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28.novembre.201728.11.2017 // Les Crises

(Russie) Comment Donald Trump a été ligoté, par Alastair Crooke

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Source : Alastair Crooke, Consortium News, 26-08-2017

Les acteurs de l’État profond américain ont ligoté le Président Donald Trump sur les sanctions envers la Russie et autres politiques économiques étrangères, mais cela ne signifie pas que le combat est fini, écrit le diplomate anglais Alastair Crooke

Le Président Trump a vu sa politique étrangère pieds et poings liés par la loi sur les sanctions contre la Russie et l’Iran. A présent il est devenu « impuissant » : en ce qui concerne la détente avec la Russie, comme Gulliver chez les Lilliputiens, il est ligoté, détesté par son propre parti qui travaille avec les Démocrates, afin de lui ôter toutes ses prérogatives constitutionnelles en matière de politique étrangère – et ainsi, de les réserver pour le Congrès.

Le président Donald Trump annonce le choix du Général McMaster comme son nouveau conseiller en matière de sécurité nationale le 20 février 2017. (Capture d’écran de Whitehouse. gov)

Et dans une autre humiliation, Trump « roulé » par ses conseillers militaires (les généraux James Mattis, H. R. McMaster et John Kelly) sur sa politique afghane : il a abandonné la supervision civile de cette expédition militaire en Afghanistan à McMaster et Mattis – le premier étant l’auteur présumé de la « nouvelle » politique afghane. Le président a également été « roulé » sur ses prérogatives militaires étrangères – en tant que commandant en chef – par son triumvirat de conseillers militaires à la Maison-Blanche. Le leadership « civil » a cédé la place au leadership « militaire ».

La question est de savoir si ces concessions humiliantes apaiseront suffisamment ses opposants pour permettre au Président de « continuer à vivre », même s’il est incapable d’exercer effectivement son mandat de président, ou s’il ne s’agit que de hors-d’œuvre ? Il semble que l’entrée [En français dans le texte, NdT] pourrait être planifiée comme le discrédit total de la base de Trump – les Républicains ordinaires étant attachés au « Titanic » de Trump – à couler avec son capitaine – comme des « blancs-suprémacistes, des blancs fanatiques et des nazis ».

Le professeur Walter Russell Mead – et il est bien placé pour le savoir – nous dit que « les plus hauts responsables de l’équipe Trump restent engagés, d’une manière ou d’une autre, à défendre l’ordre mondial que les États-Unis élaborent depuis l’ère Truman. Cela inclut [le secrétaire d’État RexTillerson, Mattis, Kelly et McMaster] : Ces hommes partagent un mépris pour la réduction des dépenses militaires et la démission de l’administration Obama… Ils veulent tester les ambitions des rivaux de l’Amérique, tout en restaurant les fondements militaires et économiques de la puissance américaine. »

OK – c’est clair : ils veulent « saisir » l’Amérique comme ordre mondial. Ils essaient cela depuis un certain temps déjà, mais ils n’ont pas encore réussi à s’en emparer… » Avec tous ses attraits et ses richesses, leur proie demeure désespérément insaisissable, et cela semble rendre encore plus fou « leur ego » – si bien que ce qui ne peut pas être « possédé », doit être dépouillé.

Quoi d’autre explique le nouveau plan afghan ? Presque personne, hormis les élites américaines, ne croit qu’il fera autre chose que prolonger une guerre non gagnable ou pire, pousser le Pakistan et l’Inde dans la confrontation. Pourtant, la déprédation croissante de l’Afghanistan doit continuer, au nom du sacro-saint mythe – des « plus hauts fonctionnaires » de Trump – que cette Amérique est toujours victorieuse, si seulement elle le veut suffisamment, et si elle persévère et que la « défaite » ne peut être vue que comme une hérésie.

C’est une histoire familière d’ego gonflé. Mais le sens du pouvoir et le désir de « saisir quelque chose d’inaccessible » est si impérieux que les élites américaines souhaitent à la fois écraser le Trump « exaspérant » et ses sympathisants « déplorables » – pour les enfoncer dans les profondeurs irrémédiables – tout en affaiblissant tout rival extérieur qui pourrait entraver le chemin vers leur « possession » de l’Amérique, en tant qu’ordre mondial.

