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29.août.202029.8.2020 // Les Crises

Amérique : Le pays de l’illusion – par Chris Hedges

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Source : Truthdig, Chris Hedges

Si ce qui se passe dans les salles d’audience du pays pour les pauvres gens de couleur est la justice, ce qui se passe au Sénat est un procès. Si les débâcles sanglantes et les bourbiers sans fin du Moyen-Orient sont des victoires dans la guerre contre le terrorisme, notre armée est la plus grande du monde. Si la surveillance gouvernementale généralisée du public, la révocation des droits de la défense et le fait d’avoir la plus grande population carcérale du monde sont des libertés, nous sommes le pays des hommes libres. Si le président, un escroc inepte, vulgaire et corrompu, est le leader du monde libre, nous sommes un phare pour la démocratie et nos ennemis nous haïssent pour nos valeurs. Si Jésus est venu pour nous rendre riches, pour bénir l’anéantissement des musulmans par notre machine de guerre et pour condamner l’homosexualité et l’avortement, nous sommes une nation chrétienne. Si la formalisation d’un État d’apartheid en Israël est un plan de paix, nous sommes un médiateur international honnête. Si une méritocratie signifie que trois hommes américains ont plus de richesses que les 50 % de la population américaine les plus pauvres, nous sommes la terre des opportunités. Si la torture des victimes d’enlèvement dans les sites clandestins et l’arrachage d’enfants des bras de leurs parents et leur détention dans des entrepôts fétides et surpeuplés, ainsi que le meurtre de citoyens non armés par la police militarisée dans les rues de nos communautés urbaines, sont l’État de droit, nous sommes un exemple de droits de l’homme.

La rhétorique que nous utilisons pour nous décrire est tellement déconnectée de la réalité qu’elle a induit une schizophrénie collective. L’Amérique, telle qu’elle est discutée dans les forums publics par les politiciens, les universitaires et les médias, est un fantasme, un monde « disneyfié » de faux-semblants. Plus la situation s’aggrave, plus on se replie sur des illusions. Plus longtemps nous ne nommerons pas et n’affronterons pas notre déchéance physique et morale, plus les démagogues qui colportent les illusions et les fantasmes se renforceront. Ceux qui reconnaissent la vérité – à commencer par le fait que nous ne sommes plus une démocratie – errent comme des fantômes en marge de la société, vilipendés comme des ennemis de l’espoir. La folie de l’espoir fonctionne comme un anesthésique. L’espoir que Donald Trump modérerait son extrémisme une fois qu’il serait en fonction, l’espoir que les « adultes dans la salle » géreraient la Maison-Blanche, l’espoir que le rapport Mueller verrait Trump disgracié, destitué et démis de ses fonctions, l’espoir que la destitution de Trump en décembre 2019 conduirait à sa condamnation et à son éviction du Sénat, l’espoir qu’il soit battu aux élections de novembre sont des sorties psychologiques de la crise – l’effondrement des institutions démocratiques, y compris la presse, et la corruption des lois, des politiques électorales et des normes par les entreprises qui ont autrefois rendu possible notre démocratie imparfaite.

Le fait d’embrasser l’auto-illusion collective marque les spasmes de mort de toutes les civilisations. Nous sommes en phase terminale. Nous ne savons plus qui nous sommes, ce que nous sommes devenus ni comment les gens de l’extérieur nous voient. Il est plus facile, à court terme, de se replier sur soi-même, de célébrer des vertus et des forces inexistantes et de se complaire dans la sentimentalité et un faux optimisme. Mais en fin de compte, ce repli, colporté par l’industrie de l’espoir, garantit non seulement le despotisme mais, compte tenu de l’urgence climatique, l’extinction.

