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16.mars.201716.3.2017 // Les Crises

Jean-Claude Michéa : La Présidentielle, le Brexit et Donald Trump

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Source : Comité Orwell, Jean-Claude Michéa, 01-03-2017

Jean-Claude Michéa est philosophe. Il fait dans ses livres une critique globale du libéralisme, aussi bien contre son versant économique que culturel. Parmi ses ouvrages : Impasse Adam Smith (Climats, 2002), Les mystères de la gauche (Climats, 2013) et son dernier livre paru en janvier, Notre ennemi le capital (Climats, 2017). Il propose comme alternative au libéralisme un socialisme reposant sur le concept orwellien de common decency, c’est-à-dire de décence commune. Dans cet entretien, Jean-Claude Michéa aborde la candidature d’Emmanuel Macron, ainsi que le Brexit et l’élection de Donald Trump.

Le comité Orwell a signé récemment un livre intitulé Bienvenue dans le pire des mondes, le triomphe du soft totalitarisme qui fait référence au Meilleur des mondes de Huxley et à 1984 de George Orwell. Y a-t-il quelque chose de totalitaire ou de potentiellement totalitaire dans notre époque ?

Mussolini voyait dans le « totalitarisme » (il est l’un des premiers à avoir employé l’expression) le moyen de contrôler « du berceau à la tombe » l’existence quotidienne des individus. Or c’est bien aussi ce que finit par accomplir aujourd’hui – au nom de la « compétitivité », de la « flexibilité », de la « croissance » et de la nécessité « d’adapter les mentalités au monde moderne » – l’économie capitaliste mondialisée. À cette différence près, il est vrai, que cette dernière exerce essentiellement son emprise « totalitaire » à travers les mécanismes anonymes et impersonnels de l’accumulation du capital, et non plus, comme sous le stalinisme et le fascisme, en recourant de façon privilégiée à la main visible de l’Etat (d’où l’illusion, très répandue de nos jours, selon laquelle toute forme de dépendance personnelle aurait définitivement disparu du monde libéral et que nos différents « choix » n’engageraient donc que notre seule responsabilité individuelle). Sous ce rapport, l’avenir que nous prépare le capitalisme de la Silicon Valley est singulièrement révélateur. Il s’agit en effet d’un monde dans lequel l’homme « connecté » – bardé de prothèses, puces électroniques, écrans et autres « capteurs » – pourrait se voir signifier à chaque instant de sa vie l’attitude « rationnelle » qu’il convient d’adopter, qu’il s’agisse de la « gestion » de sa santé, de sa vie affective ou de celle de son réfrigérateur. Si l’on ajoute que la politique des gouvernements libéraux, qu’ils soient de droite ou de gauche, dépend désormais infiniment plus de la « confiance » de leurs créanciers internationaux que des intérêts de ceux qui les ont élus, on comprend donc que ces gouvernements soient de plus en plus tentés de voir dans les derniers vestiges de la souveraineté populaire – et dans les libertés qu’elle implique encore – le principal obstacle à leur mission « civilisatrice » (« il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » admettait encore récemment Jean-Claude Juncker). Nous entrons donc bien, de ce point de vue, dans une ère « post-démocratique » où la liberté illusoire du consommateur aliéné (le pouvoir de choisir à quel type de propagande publicitaire il devra obéir) ne pourra trouver son véritable complément quotidien que dans une dépendance toujours accrue des individus atomisés envers la dynamique aveugle de la « croissance » mondiale. Le recul constant, depuis trente ans, de la liberté d’expression et du débat démocratique (là encore, le livre d’André Perrin en apporte des preuves irréfutables) trouve sans doute ici sa raison d’être la plus fondamentale. En d’autres termes – comme Orwell le soulignait déjà dans sa critique des idées du « professeur Hayek » -, il apparaît bel et bien inhérent à l’idéologie libérale, du fait même de sa « neutralité axiologique » constitutive, de devoir progressivement se retourner en son contraire et d’accoucher ainsi, à la longue, d’un monde qui aurait certainement horrifié ses pères fondateurs. Mais habent sua fata libelli !

George Orwell parlait du fait que la langue anglaise était simple et donc facile à mal parler. Partagez-vous le combat du linguiste Claude Hagège pour la diversité des langues contre l’anglais qui véhiculerait une idéologie libérale ?

Le fait qu’Emmanuel Macron ait encore récemment choisi de s’adresser en anglais aux députés allemands constitue à coup sûr une confirmation particulièrement surréaliste de l’analyse de Claude Hagège ! Mais c’est là, d’une certaine façon, la conséquence inévitable des dogmes libéraux. Comme le rappelaient en effet Pierre Bitoun et Yves Dupont (leur essai sur le Sacrifice des paysans est en tout point remarquable), le développement continuel du capitalisme suppose « des travailleurs « libres », détachés de tout lien social, mobilisables à tout moment et acceptant de se former tout au long de leur vie pour s’adapter aux exigences du marché ». L’uniformisation linguistique de la planète ne représente donc, de ce point de vue, qu’un aspect parmi d’autres de l’uniformisation marchande et juridique du monde. Encore convient-il de préciser que l’« anglais » qui est ainsi destiné – dans l’idéal d’un monde intégralement « siliconisé » – à remplacer toutes les autres langues nationales n’est évidemment pas celui de Chesterton, de Melville ou de Virginia Woolf. Il s’agit avant tout d’un business English – ou, si l’on préfère, d’un globish -, certes inapte à exprimer le moindre sentiment humain un peu complexe, mais amplement suffisant, en revanche, pour rendre concrètement possibles le type d’opérations et de relations humaines simplifiées (ce que Carlyle et Marx appelaient le cash nexus) qui doivent correspondre à une société libérale « multiculturelle » développée. Bien entendu, cette langue internationale demarché (très différente, sous ce rapport, du projet humaniste qui a toujours soutenu l’esperanto) présente également un avantage politique immédiat. Quiconque a lu l’appendice de 1984 consacré à la « novlangue » sait bien, en effet, que plus un langage se voit systématiquement appauvri (aussi bien dans ses ressources lexicales que syntaxiques), moins il permet à ses locuteurs de construire un jugement critique cohérent et libérateur sur la vie qui leur est faite (la rage et la violence aveugle – « le monde de la haine et des slogans » écrivait Orwell – apparaissant alors comme le substitut le plus naturel des ressources linguistiques abandonnées). C’est ce qui explique, entre autres, cette politique constante, de Claude Allègre à Najat Vallaud-Belkacem, visant à vider progressivement la langue française de tout son pouvoir critique et poétique, sous le couvert « pédagogique » et mensonger d’en « simplifier » l’apprentissage pour les classes populaires (« la poésie est l’idéal du langage » observait pourtant Proudhon). Ce n’est, du reste, certainement pas un hasard si Najat Vallaud-Belkacem appartient elle-même – tout comme, d’ailleurs, Emmanuel Macron, Laurent Joffrin, Alain Minc ou Eric Fassin – au cercle très fermé des Young leaders de cette French-American Fondation, qui est chargée, depuis 1976, d’encourager en France tout ce qui peut servir, d’une manière ou d’une autre, les intérêts économiques et culturels du système capitaliste. Que nos « experts » en « sciences » de l’éducation aient pu ainsi présenter un temps les slogans de l’industrie publicitaire comme un support d’apprentissage de la langue française beaucoup plus approprié que les œuvres de la grande littérature classique en dit d’ailleurs très long sur les enjeux réels d’une telle politique !

Dans toute votre œuvre, vous vous attaquez au libéralisme, dans ses deux faces, libertaire et économique. La candidature d’Emmanuel Macron est-elle aujourd’hui l’incarnation la plus aboutie de cette idéologie ?

