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France-Monde arabe : 1967-2017 Un demi siècle d’infléchissements successifs, par René Naba

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Source : Madaniya, René Naba, 01-06-2017

De la politique arabe à la politique sunnite à la politique wahhabite.

«La définition de la folie, c’est de refaire toujours la même chose et d’attendre des résultats différents ». Albert Einstein

«L’occupation ne peut aller sans oppression, répression, expulsions et il s’y manifeste contre lui une résistance, qu’à son tour il qualifie de terrorisme.» Conférence de presse du Général De Gaulle Paris 27 Novembre 1967.

En un demi siècle (1967-2017), la diplomatie française en direction de la rive méridionale de la Méditerranée a subi des infléchissements successifs pour déboucher sur une alliance contre nature avec le pays le plus antinomique de son héritage politique, passant ainsi par dégradés successifs de la politique arabe, à la politique sunnite à la politique wahhabite.

PROLOGUE

Sans remonter aux Croisades, il est généralement admis que la politique française à l’égard du monde arabo-musulman s’est articulée autour de trois grandes dates fondatrices :

  • 1536 : Le traité des Capitulations entre François 1 er et Soliman Le Magnifique.
  • 1798-1801- Le recentrage Bonaparte par déplacement du curseur de la sublime porte vers l’axe Le Caire La Mecque, autrement dit le monde arabe, le noyau central et historique de l’Islam.
  • 1967- La «Grande politique arabe de la France» du Général Charles de Gaulle, soit en quatre siècles trois infléchissements majeurs avec un bilan mitigé.

LE TRAITÉ DES CAPITULATIONS ENTRE FRANÇOIS 1ER ET SOLIMAN LE MAGNIFIQUE

François Ier (1494-1574) et Soliman Le Magnifique, surmonteront leurs récriminations réciproques sur le contentieux des Croisades, particulièrement la Bataille de Poitiers (732), le sac de Jérusalem (1099) et de Constantinople (1204), -«les pages honteuses de l’Occident chrétien», selon l’expression de l’historien Jacques Le Goff-, pour sceller une audacieuse alliance.
Pris en tenaille entre l’Allemagne et l’Espagne, tous deux sous la couronne de Charles Quint (1550-1558), François Ier pactisera avec le chef de l’Empire ottoman, un infidèle, au grand scandale de la chrétienté d’alors, en vue de contrebalancer la puissance du saint Empire.

Dans la même veine de son inspiration, il créera le «Collège des lecteurs royaux», précurseur du Collège de France et imposera l’enseignement de l’arabe, en 1537, qui connaîtra sa consécration cinquante ans plus tard par la création de la chaire d’arabe. Louis XIV parachèvera son œuvre sur le plan culturel. Sous l’impulsion de Colbert désireux de mettre à la disposition des négociants français des interlocuteurs appropriés en Orient, le Roi Soleil fonde la section des langues orientales au Collège Louis le Grand.

Colbert, l’auteur du si horrible «Code Noir de l’esclavage» qui sera publié après sa mort sous l’Édit de Mars 1695, décrétera «le privilège de la terre de France» et son pouvoir libératoire ; une clause de sauvegarde qui permettait de satisfaire un triple objectif : l’affranchissement automatique des esclaves du seul fait de fouler le sol français, la consécration a priori de l’esclavage ans les possessions d’outre-mer et la préservation des intérêts fondamentaux de la France par la mise en valeur de sa tradition d’hospitalité et de son bon renom dans le monde.

Sous la Révolution, la section des langues orientales du collège Louis le grand deviendra une institution autonome «l’École des langues orientales». L’arabe, le turc et le persan y seront les premières langues enseignées. Le général Bonaparte en Égypte décrétera la politique des égards… à l’égard des indigènes. Non pas par tropisme arabo musulman, mais pour l’évidente raison que le respect d’autrui constitue la première forme de respect de soi. En un mot par un réalisme enrobé d’idéalisme qu’il considérera comme le meilleur gage de la pérennisation de son action.

1798- 1801 : LE CURSEUR RECTIFICATIF DE BONAPARTE : LA «POLITIQUE DES ÉGARDS»

Pour rappel : L’expédition d’Égypte de Bonaparte était autant une expédition militaire que scientifique. Une différence de taille avec l’aventurisme français des siècles suivants l’expédition «punitive» de Suez (1956), la guerre de prédation économique de Libye (2011) et de Syrie (2012).

François Ier le précurseur, Bonaparte, le successeur, percevront les dividendes de cette politique d’ouverture vers l’outre-mer, deux siècles plus tard avec Jean François Champollion, l’un des plus illustres élève des «Langues O», déchiffreur des hiéroglyphes égyptiennes, une découverte qui fera de l’Égypte, l’un des centres du rayonnement culturel français en Orient, un exemple de rentabilité opérationnelle, le fameux «retour sur investissement» du jargon moderne.

En stratège, le général corse, sans doute plus averti des subtilités géostratégiques de la Méditerranée, s’est borné à recentrer la politique de son royal prédécesseur considérant que La Mecque et non Constantinople constituait le centre d’impulsion de la politique française de la zone.

Se gardant de tout messianisme, il revendiquera pour la France la charge du domaine régalien, laissant aux autochtones la gestion de leurs propres affaires locales, en application de «la politique des égards», première expression politique de l’autogestion des territoires conquis.

Son neveu, Napoléon III, caressera même le projet de fonder un «Grand Royaume Arabe» en Algérie. Cette évidence mettra deux siècles à s’imposer. Mais, entre-temps, que d’humiliations, que de gâchis. Pour avoir méconnu ce principe, pour avoir renié ces propres principes, la France en paiera le prix.

