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13.juin.202013.6.2020 // Les Crises

Bert de Vries, ancien ministre néerlandais : « L’Euro est un échec, il faut revenir au florin. »

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Source : Trouw
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Dans un entretien au journal néerlandais « Trouw » (22/05/2020), le chrétien-démocrate Bert de Vries dresse un bilan très négatif de la monnaie unique européenne et préconise un retour du florin aux Pays-Bas.

Bert de Vries, professeur d’économie à l’Université Érasme de Rotterdam, a été président du parti-chrétien-démocrate (CDA) au début des années 1980, ministre des Affaires sociales et de l’Emploi entre 1989 et 1994, puis ministre de l’Agriculture et des Pêches.

Dans son livre Le capitalisme a déraillé, le responsable bien connu du CDA écrit que « l’euro continue d’accroître les inégalités entre les États membres de l’UE, nous devons retourner en partie au florin.« 

En tant que ministre des affaires sociales, Bert de Vries a été étroitement associé aux débats sur l’unification monétaire de l’Europe et l’introduction de l’euro au début des années 1990. Avec son collègue des affaires économiques et membre de parti Koos Andriessen, il avait quelques hésitations sur le projet : les choses n’allaient-elles pas trop vite avec la nouvelle monnaie unique ? L’Europe était-elle vraiment prête pour cela ? Mais les deux membres du CDA finirent par accepter l’euro.

Une trentaine d’années plus tard, De Vries, 82 ans, regrette son choix de l’époque : « Je regrette de ne pas avoir résisté et je m’en veux. Ce fut l’une des décisions les plus importantes que nous ayons prises au cours de ce mandat, avec des conséquences très importantes. Nous avons accepté cela trop facilement« .

Pourquoi le regrettez-vous ?

« Le projet est dans l’impasse, il ne peut pas continuer ainsi. Il y avait déjà d’énormes tensions entre les États membres du nord et du sud, et celles-ci ont été exacerbées par la crise du coronavirus. Les pays du Sud sont tellement endettés qu’ils ne peuvent plus se débrouiller seuls ; ils veulent l’aide des pays du Nord, mais ils ne l’obtiennent pas ou pas suffisamment, et le traité de Maastricht l’interdit également. La Banque centrale européenne est donc intervenue, mais elle dépasse ses attributions selon la Cour constitutionnelle allemande.

« Tout est subordonné au maintien de cette union monétaire, quel qu’en soit le coût. Nous ne percevons plus d’intérêts sur nos économies, nos pensions sont réduites, les entreprises sont encouragées à s’endetter et tout cela pour maintenir les taux d’intérêt à un niveau si bas que la dette nationale italienne reste gérable. Tôt ou tard, tout cela va mal tourner. Ce n’est pas viable ».

Quelle est l’alternative ? Retour au florin ?

« Pas tout à fait. Ce serait trop rigoureux. Je pense qu’il est préférable de continuer à utiliser l’euro pour régler les paiements internationaux. Mais pour le trafic intérieur, on pourrions nous rabattre sur les monnaies nationales ».

Donc, si je vais chez Albert Heijn (chaîne de supermarchés aux Pays-Bas), je paierai à nouveau avec le florin. Et dans un camping français ?

« Comme par le passé, vous y paierez en francs français. Votre banque les achètera à la banque centrale néerlandaise qui, en échange, transfèrera des euros à un taux fixe à la Banque de France ».

J’entends déjà les opposants à l’euro comme Thierry Baudet et Geert Wilders se réjouir : un ministre qui était responsable de l’introduction de l’euro veut en sortir. C’est une aubaine pour ces populistes.

« Si un projet a échoué, il faut avoir le courage d’y mettre fin. L’euro doit-il être vu comme un succès au seul motif que Baudet et Wilders souhaitent s’en débarrasser ? Par ailleurs, je ne pense pas qu’ils continueront de m’acclamer quand ils entendront ce que je propose. Je veux libérer de l’argent et de l’énergie pour faire d’autres choses sensées dans un contexte européen, comme l’environnement. Je ne suis pas contre l’Europe, au contraire ».

Votre proposition n’est-elle pas le début de la fin ? Elle commence par l’abolition partielle de l’euro, elle peut se terminer par la faillite du marché intérieur et la réinstallation de barrières aux frontières. Que faites-vous de l’intégration européenne qui a apporté la paix à ce continent pendant 75 ans ?

« Sur ces 75 ans, nous en avons parcouru 55 sans l’euro, et ça s’est bien passé. Bien sûr, je conçois bien la peur qu’une telle décision peut générer. Mais cela n’est pas une raison pour s’accrocher à un projet qui – contre leur gré – n’a fait que dresser les peuples d’Europe les uns contre les autres depuis dix ans.

Vous pensez que l’euro est si mauvais que cela ?

« Les Grecs détestent les Allemands. Et les Italiens et les Espagnols détestent maintenant Wopke Hoekstra (ministre des Finances des Pays-Bas) ».

Comprenez-vous son attitude ?

« Pas pour la façon dont il l’a dit, c’était beaucoup trop brutal. Il est tout à fait compréhensible que des pays comme l’Espagne, le Portugal et l’Italie aient été en colère. Les dirigeants politiques allemands et néerlandais brossent toujours un tableau déformé et unilatéral des causes des difficultés des États membres du Sud. Ce n’est pas une simple question de mauvaise gestion et de laxisme sur le thème “allons-y car nous serons de toute façon aidés”. Ça, c’est une caricature. Il existe de nombreuses autres causes.