« Le résultat d’une substitution constante et totale du mensonge à la vérité factuelle n’est pas que le mensonge sera désormais accepté comme la vérité et la vérité diffamée comme un mensonge, mais que le sens par lequel nous prenons nos repères dans le monde réel – et le camp de la vérité contre le mensonge fait partie des moyens mentaux pour atteindre cette fin – est détruit », a écrit Hannah Arendt à propos du totalitarisme.

Cette destruction, qui transcende les divisions politiques, nous amène à placer notre foi dans des systèmes, y compris le processus électoral, qui sont burlesques. Elle détourne notre énergie vers des débats inutiles et une activité politique stérile. Elle nous invite à placer notre foi en la survie de l’espèce humaine dans des élites dirigeantes qui ne feront rien pour arrêter l’écocide. Elle nous fait accepter des explications faciles pour notre situation, qu’il s’agisse de blâmer les Russes pour l’élection de Trump ou de blâmer les travailleurs sans papiers pour notre déclin économique. Nous vivons dans une culture inondée de mensonges, les plus dangereux étant ceux que nous nous disons à nous-mêmes.

Les mensonges sont émotionnellement réconfortants en période de désarroi, même lorsque nous savons qu’il s’agit de mensonges. Plus les choses empirent, plus nous avons envie d’entendre ces mensonges. Mais les cultures qui ne peuvent plus faire face à la réalité, qui ne peuvent pas distinguer le mensonge de la vérité, se replient sur ce que Sigmund Freud appelait les « screen memories » [souvenirs-écrans, NdT], la fusion des faits et de la fiction. Cette fusion détruit les mécanismes qui permettent de percer les auto-illusions. Les intellectuels, les artistes et les dissidents qui tentent de faire face à la réalité et mettent en garde contre l’auto-illusion sont ridiculisés, réduits au silence et diabolisés. Il existe, comme l’a noté Freud dans « Le Malaise dans la civilisation », des sociétés en détresse dont les difficultés « ne céderont devant aucune tentative de réforme ». Mais c’est une vérité trop dure à accepter pour la plupart des gens, surtout les Américains.

L’Amérique, fondée sur les horreurs de l’esclavage, du génocide et de l’exploitation violente de la classe ouvrière, est un pays défini par l’amnésie historique. Le récit historique populaire est une célébration des vertus fictives de la suprématie blanche. L’optimisme sans faille et le plaisir de se délecter des prétendues vertus nationales obscurcissent la vérité. La nuance, la complexité et l’ambiguïté morale, ainsi que l’acceptation de la responsabilité des holocaustes et des génocides perpétrés par les esclavagistes, les colons blancs et les capitalistes, n’ont jamais été à la hauteur du triomphalisme américain. « Les illusions de la force et de la santé éternelles, et de la bonté essentielle des gens – ce sont les illusions d’une nation, les mensonges de générations de mères de pionniers », a écrit F. Scott Fitzgerald.

Mais dans la décadence, ces illusions sont fatales. Les nations puissantes ont le luxe de s’imprégner du mythe, même si les décisions et les politiques basées sur ce mythe infligent des dommages et des souffrances considérables. Mais les nations dont les fondations sont en train de pourrir n’ont que peu de latitude. Les erreurs de calcul qu’elles font, basées sur des fantasmes, accélèrent leur mort.

Joseph Roth est l’un des rares écrivains allemands des années 1930 à avoir compris les conséquences de la montée du fascisme. Dans son essai « L’Autodafé de l’esprit », qui traitait du premier autodafé de livres par les nazis, il conseillait à ses collègues écrivains juifs d’accepter qu’ils avaient été vaincus : « Nous, qui combattions sur la ligne de front, sous la bannière de l’esprit européen, accomplissons le plus noble devoir du guerrier vaincu : concédons notre défaite. »

Roth savait que colporter de faux espoirs à une époque de mal absolu était immoral. Il ne se faisait pas d’illusions sur son propre manque de considération croissant. Il était sur la liste noire de la presse allemande, incapable de publier ses livres en Allemagne et dans son pays natal, l’Autriche, et plongé dans la misère et souvent le désespoir. Il était parfaitement conscient du fait que la plupart des gens, même ses compatriotes juifs, trouvaient plus facile de s’aveugler sur le mal radical, ne serait-ce que pour survivre, plutôt que de nommer et de défier une autorité malveillante et de risquer l’anéantissement.