Un état profond frénétique

Il semble que l’État profond américain soit si frénétique dans ce sens que ses tenants ne peuvent plus voir clair : au risque de gâcher non seulement le « récalcitrant » à l’étranger, mais aussi l’Amérique elle-même. Et la façon dont ils essaient de « l’avoir » peut aussi ruiner l’État profond, un dommage collatéral en somme.

Le président russe Vladimir Poutine rencontre le président américain Donald Trump au sommet du G-20 à Hambourg, en Allemagne, le 7 juillet 2017. (capture d’écran de la Maison -Blanche)

La loi sur les sanctions vis-à-vis de la Russie a peut-être été conçue à la fois pour paralyser le président Trump et pour valider la thèse selon laquelle « Poutine-a-volé-l’élection », mais elle écarte précisément toute chance pour MM. Mattis, McMaster, Kelly et Tillerson de réussir à s’emparer de l’Amérique en tant que proconsuls mondiaux.

La Russie, la Chine et l’Iran, aujourd’hui à nouveau menacés par les sanctions, sont maintenant fermement liés dans une coalition stratégique – et ils sont déterminés à résister.

Incroyablement, comme l’a dit un commentateur : « pendant la montée en puissance des nouvelles sanctions de l’ONU contre la Corée du Nord, l’administration Trump a menacé de sanctionner la Chine si elle ne s’engageait pas à exercer davantage de pression [sur la Corée du Nord]… Trump lui-même a laissé entendre qu’il souhaitait offrir une compensation : ’’si la Chine nous aide, je me sens très différent sur le commerce, très différent sur le commerce’’, [Trump] a-t-il dit aux journalistes.

« Un accord a été conclu, et la résolution 2371 de l’ONU a été adoptée… La Chine a pris sa part de l’accord : elle a contribué à faire adopter la résolution de l’ONU contre la Corée du Nord – et elle l’a immédiatement mise en œuvre, même si cela a causé une perte importante pour les entreprises chinoises qui commercent avec la Corée du Nord. [Mais…]

« Aujourd’hui, Trump est de retour pour sanctionner les entreprises chinoises (et russes) : L’administration Trump a imposé mardi des sanctions à 16 entreprises et personnes, principalement chinoises et russes, pour avoir aidé les programmes nucléaires et de missiles balistiques de la Corée du Nord, et pour avoir aidé le Nord à gagner de l’argent pour soutenir ces programmes…

« Parmi les entreprises sanctionnées figurent six sociétés chinoises, dont trois sociétés charbonnières, deux sociétés basées à Singapour qui vendent du pétrole à la Corée du Nord et trois russes qui travaillent avec elles, une société russe qui vend des métaux nord-coréens et son directeur russe, une société de construction basée en Namibie, une deuxième société basée en Namibie et son directeur nord-coréen, qui fournit des travailleurs nord-coréens pour construire des statues à l’étranger afin de générer des revenus pour le Nord.

« Il s’agit de ‘sanctions secondaires’ qui bloquent les transactions financières et rendent presque impossible pour ces entreprises et ces personnes de travailler à l’international. En outre, la Chine avait déjà interdit toutes les importations de charbon en provenance de Corée du Nord. Elle avait renvoyé des navires nord-coréens transportant du charbon et avait à la place acheté du charbon aux États-Unis. [Et ] maintenant, les entreprises chinoises sont sanctionnées pour le charbon nord-coréen qu’elles n’achètent plus ? En outre, la vente de mazout à la Corée du Nord est explicitement autorisée dans le cadre des nouvelles sanctions de l’ONU… »

L’alliance de ces trois États et de leurs « forces amies » ne croit plus que l’Amérique soit capable d’une diplomatie sérieuse, ni qu’elle jouisse d’une réelle capacité à « saisir » le monde. Au contraire, ils voient l’Europe s’éloigner des États-Unis, le Conseil de coopération du Golfe en plein désarroi, et même Israël désespère de son allié de Washington. Ils restent préoccupés par la Corée du Nord, mais la crainte d’une action militaire préventive des États-Unis contre la Corée du Nord est tempérée par le fait que la Corée du Nord détient effectivement 30 000 soldats américains en otage dans la zone démilitarisée.