On ne doit pas oublier qu’Emmanuel Macron, avant de devenir banquier d’affaires chez Rothschild, a d’abord été l’élève d’Etienne Balibar et de Paul Ricœur. Ce qui lui confère incontestablement ce minimum de culture historique et cette capacité d’analyse philosophique dont la plupart des politiciens actuels sont désormais à peu près totalement dépourvus (l’époque des Hollande, des Sarkozy et autres Christiane Taubira n’a évidemment plus grand-chose à voir avec celle des Jaurès, des Blum ou des Clémenceau !). Il n’est donc pas si étonnant qu’il ait pu prendre conscience de façon beaucoup plus claire que la plupart des autres politiciens de métier du lien idéologique structurel qui unit nécessairement le libéralisme économique d’un Friedrich Hayek au libéralisme culturel d’un Michel Foucault (d’autant que sa pratique professionnelle du monde de la finance internationale lui en fournissait chaque jour l’illustration concrète). Mais c’est une prise de conscience qui ne peut elle-même être pleinement comprise que si on la replace également dans le contexte des transformations spécifiques du capitalisme contemporain. D’une part, en effet, parce que l’expérience pionnière de la Silicon Valley se fonde depuis déjà très longtemps sur la reconnaissance explicite de cette unité dialectique des deux moments du libéralisme (ce n’est évidemment pas par hasard si elle trouve l’une de ses origines idéologiques les plus nettes dans la « contre-culture » de l’extrême gauche californienne des années 1960). Et d’autre part, parce qu’au vu des problèmes écologiques et économiques gravissimes qui s’accumulent aujourd’hui à l’horizon, les secteurs les plus lucides – ou les plus modernistes – du monde financier et des grandes firmes transnationales en sont eux-mêmes venus à penser, comme je le soulignais déjà dans Notre ennemi le capital, que la poursuite de l’aventure libérale exigeait désormais qu’on renonce, au moins pour un temps, au système traditionnel de l’« alternance unique », au profit d’un mode de gouvernance du système capitaliste politiquement plus efficace, et dont la « grande coalition » à l’allemande offre de nos jours la forme la plus connue (ce n’est sans doute pas un hasard si la social-démocratie allemande avait déjà renoncé dès 1959 à toute critique de fond du système libéral). Dans cette nouvelle perspective stratégique – qui suppose évidemment un certain degré de remise en question des « vieux clivages politiques » (et on se gardera bien de confondre ce « ni gauche ni droite » des élites avec le « ni gauche ni droite » des classes populaires), il est clair que le consensuel Alain Juppé apparaissait comme le candidat par excellence de cette fraction la plus consciente – et la plus influente – des classes dirigeantes. C’est donc uniquement la victoire inattendue du thatchérien François Fillon (victoire essentiellement due aux effets pervers de ce nouveau système des « primaires » importé de manière irréfléchie des États-Unis) qui a rapidement conduit cette fraction de l’élite dirigeante – et donc, à sa suite, la grande majorité du personnel médiatique – à reporter, par défaut, tous ses espoirs sur cette candidature d’Emmanuel Macron qui ne devait pourtant être définitivement activée, au départ, que quelques années plus tard et dans des conditions politiques beaucoup plus propices et mieux préparées. Et comme le jeune Emmanuel Macron est, du coup, encore visiblement trop tendre pour assumer de façon entièrement « professionnelle » le destin qu’on a programmé pour lui – et qu’il n’est donc pas à l’abri d’un certain nombre de bourdes plus ou moins lourdes de conséquences – bien malin est celui qui peut dire aujourd’hui ce qui sortira des urnes lors du joli mois de mai !

Beaucoup se sont enthousiasmés à la victoire de Donald Trump et du Brexit : qu’en avez-vous pensé ?

Si quelque chose peut nous réjouir dans ces deux événements, du reste très différents, c’est uniquement le fait que, dans les deux cas, les grands médias du système et leurs instituts de sondage – malgré les moyens de manipulation dignes de Big Brother dont ils disposent par définition – ont piteusement échoué dans leur tentative d’imposer aux électeurs, et notamment à ceux des classes populaires, la ligne politique qui correspondait le mieux aux intérêts des secteurs les plus modernistes de l’élite au pouvoir (ceux que représentait Hillary Clinton aux États-Unis et que continue à représenter Angela Merkel en Europe). De là, cette incroyable croisade médiatique qui vise aujourd’hui – du matin jusqu’au soir et sept jours sur sept – à nous présenter le Brexit et l’élection de Donald Trump comme une menace terrifiante pour le « monde libre » et le point de départ d’une nouvelle apocalypse « populiste ». Il y a même quelque chose de tout à fait surréaliste à voir ce même monde médiatique qui célèbre d’ordinaire sans le moindre état d’âme toutes les vertus de l’ordre capitaliste mondial (et que Marx appelait déjà la « presse aux ordres de la Bourse »), reprocher en même temps au nouveau président américain d’en incarner la figure la plus impitoyable ! Il reste que personne ne peut sérieusement croire que Donald Trump et Theresa May seraient subitement devenus des ennemis résolus de l’oligarchie financière et de la logique du profit ! C’est pourquoi il me semble beaucoup plus raisonnable de voir dans cette hallucinante croisade anti-Trump et anti-Brexit qu’orchestre en continu la fraction dominante des grands médias libéraux (celle dont le citoyennisme marchand de France-info représente en France la forme la plus caricaturale) l’un des signes les plus spectaculaires du fait que les classes dirigeantes de la planète sont aujourd’hui en plein désarroi et qu’elles éprouvent la plus grande difficulté – notre actuelle campagne présidentielle en offre chaque jour l’illustration – à s’accorder de manière cohérente sur la meilleure façon de sauver un système capitaliste mondial qui prend l’eau de toute part. C’est dire l’ampleur de la crise qui nous attend !

Propos recueillis par Alexandre Devecchio et Laurent Ottavi

Source : Comité Orwell, Jean-Claude Michéa, 01-03-2017

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Logic // 16.03.2017 à 02h03

Macron est effectivement l’anti-thèse de Michéa, prônant des valeurs libéral-libertaire propre au capitalisme débridé. Il l’avoue lui-même en se disant à la fois de droite (libéral) et de gauche (libertaire) sauf que la distinction est en passe de tomber, le totalitarisme 2.0 étant libéral-libertaire au sens de l’ultra ou du néo.
Car le danger est dans l’absence de limites, et dans l’inversion. Le marché se veut sans entrave et demande la soumission de tout et de tous. La marchandisation du monde, c’est la fin des biens communs – la fin du politique – et la chosification des corps et des personnes – la fin de notre humanité.

76 réactions et commentaires

  • Surya // 16.03.2017 à 00h37

    à lire : sa préface de « la révolte des élites » de Christopher Lasch.

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    • Homère d’Allore // 16.03.2017 à 07h09

      à lire : toute son oeuvre.

      Sans doute le penseur le plus abouti de notre époque.

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      • Pastèque // 16.03.2017 à 11h58

        michéa est très intéressant mais ce n’est pas le penseur le plus abouti de notre époque. il a des trous noirs dans sa pensée. donc, c’est nécessaire d’avoir un contrefeux aux idées de michéa. lui même le souhaiterait sans doute, il n’est pas Jésus qui vient nous délivrer la bonne parole.

        pour ce qui est de la critique pure du *libéralisme* par contre, c’est clair que l’on fait difficilement mieux.

        du coup, à cause/grâce à lui, on ne peut plus se dire *de gauche*, si la gauche c’est le parti scélérat, blair, killary et autres néolibéraux criminels de guerre!

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  • Kiwixar // 16.03.2017 à 01h33

    Merci pour cet entretien vraiment intéressant. Je reste songeur sur la fin (« un système capitaliste qui prend l’eau de toute part »). D’une part parce que, à mon sens, le système n’est pas « capitaliste » mais « capitaliste dévoyé » par les cartels et les connivences (avec les legislateurs notamment, qui établissent des normes et des lois favorisant les gros poissons). D’autre part parce que les taux d’intérêt sont devenus n’importe quoi, conséquence de l’open bar auquel a accès la très haute oligarchie suite à la fin « temporaire » de la convertibilité or-dollar (1971). Il y a divergence entre « taux de marché » et « taux naturel », lire Charles Gave :
    http://institutdeslibertes.org/10937-2/

    J’ai l’impression qu’on se trouve dans une expérimentation de 50 ans de la planche à billet dans les mains des « 0.0001% », avec différentes stratégies de sortie où ces pouïèmes pensent sortir gagnants. On n’est plus en capitalisme mais en post-capitalisme ou pré-féodalisme dirigé.

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    • NonAligné // 16.03.2017 à 12h37

      Vous mentionnez un « capitalisme dévoyé » en postulant implicitement que le « capitalisme pur » soit libéral.

      Dans les faits, le capitalisme semble parfaitement fongible dans un système oligarchique.

