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19.juin.201519.6.2015 // Les Crises

Grèce : les créanciers sont-ils réalistes ?, par Romaric Godin

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Grecs et créanciers jugent la partie d'en face "irréaliste"

Grecs et créanciers jugent la partie d’en face « irréaliste »

Grecs et créanciers se renvoient au visage des accusations d’irréalisme. Qu’en est-il réellement ? Tentative de réponses.

Alors que, plus que jamais, les discussions entre la Grèce et ses créanciers semblent gelées, les deux parties se renvoient des accusations de manques de réalisme. Du côté grec, Alexis Tsipras, le premier ministre, affirme refuser des exigences « irrationnelles » des créanciers. De l’autre côté, on appelle en permanence les Grecs à « revenir sur terre. » Samedi 13 juin, le premier ministre belge, Charles Michel, a ainsi proclamé que « la récréation est finie » pour les Grecs. Mais de quel côté est le « réalisme » ? Pour y répondre, il faut reprendre les éléments point par point.

Le programme du gouvernement

Les créanciers ont jugé dès les premiers jours qui ont suivi l’élection du 25 janvier que le programme du parti arrivé en tête était « irréaliste. » Or, le nouveau gouvernement grec a pris en compte cette objection, trop du reste au goût de beaucoup, et fait énormément de concessions. Le gouvernement grec a accepté d’abandonner toute revendication concernant l’annulation d’une partie de la dette publique. Il a accepté de ne relever que progressivement le salaire minimum, contrairement à ses engagements. Il a même accepté une hausse modérée de la charge de la TVA. Il s’est engagé à modifier le droit du travail dans le cadre des accords avec l’Organisation internationale du Travail (OIT) et l’OCDE. Il a même renoncé à assumer une vraie politique économique en s’engageant, dans l’accord du 20 février, à ne prendre « aucune mesure budgétaire unilatérale. » Bref, la position actuelle du gouvernement grec est une position « défensive », c’est celle des « lignes rouges. » Alexis Tsipras ne cherche réellement plus à imposer un programme, mais il veut défendre des acquis menacés par les créanciers. Il est donc difficile de l’accuser de ne pas avoir effectué l’aggiornamento de son programme.

La politique budgétaire

La position grecque a été de dénoncer comme « irréaliste » l’objectif d’un excédent primaire (hors service de la dette) de 3,5 % du PIB réclamé par le mémorandum de 2012 pour 2015. Après avoir longtemps hésité et avoir réclamé, par la voix de Wolfgang Schäuble, l’application stricte du programme, les créanciers ont convenu de ce qui apparaît aujourd’hui comme une évidence. A l’époque, la demande grecque était celle d’un excédent primaire de 1,5 % du PIB, position longtemps rejetée encore par les créanciers. La situation économique se dégradant davantage, l’objectif grec est devenu impossible à atteindre et finalement, les créanciers ont proposé un excédent de 1 % du PIB. Les Grecs ont alors jugé que cet objectif était trop ambitieux et ont proposé 0,6 %. Devant l’inflexibilité de la partie adverse, le gouvernement grec a alors relevé son objectif jusqu’au 1 % du PIB exigé. Il n’est pas certain que cet objectif soit réellement « réaliste », mais du moins, là encore, il y a eu une adaptation de la partie grecque à la réalité et au rapport de force avec les créanciers. Impossible ici de parler « d’irréalisme. »

La situation économique

Le blocage des négociations a fortement perturbé l’économie grecque. Mais rappelons que la dégradation a débuté dès le mois de septembre dernier, lorsque le précédent gouvernement d’Antonis Samaras avait décidé de « sortir du programme », ce qui avait inquiété les agents économiques. La dégradation de la situation a encore été aggravée par les décisions de la BCE d’interdire de facto le 4 février aux banques grecques l’accès à la procédure normale de refinancement et d’exclure la Grèce du programme de rachat de titres publics (« QE »). Enfin, les rumeurs de « Grexit » ou de « Graccident » soigneusement entretenues par les interviews d’un Wolfgang Schäuble, par exemple, ont été déterminantes pour accélérer les retraits de dépôts qui à leur tour favorisent la thésaurisation, la fuite des capitaux et l’incapacité des banques à prêter. Le gouvernement grec doit-il alors céder aux exigences des créanciers afin de « soulager » l’économie ?