L’accent est maintenant mis sur la façon dont ces États pourraient se protéger, si les deux parties au conflit interne des États-Unis réussissent à se spolier mutuellement, et à plonger ainsi le monde dans la tourmente financière (d’où l’activité débordante de conclusion de contrats en devises locales et de swaps de devises).

« Lorsque Steve Bannon a été viré de la Maison-Blanche, la semaine dernière », il a, selon le New Yorker, fait part de « ses frustrations face au projet de loi fiscale à venir, comme l’une des raisons pour lesquelles il croyait que le programme nationaliste de Trump avait été détourné par les soi-disant globalistes, comme Cohn et les autres membres des Big Six. »

Oui, Trump a également été « roulé » dans la sphère économique : le groupe des « Big Six » est composé de quatre membres du Congrès (dont le leader de la majorité sénatoriale, Mitch McConnell, et le président de la Chambre, Paul Ryan), ainsi que du conseiller économique Gary Cohn et du secrétaire au Trésor, Steve Mnuchin, tous deux de Goldman Sachs.

« Ce ne sont pas des populistes, ce ne sont pas des nationalistes, ils n’ont montré aucun intérêt pour son programme zéro [c’est à dire celui de Trump] ». Bannon a déclaré au Weekly Standard : « Sur quel élément du programme de Trump, à part les réductions d’impôt – qui sont en fait une dégressivité du taux marginal – se sont-ils ralliés à la cause de Trump ? Sur aucun. »

Le pouvoir de Cohn

« A l’époque de Bannon, à la Maison-Blanche fragmentée de Trump, Cohn n’était pas seulement à la tête du Conseil économique national, mais aussi le chef du groupe de fonctionnaires que Bannon a ridiculisés sous le nom de ‘New York’ (les histoires de Breitbart appelaient Cohn et ses compagnons du N. E. C. ‘des marécages globalistes’) », note le New Yorker.

Le conseiller économique de la Maison Blanche Gary Cohn.

Cohn, qui a 56 ans, a été introduit dans l’administration Trump par Jared Kushner, le gendre du Président, qui a été stagiaire chez Cohn à Goldman Sachs. Cohn est un donateur de longue date des candidats du Parti démocrate.

Ainsi, le « travail de reflation » de Trump est « normalisé » par les « Big six » – plus que la politique habituelle de Washington.

Mais pourquoi s’inquiéter si le marché boursier américain atteint de nouveaux sommets chaque jour ? En effet, le « marché » a gravi une « courbe ascendante depuis 101 mois depuis mars 2009, au cours de laquelle le S&P 500 a augmenté de 270% et a rarement baissé de plus de 2-4%, sans que [ses membres] en viennent à croire que rien n’ a d’importance si ce n’est de frapper le bouton d’offre pendant plus de 50 périodes pendant lesquelles le marché boursier a momentanément fléchi. Pratiquement sans exception, chaque creux faible s’accompagnait de signaux d’achat en espèces de la part des banques centrales, ou de ‘pousses vertes’ sélectives [publications] dans les données entrantes. »

Comme l’écrit David Stockman : « Après 101 mois d’achat à la baisse… les algorithmes de lecture de gros titres [des courtiers robots] sont devenus programmés de manière complètement asymétrique. Ils sont incités à ‘acheter’ sur les bonnes nouvelles économiques/politiques (parce que cela implique plus de profits) ; mais aussi à ‘acheter’ sur les mauvaises nouvelles (parce que cela signifie plus d’accommodement [de liquidité] et des mesures de soutien du marché/prix par la Fed et d’autres banques centrales).

« Mais cet arrangement avantageux encourage également les joueurs prudents à réduire au minimum le montant d’assurance de couverture à la baisse qu’ils souscrivent pour protéger leur portefeuille d’options et de produits dérivés souvent lourdement endettés. »

Stockman prévient que les marchés se négocient déjà à des sommets historiques, et que personne ne prête attention à ces valorisations extrêmes ou aux fondamentaux économiques ou politiques – tout simplement parce que ces derniers sont devenus totalement insignifiants, si chaque creux du marché est suivi d’une élévation ininterrompue de toutes les classes d’actifs (grâce aux interventions de la Banque centrale).

