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12.avril.202012.4.2020 // Les Crises

« La commission européenne a demandé 63 fois aux états de réduire les dépenses de santé » dénonce l’eurodéputé Martin Schirdewan

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Source : L’Humanité, Samuel Ravier-Regnat

Entretien avec Martin Schirdewan, coprésident de la Gauche unitaire européenne, sur le rôle des politiques d’austérité dans la dégradation du secteur public de la santé en Europe.

Vous dénoncez la responsabilité des politiques de l’Union européenne (UE) en matière de santé. Pourquoi ?

Martin Schirdewan À 63 reprises entre 2011 et 2018, la Commission européenne a recommandé aux États membres de l’UE de privatiser certains pans du secteur de la santé ou de réduire les dépenses publiques en matière de santé. Ces recommandations ont visé quasiment tous les États, qui ont en général obtempéré. Il y a évidemment un impact sur l’état des systèmes de santé nationaux, notamment dans les pays affectés par la crise financière (des années 2010 – NDLR). C’est d’autant plus grave aujourd’hui, avec la crise du coronavirus. La capacité de réaction des pays est affaiblie.

Ces recommandations expliquent-elles pourquoi les hôpitaux européens ne sont pas en mesure de faire face à la crise ?

Martin Schirdewan Elles témoignent du régime de gouvernance économique et révèlent que le modèle économique néolibéral de l’UE n’est pas capable de maintenir les services publics et de protéger les besoins fondamentaux des citoyens. Le problème, ce n’est pas les recommandations en soi, mais le fait que le modèle économique de l’UE repose sur l’austérité et pas sur la solidarité. Aujourd’hui, le manque de personnel, d’unités de soins et d’équipements médicaux dans les hôpitaux est un résultat direct des politiques d’austérité qui ont détourné l’argent du secteur public vers le secteur privé.

La santé publique relève du domaine de compétence des États membres. L’UE est-elle seule responsable ?

Martin Schirdewan Non, bien sûr, ce sont les États membres qui ont mené et appliqué les politiques d’austérité. Il faut demander des comptes aussi aux gouvernements nationaux. Cependant, les politiques nationales sont contraintes par le cadre européen. C’est ce à quoi nous devons réfléchir maintenant : nous devons nous débarrasser définitivement du pacte de stabilité et de croissance (qui a été suspendu le 20 mars – NDLR), qui limite les dépenses des États de manière totalement arbitraire. Il faut une nouvelle gouvernance économique, qui permette aux États membres de s’attaquer à la crise du secteur de la santé immédiatement et de faire face au dramatique impact socio-économique de la crise du coronavirus.

Justement, que serait une politique européenne progressiste en matière de santé ?

Martin Schirdewan Il faut d’abord redéfinir la notion de service public au niveau européen : les services publics doivent à nouveau servir les peuples. Plutôt que de réduire les dépenses publiques, les États membres doivent investir bien davantage dans le secteur de la santé. Il faudrait qu’ils puissent à tout moment dépenser autant d’argent qu’ils le souhaitent dans les services publics. Ensuite, je pense que la santé doit être administrée par l’État, notamment pour que tout le monde puisse y avoir accès. Nous devons renationaliser ce qui a été privatisé, c’est indispensable. La raison d’être des hôpitaux est de protéger la santé des gens, pas de faire du profit. Sortons les services publics, et la santé en particulier, de la logique capitaliste ! Ce n’est pas au marché de définir les politiques de santé.

L’échelon européen n’est-il pas le plus adapté pour répondre à la crise ?

Martin Schirdewan Je pense que les deux niveaux de réponse sont importants. Il faut une réponse européenne basée sur la solidarité. Et en même temps, il faut une réflexion nationale sur les structures de santé.

entretien réalisé par Samuel Ravier-Regnat

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Commentaire recommandé

LibEgaFra // 12.04.2020 à 08h25

Rappelez-moi, svp, la commission européenne, elle est élue par qui? Elle défend quels intérêts? La santé des populations est-elle sa principale préoccupation?

Si même les Russes, les Cubains ou les Chinois font plus pour la santé des Européens…

47 réactions et commentaires

  • LibEgaFra // 12.04.2020 à 08h25

    Rappelez-moi, svp, la commission européenne, elle est élue par qui? Elle défend quels intérêts? La santé des populations est-elle sa principale préoccupation?