      Notre monde est bien plus capitaliste que libéral, et cela n’a rien d’incohérent : le capitalisme est par nature agrégateur, donc conservateur, donc créateur d’oligarchie sauf à postuler d’une capacité infinie de création de richesse, assertion non démontrée je ne le crains.

      Le capitalisme ne prône la liberté que pour l’utiliser à ses fins et contre ceux qui en sont privés, réellement, mais inconsciemment.

      La « concurrence pure et parfaite » n’est pas capitaliste par essence, car pour qu’il en soit ainsi ne faudrait-il pas que les capitaux soit par exemple redistribués comme à la loterie à chaque décès, et non transféré par l’héritage, pour permettre, vraiment, que seuls les « méritant » soit récompensés par leur propension à maximiser le capital de départ ainsi obtenu?

      On fait souvent le reproche aux égalitaristes d’être utopiques, mais l’histoire (et donc la critique actuelle) devrait en conscience être tout aussi critique envers l’autre grande fratrie d’utopistes : les chantres libéraux.

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      • Kiwixar // 16.03.2017 à 13h46

        Je vais réflechir à votre commentaire en tâchant de clarifier mes connaissances des termes.

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        • NonAligné // 16.03.2017 à 15h06

          Je me suis juste permis ce commentaire car le terme « capitalisme dévoyé » nourrit l’idée qu’il existerait un « capitalisme originel », donc potentiellement « vertueux ».

          Le capitalisme a déjà très bien été décrit dans tout son anti-humanisme intrinsèque depuis bientôt près de 200 ans.

          Il est par nature injuste et violent, et en réalité, inhumain, car la vocation capitaliste est l’accroissement du capital (par tous moyens), ce qui nie la vocation humaine : l’Amour.

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          • Kiwixar // 17.03.2017 à 03h04

            Ce blog et ses commentaires (commentateurs) m’incitent tellement à creuser que je vais finir par trouver du pétrole… 🙂 J’ai déjà commencé à lire « L’entr’aide ».

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            • Wakizashi // 17.03.2017 à 08h55

              Lol !

              En tout cas je suis assez d’accord avec NonAligné. Je ne sais plus d’où vient cette métaphore (peut-être bien de Michéa d’ailleurs), mais le monopoly représente bien le capitalisme ; et l’essence de ce jeu veut qu’à la fin un joueur ait accumulé toutes les richesses, et que les autres soient éliminés du jeu (ruinés).

              Parler d’un capitalisme vertueux, c’est penser que le capitalisme déraille. Mais je ne vois pas comment l’accumulation de capital pourrait ne pas tendre en bout de course vers un quasi monopole de la détention dudit capital.

              C’est comme quand la classe moyenne supérieure prétend que tout le monde peut « réussir » (comprendre : « faire partie de l’élite »). Par définition, tout le monde ne peut pas faire partie de l’élite, sinon il n’y a plus d’élite. Et puis dans un monde composé exclusivement d’avocats, d’ingénieurs, de médecins etc., qui ferait pousser les patates pour nous nourrir ? On aurait l’air fin tiens !

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      • bhhell // 16.03.2017 à 18h14

        Vous mettez exactement le doigt sur la croyance tenace dans les lois d’équilibre du capitalisme.
        L’ouvrage de l’économiste australien Steve Keen (l’imposture économique) est à cet égard tellement éclairant: les pères de l’économie néo classique reconnaissent (aveux hérétiques vite camouflés) eux-même la fausseté de leurs analyses.
        Analyses basées sur une série de négations utiles: négation des économies d’échelle, des phénomènes de détournement et de concentration (fiction d’une richesse réinvestie immédiatement dans l’appareil productif).
        Bref un capitalisme de oui oui, égalitaire (ni intérêt ni rente), concurrentiel, avec des acteur rationnels et bienveillants et un État terriblement neutre.
        Autrement dit, un modèle IMAGINAIRE (utopique) commode pour masquer l’exploitation (on peut pas aller contre la science)

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        • patrick // 16.03.2017 à 22h01

          Le problème avec le capitalisme n’est pas quand l’état est neutre mais bien au contraire quand l’état et le gouvernement veulent absolument s’en mêler , on arrive à une situation de capitalisme de connivence qui fausse complètement le marché et la concurrence, avec un mépris total des citoyens.

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          • Amsterdammer // 17.03.2017 à 22h03

            Vous croyez en une fiction.

            Le capitalisme sans l’Etat moderne n’existerait même pas!
            L’Etat moderne en est un acteur consubstantiel. Sans l’Etat, le système capitaliste déraillerait et s’autodétruirait par les déséquilibres qu’il génère de lui-même.

            Le marché pur n’existe pas, il est en réalité et sera toujours le lieu d’exercice de rapports de force. La loi vertueuse de l’offre et de la demande est une chimère, elle n’existe que dans les manuels d’économie classique.

            Et donc, parler de capitalisme de connivence, c’est faire une tautologie. Le capitalisme EST connivence avec les détenteurs du pouvoir. Il EST mépris des citoyens. Et de l’humain.

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            • patrick // 18.03.2017 à 13h29

              vous le dites vous-mêmes, le problème est donc l’état !! c’est bien ce que je disais plus haut.
              Sans l’état , le capitalisme ne peut pas faire de mal puisque les acteurs ( et pas le système ) s’autodétruisent en permanence.
              Je n’ai pas écrit que le marché était « pur » , il n’y a pas de système parfait , mais c’est l’état qui peut causer le plus de dégâts lorsqu’il s’intéresse au marché.

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            • Globule rouge // 18.03.2017 à 15h30

              Patrick, l’etat est un pharmakon, en lui-meme, il n’est ni mal ni bien, il est ce qu’on en fait.

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      • Pascalcs // 17.03.2017 à 06h54

        Le capitalisme peut, sans doute, engendrer ou favoriser l’avènement oligarchique.
        Par contre, dans sa forme « pure », le capitalisme purge cette oligarchie lorsque celle-ci trangresse ses principes. Il sanctionne immuablement la mal-gestion et la dérive.
        Consciente de ce risque, l’oligarchie (parvenue) fait tout pour se préserver des conséquences de ses erreurs et écarts, à commencer par la corruption généralisée.
        On peut donc parler d’un capitalisme « dévoyé ». En 2008, un capitalisme « pur » aurait balayé le monde oligarchique financier et bancaire actuel. En pur dévoyeur de cette pureté, l’oligarchie responsable de cette catastrophe était parfaitement liguée pour rester en place, maintenir ses privilèges et prébendes et ne surtout pas subir la punition qu’un capitalisme « pur » lui aurait administré.
        Dans sa forme pure, le capital mal géré est immuablement perdu, puis redistribué et restitué au système pour être ré-exploité par autres que les déchus.

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        • Clément FOLLET // 17.03.2017 à 16h35

          @Pascalcs
          Je suis d’accord avec les précédents intervenants pour dire qu’il n’existe pas de forme « pure », il existe peut-être une forme originelle et des situations tendant vers celle-ci (après-guerre).
          Sauf que des élites capitalistiques devenant puissantes et devant donc se conformer quelque peu à la loi finissent par investir le champ législatif et globalement toutes les institutions de pouvoir. Cela semble structurel, c’est pourquoi des lois comme la loi Sherman Antitrust Act et Clayton Antitrust Act ont été adoptées au Etats-Unis vers 1900. « Si nous refusons qu’un roi gouverne notre pays, nous ne pouvons accepter qu’un roi gouverne notre production, nos transports ou la vente de nos produits. » déclarait le sénateur Sherman.
          En reprenant l’exemple de la crise de 2008, un problème se pose, c’est que comme le disait Lordon chez Taddei : « À propos de ces sauvetages bancaires, on peut dire non-contradictoirement deux choses. La première c’est qu’ils étaient une nécessité impérieuse, et je dirais même vitale. Et la deuxième est qu’ils ont été cependant des scandales sans nom .. des scandales sans nom. » Car la monnaie est un fluide vital et qu’elle devrait être gérée publiquement (ainsi que la gestion des moyens de paiement) car dans nos sociétés sophistiquées, elle est comme l’eau et l’air : vitale !

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    • NeverMore // 16.03.2017 à 12h51

      Kiwixar

      « capitaliste dévoyé » d’accord …
      Et « communisme dévoyé » , ça vous fait penser à quoi ?

      Avec le temps, tous les systèmes finissent par être dévoyés, et les cartels ou connivences s’infiltrent par le moindre interstice, comme l’eau dans certaines toitures … ou dans certains barrages.

