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20.octobre.202120.10.2021 // Les Crises

Chris Hedges : « Le 11/09, les États-Unis ont été attaqués pour leur hypocrisie géopolitique. »

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Les pirates de l’air qui ont perpétré les attentats du 11 Septembre, comme tous les groupes djihadistes radicaux du Moyen-Orient, ont parlé aux États-Unis dans la langue meurtrière qu’ils leur ont enseignée.

Source : Consortium News, Chris Hedges

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Illustration originale par M. Fish.

J’étais à Times Square, à New York, peu après que le deuxième avion se soit incliné et ait foncé dans la tour sud. La foule qui regardait l’écran géant était consternée par les volutes de fumée noire et la boule de feu qui s’échappaient de la tour.

Il ne faisait plus aucun doute que les deux attaques contre les tours jumelles étaient des actes de terrorisme. L’hypothèse précédente, selon laquelle le pilote aurait eu une crise cardiaque ou aurait perdu le contrôle de l’avion lorsqu’il a percuté la tour Nord dix-sept minutes plus tôt, s’est évanouie avec le deuxième attentat.

La ville est tombée dans un état de choc collectif. La peur palpitait dans les rues. Vont-ils frapper à nouveau ? Où ? Ma famille était-elle en sécurité ? Dois-je aller au travail ? Devrais-je rentrer chez moi ? Qu’est-ce que cela signifie ? Qui a pu faire ça ? Pourquoi ?

Les explosions et l’effondrement des tours, cependant, m’étaient intimement familiers. Je l’avais déjà vu auparavant. C’était le langage familier de l’empire. J’avais vu ces messages incendiaires tomber sur le sud du Koweït et de l’Irak pendant la première guerre du Golfe persique et s’abattre avec des commotions tonitruantes à Gaza et en Bosnie. La carte de visite de l’empire, comme ce fut le cas au Viêtnam, consiste en des tonnes de munitions mortelles larguées du ciel.

Les pirates de l’air ont parlé à l’Amérique dans la langue que nous leur avons enseigné.

Les vestiges du World Trade Center. (Kafzeil/Wikimedia Commons)

L’ignorance, déguisée en innocence, des Américains, surtout des Américains blancs, était écœurante. C’était la pire attaque sur le sol américain depuis Pearl Harbor. C’était le plus grand acte de terrorisme de l’histoire américaine. C’était un acte de barbarie incompréhensible. La rhétorique stupéfiante de naïveté, qui a saturé les médias, a fait que l’artiste de blues Willie King est resté assis toute la nuit pour écrire sa chanson « Terrorized. »

« Maintenant, vous parlez de terreur, chantait-il. J’ai été terrorisé tous mes jours. »

Mais ce ne sont pas seulement les Noirs américains qui connaissaient la terreur endémique intégrée dans les rouages de la suprématie blanche, du capitalisme et de l’empire, mais aussi ceux d’outre-mer que l’empire a cherché pendant des décennies à soumettre, dominer et détruire.

Ils savaient qu’il n’y a pas de différence morale entre ceux qui tirent des missiles Hellfire et de croisière ou qui pilotent des drones militarisés, détruisant des fêtes de mariage, des rassemblements de village ou des familles, et les kamikazes. Ils savaient qu’il n’y a pas de différence morale entre ceux qui bombardent le nord du Vietnam ou le sud de l’Irak, et ceux qui lancent des avions dans des immeubles.

Les vertus du mensonge

En bref, ils connaissaient le mal qui génère le mal. L’Amérique n’a pas été attaquée parce que les pirates de l’air nous détestaient pour nos valeurs. L’Amérique n’a pas été attaquée parce que les pirates de l’air suivaient le Coran – qui interdit le suicide et le meurtre de femmes et d’enfants. L’Amérique n’a pas été attaquée à cause d’un choc des civilisations. L’Amérique a été attaquée parce que les vertus que nous prônons sont un mensonge.

Nous avons été attaqués pour notre hypocrisie. Nous avons été attaqués pour les campagnes de massacre de masse qui sont notre principale façon de parler avec le reste de la planète. Robert McNamara, le secrétaire à la Défense de l’été 1965, a qualifié les bombardements, qui allaient finalement tuer des centaines de milliers de civils au nord de Saigon, de forme de communication avec le gouvernement communiste de Hanoi.

Les vies des Irakiens, des Afghans, des Syriens, des Libyens et des Yéménites sont aussi précieuses que celles des personnes tuées dans les tours jumelles. Mais cette compréhension, cette capacité à voir le monde comme le monde nous a vus, a échappé aux Américains qui, refusant de reconnaître le sang sur leurs propres mains, ont instantanément divisé le monde entre le bien et le mal, nous et eux, les bénis et les damnés.

