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15.juin.202015.6.2020 // Les Crises

Bolivie : La Fake News d’une fraude électorale, source d’un Coup d’État militaire

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Source : New York Times – 07/06/2020
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

[Source]

Un examen attentif des données électorales boliviennes suggère que la première analyse de l’OEA (l’Organisation des États américains) qui a soulevé des questions de fraude électorale – et a contribué à l’éviction d’un président – était erronée.

Cette élection était la plus serrée depuis des décennies : Evo Morales, le premier président indigène de Bolivie, se présentait pour un quatrième mandat, face à une opposition qui le considérait comme autoritaire et peu disposé à abandonner le pouvoir.

Lorsque le décompte préliminaire des voix a commencé, le 20 octobre 2019, les tensions étaient vives. Et lorsque le décompte s’est arrêté – soudainement et sans explication – avant de reprendre le lendemain, Evo Morales disposait tout juste du nombre suffisant de voix pour remporter la victoire.

Au milieu des soupçons de fraude, des protestations ont éclaté dans tout le pays, et la communauté internationale s’est tournée vers l’Organisation des États américains – invitée à observer les élections – pour obtenir son appréciation.

Pour l’organisation, « un changement inexplicable » avait « modifié radicalement le sort de l’élection« . Cela avait alors renforcé les doutes sur l’équité du vote, avant d’alimenter une série d’événements qui ont changé l’histoire de la nation sud-américaine. L’opposition s’est emparée de la déclaration de l’OEA pour intensifier les protestations, recueillir le soutien international et pousser Evo Morales à quitter le pouvoir grâce au soutien de l’armée.

Aujourd’hui, une étude menée par des chercheurs indépendants, utilisant des données obtenues par le New York Times auprès des autorités électorales boliviennes, a révélé que l’analyse statistique de l’Organisation des États américains était elle-même défectueuse.

Selon les chercheurs, la conclusion selon laquelle les suffrages obtenus par Evo Morales ont fait un bond inexplicable reposait sur des données incorrectes et des techniques statistiques inappropriées.

« Nous avons examiné attentivement les preuves statistiques de l’OEA et avons trouvé des problèmes avec leurs méthodes« , a déclaré Francisco Rodríguez, économiste et professeur d’études latino-américaines à l’Université de Tulane. « Une fois ces problèmes corrigés, les résultats de l’OEA disparaissent, ne laissant aucune preuve statistique de fraude« .

M. Rodríguez a mené cette étude avec Dorothy Kronick, experte en politique latino-américaine à l’Université de Pennsylvanie, et Nicolás Idrobo, doctorant dans la même université et co-auteur d’un manuel sur les méthodes statistiques avancées. Leur étude est un document de travail qui n’a pas encore fait l’objet d’un examen par les pairs.

Les auteurs affirment que leur analyse ne porte que sur l’analyse statistique des résultats du vote par l’OEA et ne prouve pas que l’élection a été libre et équitable. En fait, il y a eu beaucoup de problèmes documentés concernant le vote.

Dans une tentative de réprimer les protestations déclenchées lorsqu’il a revendiqué la victoire, Evp Morales a demandé à l’OEA de mener un audit électoral « contraignant ».

Le rapport de 100 pages qui en a résulté, publié en décembre, contenait des preuves d’erreurs, d’irrégularités et d’une « série d’opérations malveillantes » visant à altérer les résultats. Il s’agissait notamment de serveurs de données cachés, de reçus de vote manipulés et de signatures falsifiées, qui, selon l’organisation, l’empêchaient de valider les résultats de l’élection.

L’OEA a trouvé des preuves de falsification d’au moins 38 000 votes. Evo Morales a revendiqué la victoire absolue avec une marge de 35 000 voix.

« Il y a eu fraude – mais nous ne savons tout simplement pas où et combien« , a déclaré Calla Hummel, une experte bolivienne de l’Université de Miami qui a assisté à l’élection et analysé les résultats de l’OEA.

