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27.novembre.201727.11.2017
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[RussEurope-en-Exil] Les difficultés d’Angela Merkel mettent Macron au pied du mur

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Billet Invité

Madame Merkel rencontre, à l’évidence, des difficultés extrêmes pour former un gouvernement. Le Président de la république, qui en Allemagne n’a qu’un rôle honorifique, a enjoint aux différents partis consultés de faire le maximum d’effort pour arriver à un compromis. Le fait qu’il ait dû se livrer à cette déclaration montre bien que l’Allemagne est, aujourd’hui, plongée dans une crise politique profonde. Cette crise a pour origine tant la politique par rapport à l’UE, et à l’Euro menée par Madame Merkel que sa politique à l’égard des « migrants ». Mais, cette crise aura aussi des conséquences importantes hors d’Allemagne. Elle compromet durablement tout le projet du Président Français, M. Emmanuel Macron et va mettre sa politique en porte-à-faux.

L’imbroglio politique allemand

Il faut rappeler quelle est la situation en Allemagne. Les élections législatives se font à la proportionnelle, avec une limite de représentativité de 5%. Normalement, c’est le chef du parti majoritaire, car dans ce système nul parti ne peut avoir de majorité absolue, qui est chargé par le Président de la République de former une coalition. Mme Merkel, dont le parti, ou plus précisément l’alliance de partis, car la CDU (présente en Allemagne du nord et de l’Est) et la CSU (présente surtout en Bavière et dans le sud de l’Allemagne) ne sont pas les mêmes partis, même s’ils sont historiquement alliés depuis des décennies, a remporté les élections avec 31% des voix, a donc été chargée à la fin du mois de septembre de former une coalition.

Son allié précédent, le SPD, a refusé d’en faire partie. Présent dans la précédente coalition, il avait beaucoup souffert de cette dernière. Il était devenu, pour une partie de ses électeurs, illisible. Son score, aux élections du 24 septembre 2017, a été l’un des plus faibles depuis 1948. Il est donc clair qu’il ne veut pas s’allier à nouveau à Mme Merkel, en dépit des pressions qui se multiplient. Les réponses dilatoires de son chef ces derniers jours aux injonctions du Président de la République, lui-même un social-démocrate, montrent bien les réticences des cadres comme des militants.

La perspective d’une alliance entre la CDU-CSU, les libéraux du FDP et les « Verts » (Grunen), qui était l’une des pistes de travail de Mme Merkel, a achoppé sur les divergences entre ces partis. Les « Grunen » sont pour un fédéralisme européen, une position que refusent tant le « FDP » que la CSU. La CDU elle-même est divisée sur ce point. De même sur la question des « migrants », si les « Grunen » leurs sont très favorables, il n’en va pas de même de la CDU-CSU (qui a contraint la Chancelière à changer de positions ces derniers mois), tandis que le FDP a une position plus neutre.

Sondage du 17 novembre

Les options de Mme Merkel

Les difficultés d’une alliance à trois laissent peu de marge à Mme Merkel. Elle peut, assurément, relancer les négociations avec le SPD. Mais, elle sait aussi que ce dernier parti ne veut pas d’une nouvelle cohabitation avec elle, et mettra des conditions toujours plus redoutables, à une alliance potentielle. Bien entendu, Mme Merkel peut compter sur l’appui du Président de la République qui, lui aussi, va exercer des pressions sur le SPD. Mais seront-elles suffisantes ? On peut penser que non…

Une autre solution possible serait un gouvernement minoritaire. C’est techniquement réalisable car, pour être renversée, Mme Merkel sait qu’un vote de confiance sur un autre nom de candidat au poste de Chancelier doit être réalisé. Et, si elle éprouve des difficultés à mettre au point une coalition, un problème identique se posera pour son adversaire potentiel…Donc, Mme Merkel pourrait gouverner sans majorité. Mais ce gouvernement ne pourrait pas faire grand-chose. Et c’est pourquoi elle n’est pas, elle-même, très favorable à cette option.

Enfin, elle peut provoquer de nouvelles élections. Le problème est que les sondages montrent que, pour l’instant, le choix des électeurs serait très proche de celui qu’ils ont exprimé le 24 septembre. Les gains des deux grands partis, la CDU-CSU et le SPD, sont minimes. Fors le cas d’une reconduction de la « grande coalition », le problème d’une alliance avec les « petits partis » resterait entier. Et, ce problème est aggravé par le fait que deux de ces partis, l’AfD (populiste) et Die Linke (gauche radicale) sont frappés d’exclusives, le premier par la CDU-CSU et le second par le SPD.

