sur les aides publiques au cinéma et les montages financiers liés, et qui vient réclamer des sous et plus de solidarité (mais pas avec son argent, hein), alors ça ! Ça, ça mérite de pleines pages et des tweets mes petits amis. Bon après, notez que ça se tient : vous vous souvenez des banques qui se partageaient le pognon en paix mais sont venues demander de l’aide en 2008 parce que la vie était trop injuste ? Voilà, on a laissé faire. Alors pourquoi se gêner ?

Le monde d’après n’aura pas lieu parce que personne n’a envie du monde d’après. Nous en revenons au premier point : le monde est peuplé de connards, et tout le monde veut que ça change, mais pas trop quand même. On veut moins de pollution, mais faudrait pas payer sa télé plus chère parce qu’on la fabriquerait plus près. On veut plus de partage, mais pas avec son pognon. On veut plus de solidarité, mais principalement pour soi. On veut moins de surconsommation, mais faudrait pas m’empêcher d’aller à Starbucks. On veut mieux manger, mais tout le monde faisait la queue à Mac Do dès la réouverture.

Bref, Madame, Mademoiselle, Monsieur, Mondamoiseau, il va falloir vous y faire : nous vivons dans un monde de gros connards égocentriques, et non, applaudir à sa fenêtre à 20h n’aura pas rendu le monde meilleur. Tout au plus, ça vous aura forcé à interrompre votre apéro Skype avant de retourner discuter de ce à quoi pourrait ressembler l’après. Or…

Le monde d’après n’aura pas lieu.

Ou alors si, mais sous la forme d’une grosse crise économique qui ne sera pas sans nous rappeler le siècle dernier.

Ce qui en soi, m’irait bien si nous profitions de cette décennie pour retrouver les années folles, le jazz, le swing, les cafés bardés d’art nouveau fréquentés par des impressionnistes sur le retour, le tout autour d’un bon whisky au fumoir.

Mais à la place, ce sera donc vapoteuse et café à 2€ derrière une vitre en plexiglas au son de PNL.

Vivement le monde d’après, alors.

Source : Le blog d’un odieux connard

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Commentaire recommandé

Heink // 14.06.2020 à 07h47

Percutant, et tellement bien décrit… Je ne connais pas cet « odieux connard », mais son analyse est lucide, à tout le moins au niveau des populations.
Car, au niveau géostratégique, les ploutocrates sont en train de nous pondre un grand reset qui va mettre tout le monde en esclavage…

58 réactions et commentaires

  • Heink // 14.06.2020 à 07h47

    Percutant, et tellement bien décrit… Je ne connais pas cet « odieux connard », mais son analyse est lucide, à tout le moins au niveau des populations.
    Car, au niveau géostratégique, les ploutocrates sont en train de nous pondre un grand reset qui va mettre tout le monde en esclavage…

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    • cover // 14.06.2020 à 10h13

      Bof …
      A ce discours finalement assez fréquent je préfèrerai toujours celui ci :
      « Je suis pessimiste par l’intelligence, mais optimiste par la volonté. Je pense, en toute circonstance, à la pire hypothèse, pour mettre en branle toutes mes réserves de volonté et être capable d’abattre l’obstacle. Je ne me suis jamais fait d’illusions et n’ai jamais eu de désillusions. En particulier je me suis toujours armé d’une patience illimitée, non passive, inerte, mais animée de persévérance.  »
      Lettres de prison (1947) de Antonio Gramsci
      A mardi, à la manif pour soutenir les soignants ? (ce qui nous aidera beaucoup plus que de nous applaudir …)
      A mardi à la manif pour soutenir les soignants ? (ce qui nous aidera beaucoup plus que d’appaludir ..)

        +39

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      • Fadiez // 14.06.2020 à 12h24

        Merci Cover, c’est exactement à Gramsci que je pensais en lisant l’article. Son auteur se complaît visiblement dans un cynisme total. Bon, c’est son droit, hein.. mais on peut rester utopique les deux pieds bien sur terre.

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      • JEAN PHILIPPE REUTER // 15.06.2020 à 18h57

        vous avez raison .je préfère la lucidité de gramsci a ce discours defaitiste et d ailleurs non signé!!!ce qui en dit long sur son auteur!

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        • Mr expat // 16.06.2020 à 06h15

          Heuu pour le nom signé…. cet extrait provient d’un blog d’humour qui a un auteur unique et sur lequel il donne son vrai nom à diverses occasions.

          Ne pas comprendre que signer des billets d’humour noir avec son pseudonyme bien senti fait plus sens que d’utiliser François Dupont, en dit long sur votre façon de juger les gens.