« Le problème avec le rapport de l’OEA c’est qu’ils l’ont fait très rapidement« , a déclaré le Dr Hummel. Cela a façonné le récit de l’élection avant que les données ne puissent être correctement analysées, a-t-elle dit. Cette affirmation initiale de l’OEA est précisément ce que les universitaires contestent dans leur étude.

La chute d’Evo Morales a ouvert la voie à un gouvernement intérimaire de droite, dirigé par Jeanine Añez, qui n’a toujours pas rempli son mandat concernant la supervisation de nouvelles élections. Le nouveau gouvernement a persécuté les partisans de l’ancien président, étouffé la dissidence et s’est efforcé de consolider sa mainmise sur le pouvoir.

Sept mois après la chute d’Evo Morales, la Bolivie n’a pas de gouvernement élu ni de date officielle pour les élections.

L’OEA a déclaré qu’elle s’en tenait à son analyse statistique, car elle a réussi à détecter les premiers signes de fraude.

« C’est un point discutable« , a déclaré le chef des observations électorales de l’organisation, Gerardo De Icaza, en réponse aux questions soulevées par la nouvelle étude. « Les statistiques ne prouvent ni ne réfutent la fraude. Les preuves tangibles comme les déclarations de sondages falsifiées et les structures informatiques cachées le font. Et c’est ce que nous avons trouvé« .

L’accusation initiale de l’organisation est venue juste après les élections les plus contestées en Bolivie depuis le retour de la démocratie dans les années 1980. Pour se présenter pour un quatrième mandat, Evo Morales a contourné les lois, a rempli le conseil électoral de loyalistes et a ignoré les résultats d’un référendum qui lui interdisait de se représenter.

Prétendant que les résultats des élections d’octobre n’étaient pas fiables, certains dirigeants de l’opposition ont déclaré qu’ils paralyseraient le pays si Evo Morales déclarait la victoire.

Pour leur part, les partisans d’Evo Morales, en grande partie indigènes – craignant un retour des politiciens conservateurs d’origine européenne – ont juré de défendre leurs acquis politiques à tout prix.

Le département d’État américain a rapidement réagi à la déclaration de l’OEA, accusant les responsables électoraux de tenter de « subvertir la démocratie bolivienne ». Carlos Mesa, le principal candidat de l’opposition, et Luis Fernando Camacho, l’un des principaux chefs de file des manifestations, ont tous deux cité la déclaration de l’organisation pour justifier leurs appels à l’action de rue.

« L’OEA, en tant qu’observateur, a ratifié les doutes que tous les Boliviens avaient et l’inquiétude que leur vote ait été violé« , a déclaré M. Camacho dans une allocution vidéo le 22 octobre.

Alors que les manifestations s’intensifiaient, Evo Morales a commencé à perdre le soutien des forces de sécurité. Un filet de défections gouvernementales s’est transformé en une inondation.

Evo Morales, visiblement hagard, est passé à la télévision nationale pour proposer de nouvelles élections, mais il était alors trop tard. Le même jour, les militaires lui demandaient de se retirer. Il a fui en exil peu de temps après.

« L’OEA a fini par noyer toute légitimité que les résultats du vote auraient pu avoir« , a déclaré Gonzalo Mendieta, un éminent chroniqueur bolivien.

Dans son audit des élections, l’organisation a déclaré avoir trouvé une « tendance très improbable dans les derniers 5 % du décompte » qui a poussé Evo Morales au-dessus du seuil de la victoire directe, sans second tour.

Les auteurs de la nouvelle étude ont déclaré qu’ils n’étaient pas en mesure de reproduire les résultats de l’OEA. Ils ont déclaré qu’un changement soudain de tendance n’apparaissait que lorsqu’ils excluaient les résultats des isoloirs à traitement manuel et à déclaration tardive.

Cela suggère que l’organisation a utilisé un ensemble de données incorrect pour parvenir à sa conclusion, ont déclaré les chercheurs. La différence est significative : les 1 500 isoloirs exclus représentent la majeure partie des votes finaux que l’analyse statistique de l’OEA juge suspects.