« À quoi servent mes mots », demandait Roth, « contre les fusils, les haut-parleurs, les assassins, les ministres dérangés, les intervieweurs et les journalistes stupides qui interprètent la voix de cette tour de Babel, de toute façon brouillée, par les tambours de Nuremberg ? »

« Il vous apparaîtra clairement maintenant que nous nous dirigeons vers une grande catastrophe », écrivait Roth, après s’être exilé en France en 1933, à l’auteur Stefan Zweig à propos de la montée en puissance des nazis. « Les barbares ont pris le dessus. Ne vous y trompez pas. L’enfer règne ».

Mais Roth savait aussi que la résistance était une obligation morale, sinon pratique, en temps de mal radical. La défaite était peut-être certaine, mais la dignité et la détermination à vivre dans la vérité exigeaient une réponse. Nous sommes tenus de témoigner, même si une population qui s’illusionne ne veut pas entendre, même si cette vérité rend certaine notre propre marginalisation et peut-être notre disparition.

« Il faut écrire, même si l’on se rend compte que les mots imprimés ne peuvent plus rien améliorer », a expliqué Roth.

Cette bataille contre l’auto-illusion collective est un combat que je crains que nous ne puissions pas gagner. La société américaine est mortellement blessée. Sa corruption morale et physique est irréparable.

L’espoir, le véritable espoir, nomme l’amère réalité qui est devant nous. Mais il refuse de succomber, malgré la morosité, au désespoir. Il interpelle un univers indifférent par chaque acte accompli pour nommer, paralyser et détruire le pouvoir des entreprises. Il se moque de la défaite certaine. Que nous puissions réussir ou non est sans importance. Nous ne pouvons pas toujours choisir comment nous allons vivre. Mais nous pouvons choisir comment nous allons mourir. La victoire, c’est s’accrocher à notre autonomie morale. La victoire, c’est exiger, à n’importe quel prix, la justice. La victoire, c’est dire les vérités que les élites dirigeantes cherchent à faire taire. Une telle vie vaut la peine d’être vécue. Et en temps de malheur radical, ces vies – points de lumière ironiques, comme l’a écrit W.H. Auden – ne donnent pas seulement de l’espoir, mais aussi la puissance du sacré.

Source : Truthdig, Chris Hedges

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Histoire de dire // 29.08.2020 à 08h30

On ne peut pas dire qu’une nation soit exclusivement « fondée » sur l’esclavage, le génocide et l’exploitation. Je dirais, non de cynique manière, mais simplement réaliste, qu’il faut déjà de la santé, de l’organisation, de l’allant, bref un certain nombre de vertus sinon morales, du moins naturelles, pour bâtir une nation dont on pourrait d’ailleurs si en exiger la vertu et la recherche du Bien a un sens quelconque (analogie : fait-on des enfants par vertu ? Doit-on autant donner à l’enfant du voisin qu’au sien ?, Mange-t-on pour que les autres mangent ? Et le font-ils pour nous-mêmes ? etc.). Les migrants européens étaient, par ailleurs, porteurs d’idéaux de liberté, de création et fuyaient souvent misère et persécution. Vouloir inculquer aux Américains ou aux Européens ex-colonisateurs ou esclavagistes d’aujourd’hui une seule identité criminelle, est non seulement faux, mais contre-productif et anthropologiquement absurde. Surtout quand on voit comment les victimes de crimes… qu’elles n’ont pas connu ou subi sont aussi capables de se comporter, elles… Cf. l’ensauvagement. Instiller en permanence la culpabilité chez des peuples que l’on démonise et que, dans le même temps, des millions de gens cherchent à rejoindre par tous les moyens, – comme c’est bizarre, – il y a un moment où cela ne marche plus et cela aussi est une « vérité » à dire. La caricature Trump est la réponse instinctive à une autre caricature, patiemment et systématiquement construite, et qui ne souffre aucune nuance en son grand rengorgement de soi.