« Ces problèmes sont également dus en grande partie au fonctionnement de l’Union économique et monétaire et de l’euro. Les économies des États membres du nord et du sud devaient converger, c’était l’objectif initial. Mais c’est le contraire qui s’est produit. Il n’y a pas de convergence, mais des divergences. Les coûts salariaux, par exemple, ont évolué très différemment d’un pays à l’autre. Et parfois pour des raisons très compréhensibles ».

Quels sont les avantages de l’abolition partielle de l’euro ?

« Vous redonnez aux pays des outils financiers, tels que les armes de dévaluation et de réévaluation. Autrefois, un pays en difficulté pouvait dévaluer sa monnaie. C’était bon pour les exportations, l’inflation augmentait en raison d’importations plus chères, mais cela rendait aussi la dette nationale moins lourde.

Une telle dévaluation n’est plus possible dans la zone euro, pas plus que nous ne pouvons réévaluer, alors que c’est pourtant ce que les Pays-Bas et l’Allemagne devraient faire. Tout cela a conduit à des problèmes d’ajustement incroyablement douloureux et à des tensions et des frustrations énormes. Et à de grandes inégalités : les Pays-Bas et l’Allemagne sont les grands gagnants de l’union monétaire avec une croissance économique de 25 % au cours des vingt dernières années ; l’Italie est le grand perdant avec 0 %. C’est dramatique ».

Vous pourriez également faire de l’Europe une union politique, avec le transfert de pouvoirs supplémentaires à Bruxelles.

« Il y a des gens qui voient le salut de l’UE là-dedans. Ce n’est pas mon cas, car je ne pense pas qu’il y ait la moindre garantie qu’une telle union politique conduirait à la convergence tant attendue. De plus, elle est irréalisable, il n’y a pas de majorité en faveur de cela en Europe ».

Une majorité en faveur de votre proposition est également loin d’être atteinte.

« Je ne vois pas cela à court terme. C’est très révolutionnaire, bien sûr. Mais si les choses se déroulent comme je le pense et que nous nous enlisons de plus en plus dans cette union monétaire, alors viendra le moment de vérité où nous devrons choisir : soit une union politique, pour laquelle je pense qu’il n’y a pas de soutien ; soit une forme plus souple d’union monétaire dans le sens de ce que je propose.

Dans le pire des cas, cette union s’effondrera spontanément lorsqu’un ou plusieurs États membres la quitteront, et nous perdrons alors tout contrôle. D’ailleurs, je ne suis pas un homme qui crie dans le désert : Martin Wolf, chroniqueur au Financial Times, pense la même chose, tout comme l’économiste américain Joseph Stiglitz ».

Dans votre livre « Le capitalisme déraillé », vous écrivez qu’au lieu de s’en tenir à l’union monétaire, l’Europe devrait concentrer son attention sur d’autres questions, telles que la lutte contre le changement climatique.

« Le commissaire européen Frans Timmermans a élaboré un excellent plan à cet effet. À mon avis, nous devrions réduire de façon drastique le trafic aérien. Nous devons empêcher tout le monde de remonter dans l’avion aussi facilement après la crise du coronavirus. Nous devons rendre les vols beaucoup plus chers, avec une taxe élevée sur le kérosène, et aussi le transport maritime. Il faut vraiment mettre fin à la pratique consistant à traîner toutes sortes de marchandises sur la moitié de la surface de la terre, juste pour économiser quelques centimes sur le prix de revient ».

Mais si vous voulez restreindre la liberté des multinationales, vous êtes une épine dans leur pied.

« Les multinationales devront enfin payer des impôts décents. Dans un contexte européen, nous devrons fixer des règles sur le calcul de leurs bénéfices, avec des taux minimaux d’imposition des bénéfices, que nous appliquerons ensuite.

Les multinationales montent maintenant les pays les uns contre les autres : si vous voulez des emplois, vous devrez nous rencontrer avec quelques appâts. Nous devons mettre un terme à cela en Europe. Et les Pays-Bas ne peuvent plus être un paradis fiscal, nous devrions en avoir profondément honte ».

Selon vous, le capitalisme a déraillé au cours des 25 ou 30 dernières années. L’évasion fiscale des multinationales qui délocalisent également des emplois dans des pays à bas salaires ; les grandes différences de revenus et de richesse qui font qu’une petite élite apporte de plus en plus d’argent sur le marché ; moins de travail permanent et plus de travailleurs indépendants. Qu’est-ce qui vous dérange le plus dans tout cela ?

« Je pense que le pire est la perte des moyens de subsistance pour de grands groupes de personnes. Après la Seconde Guerre mondiale, nous avons opté pour l’État-providence, un ordre économique mixte dans lequel le gouvernement joue un rôle important. Sous l’influence du néo-libéralisme, ce gouvernement a démissionné, la main protectrice s’est de plus en plus perdue.

Le CDA et le Parti travailliste, les grands partis populaires, ont suivi cette voie. J’ai toujours été très malheureux à ce sujet. Trop de gens ont été laissés dehors dans le froid, ils ont senti le sol s’enfoncer sous leurs pieds. C’est inquiétant. Et je voulais mettre ces préoccupations sur le papier dans ce livre.

« Je l’ai commencé il y a sept ans. Au début, c’était une sorte de loisir. J’ai voulu énumérer les domaines où, à mon avis, la politique et l’économie ont pris une mauvaise direction. Il y a deux ans, mon ancien collègue Jan Pronk a commencé à lire avec moi. À partir de ce moment, j’ai eu le sentiment qu’il fallait le publier. Oui, vous pourriez le considérer comme une sorte d’héritage spirituel ».