« C’est-à-dire que les parieurs et les robots-machines sont devenus tellement attachés à l’espoir que les banques centrales et les branches fiscales de l’État feront ‘tout ce qu’il faut’ pour maintenir la moyenne des actions à la hausse, qu’il est devenu inutile de perdre du temps et des ressources à analyser ‘tout ce qui se passe’ ». Au lieu de cela, écrit Stockman, « tout tourne autour de l’analyse graphique, des flux d’argent, de l’alternance des prochains secteurs en vue, du pouvoir d’achat des ETF (Exchange Trade Funds), du dynamisme des marchés et les arbitrages techniques, comme on le voit avec le risque massif actuel des opérations de change. »

En bref, toute sensibilité au risque (politique, de crédit ou autre) a été éliminée par la détermination des banques centrales à maintenir les prix des actifs à un niveau élevé. Le système financier regarde précisément dans l’autre sens – il a l’intention de faire de l’argent « au plus facile » – et par conséquent, toute crise va maintenant créer un impact disproportionné sur ces valeurs d’actifs à effet de levier, amplifié par les transactions aujourd’hui étant toutes à sens unique.

Un Trump zombie

Voici le point : La zombification politique du Président Trump satisfera-t-elle l’establishment des deux partis ? Sont-ils assez apaisés pour se réunir afin de s’entendre sur un budget et un nouveau plafond de dette « propre » (le « plafond » arrive le 29 septembre) ? Et même s’il est atteint, la soi-disant « normalisation » des politiques de Trump ramènera-t-elle réellement les États-Unis « au nirvana d’autrefois ? »

La statue du taureau de Wall Street d’Arturo Di Modica

Ostensiblement, la « normalisation » de la politique économique de Trump devrait être gérable : Ryan et McConnell n’auraient qu’ à aligner un nombre modeste de voix démocrates (avec les fantassins républicains) pour décréter une augmentation du plafond de la dette. Mais cela peut être plus compliqué – beaucoup plus compliqué que cela : si les démocrates coopèrent (et ils voudront donner l’impression qu’ils coopèrent pour éviter d’être blâmés pour toute fermeture fédérale ultérieure), ce ne sera que sur la base d’un « quiproquo onéreux qui exige de Trump qu’il abandonne le mur mexicain ; les réductions d’impôts pour les riches ; sa proposition de fortes réductions des dépenses intérieures, et aussi le renflouement des compagnies d’assurances qui est nécessaire pour prévenir l’augmentation drastique des primes et des annulations de couverture pendant l’année d’assurance (et d’élection) 2018. »

Certes, les démocrates présenteront un visage public de la coopération, mais à cause du tempérament coléreux de Washington aujourd’hui (les deux camps cherchant à se battre), ils exigeront presque certainement leur vengeance du côté de Trump. Le groupe républicain du Freedom Caucus (qui est lié à Bannon) pourrait alors quitter le navire, laissant les Big Six avec un budget « sans plafond » ou « démocratique ».

Trump a tweeté : « J’ai demandé à Mitch M & Paul R de lier la législation sur le plafond de la dette à la populaire loi V. A. (qui vient d’être adoptée) pour une approbation facile. Ils ne l’ont pas fait, alors nous avons maintenant une grosse affaire avec les Démocrates qui renâclent (comme d’habitude) sur l’approbation du plafond de la dette. Ça aurait pu être si facile, et maintenant c’est une pétaudière ! »

Axios rapporte que « les hauts responsables de la Maison-Blanche et du GOP nous disent qu’il y a de plus en plus de chances qu’un gouvernement ferme les portes du marché – et qu’avant même que Trump menace, mardi soir, lors de son rassemblement tapageur à Phoenix, d’utiliser un tel arrêt pour financer le mur frontalier [mexicain]. »

Citant une « source républicaine fiable » qui estime les chances à 75 pour cent, Axios ajoute que « le plus curieux, c’est que presque tous ceux à qui j’en parle sur la Colline, sont d’accord pour dire que c’est le plus probable. »

Les Démocrates semblent déterminés à supprimer toute disposition pour « le mur », et Trump semble vouloir une lutte avec les Démocrates (et Ryan et McConnell) sur cette question. Il a dû accepter d’être « roulé » pour sa politique étrangère et de défense – pourrait-il changer de tactique et s’entêter ? Il est déjà en train de faire porter le blâme sur les dirigeants de l’establishment républicain.

Dans l’affirmative, quel prix faut-il payer pour la poursuite d’un « haut » historique du marché et débordant de complaisance ?

