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29.avril.202029.4.2020 // Les Crises

David Cayla : « Sur l’Europe, la position de la France est très ambiguë »

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Source : La Marseillaise

Maître de conférences à l’université d’Angers et membre des économistes atterrés, David Cayla décrypte pourquoi les dirigeants de l’Union européenne réunis en sommet jeudi ne parviennent pas à se mettre d’accord sur la réponse à apporter à la crise.

Un nouveau sommet européen s’est déroulé jeudi 23 avril. L’annonce d’un plan de relance de 1 000 milliards d’euros est réalisée mais aucun accord n’est sorti sur son financement.

La Marseillaise : Pouvez-vous tout d’abord camper les oppositions de fond sur la solidarité européenne à apporter en cette période de crise ?

David Cayla : On se heurte en fait à un problème de fond qui est que l’UE n’a pas les moyens juridiques ou techniques d’emprunter sur les marchés financiers. Elle est complètement financée par des contributions des États membres, plus quelques ressources fiscales et un peu de TVA. Cela correspond à un budget global de l’ordre 1 % du PIB européen. Ce qui est totalement insuffisant pour venir en aide aux pays touchés. L’aide doit donc se faire à l’échelle des états : le nœud du problème.

Est-il juste de dire que les pays du Nord ne veulent pas aider ceux du Sud ?

D.C. : Cette distinction est à peu près juste. Les pays du Sud ont effectivement deux problèmes. Plus touchés par l’épidémie, ils ont davantage besoin de financements. Or, ces financements sont plus coûteux pour eux. Le Sud demande donc que les pays du Nord qui bénéficient de taux d’intérêt plus faibles voire négatifs, comme pour l’Allemagne et la France, puissent se montrer solidaires des emprunts du Sud de manière à faire baisser les taux. Mais se montrer solidaire, cela veut dire être garant, ce qui signifie rembourser à la place d’un pays si nécessaire. C’est un engagement très fort et les pays du Nord estiment qu’il est possible que des pays comme l’Italie ou l’Espagne soient contraints au défaut souverain dans quelques mois ou quelques années. L’endettement va en effet exploser, le PIB va se réduire et il n’est en effet pas certain que l’Italie puisse continuer à emprunter sur les marchés et qu’elle soit, à terme, dans une situation comme la Grèce et doive restructurer sa dette.

Mais c’est pourtant la solution portée par la France. Pourquoi ?

D.C. : La France veut une solution européenne pour montrer que l’UE sert à quelque chose, ce qui la conduit à vouloir tout et son contraire. Elle milite officiellement pour avoir un système de coronabonds par solidarité mais en réalité elle a déjà abandonné cet objectif dans l’accord qu’elle a fait avec l’Allemagne au dernier accord de l’Eurozone. Cela ressemble beaucoup à ce qui s’était passé avec la Grèce, quand François Hollande officiellement soutenait la Grèce, mais officieusement ne faisait absolument rien. La position de France est donc très ambiguë. D’autant qu’elle n’a rien à gagner à la création de coronabonds puisqu’elle emprunte aujourd’hui à taux zéro.

Quid du plan de relance ?

D.C. : L’Europe ne pouvant pas emprunter pour les raisons précédemment expliquées, le plan va probablement être coopératif : chaque État mettant sur la table ce qu’il engage pour son propre pays. Peut-être l’Allemagne mettra-t-elle davantage, comme on le lui demandait lors de la préparation du futur budget de l’UE avant le déclenchement de la crise. Mais cela restera très marginal.
Ce sont des chiffres qui sont surtout mis en avant pour rassurer l’opinion. Le chiffre de 1 000 milliards d’euros a été annoncé. Mais il faudra voir ce qu’il y a derrière, sur combien d’années, qui finance etc.
L’UE use beaucoup de l’effet levier : mettre en avant des milliards qui doivent stimuler l’investissement privé en garantissant les emprunts. Non seulement, on ne sort pas vraiment les milliards annoncés mais un plan d’investissement financé par le privé finance surtout des infrastructures rentables qui auraient probablement été réalisées sans. C’est ce que l’on a eu avec le plan Juncker qui n’a pas vraiment relancé l’investissement.

Les Pays-Bas voulaient imposer une tutelle à l’Italie en échange d’un prêt. Ce qui s’était fait avec la Grèce. Des similitudes ?

D.C. : Il y a cette tentation mais elle ne sera pas possible. L’Italie a refusé la tutelle, ce que n’avait pas pu faire la Grèce. De plus, comme la crise touche toute l’Europe, on ne pourra pas la résoudre via des mesures d’austérité comme celles imposées à Athènes. Cela ne ferait que provoquer l’effondrement des économies de toute l’Europe parce qu’il n’y aura pas de possibilité de contrecarrer une baisse des dépenses publiques par une hausse de la compétitivité ou de la demande extérieure vu que tous les voisins seront dans la même situation.

Quels enseignements tirer ?

D.C. : On a des économies riches qui s’enrichissent et des économies pauvres qui s’appauvrissent. Ces divergences liées au fonctionnement du marché unique et de la monnaie unique existent depuis les années 1990. Cela crée une situation inégalitaire entre les pays et fait que les intérêts des uns ne sont pas les mêmes que les autres.
Comment gère-t-on politiquement une restructuration de dettes entre des pays qui ont des intérêts opposés ? C’est très compliqué de trouver un consensus et comme l’UE fonctionne par consensus, on n’a pas de possibilité d’agir. Que se passe-t-il alors ? C’est l’autorité administrative indépendante qui s’en charge : la BCE. On est face à un paradoxe : les autorités politiques qui devraient décider ne peuvent pas le faire car elles ont des intérêts contradictoires et une autorité administrative qui n’est pas censée prendre des décisions devient celle qui le fait.