De plus, les universitaires ont déclaré que l’organisation a utilisé une méthode statistique inappropriée qui a artificiellement créé l’apparence d’une rupture dans la tendance de vote.

Le consultant de l’OEA qui a effectué leur analyse statistique, le professeur Irfan Nooruddin de l’université de Georgetown, a déclaré que la nouvelle étude présentait ses travaux sous un faux jour et était erronée. Il n’a pas fourni de détails et n’a pas partagé ses méthodes ou ses données avec les auteurs de l’étude, malgré des demandes répétées.

Pour sa part, M. De Icaza, de l’OEA, a déclaré que, d’une manière générale, les données des dernières élections en Bolivie étaient trop imparfaites pour tirer des conclusions significatives.

« Vous faites un exercice statistique sur des documents qui sont falsifiés« , a-t-il déclaré. « La question n’est pas de savoir si les faux chiffres s’additionnent. La question est de savoir s’ils sont faux ou non – et ils le sont« .

Source : New York Times – 07/06/2020
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises


CEPR : « Que s’est-il passé lors du dépouillement des voix en Bolivie en 2019 ? »

Source : CEPR – The Role of the OAS Electoral Observation Mission, Novembre 2019

Ce document présente les résultats de l’analyse statistique des rapports électoraux et des feuilles de pointage des élections du 20 octobre en Bolivie. Cette analyse ne trouve aucune preuve que des irrégularités ou des fraudes aient affecté le résultat officiel qui a permis au Président Evo Morales de remporter le premier tour. Le document présente une ventilation étape par étape de ce qui s’est passé avec le dépouillement du vote en Bolivie (à la fois le dépouillement rapide non officiel et le dépouillement officiel plus lent), dans le but de dissiper toute confusion sur le processus. Le rapport inclut les résultats de 500 simulations qui montrent que la victoire de Morales au premier tour n’était pas seulement possible, mais probable, d’après les résultats des 83,85 % de votes obtenus au dépouillement rapide.

Voir le document ici : The Role of the OAS Electoral Observation Mission

Source : CEPR – The Role of the OAS Electoral Observation Mission, Novembre 2019

Commentaire recommandé

catherine // 15.06.2020 à 08h02

Qui a dit que les coup d’état, les guerres, les coups tordus, les épidémies qui génèrent des couvre-feu, les blocus, les embargos, les sanctions, les vaxxxns, n’ont pas un terrain préparés par des fake-news ?

Les anti-complotistes…

35 réactions et commentaires

  • catherine // 15.06.2020 à 08h02

    Qui a dit que les coup d’état, les guerres, les coups tordus, les épidémies qui génèrent des couvre-feu, les blocus, les embargos, les sanctions, les vaxxxns, n’ont pas un terrain préparés par des fake-news ?

    Les anti-complotistes…

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    • Francois Marquet // 15.06.2020 à 09h28

      Le lithium pour nos batteries dans les salars boliviens
      https://www.monde-diplomatique.fr/2020/01/MARIETTE/61191
      Négociations de Morales avec la Russie et l’Inde
      Doctrine Monroe, coup d’état
      Presse muette
      Un classique

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      • fanfan // 15.06.2020 à 09h43

        Selon le journal La Croix : « Le président socialiste Evo Morales – qui briguait dimanche 20 octobre un quatrième mandat – a créé une compagnie publique pour exploiter l’« or blanc » bolivien, le lithium, métal essentiel aux batteries des voitures électriques. Le projet a pris beaucoup de retard. …
        Pendant la campagne, personne n’a osé remettre en cause le modèle économique mis en place par ce président socialiste, centré sur des investissements publics rendus possibles par le boom des matières premières. « Jamais autant d’argent n’est entré dans les caisses de l’État que durant ces quinze dernières années, grâce à l’appétit chinois pour les ressources naturelles et à l’exploitation de nouvelles mines et de nouveaux gisements de gaz », explique Jorge Espinoza, consultant minier à La Paz. » :https://www.la-croix.com/Economie/Economie-et-entreprises/Le-lithium-reve-contrarie-Bolivie-2019-10-20-1201055510

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        • Blabla // 17.06.2020 à 08h36

          Il est important de préciser que la présidence bolivienne était socialiste.
          C’est très souvent associé à une révolution démocratique menée par des forces de l’ordre ou militaires.