La Russie et la Chine ont raison de penser au « pire des cas » et à la façon de minimiser leur exposition à toute descente cataclysmique américaine dans la tourmente politique – et à la violence possible.

Alastair Crooke est un ancien diplomate britannique, ancien haut responsable des services secrets britanniques et de la diplomatie de l’Union européenne. Il est le fondateur et directeur du Forum des conflits.

Source : Alastair Crooke, Consortium News, 26-08-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Raphaël // 28.11.2017 à 05h37

Le soucis est que cet « État profond », qui ressemble bien plus à une pieuvre, a ses ramifications jusqu’au fin fond de l’Europe et des renforts d’ONG internationales aux quatre coins du monde. Au risque de passer pour un complotiste je pose la question : mais qui dirige donc cet état profond et quels buts inavouables contre les peuples poursuit-il ?

J’ai peur que nous soyons à la veille de très mauvaises surprises.

25 réactions et commentaires

  • Raphaël // 28.11.2017 à 05h37

    Le soucis est que cet « État profond », qui ressemble bien plus à une pieuvre, a ses ramifications jusqu’au fin fond de l’Europe et des renforts d’ONG internationales aux quatre coins du monde. Au risque de passer pour un complotiste je pose la question : mais qui dirige donc cet état profond et quels buts inavouables contre les peuples poursuit-il ?

    J’ai peur que nous soyons à la veille de très mauvaises surprises.

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    • patrickluder // 28.11.2017 à 06h17

      Toute le peine que nous mettons à comprendre « le monde » ne sert à rien. Non seulement « le monde » poursuivra son chemin sans que nous tous, puissions l’influencer sur quoi que ce soit, mais surtout, PENDANT CE TEMPS, nous ne prenons pas soins de nos proches, de nos voisins, de tous ceux autour de nous, qui mériteraient que l’on soigne nos relations sociale avec eux …

        +30

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      • Jiojio // 28.11.2017 à 06h57

        On essaie juste de comprendre ce qui pourrait nous tomber sur le coin de la gueule, voire anticiper où l’avenir sera moins mauvais pour nos enfants.

          +17

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        • Subotai // 29.11.2017 à 00h14

          On n’en est plus au stade de chercher à comprendre  » ce qui VA nous tomber sur la gueule ».
          On SAIT ce qui nous tombe sur la gueule, là tout de suite, en ce moment.
          Donc, une seule chose, se sortir de « l’axe » de l’attaque.
          Sortir du jeu, sortir du système marchand, refuser notre « Pouvoir d’Achat » tel qu’il est défini par le Système, sortir du Système. Par petit palier, petites actions, petites bifurcation… Vous avez participé au « Blaque Foyedaille » ? Ben, fallait pas… 🙂
          Casser la concentration de la force. Être le ballon de basket qu’on essaye d’enfoncer sous l’eau. Essayez… 🙂

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      • Alfred // 28.11.2017 à 07h05

        Et pourtant. Si les terroristes de Paris ou celui de Nice avaient eu l’adresse des institutions privées au sein desquelles la progéniture de élites politiques mais surtout financières se trouvent, le terrorisme aurait été soudain beaucoup moins acceptable. Et vous et vos enfants auraient été plus en sécurité.

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        • Raphaël // 28.11.2017 à 07h10

          On sait pour qui roulent les terroristes. Il mordent rarement la main de ceux qui les financent, ou par erreur.

          D’ailleurs en parlant d’état profond…

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          • Alfred // 28.11.2017 à 08h00

            Bien sur mais je suis en train de dire des choses « par la bande » à Patrick Luder. Essayez de dézoomer.
            La grande astuce/arnaque du « capitalisme » « démocratique » est la combinaison de la dissolution et du maquillage des responsabilités mais…sans éparpillement du pouvoir. Pourtant finalement l’argent, les titres 01101010 ont des propriétaires qui sont de simples mortels qui posent leur fesses sur de vraies chaises sisisi.
            Si la moitié de la planète rappelait ce fait au 80 et quelques qui possèdent autant qu’elle la situation serait différente. C’est l’exacte raison pour laquelle les violeurs chez nous et les islamistes ailleurs finissent toujours par sortir de prison … mais pas les terroristes d’extrême gauche (saga Rouillant / Besse).
            La chose la plus importante pour que le monde continue de tourner rond est de ne pas dépenser trop de ressources à protéger des petits havres pour puissants (avec vos impôts faut pas déconner non plus).
            Bref la prochaine manifestation d’infirmières devant l’hôpital américain et la prochaine manifestation de prof devant Ginette. Allô les insoumis ?