Il est vrai qu’un accord aurait un effet très positif immédiat sur l’économie grecque. Mais une fois ce « rattrapage » passé, les effets des mesures d’austérité imposées par les créanciers pèseraient lourd sur une population déjà accablée par cinq longues années de mesures d’économies. Surtout, encore une fois, au-delà des effets « macro-économiques », ce serait les plus fragiles qui seraient les plus touchés : les séniors qui vivent de petites retraites (deux tiers des retraités grecs ont un revenu inférieur au seuil de pauvreté), les chômeurs qui bénéficient des transferts intrafamiliaux portés par les retraites ou encore les travailleurs pauvres contraints de devoir payer le relèvement de la TVA sur les produits de base, notamment l’énergie et les médicaments. Bref, le réalisme est, ici, une notion relative qui doit aussi prendre en compte la réalité sociale du pays.

D’autant qu’il convient aussi de penser à la capacité à moyen et long terme de l’économie grecque. Or, « l’ajustement » depuis 2010 a détruit une grande partie de cette capacité. La Grèce est dans une situation équivalente à un après-guerre. Elle a clairement besoin d’un programme d’investissement pour reconstruire son économie. C’est ce que demandait le programme économique de Syriza présenté à Thessalonique en septembre. C’est aussi ce que refusent absolument les Européens qui, dans ce domaine, manquent cruellement de « réalisme. »

L’austérité

Le FMI a publié en 2013 un rapport convenant de ses erreurs lors de la définition des programmes imposés à la Grèce. Il vient de publier un autre rapport de recherche montrant que l’augmentation des inégalités nuit à la croissance. Or, le FMI réclame à la Grèce des mesures qui ne prennent aucunement compte de ces éléments de recherche. Du côté des Européens, on reste enfermé dans une logique simple qui veut que la croissance ne puisse être issue que des « réformes » et de la consolidation budgétaire. Ce discours s’appuie sur la comparaison de la Grèce, petite économie relativement fermée et peu industrialisée, avec l’Irlande, qui a toujours été un pays très exportateur et très industrialisé, ou l’Espagne, économie fort différente aussi de la Grèce. Tout ceci manque singulièrement de réalisme et relève davantage du mythe. Le gouvernement grec qui, rappelons-le, a beaucoup cédé à ce mythe, refuse de revenir à la logique des erreurs de 2010 et 2012. Est-ce là de l’irréalisme ? Rappelons que même le gouvernement précédent refusait les mesures de la troïka par réalisme. Lors de son discours à la Vouli, Alexis Tsipras a, du reste, mis au défi les membres de l’opposition d’affirmer leur soutien au plan des créanciers.

Les retraites

Dans ce cadre, le problème des retraites est central. Il est la pierre d’achoppement principal entre les deux parties. Les créanciers soulignent le poids des dépenses de retraites (16,7 % du PIB) et le caractère insoutenable du système. Deux points réalistes, en effet. Mais soulignons d’emblée, en retour, que peu de système de retraites sont réellement soutenables en Europe compte tenu de la situation démographique du vieux continent. L’Allemagne est loin d’être épargnée de ce point de vue puisque les « Cinq sages économiques » avaient proposé le report de l’âge légal de la retraite à 69 ans outre-Rhin en 2013 et que la chancelière Angela Merkel a préféré ouvrir une possibilité de départ à 63 ans pour ceux qui ont cotisé 45 ans. Rappelons aussi que le report de cet âge légal de départ en Allemagne ne sera fixé à 67 ans qu’en 2030…

Pour la Grèce, cependant, la situation est plus sérieuse compte tenu de l’absence d’accès au marché du pays. Mais la stratégie des créanciers est-elle réaliste ? En baissant les pensions et en repoussant l’âge légal de départ à la retraite, on affaiblira le pouvoir d’achat et on exercera une pression sur l’emploi. La croissance en sera nettement amoindrie, ce qui rendra le poids du système de retraite encore plus insoutenable. Si les retraites pèsent lourd en rapport du PIB, la mesure préférée des créanciers, c’est d’abord parce que le PIB s’est effondré d’un quart en 6 ans. Faut-il poursuivre dans cette voie ?