25 réactions et commentaires

  • Dypso // 29.08.2020 à 08h14

    Ils ont simplement placé un dingue clair dans ses objectifs a la place de gentilhommes fourbes manipulateurs. Seule la méthode a vraiment changé.

    Ils découvrent enfin leurs pays, et que le rêve américain porte si bien son nom, un rêve.

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    • LibEgaFra // 29.08.2020 à 09h39

      « Ils découvrent enfin leurs pays, et que le rêve américain porte si bien son nom, un rêve. »

      Sauf que ce « rêve » est un cauchemar pour le reste de l’humanité!

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      • Dypso // 29.08.2020 à 14h05

        Certes, le mode de vie américain n’est pas négociable comme disait quelqu’un d’important chez eux. Et leurs rêves, ils s’en réveillent réveillent a peine. Ça va être douloureux.

          +2

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  • Histoire de dire // 29.08.2020 à 08h30

    On ne peut pas dire qu’une nation soit exclusivement « fondée » sur l’esclavage, le génocide et l’exploitation. Je dirais, non de cynique manière, mais simplement réaliste, qu’il faut déjà de la santé, de l’organisation, de l’allant, bref un certain nombre de vertus sinon morales, du moins naturelles, pour bâtir une nation dont on pourrait d’ailleurs si en exiger la vertu et la recherche du Bien a un sens quelconque (analogie : fait-on des enfants par vertu ? Doit-on autant donner à l’enfant du voisin qu’au sien ?, Mange-t-on pour que les autres mangent ? Et le font-ils pour nous-mêmes ? etc.). Les migrants européens étaient, par ailleurs, porteurs d’idéaux de liberté, de création et fuyaient souvent misère et persécution. Vouloir inculquer aux Américains ou aux Européens ex-colonisateurs ou esclavagistes d’aujourd’hui une seule identité criminelle, est non seulement faux, mais contre-productif et anthropologiquement absurde. Surtout quand on voit comment les victimes de crimes… qu’elles n’ont pas connu ou subi sont aussi capables de se comporter, elles… Cf. l’ensauvagement. Instiller en permanence la culpabilité chez des peuples que l’on démonise et que, dans le même temps, des millions de gens cherchent à rejoindre par tous les moyens, – comme c’est bizarre, – il y a un moment où cela ne marche plus et cela aussi est une « vérité » à dire. La caricature Trump est la réponse instinctive à une autre caricature, patiemment et systématiquement construite, et qui ne souffre aucune nuance en son grand rengorgement de soi.

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    • Rond // 29.08.2020 à 09h13

      Bien d’accord. Néanmoins, ça n’enlève rien au résultat : un rêve chaotique pour une majorité illusionnée, contre un cauchemar pour le reste du monde. On peut se demander à quoi ont servi les vingt derniers siècles. Difficile à mesurer.

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    • LibEgaFra // 29.08.2020 à 09h48

       » Les migrants européens étaient, par ailleurs, porteurs d’idéaux de liberté, de création et fuyaient souvent misère et persécution. »

      Liberté de massacrer les Amérindiens, de les déporter, de les voler, de les parquer dans des réserves inhospitalières.

      Effectivement certains voient cela comme un « idéal »!

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    • RGT // 29.08.2020 à 10h01

      Tout à fait d’accord avec vous, et c’est ce que je répète sans relâche depuis des lustres.

      Les peuples ne sont PAS responsables des exactions de « leurs » élites car ils ont été FORCÉS de se respecter les LOIS promulguées par les dictateurs « démocratiques ».