Vous avez reporté la publication afin d’écrire un autre chapitre sur les conséquences de la crise du coronavirus.

« D’une certaine manière, j’ai eu l’impression que le livre attendait une telle crise. Immédiatement après son déclenchement, les frustrations et les tensions qui étaient apparues lors de la crise de l’euro il y a plusieurs années ont refait surface. Les problèmes de cette époque, pour lesquels des solutions timides avaient été trouvées, sont de retour, et dans une plus large mesure encore ».

Vous avez quitté le CDA il y a dix ans par mécontentement face au flirt de ce parti avec le PVV de Geert Wilders. Quand je vous entends comme ça, vous êtes loin du vieux nid.

« J’ai l’impression que le CDA a plus changé que moi. Je pense que ce parti a montré trop peu de sensibilité ces dernières années à l’insécurité croissante de la population. Le CDA paie l’addition pour cela, tout comme le PvdA. Il y a eu des moments où ces deux partis populaires ont réussi ensemble à séduire 60 à 70 % de l’électorat ; lors des dernières élections moins de 20 %…

Mais en même temps, je constate une critique croissante du cours néolibéral de la part de divers milieux. Cela me redonne de l’espoir ».

Source : Trouw
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Commentaire recommandé

Fritz // 13.06.2020 à 09h02

Enfin, un article qui n’est pas traduit de l’anglais ! « Het europroject is mislukt, terug naar de gulden ».

Merci aux crises.fr d’avoir traduit et publié ce texte important sur un sujet capital, cet entretien avec un acteur de la mise en place de l’euro. Trop souvent, on nous présente les opposants à la monnaie unique comme de dangereux hurluberlus, des populistes, etc. On cache au peuple français que cette opposition est partagée par des hommes politiques responsables et des économistes de premier plan : Sapir, Stiglitz, etc.

Et comme les Français, par frilosité (comme le dit @Brigitte), redoutent l’éventualité d’un retour au franc, leur monnaie nationale et historique, cette manœuvre marche à tous les coups.

 » Sur ces 75 ans, nous en avons parcouru 55 sans l’euro » : belle réponse au sophisme du journaliste europhile.

48 réactions et commentaires

  • Catalina // 13.06.2020 à 07h38

    « Bert de Vries a été étroitement associé aux débats sur l’unification monétaire de l’Europe  » la traduction est « en Europe » pas « de l’Europe, le diable est dans les détails…. parce que précisément on ne parle pas d’Europe mais de l’ue, l’échelle n’est pas du tout la même .

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    • Ando // 13.06.2020 à 22h35

      Tropisme qui nous vient des États-Unis où pour désigner ce pays on dit avec une sorte d’extase orgasmique « Amérique » alors que les Chiliens, Mexicains et Patagoniens sont tout aussi Américains que les États -Uniens du Nord. Quelles têtes feraient Britanniques ou Allemands si les Biélorusses decidaient qu’ils ne se nommeraient plus Biélorusses mais « Européens » et que le nom de leur pays serait désormais « Europe »? .

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  • Catalina // 13.06.2020 à 07h42

    « C’est une aubaine pour ces populistes. » ouais…soit il faut donner une définition claire de ce mot à la mode soit il faut le boycotter, ce mot ne sert à rien sauf aux voleurs de richesses créées par les peuples.

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    • Madudu // 13.06.2020 à 15h46

      « Populiste », dans la bouche d’un journaliste, cela signifie « quelqu’un qui propose de faire ce que le peuple souhaite ».

      Évidemment c’est très dangereux, cela pourrait remettre en cause le projet esclavagiste qui est en cours de déploiement dans la sphère états-unienne.

      D’ailleurs, le « peuple » lui-même est remis en question. Il s’agit de le diviser en s’appuyant sur les théories « gender » et sur le communautarisme raciste.

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  • LibEgaFra // 13.06.2020 à 07h59

    « Les Grecs détestent les Allemands. »

    C’est pas peu de le dire. Au hasard: réparations de guerre?

    L’UE = Union des Elites.

    Contre les peuples.

    Demandez au peuple suisse. Les zélites suisses – elles sont favorables à l’UE – n’osent même plus proposer une nouvelle candidature. Elles connaissent le résultat à l’avance.

    Le peuple français est si peu souverain quand tout est fait pour le museler.

    En Suisse c’est le consensus qui est recherché. En France c’est systématiquement la confrontation, le clash. Mentalité de pouvoir absolu qui écrase.

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    • JOHN // 13.06.2020 à 22h29

      Effectivement le peuple suisse a le droit de se prononcer sur des sujets majeurs tels que faut-il acheter des avions de chasse (qui coûte très cher…et pour se défendre contre quel ennemi ?) ou en septembre prochain sur la libre circulation des personnes ? Pour cette dernière on nous informe que voter favorablement à la fin de la libre circulation pourrait entraîner la ruine, la misère, promis par l’U.E….mais les suisses en ont assez d’importer le chômage des pays voisins et de voir grossir leurs chômeurs indigènes, en 2014 ils avaient voté favorablement à une initiative de même nature, sans suivi d’effets ! Affaire à suivre.

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  • jc // 13.06.2020 à 08h24

    De Vries: « Je pense qu’il est préférable de continuer à utiliser l’euro pour régler les paiements internationaux. Mais pour le trafic intérieur, on pourrions nous rabattre sur les monnaies nationales ».

    Monnaie unique, l’euro, vu de l’extérieur de l’UE, monnaies multiples (florin, franc, mark, lire, etc.) vu de l’intérieur de l’UE. Et, dans la foulée, monnaies locales (régionales, …, communales) elles aussi uniques vues de l’extérieur et multiples vues de l’intérieur.