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    • Touriste // 14.06.2020 à 10h51

      Bonjour,
      Effectivement, analyse lucide et caustique. Toutefois, à l’instar des prétentieux péteux qui gouvernent la nation, l’on gouvernée et, très probablement, la gouverneront encore plusieurs années, l’auteur considère le peuple (la part majoritaire de la population qui subit les lois mais qui ne les crée pas) comme une fourmilière. Un ensemble social doté d’une intelligence collective prédominante.
      Manu 1er : « Pourquoi la foule ne se bat pas pour lécher mon auguste fondement comme mes journalistes soumis ? »
      Odieux Connard : « Pourquoi la foule ne viennent pas le chercher pour lui botter le train, à lui, ses mignons et ses sponsors ? »
      Peut-être qu’il y a des types comme Franck Lepage, Gaël Tanguy, Michel Onfray et plein d’autres plus ou moins anonymes qui ont déjà compris quelques trucs…
      Un Odieux Connard noyé au milieu d’autres connards (dont moi), qui tente de nous mettre le nez dans notre caca. C’est une stratégie.
      Ca ne fonctionne pas avec les chats. Normal : ils sont trop cons.

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    • CHRIS // 14.06.2020 à 16h56

      C’est pas mal. Bien qu’inconsciemment le troupeaux à du mal à retourner au champ. Mais force est aux médias, une chèvre à la place de macron soutenue par le milieux mediatopolitique serai élue devant n’importe qui. Du moment qu’elle est belle et fait un jolie bééééé. On peut espérer, mais faut vraiment se faire violence et se faire entendre, travailler pour sois, consommer le minimum….Mais quand on entend que le berger est prêt à diminuer le pâturage, les chèvres se resserrent de peurs de se retrouver à l’étable ou à la boucherie. Faudra se bouger le cul.

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    • Recits d’Yves // 15.06.2020 à 07h38

      Je mets un bémol. Sa façokn de décrire ce qu’ild oit lui-même qualifier de « populace » et je cite:

      « Ne l’oubliez jamais : une bonne partie de la population mondiale est constituée de connards d’un fort beau gabarit. ../.. et que n’importe qui a le droit de faire des enfants quand bien même on leur a déjà retiré leur chien pour mauvais traitement. »

      Quelqu’un qui aimerait une société où seraient exclus les gens dont l’intelligence supposée ne serait pas conforme à ses barèmes me laisse perplexe quant l’arrogance et le mépris du personnage.
      Bien sûr, ce genre de type raisonne de la même manière considérant le droit de vote qu’il serait nécessaire de réserver à ceux qui savent voter?

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      • marc // 15.06.2020 à 15h00

        « ce genre de type raisonne de la même manière considérant le droit de vote qu’il serait nécessaire de réserver à ceux qui savent voter »
        il fait partie de ceux qui pensent que l’élection de Macron a été un scandale s’appuyant comme toujours sur l’hypnose de masse par les médias…

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    • marc // 15.06.2020 à 14h58

      Je suis d’accord avec vous : il a raison sur pas mal de point, mais semble ignorer l’essentiel finalement, c’est que des changements profonds sont sur le point d’être mis en place afin de profiter de la situation pour ne pas revenir au monde d’avant, mais aller ailleurs… alors esclavage? peut-être… en tout cas pauvreté, c’est déjà bien commencé d’ailleurs

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  • Vercoquin // 14.06.2020 à 07h55

    En résumé, quelques extraits:

    « Et vous vous prenez à rêver, et finalement, à formuler tout haut cet espoir lui pas si secret :
    Et si c’était maintenant, le monde d’après ? »
    « Le monde réapparaîtra sous un jour nouveau »
    « Le monde d’après n’aura pas lieu parce que les connards n’ont pas disparu en deux mois. »
    « Le monde d’après n’aura pas lieu parce que le capitalisme n’est pas près de s’effondrer »
    « C’est quoi, le capitalisme ? »
    « L’extraordinaire tribune des 100 principes de Nicolas Hulot pour un « nouveau monde ». Quelque part entre la rédaction de collégien et le discours de Miss France, on appréciera le niveau de réflexion d’une personne qui a été ministre. »
    « Le monde d’après n’aura pas lieu parce que l’information est en panne. »
    « Rappelez-moi pourquoi la presse est en crise ? Ah, oui : internet, salaud ! »
    « vous vous souvenez des banques qui se partageaient le pognon en paix mais sont venues demander de l’aide en 2008 parce que la vie était trop injuste ? »
    « On veut plus de partage, mais pas avec son pognon. »
    « Vivement le monde d’après »

    Obs :
    Les connards, je les ai vus le 17 mars sortir du supermarché avec leurs caddies remplis de rouleaux de PQ, de paquets de farine et de pâtes.