ENTRE TEMPS, AU XIXE SIÈCLE

Le Monde arabe servira de cible compensatoire aux désastres militaires français successifs sur le théâtre européen, tout au long du siècle depuis Waterloo, fait unique dans les annales militaires internationales.
Waterloo (1815), Mexique (1862), Sedan (1870) Fachoda (1898),
avec leur projection belligène sur le théâtre arabe :

  • Conquête de l’Algérie, en 1830, quinze ans après le désastre de Waterloo 1815)
  • Conquête de la Tunisie, en 1881, dix ans après la défaite de Sedan, en superposition aux avatars de l’expédition du Mexique (1862-1867).
  • Enfin Fachoda (1898), qui débouchera sur la conquête du Mali (Gouraud-Al Many Touré) et le Maroc en 1912.

La crise de Fachoda (en anglaisthe Fashoda incident) est un incident diplomatique sérieux qui opposa la France au Royaume Uni en 1898 dans le poste militaire avancé de Fachoda au Soudan (aujourd’hui, Sud Soudan). Son retentissement a été d’autant plus important que ces pays étaient alors agités par de forts courants nationalistes. Dans l’imaginaire collectif français, la crise de Fachoda reste comme une profonde humiliation infligée par un Royaume-Uni triomphant, hautain et forcément de mauvaise foi. En somme, l’image même de la «perfide Albion» abondamment reprise par la presse et les caricaturistes de l’époque. Cet épisode reste comme l’un des événements fondateurs mais surtout représentatif de la Troisième République encore jeune et fragile, au même titre d’ailleurs que les scandales politiques et financiers ui ont émaillé le dernier quart du xixe siècle en France.

Au XXe siècle, la politique arabe de la France

Dans la première partie du XXe siècle, la politique arabe de la France que Nicolas Sarkozy, pourtant issu de la famille gaulliste, a cherché à déconstruire avec le soutien actif des transfuges atlantistes philo sionistes, notamment Dominique Strauss Khan et Bernard Kouchner, a surtout consisté pour les pays arabes à voler au secours de la France, à deux reprises, au cours du XXe siècle, pour l’aider à vaincre ses ennemis, notamment en 1939-1945, en l’aidant à se débarrasser du joug nazi dont une fraction importante de la communauté nationale de confession juive en avait lourdement pâti.

Avec en contrepoint et pour prix de la contribution arabe à la libération de l’Alsace-Lorraine, l’amputation de la Syrie du district d’Alexandrette et sa cession à la Turquie, l’ennemi de la France lors de la Première Guerre Mondiale (1914-1918), et la carbonisation au napalm des habitants de Sétif, en Algérie, (1945), le jour même de la victoire alliée dans la deuxième Guerre Mondiale (1939-1945), ainsi que la fourniture dans la foulée à Israël de la technologie nucléaire au centre de Dimona (Néguev).

1967-2017 LA GRANDE POLITIQUE ARABE DU GÉNÉRAL DE GAULLE

Le tournant de la «Grande politique arabe» du Général de Gaulle est intervenu, en 1966, dans la foulée de l’indépendance de l’Algérie, clôturant une rupture quasi générale de la France avec le Monde arabe de dix ans, consécutive à l’expédition de Suez (1956), une agression tripartite des deux anciennes puissances coloniales de la zone (France-Grande Bretagne) de concert avec leur créature Israël.

Elle impliquait une politique d’ouverture sur l’ensemble de la rive sud de la Méditerranée, le Monde arabe, indépendamment de leurs systèmes politique -monarchiques ou républicains, progressistes ou conservateurs, aussi bien le Maroc que l’Algérie, la Libye que l’Arabie saoudite-, mais aussi les autres puissances régionales musulmanes du Moyen Orient : la Turquie (sunnite et laïc) et l’Iran (chiite).

Signe de la bonne entente Paris-Téhéran, le premier ministre de l’époque Georges Pompidou représentait la France aux festivités de Persépolis célébrant les fastes de l’Empire Pahlévi. La France, l’un des plus importants pollueurs nucléaires de la planète, équipementier d’Israël (Dimona) et de l’Apartheid d’Afrique du sud, nouait, parallèlement, une coopération nucléaire avec l’Iran impériale via le consortium EURODIF, avant que les hiérarques français -Nicolas Sarkozy, Bernard Kouchner et Laurent Fabius- ne se drapent dans la dignité d’une dinde effarouchée dans la perspective d’un Iran nucléarisé.

A – L’Irak (1968) et la Libye (1969), deux percées majeures de la diplomatie gaulliste dans d’anciennes chassées gardées anglo saxonnes

En treize ans (1966-1979), la diplomatie gaulliste a permis deux percées majeures de la France dans d’anciennes chasses gardées anglo saxonnes :

En Libye (1969) avec le «contrat du siècle» de 105 Mirage conclu par le gouvernement de Jacques Chaban Delmas avec le colonel Kadhafi. Et la préservation de la quote-part de Total lors de la nationalisation de l’IPC (Iraq Petroleum Company), en Irak, par Saddam Hussein.

L’illustration la plus significative de la solidarité franco-arabe s’est manifestée lors de la guerre d’octobre 1973 avec la phrase de Michel Jobert, à l’époque ministre des Affaires étrangères : «Est ce que tenter de rentrer chez soi constitue forcément une agression ?», pour justifier le franchissement du Canal de Suez et la destruction de la Ligne Bar Lev par l’armée égyptienne. Avec en retour, le traitement de faveur réservé à la France lors du boycott pétrolier des pays amis d’Israël.

B – Le choc pétrolier de 1973 : «Des idées mais pas du pétrole»

En 1973, La France est officiellement le partenaire privilégié du Monde arabe, officiellement épargnée par le boycottage pétrolier anti-occidental, le principal bénéficiaire du boom pétrolier, le principal bénéficiaire des contrats pétro monarchiques, mais les Français se cramponnent à une xénophobie lancinante, crispés sur un comportement guidé par une psychorigidité nourrie d’une nostalgie de grandeur.

Tout le monde garde présent à l’esprit les traits d’humour d’une époque où les Français exultaient de compenser leur absence de ressources naturelles par une prétendue supériorité intellectuelle, affichant leur fierté de ne «pas avoir de pétrole mais des idées», formule qui peut se décrypter de la façon suivante : «pas d’essence, mais la quintessence de l’esprit», humour qui sous-tendait une arabophobie ambiante dans une période où les arabo-musulmans étaient cloués au pilori pour avoir osé frigorifier les Français avec leur crise de l’énergie.