    Défi intellectuel qui n’est pas du tout insurmontable quand on a décidé de le surmonter, c’est-à-dire quand on a décidé d’abandonner la pensée unique des globalistes (et, en France, celle des jacobins). Le physicien François Roddier a ouvert des voies de réflexions qui me semblent tout-à-fait prometteuses: cf. son blog, par exemple le billet 120 pour commencer (vers la fin). Il y en a d’autres.

    Il ne fait aucun doute pour moi que le courant s’est inversé: le localisme est devant nous, le globalisme derrière. Jusqu’à la prochaine inversion de courant (mais je suis convaincu qu’il s’écoulera plusieurs générations avant une inévitable nouvelle poussée globaliste).

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    • jc // 13.06.2020 à 08h35

      Les philosophes et les scientifiques peuvent également s’atteler au problème du local et du global. René Thom (philosophe-mathématicien):

      « En ce qui me concerne, je préfère croire à un réel – non globalement accessible parce que de structure stratifiée – dont l’herméneutique de la TC [Théorie des Catastrophes] permettrait de dévoiler progressivement les « fibres » et les « strates ». Mais tout progrès dans la détermination d’une telle ontologie stratifiée en « couches » d’être exigera :
      i) L’emploi de mathématiques pures spécifiques – parfois bien difficiles – dans les théories jusqu’ici purement conceptuelles des sciences de la signification ;
      ii) La reprise d’une réflexion philosophique sur la nature de l’être que les divers positivismes et pragmatismes ont depuis bien longtemps occultée. »

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    • Galatyn // 13.06.2020 à 23h06

      Retourner à des « monnaies intérieures » multiples (Gulden, Dmark, Lira, FF etc) et utiliser l’€uro à l’extérieur revient à revenir à la situation d’avant l’€: nous avions une monnaie qui s’appelait l’ECU et un système de cours « semi-flottants » des monnaies nationales face à lui. Revenir à l’ECU pourrait être une solution. La question du remboursement des anciens emprunts en € de l’Italie, Espagne , Grèce etc. (France ?) serait à régler dans la douleur. Rien n’est impossible et le temps commence à manquer.

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  • Duriffifi // 13.06.2020 à 08h46

    Là, tout est dit et il est important que cela soit lui, un « artisan » de la chose qui n’en est plus « partisan » qui le fasse.

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  • Brigitte // 13.06.2020 à 08h50

    Une monnaie commune mais pas une monnaie unique, voilà l’esprit. C’est tout à fait réaliste et souhaitable. Je ne comprends pas la frilosité du peuple français, leur bas de laine sur la tête, majoritairement contre le retour au franc. Comment font les danois, les suédois, les polonais, les hongrois, etc…? et puis ce n’est pas tout, il faut balancer l’UE par dessus bord, se délester de ces chaines qui n’ont d’intérêt que pour lier les pays contre leur gré à la religion du néolibéralisme. Quand on voit que le pays le plus dévot (GB) s’en est sorti, on est en droit de penser que c’est aussi réalisable et souhaitable pour la France, qui aurait tout y à gagner dans cette sortie.

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    • john // 13.06.2020 à 10h22

      Si l’on avait une monnaie unique il n’y aurait qu’une seule banque centrale et les banques centrales nationales auraient disparues. C’était le projet français pour l’Euro qui n’a pas abouti mais on parle néanmoins de monnaie unique.
      Ce que l’on a, ce sont DES monnaies communes qui s’appellent toutes euros et dont la parité est de 1 pour 1. Un compte bancaire français est lié à la banque de France d’où l’existence des comptes target 2 (dont l’évolution est un signe des divergences de l’eurozone) pour gérer les flux entre les banques entre pays. C’est cette solution qui a été retenue car elle permet un retour plus facile aux monnaies nationales.

        +8

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      • Brigitte // 13.06.2020 à 11h58

        John, vous jouez un peu sur les mots. Certes, l’UE n’est pas encore un état fédéral et probablement ne le sera jamais, fort heureusement. Mais les banques nationales sont inféodées à la banque centrale. Ce sont des succursales, ni plus ni moins. Quelle indépendance elles-ont? pouvez-vous me le dire?

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        • Paul // 13.06.2020 à 22h48

          Non, John ne joue pas sur les mots. Il a tout à fait raison. Il n’a pas écrit que les banques centrales des pays membres sont indépendantes. Mais ce sont elles qui gèrent la monnaie pour leur pays. On voit sur les pièces l’origine du pays émetteur, d’ailleurs.
          C’est l’Allemagne qui a pesé le plus pour la conservation des banques centrales de chaque pays, au moment des discussions pour la création de l’euro. D’ailleurs, en Allemagne, on parle bien de monnaie commune et non unique.
          Un espagnol qui achète à un français = crédit entre BC espagnole et BC française.
          D’où les soldes Target 2. Qui sont plutôt dangereux pour l’Allemagne, qui a beaucoup vendu aux autres membres et qui pourrait avoir des soucis pour récupérer son oseille en cas d’éclatement de la zone.
          D’où l’idée du Natissement, dont parlent les allemands… Mais c’est une autre histoire.