    « La propriété c’est le vol. » (Proudhon)
    « Le capitalisme c’est le pillage du monde » (moi)

      +14

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  • Alfred // 14.06.2020 à 08h06

    Notre odieux connard a quand même un côté « c’était mieux avant ». Tant mieux pour lui car le contraire est la marque définitive de l’aveuglement teinté de bêtise. Et tout odieux qu’ils soit il sait respecter une part de public stalinien et garder une audience (certains moineaux s’enfuient au moindre pétard intellectuel). On a donc parfois l’impression qu’il s’arrête au milieu du gué. M’enfin une partie de l’essentiel est dit (et bien dit) et on remercie chaleureusement les crises pour ce choix éditorial (qui change un peu). Merci donc.

      +29

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  • Rond // 14.06.2020 à 08h42

    Très drôle mais si intensément pessimiste. Bienvenu au club !
    Mais tout de même, il manque une définition du monde d’après. Il y a, au bas mot, 7 milliard de mondes d’après. Il existe une petite probabilité que quelques-uns inspirent l’ensemble. Il n’est pas dit non plus quand. Après, c’est l’instant infini qui succède au présent mais sans limite, comme demain dans « demain on rase gratis ». Après n’est pas obligatoirement le lendemain du 14 juin 2020. Faisons confiance au temps et laissons lui du temps pour émerger… ou pas.
    Ahhhh les connards … « Un con ça ose tout ! C’est même à ça qu’on les reconnaît » Merci monsieur Audiard. Sont-ils si nombreux que nous ne pourrions nous en défaire ? Certes, ils osent tout, bien campés sur nos écrans. Ils aiment le pouvoir et se montrer. Ils font le buzz, ils s’agitent, gesticulent et brassent du vent à nous ébouriffer. Deux bons spécimens font du bruit comme mille. Leur pouvoir de nuisance est démesuré comme leur connerie, mais ils ne sont que deux. Et puis un connard, bien que rarement, ça peut aussi s’interroger sur sa condition de connard et ainsi accéder au statut d’ex connard.
    Le connard et le monde d’aujourd’hui, sont-ils consubstantiels ?
    On est toujours le connard de quelqu’un, aujourd’hui et demain. Tant pis.
    Merci pour la poilade et… les larmes.

      +7

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    • Lili // 14.06.2020 à 11h22

      Oui, on voit bien qu’il n’y aura pas (au moins dans l’immédiat) de monde d’après, c’est plutôt le même en pire qu’on subit. Mais pendant la seconde guerre mondiale, à côté des « cons » – que nous sommes sans doute tous un peu à des degrés divers – il s’est trouvé des personnes pour construire le monde d’après au sein du CNR. Et il y a aujourd’hui des gens qui pensent et aident à construire à de petites échelles un monde réalisable ? enviable ?, par exemple Arthur Keller qui a participé à la rédaction du programme de Charlotte Marchandise, candidate aux dernières élections présidentielles :
      https://www.youtube.com/watch?v=7kgskerfBi8&t=229s , avec une analyse très pertinente sur le système : https://www.youtube.com/watch?v=tBkff857Ju4&t=86s
      Des idées qui font petit à petit leur chemin, à nous de les partager.

        +2

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  • Crapaud Rouge // 14.06.2020 à 08h59

    J’ai beaucoup apprécié ce billet, chaud en couleurs, mais centré sur une raison, (« nous vivons dans un monde de gros connards égocentriques »), qui relève de la psychologie des individus. Faut-il dire que la réalité est un tantinet plus complexe ? A mon avis, les « gros connards égocentriques » furent d’abord les intellectuels d’une certaine époque qui ont inventé l’économie. Depuis lors, celle-ci s’est érigée en système, les « gros connards égocentriques » ont pris le pouvoir (économique), ils ont appelé ça le Progrès, et tout le monde en a profité. On est tous mouillé jusqu’au cou dans cette histoire, c’est pourquoi la psychologie n’est pas un facteur déterminant.

      +9

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    • Patrick // 14.06.2020 à 10h24

      L’économie a été inventée à partir du moment où un gars a échangé un gibier contre une pierre taillée, donc ça date pas d’hier.
      Ensuite il y a eu une série de théories, plus ou moins bonnes, énoncées en fonction de l’observation

        +4

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      • Anfer // 14.06.2020 à 12h11

        Justement, il s’avère que cette vision d’une société primitive qui serait une société de troc, est fausse.