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  • Pepin Lecourt // 15.06.2020 à 08h13

    A la fin les ploutocrates gagnent toujours.

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    • Kiwixar // 15.06.2020 à 09h05

      Les défaitistes perdent toujours, les oligarques gagnent parfois, temporairement.

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    • RGT // 16.06.2020 à 18h02

      La raison du plus fort est toujours la meilleure :
      Nous l’allons montrer tout à l’heure.
      Un Agneau se désaltérait
      Dans le courant d’une onde pure.
      Un Loup survient à jeun, qui cherchait aventure,
      Et que la faim en ces lieux attirait.
      Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
      Dit cet animal plein de rage :
      Tu seras châtié de ta témérité.
      Sire, répond l’Agneau, que Votre Majesté
      Ne se mette pas en colère ;
      Mais plutôt qu’elle considère
      Que je me vas désaltérant
      Dans le courant,
      Plus de vingt pas au-dessous d’Elle ;
      Et que par conséquent, en aucune façon,
      Je ne puis troubler sa boisson.
      Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
      Et je sais que de moi tu médis l’an passé.
      Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ?
      Reprit l’Agneau ; je tette encor ma mère
      Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.
      Je n’en ai point.
      C’est donc quelqu’un des tiens:
      Car vous ne m’épargnez guère,
      Vous, vos Bergers et vos Chiens.
      On me l’a dit : il faut que je me venge. »
      Là-dessus, au fond des forêts
      Le loup l’emporte et puis le mange,
      Sans autre forme de procès.

      Si vous cherchez des références allégoriques concernant les « bienfaits » de nos « élites » achetez simplement les trois recueils des fables de La Fontaine (qui existent aussi aujourd’hui en une seule compilation)…

        +1

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  • Picsou // 15.06.2020 à 08h45

    Bolivie : le lithium, ou l’or blanc du désert
    https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/france-2/20-heures/bolivie-le-lithium-ou-l-or-blanc-du-desert_3012849.html
    Mais je ne vois pas le rapport avec les complotistes …..

      +7

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  • Castigat // 15.06.2020 à 08h45

    On « les usa » déstabilise un Etat, on « les neolibéraux » provoque le renversement d’un président démocratiquement élu.
    On « nous » tremble en songeant au pouvoir des vrais maîtres du monde. Et on « ceux qui ne sont rien » se souvient de l’affirmation de Lordon sur un JL Melenchon qui s’il était élu n’aurait pas le temps de mettre une fesse dans le fauteuil de l’Elysée.
    Vous la voyez là l’arnaque « démocratique ».

      +22

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  • Vincent Lambert // 15.06.2020 à 08h47

    Le New-York Times met en oeuvre la maxime bien connue (en Israël) « On tire et on pleure ».
    On commet des crimes, et ensuite on regrette de l’avoir fait, on se plaint même de la souffrance que ça nous a causé..
    C’est un peu hypocrite, je vous l’accorde, mais ça a le mérite de l’efficacité et du confort moral : on a obtenu ce qu’on voulait, et on a soulagé sa conscience.

      +31

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  • Fritz // 15.06.2020 à 09h17

    1) On accuse le gouvernement d’avoir truqué les élections.
    2) Des manifestants jeunes et sympa, souvent anglophones, manifestent contre le « régime ».
    3) La « communauté internationale » soutient les gentils contre les méchants.
    4) Le « régime » s’effondre dans la félicité universelle.

    Ce conte de fées s’est reproduit en Serbie (2000), en Géorgie (2003), en Ukraine (2004), en Bolivie (2019)…
    Parfois, il y a des accrocs au scénario : en Iran (2009), l’épouvantable régime des mollahs qui ont brûlé Galilée et lapidé Botul a survécu à la « révolution verte ». En Biélorussie, la « révolution du blue jean » (2006) a fait un flop.