Une Allemagne ingouvernable

Quel que soit le résultat des tractations, des marchandages, de ces prochains jours, il est clair que l’Allemagne restera ingouvernable, et ce même si une coalition finissait par voir le jour. De fait, elle butte sur ce que l’on pourrait appeler une « triangle d’impossibilité », terme connu des économistes, sur la question de l’austérité, la question du fédéralisme européen et celle des migrants. A cela s’ajoute le problème posé par la personnalité même de Mme Merkel. Incontestablement une redoutable manœuvrière d’un point de vue tactique, elle a cependant perdu de vue les questions stratégiques fondamentales, et elle a trop promis et pas assez tenu dans sa dernière mandature.

Le triangle d’impossibilité de la politique allemande

Elle ne survit, au sein de la CDU-CSU que parce qu’elle n’a pas de remplaçant crédible, et s’il en va ainsi c’est aussi qu’elle a tout fait pour qu’aucune figure susceptible de la remplacer n’émerge dans la CDU-CSU. Mais, elle est loin de faire l’unanimité dans sa propre alliance, et l’on peut penser que les « Sociaux-Chrétiens Bavarois » (la CSU) verrait son départ plutôt d’un bon œil. Il en va de même pour les libéraux du FDP et les populistes de l’AfD. Quant aux Sociaux-Démocrates du SPD, ils lui reprochent et son attachement à l’austérité et son opportunisme dont ils ont tant souffert. De fait, Mme Merkel ne peut compter réellement que sur une fraction de la CDU et des Grunen pour la soutenir. Cela fait peu. Encore une fois, son remplaçant potentiel aurait, à l’heure actuelle, un problème aussi difficile à régler. Mais, survivre faute de remplaçant n’est pas vivre…

Les conséquences sur l’UE et l’Euro

Si l’Allemagne va donc être ingouvernable pour les mois à venir, et peut-être pour des années, les conséquences internationales doivent en être tirées. Emmanuel Macron, qui se verrait bien en successeur à l’échelle européenne de Mme Merkel est loin d’avoir fait ses preuves. Il est isolé, et sans crédibilité internationale. Son projet pour l’UE, qui est incontestablement un projet fédéral, va de plus se heurter à une fin de non recevoir de la part de l’élite politique allemande. Dès le début de l’année prochaine, il deviendra évident que les grands projets auxquels Emmanuel Macron à voulu attacher son nom ne se réaliseront pas.

Même la cure d’austérité, à laquelle sa politique condamne la France, sera sans objet. Car, cette cure d’austérité a pour raison officielle la volonté de reconstruire la crédibilité européenne de la France afin que celle-ci puisse peser dans les choix européens à venir. Or, ces choix ont été largement pré-emptés par le résultat des élections allemandes de septembre dernier. Ils sont condamnés de fait par l’immobilisme dans lequel l’Allemagne, faute de ligne politique, va s’enfermer.

Or, le projet d’Emmanuel Macron n’est pas le seul en lice. Les pays de l’ancienne Europe de l’Est, Pologne, Hongrie, Slovaquie voire République Tchèque, auxquels il faut ajouter désormais l’Autriche, sont en train de constituer une « front » qui s’opposera à toute avancée de l’UE vers le fédéralisme.

Cette situation de blocage va provoquer, probablement au printemps prochain, un renouveau de la crise de l’Euro. Car, fors l’hypothèse de la mise en place d’un réel budget fédéral (avec ce qu’il implique comme transferts de la part de pays comme l’Allemagne), l’Euro ne peut pas fonctionner. Toute remontée, même faible, des taux d’intérêts condamnera sans appel des pays comme l’Italie, l’Espagne ou le Portugal.

Ce qui se joue donc en Allemagne aujourd’hui va donc bien au-delà d’une crise politique traditionnelle. C’est l’existence de l’Union européenne qui est désormais en jeu.