Le renchérissement du coût du pétrole était vécu comme un crime de lèse-majesté, alors qu’il s’agissait d’un problème de rajustement des prix du brut, longtemps outrageusement favorables aux économies occidentales.

La contradiction entre l’ouverture pan-arabe de la diplomatie française et la crispation identitaire de l’opinion française posait déjà à l’époque le problème de la mise en cohérence de la politique française à l’égard du fait arabo-musulman.

1979 : VALÉRY GISCARD D’ESTAING, LES PRÉMISSES D’UNE POLITIQUE SUNNITE EN SUBSTITUTION À LA POLITIQUE ARABE

Le premier infléchissement à la politique gaullienne a été, naturellement, le fait de Valéry Giscard d’Estaing, un «gaulliste sous toute réserve («Oui Mais»), en 1979, sous l’influence du complexe militaro industriel français qui conduira la France à perdre délibérément le bénéfice de l’hospitalité qu’elle avait accordée à l’Ayatollah Ruhollah Khomeiny (Neauphle-le-château).

Initiée par le néo gaulliste Jacques Chirac (1974), le partenariat stratégique avec l’Irak fera de la France un «cobelligérant de l’Irak» dans sa guerre contre l’Iran Khomeiniste chiite (1979-1989), par ricochet l’alliée du bloc des pays sunnites arabes qu’ils soient Républicains (Irak, Égypte) ou monarchistes (les pétromonarchies du Golfe).

Curieux retournement que celui de la France et de l’Irak, les deux pays qui avaient accordé l’asile politique à l’Imam Khomeiny du temps de son exil, dont 14 ans à Najaf (sud de l’Irak), qui se retournent contre lui à son arrivée au pouvoir pour lui mener une guerre de près de dix ans… dont les rebondissements ultimes déboucheront sur la fin de Saddam Hussein, la perte de l’Irak par la France et son passage sous influence iranienne.
Drôle de résultat pour un pays qui se targue de la rationalité cartésienne.

LA FRANCE, FER DE LANCE DU COMBAT CONTRE LE MONDE CHIITE

Sous le tandem Chirac-Giscard et son prolongement socialiste animé par François Mitterrand (1979-1995), la France se positionnera en fer de lance du combat contre le Monde chiite. D’abord en tant que cobelligérant de l’Irak contre l’Iran (1979-1989), deux décennies plus tard, dans la guerre contre la Syrie (2011-2016), le maillon intermédiaire de «l’Axe de la Résistance» à l’hégémonie israélo-occidentale ; puis dans son rôle dans la mise sur pied d’un Tribunal Spécial International sur le Liban, chargé de juger les assassins de Rafic Hariri, un crime interne instrumentaliser pour criminaliser tant la Syrie que le Hezbollah libanais, enfin dans son rôle d’obstruction dans les négociations internationales sur le nucléaire iranien.
Par ricochet, la France, pendant une décennie (1980-1990), se trouvera en butte avec le «noyau dur du Monde arabo-musulman», au Tchad face à la Libye, au Liban face à la Syrie, avec les attentats du Drakkar, l’assassinat de l’ambassadeur de France Louis Delamarre, la spirale des otages, dont le plus illustre dommage collatéral sera le chercheur Michel Seurat.
Face à l’Iran, enfin, en France même, où les attentats de Paris (1986-1987), salueront le retour au pouvoir de Jacques Chirac à la faveur de la 1 ère cohabitation socialo-gaulliste.

LE «PRINTEMPS ARABE» (2011-2016), LE SACCAGE DES ATLANTISTES PHILO SIONISTES, NICOLAS SARKOZY ET FRANÇOIS HOLLANDE

A- La Libye, le deuxième infléchissement de la politique arabe du Général de Gaulle

Percée de la diplomatie gaulliste dans la décennie 1070, la Libye sera détruite et le pré carré français en Afrique durablement déstabilisé, 40 ans plus tard, par Nicolas Sarkozy un post gaulliste, « le premier président de sang mêlé » de France, tel qu’il s’est défini avec ce terme de grande ambiguïté, sans préciser la nature de ce métissage : Franco hongrois ? Ou Judeo chrétien ?
Menée contre un pays sunnite à structure républicaine en coalition avec les pétro-monarchies wahhabites, la guerre contre la Libye a marqué un nouvel infléchissement de la « politique arabe du Général de Gaulle », réduite désormais à une solidarité avec les pays musulmans sunnites d’obédience exclusivement wahhabite, à structure monarchique.

LA DIPLOMATIE FRANÇAISE AU XXIE SIÈCLE : UNE DIPLOMATIE ATLANTISTE PAR UN COUPLAGE DU WAHHABISME AVEC LA DROITE ISRAÉLIENNE

De solidarité avec les pays sunnites (Guerre contre de l’Iran 1979-1989), la diplomatie française en direction du Moyen orient s’est ainsi réduite à une solidarité avec les pétromonarchies et les pays se réclamant du néo-islamisme (Turquie).

La Libye a en effet scellé la nouvelle politique arabe du pouvoir français dans ses deux versions -post gaulliste et socialo-motoriste. Une politique de substitution.

Une politique d’alliance avec le wahhabisme (Arabie saoudite, Qatar et le néo islamiste Erdogan) en substitution à la politique sunnite, prolongée par une solidarité avec la droite israélienne.
François Hollande a même été jusqu’à assurer Benyamin Nethanyahu dans sa cuisine qu’il dénichera toujours une chanson d’amour pour Israël».

La guerre de Syrie accentuera cette tendance, particulièrement amplifiée avec l’entrée en scène de Laurent Fabius, le petit télégraphiste des Israéliens dans les négociations internationales sur l’accord sur le nucléaire iranien.