    Si même les Russes, les Cubains ou les Chinois font plus pour la santé des Européens…

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    • Azuki // 12.04.2020 à 12h50

      On ne peut pas décemment dire «même les cubains» pour un pays qui a un système de santé tellement costaud, malgré un cruel manque de moyens du au boycott éternel des USA, qu’il est le premier pays pouvoyeur de médecins sur toutes les catastrophes naturelles de la planète !

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  • Malbrough // 12.04.2020 à 08h35
    • Valmy901 // 12.04.2020 à 09h02

      Lire ou écouter Gaël Giraud et Emmanuel Todd.
      Et se remettre à penser.

      Tout est dit.

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      • Tepavac // 12.04.2020 à 12h53

        Nous avons perdu l’esprit D’indépendance , partout ailleurs les gens se battent sans tenir compte des palabres politiques.
        L’entraide n’est Pas un vain mot, mais une seconde nature.
        Ici on traine entre l’apathie et la révolte, aucune dimension collective, simplement des individualités qui rivalisent dans des jeux de mots aussi inutiles que stériles.

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  • Войвода // 12.04.2020 à 08h36

    63 fois, je veux bien, mais ça serait bien de nous fournir les preuves d’une telle affirmation. S’agit-il des GOPés formulées en novlangue européiste ?

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    • Patrick // 12.04.2020 à 13h38

      Et surtout, il faudrait que l’article fournissent les chiffres, mais là on pourrait constater qu’il n’en ai rien .

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      • Tepavac // 12.04.2020 à 13h55

        C’est plus subtile que cela. Jamais un technocrate du machin signera un document explicite pouvant devant un tribunal engager sa responsabilité. Il n’y a que des directives a la phrasologie alambiquée et c’est aux gouverneurs des provinces d’appliquer les directives sous peine de sanctions.
        C’est pourquoi les clones de notre president parlent tous avec applomb en disant des choses qui ne veulent rien dire.

        Malheureusement ceci est possible a cause du mecanisme de mimétisme qui agit inconsciemment dans nos émotions et ce faisant, sur notre état d’esprit.
        C’est de la manipulation.
        L’espece humaine, pour esperer évoluer devrait être aveugle pour ne plus etre abusé par des attitudes trompeuses.

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    • Véro // 12.04.2020 à 15h00

      Il s’agit sans doute des recommandations de la commission européenne qui sont faites chaque année au printemps et pour chaque Etat membre, et comme il y a 27 membres, il est facile de comprendre qu’on peut arriver à 63 fois.

      Pour un exemple, lire les recommandations de la commission pour la France de l’année 2014, paragraphe 11. La réduction des dépenses de santé est un objectif clairement et directement énoncé (chercher « semestre européen » sur un moteur de recherche pour trouver toutes les recommandations et suivre tout le processus de gouvernance des Etats par la commission).

      Plus largement sur les questions qui relèvent du social, il y a un livre très bien fait de Denord et Schwartz « l’europe sociale n’aura pas lieu ». Je ne sais plus si les questions de santé y sont abordées, mais le livre permet de bien comprendre quels mécanismes et institutions sont à l’oeuvre.

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      • Véro // 13.04.2020 à 10h06

        Dans ces recommandations de la commission pour la France de 2014, la première recommandation concerne justement et notamment les dépenses de santé. On peut y lire par exemple  » prendre des mesures pour, au-delà de la nécessité de réaliser des économies à court terme, contrer l’augmentation prévue des dépenses publiques dans le secteur des soins de santé à moyen
        et long termes ».
        Le lien pour les recommandations 2014 (très complètes, sur la santé, les retraites, les professions reglementées, les allocations etc.)
        http://register.consilium.europa.eu/doc/srv?f=ST+10788+2014+INIT&l=fr

        Et je mets le lien sur le semestre européen
        https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/european-semester/

        Et il faut préciser que la politique suivie année après année est toujours la même. En gros, contraction des dépenses publiques et réformes structurelles.
        Il est d’ailleurs étonnant (anormal ?), que lors des campagnes électorales, les candidats ne mettent jamais en relation leur programme et les engagements pris par l’Etat auprès de l’UE.

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        • Véro // 13.04.2020 à 12h21

          Dans les recommandations du Conseil 2019 pour la France, on ne trouve pas de recommandation spécifique pour la santé (je ne peux accéder au lien sur les recommandations de la commission, mais les recommandations du Conseil sont les mêmes que celles de la commission).