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      • Kiwixar // 16.03.2017 à 13h29

        Mais les Pouïèmes (les « 0.0001% ») ont justement pris le «meilleur» du communisme pour dévoyer le capitalisme à leur profit. Cartel militaro-industriel pharaonique financé par l’Etat (1000 milliards $/an aux US), sauvetage du système bancaire par l’Etat (mais sans nationalisation ni aucune contrepartie), etc. Tous leurs rendements sont bien gras (au-delà de 10% p.a.) car ils bénéficient de la protection de l’Etat, tandis que ceux qui financent ça (nous) se retrouvent avec des rendements inférieurs à l’inflation sur les maigres pécules qui n’ont pas été tondus. Le socialisme pour l’oligarchie, le capitalisme tondeur pour nous, les gueux.

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        • Crapaud Rouge // 16.03.2017 à 15h21

          « capitaliste dévoyé » : ça n’existe pas, il n’y a qu’un capitalisme qui ne cesse d’évoluer et de s’adapter. Dans « Vaucanson, ou le prototype de l’ingénieur », (http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=198), Olivier Serre raconte la naissance du capitalisme moderne sous l’impulsion de l’État, (Louis XV). On y trouve les mêmes ingrédients qu’aujourd’hui : cofinancement public-privé, lois et règlements modifiés pour favoriser les puissants, R&D, secret industriel, arrivisme,… Et bien sûr : mépris des traditions, (surtout dans l’organisation collective du travail), le seul but étant de se faire du fric en fabricant moins cher. (Je recommande la lecture du PDF, c’est très bien raconté.)

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      • Kometa // 16.03.2017 à 22h37

        Permettez…

        Le capitalisme et le communisme sont de la mëme famille. Les deux concentrent les ressources. Pour le premier, la concentration se fait vers sa restreinte oligarchie tandis que pour le second, cette concentration se fait vers sa restreinte nomenclatura.

        Procédés et prestataires différents mais dans les deux cas il n’y a toujours qu’un seul oiseau à plumer au départ: tous les autres Et qui sont ces autres? En bonne partie ceux que vise Mazzarin lorsqu’il répond à Colbert:
        « Colbert, tu raisonnes comme un fromage (comme un pot de chambre sous le derrière d’un malade) . Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches… Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser… C’est un réservoir inépuisable. »

        Rêver et avoir peur tout en étant surtaxé et/ou surexploité.Triste sort?

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        • Philippe, le belge // 17.03.2017 à 20h04

          La concentration est dans la nature même du système ECONOMIQUE capitaliste alors qu’elle est un dévoiement (pour reprendre le terme) éventuel dans le communisme, par disfonctionnement de son système POLITIQUE!

          Souvent les gens ont tendance à confondre les deux types de systèmes, capitalisme et communisme étant avant tout des systèmes économiques (modes de production) qui peuvent s’implanter selon différents systèmes politiques ( démocraties, dictatures dures ou soft, etc) et avec un système de valeurs (morales, juridiques, éthiques, etc) de nature plus ou moins progressiste, conservatrice ou réactionnaire, selon l’époque.

          Lorsque l’économie communiste ne profite plus au final qu’à une nomenclatura, elle perd de facto sa nature communiste, le système de production socialisé étant confisqué par cette nomenclatura qui en devient d’une certaine manière propriétaire à titre privé.

          A contrario, ce n’est pas parce qu’aujourd’hui l’économie capitaliste a, de fait, fortement socialisé la production par la globalisation (interdépendance) qu’elle est devenue communiste! Par contre, elle pose par là les bases d’une possible révolution dans ce sens!

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    • Bernadette Griot // 16.03.2017 à 13h59

      Effet naturel du capitalisme… intégrant la dépolitisation, y compris des élus et surtout des médias, pour mieux asservir le peuple à la consommation, seule.

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  • Caliban // 16.03.2017 à 01h39

    Merci pour cette interview … pardon, entrevue.

    Le passage sur le langage, la référence à Orwell et la novlang / globish me paraît essentiel. Appauvrissement du lexique rime avec déliquescence de l’esprit critique, les mots perdant leur tranchant ils ne peuvent plus qu’être des armes factices.

    A l’appauvrissement du lexique, j’ajouterais le « déracinement » des mots. En préférant les mots anglais à leur équivalents nationaux (français, espagnols, …), on prive son locuteur de la faculté de s’interroger sur leur polysémie, « traçable » dans l’étymologie. C’est à mon sens la « leçon » la plus importante d’Orwell : l’effacement de l’expérience historique, jusque dans les mots.

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    • john // 16.03.2017 à 05h13

      Point de vue idéologique nous fondé et linguistiquement faux. Je parle 6 langues, dont le russe qui est un parfait contre-exemple de votre assertion : une langue pluriculturelle très riche, qui a assimilé énormément de vocabulaire français et anglais notamment depuis le 18e siècle. Nul ne peut pourtant dire que Pouchkine, Dostoyevsky, Tolstoy, Bulgakov… sont les preuves de la « déliquescence de l’esprit critique » par l’usage de mots initialement étrangers à leur culture.
      Au contraire, le transfert de sens et d’idées par l’adoption de nouveaux mots contribuent à la richesse des langues et des cultures depuis la nuit des temps.
      Mais en même temps, votre résistance au changement est une caractéristique rétrograde bien identifiée que l’on ne peut empêcher chez une frange de la population.

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      • Sandrine // 16.03.2017 à 09h21

        Concernant les mots d’origine étrangère en russe, il me semble que les russes s’en plaignent et qu’ils considèrent cela comme une des sources de la colonisation idéologique de la Russie par l’Occident depuis plusieurs siècles. Que ce problème remonte pour eux à la traduction de la bible du grec en slavon ne change rien au problème.

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      • Mondran // 16.03.2017 à 09h31

        L’appauvrissement du langage et de la pensée, que celle de la langue dominante induit, n’est pas généralisé.
        La société libérale libertaire du capitalisme actionnarial permet à l’élite, quelle que soit la définition de ce terme, de faire fructifier très largement les dotations culturelles, patrimoniales et sociales qu’elle hérite de son milieu. Les inégalités engendrées par cette société ne sont pas seulement patrimoniales et salariales, elles sont également et peut-être même surtout, culturelles. Jusqu’à très récemment cette société avait donné l’illusion que chacun pouvait, en accroissant l’effort, rejoindre le bout de la table qu’occupe l’élite. Cette illusion s’est dissipée, une fois ce qu’il restait des systèmes redistributifs très largement affaiblis.

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      • Caliban // 16.03.2017 à 11h08

        @John

        Vous m’avez sans doute mal compris.

        Mon propos est de dire que ce qui est à l’oeuvre avec le globish c’est :
        • non seulement l’appauvrissement lexical (donnée quantitative, réduction du nombre de mots à disposition pour exprimer ses idées)
        • mais également l’appauvrissement étymologique (donnée qualitative, perte de sens des mots, de leur polysémie)

        Exemples :
        • Dans les entreprises, les techniques de management sont truffées d’anglicismes. Pourquoi ? Afin qu’elles puissent difficilement être remises en question ainsi que ceux qui les professent.
        • Pour les slogans publicitaires, c’est la même logique d’annihilation de la réflexion. Poussée à la caricature. « Live young » remplacé par « Vivez jeunes » et Evian perd des parts de marché auprès de la ménagère de plus de 50 ans.

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        • Pascalcs // 17.03.2017 à 08h54

          Cette approche dans les entreprises et dans les médias est devenue, en France, d’un niveau frisant le ridicule pour ne pas dire l’offensant. J’ai personnellement le privilège de pouvoir forcer la correction de cette mauvaise habitude autour de moi et ne me prive pas pour l’exercer. A la grande surprise des interlocuteurs ou présentateurs qui, par mimétisme irréfléchi, ne mesurent même plus le ridicule de leur expression.
          Me connaissant multilingue (et donc accommodant par transitivité) ils sont visiblement dans incompréhension de mon exigence. Je peux vous assurer qu’imposer cette discipline fonctionne mais qu’elle est un combat du quotidien. Quitte à passer pour ringard ou pédant, ce qui n’est évidemment pas le but de l’exercice.
          Cela dit, quand on voit un Macron faire ses discours en « globish » au détour de ses voyages étrangers, on se dit que la bataille n’est pas prête d’être gagnée.