Source : La Marseillaise


Conseil européen: les dirigeants de la zone euro face à un dilemme existentiel

Source : Le Figaro, Jean-Michel Naulot

Les problèmes structurels de la zone euro ont largement aggravé les divergences entre États membres de l’UE, argumente l’ancien banquier Jean-Michel Naulot. Ces inégalités risquent de devenir insoutenables si les dirigeants européens ne parviennent pas à s’accorder sur une importante aide financière en réponse à la crise.

Ancien banquier et ancien membre du Collège de l’Autorité des marchés financiers, Jean-Michel Naulot est l’auteur d’Éviter l’effondrement(Seuil, 2017).

Comme en 2008-2010, le choc économique et financier mondial fragilise en effet la zone euro. La divergence actuelle des taux d’intérêt au sein de la zone monétaire est de mauvais augure.

L’euro n’a jamais cessé d’être en crise.

En réalité, depuis l’origine, l’euro n’a pas cessé d’être en crise. Mais cette crise prend des formes diverses selon les périodes. La crise est parfois souterraine, lorsque les taux d’intérêt sont sages et que les bulles financières se constituent. Ce fut le cas dans les années 2000 et dans la période récente. La crise éclate au contraire au grand jour, lorsque les taux d’intérêt s’envolent et que les Etats sont menacés d’une crise de solvabilité. Ce fut le cas en 2010-2012. Le remède à la crise a été trouvé dans les politiques d’austérité et dans l’action spectaculaire de la BCE. La BCE a d’abord distribué de l’argent aux banques pour leur permettre d’acheter de la dette publique et de faire baisser les taux d’intérêt. Elle est ensuite passée elle-même à l’action avec la politique de quantitative easing (achat de dettes souveraines).

Fin 2019, la BCE, les banques centrales nationales et les banques commerciales de la zone euro détenaient ainsi environ 40% de la dette de certains États, un montant considérable qui est trois fois plus important qu’aux États-Unis. C’est une situation qui est doublement paradoxale. D’abord, parce que le lien entre les banques et les États n’a jamais été aussi fort alors même que les dirigeants européens prétendaient couper ce lien avec l’Union bancaire. Ensuite, parce que la détention de dettes publiques par les banques, pour des montants aussi importants, interdit de fait une restructuration de dettes. Ce serait conduire les banques à la faillite.

La politique d’achat de dettes publiques par la BCE va se heurter très vite à un obstacle juridique.

La politique d’achat de dettes publiques par la BCE va elle-même se heurter très vite à un obstacle juridique. En décidant de supprimer la règle limitant à 33% la part qu’elle détient dans la dette d’un pays, la BCE va provoquer de nouvelles actions judiciaires. La Cour de Justice européenne avait en effet validé la présence de cette règle pour autoriser la politique de quantitative easing. La Cour de Karlsruhe doit en principe se prononcer à son tour le 5 mai prochain. Le recours au bazooka des achats de dettes souveraines, par la BCE et par les banques, risque de devenir plus délicat. Il a permis de gagner du temps. Mais les problèmes de fond demeurent. Aucune des conditions indispensables au bon fonctionnement d’une zone monétaire n’est actuellement en place.

La flexibilité des salaires, jugée indispensable par les fondateurs de l’euro, a pu exister dans un pays comme l’Allemagne très attaché à l’ordolibéralisme (réformes Hartz-Schröder en 2003-2004), mais en aucune façon dans les pays du Sud très attachés à leur modèle social. La mobilité de la main-d’œuvre, également jugée indispensable, est restée un mythe, ne serait-ce que pour des raisons culturelles et de langues. Et surtout, l’Union de transferts financiers n’existe pas, même à titre symbolique. Les Allemands considèrent que les États ne doivent compter que sur eux-mêmes. Un État qui a fauté doit payer le prix de ses erreurs.

La zone monétaire est vide de contenu, sans budget et sans vision commune.

Le seul budget témoignant d’une solidarité financière, en dehors des plans de sauvetage, est extérieur à la zone euro. C’est le budget de l’Union européenne qui est très modeste puisqu’il représente moins de 1% du PIB. Il donne pourtant lieu à d’interminables discussions. Peut-être est-ce ce budget qui sera utilisé pour élaborer le plan de relance européen, comme vient de le suggérer le Président du MES, Klaus Regling? Mais, cette décision ne modifierait en rien les problèmes de la zone euro. Au contraire, cela soulignerait un peu plus à quel point la zone monétaire est vide de contenu, sans budget et sans vision commune. Les économistes considèrent qu’un budget de la zone euro permettant de faire face aux chocs asymétriques, aux spécificités historiques et aux divergences des politiques économiques devrait représenter environ 20% du PIB et, au strict minimum, 5% (Michel Aglietta).

Même face à un choc aussi exceptionnel qu’une crise pandémique, la solidarité n’est que très timidement au rendez-vous. La dernière réunion de l’Eurogroupe a certes permis d’arrêter un programme de 500 milliards d’euros. Cependant, au-delà des traditionnels communiqués de victoire, on observe dans le détail que ce programme ne comporte pas de transfert de fonds des États mais seulement la délivrance de garanties (deux fois 25 milliards d’euros) et une autorisation de tirage sur des lignes de crédit déjà existantes (recours au fonds de secours européen). L’Espagne, l’Italie, le Portugal et la Grèce, vont pouvoir tirer environ 70 milliards d’euros…sous réserve naturellement que les conditions leur conviennent.