61 ans après l’agression tripartite (anglo-franco-israélienne) de Suez (1956), les socialistes s’inspirant de leur modèle Guy Mollet, laisseront libre cours à leur prurit belligène à l’égard des Arabes. Au nom du combat contre la démocratie.

Nasser en son temps avait été qualifié de Bickbachi et comparé à Hitler, le clan Assad de dictature sanguinaire, dans une alliance contre-nature avec les gérontocrates édentés, lubriques et libidineux du Golfe.

Que l’on ne s’y méprenne pas : L’alliance franco turque du XXIe siècle ne constitue en aucun cas une réédition du traité des Capitulations, mais une alliance, là aussi, contre nature entre la France et un pays présidé par un néo islamiste, Reccep Tayyib Erdogan, qui fait office de plaque tournante du djihadisme planétaire, le gestionnaire du flux migratoire des sinistrés de la politique occidentale vers l’hémisphère sud à destination d’une Europe en crise systémique.

BILAN

1er postulat : Le privilège de la terre de France a volé en éclat, dommage collatéral de la cécité politique des gouvernants. Il n’est pas indifférent de noter à ce propos que les plus célèbres réfugiés politiques du Moyen Orient en France de l’époque contemporaine, l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, guide de la révolution islamique iranienne, et l’ancien chef du gouvernement intérimaire libanais, le général Michel Aoun, chef du Courant Patriotique Libanais (CPL), se soient retournés contre leur pays hôte à leur retour au pays natal. Du fait de la France.

En application du primat sunnite, tendance wahhabite, Jacques Chirac, -incarnation non du gaullisme mais du gaullisme d’entreprise-, privilégiera, au Liban, l’alliance avec le milliardaire libano-saoudien Rafic Hariri.

Il mettra à l’index des forces représentatives libanaises, tel le Général Michel Aoun, chef du plus important parti politique chrétien, de même que le Hezbollah, dont le président français souhaitait qu’il soit passible de «mesures coercitives» alors que la formation paramilitaire chiite faisait face à une guerre de destruction du Liban de la part d’Israël, en juillet 2006.

Dans ce contexte, la «déconcertante alliance» du Hezbollah et du général Michel Aoun, pour reprendre l’expression des analystes occidentaux, apparaît comme la résultante et la réplique de la «déconcertante attitude» des Occidentaux à l’égard des aspirations du monde arabe, particulièrement en ce qui concerne la Palestine et les Chrétiens d’orient.

Une alliance d’autant plus impérieuse pour «préserver le caractère arabe» qu’elle a brisée stratégiquement le clivage confessionnel islamo chrétien de l’équation libanaise. L’adhésion à cette alliance du parti Tachnag, le plus important parti arménien de la diaspora, rejoint ces préoccupations, de même que les réticences du nouveau patriarche maronite à opter pour un alignement inconditionnel à la stratégie occidentale en terre arabe.

2e postulat : la France protectrice des Chrétiens d’orient. Voyons voir.
Terre d’asile, La France, fille aînée de l’église, accueillera les Arméniens rescapés du génocide turc, en 1915, mais, paradoxalement, gratifiera de son forfait la Turquie, leur éradicateur et ennemi de la France lors de la première guerre mondiale, en lui offrant sur un plateau, Hatay, par amputation du District d’Alexandrette de la Syrie.

Une opération qui s’est révélée être une aberration de l’esprit vraisemblablement unique dans l’histoire du monde, pathétique illustration d’une confusion mentale au nom de la préservation de prétendus intérêts supérieurs de la nation au détriment de la victime.

Protectrice des chrétiens d’Orient, elle a facilité l’accès de son territoire aux Libanais fuyant les ravages de la guerre civile (1975-1990), mais elle a, dans le temps institutionnalisé et instrumentalisé le confessionnalisme politique, au mépris du principe de la laïcité et de la séparation de l’église et de l’état, un des principes fondateurs de la République française.

EN GUISE DE CONCLUSION

Comment expliquer l’alliance de la France avec les forces les plus rétrogrades et les plus répressives du Monde arabe, sous couvert de combat pour la démocratie, son prédécesseur gaulliste avec le Qatar, le parrain des destructeurs des sites islamiques de Tombouctou, et le successeur socialiste, avec le Royaume wahhabite.

L’empressement à faire intervenir le GIGN lors de la prise de la Mecque, en novembre 1979, et la passivité face au saccage des stèles de Tombouctou par les Wahhabites d’Ansar Eddine ?

Comment expliquer une alliance avec le parrain des preneurs d’otages des prélats de Syrie, de quatre journalistes français, des destructeurs des sites religieux, notamment de Maaloula, dans la banlieue de Damas, l’un des plus anciens sites antiques de l’humanité, dont les habitants parlent l’araméen, la langue du Christ, dont les religieuses ont fait office de bouclier humain.

Une alliance avec le maître de l’intolérance et de la xénophobie, celui dont l’un des dignitaires religieux a décrété la destruction des églises de la péninsule arabique, prioritairement aux nombreuses bases militaires occidentales qui paralysent la souveraineté de ces émirats mirages, ne se doutant nullement des inconséquences de ses propos qui pourraient entraîner, en représailles, une réplique de la xénophobie européenne sur les quatre mille mosquées qu’abrite la rive nord de la Méditerranée.

Comment expliquer enfin la nouvelle alliance avec la Turquie contre la Syrie, qui abrite le mémorial du génocide arménien à Deir Ez-Zor. Contre la Syrie, le siège des patriarcats d’orient depuis la chute de Constantinople. Contre la Syrie, que la France a amputé du district d’Alexandrette, cédée à la Turquie en guise de bonus à son génocide.
Chrétiens de Syrie et d’ailleurs doivent se pénétrer d’une réalité première à savoir que l’Occident, particulièrement la France, protectrice des chrétiens d’Orient, a été leur fossoyeur.