Le pays s’est abreuvé de l’élixir sombre du nationalisme, de l’élévation capiteuse du peuple noble et lésé. Le revers de la médaille du nationalisme est toujours le racisme. Et les poisons du racisme et de la haine ont infecté la nation américaine pour la propulser dans la plus grande gaffe stratégique de son histoire, dont elle ne se remettra jamais.

Nous n’avons pas compris, et ne comprenons toujours pas, que nous sommes le reflet de ceux que nous cherchons à détruire. Nous aussi, nous tuons avec une fureur naissante. Au cours des deux dernières décennies, nous avons éteint la vie de centaines de milliers de personnes qui n’ont jamais cherché à nuire aux États-Unis ou qui n’ont jamais été impliquées dans les attaques sur le sol américain. Nous aussi, nous utilisons la religion, dans notre cas la foi chrétienne, pour monter un djihad ou une croisade. Nous aussi, nous partons en guerre pour combattre des fantômes de notre propre création.

Les nageurs

Les conséquences. (US Navy/ Photographer’s Mate Eric J. Tilford)

Ce matin-là, j’ai descendu l’avenue du West Side et j’ai vu le paysage lunaire que les tours jumelles étaient devenues après leur effondrement. En grimpant sur les décombres, en crachant et en toussant à cause des fumées toxiques provenant de la combustion de l’amiante, du kérosène, du plomb, du mercure, de la cellulose et des débris de construction, j’ai vu les minuscules morceaux de chair humaine et les parties de corps qui étaient tout ce qui restait des quelque 3 000 victimes des tours. Il était évident que personne dans les tours lorsqu’elles se sont effondrées n’avait survécu.

La manipulation des images, cependant, avait déjà commencé. Les dizaines de « sauteurs », ceux qui ont sauté vers la mort avant l’effondrement, ont été censurés des émissions en direct. Ils semblaient attendre leur tour. Ils tombaient souvent seuls ou par deux, parfois avec des parachutes improvisés faits de rideaux, parfois en reproduisant les mouvements des nageurs.

Ils ont atteint une vitesse de 240 kilomètres à l’heure pendant les dix secondes qui ont précédé leur chute sur le trottoir. Les corps font un bruit sourd et écoeurant à l’impact. Tous ceux qui les ont vus tomber ont parlé de ce bruit.

Le suicide collectif a été l’un des événements marquants du 11 Septembre. Mais il a été immédiatement expurgé de la conscience publique. Les sauteurs ne correspondaient pas au mythe que la nation exigeait. Le désespoir et la détresse étaient trop troublants. Ils ont exposé notre petitesse et notre fragilité.

Ils illustraient le fait qu’il existe des niveaux de souffrance et de peur qui nous conduisent à embrasser volontairement la mort. Les « sauteurs » nous ont rappelé qu’un jour nous serons tous confrontés à un seul choix, celui de notre mort et non de notre vie.

L’histoire fabriquée à partir des cendres des tours jumelles était une histoire de résilience, d’héroïsme, de courage et d’abnégation, et non de suicide collectif. Ainsi, le meurtre et le suicide collectif ont été remplacés par un éloge des vertus et des prouesses de l’esprit américain.

La nation, nourrie de ce récit, a rapidement répété les clichés sur la terreur. Nous sommes devenus ce que nous abhorrions. Les morts du 11 Septembre ont servi à justifier l’invasion de l’Afghanistan, l’opération « Shock and Awe », les assassinats ciblés, la torture, les colonies pénitentiaires offshore, l’élimination de familles aux points de contrôle, les frappes aériennes, les attaques de drones, les frappes de missiles et le meurtre de dizaines, puis de centaines, puis de milliers, puis de dizaines de milliers et enfin de centaines de milliers d’innocents.

Les cadavres se sont empilés en Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Libye, en Somalie, au Yémen et au Pakistan, justifiés par nos morts béatifiés. Vingt ans plus tard, ces morts nous hantent comme le fantôme de Banquo {Personnage skaspearien (Macbeth), NdT] .

La guerre comme poison

Bush sur les gravats appelant à la guerre. (Eric Draper/courtesy of George W. Bush Presidential Library)

L’ivresse de la violence, l’anodin de la guerre, est un poison. Elle condamne la pensée critique comme une trahison. Son appel au patriotisme n’est guère plus qu’un culte collectif de soi. Elle confère un pouvoir divin et une licence pour détruire, non seulement les choses, mais aussi les autres êtres humains.

Mais la guerre est, en fin de compte, une affaire de trahison, comme le montre la défaite en Afghanistan. Trahison des jeunes par les vieux. Trahison des idéalistes par les cyniques. Trahison des soldats et des marines par les profiteurs de guerre et les politiciens.