L’absence de solidarité financière crée des inégalités croissantes au sein de la zone monétaire.

Le résultat de cette absence de solidarité financière, ce sont des inégalités croissantes au sein de la zone monétaire, ce qui a pour effet d’attiser les divisions. Selon le FMI, l’euro est fortement sous-évalué pour l’Allemagne. Il agit donc comme un produit dopant. L’euro est en revanche surévalué pour des pays comme la France et l’Italie. Il agit comme des semelles de plomb. L’écart de parités serait considérable, dit le FMI, de l’ordre de 30 à 40%. Dans un rapport publié en 2017, l’institution faisait un bilan très sévère de l’euro: «Les pays appartenant à la zone euro ont connu une convergence régulière de leurs PIB réels par habitant dans les décades précédant l’introduction de l’euro mais elle s’est arrêtée net ensuite.»

Quelques chiffres parlent d’eux-mêmes sur l’ampleur des inégalités au sein de la zone monétaire. L’excédent de la balance courante allemande est à un niveau inédit depuis dix ans (entre 6 et 9% du PIB). La production industrielle a progressé de 31% en Allemagne depuis vingt ans alors qu’elle a baissé de 3% en France et de 15% en Italie. La dette publique représente 61% du PIB en Allemagne au lieu de 100% en France (au lieu de 60% du PIB pour les deux pays en 2000). L’Allemagne domine la zone monétaire et cette domination ne cesse de s’accroître.

L’Allemagne domine la zone monétaire et cette domination ne cesse de s’accroître.

Pour un pays comme l’Italie, confrontée à une dette qui va bondir de 137% à 170% du PIB, c’est-à-dire à un niveau proche de celui de la Grèce, les «chemins semblent fermés de toute part»: ni aide financière, ni possibilité de restructuration de dette, ni mise en place d’un plan de sauvetage accompagné d’une Troïka. L’humiliation serait inacceptable. Si l’Italie n’était pas dans l’euro, elle pourrait vivre avec un niveau de dette élevé car les parités monétaires s’ajusteraient. De plus, facteur très favorable, les Italiens détiennent une grande partie de leur dette. Mais, au sein d’une zone monétaire, cela est impossible car les taux d’intérêt s’envolent aussitôt. Seule la solidarité financière permet de stabiliser la situation.

Source : Le Figaro, Jean-Michel Naulot

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Olivuer // 29.04.2020 à 08h15

Ahhh l’effet de levier… Usage de garanties prise sur le budget (qui est, dit en passant, une manière déguisée d’émettre de la dette…. Puisque c’est la BEI qui s’en charge…). Avec cette crise, et puisque bcp d’entreprises privées, financées par effet de levier, vont souffrir; beaucoup de ces fameuses garanties vont s’exercer….. Il est donc urgent pour l’Europe de sauver ces entreprises, afin que les pertes ne soient pas visibles…. Ce ne sont pas des aides pour les pays, mais L’UE se sert des pays pour sauver ses fesses….. C’est ce qui se passe quand on use d’effet de levier, et qu’une crise type « cygne noir » passe par là…. De toute manière, l’argent vient des états et non de l’UE.
Il manquerait plus qu’ils décident d’augmenter le budget de l’UE a 2% du RNB…. En pleine crise, la France devra s’endetter (puisqu’elle est en déficit) de 20 milliards, pour recevoir des prêts…. Qu’elle garantie elle-même…. Voilà le mécanisme financier de l’UE….

49 réactions et commentaires

  • Olivuer // 29.04.2020 à 08h15

    Ahhh l’effet de levier… Usage de garanties prise sur le budget (qui est, dit en passant, une manière déguisée d’émettre de la dette…. Puisque c’est la BEI qui s’en charge…). Avec cette crise, et puisque bcp d’entreprises privées, financées par effet de levier, vont souffrir; beaucoup de ces fameuses garanties vont s’exercer….. Il est donc urgent pour l’Europe de sauver ces entreprises, afin que les pertes ne soient pas visibles…. Ce ne sont pas des aides pour les pays, mais L’UE se sert des pays pour sauver ses fesses….. C’est ce qui se passe quand on use d’effet de levier, et qu’une crise type « cygne noir » passe par là…. De toute manière, l’argent vient des états et non de l’UE.
    Il manquerait plus qu’ils décident d’augmenter le budget de l’UE a 2% du RNB…. En pleine crise, la France devra s’endetter (puisqu’elle est en déficit) de 20 milliards, pour recevoir des prêts…. Qu’elle garantie elle-même…. Voilà le mécanisme financier de l’UE….

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    • Olivuer // 29.04.2020 à 10h03

      Surtout que l´UE a favorisé des intérêts privés (en grande partie) avec les effets de levier du Plan Juncker. Et que ce sont les états qui vont devoir remédier à de possibles pertes décuplées (effets de levier….). Bref, avant le « cygne noir » covid-19, l´UE, via le Plan Juncker, était un succès (grands investissements …) pour les intérêts privés et après Covid, il va falloir recapitaliser (les Etats s´en chargeront, hein?) avant que les pertes en effets de levier n´apparaissent… Belle surfinanciarisation de l´activité privée, tout en donnant le risque aux états…..
      Comme dirait Aphatie « c´est la finance qui nous sauvera » , il n´a juste pas précisé à qui ce « nous » se réfère….

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      • step // 29.04.2020 à 14h26

        « Nous »= les éditorialistes qui gardons le troupeau bien groupé.