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    • jean-pierre.georges-pichot // 13.06.2020 à 10h53

      « Quand on voit que le pays le plus dévot (GB) s’en est sorti, on est en droit de penser que c’est aussi réalisable et souhaitable pour la France, qui aurait tout y à gagner dans cette sortie. » L’architecture globale post-1945 est impérialiste, avec les Etats-Unis comme métropole qui fixe les règles, et l’Europe comme dépendance. Ce que nous appelons ‘libéralisme’ est seulement le fait que nous sommes ouverts, c’est à dire sans contrôle sur les flux que gèrent les Américains, alors qu’eux ouvrent et ferment les vannes ainsi qu’il leur convient. Caricaturalement, ils nous interdisent de commercer avec l’Iran tout en le faisant de leur côté. Dans ce système, l’Angleterre a un rôle de médiateur : totalement intégrée à l’économie américaine, mais avec faculté d’influence sur la politique continentale dont le contrôle américain est centralisé à Bruxelles. Les Anglais sortent parce que ce service rendu aux Américains leur paraît trop lourd de divers inconvénients : mais cela n’affecte pas leur allégeance. Ils se contentent de redevenir un état américain presque comme les autres. La sortie d’un pays continental, en revanche, relèverait du changement de camp dans le jeu stratégique global. Une désertion qui serait sévèrement punie.

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      • Brigitte // 13.06.2020 à 11h40

        JPGP, je vous reçois 5 sur 5. J’ai toujours pensé que l’UE était une colonie américaine. C’est vrai que le Brexit n’est pas un acte d’indépendance vis à vis de l’empire américain, même si l’on y voit une certaine nostalgie de l’empire britannique « Britain great again » . C’est vrai aussi que la sortie d’un pays continental serait beaucoup plus difficile et relèverait d’une volonté d’indépendance vis à vis de l’Allemagne. Or, les liens entre l’Allemagne et les USA sont forts. On pourrait presque dire que l’Allemagne est un dominion américain, comme la GB. En tout cas c’est la cheville ouvrière de la colonisation, ayant pour rôle de phagocyter les pays de l’est.
        Comme il est dit dans l’article, l’UE est écartelée entre le nord et le sud et l’est, la Grèce étant l’épicentre de cette fracture. La France a choisi la soumission. Quelque soit l’avenir de l’UE, je ne vois pas très bien quel rôle elle pourra jouer, ne pouvant plus vraiment s’appuyer sur ses anciennes colonies. Il faudra trouver des alliances européennes. Celles du Sud ou du Nord? Et là, on touche le fondement identitaire de notre pays, qui risque de se fracturer lui aussi.

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        • Brigitte // 13.06.2020 à 12h27

          En fait, j’ai l’air de me contredire en disant que la France a tout intérêt à sortir de l’UE mais ne vois pas très bien quel rôle elle pourrait jouer. Il y a un « paradoxe français » en effet. C’est une question que je trouve très intéressante sur le plan historico-culturel. Peut-on revenir dans le monde d’avant, avec la planète France et la francophonie comme nébuleuse ou bien doit-on inventer un nouveau monde, avec des partenaires différents mais ayant quand même une base culturelle commune? Laquelle?
          Je crois beaucoup à la puissance de la langue. Jusqu’à nouvel ordre, c’est avec elle que l’on communique, que l’on influence, que l’on dirige.
          D’ailleurs monnaie unique = langue unique. l’anglais bien sur.

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          • Kiwixar // 13.06.2020 à 16h24

            « Je crois beaucoup à la puissance de la langue. Jusqu’à nouvel ordre, c’est avec elle que l’on communique, que l’on influence, que l’on dirige. »

            C’est surtout avec la langue que l’on… pense.
            Travailler dans une langue étrangère, c’est se couper de son humanité, la porte ouverte à toutes les barbaries (exemple Staline).

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            • moshedayan // 13.06.2020 à 17h13

              Arrêtez de mettre des mots comme barbarie …(exemple … Staline…) à toutes les sauces… Staline était géorgien et parlait très bien le russe, il avait aussi un parent diacre en Ossétie du Sud… C’est son caractère qui a primé, ses tourments de son éducation… votre historien Marc Ferro a sorti récemment un livre apparemment intéressant sur le poids du passé familial, l’atavisme dans l’attitude de personnes historiques… En Slovaquie, on enseigne au niveau Licence Slovaque aussi le Russe pour et parce que c’est une langue étrangère plus diffusée et parce que l’on tient à ouvrir l’esprit vers une certaine souplesse pour les langues slaves et la racine commune- le slavon (comme les Français ont eu le latin et le vieux roman)… Travailler en anglais, allemand, en espagnol… ne vous coupe pas de votre humanité (nationale )- c’est juste un basculement, une gymnastique à maîtriser… Vient ensuite votre caractère Mussolini ne parlait qu’Italien (je cherche son humanité…) et bien d’autres encore…

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    • Anonymous_Civ_Sergent // 14.06.2020 à 06h41

      Mon cher, les français comme l’explique Emmanuel Todd sont a plusieurs titres:

      – écrasé par leur cher CSP se croyant supérieur alors qu’ils ne le sont pas et sont pauperises aussi

      – les retraites dans leur grande majorité ont peur de perdre leurs retraites et assimilent l’euro a leur protection

      – phagocytes pour ne pas se rassembler et dont le cerveau a été rendu malades.

      Dans ces cas là: seul un réel toujours plus violent et contradictoire avec leurs conscience peux les pousser a réagir.

      En ma qualité de fonctionnaire, c’est pas mon job de faire ça, j’ai déjà fort a faire de mon côté

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  • Fritz // 13.06.2020 à 09h02

    Enfin, un article qui n’est pas traduit de l’anglais ! « Het europroject is mislukt, terug naar de gulden ».