La création d’Israël a entraîné l’exode des chrétiens palestiniens, l’agression anti nasserienne de Suez, en 1956, l’exode des chrétiens d’Égypte, l’invasion américaine de l’Irak, l’exode des chrétiens d’Irak; et la bataille de Syrie, l’exode des chrétiens de Syrie, alors que la guerre civile libanaise a provoqué un exode massif des chrétiens libanais, dans une tentative occidentale de fixer sur place les Palestiniens et de faire du Liban leur patrie de rechange.

Que reste-t-il de la politique d’amitié affairiste du tandem Chirac-Hariri à l’origine de la mise à l’index du Général Aoun ?
L’ancien premier ministre Rafic Hariri a été pulvérisé par un attentat, en 2005, de même que le responsable de son service de sécurité, Wissam Hassan, la dague sécuritaire du clan saoudo-américain au Liban, ainsi que les vecteurs médiatiques de la diplomatie atlantiste, Gébrane Tuéni et Samir Kassir (Groupe An Nahar).

Son fils et successeur Saad a été caramélisé, dix ans plus tard, par sa déconfiture financière et sa faillite politique, au terme d’un long exil en Arabie saoudite, en plein «printemps arabe», qui lui a valu le sobriquet infamant de «planqué de Beyrouth».

Du côté français, Jacques Chirac, pensionnaire posthume de son ami libanais Rafic Hariri assassiné du fait du retournement de la politique française au Liban, sera, lui, le premier président français depuis Pétain à faire l’objet d’une condamnation de Justice et son successeur, Nicolas Sarkozy, qui voulait confiner l’Iran et sanctuariser Israël avec son projet d’ «Union Pour la Méditerranée», est en maille avec la justice pour des affaires en rapport avec l’argent illicite… de Bygmalion au financement libyen de sa campagne présidentielle.

Le retour sur investissement de la politique arabe de Bonaparte a eu pour nom Lesseps, Canal de Suez, Champollion, hiéroglyphe… un rayonnement qui perdure encore de nos jours.

Le retour sur investissement de la politique arabe du tandem philo sioniste atlantiste Sarkozy-Hollande a eu pour nom Mohammed Merah, les Frères Kouachi, Hédi Nemmouche, Si Ahmed Glam, Salah Abdel Salam, Charlie Hebdo, Paris Bataclan, Nice etc.. Un bain de sang qui déshonore les stratèges en chambre du nouveau cours de la diplomatie française.

Si la France se range de nos jours dans le camp de la démocratie, elle le doit certes aux « Croix Blanches » des cimetières américains de Normandie, mais aussi au sacrifice des quelques cinq cent mille combattants du Monde arabe et africain qui ont aidé la France à se libérer du joug nazi, alors qu’une large fraction de la population française pratiquait la collaboration avec l’ennemi. Cinq cent mille combattants pour la Première Guerre mondiale (1914-1918), autant sinon plus pour la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945).

Au terme d’un centenaire calamiteux généré par une gestion aberrante des accords Sykes-Picot, la politique française en direction du Monde arabe porte la marque de stigmates de sa diplomatie erratique dont la scarification morale aura été, symboliquement, la Légion d’Honneur épinglée sur la poitrine du prince héritier d’un Royaume détenteur du record mondial des décapitations, la marque de fabrique de son pupille Daech, la terreur de la France et du Monde occidental.

Pays européen disposant de la plus importante façade maritime face la rive musulmane de la Méditerranée, abritant de surcroît la plus importante communauté arabo musulmane de l’Union Européenne, ces deux paramètres commandent à la France de définir une stratégie à long terme en direction de son environnement méditerranéen et non de réduire sa «politique arabe» à une variable d’ajustement conjoncturel de la compétitivité de son complexe militaro-industriel et du train de vie des dirigeants français, particulièrement des béquilles financières dont ils escomptent se doter du fait de leur mansuétude à l’égard de leurs mécènes : Valéry Giscard D’Estaing du diamantaire Bokassa, Jacques Chirac de son hébergeur posthume Rafic Hariri, le sang mêlé Nicolas Sarkozy du crésus du Qatar et le socialo motoriste François Hollande de la dynastie wahhabite dont il décernera la Légion d’Honneur à son prince héritier.

L’honneur de la France lui commande de rompre avec la politique de la punition et de l’humiliation, si préjudiciable à son renom.

  • De favoriser, non la balkanisation du Monde arabe, mais son unité afin de doter cet ensemble d’un seuil critique à l’effet de fonder un véritable partenariat avec l’ensemble européen, sur un pied d’égalité.
  • De contribuer à la renaissance non du chauvinisme bureaucratique, mais une forme rénovée du nationalisme arabe sur de bases démocratiques, meilleur garde fou à l’expansionnisme néo-islamiste confrérique de sensibilité wahabbiste, si destructeur de civilisations, si destructeur de nos valeurs communes.
  • Dernier, mais non le moindre, Restaurer le peuple palestinien, victime par excellence des turpitudes occidentales, dans ses droits nationaux légitimes, tant il est vrai qu’il ne saurait y avoir de sérénité trans-méditerranéenne sans le recouvrement du peuple palestinien de sa dignité.

Source : Madaniya, René Naba, 01-06-2017

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Commentaire recommandé

Lysbeth Levy // 06.06.2017 à 10h13

Je pense que ce n’est en rien une « bavure »de la part de l’auteur mais une schizophrénie de votre part, car il n’y a pas que là, (napalm; enfumades, viols, exactions,) que la France c’est déshonorée, mais aussi dans sa « pratique de la torture » dont la « méthode » a été exporté aux Usa, et pays dictatoriaux d’Amérique latine, jusqu’a Guantanamo : https://www.mariemoniquerobin.com/escadronsdelamortsynospis.html Les français ont vendu leurs méthode et ils en sont fiers ces généraux du genre Aussaresses.
Et oui l’expérience en la matière (escadrons de la mort, torture) est une « excellence française » dont les Usa « ont profité » jusqu’à nos jours. Que ça plaise ou pas, d’autres peuples ou pays se rappellent de « ces méthodes » la liste est longue, car la colonisation l’est aussi ..Cameroun ou là le napalm a brûlé des milliers de personnes, et Indochine, etc…Il faut être de mauvaise foi pour prétendre que « ça n’a’ pas existé » alors s’il vous plait laissez de côté votre ton faussement indigné….