        Les études sur des sociétés primitives encore existantes de type chasseurs cueilleurs, ont démontrés qu’elles sont toutes communautaires (communiste quelle horreur !), les bien produits sont partagés à la fin de la journée entre les membres de la communauté sans regarder qui a produit quoi.

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        • Patrick // 14.06.2020 à 12h57

          Ça, ça marche à l’intérieur du clan. Et encore, ça me semble bien idéalisé.

          Mais le partage entre clans se fait soit à coups de machettes soit par le commerce.

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          • Didier // 14.06.2020 à 15h23

            Soit à coup de dons et contre-dons, etc.

            Ce qui est pénible dans votre raisonnement, c’est que vous imaginez – vous n’êtes pas le seul – que toute société humaine a toujours et partout fonctionné sur les principes de la société occidentale qui s’est mise en place à partir de la fin du XVIIIe. Et partant, que le psychisme, la vision du monde, la construction des relations sociales, ne pouvaient être qu’une version plus ou moins fruste, inaboutie, de NOTRE rapport au monde (naguère, on parlait de sociétés « primitives »).

            Toute l’anthropologie démontre abondamment le contraire.

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            • Patrick // 14.06.2020 à 15h31

              Dons et contre-dons = échange commercial
              C’est un début de troc, quand une société sort de l’âge de pierre le troc devient compliqué, on invente l’argent.

                +2

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            • gracques // 15.06.2020 à 07h22

              Visitez le site ‘la hutte des classes’ et on reparlera de sociétés anciennes , troc et inégalités…. un poil plus compliqué et surtout varie.

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  • Pat // 14.06.2020 à 09h13

    Bien merci d’avoir mis un article de l’Odieux sur « Les crises ».
    J’étais surpris par le titre en me disant : « tiens, quelqu’un a eu la même idée », et en lisant, j’ai compris.
    Pour ma part j’aime bien ce personnage, et je vous invite à regarder les vidéos du petit théâtre des opérations, reprenant des faits guerrier historiques souvent méconnus, deux exemples :
    – Anna Legorova https://youtu.be/yPRDJOC83ac
    – Paul von Lettow-Vorbeck https://youtu.be/ZdBBPwJeKv0

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  • Michel LEMOINE // 14.06.2020 à 09h13

     » Le monde d’après n’aura pas lieu parce que le capitalisme n’est pas près de s’effondrer »
    Allons donc !! Il faut mesurer ces choses ĺà à l’échelle de l’histoire et non à celle de nos impatiences. Voilà des mois, des années, que le capital accumulé est de plus en plus fictif. Voilà des mois et des années que les banques centrales distribuent des signes monétaires vides. La crise n’a fait qu’aggraver ce qui est déjà commencé. Un moment il faudra bien se rendre à l’évidence : il faudra annuler les dettes, effacer tous ces zéros dans les bilans des banques puisqu’ils n’ont aucune contrepartie. Ce sera la fin du capitalisme. Elle commencera par l’inventaire des richesses réelles et leur mise en commun.

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    • Michel LEMOINE // 14.06.2020 à 11h16

      L’odieux connard se moque de ces anti-capitalistes qui ne savent pas dire ce qu’est le capitalisme, mais le sait-il lui-même ? Il ne le semble pas puisqu’il imagine que la création de coopératives l’affailirait. Ce qui caractérise le capitalisme c’est sa forme spécifique d’accaparement du surplus social. On ne construit plus de châteaux ou de pyramides, on accumule du capital ce qui se heurte nécessairement à une limite. Un moment arrive où il n’y a plus rien de réel à cumuler.
      La particularité du mode de production capitaliste c’est qu’il produit de façon industrielle pour un marché sur lequel la marchandise a une valeur d’échange qui est fonction du travail social incorporé. Cela est possible car la force de travail est elle-même une marchandise. Dans le mode de production capitaliste le surplus social a une nature particulière : il prend la forme d’un capital qui s’accumule et est accaparé par la classe capitaliste propriétaire des moyens de production. C’est cette appropriation qui est appelée « exploitation capitaliste ». Elle est a pour « secret » le fait que le travailleur, dans le temps qu’il travaille, produit plus de valeur qu’il n’en coûte.

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      • Apiculteur // 14.06.2020 à 17h11

        Sans les moyens de production, point de surplus social. Et pour les acquérir, le futur capitaliste à un moment va prendre des risques. Dans votre analyse du capitalisme n’apparait que la notion de capital à travers la détention des moyens de production et le travailleur, quid de l’entrepreneur sans lequel ni capital, ni travail. La rente est le résultat de la prise de risque, elle n’est pas systématique et l’on voit beaucoup de conseiller en création d’entreprise, mais pas en fermeture. L’abandon du surplus social est le pendant d’une certaine forme de sécurité, d’absence d’investissement et de prise de risque. Le système n’est pas parfait, mais arrive a s’équilibrer, tant qu’un petit monde de banquiers centraux ne se prennent pas pour les sauveurs de l’économie et que l’Etat ne représente pas 60% du P.I.B.