      Commençant bien sûr par les guerres qui n’ont pour seul objectif qu’augmenter le puissance des dirigeants contre leurs « concurrents » (qui ne valent pas mieux) et qui permettre à quelques profiteurs de s’enrichir de manière scandaleuse en profitant de l’aubaine (pendant que les peuples payent l’intégralité de la facture avec leur travail et leur sang).

      Le principal problème de l’humanité remonte au moment ou les humains ont « choisi » de se regrouper et de confier leurs existences à les « surhommes » sans pouvoir les contrôler.

      Ensuite les lois et « l’intérêt supérieur de la collectivité » ont permis de légaliser la mise en esclavage des populations et l’obligation de devoir se soumettre à « l’autorité » sans avoir le simple droit de contester ses décisions, les seules libertés restantes ne risquant pas de mettre en danger le système établi.

      Le problème initial ne vient même pas des « élites » dictatoriales qui sont persuadées d’être « dans le vrai » en regardant au travers de leurs lunettes biaisées, il vient du fait que la population n’a strictement aucun droit d’exprimer ses propres pensées ni aucune possibilité de contrôler ceux qui les dirigent.

      Ne vous étonnez donc pas s’ils veillent jalousement sur leurs privilèges, il ont pour eux les lois qu’ils ont promulguées dans ce but.

      Si les élections pouvaient changer quoi que ce soit, elles auraient été interdites depuis longtemps.

        +19

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      • Myrkur34 // 29.08.2020 à 10h38

        La Commune de 1870 et sa féroce répression par les Versaillais illustrent parfaitement vos propos. Et j’imagine que l’on pourrait multiplier les exemples à travers tous les pays de la terre.

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      • Cordialement // 30.08.2020 à 09h11

        Il me semble qu’on discute la même chose! Il en va de l’électeur et de l’élu comme de l’œuf et la poule, le mouton et son berger…
        En cause; l’assimilation collective d’une notion complètement fausse qui voudrait que démocratie soit égale à élection.
        Le problème est simple à résoudre, chacun de nous peu être, en puissance, garant de la loi ( toujours déterminée par le vote😉) c’est le tirage au sort d’Aristote qui empêche toute corruption et garantie la volonté du peuple, souvent complexe il faut l’admettre mais toujours sage de par la force des choses ( il est toujours plus difficile de truicider son voisin pour lui piller son potager que de le sous traiter à son maître)
        …ou bien continuer tous ensemble gentiment a se jeter du haut de la falaise comme des idiots; comme aurait dit Martin!
        Bonne journée.

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      • Rémi // 31.08.2020 à 10h14

        Stiglitz a détaillé le moteur des guerres.
        Il ne s’agit pas d’augmenter la puissance du pays.
        Il s’agit d’un système où l’oligarchie gagne à tous les coups:
        -Via les budgets de défense elle gagne des dividendes.
        -Via les quelques engagés sortis de ses rangs elle leur assure de belles carriéres et de bonnes places.
        -Le prix du sang est payé par le peuple.
        -La pression budgétaire crée par le budget militaire permet de refuser tout les budget sociaux.
        C’est gagnant à tous les étages pour l’oligarchie perdant á tous les étages pour les pauvres.
        Il ne faut surtout pas gagner une guerre.

          +2

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    • Subotai // 29.08.2020 à 23h55

      «  »On ne peut pas dire qu’une nation soit exclusivement « fondée » sur l’esclavage, le génocide et l’exploitation. «  »
      ***************
      Ben non, puisque c’est déjà pas une Nation au sens « anthropologique » du terme, si on peut accepter de le dire au sens « politique ». Encore qu’ils trouvent nécessaire d’en exprimer en toutes occasions, toutes les manifestions spectaculaires pour l’affirmer – signe que ça ne va pas de soit.
      Ensuite cet ensemble d’États s’est construit avec des conglomérats d’individus mus par un unique objectif instinctif: la survie; avec tout ce que ça comprend de primaire dans le comportement.
      De plus ces conglomérats d’individus de toutes origines géographique, ethniques et culturelles ont assuré leur survie suivant les méthodes du plus petit dénominateur commun du groupe social : la famille quand il y en avait, sinon l’individu.
      Ça donne cette « Nation » en devenir, qui doit passer l’épreuve du temps et des soubresauts de l’histoire qu’on connu les Nations les plus anciennes, pour être sûre qu’elle existera encore dans 1000 ans.