          +4

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  • Francois Marquet // 29.04.2020 à 08h22

    «On a des économies riches qui s’enrichissent et des économies pauvres qui s’appauvrissent.»
    «Les pays appartenant à la zone euro ont connu une convergence régulière de leurs PIB réels par habitant dans les décades précédant l’introduction de l’euro mais elle s’est arrêtée net ensuite.»
    L’Europe produit les mêmes effets que le capitalisme dérégulé. Quelles conclusions en tirer?

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    • Christian Gedeon // 29.04.2020 à 17h16

      Première conclusion ne pas la nommer Europe. L’UE n’est pas l’Europe, n’a jamais été l’Europe. Pour qu’une Europe telle existe celle des accords entre nations sans abandon ni délégation de souveraineté il faut que le corinaue disparaisse tous comme sa palanquée des métastases sans nombre,au premier rang desquelles la commission et le bce.

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  • Jean-Pierre Georges-Pichot // 29.04.2020 à 08h30

    Je ne comprends pas cette histoire d’ ‘euro surévalué’ qui est sous toutes les explications économiques de la crise européenne. Il me semble que seules les variations d’une monnaie peuvent représenter une difficulté pour un agent économique qui, mettons, vend un produit et verse des salaires, puisqu’elles rendent les prévisions de rentabilité aléatoires. Mais le niveau absolu ? C’est à dire le rapport relatif aux autres devises ? En quoi un certain rapport plutôt qu’un autre fait-il problème ? N’est-il pas tout simple d’ajuster prix et salaires nationaux à due proportion ? C’est d’ailleurs ce qui se passe. Exemple : l’euro est paraît-il trop haut pour la France, mais l’enseignant français est payé beaucoup moins que l’allemand. Le poids excessif des dépenses publiques ne provient donc pas de là. Même raisonnement pour n’importe quelle activité exportatrice.

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    • chokk // 29.04.2020 à 11h38

      Imaginez que vous êtes un citoyen suisse qui réfléchit à acheter une Renault produite en France ou une Toyota produit au Japon. (La nationalité des marques est trompeuses par rapport à leur lieu de production mais imaginons).
      Si le prix de vente est un facteur important pour vous (c’est le cas pour le segment de marché visé par la majorité des produits français, contrairement à l’Allemagne, c’est la compétitivité-prix), alors vous allez vous orientez vers la moins chère dans votre monnaie, le Franc suisse. Le taux de conversion €uro/Franc suisse et Yen/Franc Suisse va donc joueur un rôle important dans votre décision.
      C’est pourquoi la balance commerciale de la France ne cesse de chuter depuis l’instauration de l’euro. Donc le carnet de commande des industries exportatrices, donc leur activités, leur impôts, leur cotisations…

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      • Rémi // 29.04.2020 à 11h44

        Oui, enfin cela m’amuse.
        Avec l’euro a 1,36 Dollar on disait que la france serait compétitive à 1,4, aujourd’hui l’euro est á 1,1Dollar et nous ne sommes toujours pas compétitifs.
        N’y aurait-il pas une forêt derriére l’arbre de l’euro?
        Parce que si l’on sort de l’euro pour se prendre le facteur suivant on aura juste les deux problèmes ensemble.

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        • Dominique65 // 29.04.2020 à 12h28

          Quelle que soit la parité euro-dollar, 1 euro français vaut toujours 1 euro allemand. Et comme les débouchés de l’industrie française sont essentiellement européens, cette égalité est bien impactante que la parité avec le dollar.

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        • LowCost // 29.04.2020 à 12h34

          Parce qu’il ne s’agit que de la compétitivité envers l’extérieur de la zone euro.
          Hors, la France fait 59% de sont commerce extérieur avec les pays de la zone euro (source insee 2018).
          C’est cette partie qui a fait se dégrader la compétitivité française à cause de la parité fixe de la monnaie.

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    • Anfer // 29.04.2020 à 11h41

      Vous touchez du doigt une des autres absurdités de la théorie néoclassique, le salaire comme rémunération de la productivité marginale.

      Pour les libéraux, la rémunération du travail doit se faire (comme tout), en fonction de l’offre et de la demande, donc le salaire doit s’ajuster, à la hausse, comme à la baisse.

      Ça l’a été durant le 19ème siècle, l’ouvrier journalié payé à la tâche, le tâcheron. (Aujourd’hui on appel ça Uber)

      Or, ce système venu du travail agricole s’est avéré profondément inefficace avec la complexification du travail industriel, malfaçons à cause de formation pour une journée de travail, qui en plus peut se faire récupérer par la concurrence.
      Pour fidéliser leurs employés, les industries, automobiles notamment, on dues passer au salaire hebdomadaire, puis mensuel.

      En outre, la stabilité permise par une rémunération fixe envisageable à long terme permet aux gens de se projeter vers l’avenir, donc d’investir et de consommer.
      L’instabilité d’un salaire pouvant fluctuant à la baisse (baisse n’ayant rien à voir avec la performance de la personne) pousse a ne pas consommer, mais à thesaurisé pour faire face à ces incertitudes.

      La thesaurisation n’existe pas dans la théorie néoclassique, l’argent sert toujours à quelque chose, soit comme consommation soit comme épargne, le but étant d’acquérir des biens.