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        • Michel LEMOINE // 14.06.2020 à 19h14

          Il y a un surplus social depuis l’humanité est parvenue à se doter d’outils ou d’armes performants. Alors commence la société avec son ordre et sa violence, ses risques et ses bienfaits. La prise de risque n’est pas une invention du capitalisme.
          En fait je ne vois pas où vous voulez en venir avec votre défense du capitalisme. Je ne l’attaque pas, ni le défends. Je dis qu’il a des limites historiques qui sont atteintes. Par sa perfusion permanente en signes monétaires il apparaît comme un malade en réanimation.

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          • apiculteur // 15.06.2020 à 09h36

            Pae conséquent, ce n’est pas le capitalisme qui est amené a disparaître, mais le docteur qui a perfusé le malade, empêchant la destruction créatrice selon Schumpeter. Votre vision du capitalisme n’ a que deux variables, capital (rentier) et main d’œuvre; l’entrepreneur qui met en confrontation ces deux éléments et qui est le sang du système n’a aucune place visible dans votre analyse.
            L’emballement du système est dû au crédit de par la consommation de masse, mais le capitalisme peut suivre des cycles de décroissance du surplus social sans pour autant mourir réajustant le surplus social à une création réelle et faisant disparaître la poudre de perlinpinpin du capitalisme de connivence qui lui est malade , ou engager un surplus social de la connaissance qui lui ne souffre d’aucune limite.

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  • Anfer // 14.06.2020 à 09h30

    Ça fait longtemps que je lis l’odieux connard, pour ses spoiler de films.

    Il a malheureusement bien raison, le monde d’après n’aura pas lieu.
    Mais au dela de la misanthropie du constat, on peut se poser une question intéressante.

    Que voulons nous vraiment ?
    Et jusqu’à ou sommes nous prêt à aller pour l’obtenir ?

    Si on est honnêtes, on sait qu’on ne peut pas faire grand chose tout seul, et que le niveau de bêtise moyen à de quoi décourager de tenter quoi que ce soit avec les autres.

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  • Brigitte // 14.06.2020 à 09h32

    Tiens, mon alter égo!
    Je partage tout à fait ce coup de gueule…. de con, sauf le whisky et la vapoteuse….
    Le monde ne peut pas changer car la majorité des gens ne veulent pas se changer eux mêmes, ou alors uniquement pour en tirer un profit immédiat, une bonne image.
    Pourtant il y a aussi ceux qui veulent changer le monde, qui passent leur vie à rêver d’un monde meilleur, à croire que leur vision du monde gagne du terrain, les journaux, les sondages, les conversations, les réseaux sociaux le prédisent… mais quand on est sur le terrain justement, on voit que ce n’est pas si simple. Dissonance cognitive ou manque de volonté, de conscience, bref, la bonne conscience, la bonne parole, la bonne idée buttent sur le réel.
    Ceci dit, le mot changement n’est pas toujours porteur d’un mieux. Il faut donc se garder de foncer tête baissée dans sa direction. Ce principe d’inertie n’est pas toujours un signe de connerie mais de sagesse. Le changement est un mot tellement rabâché partout, recyclé, de la politique à la climatologie, que plus personne ne sait vraiment ce que l’on peut en attendre et s’il faut vraiment en attendre quelque chose.
    Ne faut-il pas être con pour y croire justement?

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  • Freddi // 14.06.2020 à 09h45

    Bonjour,
    L’odieux connard est toujours aussi peu connard.
    Le réflexion que je me faisais après lecture est que chacun d’entre nous (enfin la grande majorité) aspire au bonheur de notre famille, de nos proches, soit environ une petite ou grosse centaine de personnes (nombre de Dunbar).
    Mais quand il s’agit des autres, ceux qu’on connaît pas à 1km, 10km, 100, 1000 et plus, alors là l’empathie disparaît et on en a quasiment rien à foutre hormis quelques bons sentiments qui ne remettent pas en cause (ou à peine en signant des pétitions sur @) notre petit confort. Bref je pense qu’on est majoritairement tous un peu ou beaucoup de sacrés connards.
    Et c’est pour cela que rien ne changera vraiment sauf si on y est forcé par une quelconque catastrophe.

