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16.juin.201516.6.2015 // Les Crises

Un entêtement suicidaire – par Milton Friedman 2/2 [1996]

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Suite et fin de l’interview de Milton Friedman, le début étant ici.

Vous retrouverez en gras ce que j’ai adoré, et en italique mes points de désaccord profond. À vous de vous faire maintenant votre opinion en exerçant votre esprit critique ! 🙂

Les avantages de la monnaie unique en question
Le monétarisme n’est pas responsable

Les avantages de la monnaie unique en question

Milton Friedman

Robert LozadaLes avocats du projet de monnaie unique lui prêtent divers avantages :
– les exportateurs français n’auront plus à craindre les dévaluations compétitives comme celle, par exemple, de la livre sterling depuis 1992 ;
– la monnaie unique sera une bonne monnaie qui permettra la baisse des taux d’intérêt ;
– elle supprimera l’incertitude inhérente aux changes flottants ;
– elle libérera l’Europe de la tutelle du dollar.

Quels commentaires vous inspirent ces affirmations ?

Milton Friedman – Sur le premier point, la livre sterling flotte vis-à-vis des monnaies du Système monétaire européen, mais je ne vois pas que l’on puisse parler de dévaluation compétitive puisque la Banque d’Angleterre n’a fixé aucun taux de change à sa monnaie et ne vend pas, que je sache, du sterling sur le marché pour le faire baisser. En tout état de cause, les pays européens que vos commentateurs accusent de dépréciation compétitive risquent de ne pas participer à la monnaie unique. Celle-ci ne changera donc rien à la situation existante. Deuxième point : la monnaie unique ne dérogera pas à la règle commune sous le prétexte qu’elle est « unique ». Elle sera, comme toutes les monnaies, bonne ou mauvaise, c’est-à-dire inflationniste ou pas, suivant la façon dont elle sera gérée. Si, comme certains de ses promoteurs en ont la tentation, elle représentait une sorte de qualité moyenne par rapport aux différentes monnaies qui la composent, elle serait automatiquement moins bonne que certaines de celles-ci ; moins bonne que le deutsche mark en particulier. Il y aurait recul et non pas progrès par rapport à la situation actuelle. Troisième point : la fusion des monnaies supprime évidemment l’incertitude de change entre les monnaies concernées. Mais pour l’instant, nous n’en sommes pas là. Nous nous trouvons en présence d’un système de changes administrés ou encore de flottement impur, c’est-à-dire comportant l’intervention constante des banques centrales. Vue sous cet angle, l’affirmation des défenseurs de la monnaie dite unique ne constitue que la reprise des arguments traditionnels contre les changes flottants et en faveur des changes administrés. Dans un article publié en 1953,  » The case for flexible exchange rate « , je réfutais déjà ces arguments. Il se trouve que le livre contenant cet article vient de paraître dans sa traduction française (1).

Je continue d’adhérer pleinement à l’analyse théorique que je formulais il y a plus de quarante ans. Je me contenterai ici de dire que les changes administrés n’éliminent en rien l’incertitude, tout au plus en modifient-ils la forme. Quant au dernier point, l’euro comme monnaie de réserve ? Soit, mais quel bénéfice les Européens croient-ils qu’ils retireraient de cette promotion ? Les États-Unis ne tirent guère avantage du fait que le dollar constitue la monnaie de réserve internationale. Le Japon, a contrario, a-t-il souffert du fait que le yen ne sera pas monnaie de réserve ?

Ne vous méprenez pas, je n’ai rien en soi contre la perspective d’une monnaie unique en Europe. Si les institutions politiques sont adaptées, la monnaie unique comporte assurément quelque mérite. Mais, même sur ce point, nombre de commentateurs se font des illusions sur les avantages économiques à attendre d’une telle innovation. Il suffit pour s’en convaincre de se reporter à l’époque où il y avait une monnaie unique en Europe qui était l’étalon-or. D’abord la période d’authentique étalon-or dans le monde a été courte, au plus de 1879 à 1914. Ensuite, durant cette période, des crises répétées ont sévi aux États-Unis, en Grande-Bretagne et même en France. Les fluctuations cycliques durant la période de l’étalon-or furent plus marquées qu’elles ne l’ont été depuis cette période. Aux États-Unis, la grande dépression, elle-même, s’est produite alors que le pays était encore sous l’étalon-or. Une monnaie unique, qu’il s’agisse de l’étalon-or ou d’une monnaie fiduciaire, ne constitue pas par elle-même une garantie contre la déflation. Contre l’inflation non plus, nous l’avons dit, si la monnaie unique est mal gérée.

R.L. J’aimerais à ce propos vous lire un commentaire d’un des avocats de la monnaie unique, M. Paul Mentré, inspecteur des Finances et proche de l’ancien président de la République, M. Valéry Giscard d’Estaing :  » Une des raisons de la fragilité du dollar est le surdimensionnement de son rôle en matière de placements internationaux. Une monnaie unique européenne… contribuera à un meilleur équilibre global au service de l’activité et de l’emploi « . Cette citation vous inspire-t-elle à votre tour un commentaire ?

Milton Friedman : Je ne comprends pas ce que cela veut dire. Le dollar ne me parait pas du tout fragile. En quoi l’est-il ?

R.L. Il a beaucoup baissé vis-à-vis du yen et du DM. Les phrases citées sont extraites d’un article paru dans Le Figaro du 31 mars 1995 à l’époque où le taux de change de monnaie américaine chutait vis-à-vis des deux autres monnaies mentionnées, à la suite de la crise mexicaine et de l’aide apportée par les États-Unis à leur voisin.

Milton Friedman : Le dollar ne baisse plus. Demain, peut-être, il remontera. Mais admettons l’argument de la baisse : ce fait est-il plus significatif que la supériorité du niveau de vie des États-Unis par rapport à la France, elle-même reflet de la persistance d’une productivité plus grande de la première citée de ces économies par rapport à la seconde ? La baisse d’une monnaie A par rapport à une monnaie B n’est pas nécessairement une marque de faiblesse de l’économie dont la monnaie baisse. Pas plus que la hausse de la monnaie B par rapport à A n’est en soi un signe de vitalité. La variation des deux monnaies l’une par rapport à l’autre exprime un phénomène monétaire qui n’a rien à voir avec la force relative des deux économies en présence.

En mars 1995, c’est le yen qui était fragile à cause du niveau trop élevé qu’il avait atteint par rapport au dollar. Cette surévaluation ne pouvait se maintenir et effectivement elle n’a pas tenu. J’ai personnellement gagné de l’argent en vendant du yen à court terme. Quand une monnaie baisse par rapport à une autre, pourquoi qualifier de  » fragile » la première et non pas la seconde ? La baisse d’une monnaie par rapport à une autre est-elle nécessairement un événement négatif ?

R.L. Pas nécessairement, en effet, pour le pays dont la monnaie baisse, répondront vos contradicteurs. Mais il n ‘en va pas de même pour ses partenaires commerciaux.

Milton Friedman : Si le dollar s’effondre, vous pouvez acheter des produits américains très bon marché. Où est le préjudice ?

R.L. Vous présentez le point de vue des consommateurs alors que vos contradicteurs pensent à celui des producteurs. Ils diront que si le producteur perd son emploi, il ne peut plus être consommateur. A quoi bon des produits importés à bas prix si on ne peut plus les acheter ?

Milton Friedman : La réponse facile et décisive à ce type de raisonnement est fournie par l’Histoire. La révolution industrielle au XIXe siècle a provoqué des déplacements importants de personnes et de capitaux entre les pays alors développés (Europe) et les pays qui ne l’étaient pas (en particulier les États-Unis), ce que les commentateurs que vous citez craignent aujourd’hui. Les travailleurs anglais, les plus concernés, ont-ils souffert les maux (chômage, salaire réel diminué) que l’on attribue à cette concurrence ? En fait, le résultat fut le développement du bien-être pour des centaines de millions d’êtres humains répartis sur la surface du globe.

Je ne crois pas du tout que le dollar soit  » fragile « . C’est une monnaie forte et l’une de ses forces tient à sa capacité de fluctuer sans que ces fluctuations ne provoquent de craintes particulières. Sa volatilité est une force et non une faiblesse parce qu’il permet à l’économie américaine de s’ajuster plus rapidement à des circonstances changeantes. Cette volatilité évite d’autres formes d’ajustement qui seraient plus pénibles. Le critère essentiel de la  » solidité  » d’une monnaie réside dans la stabilité des prix dans le pays concerné. A ce titre, la performance américaine depuis plus de dix ans, avec une hausse de prix de l’ordre de 3 % par an et aucun signe d’accélération, est satisfaisante. Aussi longtemps que ce résultat subsiste, il n’y a pas à se préoccuper de la variation du dollar par rapport aux autres monnaies. C’est au marché des changes seul qu’il incombe de fixer la valeur relative des monnaies les unes vis-à-vis des autres.

R.L. Je voulais surtout obtenir votre opinion concernant la deuxième phrase du texte de M. Mentré où il exprime l’espoir qu’il met dans la monnaie unique comme facteur d’un meilleur équilibre économique dans le monde.

Milton Friedman : Je ne vois pas du tout ce que cela peut vouloir dire. Non, je ne le vois vraiment pas. Le problème ne concerne pas je ne sais quel  » équilibre global « , il concerne la situation concrète des Français, des Allemands, des Suédois, des Italiens, etc. Comparé à ces nations charnelles, existe-t-il une entité que l’on puisse qualifier de globale ? Que signifie  » équilibre  » ? Faut-il entendre que les exportations doivent être égales aux importations pour chacun des pays du monde ? N’est-il pas approprié que certains pays épargnent plus qu’ils n’investissent et soient donc exportateurs de capitaux ?

R.L. D’autres partisans français de la monnaie unique, professeurs d’économie, soulignent que le système actuel entretient l’incertitude.

Milton Friedman : Le cimetière est le seul endroit où l’on échappe à l’incertitude. Celle-ci est-elle néfaste lorsqu’elle est liée à une évolution progressive et dynamique? Le mal central dont souffre l’Europe depuis cinq ou dix ans consiste en un excès de certitude ou de sécurité. Trop de sécurité en ce qui concerne le salaire, trop de sécurité en ce qui concerne l’emploi. Pas assez d’incertitude, c’est-à-dire pas assez de flexibilité. L’incertitude est un ingrédient indispensable au progrès. Ce dont vous souffrez, ce n’est pas d’un excès d’incertitudes, mais d’un trop plein de clichés, de phrases convenues, de sophismes. Le texte que vous me soumettez me parait parfaitement creux.

R.L. Vous n’êtes pas opposé cependant à la stabilité du Système monétaire international ?

Milton Friedman : Stabilité ne signifie pas rigidité. De plus, si les différents pays appliquent des politiques monétaires non inflationnistes, la stabilité des taux de change s’ensuivra.

R.L. L’inflation est réduite depuis plus de dix ans dans les pays occidentaux, pourtant les changes ont continué d’être chahutés.