      La base étant fausse, le raisonnement est faux, et les conclusions fausses, logique…

      Le « remède » flexibilité, est pire que le mal…

        +7

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      • Rémi // 29.04.2020 à 11h47

        Le but n’est pas là, le problème est qu’avec la sécurisation les travailleurs se mettent à réclamer leurs droits.
        Plus personne ne veut -être domestique et c’est un crime contre la divine supériorité des oligarques.
        Il faut donc remettre ces paresseux de pauvre au travail.
        L’économie lá dedans…

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        • Anfer // 29.04.2020 à 13h52

          Oui, mais c’est « théorisé », quand des « economistes » à la télévision vous disent qu’il faut « flexibilisé le marché du travail » pour rester « competitif », ils se basent sur la théorie néoclassique.

          Sans déconstruction de ce raisonnement boiteux, les gens se laissent manipulés par le faux « bon sens », qui compare la micro et macro économie.

          Par exemple :
          « Il ne faut pas dépenser plus que ce qu’on gagne »

          Ça semble du bon sens, pour un ménage oui, pour un état par contre, ça n’a aucun sens.

          Un état n’est ni un ménage, ni une entreprise.
          Le concept de « dépenses » entendu comme pour un individu, n’a aucun sens dans le cas d’un état, un état ne consomme pas.

          Les « dépenses » de l’état, sont des rémunérations pour d’autres acteurs économiques, sur lesquelles l’état tire lui même des revenus par l’impôt et les taxes sur la consommation.

          Si vous baissez les dépenses de l’état, vous baissez les rémunérations d’autres acteurs économiques (fonctionnaires, retraités, entreprises répondant aux appels d’offre ou profitant des investissements publiques, etc…), donc la consommation ralenti, donc les revenus de l’état baissent.
          Un cercle vicieux est engagé.

          La macro-économie est souvent contre intuitive, attention au « bon sens ».

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        • Christian Gedeon // 30.04.2020 à 08h42

          Ah parce qu’être domestique comme vous dites serait indigne? Ça donne vraiment à réfléchir sur votre vision de la vie et de la dignité. Le travail « domestique » est un énorme gisement d’emplois. Il est vrai que chez nous tout ce qui ne porte pas col blanc col bleu ou rond de cuir est méprisable. Et qu’il est tellement plus « digne » d’importer les travailleurs du bâtiment de base et de favoriser le travail détaché, n’est ce pas? Pauvres de nous…

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          • Véro // 30.04.2020 à 09h31

            Le travail domestique n’est pas indigne en lui-même.
            C’est son prix qui l’est (et si on regarde la retraite correspondante, c’est bien pire). Et par conséquent, le travail lui-même le devient. Personne ne fait de plan de carrière pour être femme de ménage ou serveur dans un mac do. D’autant plus que ce sont des tâches de faible qualification souvent exercées à temps partiel ou à titre temporaire.
            Enorme gisement d’emplois, oui bien sûr, quand c’est mal payé il y a davantage d’emplois potentiels.

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  • pseudo // 29.04.2020 à 09h32

    > On a des économies riches qui s’enrichissent et des économies pauvres qui s’appauvrissent. Ces divergences liées au fonctionnement du marché unique et de la monnaie unique existent depuis les années 1990. Cela crée une situation inégalitaire entre les pays et fait que les intérêts des uns ne sont pas les mêmes que les autres.

    vous échouez à pointer du doigt le problème en vous cachant derrière la description factuel des conséquences du processus que vous ne nommez pas.

    Ce qu’il manque à cette daube c’est de la cohésion, de l’unité, la croyance d’un destin lié à tout jamais. C’est parce qu’en lieu de la construction d’un gros bouzin qui devait régner sur le monde, ils ont mis sur pied un gros bouzin qui fais régner le monde sur l’europe en organisant la désunion par l’ultra concurrence intra européenne dans un contexte de globalisation et de néo libéralisation radicalisée, que nous en sommes là.

    si ces gens là estimaient plus probable que l’ue survive à sa bêtise plutôt qu’elle ne disparaisse, ils ne laisseraient pas tomber les copains car ils savent très bien qu’en équipe c’est le maillon le plus faible qui définit vos capacités maximum.

    en d’autres mots, les pays du nord, fort de leurs confiance à affronter le futur joue la tenaille pour que soit ça casse, soit ça passe et emporter le pactol europeen.

      +9

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    • pseudo // 29.04.2020 à 09h48

      modulo que, si on prend l’exemple de la grèce, si ils rachètent les pays à vil prix à chaque fois qu’une crise survient, l’ue peut bien exploser l’allemagne possédera quand même la grèce, etc etc… Donc, nous avons probablement déjà perdu, le reste n’étant que menu détails scénaristique.

        +8

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      • Rémi // 29.04.2020 à 11h49

        Pas tout à fait.
        Le transfert se fait au profit de la calsse oligarchique.
        Rassurez-vous à la fin le travailleur allemand sera pauvre, moins que le grec, mais beaucoup plus que l’oligarque grec.
        Vous remarquerez qu’en grêce les armateurs sont toujours exemptés d’impôts.

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        • Gg // 01.05.2020 à 09h50

          Vrai que la classe possédante en Grèce n’a pas été touchée par la crise leurs avoirs et leurs liquidités étant placés hors du pays et leurs fraudes massives n’a jamais été écornées. C’est le petit entreprenariat captif qui a été saigné ainsi que toute la fonction publique .

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    • RGT // 29.04.2020 à 11h41

      Une union monétaire ne peut fonctionner que si une politique réelle de transferts est appliquée en contrepartie.

      L’union monétaire profite à celui qui a le plus de revenus, ce qui, en absence d’union monétaire, entraîne mécaniquement une valorisation de sa propre monnaie, et donc automatiquement une chute de sa compétitivité par rapport à ses voisins.