Du reste, le caractère insoutenable de ce système des retraites s’explique aussi par les erreurs des créanciers. Le fonds de retraite grec a perdu 8 milliards d’euros dans l’annulation de la dette de 2012, alors que, rappelons-le, les dettes privées détenues par la BCE, soit 27 milliards d’euros, ont été épargnées. Bref, les retraités ont payé pour que la BCE ne paie pas. Est-il réaliste aujourd’hui de leur demander un nouvel « effort » ? La solution passerait plutôt par une redynamisation rapide de l’économie qui permettrait de favoriser les recettes de l’Etat, de baisser le chômage et de permettre aux Grecs de demeurer en Grèce, ce qui est une des clés du maintien du système de retraite. Le gouvernement a toujours souligné qu’il refusait toute modification du système de retraites dans les conditions actuelles, pas dans l’absolu. Là encore, le réalisme n’est pas du côté des créanciers.

La dette

Aucun économiste sérieux ne prétend aujourd’hui que la dette publique grecque s’élevant à 179 % du PIB pourra être remboursée et soutenable pour l’économie hellénique. La Grèce devrait, pour cela, à la fois retrouver un accès au marché et dégager jusqu’en 2054, date du dernier remboursement, des excédents budgétaires primaires très élevés qui sont autant de ponction sur l’activité économique. Le plan des créanciers et du gouvernement prévoient ainsi un excédent primaire entre 2017 et 2018 de 3,5 % du PIB. En alliant ce fait à l’incapacité de la zone euro et de l’UE à lancer un programme ambitieux d’investissement en Grèce, donc avec une croissance qui restera faible, le remboursement intégral est une gageure. Comme du reste elle l’est pour des pays comme le Portugal ou l’Irlande. Les créanciers le savaient bien puisqu’en 2012, ils s’étaient engagés à entamer des pourparlers de restructuration de la dette et qu’ils ont déjà pratiqué une telle restructuration en novembre 2012. Pourtant, les créanciers refusent de discuter de la dette avec le nouveau gouvernement grec et s’accroche à cette fiction que « tout doit être remboursé. » On est là dans l’irréalisme complet.

La question de la dette n’est pas une question lointaine comme certains le prétendent. Si les remboursements au FESF et aux Etats européens ont été reportés à 2023, la Grèce, sans accès au marché, doit rembourser dès cette année le FMI et la BCE pour, en tout, une vingtaine de milliards d’euros. Cet argent est versé, depuis août dernier, sans aide extérieure, avec ses propres excédents. Dire que la Grèce est un mauvais payeur et ne respecte pas les règles est donc non seulement faux, mais aussi injurieux pour une économie qui a sans doute davantage besoin de ces fonds que le FMI ou la BCE. Obliger la Grèce, dans sa situation, à verser 6,7 milliards d’euros à sa propre banque centrale, relève de l’irréalisme le plus total. C’est pourtant un point sur lequel la BCE ne transige pas et aucune restructuration n’est à ce jour envisagée.

La confiance

Les créanciers prétendent ne pas pouvoir avoir confiance dans le gouvernement grec et demande des garanties. Athènes a accepté, au prix de sacrifices que l’on a décrits plus haut, d’accorder de nombreuses garanties. Elles sont insuffisantes, prétendent les créanciers qui ne cessent de ramener l’actuel gouvernement aux erreurs du passé. Mais il est bien étrange de faire porter sur un gouvernement composé de partis n’ayant jamais gouverné depuis 1974 le poids des erreurs des gouvernements du passé. Mieux même, les créanciers ne se seraient sans doute pas montrés si durs avec un gouvernement Samaras qui, pourtant, était composés de ceux qui avaient placé la Grèce dans l’impasse financière. Cette attitude semble peu réaliste et purement idéologique. Elle a justifié pourtant le comportement des créanciers depuis les premiers jours du gouvernement grec et le rejet de tous les plans de réformes et de toutes les concessions d’Athènes. Par exemple, dimanche, les négociateurs grecs ont proposé de combler l’équivalent des baisses de retraites (1,8 milliard d’euros) par l’amélioration des recettes fiscales. Les premières mesures de ce type ont déjà permis de récupérer 500 millions d’euros. Mais Bruxelles a refusé net.