              +12

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        • Galvan // 29.11.2017 à 07h50

          Il est même assez démonstratif de voir qu’aucun membre de l’oligarchie politico-financiere n’a été victime d’un quelconque attentat depuis plus de 15 ans. Que l’on ne me dise pas qu’ils sont mieux protégés, un terroriste kamikaze n’aurait aucun mal à les atteindre.
          Pour des soit-disant combattants contre l’occidentalisme et les incroyants, c’est assez troublant : à qui profite le crime ? Pourquoi les lois soit-disant antiterroristes sont elles aujourd’hui appliquées à plus de 90%, sur des cas qui n’ont rien à voir avec le terrorisme ? (Militants écolos, syndicalistes etc …)
          Il y a une relation certaine entre ces 2 sujets.

            +7

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      • léon // 28.11.2017 à 08h56

        Oui tous le monde raisonne comme vous autour de moi.

        Et voila ce que je dis, venez pas vous plaindre auprès de moi, vous subissez une torture moral au boulot, vous vous sentez surmener ,vous ne comprennez pas les actes terroristes. Tant pis pour vous.

        C’est pas en restant cloitré entre soi et les siens qu’on parviendra à résoudre les problème, de plus chercher à les comprendre permet de dédramatiser beaucoup de chose, que cela soit sur le plan du travail ou sur les grands événement du monde. Quand on s’ouvre au monde, qu’on le regarde avec sa complexité, on comprend qu’on fait partie d’un tout, et on est tout petit, mais aussi cela nous offre une richesse qui nous permet de trouver de l’espoir en l’être humain aussi.

        Mais voila les gens « n’ont pas le temps », de lire, de regarder des documentaire ou etc, mais ils en ont pour la tv réalité, les série tv en masse.

        On est aussi responsable de ce qu’on subit quand on est dans une ignorance volontaire ou non.

        Les gens qui geindrent auprès de moi je les écoutes que d’une oreille distraite, puisqu’ils ne veulent pas s’interesser ni chercher à comprendre, à quoi bon perde son temps à les écouter.

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        • Iseorce // 28.11.2017 à 11h15

          La question qui se pose dans ces derniers commentaires, n’est pas de fermer sa porte à l’information, mais de trouver, dans une alliance subtile, le temps de s’informer et d’agir et le temps de prendre un sacré recul. La ‘gymnastique’ n’est absolument pas automatique. Je présume que l’action, mais aussi l’affectivité, ce que l’on partage avec ses proches, protègent d’un surcroit de mentalisation. Cette ‘gymnastique’ suppose peut-être pour certains, des pauses qui peuvent varier de quelques heures à quelques jours. L’enjeu étant entre-temps de trouver le moyen du ressourcement. Ce peut être un véritable challenge. C’est sans doute ce que nous force à apprendre les temps que nous vivons. J’entends dire parfois que l’humanité vit une augmentation de conscience.
          Nous sommes plus exposés à la conscience des problèmes et l’information va plus vite à nous. Si cela est vrai nous ne devons pas seulement focaliser notre compréhension vers le noeud des problèmes mais aussi sentir ce qui s’élève et grandit…quelqu’un comme Marc Luyckx en parlait il y a peu sur le media Thinkerview. (A partir de 31.30 : thinkerview.com/changement-de-civilisation-marc-luyckx-ghisi/
          Je laisse cette réflexion à votre sagacité.

            +4

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          • léon // 28.11.2017 à 14h18

            D’accord, mais entre un peu et pas du tout voir jamais, il y a un océan, je ne pense pas assomer les gens d’information, mais à ce jour, il ne nous est plus permit de nous plaindre et de feindre l’ignorance, quand l’information est à portée, et qu’il ne demande pas des années de recherche.