      +22

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    • Alfred // 15.06.2020 à 11h33

      Vous oubliez un autre pays travaillé au corps par des officines, des formations et de petits biftons provenant de la galaxie du bien (US) et ses avatars (Qatar): Le nôtre.

        +8

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      • Fritz // 15.06.2020 à 12h19

        Certes, mais on n’a pas accusé le régime français d’avoir truqué une élection présidentielle.
        Pourtant, il y aurait des choses à dire sur celle de 2017… même les officines et petits biftons.

          +7

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        • Alfred // 15.06.2020 à 16h50

          C’est simplement que le pays étant malgré tout un peu plus solide ça prend un peu plus de temps mais ne vous inquietez pas (ou plutôt inquietez vous) on y vient. Croyez vous que les neofachos accepteraient une victoire démocratique d’un certain parti si elle advenait? Probablement pas. La victoire de Mitterand a peut être mis le pays par terre selon certains (ce n’est pas mon avis, ça a commencé avant) mais au moins elle n’a pas déclenché de violence. Je ne suis plus si certain d’être entouré de démocrates, en particulier à gauche.

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          • Bigtof // 17.06.2020 à 09h13

            Pas besoin de truquer… Il suffit de ne pas s’y plier : voir le référendum de 2005 !

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  • Cortes // 15.06.2020 à 09h38

    Morales a tout de même imposé un modification constitutionnelle de confort afin de pouvoir se représenter, non ?
    Ayant, dans un premier temps, sollicité les suffrages du peuple qui lui a dit « merde », il a finalement fait voté une sorte de conseil constitutionnel pour pouvoir se représenter. C’est totalement anti-démocratique, bien pire que le référendum sur Lisbonne, mais visiblement les contempteurs de Sarkozy n’en tiennent aucune rigueur à leur Evo.
    Un peu d’honnêteté intellectuelle.

      +3

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    • EugenieGrandet // 15.06.2020 à 14h34

      J’allais écrire la même chose. Il est au pouvoir depuis 2006 (c était sa 4ième tentative….) Faut quand même pas exagérer. Il n’a pas su préparer une succession démocratique.

      Après le trucage des élections est peut-être vrai mais le terreau d’un peuple lassé par sa présidence a permis cette sortie piteuse.

      A la fin , le peuple se venge. Quand on tire sur la corde,…. Même s’il a été un bon président pendant deux (sûr) ou trois (moins sûr) mandats.

        +2

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      • Antoine // 16.06.2020 à 22h41

        J’allais dire la même chose mais alors truquons les élections en Allemagne et virons Angela MERKEL qui est au pouvoir depuis plus longtemps. Bravo vous avez bien lu le manuel du bon petit soldat atlantiste.

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        • Bigtof // 17.06.2020 à 09h17

          Et puis ce n’est pas comme si les descendants des indiens avaient le droit d’être représentés démocratiquement, soyons sérieux…
          D’ailleurs, depuis, un certain nombre de leurs leaders ont été éliminés (physiquement) de tout processus démocratique.
          Ça a le mérite de la clarté. Et vive la Pax Americana !

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    • Pegaz // 15.06.2020 à 14h57

      @Cortes et Eugenie

      Certes, un référendum perdu, mais de peu, 48,70% contre 51,305.(70.000 voix) Toutefois sans une campagne diffamatoire et de fake-news menée par l’opposition le oui l’emportait.
      Après investigations et enquêtes certain journaux ont titrés  » Le « Zapatagate », ou la diabolisation du président | L’Humanité – Evo Morales et le scandale du Zapatagate. Où est l’enfant … etc… Pour plus d’infos sur le sujet

      http://www.medelu.org/La-longue-campagne-du-Tout-sauf-Evo

      et un article relayé par les Crises
      https://www.les-crises.fr/les-petits-telegraphistes-du-coup-detat-qui-nexiste-pas-par-maurice-lemoine/