31 réactions et commentaires

  • J // 06.06.2017 à 02h34

    Le Code Noir, puisqu’on en parle, était impitoyable sur bien des points mais accordait quand même quelques droits aux esclaves, y compris en faisant obligation à leurs maitres de subvenir à leur entretien quand ils n’étaient plus en état de servir (quant à savoir si ça s’appliquait vraiment…).
    http://bouquinsblog.blog4ever.com/code-noir-louis-XIV

      +0

    Alerter
    • Rene Naba // 06.06.2017 à 23h20

      Ah quelle suffisance nauséabonde. Quel mépris des peuples. Les maîtres donnaient leurs miettes à leurs esclaves après avoir abondamment pillé leurs pays, détruit leur culture, dénaturé leur mode de vie et réduit en esclavage, Encore heureux que les maîtres subviennent aux besoins de leurs esclaves, ne serait ce pour préserver leur force de travail. L’existence même d’un code noir, de même qu’un code de l’indigénat en Algérie est une insulte à la dignité humaine et à l’intelligence politique de la France; une souillure indélébile dans l’histoire de France

        +1

      Alerter
  • Catalina // 06.06.2017 à 05h08

    Très intéressants retours vers l’Histoire qui expliquent le glissement de nos gouvernants vers une alliance contre nature avec les tenants de l’Islam extrémiste wahhabite, cet Islam dévoyé qui a tué des miiliers de musulmans partout sur notre planète.

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  • Pierre Kiroul // 06.06.2017 à 08h30

    « …et la carbonisation au napalm des habitants de Sétif, en Algérie, (1945), le jour même de la victoire alliée dans la deuxième Guerre Mondiale (1939-1945), … »
    « La carbonisation au napalm des habitants de Sétif » : mais l’auteur se moque-t-il du monde ? Ses lecteurs sont-ils si stupides que cela ? Comment peut-on écrire une telle ânerie ? L’auteur connaît-il le début du commencement de l’histoire des massacres de Sétif qui ont eu lieu des deux côtés des opposants ? Que le mot « carbonisation au napalm » soit pris au sens propre ou au sens figuré, cette phrase est une escroquerie ! Un énorme mensonge. Quelqu’un qui dit de telles stupidités avec une telle partialité ne peut être crédible. Il faut être sérieux !
    L’article entier devient alors une énorme bavure .

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  • Nerouiev // 06.06.2017 à 09h03

    Jusqu’à quelques années en arrière j’ignorais cette division du monde musulman, et j’aurais trouvé ce texte très savant. A contrario j’ai vu le monde changer d’une autre façon depuis l’Atlantiste VGE et amplifié avec l’UE, à savoir une américanisation outrancière et un culte infini pour les biens matériels et plus particulièrement l’armement. Et puis tout récemment depuis Sarkozy et Hollande un suivisme aveugle des USA jusque dans leur politique du Moyen-Orient, ceci expliquant la fin de notre politique étrangère et de notre aura dans ce monde là.

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  • christian gedeon // 06.06.2017 à 10h53

    Blablabla…François premier était juste un malade,qui a fait massacrer des centaines de milliers de chrétiens par les ottomans pour assouvir sa soif de lustre et de pouvoir. Le Saint Empire ne l’ a jamais menacé.Toutes les agressions,notamment italiennes,sont venues de lui. Le siège de Marseille n’ été qu’une contre attaque…bref,passons.La date de 1967 a été évoquée comme fondatrice…à juste titre,d’ailleurs.Depuis 1965,Gamal Abdel Nasser,qu’il repose en paix(le seul grand homme que le monde arabe ait eu,et pour lequel j’ai une grande admiration) est tombé sous la coupe,ou le charme,ou la persuasion du »maréchal Amer ». Qui le persuade,contre toute raison, que l’heure est venue de « rejeter les juifs à la mer »…erreur fatale,et tragédie pour l’Egypte. Fermeture du détroit de Tiran,façon je te dis que je vais faire la guerre…stupidité absolue.Evidemment,les israéliens ne l’ont pas jouée messieurs les egyptiens tirez les premiers.On connaît la suite.Depuis on pet toujours gloser sur la « dégradation  » des relations entre le « monde arabe »(lequel) et la France,mais force est de constater que depuis que les palestiniens ont commis deux erreurs majeures,une en Jordanie,qui s’est terminée par Septembre noir,et l’autre au Liban,exactement de même type,visant à rien moins que la mainmise sur le pays,suivie de l’assassinat de l’ambassadeur Delamarre,puis de l’attentat du Drakkar(entre autres),la politique de la France a effectivement changé,et j’ajouterais à juste titre. On aura compris que je ne suis absolument pas d’accord avec M. Naba.

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    • manuel // 06.06.2017 à 13h44

      [Modéré] Drakkar n’est absolument pas du aux palestiniens. La guerre de 67 intervient après l’agression de 56. Quand au passage sur François premier l’accuser du massacre de chrétiens fait doucement rigoler lisez un peu l’histoire des Balkans et vous saurez ce qu’on put être les massacres inter chrétiens.

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      • Christian gedeon // 06.06.2017 à 16h03

        ??? J ai écrit suivie de… Delamarre c’était les syriens,et Drakkar l’ ancêtre du Hezbollah,le jihadistes islamique. C’était pour mettre en évidence la série de conneries faites par les « arabes ».Et quel est le rapport entre François premier,les Balkans,et ce que j’ai écrit? Sans compter qu’à l’épique les ottomans étaient en pleine conquête des Balkans,commentant massacré sur massacre….