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  • florian lebaroudeur // 14.06.2020 à 10h14

    Le monde a toujours été peuplé de gros connards, ça ne date pas d’aujourd’hui.
    Mais il y a toujours eux aussi des esprits brillants sortant du lot et qui ont contribué à la progression de la société grâce à leur génie.
    Ce qui est nouveau à notre époque, c’est que le génie est semé de rester dans le champ du conformisme sous peine d’être relégué au rang de paria par l’inquisition médiatique.
    Sans aboutir aux extrémité de l’inquisition médiévale, le procédé se révèle diablement efficace.
    Si il doit y avoir un monde d’après, c’est bien l’abolition de ce catéchisme.

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    • jc // 14.06.2020 à 11h32

      La science des données (où la statistique règne en maîtresse) est une belle machine -maintenant bien huilée- à niveler tout ce qui dépasse, en particulier les esprits brillants que vous évoquez.

      Le mathématicien-philosophe Gilles Châtelet a écrit un petit bouquin là-dessus (Vivre et penser comme des porcs) juste avant de se suicider. Monde d’après ou pas? Le titre du dernier chapitre est: « Vers la fin ou le début de l’histoire: yaourtière à classe moyenne ou héroïsme du quelconque? »

      Pour l’instant il est pour moi très clair que nous sommes collectivement des connards en train de pédaler dans le yaourt.

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      • Alfred // 14.06.2020 à 13h12

        Merci de nous avoir partage cette référence !

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      • florian lebaroudeur // 14.06.2020 à 14h34

        « La science des données (où la statistique règne en maîtresse) est une belle machine -maintenant bien huilée- à niveler tout ce qui dépasse, en particulier les esprits brillants que vous évoquez. »

        Si les données statistiques aident beaucoup, elles ne peuvent se substituer à l’analyse et à la réflexion humaine.

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        • jc // 14.06.2020 à 16h13

          « Si les données statistiques aident beaucoup, elles ne peuvent se substituer à l’analyse et à la réflexion humaine. »

          En effet. Châtelet distingue soigneusement l’homme ordinaire, homme quelconque mais bien réel, en chair et en os, et l’homme moyen, l’homme panel, purement artificiel, sorti du chapeau du statisticien.

          Peut-être bientôt un: « Penser comme des porcs pour panser des porcs », sous-titré: « Réflexion sur la crise de la Covid19 »?

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  • Anfer // 14.06.2020 à 10h17

    Il nous manque 6 millions de soldats de l’armée rouge avec 40000 chars, à « 2 étapes de Brest » pour mettre bien les miquettes à ceux qui vont devoir lâcher la caillasse, pour que justement ils la lâchent…

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  • jc // 14.06.2020 à 10h20

    À part une petite égratignure au monde d’en haut (allusion à Nicolas Hulot), les connards visés ici sont ceux du monde d’en bas (moi…).
    Voici un petit complément qui concerne les connards du monde d’en haut -américanisés et friqués-, article de 2018 intitulé « Connards co(s)miques » par quelqu’un qui croit fermement (et même ferventement) au monde d’après (en le relisant je m’aperçois qu’Olivier Berruyer y est longuement cité): https://www.dedefensa.org/article/connards-cosmiques

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    • Alfred // 14.06.2020 à 10h42

      A propos puisque l’article que vous citez fait référence aux odieuses attaques de la Russie sait on ce que sont devenus Sergueï et Lioulia Skripal? Sont ils morts du covid-19?

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      • LibEgaFra // 14.06.2020 à 15h07

        « sait on ce que sont devenus Sergueï et Lioulia Skripal? »

        Excellentissime question!!! Je plussoie.

        Autre question: d’où OB tient-il qu’ils auraient été victimes d’éléments incontrôlés du SBU comme il l’a affirmé?

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    • Anfer // 14.06.2020 à 11h15

      Regardez ses conférences, très drôles d’ailleurs, il explique notamment son expérience politique, et sa conclusion qu’en haut ils sont soient des incapables, soit des crétins.

      Et que vu leur nullité, ils sont bien infoutu de comploter quoi que ce soit.

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  • yann // 14.06.2020 à 10h47

    La France d’après, non? Trop petit ?

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  • Christian Gedeon // 14.06.2020 à 12h07

    J’ai beaucoup ri à ce pamphlet auquel il manque un brin d’exagération. Parce qu’en fait, il dit juste et vrai. Le partage c’est toujours pour les autres, nos grands capitalistes et notre fonction publique associés dans un même élan sont au moins d’accord là dessus.

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  • Fripounette // 14.06.2020 à 12h26

    Merci pour ce discours politiquement incorrect ! J’en reprendrais bien !

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  • monique // 14.06.2020 à 12h52

    merci l’odieux connard…
    vous auriez pu conclure par la phrase de Houellebecq: »le monde d’après sera comme le monde d’avant ,en pire ».