Jacques Sapir

Commentaire recommandé

BOURDEAUX // 27.11.2017 à 09h05

L’article démontre au moins une chose : les institutions allemandes contraignent l’exécutif à l’immobilisme en absence de consensus, quand les nôtres autorisent le président à appliquer un programme qui n’a reçu que 30% d’adhésion réelle. Autrement dit, avec environ le même pourcentage de voix, la constitution allemande autorise la conduite accompagnée ; en France, on vous donne la clé de la Porsche.

41 réactions et commentaires

  • Fritz // 27.11.2017 à 07h50

    « reconstruire la crédibilité européenne de la France afin que celle-ci puisse peser dans les choix européens à venir » : la politique de Pierre Laval annonce celle d’Emmanuel Macron, rappelez-vous son discours du 22 juin 1942 qui est aussi une déclaration de foi européiste. Mais celle de Laval avait des raisons plus tangibles : une déroute militaire suivie de l’occupation allemande.

    Macron va-t-il être plus allemand que les Allemands ? C’est déjà ce que font nos dirigeants, en refusant de défendre les intérêts français en Europe, contrairement à la cour de Karlsruhe qui a affirmé la primauté du droit allemand sur l’UE. Si seulement cette crise allemande pouvait faire éclater le scandale de la soumission néo-vichyssoise à l’UE…

    Sur la forme de l’article : en allemand, « vert » prend un tréma (grün, die Grünen) ; et l’obligation d’investir un nouveau chancelier pour adopter la défiance au Bundestag s’appelle une motion de défiance constructive (comme celle de 1982, contre Schmidt et pour Kohl).

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    • Philou // 27.11.2017 à 09h20

      …euh…vichyste, néo-vichyste…pas « vichyssoise »…les Vichyssois et Vichyssoises souffrent déjà trop des stigmates du vychisme, n’en rajoutons pas…sinon je suis bien d’accord avec vous sur la trahison quasi-perpétuelle, hors quelques épisodes miraculeux (Gambetta, Clemenceau, P.M.F. et de Gaulle), de nos zélites zinfâmes (leur nom d’insectes) !

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      • Fritz // 27.11.2017 à 10h32

        Désolé, merci de me corriger. La belle ville de Vichy ne mérite pas cet opprobre.
        Désormais, je ferai la distinction utile que vous rappelez.

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        • patrick // 27.11.2017 à 14h12

          Oui, le gouvernement venait de Paris et n’a fait que séjourner à Vichy.
          Alors laissons cette ville tranquille.
          Le gouvernement était français et parisien comme d’habitude.

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          • Charles-de // 28.11.2017 à 11h44

            Venant de Paris, bien sûr, mais INSTALLé à Vichy, et pas ailleurs, car zone « libre » et beaucoup d’hôtels.
            Il y a eu aussi le « gouvernement d’Alger » de de Gaulle, qui indique une période précise, avant la Libération et l’installation à Paris.
            Vichy et ses habitants ne sont en rien responsables des décisions gouvernementales, pas plus que les habitants de Paris ne le sont aujourd’hui !

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    • Alain // 27.11.2017 à 09h47

      On peut aussi parler aujourd’hui d’une déroute économique et d’une occupation dogmatique de l’Allemagne

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    • Beatrix // 28.11.2017 à 16h11

      Oui! La crise politique allemande est profonde et Macronn’ est que l’expression du désir de puissance qui s’appuie sur une puissance qu’il croyait immuable. Avec l’effondrement plausible de celle-ci, il est peu probable que Macron reconnaisse sa fascination pour le pouvoir et la domination. Mais est-il capable d’autre chose? Comment se justifiera-t-il? Car in n’a fait que justifier ses passions et son idolâtrie pour une Allemagne du 19è siècle. Le pauvre gymnasien est resté scotché sur cette page d’histoire glorieuse sur l’Empire Prusse qu’il attribue à l’Allemagne.

      Mais l’Allemagne économique ne tardera pas à éclater en pleine figure de son peuple déjà spolié avant d’exploser dans les mains de ceux qui la soutiennent.

      Nous avons affaire avec un adolescent psychopathe manipulé par des milliardaires psychopathes. Il faut prendre son mal en patience ou le faire tomber. Il n’y a pas d’autre choix.