          Néanmoins, le paragraphe 11 (ce sont les paragraphes qui constituent une sorte d’exposé des motifs avant les recommandations proprement dites), traite des dépenses de santé. Il ne dit pas clairement qu’il faut les réduire, mais il commence très fort : « Les dépenses de santé n’ont cessé d’augmenter au fil des ans. Les dépenses totales ont été
          estimées à 11,5 % du PIB en 2017, soit le niveau le plus élevé parmi les États membres
          ayant adhéré à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). »

          http://data.consilium.europa.eu/doc/document/ST-10163-2019-INIT/fr/pdf

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  • obermeyer // 12.04.2020 à 08h40

    La commission européenne est composée de commissaires trop payés et malfaisants , dont l’influence sur la politique des états est absolument mortelle . C’est ainsi que tout service public devient une charge qu’il faut réduire ( à néant ? ) , au point par exemple que les huissiers des tribunaux sont obligés d’acheter des ramettes de papier sur leur propre salaire , et bien sûr pas assez de masques pour les soignants .
    Vivement la fin de ce carcan européen ultralibéral .

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    • Marire // 12.04.2020 à 10h09

      Les commissaires européens ne sont pas des gens élus. Et ce sont eux qui imposent leurs directives , qui taclent les états. Avec l’UE, nous ne sommes plus en démocratie. Il faut en sortir et vite. Condition nécessaire mais pas suffisante pour retrouver une démocratie: le FREXIT

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  • Guadet // 12.04.2020 à 09h15

    « L’échelon européen n’est-il pas le plus adapté pour répondre à la crise ? » – Ben tiens ! Même L’Huma veut profiter de la crise pour nous asservir encore pus à l’Europe.

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  • Brigitte // 12.04.2020 à 09h40

    Ce genre d’article est détestablement pernicieux car pratique aussi la pensée magique non pas du « en même temps » mais du « dans un second temps » qui nous laisse croire que l’UE peut être réformée et devenir démocratique, sociale, au service des peuples. Marre de ce mantra de gauche molle européiste qui nous empêche depuis 40 ans de nous en sortir! Et attention à son aile écolo, encore plus pernicieuse, qui nous promet la même chose mais en vert. Méfions-nous en comme de la peste. Leur vision de l’écologie, on pourrait en parler, mais ce n’est pas le sujet ici…

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    • Didier // 12.04.2020 à 10h08

      Normal, même s’il fait partie de la Gauche unitaire européenne, il est aussi, et avant tout, euro-député avec tous les énormes avantages qui vont avec.
      Et ceci est valable pour tous les partisans d’une « autre europe »

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    • Arc Angelsk // 13.04.2020 à 10h05

      Brigitte: pour faire synthétique => écologie+UE= Greenwashing.

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  • RGT // 12.04.2020 à 10h46

    « les services publics doivent à nouveau servir les peuples »

    Ça va pas ??? Il est fou ce type !!! Un anarcho-marxiste !!!

    Tout ce qui peut VOLER des ressources à la finance spéculative doit être combattu et éradiqué !!!

    De toutes façons, les peuples ont été créés par Dieu pour servir sans conteste les Saintes Élites de la Nouvelle Religion Mondiale.

    Depuis quand le BÉTAIL peut-il se soustraire au DROIT DIVIN et se rebeller contre son maître ?

    Surtout quand ce Maître, dans sa bonté infinie, lui permet d’exister pour le servir sans limites.

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  • Myrkur34 // 12.04.2020 à 10h51

    « L’hôpital − c’est acté − bénéficiera d’un plan d’investissement massif. Mais ce n’est pas qu’affaire d’argent. Nous devons poursuivre la réforme déjà engagée de notre système de santé », ajoute-t-il, souhaitant aussi ne pas abandonner la « loi sur la dépendance », qui « illustrerait parfaitement les nouvelles solidarités ».
    Dixit Legendre dans le Monde.
    Traduction  » Nous allons juste verser la totalité du budget prévisionnel prévu pour 2020 et continuer la transformation de l’hôpital public en machine à cash avec le paravent émotionnel de la loi sur la dépendance ».

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  • TB // 12.04.2020 à 11h04

    Il dénonce, comme tant d’autres…..mais reste un « idolâtre » de l’UE je suppose.