La guerre, comme toutes les idoles, commence par exiger le sacrifice des autres mais se termine par l’exigence du sacrifice de soi. Les Grecs, comme Sigmund Freud, ont compris que la guerre est l’expression la plus pure de l’instinct de mort, le désir d’exterminer tous les systèmes de vie, y compris, finalement, le nôtre.

Arès, le dieu grec de la guerre, était souvent ivre, querelleur, impétueux et amateur de violence pour elle-même. Il était détesté par presque tous les autres dieux, à l’exception du dieu des enfers, Hadès, à qui il fournissait un flux constant de nouvelles âmes. La sœur d’Arès, Eris, la déesse du chaos et de la discorde, répandait les rumeurs et la jalousie pour attiser les flammes de la guerre.

La défaite en Afghanistan ne nous a pas forcés à faire le point. La couverture médiatique ne reconnaît pas la défaite, la remplaçant par l’idée absurde qu’en nous retirant, nous nous sommes vaincus nous-mêmes. Le sort des femmes sous le régime taliban et les efforts frénétiques des élites et de ceux qui ont collaboré avec les forces d’occupation étrangères pour s’enfuir sont utilisés de manière myope pour ignorer les deux décennies de terreur et de mort absolues que nous avons perpétrées contre le peuple afghan.

Cette fragmentation morale, où nous nous définissons par des actes de bonté tangentiels et souvent fictifs, est une échappatoire psychologique. Elle nous permet d’éviter de regarder qui nous sommes et ce que nous avons fait. Cet aveuglement volontaire est ce que le psychiatre Robert Jay Lifton appelle le « dédoublement », c’est-à-dire la « division du moi en deux parties fonctionnelles, de sorte que le moi partiel agit comme un moi entier. »

Ce dédoublement, note Lifton, se fait souvent « en dehors de la conscience ». Et c’est un ingrédient essentiel à la réalisation du mal. Si nous refusons de nous voir tels que nous sommes, si nous ne pouvons pas briser le mensonge perpétué par notre fragmentation morale, il n’y a aucun espoir de rédemption. Le danger le plus grave auquel nous sommes confrontés est celui de l’aliénation, non seulement du monde qui nous entoure, mais aussi de nous-mêmes.

Chris Hedges : Chris Hedges est journaliste. Lauréat du prix Pulitzer, il a été correspondant à l’étranger pendant 15 ans pour le New York Times, où il a occupé les postes de chef du bureau du Moyen-Orient et du bureau des Balkans. Il a auparavant travaillé à l’étranger pour le Dallas Morning News, le Christian Science Monitor et National Public Radio. Il est l’hôte de l’émission On Contact de Russia Today America, nominée aux Emmy Awards.

Source : Consortium News, Chris Hedges, 13-09-2021

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Fabrice // 20.10.2021 à 08h13

Il est bon de voir parfois quelqu’un exprimer la réalité, et cesser de nous bercer dans le « storytelling » que l’on nous déverse chaque jour à grand coup de simplifications, de biais, de Nov langue, …

Le monde n’est pas blanc ou noir, il est un nuancier de gris, nous ne sommes ni bons ni méchants, mais des humains aussi perdu dans leur fausses certitudes que les fausses certitudes de ceux d’en fasse ou de ceux qui regardent priant pour ne pas être le prochain à être pris à parti par l’un ou l’autre.

Ce monde est fou parce que personne ne veut perdre et veut être le gagnant, mais au final nous sommes tous les perdants de ce jeu de dupe qui ne sert qu’une minorité et encore se rendent ils compte qu’ils scient la branche sur laquelle ils sont ?

C’est le drame de l’humanité Il y a eux et nous, eux c’est la menace qui doit être abattu avant qu’ils nous abattent mais en fait notre pire ennemi est en nous c’est notre peur qui nous mène à la haine, la colère,… À commettre le pire pour ne plus avoir peur et pourtant nous continuons ainsi à l’alimenter.

7 réactions et commentaires

  • Fabrice // 20.10.2021 à 08h13

    Il est bon de voir parfois quelqu’un exprimer la réalité, et cesser de nous bercer dans le « storytelling » que l’on nous déverse chaque jour à grand coup de simplifications, de biais, de Nov langue, …

    Le monde n’est pas blanc ou noir, il est un nuancier de gris, nous ne sommes ni bons ni méchants, mais des humains aussi perdu dans leur fausses certitudes que les fausses certitudes de ceux d’en fasse ou de ceux qui regardent priant pour ne pas être le prochain à être pris à parti par l’un ou l’autre.

    Ce monde est fou parce que personne ne veut perdre et veut être le gagnant, mais au final nous sommes tous les perdants de ce jeu de dupe qui ne sert qu’une minorité et encore se rendent ils compte qu’ils scient la branche sur laquelle ils sont ?