Milton Friedman : La volatilité a beaucoup diminué. Les crises de change les plus marquées que l’on a connues dans le cadre du Système monétaire européen en 1992 et 1993, ou dans le cas mexicain en 1995, ont eu pour origine la volonté de maintenir des changes fixes contre la tendance profonde du marché.

Le monétarisme n’est pas responsable

R.L. La politique de change fixe entre le franc et le DM menée par la Banque de France est constamment qualifiée en France de  » monétarisme « . Voici un exemple :  » C’est le monétarisme absolument dément pratiqué par nos autorités monétaires depuis cinq ans – en l’occurrence une véritable diminution de notre masse monétaire certaines années – qui explique la hausse non moins démente de nos taux d’intérêt réel « . Approuvez-vous cette analyse ?

Milton Friedman : Permettez-moi de réécrire ce texte de la façon suivante :  » C’est l’insistance démente mise par la Banque de France à lier le franc français au deutsche mark à un taux déterminé qui a obligé cet institut d’émission à réduire (ou à accroître) la masse monétaire de temps à autre et à maintenir des taux d’intérêt réels très élevés « . Cette politique n’a rien à voir avec le monétarisme qui consiste dans l’affirmation, sur le plan théorique, d’une étroite corrélation entre la quantité de monnaie et le niveau des prix et, dans l’affirmation complémentaire que l’évolution de la quantité de monnaie constitue le meilleur guide de la politique économique d’un pays. En aucun cas, le monétarisme ne consiste à affirmer que la politique économique d’un pays doit être fondée sur le maintien d’un taux de change fixe avec un autre pays. La politique suivie par la Banque de France est celle des changes administrés. La qualifier de monétarisme constitue un contresens absolu.

Au fond, l’expression  » politique du franc fort  » constitue un bel exercice d’autosuggestion. Bien loin de traduire, comme les termes semblent l’indiquer, une inébranlable confiance en soi, elle parait plutôt refléter un étrange complexe d’infériorité en matière monétaire ; complexe qui s’efforce de se dissimuler sous un vocabulaire avantageux mais quelque peu dérisoire.

N’est-ce pas vous-même qui m’aviez fait remarquer qu’en dehors du bref épisode du franc Poincaré, dont le succès, incidemment, fut beaucoup plus dû à l’exceptionnelle autorité du gouverneur de la Banque de France de l’époque, Émile Moreau, qu’à Poincaré lui-même, la France depuis 1914, et surtout depuis 1936, aura successivement accroché sa monnaie à la livre sterling jusqu’en 1940, au dollar jusqu’en 1972 et, depuis, au deutsche mark ? Comme si elle se sentait incapable par elle-même de résister aux sirènes de l’inflation. Si j’étais Français, je n’accepterais pas cette autoflagellation.

R.L. A ce sujet, voyez-vous un parallèle entre la politique du franc fort suivie depuis plusieurs années et la politique de déflation menée de 1931 à 1936 dans l’espoir de maintenir la parité du franc non pas, à l’époque, avec telle ou telle monnaie mais avec l’or ?

Milton Friedman : Tout à fait. Il est frappant, dans ce contexte, de constater la permanence de certaines attitudes monétaires dans la vie des nations. Je n’ai jamais mieux compris les querelles à propos de la politique monétaire internationale au cours des années 60, en particulier la politique du général de Gaulle à l’égard de l’or et du dollar, qu’en lisant les mémoires du gouverneur Moreau relatant ses relations avec les Britanniques et les Américains de 1926 à1930. En ce qui concerne le politique déflationniste de la France dans la première moitié des années 30, l’épilogue n’en fut pas heureux et je crains que, sous une autre forme, il n’en aille de même cette fois-ci.

R.L. Vous n’attribuez pas, je présume, au franc fort la responsabilité totale ou même principale des 12 % de chômage que connaît la France, n’est-ce pas ?

Milton Friedman : Non. Comme dans pratiquement tous les pays de la planète, on retrouve en France les maux qui caractérisent nos économies modernes, à des degrés divers il est vrai : niveau trop élevé des dépenses publiques en raison des débordements de l’Etat-providence, 54 % en France d’après ce que j’ai lu dans un rapport de l’OCDE, abus des réglementations, rigidité excessive du marché du travail, système éducatif en pleine décadence : il faut arrêter de produire des diplômés qui ne savent souvent ni lire, ni écrire, ni compter.

Toutefois, à ces maux s’ajoute un élément qui, lui, est proprement français et pour cela attire l’attention perplexe voire médusée des observateurs extérieurs dans mon genre : cette bizarre politique du franc fort qui a aggravé vos difficultés structurelles depuis dix ans et qui rend dérisoires les déclarations pathétiques et les efforts sporadiques du gouvernement français contre le sous-emploi.

Vous savez, l’effort des pays européens pour établir une monnaie unique me suggère une comparaison qui, à première vue, peut paraître lointaine, mais que je crois très éclairante : l’établissement d’une langue commune pour surmonter l’obstacle représenté par la diversité linguistique ; obstacle au moins aussi sérieux que celui constitué par la diversité monétaire.

Personne, pourtant, n’a suggéré d’entamer des négociations destinées à établir une langue commune ni l’adoption de règlements par la Commission européenne tendant à assurer l’utilisation de cette langue et l’amélioration de ses caractéristiques.

Certains pays, en particulier la France, s’efforcent à une maîtrise administrative du développement de leur langue afin d’empêcher l’introduction de mots étrangers. Mais sans grand succès.

Pourtant, l’Europe est bien plus proche aujourd’hui de la langue commune que de la monnaie unique. En dépit de l’opposition française, l’anglais est devenu la langue des échanges intra-européens.

Non pas à cause d’accords intergouvernementaux ou de sommets à Maastricht, mais simplement par la libre décision des personnes engagées dans ces échanges et qui ont constaté que l’anglais représentait la plus utile seconde langue à maîtriser.

Très exactement le processus même de coopération volontaire et d’échange qui rend l’économie de marché si efficace dans l’utilisation des ressources.

Rien ne garantit que l’anglais demeurera indéfiniment la langue commune. Pendant des siècles, ce fut le latin et ensuite le français. Si les conditions changent, une autre langue remplacera peut-être l’anglais comme le français avait succédé au latin. On peut sans doute me chicaner sur des détails, mais mon message central demeure : l’évolution linguistique a été le fruit de changements spontanés et graduels et non pas de la mise en oeuvre d’un plan gouvernemental.

Pourquoi ne pas procéder de la même façon avec les monnaies ? Que chaque pays conserve sa monnaie librement échangeable avec les autres monnaies au taux de change que les parties à la transaction choisissent d’utiliser (autrement dit, par recours aux taux de change flexibles).

Et qu’une monnaie commune s’impose de la même façon que la langue commune s’est imposée : par coopération volontaire. Le marché assure de bien meilleures chances de succès que la politique.

R.L. Vous vous êtes exprimé en toute liberté. Mais sur ce sujet de la probabilité de la monnaie unique en Europe, nombre de vos collègues économistes américains font preuve du même scepticisme que vous. Au point que les Français, partisans de cette monnaie unique, dénoncent un  » complot anglo-saxon  » destiné à démolir un projet qui ferait ombre à la prééminence américaine. Que répondez-vous ?

Milton Friedman : Il n’existe pas plus de conspiration contre l’Europe qu’il n’y en a afin d’établir l’anglais comme langue universelle.

Comme vous le savez, j’ ai de profonds désaccords avec nombre de mes collègues américains et je ne ménage pas mes critiques à l’égard de la politique économique américaine. En particulier en ce qui concerne l’excès de réglementations, de dépenses publiques et de décisions de caractère protectionniste. Il se trouve, cependant, que la plupart des économistes américains, et sur ce point je partage leur jugement, considèrent que les économies anglo-saxonnes s’adaptent mieux à la concurrence mondiale que les pays européens ; les États-Unis surtout mais aussi la Grande-Bretagne. Vous avez le droit de ne pas partager ce jugement mais vous auriez tout à fait tort de croire qu’il est fondé sur une volonté de vous nuire. Il n’y a pas parmi les économistes américains d’hostilité personnelle à l’égard de la monnaie unique.

Il n’y a rien d’autre qu’un scepticisme de caractère professionnel à l’égard de la viabilité du projet. S’il y a complot c’est celui d’une même réaction intellectuelle devant un problème donné. Mon scepticisme à l’égard du projet européen n’est pas récent. Dès 1950, me trouvant comme consultant à Paris dans le cadre du plan Marshall, j’exprimais dans un rapport la conviction qu’une véritable unification économique européenne, entendue comme un marché libre, n’était possible qu’avec un système de changes flottants.

Déjà à l’époque, j’avais exclu la possibilité d’une fusion des monnaies parce que politiquement irréalisable. Une Banque centrale européenne ne se conçoit que dans le cadre des États-Unis d’Europe. Or, un de mes éditoriaux dans le magazine Newsweek en 1973 expliquait pourquoi je ne croyais pas à la réussite de ce projet. Je me référais à un texte d’un des fondateurs de la République américaine, Alexander Hamilton, texte publié dans ses célèbres Federalist papers en 1787 ou 1788. J’avais été frappé par le fait que la critique adressée par Hamilton à la première forme de l’Union américaine, une confédération d’États, valait également pour la Communauté européenne dont la structure politique correspondait, et correspond toujours, à celle de la Confédération américaine de 1787. Pour créer une vraie nation européenne, il faudrait instituer un gouvernement dont l’autorité se substituerait à celle des nations existantes.

 » Mais, écrivais-je en 1973, les loyautés nationales sont beaucoup plus fortes dans les pays du Marché commun qu’elles ne l’étaient dans les treize États de la Confédération américaine et les différences culturelles beaucoup plus grandes. Les treize États n’acceptèrent de se fédérer qu’après un âpre combat et à une courte majorité. Il y a peu de chance pour que les pays du Marché commun acceptent une pareille limitation de leur souveraineté « .

En ce qui concerne plus précisément la création d’une Banque centrale européenne, mes sources sont également anciennes puisqu’il s’agit du célèbre livre Lombard Street (1873) du fondateur de l’hebdomadaire The Economist, Walter Bagehot. L’auteur explique que les institutions monétaires ne se sont pas créées du jour au lendemain ; elles se développent au fil du temps. Vous pouvez établir toutes les institutions que vous voulez sur le papier avec toutes les conditions possibles et toutes les précisions opérationnelles voulues. Mais vous pouvez aussi être assuré que la réalité ne répondra pas à vos anticipations. Si vous fondez une autorité supranationale baptisée Banque centrale indépendante, vous constaterez à l’expérience que l’indépendance n’est pas quelque chose que l’on impose de l’extérieur, elle se gagne avec le temps.

Si je complote, c’est donc pour le réalisme et contre les illusions onéreuses, pour la Démocratie et contre l’oligarchie bureaucratique, pour la liberté et contre l’étatisme destructeur. Et ce complot présente la particularité de se dérouler à livre ouvert.

(1) Essais d’économie politique. Editions Litec.

Source : Géopolitique, n°53, « Monnaie unique, le débat interdit », 1996.