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  • Andreas Müller // 27.11.2017 à 08h14

    Une intéressante et bonne analyse. C’est un développement qui pourra se réaliser.
    Mais il y a quelques petites fautes dans les détails:
    a.) CSU est un parti exclusivement bavarois: CSU en Bavière, CDU partout ailleurs.
    b.) L’union des deux a obtenu 33% des voix aux Législatives (le taux de gain de 1% repère sur un autre sondage)
    c.) Les libéraux (FDP) ont pris une position assez dure sur les migrants. Surtout sur les migrants sans qualifications ils se situent à droite du CDU. Ils sont tolérants sur des migrants seulement dans le cadre d’un régime dit ‘canadien’ qui choisit sur base de qualifications demandé par l’économie.

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    • Kiwixar // 27.11.2017 à 18h40

      Pourquoi « régime dit Canadien »? L’Australie et la NZ ont aussi une immigration basée sur ce qui est utile au pays (skills, investissement). Les pays asiatiques sont aussi très très pointilleux sur qui peut résider et travailler. Il me semble qu’il n’y a que l’UE où c’est open bar, en raison de l’absence totale de chômage et de l’économie florissante qui fait l’envie du reste de la planète (sans parler de la sécurité).

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      • K // 27.11.2017 à 23h57

        Et oui, le monde anglo-saxons commence a retrouver des frontieres (il est bcp plus dur d’obtenir un visa de travail pour l’Australie, NZ ou USA aujourd’hui qu’il y a encore 10 ans).
        Si des pays comme la Chine en sont arrives a mettre en place une politique de l’enfant unique pour juguler leur surpopulation, ce n’est pas pour ouvrir parallelement les vannes de l’immigration.

        Prenons les 3 grandes categories d’immigration : familiale, professionnelle et humanitaire :

        – Les dispositions d’immigration familiales sont a peu pres les memes dans tous les pays : on peut faire venir ses enfants ou coujoints si on a un travail et un logement (regroupement familial), ou par mariage d’un national.

        – L’immigration humanitaire est refusee par certains pays (a l’image de l’Australie qui renvoit au large les coques de noix remplies d’Indonesiens) et acceptee par d’autres pays (a l’image de la Marine italienne qui va chercher des migrants a quelques kilometres des cotes libyennes).

        – Enfin l’immigration professionnelle qui varie enormement d’un pays a l’autre (quotas, remuneration minimum, liste de professions acceptees, diplomes niveau master minimum, experience prof. minimum, obligation de disposer d’un contrat de travail avant l’entree sur le territoire, etc).

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        • Charles-de // 28.11.2017 à 11h55

          Enfant unique en Chine depuis une quarantaine d’années, mais en même temps presque DOUBLEMENT de la population ! Et maintenant GRAVE PROBLEME du MANQUE D’ENFANTS, surtout avec le MANQUE DE FEMMES (suppression des futures filles malgré l’interdiction des échographies).
          Bien sûr, on vient d’autoriser un DEUXIEME enfant, mais il sera majeur dans VINGT ANS. En attendant, la population continuera à VIEILLIR et le poids des enfants sera bien plus grand (logements, éducation, écoles, hôpitaux etc).
          En résumé, je vois mal la Chine comme première puissance mondiale DANS 20 ANS.

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          • Raphaël // 28.11.2017 à 15h28

            Bonjour. Merci d’indiquer vos sources concernant la suppression des filles en Chine, je suis très intéressé de les consulter.

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    • Chris // 27.11.2017 à 19h11

      A propos de « régime canadien » sur la migration, paru aujourd’hui :
      http://www.lapresse.ca/actualites/national/201711/27/01-5144929-refugies-et-endettes-envers-ottawa.php

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    • K // 27.11.2017 à 23h38

      Une fois n’est pas coutume, je ne suis pas d’accord avec l’auteur : si Merkel n’a pas reussi c’est parce que :
      – Le SPD ne veut pas integrer la coalition
      – La CDU ne veut pas de l’AfD dans sa coallition
      – CSU + FDP n’est pas suffisant pour atteindre 50% au Parlement
      – CSU + Verts n’est pas suffisant pour atteindre 50% au Parlement
      Donc la derniere option possible est une coalition CSU/FDP/Verts. Mais il a ete impossible pour la CSU de trouver un accord a la fois avec le FDP et les Verts. Pourquoi ? Principalement a cause de la question migratoire. Le FDP etant hostile a l’arrivee d’immigres par centaines de milliers, et, d’un autre cote, les Verts qui demandent d’urgence l’application du regroupement familial pour que 3 millions de parents et enfants viennent retrouver le million et demi de migrants deja acceuillis.
      La crise politique en Allemagne est la consequence directe de la crise migratoire. Mais les grands medias se gardent bien de faire le lien.