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      • Crapaud Rouge // 16.03.2017 à 17h22

        @john : à long terme vous avez raison puisque les mots étrangers finissent par se fondre dans la masse, mais il y a une « étape intermédiaire » où ils ne sont que des intrus, et où ils servent l’intérêt des puissants en facilitant l’adoption de nouveaux schémas de pensée, d’organisation, de législation,… C’est ainsi que Sarkozy en était venu à proposer rien moins que la suppression du juge d’instruction ! Et c’est ainsi que la notion de droit d’auteur à la française recule (ou pourrait reculer) devant le « copy right » sauce anglo-saxonne. Pour autant, il n’y a pas vraiment « déliquescence de l’esprit critique », je dirais plutôt qu’il est « désamorcé » ou « désactivé » faut de pouvoir s’appuyer sur des références que les mots étrangers tendent à déformer.

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        • Krokodilo // 17.03.2017 à 09h51

          Sans oublier le stade ultime de la colonisation des esprits, lorsqu’on en vient, comme en Suède ou en Norvège, à ce que tout ou presque de l’enseignement supérieur se fasse en anglais. La langue du pays perd alors sa capacité à transmettre toutes les facettes du savoir, et s’appauvrit progressivement. Chez nous, l’anglais a été rendu obligatoire (comme matière) en médecine, et je crois qu’il est en passe de l’être en droit – à mettre en parallèle avec le futur développement des contentiieux internationaux après le Ceta et demain le Tafta,

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      • Pascalcs // 17.03.2017 à 08h33

        Cette approche n’existe quasiment pas en Chinois qui est particulièrement imperméable aux mots étrangers (propres comme communs) et créent en chinois l’équivalent du mot étranger pour exprimer le sens attendu. Souvent de manière très imagée. Cette approche ne semble absolument gêner les locaux y compris les jeunes générations qui s’en accommodent très bien. Certes perméent ça et la des idiotismes anglais mais au regard de l’absurde excès qu’en est devenu leur usage en France c’est anecdotique. Le langage Chinois ne s’en appauvrit pas pour autant et ne perd pas non plus de sa force, au contraire.

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    • jeff.93 // 16.03.2017 à 07h32

       »l’effacement de l’expérience historique, jusque dans les mots »

      Très bien vu. C’est même l’effacement de l’idée même de transmission de génération en génération. Si nous ne nous considérons plus comme les héritiers de quoi que ce soit, nous n’avons rien à défendre. Ça commence par le langage, ça se poursuit par la culture (  »il n’y a pas de culture française » ) et ça se termine par le patrimoine et les acquis sociaux …

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      • Caliban // 16.03.2017 à 20h04

        « C’est même l’effacement de l’idée même de transmission de génération en génération. »

        Vous avez raison.

        Les mots ne cessent de se charger de sens au fil des siècles. Un même mot peut décrire des réalités bien différentes et c’est précisément dans le glissement sémantique que peuvent être repérées nos perceptions successives du monde.

        En déracinant les mots de leur histoire, c’est l’objet de la novlang, vous n’avez plus qu’une seule perception du monde possible : celle présente sous nos yeux, comme si elle avait toujours été là et à jamais.

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    • Pléistocène // 16.03.2017 à 17h09

      Les mots perdent (de) leur tranchant dites-vous ? Vous avez parfaitement raison.

      C’est pour cela qu’il faut désigner ces gens-là pour ce qu’ils sont réellement, soit purement et simplement des P-A-R-A-S-I-T-E-S !

      Tôt ou tard, il faudra nous en débarrasser (d’une manière ou d’une autre). La réalité c’est celle-là, il n’y en a pas d’autres choix.

      Pour le coup « There Is No Alternative ! »

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      • Caliban // 16.03.2017 à 20h14

        Issu du latin parasitus, du grec ancien παράσιτος, parasitos, composé de παρά → voir para- et σῖτος, sitos (« nourriture »), littéralement « qui prend la nourriture à côté de ».

        En plein dans le mille je crois 🙂

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        • Pléistocène // 17.03.2017 à 07h48

          La culpabilité que l’on peut éprouver face à la violence (son image, son usage), laquelle est d’ordinaire assimilée par le sens commun à l’expression du rejet viscéral de l’injustice, nous fait inversement percevoir comme seule légitime la violence d’état (« ce qui fait société » et les moutons seront bien gardés…). Cette « justice » vidée de sa substance qui dessert ceux censés en être les légitimes et seuls dépositaires, nous.

          Disons qu’il faudrait enjamber cette fausse contradiction (et donc prendre au mot cet « état c’est nous »!) pour arriver à combiner l’image de la violence trop souvent assimilée à de la vengeance aveugle à ce qu’elle est réellement dans nos sociétés inversées, soit l’expression la plus aboutie de la Justice !

          La Justice radicale (et expéditive) ne sera pas l’expression d’une vengeance, mais la manifestation de la violence légitime refondée sur ses bases véritables (à l’envers de l’Injustice institutionnalisée d’aujourd’hui), la seule Justice légitime qui soit.

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    • Krokodilo // 17.03.2017 à 09h44

      C’est non seulement le lexique anglophone qui s’impose, mais la syntaxe et la grammaire, dont l’abus de majuscules, jusque dans les documents ofifciels ou les courriers du lycée de mes enfants. Ce qui donne souvent un air prétentieux à Des Documents Qui ne le Nécessitent pas, comme si l’on parlait de Grands Concepts !

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  • Fritz // 16.03.2017 à 01h47

    Hannah Arendt voyait dans la « désolation » (loneliness) de millions d’individus déracinés et désespérés le terreau du totalitarisme. Cette désolation est au moins aussi grave aujourd’hui qu’en 1919, à la naissance du fascisme. Au printemps 1999, la guerre de l’OTAN contre la Serbie a illustré cette mutation totalitaire qui peut affecter un Occident déboussolé.

    Jean-Claude Michéa ne l’ignore pas : il a publié la traduction du livre de Stanko Cerovic (Dans les griffes des humanistes, Climats, 2001), analyse lucide et douloureuse de la guerre du Kosovo et du fondamentalisme occidental. Cette phrase de la quatrième de couverture est certainement de lui :
    « que faut-il que les Occidentaux aient accepté de devenir, au plus profond de leur psychologie, pour que les sociétés où ils ont le privilège de vivre se transforment à une allure accélérée en « meilleur des mondes » et « pays du mensonge déconcertant » ? »

    Christopher Lasch, quant à lui, n’était pas un déraciné : il se réclamait du populisme américain autant que du marxisme.

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  • BEOTIEN // 16.03.2017 à 01h51

    Pour synthétiser : sur une planète où 1 % possèdent autant que 99 %, la survie des premiers leur impose le contrôle total des seconds. Sans complot, ni même quelque Bildelberg que ce soit. La dissymétrie du pouvoir est-elle que ça relève plus de la mécanique que de la politique.

    Le libéralisme (particulièrement depuis la chute du mur qui a éliminé son dernier adversaire) consistant en la remise des clefs de la bergerie aux loups, il ne peut-être autre chose qu’un totalitarisme.

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  • BEOTIEN // 16.03.2017 à 01h51

    Certes encore soft dans nos contrées, juste parce qu’il est plus aisé de cuire la grenouille en douceur. Mais soyez sans illusion, le pouvoir absolu corrompant absolument, et l’automatisation du contrôle, voire de l’imitation des brebis galeuse ne relevant que d’un décret, « La ferme des animaux » est pour bientôt.

    Attendez donc à voir fleurir avant longtemps des élevages de mères porteuses de donneurs d’organes, de soumis garantis génétiquement modifiés pour être bons et bonnes à tout faire au gré des besoins, goûts et perversion de tous les sociopathes dont ne sera exigé qu’une carte de crédit suffisamment garnie.

    Aussi UNIQUE qu’infime espoir : Que vous fassiez comprendre ça très vite à TOUS les gens que vous connaissez. Et que chacun en fasse autant jusqu’à ce que la poignée de dominants sache que les 7 milliards d’humains ordinaires se méfient tellement des dominants qu’ils ne baisseront plus jamais la garde, et exigeront des systèmes politiques dont la fonction première sera la garantie des libertés (bannissant donc l’exercice professionnel de la politique autant que la concentration excessive des richesses).