        +1

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    • Octave-Key // 30.08.2020 à 10h09

      « Les migrants européens fuyaient souvent misère et persécution… » : C’est exact, mais où est leur mérite ?
       » … étaient, porteurs d’idéaux de liberté, de création » . Mouais… La liberté, la plupart des braves gens s’en tapent. Quant à la création… bof !
      Ne peut-on pas dire simplement que la société américaine fait apparaitre les humains tels qu’ils sont aussitôt qu’on les débarbouille de leur mince couche de civilité ?

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  • Le Belge // 29.08.2020 à 08h36

    C’est maintenant qu’ils découvrent que les États-Unis sont une illusion ? Un État bâti par et pour des propriétaires d’esclaves ayant la volonté de spolier les habitants à l’Ouest des Appalaches de leurs terres. Que voulez-vous ? Lorsqu’il y a un vice de fond aussi grand que ce qui fonde réellement les États-Unis l’avenir ne pouvait qu’être écrit en lettre de sang.

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    • Jacobstein // 29.08.2020 à 17h51

      Ces fameux propriétaires d’esclaves, dépassés par les unionistes industrialisés du Nord, ont fait long feux depuis la fin de la Guerre de Sécession. [modéré].

        +0

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  • Rond // 29.08.2020 à 08h50

    Bon début et belle conclusion ! Il faut bien commencer par reconnaître ses méfaits avant de réparer. Si c’est possible.
    La place laissée aux articles américains sur ce site, me semble excessif. Pour une fois, au lieu de nous expliquer en long en large et en travers, pourquoi et comment celui qui avait des allumettes a mis le feu, pourquoi et comment celui qui était en situation de pouvoir faire le mal a fait pire, cet article peut réveiller quelques âmes.
    Il serait très instructif de transposer le propos en « droit français ». Reconnaissons enfin à notre tour que nous avons quelques méfaits à notre actif, surtout ceux qui ont l’outrecuidance de s’exprimer et décider en notre nom.
    Tenez bon !

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    • Rémi // 31.08.2020 à 10h16

      La France terre qui s’est somise aux américains en 43 est juste une dérivée du système américain. Si nous comprennons ce qui se passe au coeur de l’empire vous comprennez les mécaninsmes à l’oeuvre dans le dominion et comment le coffre fort est gardé.

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  • Pierre Darras // 29.08.2020 à 08h59

    Encore un exemple du syndrome de dérangement mental du à Trump L’auteur a raison, tout à fait raison, mais là où il part totalement en vrille, c’est quand il met sur le seul Trump expiatoire tous les maux des USA. En ca, l’auteur s’ullusionne aussi en croyant qu’il suffira de sacrifier le bouc émissaire pour que tout redevienne comme ça n’a jamais existé qu’à Hollywood.
    On torturait débat dans des centres secrets sous Obama, la police blanche assassinat déjà des noirs sous Obama, Guanatamo existait sous Obama, les guerres et bombardements illégaux étaient plus nombreux et sanglants sous Obama, la population carcérale était déjà là plus grosse du monde sous Obama, Obama a autorisé les banques les plus pourries à saisir les biens immobiliers sans titre de propriété, il a renfloué les actionnaires pourris de 2008, il a commencé à construire le mur du Mexique, l’ICE et les borders patrols commettaient déjà leurs exactions, les sinistrés de Catarina campaient encore par milliers sous les ponts à New Orleans 13 ans après la catastrophe. Le soutien inconditionnel aux crimes d’Israel dans les faits(les mots ne coûtent pas cher) étaient déjà la norme.
    La pourriture US n’est pas de Trump, il n’en est que le vrai visage. L’auteur enrage, car en bon Tartufe anglo-saxon, ce qui le rend fou chez Trump, c’est qu’il exhibe le sein je lui refuse de voir, et détruit définitivement le mythe des bons USA auquel l’auteur s’accroche comme à une bouée crevée. Le roi est nu.