      Dans le cas de l’€uro, comme ce « machin » correspond à la « moyenne » des monnaies de la zone, les plus « riches » profitent pour exporter (tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la zone) d’une monnaie « dévaluée » qui leur permet de ne pas être pénalisés par leur avantage.

      Et d’un autre côté, les moins favorisés se retrouvent avec une monnaie sur-évaluée qui les pénalise et les appauvrit de plus en plus, ce qui favorise encore plus les profiteurs.

      Si des transferts étaient effectués pour simplement INDEMNISER les pays victimes de ce cercle vicieux il n’y aurait pas de problème.
      Il suffit simplement d’observer ce qui est fait (partiellement) dans un état.
      Par exemple, entre l’Île de France et le Larzac il n’y a pas de différence (trop énorme) car les transferts permettent d’équilibrer une situation qui deviendrait insoutenable.

      Mais ce qui fonctionne pour un pays est difficile à appliquer entre plusieurs nations d’un même espace monétaire.
      Les teutons qui profitent le plus de cette situation ne veulent absolument pas indemniser leurs « partenaires » et préfèrent profiter au maximum de la situation, puis rejetteront la responsabilité du désastre sur les « cigales ».

        +7

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      • calal // 29.04.2020 à 13h10

        « Par exemple, entre l’Île de France et le Larzac il n’y a pas de différence (trop énorme) car les transferts permettent d’équilibrer une situation qui deviendrait insoutenable. »

        il faut des transferst entre les secteurs economiques qui profitent de l’euro et les secteurs qui sont penalises par l’euro.

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  • xavier37 // 29.04.2020 à 11h41

    Tout ce cirque provient surtout du fait qu’il faille faire la danse du ventre devant les marchés. Ce sont les marchés (et agences de notation) qui disant qui est fiable qui ne l’est pas. La BCE fait les pieds au mur pour mettre un peu d’huile dans les rouages. Ce système est construit pour que les marchés se gavent tout en en étant la charpente.
    Il s’agit d’une spoliation institutionnalisé et fascisante (parce que la démocratie n’y a pas sa place) d’une ampleur historique.

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  • Michel Le Rouméliote // 29.04.2020 à 11h45

    Bon ! Si on résume : Populations abandonnées, faites confiance au soldat allemand ! https://histoire-image.org/fr/etudes/propagande-allemande
    Rien de nouveau sous le Soleil !
    C’est pour quand le frexit ?

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  • Volodia // 29.04.2020 à 12h03

    Si même Jean Michel Naulot reconnait que la seule perspective pour l’Italie est la sortie de l’euro, c’est que l’Italexit approche à grands pas.
    La crise du Covid-19 a déjà convaincu une majorité d’Italiens que l’Union Européenne au mieux n’existe pas, au pire que c’est un cauchemar.
    Bientôt même sa classe dirigeante euro-béate ne pourra plus sauver l’euro face à l’épouvantable tsunami économique qui s’annonce.

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    • moshedayan // 29.04.2020 à 13h38

      Volodia, je partage votre avis, pour moi l’Union Européenne est morte, c’est juste une question de date. En Slovaquie, beaucoup commencent à regretter la couronne, parce qu’elle nous permettrait une bouffée de compétitivité par une dévaluation raisonnable. Les difficultés s’accumulent.
      Quant à la France, moi je pense qu’avec votre gouvernement et votre Président du 6e rang vous-ils ont réussi à vous faire passer en 2 mois à celui du 8e rang -puissance mondiale… et encore la valeur de ce point est relative… Ce fait est tellement puissant que l’Allemagne se fout de votre position.
      Seule une sortie rapide de l’euro avec l’Italie peut vous sauver…

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      • Narm // 29.04.2020 à 20h52

        l’Italie a déjà sa monnaie depuis un an

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      • pascalcs // 30.04.2020 à 12h29

        Une sortie de l’Italie et de la Grèce de l’Euro et c’est tout le système bancaire allemand qui ne tient que par un fil qui s’écroule. L’Allemagne et son jeu mercantiliste à courte vue s’est désormais mise dans un corner dont elle ne peut plus sortir dans l’immédiat. Le créancier est ligoté par le risque des débiteurs vers lesquels l’Allemagne a volontairement ouvert en grand et pendant des années, les robinets du crédit pas cher afin que ces derniers soutiennent à fond sa stratégie mercantiliste en cul de sac.
        D’où l’énergie démesurée que met actuellement l’Allemagne pour assurer le contrôle de ces pays (par le truchement des Pays Bas pour ne pas attirer les regards sur elle).
        Par ailleurs, ce modèle mercantiliste va grandement souffrir, lui qui est construit sur l’accompagnement de la courbe exponentielle de la consommation mondiale et des échanges ricardiens à qui mieux mieux. L’Allemagne a énormément gagné par la construction européenne, elle sera la principale perdante de cette déconstruction si elle advient rapidement.
        Actuellement elle fait tout au quotidien pour que tout ce jeu de jenga tienne jusqu’au moment où elle n’aura plus le pistolet tenu par ses débiteurs sur la tempe. Raison pour laquelle, elle mise tout sur la Chine et la Russie dans une moindre mesure pour rebalancer ses risques. Vous comprenez que dans cette crise désormais mondiale, l’Allemagne muselle l’Europe quand il s’agit d’adresser la moindre critique aux chinois dans leur gestion de crise.