      +17

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  • Logic // 16.03.2017 à 02h03

    Macron est effectivement l’anti-thèse de Michéa, prônant des valeurs libéral-libertaire propre au capitalisme débridé. Il l’avoue lui-même en se disant à la fois de droite (libéral) et de gauche (libertaire) sauf que la distinction est en passe de tomber, le totalitarisme 2.0 étant libéral-libertaire au sens de l’ultra ou du néo.
    Car le danger est dans l’absence de limites, et dans l’inversion. Le marché se veut sans entrave et demande la soumission de tout et de tous. La marchandisation du monde, c’est la fin des biens communs – la fin du politique – et la chosification des corps et des personnes – la fin de notre humanité.

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    • LBSSO // 16.03.2017 à 15h50

      Diptyque « droite/gauche » d’ E Macron:

      1) Il n’assimile pas directement « droite  » à  » libéral  » et « gauche » à  » libertaire ».
      Habilement, il défend l’idée classique que la « droite » accorde davantage d’importance à la liberté et la « gauche » à l’égalité.

      2) Si il pense que l’on a besoin d’égalité (idée + de gauche) , de liberté (idée + de droite),il veut aussi incarner la nouvelle fraternité (d’où positionnement image du « type sympa non agressif » ).

      3) Cette fraternité se décline autour des thèmes:égalité/liberté, économie ouverte/fermée, ou (pour les mœurs) progressiste/conservateur etc..Ils se dissocient alors du trop agrégé « droite/gauche ».

      4) A partir de cette complexité ,il utilise les cases droite/gauche pour rendre son discours accessible et nous enfumer .
      Cf post Fondation Jaurès plus bas: entre droite et gauche se trouve un espace qu’il entend occuper.Étrangement facile à comprendre leur présentation.

      Il n’occupe pas un espace mais un vide qu’il incarne parfaitement.

        +5

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  • atanguy // 16.03.2017 à 05h53

    « enthousiasmés à la victoire de Donald Trump »
    Ben voyons!
    Comme si Trump n’était pas la face clownesse de H. Clinton avec le même entourage de milliardaires,de financiers de Goldman Sachs,de marchands d’armes,de réactionnaires qui veulent encore plus de misère pour les travailleurs, avec,en plus, des fachos qui ne se cachent même plus derrière la « dédiabolisation »: Voir les lectures du raspoutine de Trump Bannon
    https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/0211863744143-maurras-raspail-une-inspiration-pour-bannon-2071249.php
    Tous ces commentaires « pro-Trump » me révulsent surtout quand ils viennent de gens qui travaillent,ou essaient de travailler,pour joindre les deux bouts. Merde! ouvrez les yeux: Trump,Clinton,Le Pen,Macron,Fillon,le PS de Hollande c’est la même racaille, vous croyez vraiment qu’ils vont changer quelque chose dans cette société de ripoux?

      +17

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    • bob // 16.03.2017 à 08h53

      non tu te trompes complètement. il y en a certains dans ta liste qui essayent de donner des coups de canifs dans cette toile trop bien tissée et si c’est peu c’est déjà énorme car au moins ils tentent quelque chose (contrairement aux autres, y compris toi). Alors il se trouve que pour l’instant ces personnes sont de droite mais peut être un jours d’autres suivront. Donc ton procès qui vise à réduire trump à clinton est nul et de mauvaise foi.

        +4

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      • atanguy // 16.03.2017 à 22h39

        « Donc ton procès qui vise à réduire trump à clinton est nul et de mauvaise foi. »
        Ah oui!
        Combien de Goldman Sachs dans l’équipe de Trump?
        Combien de milliardaires?
        Combien de réduction des impôts pour les riches?
        Combien d’augmentation du budget militaire? Et pourquoi faire?
        Quel système de sécurité sociale complètement aux mains des assurances privées?
        … Allez j’arrête la – Pour la mauvaise foi tu peux te regarder dans la glace.
        BINKH

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    • Subotai // 16.03.2017 à 15h52

      Mais si, mais si ! 🙂
      Trump va fait exactement ce que j’attends de lui, et les Clintoniens aussi: foutre le bordel aux USA.
      Ainsi occupés à gérer leurs problèmes internes, ils nous laisseront les mains libres pour gérer les nôtres. 🙂

        +2

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  • LBSSO // 16.03.2017 à 07h55

    Vers une « grande coalition à la française » ?

    Par la fondation Jean-Jaurès: une étude qui compare le positionnement des candidats sur une échelle de droite à gauche et celle des français,en deux graphiques.

    https://jean-jaures.org/nos-productions/comprendre-en-deux-graphiques-le-succes-d-emmanuel-macron

    Conclusion: un espace politique libre au centre suite aux primaires.

    Je cite: « À l’occasion de cette élection présidentielle « hors norme », la Fondation Jean-Jaurès s’associe au Huffington Post pour apporter son éclairage sur la campagne électorale : rapport de forces, thèmes et enjeux structurants, opinion des Français. La Fondation mobilisera un certain nombre de chercheurs et de personnalités pour fournir des analyses jusqu’au premier tour du scrutin.  »

    Je n’en doute pas…Toutefois, comme le sous titre de la Fondation est « Penser pour agir » , je suggère modestement à Gilles Finchelstein (Directeur Général de la Fondation) de mettre en lien les données méthodologiques de ce genre d’études.

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  • LBSSO // 16.03.2017 à 08h14

    « le grand endettement planétaire pour soutenir des services publics inefficaces »

    Les subprimes étaient de l’endettement public pour soutenir les services publics ??

      +15

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    • Artiguste // 16.03.2017 à 11h20

      Les subprimes ont éte le verre d’eau qui a failli faire déborder le vase. Le vase est surtout rempli de dettes créées pour faire fonctionner ces services publics qui dans l’ensemble ne satisfont pas réellement les administrés.

        +0

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      • LBSSO // 16.03.2017 à 12h09

        @Artiguste
        l’objet de mon commentaire n’est pas de dire que les services publics ne peuvent être améliorés mais d’apporter un peu de complexité au commentaire de John.(*)
        Je peux poursuivre l’argumentation: l’endettement privé en Espagne était il le résultat de services publics inefficaces ?? Ou encore, quelles sont les origines de l’endettement privé chinois ??

        (*)J ajoute que John parle six langues.Or la complexité d’une langue est sa richesse car elle permet d’exprimer la finesse de ses idées .Le dictionnaire est un livre formidable car il permet de transmettre l’histoire des mots et les mots de l’histoire.Aussi je partage le commentaire de @Caliban.

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      • PierreH // 16.03.2017 à 12h51

        Merci de ne pas parler à la place des autres. Personnellement je suis bien content que la grossesse et l’accouchement de ma femme ait été gérés par un service public. Aux USA ça n’est pas toujours le cas et c’est dur pour certains.
        Alors si vous me dites que vous voulez les améliorer, je peux clairement vous suivre, mais là il me semble que ce n’est pas le projet, ce serait plutôt de les remplacer par du privé à tous les étages… Si je ne suis pas allergique au privé et pas un fan du « tout état » non plus, cette haine du service publique ne m’inspire rien de bon.

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  • Robert Fougnard // 16.03.2017 à 09h28

    C’est un véritable plaisir de lire un texte de JC. Michéa. Le cisèlement des phrases, dont on voit la construction se dérouler sous nos yeux, participe grandement à la clarté des idées. Ses arguments font mouche à tous les coups et il faut être un Macron pour ne pas le reconnaître. Je dis « un Macron » dans le sens générique, j’aurais pu dire « un Tartuffe ». (la tournure est de Michéa).

      +9

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  • Sandrine // 16.03.2017 à 09h53

    J’ai toujours du mal à comprendre en quoi la « contre-culture » des années 60 a pu être une base idéologique pour la silicone vallée comme le dit Michel (et comme on l’entend ailleurs aussi depuis quelques temps).
    Est-ce parce que les jeunes qui prenaient du LSD dans les années 60 ont utilisé ces expériences pour créer des business de nouvelles technologies par la suite?
    J’ai entendu aussi que le mouvement hippie aurait des sources idéologiques communes avec certaines formes de nazisme des années 30 (sources dans la Freie Korper Kultur de la fin du XIXe siècle en Allemagne)
    Ça je veux bien, mais je me demande si l’on ne pousse pas le bouchon un peu loin avec toutes ces ramifications.