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  • fanfan // 15.06.2020 à 09h38

    Les fonctionnaires qui ont forcé #Evo à démissionner travaillaient comme attachés militaire #Boliviens à Washington. Le [Tribunal Suprême Electoral, ou TSE] a deux systèmes de dépouillement du vote. Le premier est un dénombrement rapide « Transmisión de Resultados Electorales Preliminares » (TREP) mis en œuvre en 2019, conformément aux recommandations de l’OEA, visant à fournir un résultat rapide, mais incomplet et non définitif, le soir des élections pour les médias et informer le public. Les 1ers chiffres incomplets ont donné l’impression que Morales n’avait pas gagné les 10% d’avance dont il avait besoin pour éviter un second tour de scrutin. Les résultats complets ont montré que Morales avait gagné plus que les 10% d’avance (47,07% contre 36,51%) dont il avait besoin pour éviter un deuxième tour. Et, 5 sondages avant les élections sur 6 prédisaient ce résultat.
    L’OEA, qui avait recommandé ce système de comptage rapide permettant de telles manipulations, reçoit 60% de son budget de Washington DC. Alléguer de faux résultats électoraux pour provoquer des révolutions de couleur ou des coups d’État est un moyen typique d’ingérence américaine.

      +9

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  • Owen // 15.06.2020 à 09h43

    Utiliser l’article du NYT pour informer de la malveillance de l’OEA permet (a pour but?) de masquer la participation de ce média au sabotage électoral de la Bolivie.
    Parce le NYT, avec son poids médiatique, avait relayé sans mesure les résultats faussés du 1er tour électoral.

    Pour rappel, l’OEA s’est dépêché de communiquer des résultats partiels à 45,71 % pour Morales et 37,84 % pour opposant Mesa. Ce qui ne fait pas l’écart suffisant de 10% pour reconnaître l’élection du candidat favori dès le 1er tour selon la constitution bolivienne.
    Alors que les résultats officiels ont été: Morales à 47,08 % et Mesa à 36,51, mais trop tard le coup d’État a été enclenché (alors qu’un 2eme tour aurait de toute façon élu Évo Morale).

    Il y a des articles plus recommandables que le NYT.
    https://francais.rt.com/international/75809-allegations-bidons-recit-ayant-justifie-eviction-evo-morales-mis-a-mal-trop-tard

    Le coup d’État ayant d’ailleurs été démontré déjà en novembre 2019.
    https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/566961/la-doctrine-monroe-facon-2019

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  • fanfan // 15.06.2020 à 10h08

    Bolivie : le coup d’État reposait sur un rapport bidon… https://www.legrandsoir.info/bolivie-le-coup-d-etat-reposait-sur-un-rapport-bidon.html
    Le CEPR a été à Bruxelles afin de mettre en garde les députés européens envers le rapport de l’OEA.
    Il a publié le 10 mars 2020 une étude qui montre qu’il n’y a aucune preuve de fraudes de la part du gouvernement de Morales, et que le rapport de l’OEA a été utilisé pour provoquer la chute d’un pouvoir légitimement élu par le peuple :
    Executive Summary – Background – Main Findings Relating to the OAS Final Report : https://www.cepr.net/report/observing-the-observers-the-oas-in-the-2019-bolivian-elections/
    Le rapport de 93 pages – https://www.cepr.net/wp-content/uploads/2020/03/bolivia-2020-3.pdf

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  • bdb30 // 15.06.2020 à 10h15

    Bon…L’analyse statistique de l’OEA était fausse mais les fraudes étaient vraies. Parler de statistiques pour un dépouillement d’urnes électorales est d’une insondable connerie car elle suppose une population homogène et elle ignore, dans ce cas, la localisation des résultats non encore transmis, à savoir que les derniers résultats concernaient des zones TRES favorables à Evo Morales. Le corps élecoral n’est pas une courbe de Gauss! Quand à l’article du NYT c’est la technique habituelle, l’analyse était bidon mais pas les fraudes, comme ça on rend véridiques ces dernières sans les analyser.