    Merci aux crises.fr d’avoir traduit et publié ce texte important sur un sujet capital, cet entretien avec un acteur de la mise en place de l’euro. Trop souvent, on nous présente les opposants à la monnaie unique comme de dangereux hurluberlus, des populistes, etc. On cache au peuple français que cette opposition est partagée par des hommes politiques responsables et des économistes de premier plan : Sapir, Stiglitz, etc.

    Et comme les Français, par frilosité (comme le dit @Brigitte), redoutent l’éventualité d’un retour au franc, leur monnaie nationale et historique, cette manœuvre marche à tous les coups.

     » Sur ces 75 ans, nous en avons parcouru 55 sans l’euro » : belle réponse au sophisme du journaliste europhile.

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    • Urko // 14.06.2020 à 01h15

      Feu Oskar Lafontaine, ministre allemand lors de l’introduction de l’Euro, avait déjà tenu pareils propos. Nos élites politiques ont en gros mené trois projets majeurs ces trente dernières années : l’Euro, l’expérience multiculturelle et l’ouverture à la mondialisation. Le premier débouche sur un échec à pleurer, mais prévisible et prévu, le deuxième projet semblait intéressant mais finit par entraîner une hausse dangereuse des tensions dans la société et le troisième, parent du deuxième justement, a laminé les classes moyennes. C’est terrible : la classe politique européenne a travaillé trente ans pour rien, elle le sait et refuse de l’admettre, or réparer les dégâts semble un chantier titanesque.

        +9

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  • yann // 13.06.2020 à 09h05

    Donc en gros, on remplace l’euro par des monnaies nationales, avec entre elles des taux de change fixes.
    On pourrait peut-être essayer avec un taux de change de 1, voir si ça marche.

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    • fluide de phion // 13.06.2020 à 09h56

      C’est déjà le cas de l’Euro : il n’y a pas qu’un seul euro mais un euro par pays, avec un taux de change fixe. (J’imagine que vous le savez déjà).

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    • jean-pierre.georges-pichot // 13.06.2020 à 11h06

      En pratique, deux monnaies sur lesquelles on met la contrainte d’un taux de change fixe sont la même monnaie. C’est pour cela que l’euro existait avant l’euro avec le serpent monétaire, avec les mêmes effets de contrainte sur la politique économique. La vraie question c’est celle du protectionniste par opposition au libre-échange.

        +5

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      • Anfer // 13.06.2020 à 14h58

        Quand on est dans un système de monnaie unique ou à parité fixe, on ne peut plus dévaluer, si on ajoute le libre échange, la seule chose qu’on peut ajuster c’est la compétitivité, donc la part du travail dans le profit.

        Mais le problème, c’est qu’en baissant les revenus des acteurs économiques que sont les travailleurs, on baisse la demande.

        La réponse qui est de favoriser l’endettement des acteurs économiques appauvris pour maintenir la demande ne dure qu’un moment, ensuite c’est la crise.

        Heureusement, les mécanismes de redistribution hérités de la fin de la guerre sont difficiles à démolir, mais le travail de sape entamé depuis 40 ans à quand même bien porté ses fruits.

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    • Urko // 14.06.2020 à 01h17

      Ce que vous proposez existe déjà : cela s’appelle l’Euro, ce système de parites fixes entre 19 monnaies portant toutes le même nom.

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  • Owen // 13.06.2020 à 10h04

    C’était le projet de monnaie commune, que les britanniques plaidaient et que j’aurais voté favorablement si elle avait été retenue pour le traité de Maastricht.
    En 1979, avait été établi une unité de compte commune aux pays de la CEE pour faciliter les transactions: l’European Current Unit (ÉCU).
    La GB voulait que cet Ecu devienne une monnaie commune:
    – liberté des parités monétaires nationales et souveraines par rapport à l’Ecu,
    – passage obligatoire par l’Ecu pour toute transaction entre deux pays de la CEE ( qui évite les spéculations agressives),
    – l’Ecu devenant la monnaie obligatoire de transaction pour tout commerce hors CEE.

    Jacques Delors (entre autres), était vent debout contre l’Ecu pour proposer la monnaie unique Euro. Les médias s’en prenaient à la méfiance de la Grande Bretagne vis à vis du projet d’Union Européenne (ce qui était vrai) et a masqué le débat entre monnaie commune et monnaie unique (bien dommage).

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    • Gévaudan // 13.06.2020 à 14h50

      Jacques Delors poursuivait, avec son art consommé de la dissimulation et suivant l’initiale méthode Monnet, un dessein souterrain, partagé par de nombreux européistes, mais non avoué à notre peuple : à la faveur de la monnaie unique il s’agissait de brûler les étapes et de forcer dans la voie d’une toujours plus grande intégration fiscale, sociale, budgétaire, législative, diplomatique.
      Spéculait-il sur les malfaçons conceptuelles du système-Euro pour arguer de la nécessité d’approfondir (sans mandat politique explicite, bien sûr) les mécanismes d’intégration, au fur et à mesure de la mise en évidence de ces malfaçons ?
      Il est difficile d’imaginer qu’un homme aussi averti ait été tenu dans l’ignorance de ces défauts de conception.

      Mais l’histoire s’est, fort heureusement, un peu joué du dessein caché du bon monsieur Delors. (Que son nom soit sanctifié à Bruxelles, à Strasbourg et à Francfort !).
      Les pays dits  »vertueux » du Système-Euro ont, jusqu’à ce jour (en attendant une éventuelle et très mesurée évolution prochaine ?), refusé de prendre en charge une partie substantielle des déficits des prétendues « cigales » sudistes. (à suivre).