      +2

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    • LBSSO // 16.03.2017 à 12h47

      Je ne partage pas toutes ses thèses mais voici un auteur souvent cité en référence que vous connaissez peut-être déjà:

      Fred Turner. Aux sources de l’utopie numérique, de la contreculture à la cyberculture (2006)
      http://cfeditions.com/utopieNumerique/ressources/utopieNumerique_Specimen.pdf

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    • NonAligné // 16.03.2017 à 12h54

      Je crois qu’il ne faut juste pas confondre les concepts « influence, source… » et « genèse, cause », et encore moins « appropriation marketing ».

      Que la « coolitude » des starts-up puisse être rapprochée de l’idéologie hippie en apparence ou « dans l’esprit » est une chose, mais dire qu’une telle idéologie ait enfanté à elle seule la silicon (fou & con) valley et ses licornes dévorantes et violeuses de vie privée en est une autre.
      Les réseaux sociaux promettent entre autre chose d’être des « développeurs de connexions humaines…, Uber promet la liberté d’être sa propre source de revenu… soit… mais sont-ils vraiment ce qu’ils prétendent (promesses dont « lémédia » se font l’écho assourdissant au passage, ce qui est déjà en soit un indice de réponse).

        +2

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      • LBSSO // 16.03.2017 à 17h44

        « Uber promet la liberté d’être sa propre source de revenu »

        C’est ce qu’ils disent à la télé.Mais lors de leurs « road show » ,ces réunions intensives auprès des investisseurs,ils invitent ces derniers à investir chez eux car ils sont l’avenir avec les voitures sans chauffeurs.Concept de transport en commun en véhicule partagé.

        http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/09/15/uber-lance-son-premier-service-de-voitures-sans-chauffeur-a-pittsburgh_4997842_3234.html

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      • Sandrine // 16.03.2017 à 21h01

        Ne pas confondre influence et cause dites-vous. Sans doute.
        Mais dans un cas comme dans l’autre il y a un fil directeur, un point commun. Quel pourrait être le point commun entre la FKK allemande, les Nazis, la contre-culture hippie, la Silicon valley, internet et la nouvelle économie collaborative ?
        Peut-être une certaine mystique panthéiste centrée sur le corps. La foi dans le « génie » individuel peut-être aussi.

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        • NonAligné // 21.03.2017 à 15h53

          Comme le dit LBSSO, on peut voir des « points communs » entre différentes choses car on les nomme mal.
          La silicon valley a juste trouvé un moyen de ne pas se présenter sous son vrai visage : rapace capitaliste.

          Et aussi, j’ajouterai, puisque la mode est au « story telling », dans ce monde où l’on peut prêcher des valeurs à l’opposé symétrique de sa pratique sans que « l’opinion publique » y trouver à redire, si vous étiez la créatrice d’une nouveau produit, d’un nouveau service, iriez-vous vous raconter dans Forbes une fois milliardaire, et avant cela dans Times et L’Express comme ayant le « le rêve fou de rapprocher les gens » ou « le rêve fou de créer n’importe quoi vous permettant de vous enrichir »?

          Même si Steve Jobs était un rêveur utopiste dans sa jeunesse, quel rapport avec Apple, ses milliards de fraude fiscale basée sur le travail d’enfants et de pauvres?

          Aucun.

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          • Sandrine // 21.03.2017 à 17h50

            C’est quand
            meme étrange que tant de Hippies dans les années 60 se soient retrouvés Yuppies dans les années 80. Personnellement ce qui m’intéresse dans cette affaire c’est la disposition psychologique qui a rendu possible une telle évolution.
            A noter qu’une évolution comparable a touché le milieu des rave party des années 90. Une certain nombre de jeunes « raver » des années 90 s’est retrouvé dans les années 2000 à travailler dans des laboratoires de recherches sur les nouvelles technologies, dans des centres techniques où certains ont été embauchés par des grosses multi-nationales (j’ai constaté notamment ce phénomène à Grenoble dans l’environnement du CEA).
            Meme si je n’ai pas connu les milieux hippies des 60’s, il me semble qu’il y avaient certaines convergences avec le milieu rave : volonté de se distinguer du reste de la société, de faire partie d’une communauté à-part. Individualisme apolitique couplé avec une sorte de conscience de faire partie d’une élite d’avant-garde de type spirituel. Importance des spiritualités orientales type new age.
            Et dans les mouvements Lebensreform(que l’on peut traduire par réforme de la vie)/ FKK allemands du début du XXe siècle, il me semble que ces éléments étaient déjà présents (notamment l’intérêt pour les spiritualités orientales)

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            • NonAligne // 22.03.2017 à 08h31

              Voyez-vous une grande différence avec les médecins qui deviennent des « représentant médicaux », en fait, des VRP du médicament sans aucun intérêt pour la santé, mais seulement pour le cash?

              Et vos « raveurs » ne sont-ils pas les mêmes que les « rappeurs », anti-systems et dissident qui se goinfrent une fois les disques vendus et les contrats signés, et se font les défenseurs du droit d’auteur alors qu’ils écrivent inepties sur inepties dans une syntaxe douteuse?

              Et Renaud, l’ancien Anar, chanteur de « Société tu m’auras pas » qui finit par nous gratifier du « Manathan Kaboul » ?

              Et en parlant de Hippie, que dire de Cohn Bendit ?

              Il faut croire que le matérialisme finit par rattraper les spiritualistes…

              Ecce homo…

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  • Lysbeth Levy // 16.03.2017 à 10h32

    Quand certains parle de Mr Michéa c’est pour dire du mal : complotiste, fasciste etc…par une certaine gauche « anar, antifa » ou bien pensante proche du PS, alors c’est qu’il doit bien balancer quelques trucs gènant et utiles. Il y a bien le fait que la critique de la « gauche » telle qu’elle est n’a’ pas l’heur de plaire à ceux qui soutiennent ce système. Non Trump et les autres ne sont pas des révolutionnaires mais peut-être qu’une fois élus, ne représentant pas l’état profond, ça permet de libérer la parole ou les forces du pouvoir masqué. Imaginez que désormais le mot « état profond » s’immisce dans le débat publique sur les ondes publiques : https://www.franceculture.fr/emissions/culturesmonde/transformer-letat-34-le-deep-state-americain-fantasme-dune-administration
    Si je trouve des livres de J. C Michéa et bien je les lirais, car d’être autant critiqué à « gauche » dite « normale » c »est qu’il doit dire de bonnes choses. Merci .de le faire connaitre. .

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  • Evan // 16.03.2017 à 11h35

    Alors que l’on prônait une grande période d’incertitude à venir avec le vote du Brexit comme en témoigne cet article : http://www.leguideboursier.com/actualite-boursiere/matieres-premieres-le-royaume-uni-vote-sa-sortie-de-l-ue-nbsp-periode-d-incertitude-les-investisseurs-se-ruent-sur-l-or-2016062517244.php . On s’aperçoit que quelques mois plus tard, il en est tout autre.
    Au contraire, malgré les moyens de manipulation mise en œuvre par le système et les prévisions négatives des experts qui ont suivi le référendum sur la sortie du Royaume-Uni, l’économie du pays est dans le vert… le Royaume-Uni affiche la plus forte croissance du G7

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    • Chris // 16.03.2017 à 13h47

      http://premium.lefigaro.fr/conjoncture/2017/03/15/20002-20170315ARTFIG00381-royaume-uni-le-chomage-au-plus-bas-depuis-1975.php?
      « Le taux de chômage a reculé à 4,7 % fin janvier pour atteindre son niveau le plus bas depuis… 1975, selon les données de l’Office national des statistiques britannique (ONS) publiées mercredi.
      Quant au taux d’emploi, celui-ci a atteint 74,6 %. C’est également son niveau le plus haut depuis 1971.

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    • LBSSO // 16.03.2017 à 16h36

      D’accord @Chris et @Evan,
      il faut aussi souligner que grâce à sa souveraineté monétaire le Royaume-Uni peut gérer plus facilement un passage délicat ou une phase de transition.Constat qui en dérange certains.

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  • Blaise Lapoisse // 16.03.2017 à 13h39

    Orwell parlait d’ordinary common decency soit décence commune ordinaire, celle que partage la cariathide par opposition à celle que bafouent les élites oligarchique .