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Commentaire recommandé

Leon // 17.12.2013 à 08h11

Voilà ce qu’a dit Paul Douglas, qui enseigna, en même temps que Milton Friedman, l’économie à l’université de Chicago avant de devenir sénateur de l’Illinois, sur les théories de Friedman et de ses partisans.
« Ils croyaient que les décisions du marché étaient toujours bonnes, et les valeurs du profit au-dessus de tout. Leur doctrine anti-interventionniste avait pour effet pratique de dégager la voie pour les grosses entreprises. Ils balayaient les inégalités de pouvoir, de savoir et de revenu, les réalités du monopole, du quasi-monopole ou de la concurrence imparfaite, en les traitant comme quelque chose de subalterne ou d’inexistant. Les opinions de mes collègues auraient ramené l’Etat à ses fonctions du XVIIIe siècle — justice, police et armée — dont j’estimais qu’elles étaient insuffisantes pour cette époque, et plus encore pour la nôtre. »

87 réactions et commentaires

  • Leon // 17.12.2013 à 08h11

    Voilà ce qu’a dit Paul Douglas, qui enseigna, en même temps que Milton Friedman, l’économie à l’université de Chicago avant de devenir sénateur de l’Illinois, sur les théories de Friedman et de ses partisans.
    « Ils croyaient que les décisions du marché étaient toujours bonnes, et les valeurs du profit au-dessus de tout. Leur doctrine anti-interventionniste avait pour effet pratique de dégager la voie pour les grosses entreprises. Ils balayaient les inégalités de pouvoir, de savoir et de revenu, les réalités du monopole, du quasi-monopole ou de la concurrence imparfaite, en les traitant comme quelque chose de subalterne ou d’inexistant. Les opinions de mes collègues auraient ramené l’Etat à ses fonctions du XVIIIe siècle — justice, police et armée — dont j’estimais qu’elles étaient insuffisantes pour cette époque, et plus encore pour la nôtre. »

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    • izarn // 13.02.2015 à 14h05

      Friedman s’il est moins ridicule que Giscard sur le sujet, doit etre considéré comme ringardisé vu ce qui se passe depuis 2008.
      Un erreur manifeste et monoculaire sur la monnaie:
      -La demande essentielle d’un euro fort ne vient pas à priori des états providences rigides et technocratiques, mais du soutient du patrimoine des capitalistes. Si la monnaie s’effondre il est compréhensible de voir que la rente diminue d’autant! Nos arrière grand parents ont été ruinés par cela. Rien à voir avec l’Etat providence. Ou assez peu!
      -L’inflation ne vient pas forcement de la planche à billet ordonné par l’Etat providence. On voit ce qu’il en est au Japon, aux USA, et en UE! Alors Friedman: Mort de rire!

      En fait pendant les 30 glorieuses, l’analyse de Friedman est totalement orientée style guerre froide et anti-communiste.
      A cette époque il n’y avait pas assez d’offre et une forte demande. Normal, aprés guerre, tout était à reconstruire avec des entreprises sous-developpées.
      Donc ce qui est rare est cher. CQFD!

      Friedman est un extrémiste ultra libéral, un rousseauiste économiste de « la main invisible ».
      Ca ne marchera jamais…L’homme est imparfait…

      Ce qu’il dit sur la monnaie unique est juste, sauf qu’il se trompe de coupable: Ce n’est pas l’Etat providence, mais le rentier financier. Donc, la banque. Toujours pareil, Friedman est lobotomisé du cerveau gauche…

        +7

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      • izarn // 13.02.2015 à 14h29

        « In god we trust » sur le dollar, la monnaie « mondiale ».
        Non, en Europe on ne croit pas en Dieu, « la main invisible » et surtout, surtout pas sur un billet de banque!
        La Charia zunienne, non merci!
        A quand le blasphème sur le dollar « Charlie », hein?

          +3

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      • boduos // 16.06.2015 à 10h28

        Pour faire simple : autour de la maison commune européenne,il suffit de comprendre qu’on ne règle par la température de chaque pièce au même niveau : la salle de bains et les chambres à coucher,la cuisine et le séjour,la cave et le grenier! pour ce faire il existe des instruments d’ajustement par pièce qui sont les thermostats. Ce rôle de régulation ne peut être joué que par des monnaies séparées.

        Quant à l’utilisation universelle de l’anglais pour commercer ,cela ne doit pas nous écarter de l’excellence du français qui, par ses racines latines, favorise l’observation et l’analyse et qui ,par ses nuances et son vocabulaire, ouvre d’autant plus les voies de l’imagination.(commenterions nous aussi bien un vin,un parfum,un plat,une œuvre d’art ….avec le seul anglais …) l’imagination et la créativité,même scientifique surgissant de la rencontre des nuances,des contrastes ,leurs combinaisons sont décuplées… étant précisé ,en conclusion, que toutes les cultures ont enrichi notre patrimoine ,….ce Finistère eurasiatique français .

          +0

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  • Ermisse // 17.12.2013 à 08h48

    Deux bémols sur les textes mis en italique :

    – une certaine quantité d’incertitude est bien utile – lire « Antifragile » de Nassim Taleb, entre autres – à condition cependant d’assister correctement les malchanceux qui n’ont pas les capacités créatives suffisantes pour en bénéficier;

    – MF a 100% raison quant à l’état pitoyable du système éducatif français, dont une clique de malfaisants, insensibles à d’autres intérêts que les siens propres, s’est emparé en gros depuis mai 68.

      +6

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    • Caroline Porteu // 17.12.2013 à 10h10

      Ermisse :
      Une des réponses à votre observation se trouve dans le Cahier 13 de l’OCDE ..
      Vous apprécierez comme moi le cynisme de ces recommandations et vous comprendrez que c’est bien la finance qui fait la politique et non l’inverse . Ce cahier explique même comment faire !!!
      http://www.oecd.org/fr/dev/1919068.pdf

      Ils appellent cela la faisabilité politique de l’ajustement !!!

      page 30
      On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentementgénéral de la population. L’intérêt politique de ces mesures ne signifie pas qu’elles sont les plus rationnelles ou les plus justes. La chute des investissements publics aura à terme un impact négatif sur la croissance.

        +10

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      • Bigtof // 17.12.2013 à 10h27

        Bonjour Marie-Caroline,

        Ravi de vous retrouver chez Olivier…

        Au demeurant, quand on lit ceci « Les États-Unis ne tirent guère avantage du fait que le dollar constitue la monnaie de réserve internationale. » On a vraiment l’impression que Friedmann se fout du monde…

          +10

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        • LA ROQUE // 17.12.2013 à 15h38

          oui, j ai relu la phrase plusieurs fois.

            +3

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        • Incognitototo // 17.12.2013 à 23h32

          Bé, tu sais, j’aurais lu cette interview à l’époque, j’aurais été encore plus pour la création de l’euro ; vu que j’ai toujours considéré Friedman comme le représentant exclusif des intérêts américains… Donc, s’il me dit que ce n’est pas bien de faire l’euro, forcément j’aurais pensé « pas bien pour les USA »… 😉

          Tu remarqueras quand même qu’il ne soulève aucun des problèmes de fond que sont, par exemple, les « critères de convergences », les politiques de libéralisation et autres défauts politiques rédhibitoires qui condamnent l’euro, dans l’état où il est aujourd’hui.

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          • visiteur // 13.02.2015 à 09h56

            Pour cela, il faut consulter d’autres économistes non-monétaristes.

            Tel Wynne Godley, qui démontait le mécanisme des critères de Maastricht en relation à la monnaie unique et prédisait qu’à la première crise sérieuse, l’économie des états européens finirait dans le fossé sans possibilité d’en sortir.

            Et il a formulé sa critique détaillée en … 1992, dans un article devenu fameux : « Maastricht and all that », http://www.lrb.co.uk/v14/n19/wynne-godley/maastricht-and-all-that.

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          • Vallois // 16.06.2015 à 10h35

            Friedman a servi effectivement à fournir les modèles, représentations et constructions intellectuelles nécessaires au système monétaire post-Bretton-Woods.

            La valeur du dollar repose sur la confiance travailleée par le soft-power mais aussi et aussi sur la peur et la terreur par les différents guerres que l’empire des EU mène au Monde.

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        • Mathieu // 14.02.2015 à 10h18

          Du foutage de g****e avec un grand « F ».
          Ce grand humaniste avait pourtant dit : »Nous vous devons des dollars? Alors nous ne vous devons rien. »

          À mettre en italique assurément

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        • Olivier // 16.06.2015 à 12h27

          Bah, ça revient à ce qu’avait déclaré un de mes profs d’économie en 1998 ou 1999, en paraphrasant Trichet qui s’extasiait que les Français en connaissait plus sur l’Europe qu’en 1992 au moment du référendum. Bien sûr il n’allait pas en lancer un nouveau ^^.

          Il faudra remarquer qu’à cette époque avoir une analyse contre l’union monétaire, revient à supporter la Grèce aujourd’hui : on fera tout pour ne pas qu’il y ait de vrais débats.

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    • jducac // 17.12.2013 à 10h56

      @ Ermisse Le 17 décembre 2013 à 08h48
      Je partage votre avis à 100% et vous remercie d’avoir mentionné les idées développées par Nassim Taleb.
      http://www.atlantico.fr/decryptage/idees-iconoclastes-antifragile-dernier-livre-nassim-taleb-homme-qui-avait-prophetise-crise-philippe-herlin-825615.html?page=0,0

      Tout à fait d’accord également pour la condition très importante que vous exprimez :

      à condition cependant d’assister correctement les malchanceux qui n’ont pas les capacités créatives suffisantes pour en bénéficier

      La meilleure assistance consiste, à mon avis, à enseigner la prévention des risques par la constitution de réserves d’énergies nécessaires à l’engagement de réactions lorsque des actions imprévues viennent perturber le cours « normal » des choses.

      C’est, fondamentalement ce à quoi conduit « l’esprit capitaliste » qui n’anime pas que les gros détenteurs de capital. Le CNR en ne misant pas du tout sur la capitalisation pour les retraites, n’a pas correctement assisté les malchanceux qui, à l’immédiat après guerre n’avaient pas encore découvert les points faibles de l’anticapitalisme implanté grâce aux idées de Marx dans les milieux les plus fragiles.

      Le réflex de la prévention par la constitution de réserves directement utilisables, est né chez l’homme et chez certains animaux, depuis la nuit des temps.

      http://www.pauljorion.com/blog/?p=19059#comment-129478

      Les recherches archéologiques (dont je ne retrouve plus les références) ont montré que certaines communautés agricoles de Picardie se constituaient, à l’époque gauloise, des réserves dans des silos, permettant de couvrir les besoins de consommation durant plusieurs années. On est loin du « juste à temps » qui alimente les centres commerciaux de nos grosses métropoles à partir de stocks mondiaux qui ne font que s’amoindrir.

      http://www.atlantico.fr/decryptage/stocks-nourriture-mondiaux-au-plus-bas-penurie-alimentaire-menace-t-elle-planete-jean-marc-boussard-874854.html

      Je partage également l’avis de Milton Friedman en ce qui concerne le système éducatif français qui, croyant bien faire en misant sur la quantité s’est en fait fragilisé en négligeant la qualité. A quoi cela sert-il de financer la formation de myriades de bacheliers qui se retrouvent sans emplois, frustrés et vindicatifs si l’on a négligé de former par l’apprentissage à des métiers moins prestigieux, lesquels n’empêchent pas l’émergence des individus les plus valeureux ?