Le rapport de force

Le seul argument réaliste serait donc celui de la « loi du plus fort » : la petite Grèce ne saurait résister à la volonté, juste ou non, des 17 autres pays de la zone euro, du FMI, de l’ensemble de la presse économique du monde et des économistes reconnus. Elle doit, estime-t-on, cesser d’argumenter et capituler devant une force aussi formidable. C’est sans doute une position réaliste, mais qui pose bien des problèmes. D’abord, la zone euro deviendrait alors, comme le soulignait Alexis Tsipras dans sa tribune au Monde, une « zone euro à deux vitesses » avec ceux qui ordonnent et ceux qui obéissent. L’euro comme facteur de paix et de prospérité pourrait pâtir d’un tel ordre violent. Ensuite, c’est oublier que, avec sa dette immense, la Grèce dispose de l’arme du débiteur : celui du défaut. La raison entraîne toujours les créanciers à négocier avec leurs débiteurs insolvables. Ceux qui ont refusé l’accord argentin, par exemple, peuvent bien avoir raison en droit, ils ne seront jamais payés par Buenos Aires. La loi du plus fort n’est pas toujours aussi simple qu’on le croit…

Au final, la position des créanciers semblent fort peu réaliste. Elle s’appuie sur des objectifs contestables, sur une logique économique qui a échoué et sur des ambitions politiques que les formes officielles cachent bien difficilement.

Source : Romaric Godin, pour La Tribune, le 17 juin 2015.

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Commentaire recommandé

Pic et Puce // 19.06.2015 à 00h59

L’accumulation de dettes illégitimes n’a qu’un seul but : piller le pays qui disposerait de grandes ressources en gaz. On peut se demander pourquoi la Grèce doit honorer des taux d’intérêt qui frisent les 25 % tandis que les USA qui sont bien plus endettés que la Grèce, peuvent emprunter pratiquement gratuitement de l’argent. Il est vrai qu’ils ont la planche à billet que le monde entier devait jusqu’ici accepter et au besoin l’armée américaine pour casser la gueule à tous ceux qui ne veulent plus d’un dollar qui n’est qu’une version améliorée du PQ. Les Grecs n’ont plus rien à perdre à dire MERDE à la finance mondiale.

13 réactions et commentaires

  • Pic et Puce // 19.06.2015 à 00h59

    L’accumulation de dettes illégitimes n’a qu’un seul but : piller le pays qui disposerait de grandes ressources en gaz. On peut se demander pourquoi la Grèce doit honorer des taux d’intérêt qui frisent les 25 % tandis que les USA qui sont bien plus endettés que la Grèce, peuvent emprunter pratiquement gratuitement de l’argent. Il est vrai qu’ils ont la planche à billet que le monde entier devait jusqu’ici accepter et au besoin l’armée américaine pour casser la gueule à tous ceux qui ne veulent plus d’un dollar qui n’est qu’une version améliorée du PQ. Les Grecs n’ont plus rien à perdre à dire MERDE à la finance mondiale.

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    • social21ème // 19.06.2015 à 12h32

      Les pays ont une dette envers les systemes financiers, les banques.
      les banques ont des clients fortuné qui placent leur argent.
      pour qu’il y ai une dette, il faut certe un endetté, mais aussi un créancier, et pas seulement le nom d’un banque mais celui d’un client, qui menace si la banque lui presente de grosse perte sur son capitale, de procedure judiciaires certaines.
      suivant ce principe je m’etonne qu’on ne disent pas qu’en fait comme l’etat est une dette pharaonique, que les pays sont des outils de production lucrative detenue par des mains invisibles que l’on tente continuellement de vendre comme des biens nationalisés. in finé cela respecte le capitalisme le plus cru, qui est la concentration de la possession des moyens de rente lucrative a une personne ou un groupe d’actionnaire.

        +3

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  • GUIBERT DE FONTAINE // 19.06.2015 à 01h26

    L’étude publiées par Attac Autriche atteste qu’il s’agit en fait moins de sauver les peuples – qui paient le prix fort des mesures drastiques de la Troïka – que de sauver les banques…
    Lisa Mittendrein a étudié les 23 tranches de financement des différents « plans de sauvetage » de la Grèce, pour un total de 206, 9 milliards d’euros. Ses conclusions sont sans appel :
    • 58, 2 milliards ont servi à recapitaliser les banques grecques, au lieu de restructurer ce secteur et de mettre à contribution les actionnaires des banques pour éponger les pertes ;
    • 101, 33 milliards ont servi à payer les créanciers de la Grèce. Ce qui signifie que ceux qui ont spéculé sur la dette grecque – dont les grandes banques françaises – n’ont pas eu à assumer les risques qu’ils ont pris : ils ont été remboursés aux frais des contribuables européens. En tout, près de 77 % des sommes débloquées pour le « plan de sauvetage » de la Grèce ont bénéficié directement ou indirectement au secteur de la finance… et certainement pas à la population grecque, écrasée par les mesures d’austérité.