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  • fanfan // 15.06.2020 à 10h16

    « Dimanche 3 mai, les citoyens voteront pour élire la présidence et l’Assemblée législative », a déclaré lors d’une conférence de presse le président du TSE, Salvador Romero… Parmi les possibles candidats, le jeune dirigeant paysan Andronico Rodriguez, considéré comme l’héritier politique de M. Morales, est le favori des sondages, avec 23 % des intentions de vote, même s’il doit encore obtenir l’investiture de son parti. L’ancien président centriste Carlos Mesa est pour le moment deuxième dans les sondages, avec 21 % des intentions de vote. Les dirigeants régionaux de droite Luis Fernando Camacho et Marco Antonio Pumari, qui ont joué un rôle-clé dans la chute de M. Morales, suivent loin derrière, avec respectivement 13 % et 10 % – https://www.lemonde.fr/international/article/2020/01/04/bolivie-nouvelle-election-presidentielle-le-3-mai_6024759_3210.html
    Jeanine Añez, à la faveur d’un confinement entamé mi-mars, bénéficie d’une prolongation inattendue de son mandat : https://www.lefigaro.fr/international/en-bolivie-jeanine-anez-prend-ses-aises-20200506

      +3

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  • fanfan // 15.06.2020 à 10h22

    En raison de la pandémie coronavirus et du confinement total décrété par la présidente par intérim, le Tribunal suprême de justice (TSE) décide le 22 mars de reporter sine die le scrutin. Le TSE propose par la suite au Parlement de fixer la date du scrutin entre le 7 juin et le 6 septembre 2020 puis entre le 28 juin et le 27 septembre. Le Parlement, dominé par le MAS, vote le 1er mai une loi organisant le scrutin dans les 90 jours, contre l’avis de Jeanine Áñez. Les différents partis parviennent finalement début juin à un accord fixant le scrutin au 6 septembre afin d’élire simultanément le président et le vice-président ainsi que les 130 membres de la Chambre des députés et les 36 membres de la Chambre des sénateurs de la Bolivie…

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  • Santerre // 15.06.2020 à 10h22

    C’était tellement évident. Tellement cousu de fil blanc qu’un enfant de dix ans un peu éveillé en ricanerait. N’y ont cru que ceux qui tenaient à y croire. Comme la corruption de Lula, celle de Rousset, de Kichner, de Bachelet, Comme le Sarin à la Goutta, le MH17, les snippers du Maïdan, les Skripal, le génocide de Benghazi, celui d’Abidjan, celui du Kosovo, les Adm en Irak.
    Entre la scélératesse de certains dirigeants et la répugnante bassesse des médias….

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    • Alfred // 15.06.2020 à 10h55

      Sain récapitulatif. Chez certains la capacité à se tromper systématiquement de combat révèle sans aucun doute possible leur mauvaise foi et leur duplicité. Chez d’autres on se demande comment de tels lapins peuvent se faire prendre autant de fois au même collet (sans conséquences létales directement identifiable pour eux ce qui explique peut être le manque d’apprentissage…).

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  • fanfan // 15.06.2020 à 10h35

    « Le gouvernement putschiste bolivien continue la traque des partisans d’Evo Morales. Dans sa décision de brider la présence du MAS lors des prochaines élections, le gouvernement de l’autoproclamée Jeanine Áñez a arrêté l’ancien ministre des mines César Navarro, l’ancien vice-ministre du développement rural Pedro Damián Dorado et Patricia Hermosa, la représentante légale d’Evo Morales réfugié en Argentine, visant à empêcher sa candidature à l’assemblée. (…) Au vu et au su de l’ensemble de la communauté internationale mais avec son silence complice, le gouvernement de facto mène une opération d’interdiction politique de fait, bien que présentée par les médias comme des questions policières ou liée au crime de « sédition ». Les arrestations d’opposants politiques sont quotidiennes, avec pour conséquence la violation des garanties constitutionnelles. Le pouvoir exécutif, le pouvoir judiciaire et les forces de police sont tous impliqués dans cette opération avec la complicité des principaux médias. (…) la droite bolivienne, avec le soutien des États-Unis et le silence de la plupart des pays de la région, tente de s’assurer que le coup d’État qu’elle a mené sera consolidé par des élections manipulées : https://venesol.org/2020/02/02/les-arrestations-dopposants-politiques-se-poursuivent-en-bolivie/