      L’Allemagne, bien plus prudente et moins prétentieuse que la France, a su préserver l’apprentissage, ce qui ne l’a pas empêchée d’amener un ancien ouvrier de bâtiment G.Schröder, un socialiste plus pragmatique que doctrinaire, à la direction de son pays où il a su faire prendre, dans la concertation il y a une dizaine d’années, les bonnes décisions au bon moment.

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      • Jmeransaigne // 17.12.2013 à 12h02

        Bonjour, Jducac
        Taleb conclut : « Telle est l’illusion principale de la vie : croire que le hasard est risqué et néfaste, et qu’on l’élimine en s’appliquant à l’éliminer. »
        Sans commentaire.
        Vous parlez d’un moment de l’histoire (Picardie on pourrait également parler de l’Egypte qui faisait pareil….)sans mondialisation, et donc incomparable avec l’actualité;

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        • jducac // 17.12.2013 à 14h09

          @ Jmeransaigne Le 17 décembre 2013 à 12h02
          Pardonnez ces 2 petits commentaires complémentaires.

          “Telle est l’illusion principale de la vie : croire que le hasard est risqué et néfaste, et qu’on l’élimine en s’appliquant à l’éliminer.”

          Une réserve d’énergie essentielle à sauvegarder la vie de façon à disposer d’un peu de temps pour s’adapter à des conditions nouvelles imprévues, toujours possibles et donc non éliminées, vise à réduire le risque sans l’éliminer totalement. Mais c’est quand même mieux que de n’avoir rien fait et de criez misère en faisant appel au bon cœur des prévoyants. Ces fourmis sont trop souvent présentées par les cigales inconscientes, comme de mauvaises personnes, pour avoir consacré plus d’attention à la préparation du futur qu’à la jouissance au présent. C’est pourtant ce qui donne un sens à la vie des hommes. Elle ne cesse d’évoluer.

          Vous parlez d’un moment de l’histoire (Picardie on pourrait également parler de l’Egypte qui faisait pareil….)sans mondialisation, et donc incomparable avec l’actualité;

          Les questions de survie des communautés se sont toujours posées. L’approche des limites terrestres ne fait que rendre plus critique la situation de l’espèce humaine. Elle devra finir par s’interroger sur la possibilité de continuer à faire croître sa population, c’est-à-dire sa consommation. Des mesures de diverses natures commencent à se faire jour pour résoudre le problème.

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        • Jmeransaigne // 17.12.2013 à 15h07

          @Jducac,
          Pour ce qui est de l’éducation je suis d’accord avec vous.Il serait nécessaire d’enseigner l’écologie, la nutrition saine, la prévention de la santé, la protection nécessaire de nos grandes forêts, le rôle de l’individu dans le monde où il vit…..
          Les mathématiques devraient êtres réservées à ceux qui se dirigent vers les sciences…

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          • Jmeransaigne // 17.12.2013 à 15h29

            enfin, je veux préciser sur le fait qu’elle ne soit plus(l’éducation) en rapport avec notre présent.

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          • albert // 13.02.2015 à 16h33

            Je crois que votre voeux est en train de se réaliser.
            L’apprentissage des raisonnements complexes, telle qu’on peut les apprendre via les mathématiques est de moins en moins enseigné.
            Au profit de sorties découvertes, nature, culture, citoyen et bientôt, j’éspere avec vous, d’un guide précis sur les conduites acceptables

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      • Patrick Luder // 17.12.2013 à 21h04

        @jducac *L’Allemagne a su préserver l’apprentissage, ce qui ne l’a pas empêchée d’amener un ancien ouvrier de bâtiment G.Schröder à la direction de son pays où il a su faire prendre, dans la concertation il y a une dizaine d’années, les bonnes décisions au bon moment. »

        Je relève deux notions importa ntes dans ce que tu dis :

        1° Le pouvoir n’est pas impérialiste, mais => dans la concertation …
        toute la différence est là … diriger c’est non seulement prévoir,
        mais toute l’importance est dans la manière, le consensus …

        2° L’accessibilité à ce pouvoir, ou plutot à ces hautes postes, doit être ouvert à tous, aux plus capables, dussent t’ils venir de la rue => c’est la meilleure garantie de notre liberté !!!

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      • izarn // 13.02.2015 à 14h58

        La thèse de Friedmann est conne. Il n’aborde pas le fait que la dépense en France a été mal orientée vers de pseudos études supérieures qui deviennent inférieures par leur médiocrité.
        Le fait est qu’il fallait financer les études techniques artisanales et ouvrières.
        Mais le Capital dit: Pas question! Pas de prolétaires cultivés, c’est la porte ouverte au socialisme!
        Friedman est un lobotomisé du cerveau gauche. Un extrémiste anti-communiste. Anti-social.
        Une créature du capital, mise en avant par lui, et nobélisé par lui.
        Freidman n’est qu’un imbécile. Et je dois reconnaitre que Jorion à 100% raison sur le sujet. Meme si je ne suis pas d’accord à 50% de ce qu’il dit.

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        • albert // 13.02.2015 à 16h25

          J’avais cru comprendre que c’était les membres les membres de l’éducation nationale qui avait promu le collège unique, la limitation de la séléction, la limitation de l’apprentissage…

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    • tchoo // 17.12.2013 à 18h16

      Je ne crois pas que le système éducatif est dérapé depuis 1968
      c’est beaucoup plus récent, lors de l’abandon dans les écoles primaires par bien des maitres et maitresses de l’idée que l’école pouvait être émancipatrice, mais seulement révélatrice des talents plus ou moins avérés d’une population d’enfants. Ceux là enseignants etaient peut-être, eux des enfants de mai 68

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      • amemar // 17.12.2013 à 21h14

        Je crois que le problème de l’école s’explique par le fait que pendant longtemps, elle était considérée comme un progrès par rapport à la vie quotidienne des familles. Avant l’école de la République,les enfants travaillaient, souvent très dur, sans espoir d’améliorer leur vie. Avec l’école de Jules Ferry, les gamins se retrouvent assis, au chaud, avec un maître qui leur propose de se former pour un avenir meilleur. Ils ont vite compris leur intérêt. Il n’y qu’à voir aujourd’hui la volonté d’apprendre des enfants dans certains pays en voie de développement. Maintenant les enfants considère l’école comme une contrainte insupportable qui exige d’eux qu’ils laissent de côté leurs jeux et occupations ! Du coup, plus envie ! Et les parents les soutiennent la plupart du temps ! Alors les maîtres, ils ne peuvent pas non plus faire « boire un âne qui n’a pas soif!! ».

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      • achriline // 13.02.2015 à 12h10

        Il me semble que les professeurs des écoles comme on les appelle maintenant ont des programmes à respecter. On ne peut imaginer que ces programmes décidés en haut lieu ne suivent pas les directives gouvernementales. Cette évolution de l’éducation serait donc voulue. Ajoutée à la décérébration due à la télévision et à la fuite devant la réalité des jeunes grâce aux jeux vidéos (peut-être plus nocifs encore que les anti-dépresseurs de leurs ainés), n’aurait-on pas un début d’explication de la dérive de la société (je n’ai pas osé écrire évolution).

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  • Caroline Porteu // 17.12.2013 à 09h43

    Olivier : considérer que la monnaie Européenne a une vie propre est déjà une erreur de mon point de vue puisqu’elle ne sert que de variable d’ajustement à la politique monétaire américaine . Donc si il y a complot , c’est bien dans l’autre sens .
    On le voit très clairement en ce moment , du fait de la baisse continue du dollar et des problèmes politiques ET économiques causés par la politique d’injections massives de la FED .

    Je crois que les USA veulent absolument la Guerre :

    Ils la veulent pour stopper leur décadence et leur perte de pouvoir,

    pour sauver le dollar , monnaie étalon planétaire qui participe à leur hégémonie

    pour sauver leurs financiers (actionnaires de la FED) qui sont les vrais dirigeants américains , quelque soit le parti élu

    pour conserver la main mise sur les ressources énergétiques du bassin Méditerranéen , surtout depuis les récentes découvertes de l’été 2013 sur les richesses des gisements Tamar et Leviathan

    pour affaiblir la Russie dont l’influence monte de plus en plus

    pour Etablir un mur entre l’Europe et la Russie de manière à conserver leur pouvoir sur l’Europe sans que la Russie ne puisse contrer ces influences .

    Dans son dernier article Paul Craig Roberts annonce ouvertement cette volonté .
    Washington Drives the World Toward War
    Il est d’autant mieux placé qu’il a lui même participé pendant plusieurs années aux décisions stratégiques américaines et sait comment le processus a lieu . Il a notamment été professeur au CSIS (Center for Strategic and International Studies) ou l’on retrouve également un Bzrezinski ou encore une Christine Lagarde.

    La suite ici : http://fipcarolinep.xooit.fr/t277-Les-USA-veulent-la-Guerre.htm

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    • Jmeransaigne // 17.12.2013 à 10h32

      Comme d’habitude, il ne leur reste plus qu’à créer un « incident », comme aiment à le nommer ces messieurs, cette racaille en col blanc:Pearl Harbour, Lusitania……..:o(
      je suis d’accord avec vous Caroline:ils veulent la guerre parce que c’est un moyen très lucratif de gagner encore plus d’argent(dont on se demande bien pourquoi ils en ont besoin).
      Pour ma part, ça me fait mal de l’écrire, je suis persuadé que la guerre n’est pas loin.

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      • Caroline Porteu // 17.12.2013 à 10h36

        Oui , idem pour ma part ..
        Et quelque part , cette réflexion de Mélenchon en Novembre dernier avait attiré mon attention:
        Il s’étonnait de la non publication des résultats des war game Européens réalisés sous la direction d’Ashton ..

        J’aurais pu le rajouter dans le faisceau de présomptions .
        Le titre parle de lui même :
        Préparatifs militaires de l’UE contre les peuples
        http://europe.jean-luc-melenchon.fr/2013/11/06/les-preparatifs-militaires-de-lue-contre-les-peuples/

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        • Jmeransaigne // 17.12.2013 à 10h47

          « Les résultats devaient être présentés aux Etats-membres en Automne 2013.  » et sans doute tout cela va aller très très vite maintenant…….
          Je n’ai aucun doute sur cet homicide prémédité et volontaire des USA, ils ont malheureusement largement fait leurs preuves.Je ne parle pas du peuple Américain qui comme tous les peuples NE VEUT PAS de la guerre.
          Je parle de ces machiavéliques bestiaux qui d’humain n’ont que l’apparence.
          La seule contre-offensive serait que les militaires refusent de prendre les armes, je ne parle pas des généraux qui sont eux aussi des psychopathes irrécupérables mais de la majorité des autres: en refusant, ils paralyseraient complètement les velléités de ces charognards , j’ai le droit de rêver………….en fait, il ne reste plus que ça devant l’ignominie incommensurable de ces animauxdégénérés

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      • Maurice // 13.02.2015 à 12h30

        Même avi, mais hélas, le grand public est encore loin d’avoir ouvert les yeux car il est assomé de propagande et « bombardé » nuit et jour de contre vérités; en attendant les vrais « bombardements » en dur!