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  • Fougnard // 27.11.2017 à 09h03

    Ce n’est pas la première fois que les Français devancent les désirs des Allemands. Que ceci soit contraire aux intérêts du peuple français importe peu à la clique qui nous dirige.
    La décomposition de cette Europe ne peut être que bénéfique. Macron restera avec ses rêves sur le bord du chemin; tel un rastignac de pacotille.

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  • BOURDEAUX // 27.11.2017 à 09h05

    L’article démontre au moins une chose : les institutions allemandes contraignent l’exécutif à l’immobilisme en absence de consensus, quand les nôtres autorisent le président à appliquer un programme qui n’a reçu que 30% d’adhésion réelle. Autrement dit, avec environ le même pourcentage de voix, la constitution allemande autorise la conduite accompagnée ; en France, on vous donne la clé de la Porsche.

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    • Fougnard // 27.11.2017 à 09h57

      Loin de moi l’idée de défendre Macron mais il a eu la majorité absolue à l’assemblée nationale. Cette majorité, ici comme ailleurs, se calcule d’après le nombre de votants. Ceux qui vont à la pêche sont ignorés et c’est normal.
      Du fait de la proportionnalité, il est difficile pour l’Allemagne de réunir une majorité absolue. Mais que je sache, la France est loin d’être le seul pays à scrutin majoritaire.

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      • BOURDEAUX // 27.11.2017 à 10h17

        En terme d’adhésion active à un projet politique, c’est le score du 1er tour qui parle.

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      • red2 // 27.11.2017 à 14h03

        C’est justement ce scrutin majoritaire qui fait que Macron a tous les pouvoirs alors qu’il ne represente que 24% des exprimés au premier tour de la presidentielle et 28% au premier tour des législatives… Cela pose un vrai problème démocratique. Nous avons 4 blocs plus ou moins équivalent au premier tour de la présidentielle, qui nous donnent un président tout puissant et une assemblée monocolore à ses ordres…

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      • condamy // 27.11.2017 à 14h40

        Etes-vous sur que  » d’aller à la pêche  » ait été le seul motif de leur abstention ? J’en vois personnellement d’autres possibles …

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    • jacques Cubaynes // 27.11.2017 à 18h31

      Sauf que la Porsche n’a plus de carburant…..qu’avec 47% de la richesse nationale déjà prélevés il n’y a plus grand chose à gratter, et que 35% environ des dépenses sont des dépenses sociales dont l’efficacité est des plus limitée…sauf que si on arrêtait d’arroser avec cette aide sociale, comme le dit Christian Gedeon, « ça va péter ». Dans un contexte où les forces de sécurité sont à bout, surchargées et mal équipées. Pour le moment le FN est hors jeu, Mélenchon a fait « pschitt » (pour citer un des rois fainéants évoqués), la droite traditionnelle en plein désarroi, et le PS moribond occupé à gérer le licenciement de ses permanents et la vente de son siège….
      Bref, avec toutes les précautions nécessaires, espérons -pour notre pays- qu’E.Macron ne soit pas un Rastignac et arrive à mener à bien une bonne partie des réformes engagées.
      Merci pour cet excellent article et les contributions enrichissantes.

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      • step // 28.11.2017 à 11h46

        sauf que si on arrêtait d’arroser avec cette aide sociale, comme le dit Christian Gedeon, “ça va péter”. Dans un contexte où les forces de sécurité sont à bout, surchargées et mal équipées.

        Si je lis entre vos lignes, des forces de sécurité bien équipées et « en marche » sont équivalente à l’aide sociale ? Faudra que j’explique cette alternative à pole emploi. Au lieu de vous esquinter à essayer de trouver du boulot à des chômeurs, molestez les, c’est tout pareil…

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    • scorpionbleu // 28.11.2017 à 09h44

      Macron fut élu avec moins de 30% ! car beaucoup ont voté EM par peur du FN, en place pour servir d’épouvantail aux changement Droite comme Gauche …

      Et, n’oublions pas le taux astronomique d’abstentions.