    N’oubliez pas que nous avons deux personnes peu recommandables à la tête de l’Euro :
    – Dragghi, ex Directeur de Goldman Sachs qui a truqué les comptes bancaires de la Grèce avec les gouvernements corrompu de l’époque pour l’entrée en zone euro.
    – Juncker, ex premier ministre du Luxembourg, grand organisateur de l’évasion fiscale de centaines d’entreprises.

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  • Greg // 19.06.2015 à 06h34

    [quote]et dégager jusqu’en 2054, date du dernier remboursement[/quote] 2054… mazette. Les gamins grecs qui sont nés cette année friseront la quarantaine quand tout ce cirque sera -très théoriquement- terminé.
    Cela me fait penser aux peines de prison prononcées pour une durée supérieure à l’espérance de vie d’un être humain lambda.
    Je me demande quand même qui a autorisé la publication d’un tel papier à l’heure actuelle dans La Turbine -pas exactement Les Echos ou l’Agefi, mais loin d’être l’Huma.

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  • passant // 19.06.2015 à 07h05

    Bien sûr que les créanciers sont irréalistes, mais vu qu’ils sont déjà irréalistes dans la gestion de leur propre pays, je vois pas trop ce qu’il faut de plus comme preuve. On pourrait parler de la france lagarde (affaire tapie), du portugal de barroso (en faillite), de l’italie de draghi (qui a l’avantage d’avoir vu les tripatouillage grecs), du luxembourg de junker, de l’espagne de rajoy et du PP (vous vous rappelez sûrement de la fausse accusation de terrorisme de l’eta, conduite par aznar qui a amené zapatero au pouvoir et plus récemment de la corruption  »à la grecque » au sein du pp), etc…, etc…

    On peut investir à crédit mais on ne peut pas vivre à crédit. Les dirigeants grecs actuels ne sont pas anti-capitalistes (malheureusement de mon point de vue), et ils ont bien compris ça.

      +7

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  • TC // 19.06.2015 à 08h47

    Quel foutage de gueule ! Ce Godin en est encore à se demander si les exigences de la troïka sont réalistes ou pas ! Tout ça pour démontrer, comme s’il le fallait encore, que les intentions sont ailleurs !

    L’entrée de la Grèce en zone euro était-elle réaliste alors que les comptes budgétaires ont été « optimalisés » ? La mise en place de la zone euro elle-même et surtout son maintien est-elle réaliste au regard de sa performance économique sur sa période d’existence et le chômage qu’elle a engendré ? Et celle de l’union européenne, en tant qu’institution supranationale qui viole la démocratie de tous les pays, ne serait-ce que par sa seule existence ?

    C’est là le véritable sujet que les journalistes qui veulent encore travailler n’aborderont jamais, hélas !

      +9

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    • passant // 19.06.2015 à 16h48

      Vâche de soixante-huitards ces créanciers, ils n’ont retenus que:  »soyez réalistes, demandez l’impossible »

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  • boduos // 19.06.2015 à 12h17

    comme dans toute tragédie,on arrive au dénouement du troisième acte ou tous les masques tombent :
    -chute du masque de l’utopie solidaire et lyrique (hymne à la joie…) déclamée par les européistes à l’attention des gogos électeurs.
    -énervement des atlantistes ,maitres et ilotes inclus par la signature pour le passage du gazoduc chez Tsipras.
    -saisie illégale jamais vue des avoirs d’une ambassade (en Belgique)
    -saisie jamais vue des moyens d’expressions d’un organe d’information aux pays de  » la liberté d’expression » ou défilent en tête pour « Charlie hebdo » Porochenko,le Qatar,Nietaniyuh,les roitelets africains…et les auteurs de la loi charnière pour nos libertés supprimant anti-constitutionnellement la vie privée et le secret des correspondances.

    JE SCRUTE LA PRESSE …AUCUNE INDIGNATION !

    nous vivons une époque extraordinaire !….dans la ouate du divertissement et de la sacro sainte consommation .