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        • Caramba! // 13.02.2015 à 22h30

          Aujourd’hui, j’ai entamé une discussion pendant la pause avec une collègue, en premier, je lui ai dit que je craignais la guerre, et bien la réponse ne s’est pas fait attendre:n’importe quoi, le monde va très bien, pourquoi y aurait la guerre?Tu es sûre que tu vas bien?

          ………………………………..
          Que voulez vous répondre à ça?Cette femme à deux enfants en bas âge, pour elle, le monde est celui des bisonours, INCROYABLE;

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    • Patrick Luder // 17.12.2013 à 21h15

      Grave accusation Caroline => les USA veulent la guerre …
      J’hésitais entre folie et incompétence, mais que nenni,
      c’est la folie du profit qui l’emporte,
      devant l’incompétence générale,
      ou plutôt devant la démobilisation générale.
      Électeurs et élus baignent dans le même brouillard,
      s’occuper de futilités et passer outre le primordial,

      C’est comme avec le metro automatique,
      rien ne sert d’en vouloir au pilote, il n’y en a plus, ou ce n’est qu’un pantin,
      il n’y même pas de pilotage automatique, ni même de pilotage à distance,
      il n’y a plus q’un système, sans visage et sans nom.
      Les vrais maîtres sont les concepteurs du système,
      mais il n’y a plus de responsable humain derrière,
      juste un système …

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      • izarn // 13.02.2015 à 15h00

        Un système…Et des laches.
        Regardons la poutre dans nos yeux, OK?

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    • Olivier // 17.12.2013 à 21h56

      D’habitude, je n’aime pas trop rentrer dans les discussions mais je trouve ce titre tellement gros « Washington drives the world toward War »

      Je comprends que certains évènements puissent faire parfois peur. Cependant, le faisceau de présomptions est aussi fin que peu argumenté :

      Les wargaming dont parlent JL Mélenchon ne sont qu’un processus militaire d’aide à l’appréciation et à la décision. Tout au plus, cela signifie que la hierarchie militaire n’exclut des tensions internes importantes et examine quel type de force serait à même de défendre la société et nos valeurs. En déduire une intention est simplement idiot et en ignorance de toute la stratégie militaire. (Si certains souhaitent plus d’explications, c’est avec plaisir que je leur en transmettrai)

      Les incidents inter-étatiques (tels que ceux des navires) sont nombreux (depuis des décénnies) et la plupart du temps ignorés de la presse. Rien de dramatique donc….

      Le bouclier anti-missile n’est pas une capacité offensive (l’interprétation de Poutine est qu’il modifie l’équilibre des forces et est donc en ce sens « offensif ») La vocation première de ce bouclier n’est pas de se protéger contre la Russie… à l’heure actuelle en tout cas…

      La Syrie a été une épine dans le pied d’Obama qui, se rendant bien compte qu’il avait commis une grossière erreur en affirmant que l’utilisation d’armes chimiques entraînerait une opération militaire. Se rendant bien compte que cette opération était malvenue… pour des tas de raisons… une pirouette diplomatique a permis aux US de ne pas partir en opération malgré les déclarations intiales du président. Pour rappel, l’intiative diplomatique est venue de John Kerry et a été reprise moins d’un jour après par les russes… ce qui arrangeait tout le monde…

      Le faisceau de présomptions me paraît bien fin…

        +0

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      • Jmeransaigne // 17.12.2013 à 23h07

        Olivier, j’espère et j’aimerai que vous ayez raison, l’avenir nous le dira.

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      • Caroline Porteu // 18.12.2013 à 10h32

        Le faisceau n’est qu’un faisceau ..

        Mais d’une guerre monétaire et économique qui ne dit pas son nom , mais qui existe quand même , même si tout le monde se voile la face et se met la tête dans le sable, il vaudrait mieux éviter de passer au conventionnel .

        De plus , au cas ou vous ne l’auriez pas remarqué , cette guerre larvée dessert totalement les intérêts Européens en détruisant les économies des pays qui composent l’Union Européenne et en les rendant totalement dépendants d’une politique étrangère sur laquelle elle n’a plus aucune influence.

        Les enjeux énergétiques sont cruciaux et les Européens se laissent totalement dépouiller de toute influence et de toute autonomie sur le sujet .

        A titre d’exemple et ne figurant pas dans la liste , vous pouvez regarder ce qui se passe en ce moment entre les USA , le Pakistan et l’Iran , concernant la construction des futurs gazeoducs . Les USA essaient de bloquer tout accord entre le Pakistan et l’Iran .

        La raison pour laquelle Kerry est parti au Vietnam en début de semaine :
        The United States announced Monday a new maritime partnership with Vietnam that on paper will help Hanoi police its waters. In reality, it’s a way to give Vietnam a bit more muscle to defend its territorial interests in the potentially oil- and gas-rich but contested waters of the South China Sea.
        Kerry’s Return to Vietnam Is All About Blocking China
        …and dealing with Beijing’s thirst for energy.

        – See more at: http://www.foreignpolicy.com/articles/2013/12/16/kerry_s_return_to_vietnam_is_all_about_blocking_china#sthash.3Cio6gH8.nXCgsaWI.dpuf.

        Ce qui explique les tensions militaires actuelles en Mer de Chine .

        Le contrôle de notre Mare Nostrum qui est déjà quasiment total , auquel s’ajoute une tentative de contrôle de la Mer de Chine est en lui même un enjeu géostratégique majeur, y compris pour les européens .

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        • Incognitototo // 18.12.2013 à 14h03

          « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort. » ; François Mitterrand, vers la fin de sa vie.

            +2

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      • francois marquet // 13.02.2015 à 06h48

        Le bouclier anti-missile n’est pas pour se protéger contre la Russie? bien d’accord, il sert à rendre inopérante une riposte russe après une première frappe américaine. Et comme il y aura déséquilibre stratégique s’il est mis en place, il servira à « tordre les bras des gens qui ne font pas ce que les américains souhaitent », comme dit Obama, dans ce cas les russes.
        Vous y croyez, à la protection contre les(quels?) missiles iraniens qui justifierait ce bouclier?
        C’est une insulte à l’intelligence. D’autant que les Iraniens, ne sont pas très agressifs: depuis la prise de Dehli en 1739 ils ne sont pas sortis de leurs frontières, qui dit mieux? Eux, par contre pourraient se plaindre: opération Ajax, guerre iran-irak, sanctions…

          +7

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      • izarn // 13.02.2015 à 16h18

        Oui…Je ne vois pas pourquoi les russes n’auraient pas « nos valeurs »!
        De quoi parlez vous?
        Les valeurs de qui? De Wall Street et de la City?
        Les russes n’ont aucune valeur occidentale? Ce sont des barbares qui heureusement sont tenus à distance par l’OTAN?
        C’est quoi ce délire pacifico mongolien?
        Merci du narrative délirant de l’OTAN!
        Nan! OTAN bisonours, pas agressif! L’ogre Poutine veut envahir le Monde!
        Fermes la! définitivement!
        Merci les débiles, vas fumer ton coke! Autiste!

          +2

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        • Caramba! // 13.02.2015 à 23h49

          oh ben arrêtez s’il-vous-plaît de traiter les gens d’autistes, les autistes n’ont rien à voir avec ce genre d’individus!

          Ils n’y sont pour rien , les autistes.
          Leur perception de notre monde est différente de la nôtre, c’est sûr, mais je peux vous assurer qu’ils n’ont absolument aucune velléité d’envahir le monde dans le sang et la haine.
          Alors, s’il-vous-plaît, je vois ce que vous essayez de dire mais par pitié, trouvez autre chose.
          Je ne vous en veux pas perso, hein, soyons clairs, mais voilà faut essayer d’être précis, pace qu’avec nos nabots, aussi vite dit, aussi vite récupéré,
          Alors, gaffe, enfin, je dis ça, je dis rien
          ps:je ne suis pas un troll)
          « je suis autiste »
          et hors sujet
          🙂

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  • Blackisto // 17.12.2013 à 09h52

    Bravo pour ces deux articles Olivier.
    La vision de M.F. est tout de même impressionnante. Dire qu’on est seulement en 1996 !

    Je me rappelle très bien quand j’étais jeune et que mes parents avaient voté pour Maastricht. A l’époque voter pour Maastricht c’était juste être « pour l’Europe ».
    Et évidemment, qui est « contre l’Europe », à part le FN & co ? Le traité s’appelle d’ailleurs aussi,
    le « traité sur l’Union européenne ».

    Aucune communication, aucune pédagogie n’avait été faite sur les dangers de l’Euro et d’une union monétaire sans union politique…

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    • ril // 17.12.2013 à 12h11

      Déjà à l’époque du vote Maastricht, je trouvais invraisemblable de faire une monnaie unique sans fédéralisme et en plus avec trop de pays en seule fois.

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    • Jmeransaigne // 17.12.2013 à 12h21

      En fait, je m’autorise à penser qu’ils n’ont jamais vu que les profits immédiats à réaliser, leurs incompétences ont cela de terrible:ils sont incapables d’anticiper et aussi, tant que ça va, ça va…..Ces gens ont de grosses lacunes et se croient les plus intelligents, on voit ce que ça donne.

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    • ploi // 17.12.2013 à 16h01

      @Blackisto

      « Je me rappelle très bien quand j’étais jeune et que mes parents avaient voté pour Maastricht. A l’époque voter pour Maastricht c’était juste être “pour l’Europe”.
      Et évidemment, qui est “contre l’Europe”, à part le FN & co ? Le traité s’appelle d’ailleurs aussi,
      le “traité sur l’Union européenne”. »

      13 165 475 de français ont voté oui, 12 626 700 ont voté non (http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9f%C3%A9rendum_fran%C3%A7ais_sur_le_trait%C3%A9_de_Maastricht#R.C3.A9sultat).

      Donc non, les français qui ont voté contre n’étaient pas juste contre le « FN & co ». Mais étaient, entre autres choses, sans doute bien moins manipulés par le système médiatique que ceux qui ont voté oui.
      Et peut-être bien plus sensibles à l’intérêt général qu’à son intérêt particulier (ça c’est mon hypothèse perso qui vaut certainement pas grand chose mais quand je vois que la catégorie socioprofessionnelle qui vote le moins non (en 1992 et en 2005 : http://www.ipsos.fr/sites/default/files/old/polls/8074/SSU_Non.gif) sont de très loin les professions libérales et cadres supérieurs. Il y a aussi les retraités et les étudiants (bon, eux ils ont l’excuse de la jeunesse ;)) qui votent pas beaucoup non.
      En gros, ceux qui profitent d’une monnaie forte (car beaucoup d’épargne) et dont les revenus ne sont pas en concurrence avec les habitants du tiers-monde votent à fond pour l’UE).