      Lui Macron a oublié ainsi que sa « bande » la faiblesse de leur élection !

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  • DocteurGroDois // 27.11.2017 à 11h27

    Le gouvernement actuel pourrait aussi, techniquement, se maintenir sans aucun changement avec le parlement actuel jusqu’aux prochaines élections de 2021. C’est peu probable mais pas impossible.

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  • christian gedeon // 27.11.2017 à 11h33

    Héhé…je m’amuse bien de cette jubilation,limite « malsaine « ,de voir le Reich confronté à ce qui n’est après tout qu’une vie politique normale,en quelque sorte. On s’était tellement habitué au consensus politique germanique que le simple fait qu’il n’y ait pas de majorité de gouvernement,aujourd’hui, met les commentateurs en transes.Au delà de ce fait nouveau,mais normal,on devrait plutôt s’inquiéter qu’au pays du consensus érigé en dogme,la situation soit ce qu’elle est. Et elle l’est parce que AFD a fait le score qu’il a fait. Et çà,c’est la vraie questionnement. la formidable cécité volontaire sur les questions d’immigration et d’intégration,le bisounoursisme malfaisant volontaire et ridicule,tant pour les pays « d’accueil  » que pour les « migrants  » fait voler en éclats la doxa allemande. Et nous ne devons pas nous en réjouir,mais nous en inquiéter. Comprenne qui pourra ou plutôt qui voudra. En France le syndicat Sud 93 fait des réunions ouvertement racistes…vous avez aimé le bisounoursisme,vous allez adorer le communautarisme « bien pensant »…le Reich le découvre,chez nous,il est déjà un cancer bien implanté,dissimulé par le scrutin majoritaire. Et quand çà va péter,parce que çà va péter;çà va faire mal,très mal.

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    • step // 28.11.2017 à 12h07

      je ne me prononce pas sur le fond de votre discours, mais sur un point précis. La présentation des « ateliers » sud a été particulièrement biaisée par les médias. Vous êtes un lecteur des « crises » donc pas besoin de vous indiquer la taille de l’écart entre le réel et le récit était épais.

      En fait, de mémoire il y avait 2 ateliers « communautaires » sur 15 ou 16, l’immense majorité des ateliers était donc mixtes. Les 2 ateliers en question tournant autour de la libération de la parole et des manières de gérer une agression raciste pour la victime, il n’est pas illogique qu’ils aient été présenté comme destinés aux victimes potentielles. Après Sud, n’ a visiblement pas compris, que le racisme, pouvait aussi bien cibler des jaunes des noirs, des musulmans, que des blancs et des catholiques. Tout dépend de l’environnement traité. C’est là que l’on peut reprocher au syndicat une vision borgne des formes de racisme actuellement.

      Je soumet à votre attention aiguisée le fait que ce haro sur les ateliers SUD se produit au même moment où le gouvernement entame un certain nombre de procédures contre les représentants de ce syndicat. Je vous laisse savourer la synchronisation entre les intérêts de l’état et le buzz médiatique…

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      • christian gedeon // 29.11.2017 à 13h19

        Franchement,je m’en fous qu’il y ait eu 16 ou 18 ateliers…l’idée même qu’il y ait UN SEUL atelier raciste devrait vous paraître totalement insupportable. Et manifestement,ce n’est pas le cas.

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        • step // 30.11.2017 à 10h50

          raciste ? C’est discutable.

          Dédié aux victimes de racisme. On ne parle pas de ses expériences aussi librement si on est en présence d’une personne assimilable à celle vous ayant maltraité. Quand vous faites une séance avec des femmes maltraitées vous ne faites pas entrer leur mari. C’est je pense ce qui était dans le crâne des bobos de sud qui ont pondu ces ateliers. Mais, je suis d’accord avec vous, c’est une erreur, mais pas pour les mêmes raisons que vous.

          1) Il faut justement lutter contre le fait qu’un blanc est forcément le « supporter » des démarches discriminantes d’autres blancs. C’est essentialiser le blanc et c’est une erreur. De plus il est sain de faire travailler les victimes à ne justement pas adopter cette vision d’un oppresseur « homogène ».
          2) Il faut justement habituer les victimes de discrimination à en parler devant qui que ce soit, afin que la honte change de camp.
          3) C’est présupposer que le seul racisme est le fait de la majorité de la population, alors que le racisme issu des minorités (et entre minorités (juifs et arabes /ex)) existe.