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  • Patrick // 14.06.2020 à 14h07

    La conclusion effleure le scénario le plus probable , le monde d’après commencera avec la méga crise économique qui nous arrive dessus, ça va devenir intéressant

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  • philippe // 14.06.2020 à 14h16

    Bien vu en surface mais pas tant que ça, le monde d’après n’est pas à chercher dans les déclarations à la con relayées par les médias et les réseaux sociaux mais dans les prémices d’insurrection montrées par les gilets jaunes ou les banlieues ghetto. avec l’escalade de réprression qui va avec.
    Le monde d’après ça rne sera pas un monde de gentillesse civisme et amour de la nature mais un monde moche bête chaotique violent et encore pkus injjuste dont Trump Bolsonaro et consorts nous présentent actuellement un bon avant-gout.
    La démocratie a faillit à apporter suffisamment d’égalité et de bien être Sarko, Hollande, Macron en ont été les derniers fossoyeurs. Place à autre chose mais a posteriori on risque quand même de voir ces années comme une époque dorée.

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  • LibEgaFra // 14.06.2020 à 15h01

    « Le monde d’après n’aura pas lieu. »

    Bien sûr qu’il aura lieu. En bien pis. A moins d’une convergence des luttes. On peu rêver: grève générale jusqu’à l’établissement d’une démocratie politique ET économique.

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  • Michel LEMOINE // 14.06.2020 à 16h53

    Celui qui se dit « un odieux connard » est surtout un grand flemmard. Il n’est pas allé voir plus loin que son quartier et chez ses semblables ce qui fait sa vision du monde. Mais il n’y pas que son coin sur terre. Ce n’est même pas la France qui marche en tête des peuples du monde. Nous ne sommes plus à la fin du 18ème siècle. D’autres peuples ouvrent les voies de l’avenir. Les Chinois en premier. C’est vers eux qu’il faut se tourner pour avoir une idée du monde d’après.

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    • Michel LEMOINE // 14.06.2020 à 18h04

      Ce que vous pensez ou que vous préférez n’a aucun effet sur l’avenir. Ce n’est pas vous ou l’un des vôtres qui a fait des USA la grande puissance du 20ème siècle. Tout ce qui se passe aux USA fait écho chez vous. Ce que vous pensez aussi. Mettez-vous au Chinois sinon vous serez bientôt has been!!

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      • René Sigrist // 14.06.2020 à 19h26

        Donc, si on vous suit, l’avenir est à la dictature technocratique à la sauce consumériste chinoise. Eh bien, si c’est ce qui nous attend, l' »Odieux Connard » n’avait peut-être pas tort de croire que le monde de demain serait celui d’hier en pire.

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        • Michel LEMOINE // 14.06.2020 à 20h58

          Décidément, il est difficile de se faire comprendre. Le fait que la France dominait au 18ème siècle ne signifie pas que tout le monde vivait comme les français. De même nous ne vivons pas comme les américains. D’ailleurs les américains ont des vie très différentes selon leur place dans la société.
          Cela veut dire simplement que les USA imposent leur modèle économique et leur culture, leur consommation etc.
          Donc dans le monde de demain, si c’est la Chine qui est puissance dominante, l’économie, la culture, la consommation seront différentes. Les chinois parlent de société de moyenne aisance. Il est possible que cela soit le modèle dominant. Je me garderais bien de faire les plans de cette société. On verra !

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  • Ernesto // 14.06.2020 à 23h30

    Cet article m’a tout de suite fait penser au débat qui oppose Piketty et Lordon à propos de la nature profonde du capitalisme. Je viens de terminer la lecture du dernier ouvrage du premier nommé : « Capitalisme et idéologie », colossal travail de recherche collective, passionnante enquête de plus de mille pages, d’une richesse statistique inouïe sur les évolutions historiques des sociétés inégalitaires (et des raisons avancées pour les justifier) des principaux pays, et leur mise en perspective pour envisager quelles formes pourrait prendre un possible dépassement du système qui règne en maître sur la planète et qu’on présente volontiers comme horizon indépassable de l’humanité.

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  • Ernesto // 14.06.2020 à 23h40

    Dans ses « solutions », Piketty privilégie clairement la correction des effets les plus visibles et choquants du capitalisme dans sa configuration actuelle : les inégalités de revenus et de patrimoines, le pouvoir de décision aux seules mains des détenteurs des moyens de production. A cet effet, il met en débat deux propositions : ce qu’il appelle « la propriété sociale » : droits de vote étendus pour les salariés afin de démocratiser le pouvoir dans la gestion de l’entreprise, à l’instar de la cogestion à l’allemande et des pays nordiques. « La propriété temporaire » pour faire « tourner » le capital, réduire sa concentration. Il s’agit d’instaurer une taxe sur les plus hauts patrimoines permettant d’octroyer à chaque jeune de 25 ans un capital de départ de 120 000 euros pour démarrer dans la vie active à égalité de chances. Autrement dit, l’accent mis sur l’impôt progressif juste (sur les revenus, les successions, les propriétés de toutes natures), pour réduire les inégalités et promouvoir un « socialisme participatif ».