      Pour plus de détails : http://www.ipsos.fr/ipsos-public-affairs/sondages/referendum-29-mai-2005-sondage-sorti-urnes

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      • Roscanvel // 13.02.2015 à 10h30

        Je ne crois pas que le FN était contre en1992. La force politique principale opposée à Maastricht était le PCF. On voit depuis les ravages de la gauche plurielle dans ce parti. Pour quelques postes de ministres, le PCF a effectué un revirement. De même la CGT était contre. Krasucki fit une déclaration sans nuances. Des personnalités comme Chevènement était aussi contre Maastricht( pas Melenchon).
        C’est parce qu’il y a eu abandon de leur position (PCF, CGT, celle-ci pour être acceptée à la CES…) que le FN s’est engouffré dans l’espace.
        OB a raison lorsqu’il affirme qu’avec Internet le NON aurait gagné.

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    • izarn // 13.02.2015 à 16h24

      Non Friedman restera un crétin lobotomisé du cerveau gauche!
      Merci OB, car meme la Friedman reste dans l’arnaque économique!
      Merci OB, car Friedman est fondamentalement un sale con!

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      • albert // 13.02.2015 à 16h42

        J’ai du mal parfois à comprendre les règles suivis par la modération

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  • Pierre Davoust // 17.12.2013 à 10h00

    à propos de la langue commune qui ne saurait être autrement que l’anglais :

    Claude Hagège: « Imposer sa langue, c’est imposer sa pensée »

    http://www.lexpress.fr/culture/livre/claude-hagege-imposer-sa-langue-c-est-imposer-sa-pensee_1098440.html#iqycJQwrm7epduR8.99

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  • step // 17.12.2013 à 10h47

    « il faut arrêter de produire des diplômés qui ne savent souvent ni lire, ni écrire, ni compter. »… Modeste le garçon ! C’est vrai que le marché de l’esclave surperforme en ce moment, il faut y prendre sa part vite fait ! Aussares, Bigeard, Denard ! on a une mission pour vous !

    « En fait, le résultat fut le développement du bien-être pour des centaines de millions d’êtres humains répartis sur la surface du globe » ( et autres affirmations d’autorité du même acquabit) … Allelouia, on voit bien que les hommes ont besoin de dieu, et si besoin les tuent ou les créent.

    Pour le reste, il est plus pragmatique.

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    • izarn // 13.02.2015 à 16h27

      Friedman devrait se regarder dans un miroir au niveau de la comptabilité du Capitalisme…
      Normalement il est a peu prés dans le style Cahuzac.
      « J’ai gagné de l’argent en jouant sur la monnaie » Hahahhaa!
      Enfoiré!
      Si on créve grace à ta spécu, t’en as rien à fiche, hein?

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  • toutouadi // 17.12.2013 à 12h05

    « c’est donc pour le réalisme et contre les illusions onéreuses, pour la Démocratie et contre l’oligarchie bureaucratique,  »

    c’est donc pour le réalisme (C’est à dire, pour la loi du plus fort) et contre les illusions onéreuses (c’est à dire contre les désirs d’une société plus solidaire et une économie plus redistributive), pour la Démocratie ( 🙂 Friedman ne manque pas d’humour visiblement) et contre l’oligarchie bureaucratique (En fait contre le corps social et pour l’oligarchie financière, c’est à dire pour la domination des plus riches),

    Ce ne sont que des éléments de langages et des pervertirons sémantiques tel qu’Orwell les avait prophétisés « la guerre c’est la paix la liberté c’est l’esclavage l’ignorance c’est la force » et je rajouterais « le marché c’est l’efficience et la liberté »

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    • Suppaman // 17.12.2013 à 12h45

      Vous avez une imagination débordante. Vous ne pouvez pas prétendre changer les définitions des mots et phrases q’utilise Friedman.

      Pour le coup vous appliquer complètement ce que critique Orwell.

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      • toutouadi // 17.12.2013 à 15h21

        Les Thatcher , les Reagan et les Pinochet sont des adeptes de Friedman !! Ça te mets pas la puce à l’oreille ?

        http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2006-11-30-Milton-Friedman

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        • Jmeransaigne // 17.12.2013 à 15h27

          Personnellement, je n’aime pas du tout Friedman, je pense c’est une personne très toxique mais il est bien de visiter ou revisiter sa pensée:connaitre ce que pense l’ennemi est un atout et peut servir à le contrer.

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      • toutouadi // 17.12.2013 à 15h46

        @Suppaman

        Certes un homme qui n’aime ni les enfants ni les chiens ne peut pas être foncièrement mauvais…
        Par contre un économiste dont la pensée est entièrement tournée vers la sécurisation de la propriété privée rentière et de l’oligarchie financière (100 % monnaie, ouverture au forceps des secteurs publics etc…) … Là j’ai un doute !!

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    • albert // 13.02.2015 à 16h47

      D’accord avec vous par touttouadis, je n’ai pas compris pourquoi Olivier B. n’a pas aimé cette phare
      “c’est donc pour le réalisme et contre les illusions onéreuses, pour la Démocratie et contre l’oligarchie bureaucratique, ”

      contre une lecture au premier degré? “c’est donc contre le réalisme et pour les illusions onéreuses, contre la Démocratie et pour l’oligarchie bureaucratique, ”

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  • Jmeransaigne // 17.12.2013 à 12h16

    Hors sujet mais tellement parlant:
    Lors de la présentation des documents relatifs à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique aux députés, J-louis Nadal commence une phrase par « les dépités »…puis se reprend!Il ne peut cependant par cacher un sourire ironique.

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  • Jmeransaigne // 17.12.2013 à 12h49

    errare, mon post (qui remplace celui de 12h34) est le suivant:Milton Friedman : Le dollar ne baisse plus. Demain, peut-être, il remontera. Mais admettons l’argument de la baisse : ce fait est-il plus significatif que la supériorité du niveau de vie des États-Unis par rapport à la France “
    et je me demande:quelle est donc cette supériorité?la capacité à gaspiller plus, à polluer plus?à détruire plus?à attaquer plus?à piller plus?sinon, je ne vois pas.

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    • step // 17.12.2013 à 13h22

      c’est tout le mythe de la croissance comme vertu, quelque soit sa nature. Cela renvoie peut ou prou à la directive divine : « Et Dieu les bénit, en disant: Croissez et multipliez, et remplissez les eaux dans les mers; et que les oiseaux multiplient sur la terre. »

      Bizarrement,tout le monde connait le début de la phrase mais personne n’a mémorisé sa fin. Pourtant, nous sommes en train de nous « multiplier » en décimant le biotope marin et terrestre, donc en vidant les eaux des mers et les ciels des oiseaux. Je pense que cela devrait pousser à réflexion sur ce que nous sommes en train de faire, que ce soit du point de vue de la réflexion religieuse ou pour les athés de la réflexion philosophique.

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      • Jmeransaigne // 17.12.2013 à 14h37

        La Bible n’est peut-être qu’une vaste tromperie .oui, je vois d’ici ce qu’on me rétorquera ceci ou cela mais on a cru pendant longtemps que la terre était plate ……
        Je suis en train de lire le livre de Marc Halévy:Prospective 2015-2025, il y parle d’une population de 1,5 milliards d’êtres humains(vivants dans les mêmes conditions que nous), je ne partage pas totalement ce point de vue et je multiplierai par trois, en effet, je suis pour ma part, très moyen consommateur et principalement en carburant(pour aller bosser) et en denrées alimentaires, pourtant, il m’arrive de jeter.Je multiplierai donc par trois parce que je pense qu’en mettant fin à l’obsolescence programmée, en recyclant, en mangeant pour vivre et non en vivant pour manger, en réduisant notre consommation de plastique, en relocalisant pour ce qui est de la nourriture et donc en économisant le carburant, en construisant des maisons écologiques(paille…) en ayant partout des soins médicaux identiques, nous parviendrions à freiner et retrouver non pas un équilibre total(il y a des choses qu’on ne peut recycler) mais plus sain.
        Mais c’est vrai que je ne suis personne comparré à Marc Halévy. et qu’en plus, je n’ai pas fini son livre…
        ;O)

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        • step // 17.12.2013 à 17h52

          je ne fais pas de jugement de principe sur la bible, car son sens comme tout livre riche en métaphores et en sens, se définit dans les yeux de son lecteur. Il peut être compris :

          -Comme un récit historique
          -Comme un récit philosophique
          -Comme un récit religieux
          -Comme un récit métaphorique et poétique

          On peut adhérer ou rejeter chacun de ses angles de vu. Je ne pense pas que ce soit sa véracité qui importe, mais que cet écrit à défini des règles de communions à des millions de gens, mais aussi autant de principes et de valeurs.
          Tronqué cette citation est bien un appel à la croissance comme objectif « divin » pour l’humanité, si l’on ne comprend pas cela, on ne peut pas comprendre comme un peuple mercantile et croyant comme le peuple américain, considère qu’il ne fait pas « oeuvre divine (Lloyd Blankfein: »je ne suis qu’un banquier faisant l’oeuvre de dieu ») » en diffusant son « mode de croissance » et du fait, même dans des civilisations aussi sécularisées que la notre, la conotation « forcément positive » de la « croissance », et l’usage de marketing politique qui en est fait.

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          • casper // 18.12.2013 à 03h20

            Il faut le voir dans son contexte, c’est a dire écrit par un Hebreu il y a 4000 ans, dans son désert avec ses chameaux, ses brebis et sa tribu. Cernes par d’autres tribus hostiles et avec des terres vierges a perte de vue, en veux tu en voila.

            Dans se contexte la, même version tronquée de la citation peut sembler une maxime tout a fait légitime. Tant qu’il y a de la place ça n’est pas un problème de croître, et même plutôt une bonne chose si ça permet de résister aux voisins hostiles.

            Ce qui est con comme la lune, et effroyablement dangereux, c’est de prendre cette maxime comme un message universel et intemporel.

            On me dira que si on la prend comme un message de Dieu, alors c’est normal de la considérer comme universelle et intemporelle. Néanmoins je constate que les gens qui ont du mal a remettre dans leur contexte les passages de la Bible qui leur plaisent ont beaucoup moins de mal avec d’autres passages, comme ceux qui indiquent de mettre a mort ceux qui travaillent le samedi ou qui portent des vêtements faits de plusieurs étoffes, ou celui qui indique que PI vaut exactement 3.

            Sur le même principe, en ce moment j’ai entrepris, par curiosité, de lire les œuvres des économistes classiques. C’est très intéressant de confronter des écrits du XVIII et XIX siècle, parfois repris comme argument dans le débat sans la moindre précaution, au contexte actuel. Par exemple il est frappant de voir que la grande majorité des classiques n’avaient pas la moindre notion de ce qu’une ressource naturelle pouvait venir a s’épuiser.

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    • izarn // 13.02.2015 à 17h08

      Bof des dizaines de millions de ricains à la « soupe populaire »…De quoi parle t’on? Supériorité du bobo?