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  • Jb²O // 16.03.2017 à 15h16

    Comment peut-on parler de « grands médias libéraux » pour illustrer une critique du libéralisme an parlant de France Info qui appartient entièrement à l’Etat? Des journaux qui nous servent propagandes et décodex ne survivant que grâce aux subventions publiques? Si ça, ça n’est pas orwellien, les mots n’ont plus de sens…
    Tout le propos de Michéa me parait empreint de ce genre de contradiction qu’il explique par des théories compliquées et fumeuses en mélangeant libéralisme, capitalisme et étatisme.

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    • LBSSO // 16.03.2017 à 17h19

      « Comment peut-on parler de “grands médias libéraux” (…) en parlant de France Info qui appartient entièrement à l’Etat? »

      Réponse:

      JC Michéa parle au sujet de France Info de « citoyennisme marchand » .Le but avoué du citoyennisme est d’humaniser le capitalisme, de le rendre plus juste.Ses traits:

      1) la croyance en la démocratie comme pouvant s’opposer au capitalisme
      2) le projet d’un renforcement de l’Etat pour mettre en place cette politique
      3) les citoyens comme base active de cette politique.Le citoyennisme se subsititue à la lutte des classes.
      Le citoyen exerce par exemple, grâce à des associations, des pressions sur l’Etat qu’il veut fort.Selon JCM, c’est pour acheter toujours plus d’où l’expression « citoyennisme marchand ».
      Donc France Info, illustre parfaitement le citoyennisme marchand de JCM (qu’on le partage ou non) en raison même de son appartenance à l’Etat…

      http://www.lesenrages.antifa-net.fr/limpasse-du-citoyennisme/

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      • Jb²O // 16.03.2017 à 17h46

        Merci, je n’avais jamais entendu parler de « citoyennisme ». Merci pour le lien.
        Il y a cependant confusion entre capitalisme et libéralisme. Le communisme était capitaliste mais il entendait l’utiliser à son profit, le socialisme aussi et de même pour le libéralisme. Ce n’est donc pas une condition suffisante pour décrire le libéralisme. Mis à part une société monastique, je ne vois pas bien à quoi ressemblerait une société non capitaliste.
        J’en reviens donc à la première question, en quoi France info ou le Figaro sont des médias représentant le libéralisme? « Les crises » est un média libéral.

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      • Lysbeth Levy // 17.03.2017 à 00h41

        Pardon LBSSO, mais savez vous qui tient ce blog ? Ce sont les mêmes que les « chasseurs de tête complotistes ». Une certaine Ornella y tient « ces quartiers » depuis qu’elle a laissé tomber son autre blog.trop « confusionniste » .Je vous dit ça car on peux voir les relais de ces sites, mais pour une critique saine de Michéa je ne puiserais pas mes « idées » dedans mais vous êtes libre, attention. Juste pour vous montrer que sous des dehors « très à gôche » et « révolutionnaire » les listes des « mauvais français » : http://www.lesenrages.antifa-net.fr/category/impostures/imposturedegoche/.

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  • SARTON Bernard // 16.03.2017 à 18h10

    Face à la crise dramatique du capitalisme d’aujourd’hui , Michéa met le doigt sur la stratégie actuelle des oligarques pour essayer de retarder la mort de leur système . Ne soyons pas dupe que la « lutte des classes » que mène la bourgeoisie n’est pas sans effet sur les réactions populaires tous azimuts . La mise sur orbite électorale de Macron en remplacement de Juppé démontre la nécessaire adaptation des soi-disant élites pour conserver le pouvoir et ainsi appliquer une régression sociale d’ampleur pour conserver leurs profits face à la concurrence asiatique en pleine expansion . Cela réussira-t-il ? On peut en douter face à la colère populaire actuelle ! Le temps historique d’une révolution approche à grands pas car la vie des pauvres devient de plus en plus intenable et sans issue autre que le renversement du capitalisme dans toutes ses dimensions économiques et socio-culturelles . Le Communisme intelligent de Marx frappe à la porte pour remplacer le capitalisme en fin de vie après plus de 5 siècles de domination . La classe ouvrière et la jeunesse en sont les fers de lance révolutionnaires et ces deux forces très actives entraîneront avec eux d’autres couches sociales encore dans l’expectative provisoire . Nous vivons un moment très passionnant sur le plan historique .

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  • Krokodilo // 17.03.2017 à 09h37

    Rare de voir aborder la question de l’anglais, d’une langue internationale et de l’esépranto. Vaste sujet, Quelques points clés :
    1. Le mythe de l’anglais facile : très complexe sur le plan phonétique. Et comme le dit l’auteur, ce qu’on appelle anglais international n’est qu’un anglais médiocre, « kitchen english », airport english » ou globish (en fait liste d emots sans grammaire).
    2.Ce quon appelle « prler une langue » correspond à d enombreux niveaux différents, la seule échelle précise étant peu connue, et d’usage spécialisé (le CECRL)

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  • Krokodilo // 17.03.2017 à 09h37

    3. L’anglais a été imposé en toute hypocrisie, avec le soutien du monde libéral et des grands médias : à l’école primaire (même si la majorité des parents le choisiraient, il y a absence de vrai choix). Imposé au niveau européen dans le programme Erasmus, (par sa structure qui le favorise largement depuis le début).
    3. Nos élites le favorisent largement : « Young leaders », discours en anglais, dévalorisation du français, etc.
    4. Inversement, l’espéranto est négligé par les médias dominants (alors que la presse régionale s’en fait l’écho régulièrement, selon les actions locales.) Il est pourtant un exemple abouti du génie humain : une langue simplifiée au possible, mais qui garde toutes les possibilités d’expression. Vocabulaire latin-grec-germanique mais à la grammaire assez universelle ( explications techniques sur Internet). Sur des critères rationnels, un ration temps d’apprentissage/efficacité, ce serait de loin le meilleur choix pour une langue-pont, langue de communication entre des humains encore largement sépatrés par le mur de Babel, quoi qu’en disent nos élites et nos médias.

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  • Julien // 17.03.2017 à 20h09

    « Ce n’est, du reste, certainement pas un hasard si Najat Vallaud-Belkacem appartient elle-même – tout comme, d’ailleurs, Emmanuel Macron, Laurent Joffrin, Alain Minc ou Eric Fassin – au cercle très fermé des Young leaders de cette French-American Fondation (…) »
    On se demande ce que vient faire le sociologue de la gauche anticapitaliste Eric Fassin dans cette liste. C’est ici que JC Michéa apparait en réalité pour ce qu’il est à son insu: un penseur d’extrême droite.

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    • lvzor // 18.03.2017 à 01h05

      « On se demande ce que vient faire le sociologue de la gauche anticapitaliste Eric Fassin dans cette liste »

      « En 1995, il participe au stage Young Leaders organisé par la French-American Foundation »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89ric_Fassin

      La « sociologie de gauche anti-capitaliste » est la voie la plus ordinaire qui mène à la neo-conitude.

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  • Renaud // 20.03.2017 à 16h37

    Je ne peux pas suivre au jour le jour ce blog et je sais que lorsqu’on intervient tard, presque plus personne ne lit les derniers commentaires.
    Je l’ai sûrement déjà mis sur – les Crises -, mais je le remets encore, —> lien ci-dessous.
    Cet article, bien mieux que d’autres, lève le voile sur l’hégémonie anglo-saxonne.
    Quand l’hégémonie anglo-saxonne est pointée nommément et documentée comme elle l’est ici, c’est une partie notable du monde contemporain qui devient davantage compréhensible pour le plus grand bien de notre lucidité.
    Voici donc un article d’une grande et rare lucidité. Une approche structurée et féconde collant à la réalité et correspondant à peu près à ce que j’aurais aimé écrire moi-même.
    La confusion triomphe lorsque, inconsciemment, on abandonne son propre entendement sous les effets médiatiques généralisés et massifs, mais qui ne s’annoncent jamais comme tels…
    Par exemple, en pays et régions non anglo-saxons, utiliser l’anglais parce que, sous-entendu (et depuis des décennies!…), « marketing » oblige, c’est « dans le vent » et que « ça fait moderne », nous perdons notre substrat culturel en nous privant de nos facultés originelles qu’on ne retrouve plus après. Voir:
    http://prosperiteetpartage.free.fr/franglais-et-autres-anglicismes-chevaux-de-troiede-lhegemonie-liberale-anglo-saxonne.html

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