        +8

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      • Gévaudan // 13.06.2020 à 14h51

        (suite)
        Devenu une véritable usine à gaz, le Système-Euro a, pour l’heure, réussi à préservé les intérêts majeurs des pays les plus florissants , ceux qui ont sa survie entre les mains.

        Et, en toute objectivité, constatons que chacun -finalement- tire de l’Euro un bon profit immédiat et substantiel.
        Ceux du nord, les plus performants en exportations, bénéficient de sa sous-évaluation contre beaucoup de monnaies extérieures. Ceux du sud, France comprise, en voie de désindustrialisation sévère et en proie à de forts troubles sociaux, reçoivent avec soulagement la morphine de taux d’emprunts très favorables sur les marchés, induits par l’activisme de la Banque Centrale.
        Même tordu, boiteux, et inadapté à ses fins, un système peut perdurer tant qu’il sert certains intérêts vitaux de ceux y ont part.
        Il semble donc* qu’on ait plus l’occasion de voir se complexifier encore l’usine à gaz Euro, que de la voir, grâce à la volonté de dirigeants lucides et responsables, évoluer vers un système monétaire apte à atteindre l’objectif d’une véritable convergence des différentes économies de la zone.

        (*) Sauf catastrophe provoquée par une ou plusieurs causes externes (marchés, faillites bancaires en série etc)

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        • Owen // 13.06.2020 à 16h33

          Je ne comprenais pas la sympathie pour Delors à l’époque, il était bureaucrate, technocrate.
          Mais le maître artisan était bien Mitterrand. Après son tête à queue économique de 1983, coincé par le déficit, il s’est entiché alors d’inventer le « socialisme » à la mode néolibérale. Et tout le monde l’acclamait.
          https://www.nouvelobs.com/economie/20110916.OBS0537/la-gauche-francaise-pionniere-de-la-deregulation-financiere.html

          Et c’est volontairement qu’il a fabriqué cet UE carcérale, rendant la France impuissante.
          Vantard: « “En fait je suis le dernier des grands présidents. (…) Après moi, il n’y en aura plus d’autres en France… À cause de l’Europe… À cause de la mondialisation.”..(…). Le président deviendra une sorte de super-Premier ministre, il sera fragile… ».
          https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Dernier_Mitterrand

          Ce type est une ordure.

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          • Urko // 14.06.2020 à 09h04

            «  »Mitterrand ? Une arsouille ». CH. De Gaulle.

              +2

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  • Anfer // 13.06.2020 à 10h43

    « Il faut vraiment mettre fin à la pratique consistant à traîner toutes sortes de marchandises sur la moitié de la surface de la terre, juste pour économiser quelques centimes sur le prix de revient »

    Du simple bon sens, on crame des millions de litres de diesel sur des porte container géants pour trimballer des trucs qu’on pourrait parfaitement faire chez nous, et de manière rentable.

    Mais évidemment, ça a l’air de marcher parsqu’on ne paye pas le prix réel avec les externalités.

      +10

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  • hyac // 13.06.2020 à 11h32

    Comme il a été dit, il y a quelques années déjà, par un conseiller de Madame Merkel:
    il ne faut pas sauver l’euro il faut sauver l’Europe.

      +0

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    • Renaud // 15.06.2020 à 17h53

      Mais quelle « Europe » exactement ?
      S’il s’agit de sauver l’ « Europe » actuelle, c’est nous qui sommes perdus ! « euro » ou pas.
      De toutes les manières, ce qui compte c’est que les monnaies, quelle qu’elles soient, (y compris cryptomonnaies si elles doivent arriver un jour en remplacement ou en complément) reflètent les réalités économiques et sociales des espaces où ces monnaies sont utilisées, ce que ne fait pas l’euro qui fait souffrir tout le monde, excepté l’Allemagne (et un ou deux autres pays).

        +0

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  • M_a_n_u // 13.06.2020 à 11h46

    L’euro n’est pas le problème. Il est évident qu’une monnaie commune est bien plus simple à gérer, et évite tout un pan de spéculation liée à la disparité des monnaies.

    Les problèmes sont politiques : libre-échange, argent-dette, pseudo-démocratie.

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    • Brigitte // 13.06.2020 à 12h04

      A mon avis, vous vous contredisez en disant que l’euro n’est pas le problème mais en identifiant les problèmes qui sont justement liés à l’euro. Le libre échange a besoin d’une monnaie unique. L’argent-dette aussi. Quant à la démocratie, ne vous en déplaise, elle dépend aussi de la souveraineté monétaire.

        +12

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    • Kasper // 13.06.2020 à 20h32

      Plus simple à gérer ? Avec tous les problèmes qui s’amoncellent ces dernières années a cause de cette usine a gaz, les soldes target, les transferts de fonds rendus nécessaires à cause des taux de change fixe… Non, ca n’est pas tellement évident.

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  • agrabois // 13.06.2020 à 11h54

    je vous soumet une hypothèse: et si un tel plan d’assouplissement de l’euro était en préparation en coulisse par l’eurogroupe, le plan franco-allemand et celui de la commission (les fameux 750 milliards) n’étaient qu’une diversion pour éviter les mouvements spéculatifs d’ici août prochain (terme des 3 mois donnés par la cour de Karlsruhe) ?
    qu’en pensez vous ?

      +1

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  • Vincent Lambert // 13.06.2020 à 13h00

    Lire « Les luttes de classes en France au XXIème Siècle ».
    Emmanuel Todd y explique très simplement pourquoi un état qui ne maîtrise pas sa monnaie n’est pas souverain.
    Et les conséquences politiques. En particulier les élections qui ne servent plus à rien et deviennent de simples spectacles pour amuser le peuple (et détourner son attention).