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  • Caroline Porteu // 17.12.2013 à 15h36

    jmeransaigne :
    « La construction de l’euro a été motivée par le politique et non par l’économique. Le but était de lier la France et l’Allemagne si étroitement , rendant impossible toute future guerre Européenne et construisant les premières marches de la Fédération des Etats Unis d’Europe. Je pense que l’adoption de l’euro a eu l’effet inverse. Il a exacerbé les tensions politiques en transformant des chocs économiques qui auraient pu se résoudre via les taux de change , en véritables noeuds politiques . Une union politique est la voie d’une Union monétaire . Une union monétaire imposée malgré des conditions politiques défavorables devient une barrière à l’établissement de l’union politique « 

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    • Jmeransaigne // 17.12.2013 à 22h58

      Merci à tous les deux, Caroline pour la traduction et G-Remy pour l’intention.

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    • Bertran // 13.02.2015 à 11h42

      Je suis généralement en accord avec tous vos avis

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    • izarn // 13.02.2015 à 17h16

      L’idée de la guerre européenne c’est de l’arnaque ricaine…Vu que ce sont 20 millions de soviétiques qui sont morts à cause des nazis….Alors merci Staline d’avoir exterminé Hitler!
      Tout ça désormais c’est de la niaiserie. Inutile de glauser sur le sujet. L’OTAN qui nous protège de la guerre en UE! Mort de rire!
      Y a t-il un abruti dans la salle qui croit ces inepties d’un autre siècle?
      Pas un seul européen, jeune, vieux, veut d’une guerre fratricide. Personne!
      Il a fallut faire ressurgir des momies nazies en Ukraine!
      Obama! Ici personne ne se déteste! T’as rien compris! Retourne dans ton ile déserte, et ton autisme. Fais du surf en Hawai! Fiche la paix à l’Europe de l’Atlantique à l’Oural!

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  • G_Remy // 17.12.2013 à 16h25

    Oups, désolé. Vous avez raison. Un coups de flemme sans doute. Mais la traduction de Caroline est très bonne

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  • Incognitototo // 17.12.2013 à 19h11

    @ Olivier,

    Je ne comprends pas comment tu peux souligner les pensées en gras avec lesquelles tu serais d’accord, alors que celles-ci procèdent directement et sont la conséquence « logique » de celles avec lesquelles tu es en désaccord, celles mises en italiques. Il y a un problème de cohérence qui m’échappe.

    La doctrine de Friedman est « simple », s’il est pour que chacun garde son indépendance monétaire, c’est parce que profondément il pense :
    – que chacun doit se débrouiller avec ses propres problèmes,
    – que c’est normal de vivre en perpétuelle compétition,
    – que c’est bien que le « meilleur » (en réalité le plus fort) gagne,
    – que la régulation et l’État, par nature, c’est mal, sauf pour rétablir une compétition non faussée (le grand mythe) ; et tant pis pour ceux qui restent sur le bord de la route et/ou qui en crèvent…
    Bien évidemment, ce qu’il ne dit pas, c’est que c’est plus facile d’avoir ce genre de position quand on est le dominant ; qu’on est les USA et qu’on a asservi le Monde avec sa monnaie et les diktats libéraux nécessaires à l’expansion sans fin de cette hégémonie sans partage.
    C’est ça sa base idéologique, et cautionner ce qu’il en tire pour étayer un positionnement anti-euro est tout sauf une démarche à laquelle je peux adhérer ; ça heurte tellement mon exigence de cohérence que je suis même étonné que quelqu’un d’aussi rationnel que toi, même avec tes réserves, y apporte son crédit…

    Comme je le répète, si en 2005 j’ai voté « non » au TCE, pour autant je n’aurais certainement pas défilé avec le FN pour faire valoir ce « non » ; pas plus d’ailleurs qu’avec d’autres, parce qu’entre ceux qui « ne voulaient plus du tout d’Europe », ou ceux qui voulaient « moins d’Europe », ou encore ceux qui voulaient une « autre Europe », je faisais juste partie de ceux qui répondaient à la question posée en trouvant ce texte tout simplement injurieux pour le bon sens, le droit, la démocratie, ainsi que la liberté des peuples – si tant est que cette catégorisation ait encore un sens, à part celui d’alimenter ceux qui pensent que l’identité est donnée par le pays qu’on habite – à disposer d’eux-mêmes.
    Il y a des positionnements idéologiques constitutifs qui ne peuvent justifier aucun rapprochement, l’ignorer c’est introduire des confusions qui desservent les buts poursuivis.

    Aussi, à un moment ou un autre, il va bien falloir, que tu clarifies, pour toi-même et tes lecteurs, ton positionnement… Tu ne pourras pas continuellement faire appel à « tout ce qui traîne  » pour justifier ton opposition à l’euro (comme si cet outil n’était pas directement dépendant des personnalités politiques qui déterminent ce qu’il peut faire ou pas), au risque d’apporter de l’eau au moulin des nationalistes extrémistes et de tous les « faiseurs de miracles ».
    Propose-nous ton « plan » (si possible pas celui de Sapir, S.T.P.) et étudions-le, on verra bien alors s’il tient la « route ». On ne gagne pas un match contre Mike Tyson, juste en critiquant son style.

    Bien amicalement, évidemment.

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    • Opps' // 21.12.2013 à 00h50

      Pourquoi demander à Olivier ce qui fait précisément que son blog est intéressant : c’est à dire un certain éclectisme dans le cheminement de sa pensée (probablement dû à un flottement de sa pensée profonde -mais ça peut importe- 😉 )

      La doctrine de Friedman n’est pas si simple que cela et sa critique de la monnaie unique est tout de même assez prémonitoire . Pour qui a un minimum de connaissance de ce que représente réellement le « monnaie » , il apparaît que M.F. égrène un certain nombre d’évidences … un peu oubliées.

      Je ne vois pas trop le rapport entre ce que tu penses être la doctrine de M.F. et son analyse.
      D’ailleurs nombre d’ intellos de la gauche radicale portent à peu près la même analyse sur l’euro.
      Si tu veux dire que M.F. est un produit américain … certes … et d’ailleurs toutes les vilénies que tu lui prêtes sont largement partagées par les démocrates américains (qui sont bien plus près de la pratique de la droite française que de celle de notre gauche)

      Oui on sait -et je ne plaisante qu’à moitié- que les USA ont un petit côté hégémonique et impérialiste … (qui parfois nous a bien rendu service) … mais enfin du temps où la France était une des puissance de premier plan , elle ne s’est pas gênée … et il me semble que nos interventions dans notre pré carré africain, relèvent , toute proportions gardées et en bien plus faux-cul, de la même logique géostratégique d’influence égoïste.

      On peut aller plus loin dans la critique de M.F. pour dénigrer sa pensée , en rappelant son soutien à certains expériences sud-américaines , celui à Thatcher etc . , mais alors ne nous intéressons pas ni à Marx qui a inspiré des expériences à plusieurs millions de morts , ni à Keynes dont on sait qu’il spéculait en bourse et qu’il était également un fervent défenseur du marché et du libéralisme -même tempérés-

      Bravo à toi d’avoir voté NON au TCE en 2005 et bravo à toi ne ne surtout pas vouloir t’associer au FN … mais enfin saches que l’on peut penser que sortir de l’euro serait une bonne chose sans pour autant faire preuve de la moindre faiblesse envers ce parti. Saches aussi que certains soutiens au FN peuvent développer des analyses bien plus intéressantes que les mensonges éhontés de la gauche , même si du point de vue des ‘valeurs’ fondamentales on peut se sentir plus de gauche que FN. (Quand la gauche ne les brade pas , ce qui semble de plus en plus le cas)

      Ta sommation envers Olivier est donc des plus infantile et cette menace qu’il pourrait apporter de l’eau aux moulins extrémistes en étant pour une sortie de l’euro , est gentiment crapoteuse, mais c’est là , en effet, une des méthodes assez efficace de la pensée unique globalisée du système : l’amalgame lapidaire.

      En ce qui concerne le plan « B » , je vais te rassurer : Olivier n’en a pas , pour la simple raison qu’il n’y en a pas. Les pro-Europe on introduit des effets cliquet de partout, et la propagande europophile , même si elle est violemment malmenée , garde encore sa puissance.

      Une sortie de l’euro reste théoriquement possible mais de façon complètement incontrôlée à la faveur d’une crise majeure , et elle entraînera des désordres phénoménaux : tout a été fait pour cela . Maintenant ça ne serait pas la fin du monde pour autant.
      Donc il y a de grandes chances pour que l’euro perdure , au prix d’un lent délitement … : le mensonge peut devenir vérité pendant un certain temps , et même « gagner » s’il réussit à déplacer sa contradiction dans un autre champs … (autrefois la guerre lavait toutes les bulles)

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      • Incognitototo // 21.12.2013 à 19h36

        Ça n’est pas l’intérêt du blog qui est en cause, mais sa cohérence… S’il avait présenté cet article, brut de décoffrage comme la pensée de Friedman sur l’euro, pourquoi pas ; mais il ne peut pas (bis) souligner d’un côté ce avec quoi il est d’accord, alors que cela procède directement de ce avec quoi il n’est pas d’accord, souligné par ailleurs… Ou autrement dit quand on défend un point de vue, on ne va pas chercher chez des gens qui sont fondamentalement des adversaires (qui en plus sont ceux qui nous ont mis durablement dans la panade) des arguments qui pourraient conforter la position défendue… C’est un nouveau « jeu à la mode » très en vogue chez certains politiques (notamment au FN) et qui n’a pour seul effet que de brouiller les esprits…
        Absolument aucun des arguments du FN en 2005, pour dire « non », n’était les miens et ça n’est pas parce que nous avons voté pareil que cela pourrait vouloir dire que je partage quoi que ce soit avec ce parti… Sauf que quand on mélange tout, ça pourrait le laisser croire, et c’est très tendancieux en soi ; aussi, je ne vois pas pourquoi ce serait « infantile » de demander une « clarification de la pensée ».
        Je suis pour l’application des lois du décalogue (à l’exception de celle sur l’adultère 😉 ), ça ne fait pas pour autant de moi un croyant ; si ce genre de précisions vous échappe, il y a beaucoup de choses qui doivent être bien confuses dans votre tête.

        Maintenant si vous ne voyez aucun problème à l’introduction de ce genre de confusion – dont on a pu plusieurs fois mesurer les ravages historiques – c’est votre point de vue, pas le mien ; idem pour vos considérations sur le rôle des USA et les ravages qu’a fait Friedman avec son idéologie du chacun-pour-soi et que le plus fort gagne.

        Quant à considérer que ce ne serait pas un drame de sortir de l’euro, c’est encore un point de vue totalement prospectif, que je ne partage pas… l’équilibre des forces ayant quelque peu évolué pour nous mettre dans une position où tous les leviers – sur lesquels on aurait pu compter il y a encore 30 ans – n’existent plus, ou du moins ne sont plus entre nos mains… D’ailleurs c’est précisément là où se situe le problème, si vous pensez qu’il n’y a pas de plan B, alors je vois encore moins l’intérêt de ce genre d’article qui ressasse et radote sur un ratage historique, plutôt que nous réfléchissions à des solutions alternatives avec ou sans euro.

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        • LBSSO // 13.02.2015 à 08h26

          @Incognitototo

          Je partage votre avis exprimé dans votre dernier paragraphe.