      +38

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    • Crapaud Rouge // 29.08.2020 à 15h05

      Pierre Darras, on peut comprendre ce texte comme vous le faites, en disant que l’auteur « met sur le seul Trump expiatoire tous les maux des USA ». Mais on peut dire aussi qu’il fait simplement de Trump un président emblématique pour illustrer ses propos, lesquels ne portent pas tant sur Trump que sur les maux des USA.

        +3

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      • Pierre Darras // 29.08.2020 à 16h14

        Vu que c’est vous qui le dites, j’ai fait l’effort d’aller relire en entier. Et vous avez certes raison. Mais avouez que cette longue charge contre Trump était superflue et pouvais nuire au propos.

          +4

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  • Louis de Constance // 29.08.2020 à 10h02

    Hi from DC ❤ ✌ 💙. Thx a lot. Very interesting. Seriously? Are you realizing all of this this morning at your breakfast ? Since the birth of this Nation , ( ‘the Land of the Braves ‘ that means the Lands abroad where cowards are living) Americans are living in illusions and particularly hypocrisy. The so called ‘US values’ are permanently deleted by racism, arrogance and pride, violence, predators brutality, Finally, President Trump is not the worst US President of this fragile ‘United’ States of America. He’s just the most authentic, the less varnished POTUS.

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  • LibEgaFra // 29.08.2020 à 10h13

    La première illusion est de croire que les USA sont une démocratie. C’est une dictature depuis 1963.

    La seconde illusion c’est de croire que le nom du président a une quelconque importance.

    Quand Hedge parle de l’espoir que Trump soit destitué par le Sénat (et non destitué du Sénat…) non seulement il s’illusionne lui-même, mais il colporte et pis approuve le mensonge fabriqué pour le destituer.

      +10

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  • cardom325 // 29.08.2020 à 20h32

    Les USA titubent n’en doutons pas , mais ils tituberont longtemps encore je le crains,avant la chute finale avec une capacité de nuisance qui pourrait les conduire à l’extrême . N’oublions pas qu’ils sont les seuls à avoir utilisé l’arme nucléaire
    Parallèlement , ne pas oublier l’association de deux crises potentielles dans la prochaine décennie , raréfaction des métaux et de l’énergie d’une part , et changement climatique en voie d’accélération qui risque de rebattre les cartes . Difficile de prévoir l’avenir , même à court terme , mais la crise du COVID n’est qu’un apéritif

      +3

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    • Rémi // 31.08.2020 à 10h18

      Arrétez avec la raréfécation des méteaux.
      Cela n’engage que vous.
      Regardez quelles quantitées de méteaux sont sous les océans et vous verrez qu’il n’y a pas de problème.

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      • Cornelius // 31.08.2020 à 16h24

        Vous avez raison, il n’y a aucun problème, c’est bien connu.

        La Croissance, le Marché et la Technique vont nous sauver. Amen.

        Jusqu’ici tout va bien. Jusqu’ici tout va bien. Jusqu’ici tout va bien.

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  • Vulgus // 01.09.2020 à 00h50

    Feu George Carlin disait:
    « Do you know why we call it the American dream? Because you have to be asleep to beleive it! »
    (Savez-vous pourquoi on appel ça le rève americain? Parce que vous devez être endormi pour y croire…!)

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