            De plus ce que je dis, c’est que comprendre le monde, les phénomène qui nous entoure nous élèvent, et éviterait peut être de se laisser aller trop facilement au suicde et autre geste malheureux parce qu’on ne comprend pas que la torture que l’on subit au travail est liée à une idéologie dominante plus qu’à notre personne.

            merci pour votre réponse

              +2

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  • Bordron Georges // 28.11.2017 à 10h56

    Analyse passionnante! En lisant cet article Philippe Béchade ‘‘boira du petit lait’’. Sur le jeu financier, il y retrouvera ses propres arguments qu’il répète depuis des mois et des mois. De plus cet article explicite clairement le jeu politique intérieur des US et ses conséquences sur leur diplomatie internationale. Sur l’approbation du plafond de la dette au mois de septembre Pchittt! Silence! Rien!
    Il est dommage qu’on ne le trouve qu’aujourd’hui, mais bon! Le travail de ce site sur la Presse est exceptionnel!
    Par contre, quand Alastair Crooke dit: «ils voient l’Europe s’éloigner des États-Unis,… », là, j’ai un gros doute. L’Europe se contente de se dépatouiller dans ses contradictions et ses incapacités. Elle ne sait même plus obéir à l’Allemagne. Il n’y a qu’une véritable évolution c’est l’enchainement accéléré de la France à l’UE.

      +6

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  • basile // 28.11.2017 à 11h14

    Il n’y a pas que Trump qui est ficelé. Qui ose aller contre les faiseurs d’opinion ? Qui ose aller en Crimée ? Une ligne (rouge) puni d’une méchante décharge les veaux qui veulent sortir.

    Qui ose dire raz le bol de ces associations dégoulinantes de bons sentiments, sans qu’aussitôt quelque meneur sonne l’hallali et qu’une meute des chiens lui tombe dessus ?

    Ces faiseurs d’opinion ont entre leurs mains les journaux, et même en perte de vitesse, les autres média se sentent obligés de les relayer. Tous se tiennent, se renvoient l’ascenseur.

    Car le papier a toujours cette aura. Fascination pour l’écrit conditionnée à l’école. Et ces intellos sont souvent bien placés pour formater leurs élèves à la lecture de ces nouvelles bibles, sous prétexte qu’il faut dans la vie être ouvert.

    Quel enseignement sacrifierait sa « hors classe » en disant à l’inspecteur qu’il ne fait pas lire de journaux ? Soutenir la presse, une BA. Pourtant, a t-on vu des esclaves soutenir leurs maîtres ?

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    • Fritz // 28.11.2017 à 14h29

      « Quel enseignement (enseignant, je suppose) sacrifierait sa « hors classe » en disant à l’inspecteur qu’il ne fait pas lire de journaux ? »

      Moi. Agrégé depuis vingt-cinq ans, je n’ai jamais suivi les consignes des inspecteurs, et j’ai toujours progressé à l’ancienneté. Pour aggraver mon cas, je dirais à l’inspecteur que je ne conseille pas non plus aux élèves de regarder la TV ou d’écouter la radio, tant elles sont nulles et mensongères.

        +14

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      • Raphaël // 28.11.2017 à 14h55

        Eh bien là félicitations ! Je m’y risque en mode humoristique en choisissant bien les sources, mais j’attends le retour de manivelle le jour où je demanderai un changement de corps… J’ai déjà eu des alertes de collègues qui m’ont laissé pantois.

        Il fait pas bon ouvrir sa gueule quand on travaille pour l’État…

          +5

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  • Alfred // 28.11.2017 à 11h25

    Décidement que ce soit dans cet article comme dans d’autres (sur l’arabie) un petit stagiaire de chez Godlaman Sucks prend bien de la place.. J’ai nommé Jared Kushner.

      +8

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  • relc // 28.11.2017 à 12h14

    « chaque creux faible s’accompagnait de signaux d’achat en espèces de la part des banques centrales, ou de ‘pousses vertes’ sélectives [publications] dans les données entrantes. »

    Hum…

    each shallow dip was accompanied by easy money ‘buy’ signals from the central banks, or selective ‘green shoots’ [releases] among the in-coming data.”

    chaque petit creux était accompagné de signaux « acheter » donnés par l’argent facile répandu par les banques centrales, ou par la publication de « premiers signes d’amélioration de la situation économique » bien choisis parmi les données arrivantes.

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    • s // 28.11.2017 à 19h14

      Dites-moi, cher relc, quel type de plaisir retirez-vous de ce genre de démarche ?
      Pourquoi ne pouvez-vous pas traduire les textes avec les autres et alors les corriger, si besoin est, avant la publication ?
      De quoi avez-vous donc peur ?