    C’est le drame de l’humanité Il y a eux et nous, eux c’est la menace qui doit être abattu avant qu’ils nous abattent mais en fait notre pire ennemi est en nous c’est notre peur qui nous mène à la haine, la colère,… À commettre le pire pour ne plus avoir peur et pourtant nous continuons ainsi à l’alimenter.

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  • LibEgaFra // 20.10.2021 à 09h31

    Faire peur pour pouvoir continuer une politique de guerres sans fin et de soumission de sa propre population est vieux comme le monde. Les terroristes ne sont pas seulement ceux que l’on désigne, mais ceux qui font des millions de morts pour le profit: Yougoslavie, Afghanistan, trafic d’héroïne, Irak, Libye, Syrie, Ukraine, Syrie, Yémen, Mali…

    La vérité fait très mal: « Al Nosra fait du bon boulot »… (Al Nosra, succursale d’Al Quaeda, donc…)

      +11

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  • Savonarole // 20.10.2021 à 14h49

    J’ai de plus en plus de mal avec la vision que l’on développe d’une « élite politique » qui auraient la capacité de tromper son monde. Plus le temps passe , plus je me rends compte que c’est juste une bande de gros cons pétris de certitudes immondes qui se font autant exploiter par « le marché » que les autres.
    Mais c’est comme les harceleurs à l’école : en fait ils vivent dans la peur. On a pas les plus gros budgets de défense du monde quand on est pépère. Le moindre évènement les fait péter de trouille. [modéré] une pancarte BLM suffit à foutre le pays en état d’urgence, ce qui s’est passé en conséquence du onze septembre avec une réaction complètement disproportionnée relate cet état de fait. Même les tenants du capital ont les jetons : on ne cherche pas une autre planète ou à dépasser la condition humaine quand on a confiance en l’avenir.
    Ce pays est malade, on a juste réalisé à quel stade après qu’une paire de tacots aient fait pouf dans des immeubles … mais ça n’a pas l’air de s’arranger depuis. On enverra des fleurs à la famille.

      +6

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  • Grd-mère Michelle // 21.10.2021 à 17h11

    N’ayant connu l’Amérique (entendons: les États-Unis) que de loin, principalement grâce à des musiques et des chansons qui ont largement contribué à un mouvement « révolutionnaire » en Europe dans les années 60 (révolution des moeurs effective dissimulée sous l’échec de la tentative, en 68, d’une révolution sociale et politique habilement récupérée par la société « de consommation » et tous ses sbires), je pense que C.Hedges est dans l’erreur lorsqu’il met tous les « Américains, surtout les Américains blancs » de l’époque (2001) dans le même sac…
    J’ignore son âge et dans quelles circonstances il a grandi, mais il n’a sans doute pas connu les milieux « marginaux » qui n’ont pas été étonnés de cette catastrophe(dont les circonstances ne sont pas encore complètement éclaircies, d’ailleurs).

      +2

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    • Grd-mère Michelle // 21.10.2021 à 17h54

      Suite: Il serait utile, pour un journaliste étasunien, d’analyser comment les multiples mouvements spontanés contestataires, protestataires, pacifistes, anti-racistes, non-xénophobes et aspirant à un autre mode de vie, affolés par l’absurdité de la course à la croissance économique que des informations fiables désignaient déjà comme responsable de déséquilibres environnementaux et sociaux terrorisants…comment ces mouvements ont été bâillonnés, étouffés et forcés de se cacher(voir « l’underground »), dans l’époque au cours de laquelle ils furent assimilés a des « communistes » (par ex) et pourchassés comme une menace pour le « way of life » et le « rêve américain ».
      Cette analyse servirait sans doute à tou-te-s nos frères et sœurs humains vivant actuellement aux États-Unis(ainsi qu’à celles et ceux « qui après nous vivront », comme chantait Fr.Villon) pour retrouver un peu d’espoir et de détermination…et des stratégies de lutte.

        +3

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  • Lju // 21.10.2021 à 22h56

    Juste une petite remarque orthographique:
    après que + indicatif, l’action est accomplie. À ne pas assimiler avec avant que + subjonctif, l’action là n’est pas accomplie.

      +0

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  • JnnT // 23.10.2021 à 15h48

    « Ils savaient qu’il n’y a pas de différence morale entre ceux qui tirent des missiles Hellfire et de croisière ou qui pilotent des drones militarisés, détruisant des fêtes de mariage, des rassemblements de village ou des familles, et les kamikazes. »
    Exact et imparable.
    Une menue différence toutefois : le tueur qui pilote un drone ne risque rien, ni physiquement (confortablement assis à des milliers de km) ni moralement car les morts qu’il cause, ce sont juste des images parmi d’autres, celles des jeux vidéos par exemple. Donc, moralement, avantage au kamikaze qui met sa viande au bout de ses idées – ou de sa haine – et voit de ses yeux ses victimes.

      +4

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