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  • fanfan // 15.06.2020 à 10h37

    « Le Groupe de Puebla qui réunit des ex-présidents et des intellectuels de l’Amérique Latine progressiste, demande à l’OEA de valider les résultats des élections du 20 octobre 2019 et de déclarer la légitimité de l’élection à la présidence de Evo Morales… https://venesol.org/2020/06/10/le-groupe-de-puebla-denonce-loea/

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  • yack2 // 15.06.2020 à 11h16

    On est toujours en train de constaté les dégâts, ne serait-il pas temps de les prévenir? En effet , nous semblons surpris, mais ça fait des dizaine de fois que l’on nous fait le coup( d’état ou non)…..C’est un système! très facilement identifiable: CIA,ONG ( ou institution jugée par eux indiscutables…coucou le L ancet….), MEDIA, EXTREMISTES POLITIQUES (souvent adossés à la police ou l’armée)……Tu mélanges le tout , tu dis c’est la démocratie……Mais n’ayez crainte c’est réservé aux pays de bamboulas ( appellation contrôlée et acceptable du ministère « alliance » de l’intérieur)…..Nous on est à l’abri ….Euh………?? Pas sûr…? Non? Aie!

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  • Casimir Ioulianov // 15.06.2020 à 14h03

    Quid des sanctions ? Hello on a menti au monde pour imposer nos visions à des gens qui les partageaient pas, on a eut recours à la violence publique , aux émeutes , aux meurtres, on a imposé à le recours à l’armée et à la police au nom d’une légitimité qu’on avait jamais obtenu et pourtant ; on va s’en sortir les poches pleines , avec un visa permanent et une baraque à Miami.
    Au moins , on sait qui engueuler , avec l’Amérique du Sud on se croirait à Poudlard :  » John, Donald , Mike … Why is it, when something happens, it is always you three ? »

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  • RV // 15.06.2020 à 15h58

    Cette dénonciation argumenté de l’absence de fraude a été faite bien avant cet article du NYT.
    http://www.medelu.org/La-longue-campagne-du-Tout-sauf-Evo dès le 9 novembre.
    http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/11/bolivie-communique-du-collectif-alba-france.html dès le 11 novembre

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  • Christian Gedeon // 16.06.2020 à 08h55

    Les manipulations électorales en Amérique latine sont legion( êtes vous bien sûrs que les élections vénézuéliennes ou mexicaines sont reglo ?) pour ce qui me concerne ce qui a coûté à Morales sa place a été sa tentation malavisée d’essayer de la jouer président à vie. Il a rendu d’autant plus aisées les manipulations qui n’étonnent personne et le coup d’état parce que c’en est un. Il faudrait aussi s’interroger sur le fait que ce pronunciamiento n’a pratiquement pas rencontré de résistance, en dépit de la réelle œuvre sociale et politique souverainiste de Morales. Dommage mais son ego avait enflé au point de le rendre aveugle au risque. Une « Medvedev » eut été plus avisée.

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  • lecrabe // 16.06.2020 à 12h03

    Belle hypocrisie du NYT, comme c’est facile de venir après coup nous dire « oups, on s’est trompé » alors qu’entre temps un gouvernement élu, de gauche, a été renversé pour être remplacé par un gouvernement autoproclamé, de droite bien évidemment.
    Heureusement, ça ne surprend plus grand monde, ceux qui voulaient s’informer savaient dès le lendemain que les accusations de fraudes étaient du pipeau américain, là c’est juste le musicien qui l’avoue en rejetant l’erreur de partition sur l’OEA, le gars au triangle, et bien évidemment encore, le chef d’orchestre ne sera nullement inquiété.

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