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  • Balthazar // 12.04.2020 à 11h33

    L’Allemagne est dans l’UE, elle gère bien mieux la crise que d’autres.
    Ce n’est donc pas un critère fondamental.
    En France, les têtes pensantes nous vendent depuis 15 ans 1 hôpital moderne, avec les meilleurs du monde. Ils y ont mis du pognon.
    Objectif: le système US, avec chambre individuelle, tarification à l’acte, coupe file pour les nantis (les sans dents eux prennent un ticket et patientent de longs mois he oui, c’est comme ça le professeur partage son temps entre public et privé au sein du même hôpital).
    Les infirmières n’ayant pas la « plus value  » ajoutée dudit professeur sont payées un bas salaire, celles qui le peuvent passent en libéral etc…
    En cas d’épidémie, leur système de santé ne vaut rien pour la population.
    Eux peuvent se permettre de se faire dépister, de limiter les contacts etc…
    Les gens votent pour ça, tant pis pour leur gueule.

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  • Urko // 12.04.2020 à 11h46

    Cela fait trente ans que la gauche, qui a activement participé à l’édification de l’organisation de Bruxelles, nous explique que « l’Europe sociale » se trouve au tournant. Aubry, DSK, Mitterrand nous le serinaient en France tandis que Séguin alertait sur l’inévitable « Munich social » auquel aboutirait le traité de Maastricht défendu bec et ongles par ladite gauche. Et au pouvoir, ces dirigeants de gauche appliquaient les gopes sans hésiter. A l’instar de la droite du reste, avec plus de zèle cependant. Il s’agit d’une plaisanterie de mauvais goût qu’un député de gauche ose réitérer sans vergogne ce discours autrefois incantatoire, aujourd’hui mensonger. L’organisation de Bruxelles n’a jamais été conçue dans cet objectif, jamais. Et ceux qui continuent de répandre cette fable paraissent bien coupables. Ce qui passait pour de la naïveté au début des années 1990 et prêtait alors à sourire donne aujourd’hui la rage. Vouloir des services publics restaurés et soutenir l’organisation de Bruxelles « en même temps » relève de la duplicité ou de l’insouciance la plus idiote : celle qui fait prendre les risques de ses lubies à autrui. Relire Seguin, relire Chevènement. Et ignorer ces petits malins qui nous parlent de social doucereusement pendant qu’ils soutiennent des institutions vouées à le saccager.

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  • Arnaldur // 12.04.2020 à 11h53

    « Martin Schirdewan Elles témoignent du régime de gouvernance économique et révèlent que le modèle économique néolibéral de l’UE n’est pas capable de maintenir les services publics et de protéger les besoins fondamentaux des citoyens » FAUX ! L’UE est capable de maintenir les services publics MAIS ELLE NE LE VEUT PAS ce qui n’est pas pareil !

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    • VVR // 12.04.2020 à 13h26

      Il parle du « modèle néolibéral de l’UE », pas de l’UE en tant que territoire/économie. Traduire par: un modèle qui prend comme base que tout de qui va mal est forcément la résultante de trop d’état, et que même ce qui marche bien géré par l’état ne peut que mieux marcher géré par le privé.

      Est utilisé comme mesure de performance le poids de l’état et les profits du privé. Si cela devait se traduire pas la mort de 90% de la population, les indicateurs seraient bon: plus d’état, et pour les profits, d’un point de vu comptable vous avez juste besoin d’un ordinateur pour que ça monte à l’infini.

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    • Véro // 12.04.2020 à 16h37

      Pourtant les services publics ne sont pas en adéquation avec les principes sur lesquels repose l’UE. En particulier avec le principe de libre concurrence.
      L’UE ne peut toutefois les ignorer compte tenu de leur caractère indispensable. Mais elle ne peut le faire qu’en les limitant strictement. Ce n’est pas un cadre qui peut favoriser le développement des services publics.

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  • Azuki // 12.04.2020 à 12h34

    Il ne faut pas se faire d’illusions, quand ces gros requins prédateurs pilotés par les lobbyings demandent de réduire les dépenses de santé, il s’agit de réduire les services dans l’intérêt desdits lobbyings et non d’améliorer la gestion pour arriver à un résultat constant dans l’intérêt des gens et de la santé publique.

    Une dépense contre un service, ce n’est pas un «coût» ça reste une dépense nécéssaire a l’obtention du service.

    Dans leur novlang un «coût» est ce que le commun des mortels appelle un gaspillage ce qui n’est aucunement le cas concernant les dépenses de santé publique, et contrairement à la rémunération totalement disproportionnée de ceux qui essayent de nous imposer leur novlang !