      +11

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  • Kiwixar // 13.06.2020 à 14h53

    L’Italie aussi va retourner au florin (et non à la lire), le premier « florin » était florentin.
    C’est intéressant de voir les Néerlandais s’exprimer. Bien avant le Brexit, Charles Gave avait parié (prédit?) que les Néerlandais seraient les 2emes à sortir de l’UE, après le RU. Les Français seront les derniers à sortir : est-ce que ça implique que ce sera à eux (nous) de payer TOUTES les retraites de TOUS les anciens eurocrates bruxellois? Ou alors on laisse cet honneur aux Belges vu que le cancer est localisé chez eux, avec les autres cancers (Otan)?

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  • Escroquerie // 13.06.2020 à 17h37

    L’Europe des 38500 fonctionnaires qui ne payent pas de TVA et autres taxes
    L’UE emploie quelque 60.000 personnes au sein de ses différentes institutions et organes, répartis à Bruxelles, au Luxembourg et à Strasbourg :
    Qu’ils ont 2 parlements qui coût un bras a chaque déménagements ( la note est salée )
    Qui ont un passeport spécial allez savoir pourquoi ?
    De combien est la caisse noir …….
    Je regarde depuis 50 ans cette bouse qui n’a fait que plier devant les USA , La Turquie , et tant d’autres pourquoi donc des représentants américains siège dans les commissions ?????
    Tellement transparent dans ces élucubrations qu’ils ne fournissent que bien peu de rapports sur leurs travaillent .
    Nous avons toujours pas de système sociale commun
    De code de la route commun
    Pas de Code du travail Commun
    Pas de lois communes sur quantité de domaines
    MAIS NOUS AVONS LE POGNON ……
    L’Europe est une grosse BOUSE

      +9

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  • jean-pierre.georges-pichot // 14.06.2020 à 09h28

    Tout cela est bien sympa et il y a peu à redire. C’est étonnant venant d’un hollandais, et cela rend la chose d’autant plus sympa. Mais, mais mais…. Est-ce que cette parole juste n’est pas possible en raison seulement du fait que le type part à la retraite ? Un peu comme MacNamara vieilli expliquant que tout ce napalm sur le Viet-Nam, c’était mal ? C’est le syndrome de la prostituée hors d’âge qui se convertit à la religion.

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  • Rouffaer B.A. // 14.06.2020 à 15h07

    Article très intéressant. Les Néerlandais sont, depuis au moins le 16e siècle, en pointe sur les questions économiques et monétaires. L’opinion de leurs dirigeants est donc souvent pertinente. Les voir commencer à douter à voix haute de la valeur de l’euro en tant qu’instrument économique est donc un signal important. B.A.Rouffaer

      +1

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  • Louise Michel // 14.06.2020 à 15h32

     » Est-ce que cette parole juste n’est pas possible en raison seulement du fait que le type part à la retraite ? Un peu comme MacNamara vieilli expliquant que tout ce napalm sur le Viet-Nam, c’était mal ? C’est le syndrome de la prostituée hors d’âge qui se convertit à la religion. »

    oui, ou bien, dans le domaine de la médecine, les anciens qui attendent d’être retraités pour dénoncer les tares du système (Philippe Even « Corruptions et crédulité en médecine », Joyeux, les Delépine,….

      +0

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  • Nanker // 15.06.2020 à 16h24

    « il est important que cela soit lui, un « artisan » de la chose qui n’en est plus « partisan » qui le fasse ».

    Admirons au passage l’immense honnêteté intellectuelle de LEURS élites. Un de leurs projets ne fonctionne pas : il l’avouent humblement et proposent autre chose.
    En France pays de l’énarchie que le monde entier nous envie (je blague) les élites ne reviennent jamais en arrière car cela signifierait qu’elles sont faillibles. Alors on s’entête dans l’erreur , jusqu’à ce que la faute grossisse, grossisse et devienne une erreur colossale (on y est).

    Personne en France issue de cette caste de « grands » commis de l’Etat ne PEUT envisager une sortie de l’Euro ordonnée : ça leur est intellectuellement impossible. Alors nous y resterons jusqu’à ce que la crise de la monnaie unique devienne un désastre épique. Ensuite nous mettrons 20 ans à nous remettre de ce cataclysme (2045?).
    Ensuite la caste de ces mêmes grands commis mandatera des historiens pour « expliquer » que l’Euro tait une excellente idée, et que tout cela aura été la faute des Français d’en-bas, trop dépensiers, trop peu disciplinés.

    On prend les paris?

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  • serge // 15.06.2020 à 17h19

    C’est quand même amusant, tous ces anciens responsables qui, une fois rangés des voitures, finissent par dire que tout ce à quoi ils ont oeuvré est quand même mauvais. Bon, maintenant, c’est pas trop cher pour lui de renier l’euro et ses déclinaisons au vu de sa nationalité, hollandaise. Vu comme l’Allemagne du Nord, les hollandais ont quand même largement profité de l’euro et de ses défaillances. Ils ont aussi une bonne politique fiscale pour les entreprises (on y trouve plein de françaises du CAC40). Se sont bien opposés à tout fédéralisme européen, à la suite systématique des allemands. Et sont bien efficaces dans toutes les réunions type eurogroupe, si ce n’est dans les règlements de la pêche ou sur l’agro-alimentaire. Bref, maintenant que la purge économique européenne s’est faite au détriment des pays du sud (dont la France), il va peut-être nous verser une larme émue du style « je suis désolé d’avoir profité de vous » en se barrant avec la caisse. Qu’il retourne à ses tulipes…

      +1

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