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  • Fritz // 28.11.2017 à 21h17

    La Corée du Nord vient de tirer un missile balistique, peut-être intercontinental.

    Nous allons voir comment va réagir le pays de Donald Trump, ce pays qui n’a jamais tiré aucun missile, et qui n’a jamais eu l’idée criminelle d’utiliser la bombe atomique. Humm…

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    • PaleFace // 28.11.2017 à 22h31

      C’est un peu inquiétant en effet…

      Ce qui m’inquiète surtout, c’est qu’il va bien y avoir un abruti de néocon pour faire en sorte que le plan qui dit « si on n’y va pas aujourd’hui, on ira encore moins demain » passe au-dessus de la pile.

      Car après :
      Un affront en Syrie qui remet un plan de 25 ans au placard
      La stupéfaction mondiale devant l’efficacité de l’action russe (soigneusement passée sous silence… Hein Macron, c’est la France qui a gagné la guerre… Bien évidemment)
      La perte de confiance d’Israël face à cette déculottée
      Le réalignement favorable à la Russie qui s’opère au Moyen-Orient, voire même jusqu’en Afrique
      La crainte desdits néocons de voir la Chine avoir une flotte mature d’ici 10 ans et de voir encore leur zone d’influence se réduire
      La perte prochaine (selon certains spécialistes) des avantages du pétrodollar
      Une probable crise financière, qui (toujours selon certains spécialistes) nous pend au nez

      Il y a de quoi être tenté d’appuyer sur le bouton rouge…

        +5

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      • Fritz // 28.11.2017 à 23h43

        http://www.lepoint.fr/monde/nouveau-tir-de-missile-balistique-par-la-coree-du-nord-28-11-2017-2175863_24.php

        « Tir de missile nord-coréen : « On va s’en occuper », promet Trump » : ça promet… Maintenant qu’il est bien ligoté par l’État profond, par les orphelins d’Hillary « we came, we saw, he died », Donald peut donner le pire de lui-même. Le monde libre respire.

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        • Alfred // 29.11.2017 à 20h47

          Le plus désespérant dans l’histoire c’est ce « sondage » en ligne du Figaro qui donne environ 50% de réponses favorables au fait de  » régler militairement le cas de la Corée du Nord ».
          Un peuple avec un minimum de bon sens au dernier moment (dans sa grosse flemme) mais dirigé par des psychopathes manipulateurs c’était ennuyeux mais on pouvait survivre. Mais là.. un peuple d’abrutis ça mérite vraiment de crever. C’est terrifiant. 50% de gugusses qui sont prêts à faire péter la marmite et disparaître l’espèce parceque l’expert à gros nibards l’a raconté dans la boîte à baffes…
          50% d’illetres qui n’ont jamais entendu parler de la guerre de Corée (quel succès de l’ONU!..). Ce coup ci ça va marcher? Maintenant que ce pays (qui ne nous a rien fait et ne menace personne) a la bombe ?
          Mais d’où sortent ces gens? Pas étonnant qu’on aie macron vraiment.

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  • Seraphim // 29.11.2017 à 04h26

    « l’Entrée » n’est pas « en français dans le texte ». Ce n’est pas une « entrée », c’est précisément le mot -d’origine française certes mais détournée- pour dire « plat principal » en anglais. Sur les menus, vous avez les ‘starters’ suivis de « l’entrée » qui est le steack ou le demi-poulet ou le poisson entier, bref, le grand plat, suivi de fromage ou dessert…

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    • Seraphim // 29.11.2017 à 04h40

      Par ailleurs il ne s’agit sans doute pas « du Titanic de Trump » mais sans accès à la page originelle on ne peut que conjecturer:
      « Le plat principal pourrait bien consister à disqualifier totalement la base de Trump, ces Républicains attachés au Titanic Trump quitte à couler avec lui, en les assimilant à des ‘suprémacistes blancs, des fanatiques et des nazis’ « 

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      • Idomar Yasagof // 01.12.2017 à 15h52

        Pas certain. Ce n’est pas pour rien que Trump a souhaité un Happy Christmas en opposition au Happy Hollydays d’Obama.
        Il connait bien sa base et l’importance du religieux dans le pays.

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