          Concernant « la confusion » que vous soulignez ,je vous propose une autre lecture qui ne s’oppose pas à la votre mais la prolonge.
          J’ai le sentiment que quand une nation décline ( en apparence ou réellement peu importe mais vécue comme telle) les opinions les plus radicales convergent pour éliminer la classe politique dominante. Cela peut être pour le meilleur ou le pire (Ex: la collaboration française pour le pire bien sûr)

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      • Theodorum // 26.12.2013 à 16h05

        Un plan B est possible et inévitable. Car comme l’avait pronostiqué Maurice Allais, la politique libre échangiste mondialisée – ou pensée unique -de Bruxelles nous mène au désastre ! Globalement il faut mettre en place un système où le consommateur n’est plus roi, un milieu entre dictature du prolétariat et société de consommation, tout simplement en donnant la priorité à l’emploi et aux salaires sur les prix.
        La politique du moins-disant socialement et environnementalement nous mène aussi au désastre socialement et climat-ement !
        En mettant en place un contrôle de la valeur ajoutée brute en fonction de l’emploi, en privilégiant la stratégie nationale sur les tactiques personnelles, par une taxe de 50 % d’où il serait permis de déduire la masse salariale dans la limite de 2 fois le SMIC par emploi, on favorise l’emploi et les salaires sans supprimer la concurrence, donc en préservant aussi le consommateur.
        Par l’ « accisation » de toutes les charges qui pèsent sur le entreprises- le droit d’accise a été laissé au libre choix des Etats de l’Union Européenne parce que c’est une taxe neutre en matière de concurrence ! – on ne donnerait plus le choix au consommateur de payer ou pas les charges sociales et fiscales en choisissant le travail au noir, le bricolage, ou les productions délocalisées plutôt que celles dépendant des entreprises déclarées. De même la robotisation ne serait plus favorisée !
        Une taxe de 20 % sur la valeur ajoutée d’où on pourrait déduire un SMIC amélioré avec crédit d’impôt assorti pousserait à employer tout le monde sans tentation pour les entreprises d’en profiter, la part de la rémunération assurée par elles donnant droit – seule – à une valeur ajoutée égale du fait des 50 % disponibles, donc égaux aux 50 % contrôlés !
        Evidemment cela ferait un grand changement, mais nous n’avons pas le choix,  » à force de reculer on va être obligés de sauter « !
        Cela permettrait de supprimer le code du travail de 3600 pages et de diminuer le nombre des fonctionnaires en surnombre qui trouveraient un emploi sans problème, nos entreprises étant devenues très compétitives et les entreprise ayant intérêt à diminuer le temps de travail plutôt qu’à licencier ou baisser les prix!
        D’autre part toutes les aides à l’emploi, les niches fiscales et à l’assistance pourraient être économisées et donc disponibles pour le crédit d’impôt réservé à l’emploi !

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    • FabriceM // 13.02.2015 à 10h56

      « Bien évidemment, ce qu’il ne dit pas, c’est que c’est plus facile d’avoir ce genre de position quand on est le dominant  »

      Friedman a eu un certain succès académique, mais il n’a clairement pas hérité de ce succès, et il est passé comme d’innombrables américains par la case « je trime comme un malade pour quelques cents de l’heure ».

      Intellectuellement, Friedman est tout sauf un saint. Son idéologie est pourtant bien moins mortifère que celle d’un stalinien comme Badiou, qui lui aussi a eu droit à sa tribune, sans que ça ne choque grand monde.

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  • Salva // 17.12.2013 à 20h18

    L’Euro permet un avantage à l’Allemagne: c’est le seul pays membre de la zone euro à pouvoir dévaluer.

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  • Emile // 19.12.2013 à 12h26

    Faire l’apologie de Friedman c’est étrange, comme le port de la cravate est étrange pour un rebelle 😉
    Ce sont les outils de l’autre camp…

    Friedman pourquoi pas Ayn Rand :
    http://www.franceinter.fr/emission-la-bas-si-jy-suis-ayn-rand-pasionaria-du-capitalisme

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  • Crapaud Rouge // 13.02.2015 à 07h01

    J’ai adoré le passage sur la « fragilité » ! Ce terme ne veut strictement rien dire, (tout comme son contraire, d’ailleurs, la « force »), c’est sans doute pourquoi nos zélites l’apprécient. Comme le dit Friedman, « Quand une monnaie baisse par rapport à une autre, pourquoi qualifier de ” fragile” la première et non pas la seconde ? » Imparable !

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  • Crapaud Rouge // 13.02.2015 à 07h13

    « Comme si elle se sentait incapable par elle-même de résister aux sirènes de l’inflation. Si j’étais Français, je n’accepterais pas cette autoflagellation. » : surtout dans un pays où l’on entend redistribuer du pouvoir d’achat via la sécu, l’éducation nationale, la justice, les infrastructures, etc. L’on voit bien que, si l’inflation est aujourd’hui limitée, c’est parce que la monnaie file vers les bas de laine des rentiers et des plus riches.

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  • Crapaud Rouge // 13.02.2015 à 07h24

    « Et qu’une monnaie commune s’impose de la même façon que la langue commune s’est imposée : par coopération volontaire. Le marché assure de bien meilleures chances de succès que la politique. » : là oui, je suis tout à fait d’accord avec « le marché », mais parce qu’il s’agit de coopération, laquelle présuppose des accords « honnêtes ». Pour la langue, c’est la moyenne des opinions de millions de personnes qui assure l’honnêteté de l’accord, mais, quand celui-ci provient de négociations comme celles de l’OMC, on sort du « marché » pour retomber dans un cadre administré. Cela devrait faire hurler les néolibéraux !

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  • Crapaud Rouge // 13.02.2015 à 07h46

    A la fin, il rappelle qu’il y a trop de règlements : « En particulier en ce qui concerne l’excès de réglementations, de dépenses publiques et de décisions de caractère protectionniste. » : mais, dans un monde « libéral » où chacun devrait pouvoir faire ce qu’il veut, pourquoi le protectionnisme devrait-il être interdit ? Si « le marché » peut être parfois salutaire, la liberté peut avoir aussi des effets désastreux : pourquoi la liberté ne pourrait-elle avoir que des effets positifs, jamais négatifs ? Et la même question se pose pour l’autoritarisme…

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    • FabriceM // 13.02.2015 à 11h20

      Le protectionnisme est une pure construction étatique, qui consiste à punir physiquement des personnes qui veulent échanger ou mouvoir des marchandises (dont l’argent) à travers une frontière politique.

      Le protectionnisme ne peut être interdit. Il peut être proclamé ou non, mis en place ou non, en écrasant plus ou moins les libertés individuelles.

      Le protectionniste est l’arme première du mercantilisme, une politique qui se fait toujours au détriment des masses et au profit de quelques uns. Il n’a rien d’une politique « de gauche », sinon des apparences trompeuses.

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      • Micmac // 14.02.2015 à 01h51

        Fabrice M :

        Je ne vois pas en quoi des protections « écrasent » forcément les libertés individuelles. Les lois contre le vol écrasent la liberté des voleurs, c’est un fait, mais ce n’est pas un mal.

        Le protectionnisme ne punis pas physiquement, il faut arrêter de délirer. Une réglementation n’est pas un coup de matraque. A moins que vous soyez comme l’Avare de Molière, qui hurle à l’assassin pour un vol. Il semble bien qu’effectivement, pour certaines personnes, perdre de l’argent est une agression physique, ou, pire, perdre des profits potentielles une véritable violence. Ça s’appelle l’avarice, ça a été moqué dans toutes les civilisations, parce que c’est ridicule. Ça se soigne, il faut consulter.

        Pourquoi un riche ne profiterait-il pas de la vie, au lieu de toujours pleurer sur l’argent qu’il n’a pas pu gagner à cause de tel ou tel autre? C’est vraiment pitoyable…

        De même, un certain protectionnisme, tout en protégeant les employés contre d’éventuelles délocalisations (donc, en protégeant la liberté des employés), « écrasent » la liberté des investisseurs. Ce n’est pas forcément un mal, ça dépend de quel côté on se place.

        Et pour finir, toutes les lois sont de « pures constructions étatiques ». Y compris celles qui permettent le commerce et le profit. Cette idée qu’il y aurait un état naturel de la société et du marché en dehors de toutes intervention de l’État est proprement délirante, et ne repose sur rien, tant philosophiquement, que politiquement et qu’empiriquement. Il n’y a pas de marché sans autorité pour le réguler. Maintenant, on peut contester cette autorité à l’État démocratique, et considérer qu’elle est mieux assurée par les gens qui « font des affaires ». Ça n’a rien de légitime, puisque les gens qui votent pour l’État démocratique sont aussi concernés par ce que font ceux qui « font des affaires ». En fait, ça s’appelle une oligarchie, quand ceux qui « font des affaires » gouvernent. Et ça n’est pas démocratique.

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    • albert // 13.02.2015 à 16h55

      @Crapaud rouge pourquoi la liberté ne pourrait-elle avoir que des effets positifs, jamais négatifs ?

      personne ne prétend qu’il n’y a pas d’effet négatifs.
      La doctrine libérale ne prétend pas régler tous les problèmes, ni d’éliminer les abus.
      Elle prétend juste proposer la doctrine optimale.

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    • yannis // 16.06.2015 à 15h33

      @crapaud rouge » »si le marché peut etre parfois salutaire »
      quand prés de la moitié des richesses mondiales sont détenues par 1% de la population ,
      il semble extrèmement difficile de donner du « salutaire » au marché financier , les mêmes qui fixent la valeur des investissements des banques où les risques sont l’apanage des créanciers non protégés. le quidam , nous avons affaire à des pilleurs qui n’ont rien de salutaire.

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  • Aspitoyen // 13.02.2015 à 08h43

    Quelqu’un viendra le redire mais il suffit de se retirer par l’article 50 du tfue de Lisbonne et revenir au franc….

    Je vois pas de raison objective de garder une monnaie commune :

    – la monnaie commune fait passer le pannier de la ménagère plus cher que ce qu »il était du temps du franc

    – le contrôle excessif de l’inflation empêche les salaires des laborieux d’augmenter

    – on subventionne les allemands : on réalise indirectement les voeux de ig-farben , et de wallter hallstein…

    – l’union européenne est sous le joug du fédérateur américain.

    – pourquoi se soumettre à des gens qui ne vous demandent jamais votre avis ou le court circuite sans arrêt?

    – Je ne veux plus être gouverné par une commission de bureaucrates au services de cartels financiers et économiques .Ni élire un parlement européen fantôme…

    Qu »on cesse de se raconter des salades: ceux qui ont soutenu Maastricht vont un jour le payer: les effets négatifs de cette idée américaine vont coaliser un nombre croissant de gens contre ceux qui ont soutenu l’oligarchie…

    Une question de temps, la tromperie universelle va pas durer éternellement…

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    • Maurice // 13.02.2015 à 12h53

      Vous avez raison; cela va durer « un certain temps » (F. Reynaud)
      Mais, même si vous avez raison…
      Je voudrais bien être encore vivant lorsque les faits vous donneront raison!

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