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          • step // 30.11.2017 à 10h53

            Bref, c’était deux ateliers mal gaulés sur un sujet sensible, et les mérdias+politiques actuels qui rêvaient de pouvoir taper sur ce syndicat pas assez macron-compatible, ont sauté sur l’occasion.

            Soyons bien d’accord, je ne défend pas sud, qui n’a pas su dépasser ses stéréotypes intellectuels, mais je dénonce l’instrumentalisation qui en est faite par des intérêts qui sont souvent bien plus racistes que ceux qu’ils dénoncent et ceci, sans que ce soit dénoncé dans les médias.

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    • Beatrix // 28.11.2017 à 20h31

      L’Allemagne en difficulté et c’est l’Union Européenne entière qui sera déstabilisée.

      La faute à la Commission Européenne, composée exclusivement de membres issus de la culture politique saxo-germanique et de quelques supplétifs de l’Est les plus revanchard, les plus anti-Russes. Cette commission, de renouvellement rare a maintenu ses traditions de verrouiller à jamais portes et fenêtres. C’est l’Union pour le pire alors qu’il la vendait pour le meilleur.

      Les guerres de l’OTAN, c’est peut-être à cause du virus Allemand à la reconquête des anciens territoires de l’ancienne Prusse – le Kosovo et l’Ukraine, par exemple qui vont continuer de coûter cher alors qu’on accuse les pays du sud d’improductivité et de paresse.

      Avec un gouvernement germano-idolâtre, il faudra bien s’attendre à faire les frais de sa future relégation. Mais sans l’Allemagne qui s’était tout accaparé depuis 2011, l’UE est nue. C’est une coquille vide.
      Chaque pays de l’UE dans ses débattements se renvoient la balle et négligeson peuple en souffrance… Pendant ce temps, d’autres puissances comme la Chine, viennent y faire leurs emplettes et proposent solutions et marchés plus abordables en achetant de grands morceaux de leur territoires. Des sparadraps qui font du bien que sur le moment.
      Nous sommes dans une logique d’un capitalisme mieux finalisé avec une autre orientation… A suivre!

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  • Sébastien // 27.11.2017 à 14h04

    C’est génial! Le seul pays qui avait l’air d’aller à peu près bien (je prends des pincettes…) se retrouve dans la mouise.
    Les Européistes, après avoir conspués la Grande-Bretagne, ignorés les P.I.G.S., méprisés l’Est, n’ont plus de branche à scier (sans faute d’orthographe).
    On attend incessament Céline Dion pour le tomber de rideau: My Europe will Go On…

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    • step // 28.11.2017 à 12h12

      Il n’allait pas bien ce pays, entre précarisation générale, sur place politique et chute de la natalité. Pas de surprise, pour l’observateur attentif.

      Pas besoin d’eurosceptiques pour aller au devant de la fin de l’ue. Les eurobéats suffisent.

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  • Barbier // 27.11.2017 à 17h28

    Une intéressante et bonne analyse. C’est un développement qui pourrait se réaliser.

    Sinon je préfère un « enfoiré » qui fait au moins semblant de vouloir redresser le pays plutôt qu’une suite de rois fainéants juste désireux d’occuper la place et de jouir du pouvoir…. Seulement quand on fait le bilan, ben c’est que dalle ! Et depuis un certain temps….
    Car dans les classements officieux, la France c’est entre la 15 ième et la 20 ième place qu’elle se situe aujourd’hui et je suis sympa. Donc s’il y a un type qui nous ramène vers la 10 ième place, ce qui est un rang correct d’une puissance moyenne de 68 M d’habitants au 21ième siècle et bien c’est tant mieux!
    Même s’il faut continuer pour cela à cirer les pompes de l’Allemagne, de toute façon ce sera l’empire Carolingien ressuscité avec comme capitale « Aix-la Chapelle ». Au moins, çà aurait de la gueule et puis ce serait plus intelligent plutôt que de geindre sempiternellement. « Houuu qu’ils sont méchants ces allemands…. »Comment çà, vous n’étiez pas au courant ? » :o) Et je vous rappelle pour finir que la tribu des Francs était une tribu germanique.