    Faut-t-il rappeler la conférence d’Asselineau qui nous rapppelle les droits exorbitants en matière de retraite et de sécurité sociale auquels ont droit les membres de la commission européenne, sans même cotiser, parasitant un peu plus à leur niveau le système solidaire que sont et doivent être les sécurités sociales !

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  • Tepavac // 12.04.2020 à 12h45

    Quelle tristesse, que de voir nos meilleurs esprits être abusé par l’apparence de la puissance économique d’un modèle, qui en réalité tire profit de la seule extorsion des biens d’autrui, qui impose des règles que lui même ne respecte pas, qui de tout temps à espionné, trompé, ingéré et dont le mode opératoire naturel est la contrainte par toutes sortes de stratagèmes.

    L’épidémie ne fait que révéler un système d’orga sociale qui basé sur le seul principe de la sélection naturelle. Celui du règne animal.

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  • cagnote // 12.04.2020 à 13h16

    Rappelez vous le traité de Lisbonne, une trahison du vote démocratique du referendum!
    Il y a dedans les règles de bases de l’ultra libéralisme qui donne la priorité du marché sur les services publics. Tout doit être progressivement marchandisable, à commencer par la santé.

      +16

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  • Patrick // 12.04.2020 à 13h46

    Bon … les chiffres sont disponibles sur le site du service public ..
    Dépenses totales en euros constants :
    2001 121 milliards
    2011 178 milliards
    2018 203 milliards

    Hôpitaux publics
    2001 43,6 milliards
    2011 63 milliards
    2018 73 milliards

    Tempête d’austérité et d’économies turbo-ultra-libérales

      +5

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    • Alfred // 12.04.2020 à 15h13

      Les chiffres seuls ne veulent rien dire. C’est comme ceux de l’ éducation nationale ou de la formation professionnelle : le diable se cache dans les détails et « un pignon de dingue » se prêt aux mains de petits malins, bien loin de l’intitulé de la dépense. Vous pouvez très bien avoir des moyens baissent sur le terrain et des budgets qui explosent. La différence s’explique par ce.sue certains appellent le « capitalisme de connivence ». C’est l’entrepreneuriat « comprador »de certains pays sous developpes. Marches captifs et renvoi d’assenceur (pour rester concensuel).

        +8

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      • Patrick // 12.04.2020 à 15h29

        Tout à fait :
        – des services administratifs qui deviennent de plus en plus nombreux et coûteux
        – des procédures, normes et réglementations qui explosent
        – des copains bien placés, avec postes interchangeables, aux commandes de certaines entreprises …
        Nous avons bien affaire à un capitalisme de connivence …voire même à une forme de corporatisme vu la consanguinité qui y règne.

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        • Anfer // 12.04.2020 à 21h42

          Il n’y a pas de capitalisme « de connivence » ou vertueux, le capitalisme c’est gagner de l’argent et c’est tout.

          Et le moyen le plus sur pour gagner de l’argent, c’est la rente, le capitalisme c’est le pouvoir des rentiers, placer le capital et le faire fructifier.

          Si vous laissez faire, vous aboutissez obligatoirement à un monopole, ou un cartel, s’entendre sur les prix est beaucoup plus sur et plus simple que la concurrence.

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          • Patrick // 13.04.2020 à 09h35

            C’est ce qui donne une très nette supériorité au capitalisme sur le plan économique.
            Les monopoles ne durent jamais, ceux d’il y a 50 ans ont disparus, et il y a toujours moyen de faire des lois anti-monopoles pour limiter le phénomène.

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            • lon // 13.04.2020 à 10h02

              Oui , si il y a volonté politique réelle , mais ce n’est pas en grignotant le pouvoir des états qu’on y arrivera .

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    • Genuflex // 13.04.2020 à 02h50

      La bonne question, c’est qu’est-ce qu’il y a dans ce bilan ?

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  • Julien // 12.04.2020 à 14h57

    et les centaines de milliards que l’Europe met sur la table pour sauver les banques on en parle ? Tout ce fric qui n’existe pas qui sera ponctionné sur les impôts et taxes du contribuable.
    C’est comme les 300 milliards de Macron, je vous sauvez les gars, mais avec votre pognon. dites moi merci surtout.
    On attend un beau billet la dessus.

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    • Bégonia // 12.04.2020 à 20h23

      Allez le chercher sur UPR.fr, sujet traité, tout y est ..