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  • Dominique65 // 29.04.2020 à 12h31

    « C’est très compliqué de trouver un consensus et comme l’UE fonctionne par consensus, on n’a pas de possibilité d’agir. »
    Sur ce point, David Cayla se trompe. L’UE ne fonctionne pas par consensus mais par unanimité. On le voit bien dans le cas présent : le consensus est là, sauf pour un seul pays (bas) qui bloque la machine.

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    • Jean Paul B. // 29.04.2020 à 16h40

      Très juste Dominique65, l’unanimité requise par les traités européens est LE verrou que l’on ne peut pas faire sauter SAUF si l’on choisit de quitter l’UE.
      Chacun doit en avoir conscience avant de se faire une opinion et prendre sa décision.
      Tout le reste n’est que propos d’estrade pour berner encore et encore les « eurobéats ».

        +2

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      • Anfer // 29.04.2020 à 18h12

        Et si…

        Un pays, au hasard la France, décide de ne plus appliquer les règles de l’EU, par exemple en substituant à la TVA une taxe écologique protectionniste ?
        Ou frappe d’imposition les sociétés dont les sièges sont installés au Luxembourg, en Hollande et Irlande, et saisie leurs bien si elles refusent de payer ?

        Que va Il se passer ?

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        • Narm // 29.04.2020 à 20h54

          direct cours européenne de justice…

          et con et damnation de la france

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          • Anfer // 30.04.2020 à 08h46

            Et si, la France dit que la cour nest pas compétente et refuse de prendre en compte la décision et qu’elle suspend ses contributions à l’EU en représailles ?

            Si à chaque fois, la France répond par une surenchère, qui va craquer en premier ?

            Je ne parie pas trop sur la bureaucratie bruxelloise.

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        • Dominique65 // 01.05.2020 à 18h14

          @Anfer
          J’ai du mal à comprendre pourquoi ce serait mieux de rester dans l’UE en refusant ses règles, et donc de se mettre en conflit avec l’UE et les pays qui la composent que simplement en sortir, à moins qu’on se régale des conflits.

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      • pascalcs // 30.04.2020 à 12h35

        Les Pays Bas ne sont que le proxy de l’Allemagne qui ne veut pas s’attirer les critiques.

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  • Amourdésamour // 29.04.2020 à 15h56

    « Les Pays-Bas voulaient imposer une tutelle à l’Italie en échange d’un prêt. Ce qui s’était fait avec la Grèce. Des similitudes ? Personnellement, j’en suis persuadée… Heureusement, les italiens ont l’instinct de survie. Instinct de survie, qui hélas fait défaut aux dirigeants français ! Contrairement à l’Italie, Etat Français, ne connaît absolument pas les créanciers de sa dette parce qu’il s’est privé – VOLONTAIREMENT – de les connaître en : <<excluant les Personnes Morales de droit Public du dispositif mis en place en 2014 pour permettre aux entreprises d'identifier leurs obligataires<< Wikipedia. Puisque déchargé de toute responsabilité, aucune poursuite contre l'obligataire qui faillit. Aucune sanction à craindre. Porte ouverte à toutes pressions. Les italiens tant décriés, détiennent une grande partie de leur dette. Ce qui veut dire qu'ils ne sont pas hors-sol. lucides. Pour l'aspect vertueux de la dette, je suggère de revenir à avant 2014 !

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  • serge // 29.04.2020 à 17h08

    Que je sache, l’Etat français a signé tous les projets de la commission européenne et de ses émanations (type eurogroupe) et, même s’ils ne servent pas beaucoup, ses eurodéputés ont également massivement acquiescé à tout un tas de règlements et textes européens. Et assez souvent même transposé les textes européens en y ajoutant quelques petits « détails » dont notre administration est friande. Donc c’est sciemment, et sans avoir le moins du monde envisagé soit de se défendre soit de s’adapter assez vite, que la France a été amenée où elle en est. On vient même, pendant ce bordel de virus, de valider la future acceptation de l’Albanie et de la Macédoine du Nord (du même niveau que la Bulgarie ou la Roumanie à l’époque) dans cette UE, voire encore le traité de libre échange avec le Mexique. Quand on est dirigé par des ânes…

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    • pascalcs // 30.04.2020 à 12h39

      Nous sommes surtout dirigés par des lâches plus que des ânes et un parlement de pacotille. Rien de bien nouveau,on a deja connu cela dans les années 30 en France. A croire que c’est génétique.

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      • roby // 01.05.2020 à 07h39

        Ni lâches ni ânes nos zelites défendent leurs privilèges et leur train de vie. Comparez donc celui de Macron avec celui de Merkel. Il en va de même pour les ministres, secrétaires etc. Tout leur problème consiste à nous faire croire qu’ ils sont indispensables.

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  • Gévaudan // 29.04.2020 à 17h09

    Les faits. Rien que les faits :

    «Les pays appartenant à la zone euro ont connu une convergence régulière de leurs PIB réels par habitant dans les décades précédant l’introduction de l’euro mais elle s’est arrêtée net ensuite.» Rapport du FMI. 2017.

    Seuls des transferts financiers massifs (comme il est de règle dans les structures fédérales) auraient pu favoriser la convergence, et donc l’homogénéisation des 27 .

    En clair : les allemands, les hollandais, les autrichiens, les luxembourgeois mettraient (et largement) au pot pour financer cette convergence. La valeur de plusieurs points de leurs PIB.
    Ah mais, on délire là ? Oui, on délire. C’est même ici que niche toute la supercherie de ce qui est pompeusement appelé « la construction européen ».
    La solidarité s’arrête bien aux frontières nationales. Parce que les peuples ne sont pas prêts à autre chose. Ils en ont d’ailleurs parfaitement le droit. Et là, pour le coup, on constate qu’elles existent bien, les frontières!