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    • Kiwixar // 27.11.2017 à 18h55

      Personnellement, je n’ai rien contre les Allemands, je les trouve plutôt bien élevés de s’essuyer les pieds sur les paillassons avant d’entrer chez nous.

      Ce qui me gêne, c’est le nombre de paillassons enthousiastes trahissant la France, et le plaisir qu’ils semblent y prendre. Je peux comprendre que certains se soumettent face à la violence et les armes (instinct de survie), je ne comprends pas que certains se soumettent par volonté propre. Cela demande de la haine de soi difficilement compréhensible.

      Ou bien certains français sont déjà très avancés dans le processus de domestication. Il faudra les amener chez le véto se faire piquer.

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      • Raphaël // 28.11.2017 à 15h37

        Syndrome du larbin hérité de siècles de féodalisme où le larbin avait un avantage reproductif. La sélection naturelle a bien fait son boulot, si je puis dire.

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      • Barbier // 28.11.2017 à 15h40

        La survie se manifeste souvent sous différentes formes, petit scarabée. Et « trahir » c’est toujours survivre quelque part en attendant mieux….
        Quant au débat de la paille et de la poutre, ben çà dépend ou la plage et les ennuis. On peut tout avoir dans la même journée.
        Moi j’ai rien contre l’adoubement si c’est sérieux et intelligent, étant un modeste bac +3.
        Les doryphores, ils/elles font se qu’ils peuvent pour rester en 1ére division avant le grand chambardement tout en évitant la grosse tête ou les chevilles qui enflent.
        Sur ce , il fait soleil et c’est le principal pour ma pomme today. :o)

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    • step // 28.11.2017 à 12h15

      « redresser » ça veut dire quoi ? Le pib ou un autre de ces macros indicateurs sans sens (et pire sans effet) sur la qualité de vie des populations ?

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  • Raoul C, // 27.11.2017 à 23h34

    Ce sondage et ses variations n’est pas significatif. Il y a plus de variations entre les maisons de sondages qu’entre les résultats de l’élection et ce sondage donné ci-dessus.

    Pour la liste des sondages dominicaux voir ce site :

    http://www.wahlrecht.de/umfragen/index.htm

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  • Gilles // 28.11.2017 à 04h15

    Merci a Fritz pour cet excellent commentaire qui m’a fait reecouter ce discours de Pierre Laval.
    En reecoutant Macron en septembre a la Sorbone (on peut se demander pourquoi la Sorbone? Probablement ne veut il pas s’adresser aux Francais mais seulement aux etudiants? Ce qui voudrait dire qu soit qu’il meprise les francais, soit qu’il en a peur, ou les 2) et en examinant sa manière de demander la permission a Merkel de prononcer ce discours, a la lumiere de l’histoire, j’aurais envie de dire que ce Macron:
    -ne connait pas l’histoire; c’est normal, IL est hors sol, et le revendique
    -ne connaissant pas l’histoire, se trompe d’analyse et ne comprends pas le present dans lequel il city. ; il vit dans Un univers fictif, dans lequel il confond reve et realite
    -se trompant d’analyse pour le present, sa vision de l’avenir est erronee, et ce qui se passe en Allemagne en ce moment en est la preuve. IL est completement a cote de La plaque.
    CONCLUSION: ce Macron ferait mieux de retourner d’ou il vient, IL a deja echoue a la position qu’il occupe, le Conseil d’administration du peuple de France doit le licencier pour incompetence.
    Francais, vous avec Un avatar de president qui est en train de vous vendre a une oligarche, dont les Allemands et les Britaniques plus clairvoyants, ne veulent pas.

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  • Robert // 29.11.2017 à 08h31

    Macron met en œuvre la politique voulue par ceux qui ont financé son élection.
    20 % du corps électoral français l’ ont élu parce qu’ils en avaient « ras le bol » de voir les mêmes depuis des années solliciter les mêmes prébendes, et parce qu’un candidat « torpillé » s’est maintenu de façon déraisonnable…
    En résumé : cette élection a été le plus beau coup politique depuis le retour (provoqué) de Charles de Gaulle en 1958.
    Mais j’ai bien peur que, cette fois ci, le résultat ne soit pas une belle période de stabilité et de reprise pour notre pays…

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    • step // 30.11.2017 à 10h53

      En général les expériences déflationnistes (pour 95% de la population) ont tendance à (très) mal se finir.

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