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        • manuel // 06.06.2017 à 23h37

          une fois de plus vous ne savez pas e quoi vous parlez les Balkans Francois Premier et les turcs sont intimement liés. Les chrétiens ont largement massacré les chrétiens balkaniques pour prendre des territoires aux turcs qui s’appuyaient sur les communautés chrétiennes balkaniques. Par exmple le club Galata sarray turc a son nom lié à la partie de Constatinople que le grand turc laisse aux vénitiens pour commercer alors qu’il a fait massacrer une partie de la ville turque qui l’a trahi. C’est là qu’on voit que le problème n’est quasiment pas religieux, mais territorial, les hongrois en particulier s’attachent une longue trainée de sang.

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          • Christian gedeon // 07.06.2017 à 06h26

            Oulala…c’est de l’histoire selon Saint Erdogan? Laissez moi deviner. En fait quand l.ottoman est allé jusqu’à assiéger Vienne(deux fois ),il faisait juste du tourisme sportif,c’est ça?

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  • de passage // 06.06.2017 à 16h13

    « une large fraction de la population française pratiquait la collaboration avec l’ennemi. Cinq cent mille combattants pour la Première Guerre mondiale (1914-1918), autant sinon plus pour la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945). »
    Passage franchement pas hyper credible, la plupart des francais étant restés passifs pendant l’Occupation. Et 500 000 combattants dans les les rangs de l’ennemi ca sort d’où???
    Dommage, l’article est intéressant mais ce genre de passage le décribilise complètement.

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    • jp // 06.06.2017 à 20h21

      je ne comprends le passage que vous citez comme vous.
      « au sacrifice des quelques cinq cent mille combattants du Monde arabe et africain qui ont aidé la France à se libérer du joug nazi, alors qu’une large fraction de la population française pratiquait la collaboration avec l’ennemi. Cinq cent mille combattants pour la Première Guerre mondiale (1914-1918), autant sinon plus pour la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945). »

      ce sont des combattants au service de la France dont il s’agit pour les 500 000. Et encore ont été oubliés les Chinois qui ont creusé des tranchées en 14/18 (2 000 sont enterrés dans la Somme) .

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      • Rene Naba // 06.06.2017 à 23h37

        Cinq cent mille arabes et africains chrétiens et musulmans ont été enrôlés dans les rangs de l’armée française pour combattre l’Allemagne lors de la 1 ère guerre mondiale. Autrement dit les Français ont enrôlé leurs esclaves dans une « querelle de blancs », pour les défendre contre un ennemi allemand, contre lequel ils ne nourrissaient aucun grief. Dans le même ordre d’idées, et pour combler vos lacunes, la plus grande victoire française de la 2 me guerre Mondiale, Monte Cassino, a coûté la vie à 6.400 soldats de l’armée française dont 4.200 « Nord africains » selon la spécification établie par l’armée française. Parmi les blessés à Monte Carlo Ahmad Ben Bella, premier président de l »Algérie indépendante. Cf à ce propos annexe documentaire de mon ouvrage « Du Bougnoule au sauvageon,voyage dans l’imaginaire français » – Harmattan 2002. Parmi les enrôlés de l’Empire, figurait au titre de l’Indochine Ho Chi Minh, qui se vengera à sa façon à Dien Bien Phu, en 1955, du « tribut de sang », selon son expression, infligé par la France à ses colonies.

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    • Rene Naba // 06.06.2017 à 23h25

      Il s’agit d’un document obtenu auprès des services de l’armée française et publié en annexe de mon ouvrage « Du bougnoule au sauvageon voyage dans l’imaginaire français » Harmattan 2002. Avant de porter des jugements hâtifs et injustifiés prenez la précaution de vous informer. Dommage votre commentaire non fondé vous discrédite (et non décrédibilise comme cela est écrit d »une manière incorrecte).

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      • de passage // 07.06.2017 à 11h33

        Justement je me suis informé, j’ai lu des livres sur la milice francaise, sur la lvf et autre division Charlemagne, on atteint meme pas les 100 000 homes avec les estimations les plus hautes…
        Alors je répète ma question: d’où sortez-vous le chiffre de 500 000 francais engages en 39-45 au coté des Allemands?

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        • Rene Naba // 09.06.2017 à 02h13

          Je ne suis pas votre laquais et vous interdit d’user de ce ton à mon égard. Ce forum n’a pas vocation à servir de thérapie aux psycho rigides. Je répète: cinq cent mille arabes et africains ont combattu dans les rangs de l’armée française lors de la 1 ere guerre Mondiale, autant lors de la 2nd Guerre Mondiale. dans des guerres dont les esclaves de la France n’étaient en rie concernés. document que je me suis procuré auprès de l’armée française et publié en annexe de mon ouvrage « Du Bougnoule au sauvageon voyage dans l’imaginaire français » Harmattan 2002. Vous avez lu beaucoup de livres mais visiblement pas le bon.

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          • de passage // 09.06.2017 à 08h12

            Navré si mon ton vous a froissé, tel n’était pas mon but.
            Vous avez émis une affirmation concernant le nombre de francais engagés au coté des troupes allemandes en 39-45, je remets en question votre chiffre, qui parait étonnament élevé, et vous demande simplement sur quelle source vous vous appuyez.
            Or au lieu de me répondre, vous esquivez la question, vous rappelez les chiffres des combattants arabes et africains (que je n’ai soit-dit en passant jamais remis en cause), alors que je vous parle des soldats francais ayant collaboré.

            J’en conclus donc que le passage de votre texte sur le nombre de soldats francais ayant pratiqué la collaboration avec l’ennemi en 39-45 est erroné, c’est tout (et c’est uniquement sur ce passage que porte ma critique, je ne remets pas en cause le reste de votre article).

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            • de passage // 09.06.2017 à 08h58

              Je viens de me rendre compte en relisant votre texte que j’avais peut-etre mal compris.  » Cinq cent mille combattants pour la Première Guerre mondiale (1914-1918), autant sinon plus pour la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945).”
              Dans cette phrase, j’avais compris que vous évoquiez la « fraction de la population francaise ayant collaboré avec l’ennemi », autrement dit que 500 000 soldats francais avaient combattu dans les rangs allemands (d’où l’allusion à la milice et à la lvf), mais en fait vous parliez du nombre de combattants africains dans l’armée francaise.