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  • Ernesto // 14.06.2020 à 23h55

    Ce à quoi Lordon lui oppose que le capitalisme c’est bien autre chose que le simple constat d’inégalités criantes qu’il suffirait de corriger par quelques mesures fiscales bien appropriées pour résoudre les problèmes qu’il pose. Le capitalisme, c’est avant tout un mode de production qui détermine des rapports sociaux que nul autre que Marx n’a analysés avec autant de rigueur et de pertinence : le rapport de propriété, le rapport de production, le rapport salarial, le rapport monétaire et marchand. Ces concepts d’apparence théorique recouvrent cependant des réalités bien concrètes. Par exemple, le contrat de travail est asymétrique, créant un lien de subordination entre le salarié et son employeur. Contre un salaire, prix de la vente de sa force de travail, le salarié renonce à tout droit de regard sur ce qu’il produit, dans quelles conditions, etc… C’est l’employeur qui décide de tout, y compris de se séparer de ses employés sur la base de critères qu’il est seul à maîtriser. Et ce n’est pas la parité des droits de votes au sein des conseils d’administration avec voix prépondérante du propriétaire en cas d’égalité qui peut remettre en cause le monopole patronal de gestion.

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  • Ernesto // 15.06.2020 à 00h09

    Prétendre « dépasser le capitalisme », sans se payer de mots, revient donc à remettre en cause des principes essentiels, communément admis comme celui du sacro-saint « droit inaliénable de propriété ». A qui doit appartenir l’entreprise ? Au propriétaire lucratif ( typiquement l’actionnaire qui tire un revenu d’une activité marchande à laquelle il ne participe pas (sinon en apportant le capital de départ mais Friot a montré que l’investissement pouvait se réaliser par subvention), où au collectif des travailleurs qui est le seul à créer la richesse en son sein (propriété d’usage de l’outil de travail) ? On le voit, des questions majeures qui dépassent de très loin une vision cantonnée aux seules inégalités et mettent très haut la barre pour concrétiser un monde d’après différent de celui d’avant. Sans compter que les forces du capital n’abandonneront pas sans combattre les privilèges de leur situation.
    Comment s’étonner dans ces conditions que ce grand saut dans le vide, cette incertitude du lendemain, fasse peur et refroidisse les ardeurs révolutionnaires de ceux qui aspirent au changement et pas seulement les »connards » ?

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  • Un homme contemplatif // 15.06.2020 à 13h44

    « Si quelqu’un dit cela [« Pour les autres, pour chacun d’eux, mais jamais pour moi »], et guide les gens en fonction de cela, que demander de plus ? C’est suffisant. Il nous conseille : « Que chacun agisse pour les autres. Alors ce monde sera un paradis. Oui. » Mais chacun ne demande que son propre plaisir, et son plaisir et ses désirs sont illimités. Il est impossible de leur fixer une limite et de les arrêter.(…)
    Mais nous ne croyons pas. Nous nous contentons de lire, mais nous ne croyons pas. Nos croyances sont ici (sur nos langues) mais pas là (dans notre coeur). C’est la raison des maladies des gens du XXe siècle. » Sheikh Nazim, Océans de Miséricorde

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  • vigielebrun // 21.06.2020 à 08h13

    Bonjour,

    cet article perd presque totalement de son intérêt et de sa puissance à cause de cette expression :
    <> et de l’auto-dérision consistant à s’appeler connard. Les contradictions des idées et des personnes, la facilité de l’utilisation des lieux communs n’aident pas plus à suivre une pensée qui devrait se vouloir ce qu’est une pensée : une randonnée des corps et un élan des esprits.
    La chose est trop facile, l’auto-dérision trop courtisane (comme l’est toute au-dérision).
    Allant au-delà de ce texte, ces simples mots ne donnent pas envie de s’abonner.
    En revanche dans le corps du texte, tous les mots sont acceptables ET bienvenus.
    Salutations

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  • Richy // 22.06.2020 à 20h51

    Quelle mauvaise Foix !
    On invite des experts à la télévision ! D’ailleurs les experts en coronavirus
    Se sont transformés la semaine suivante en expert en racisme

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