      +7

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  • ulule // 19.06.2015 à 12h36

    « Les Chiffres de la dette 2015 » du CADTM !
    Analyse accessible bien que pointue, fondée sur les meilleures données, d’une centaine de pages que l’on peut télécharger gratuitement.
    URL : http://cadtm.org/Les-Chiffres-de-la-dette-2015

    « Tant au Nord qu’au Sud de la planète, la dette constitue un mécanisme de transfert des richesses créées par les travailleurs-euses et les petit(e)s producteurs-trices en faveur des capitalistes. L’endettement est utilisé par les prêteurs comme un instrument de domination politique et économique » (Charte politique du CADTM international, Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde)

    SOMMAIRE
    Introduction. Du Sud au Nord de la planète : brève histoire de la crise de la dette et des programmes d’ajustement
    1. Les inégalités dans le monde (une remarquable analyse de l’évolution des inégalités, de la pauvreté, de la faim dans le monde, des facteurs explicatifs et des impacts sur l’envol des dettes)
    2. Panorama global de la dette au Sud : distribution de la dette externe dans les PED
    3. La dette au Sud
    4. La Banque mondiale et le FMI
    5. La dette au Nord
    6. Panorama global de la dette au Nord et au Sud
    Conclusion. L’impact du « système dette »
    —————————————————–
    – Entre 2007 et 2012, la dette publique des pays étudiés a augmenté de 67 %.
    – Les principales augmentations ont eu lieu dans les pays dits développés.
    Ces augmentations soudaines sont associées à la récession économique et aux coûts des sauvetages bancaires.
    – La dette des pays en développement est largement inférieure à celle des pays développés.
    – Contrairement à l’affirmation courante selon laquelle la dette publique serait à l’origine de la crise, du fait d’un excès supposé des dépenses publiques, l’augmentation la plus forte est celle de la dette privée.
    Depuis la crise, la dette du secteur privé non financier s’est encore accrue.

    Tableau 6.1 – La dette publique dans les pays développés et les pays en développement, en 2007 et en 2012 (en milliards de dollars US)
    2007 2012
    Dette publique de l’UE 27 9 368 14 089
    Dette publique des États-Unis 8 054 15 239
    Dette publique du Japon 6 482 10 792
    Dette publique du Royaume-Uni 1 326 2 590
    Dette extérieure publique des PED 1 272 1 766

    Tableau 6.2 – Quelques chiffres édifiants (en milliards de dollars US, 2010-2012) !!!
    Dépenses annuelles mondiales de publicité (2012) 557 Mds $
    Dépenses militaires annuelles au niveau mondial (2011) 1 740 Mds $
    Service de la dette extérieure publique des PED (2011) 171 Mds $
    Coût de l’évasion fiscale pour les PED (2011) 400 Mds $
    Revenus des banques d’affaires, comme Goldman Sachs (2012) 240 Mds $
    Dépenses annuelles mondiales pour l’achat de drogues illégales (2011) 400 Mds $
    Dépenses annuelles mondiales pour nourrir chiens et chats domestiques (2012) 67 Mds $
    Sommes mobilisées par le Programme alimentaire mondial des Nations Unies en 2010 3,5 Mds $
    Budget total de l’État de RDCongo, 74 millions d’habitants (2012) 8 Mds $
    Bonus versés par Goldman Sachs (2011) 12 Mds $
    Bonus versés à la City de Londres (2011) 21 Mds $
    Rémunérations et bonus versés par les 5 premières banques états-uniennes (2010) 119 Mds $

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  • step // 19.06.2015 à 12h46

    si les parties étaient réalistes, la grêce aurait déjà fait défaut, les créanciers ne courraient plus après un argent qui n’existe pas chez les classes moyennes grecques, pourchasseraient les oligarques de tous poils et l’euro n’existerait plus. Autant vous dire que on a une belle marge d’irrationalité chez tout le monde dans cette histoire.

      +3

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  • ulule // 19.06.2015 à 12h54

    ATHENES (Reuters) – Jeudi 18 juin 2015 – Les retraits des banques grecques s’accélèrent depuis le blocage le week-end dernier des négociations entre Athènes et ses créanciers, a-t-on appris jeudi de sources bancaires.
    Les déposants ont retiré deux milliards d’euros sur les trois premiers jours de la semaine, soit environ 1,5% du montant total des comptes des banques du pays, qui s’élevait à 133,6 milliards d’euros fin avril, ont précisé les sources.
    http://www.challenges.fr/entreprise/20150618.REU9136/les-retraits-des-banques-grecques-s-accelerent.html

    Conséquence de ce bank-run : les banques grecques sont en faillite.
    @AFP / Vendredi 19 juin 2015 07h52 – Réunion d’urgence vendredi à la BCE pour accroître les financements aux banques.
    « Le conseil des gouverneurs de la BCE doit tenir une conférence exceptionnelle ce vendredi pour discuter d’un possible relèvement des financements d’urgence (ELA) aux banques grecques, ont déclaré à l’AFP plusieurs sources européennes. »

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