              Bref nes remarques sur ce passage relèvent d’un malentendu, je vous fais mes excuses pour avoir mal lu (ou plutot mal compris) ce passage dans votre article.

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        • Rene Naba // 09.06.2017 à 09h06

          Il me semble que vous êtes atteint d’un strabisme divergent. Je n’ai jamais écrit 500.000 français engagés du côté des allemands mais bien de 500.000 « basanés », « indigènes », « mètéques », pour reprendre le jargon français, (africains et arabes), engagés aux côtés des blancs de l’armée française pour défendre leur colonisateur. Rendez leur hommage plutôt que de postillonner sur tout ce qui dérange votre sentiment de supériorité , sur tus ceux qui dérangent vtre infaillibilité

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          • de passage // 09.06.2017 à 13h52

            Je vous renvoie à mon dernier commentaire, j’avais effectivement mal compris votre texte. (pour le coup oui j’ai fait preuve de strabisme).

            Mes commentaires étant totalement hors-sujet par rapport à l’article, je pense que la discussion est close.

            Bonne journée.

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        • Lysbeth Levy // 09.06.2017 à 10h04

          Ce ne sont pas ces livres là qu’il faut lire, ils ne parlent que des nazis européens ayant collaborés avec eux par idéologie mais on parle des millions de recrues servant de « chair à canon » par l’armée française, et leur embrigadement « forcé » par la France car ils n’étaient pas tous d’accord les « pioupious » des colonies à servir de « chair à canon » facilement : https://www.herodote.net/1830_a_1962-synthese-43.php et http://geopolis.francetvinfo.fr/grande-guerre-ces-soldats-venus-des-colonies-39325
          Il y avait la collaboration active « militaire » et celle des « civils » (juges, citoyens, maires,journalistes, fonctionnaires etc.) et cela doit faire bien plus que le dit René Naba ! Comment croyez vous que cet état fasciste a tenu la France entière sous sa coupe avec les nazis ? Quelque chose me dit que vous n’aimez pas l’idée que de nombreux français aient volontairement collaborés avec les nazis non ? » La honte » ça se gère Mr de passage..

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      • de passage // 07.06.2017 à 11h39

        Et au passage, vous oubliez (volontairement?) qu’il y avait de nombreux pieds-noirs parmi les forces nord-africaines qui ont combattu pour la Libération, et bien entendu aucune mention des accusations de pillages et de viols à l’encontre des troupes marocaines lors leur passage en Italie.

        Que l’on critique la politque francaise dans le monde arabe cela ne me choque pas (d’ailleurs je ne remets pas en cause le fond de votre article), mais je maintiens que vous semblez manquer d’objectivité.

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        • Rene Naba // 09.06.2017 à 02h15

          au passage, vous vous enfoncez et cela me désole. J’ai bien lu le document qui spécifie « algériens de confession musulmane », une mention qui apporte un démenti au fait que la France ignore les statistiques ethniques. Les pieds noirs étaient comptabilisés dans les contingents français.

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  • Christian gedeon // 07.06.2017 à 10h27

    J’ai pigé. On ne peut pas contrer Naba.Mais bon,si c’est la règle du jeu.Mais est ce bien productif? Le problème de base de son raisonnement,c’est qu’il parle d’un « monde arabe »qui n’existe tout simplement pas en tant que tel.Une résurgence de l’oummamisme,mitigée de nationalisme arabe(mots éminemmente contradictoires),style PPS( M.Naba comprendra)ancien style.Le fameux monde arabe n’a jamais existé,et le peu d’unité qu’il a eu à disparu corps et biens avec l’effondrement des la fin du IX ieme siècle de l’empire abbasside,sous les coups des envahisseurs turcs divers et variés,bien avant que le moindre croise ne pointe le bout de son nez.Mais bon le dogme,c’est le dogme. ET c’est tellement plus simple de dire,c’est de la faute des autres qui ont ete des méchants .Mais comme je ne serais pas publie,ce n’est pas bien grave.Il ne faut pas désespérer …Billancourt ?

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  • pyrrhogaster // 07.06.2017 à 22h36

    Le sac de Constantinople en 1204 était une affaire entre chrétiens et n’a laissé aucun mauvais souvenirs aux Turcs qui n’y étaient pas.

    Parler de « pays sunnite à structure républicaine » à propos de la Libye est un peu cours. Il était certes scandaleux d’aller attaquer ce pays car cette intervention était contraire au droit international et aux intérêts de la France; de là à dire que les autorités de ce pays étaient plus fréquentables que celles de nos alliés arabes…..

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    • Christian Gedeon // 09.06.2017 à 11h58

      Lol… alors comme çà,les turcs n’y étaient pas??? Mais si mon ami,ils y étaient,en tant que troupes supplétives de l’empereur usurpateur…je sais,je sais,l’histoire de l’empire byzantin est complexe…mais les relations des basileus successifs avec les turcs seldjoukides,puis ottomans ont été tout sauf claires…et un camp a souvent stipendié contre l’autre des troupes turques qui ne demandaient que çà…

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  • Atdahman // 08.06.2017 à 15h07

    @ René Naba

    Merci pour votre très intéressant point d’Histoire. Deux observations toutefois :
    1/ On n’a pas attendu Nicolas Sarkozy pour déconstruire la « politique arabe » de la France, pour autant que celle-ci ait réellement existé : les massacres de Sétif en 1945 et ceux d’octobre 1960 … à Paris ont été ordonnés (ou, pour le moins couverts) par le Général de Gaulle lui-même!
    2/ La coopération militaire avec Israël dans le domaine atomique, y compris le transfert du secret de fabrication de la bombe atomique, a été initiée au début des années cinquante par Pierre Mendès-France, Président du Conseil, intensifiée par Guy Mollet et poursuivie par tous leurs successeurs, jusqu’à « l’Affaire des corvettes de Cherbourg ».

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