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    • Palmalock // 30.04.2020 à 09h21

      Bonjour à vous et au risque de choquer certains, ne faudrait-il pas plus d’EU et passer à une fédération de tous les états avec un système de péréquation financière comme cela se fait dans la Confédération Suisse ? Petite explication selon le lien suivant : https://bit.ly/2W7pv5A

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      • pascalcs // 30.04.2020 à 12h41

        L’Allemagne est une fédération mais aussi une nation. La Suisse est une confédération mais aussi (tant bien que mal) une nation. L’Europe ne sera jamais une nation.

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      • Gévaudan // 30.04.2020 à 15h31

        Palmalok : en théorie, votre proposition est rationnelle.
        Cependant il est ici question d’organismes vivants, les peuples, avec leurs structurations anthropologiques, leurs cultures, leurs affects, leur histoire.
        S’agissant de la  »construction européenne » on butte, et on continuera longtemps de butter, sur la question, toujours occultée, parce qu’en l’état des choses on connait d’avance la réponse :

        combien (et lesquels) parmi les peuples d’Europe les mieux pourvus sont-ils volontaires pour abonder financièrement (et pas qu’un peu!) ceux qui sont moins bien pourvus ?

        Posez la question aux luxembourgeois, aux autrichiens, aux néerlandais, aux allemands. Le jour où vous avez leur approbation particulière et collective, une fédération européenne sera concevable.

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  • olivier77 // 29.04.2020 à 19h25

    David Cayla : « On se heurte en fait à un problème de fond qui est que l’UE n’a pas les moyens juridiques ou techniques d’emprunter sur les marchés financiers. »
    Mais je dirais qu’en s’en tape un peu des marchés financiers. La légitimité d’un Etat ou d’une Union c’est de pouvoir battre monnaie et de tordre le bras aux récalcitrants. Qui tient le pistolet chargé (Armée) et qui tient la pelle ?

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    • barbe // 29.04.2020 à 20h43

      C’est pour cela qu’il faut reprendre en main sa monnaie : et passer d’une création de la monnaie par la dette : ce qui est une monnaie morte, à une monnaie vivante : où ce serait seulement le travail qui serait payé ; mais que vont devenir les spéculateurs? ou ceux qui estiment ne pas lever assez par le travail?

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    • BOURDEAUX // 30.04.2020 à 16h31

      « La légitimité d’un Etat ou d’une Union c’est de pouvoir battre monnaie et de tordre le bras aux récalcitrants.  » Voilà qui est intéressant ! Je vous sens déjà prêt pour les pelotons d’exécutions…En somme, le rôle de l’état, selon vous, est de pourvoir à ses dépenses en émettant de la fausse monnaie (dépenses chaque jour plus grandes d’ailleurs puisque rien dans ce contexte ne contraint les détenteurs du pouvoir politique à les brider). Par conséquent, il doit détruire la valeur du travail et anéantir toute velléité d’accumulation de capital. Vous ne pouvez pas être sauvé, là, à moins d’absorber au moins deux solides bouquins d’histoire avant le déconfinement…

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      • barbe // 01.05.2020 à 10h43

        « dépenses chaque jour plus grandes d’ailleurs puisque rien dans ce contexte ne contraint les détenteurs du pouvoir politique à les brider »
        N’est ce pas ce qui se passe, mais cette fois à un niveau que l’on ne peut plus contrôler, le niveau de l’émission de dettes par la bce qui filent directement on ne sait où de telle sorte qu’on n’a pas l’impression que cette masse monétaire soit détruite ; mais elle continue à peser sur les décisions des investisseurs. Mais vous avez le droit de continuer à croire à la libre-entreprise et à la liberté des agents rationnels.

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  • guzy // 30.04.2020 à 10h07

    J’espère profondément qu’avant de se retirer les US, associés aux Russes, comme en 14-18 et en 41-45 nous permettront de d’échapper une nouvelle fois de nous sauver de l’emprise allemande. Si les US s’effondrent avant, nous serons bien seuls.

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    • pascalcs // 30.04.2020 à 12h51

      Eh bien comme en 1914 ou 1939, il faut arrêter de mettre des lâches au pouvoir et commencer à s’investir dans le contrôle des parlementaires et la chose politique. De ce point de vue, les francais sont aussi lâches que leurs élus et dirigeants. Comme le dit si bien le dicton: on a les dirigeants et l’état de marche du pays que l’on mérite. Les allemands se surveillent mutuellement, la pression sociale du groupe est intense. En France c’est chacun pour soi et de l’autre je m’en f…Pas étonnant dans ces conditions de perdre bataille sur bataille.

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  • BOURDEAUX // 30.04.2020 à 16h16

    J’aimerais bien qu’un de ces brillants économistes m’explique par quelle mécanique il estime qu’une dette mutualisée, un « eurobond » génèrerait un taux vaguement intermédiaire entre celui de l’Allemagne et celui de la Grèce. Si mes trois voisins copains comme cochons viennent me taper 100 balles en me promettant qu’ils me les rendront tous ensemble dans un mois, que l’un deux est au RSA alors que les deux autres gagnent 3000 balles/mois, c’est drôle, j’aurais du mal à me persuader que leur démarche est transparente et honnête…L’émission d’un eurobond serait peut-être un bon moyen de jauger de la crédibilité de l’union européenne, en tant qu’elle prétend à l’homogénéité, et que c’est cette homogénéité qui sert d’alibi à son existence.

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