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  • Begonia // 12.04.2020 à 19h44

    L’Union européenne est directement responsable de la politique d’ austérité qu’ elle impose aux États membres en fixant chaque année les « grandes orientations des politiques économiques », lire : « Les GOPE (Grandes Orientations de Politique Économique) ou la feuille de route économique de Matignon « , que met ensuite en œuvre le gouvernement français. Contrairement à ce qu’ avancent qqes politiques de la prétendue opposition, une autre Europe, protégeant les services publics, n’est pas possible, art. 48 du TUE .. Ainsi à 63 reprises entre 2011 et 2018, la Commission européenne a recommandé aux États membres de l’UE de privatiser. Une forme d’ euro-fanatisme, c’est de fantasmer qu’ « une autre Union européenne » protégerait les services publics : -re-pensez donc à l’unanimité exigée pour modifier le moindre traité ..

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  • Phil1403 // 13.04.2020 à 04h39

    L’argument qui consiste à pointer la responsabilité de l’UE est pertinent.
    Pour le reste
    Député communiste et il croit encore à la reforme de l’UE ?
    Très drôle.

    Ps l’UE est passé directement à la gestion de l’après covid-19 comme si de rien n’était. Et cela n’étonne ni ne choque personne ?

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    • Patrick // 13.04.2020 à 09h37

      L’UE est incapable de gérer cette crise, alors elle l’élude.
      La première chose à faire après serait certainement de mettre fin à cette mascarade.

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  • lon // 13.04.2020 à 09h59

    Comme le voulaient les  » pères fondateurs » , l’échelon supranational européen est dominé par  » le marché » et c’est en toute bonne logique « le marché » qui impose les politiques d’austérité aux états , simplement parce que  » le marché » ne peut admettre la concurrence d’une entité politique qui pourrait prendre des décisions contraires à ses intérêts . Thème bien connu avec conséquence ultime la science-fictionnesque  » World Company » multinationale en chef . Attali pourra être content, ce que les états-nations n’ont pas réussi à faire, le gouvernement mondial, le  » marché » le réussira …Le seul moyen ,  » à l’échelon européen » , de rectifier le tir serait , eh oui, une Europe fédérale avec exécutif élu . Comme ce n’est pas demain la veille, l’UE continuera d’être ce qu’elle est, une confédération molle impuissante et soumise aux lois du  » marché « 

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    • Véro // 13.04.2020 à 11h41

      Si les traités ne sont pas complètement remplacés (donc fin de l’UE), je ne vois pas ce que peut changer une Europe fédérale. Le marché, c’est la raison d’être de l’UE, avec ses sacro-saintes 4 libertés et son principe de libre concurrence.

      Ce n’est pas parce qu’elle n’est pas fédérale que l’UE est impuissante. Elle est impuissante parce que l’UE n’a pas été conçue pour répondre à des crises. Son objectif c’est le marché.

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  • Alain Coligny // 13.04.2020 à 10h02

    La solidarité européenne, c’est un gag! La preuve a été faite par neuf! D’ailleurs la santé n’est pas du domaine de compétence de l’Union européenne . Le chef du groupe GUE ne dit pas que la cause première c’est Maastricht et l’euro. On comprend pourquoi : il est allemand et c’est son pays qui en a profité le plus!!!

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    • Defrance // 13.04.2020 à 14h06

      Exact, j’ai travaillé en Allemagne et vite compris leur mentalité !
      une expression courante est : » Das ist nicht mein bier » ( j’en ai rien à foutre » !

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  • Defrance // 13.04.2020 à 14h03

    L’UE ne peut pas s’occuper de la Finance et de notre santé, c’est totalement illusoire et incompatible !

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  • degorde // 13.04.2020 à 19h19

    Article intéressant par ses réflexions, cependant n’oublions pas que l’auteur de ces propos est membre d’une formation qui refuse mordicus de nous sortir de l’UE [modéré]. Dès lors son discours porte mal car son refus de s’extraire de ce piège à rats le condamne à la soumission. Il a raison de dire que les gouvernements ont obtempéré aux injonctions de l’UE mais il omet de dire qu’un gouvernement dominé par des membres de GUE céderait aussi. Voir le cas de la Grèce notamment, mais il y en a d’autres.

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  • Maïkeulkeul // 16.04.2020 à 18h59

    Déjà, faudrait peut-être arrêter de considérer que la santé, c’est de la dépense… Mais au contraire revendiquer la production de soins! Les mots ont un sens!

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