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15.janvier.201915.1.2019
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[RussEurope-en-Exil] La lettre du président, la question du pouvoir d’achat et celle de l’Euro, par Jacques Sapir

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Le Président de la République a donc envoyé sa « lettre aux français ». Ce texte brasse large et couvre beaucoup de sujets. Dans ce texte, parfois inutilement long, il manque cependant un point important : la question du pouvoir d’achat. Cette question ne fait l’objet d’aucun des 4 points. Elle est pourtant essentielle. Plus précisément, cette question n’est envisagée, et ce de manière très partielle, que sous l’angle d’une possible baisse des impôts. Il s’agit d’un angle très réducteur. Il y a pourtant un aveu dans cette « lettre » : « parce que les salaires sont trop faibles pour que certains puissent vivre dignement du fruit de leur travail… ». Tel est bien, en réalité, l’une des sources de la colère qui s’exprime depuis maintenant deux mois à travers le mouvement des Gilets Jaunes à côté de revendications concernant la démocratie. On remarquera cependant que, jamais, il n’écrit les mots de « pouvoir d’achat ». Il convient donc de rafraichir la mémoire à Emmanuel Macron et aussi de comprendre quelles sont les raisons pour lesquelles il n’est pas plus précis, et plus explicite, sur ce qui est l’une des revendications majeures des Gilets Jaunes.

La hausse du SMIC

La question d’une augmentation du SMIC est pourtant bien centrale dans l’ensemble des revendications des Gilets Jaunes. Le Président pense, sans doute, y avoir répondu dans son allocution du 10 décembre[1]. Mais, ce n’est pas le cas, même si le complément de revenu (car c’est de cela qu’il s’agit) d’environ 90 euros sera le bienvenu dans de très nombreux foyers. Il y a bien un blocage du pouvoir sur la question du SMIC. Ce blocage n’est pas, d’ailleurs, spécifique au pouvoir. Le Rassemblement National, ex-FN, s’y refuse, préférant un système complexe d’exonérations des cotisations sociales[2]. Nicolas Dupont-Aignan, quant à lui lie une possible hausse du SMIC à une baisse des cotisations patronales (ce que l’on appelle, à tort, des « charges »)[3]. Jean-Luc Mélenchon, quant à lui propose bien une forte hausse du SMIC mais semble peu se soucier de l’impact sur la compétitivité de l’économie française d’une telle mesure. Il convient donc de faire le point sur cette question, qu’Emmanuel Macron a voulu exclure du « débat national ».

Depuis le « tournant » de 1982-1983 le SMIC, qui est l’un des principaux instruments de garantie pour les bas salaires, n’a pas évolué avec la productivité. Il convient ici de rappeler un principe : si le salaire évolue au même rythme que la productivité le partage de la valeur ajoutée entre les salaires et les profits ne change pas. Quand la productivité croit plus vite que le salaire, alors la part des profits augmente au détriment des salaires. L’écart entre l’évolution du SMIC et celle des gains de productivité est aujourd’hui important. Un rattrapage de l’ordre de 20% s’impose. Cela impliquerait une hausse d’environ 240 euros par mois pour le SMIC, soit bien au dessus et au-delà du mécanisme imaginé par le gouvernement pour apporter 100 euros de revenus à une partie des « smicards ».

Graphique 1

Source : Données INSEE

 

On dira alors qu’une hausse de 20% du SMIC aurait des conséquences graves pour la compétitivité de l’économie française. C’est l’argument du gouvernement mais aussi de Mme le Pen et de Nicolas Dupont-Aignan. Ce n’est pas faux. Dans la mesure où nous ne sommes plus maîtres de notre monnaie, du faite de l’Euro, toute hausse des salaires qui serait répercuté en partie dans les prix, conduirait à aggraver notre déficit commercial qui est un indicateur bien plus important, et bien plus réel, que le déficit budgétaire et la dette. La répercussion de la hausse des salaires ne sera cependant pas égale au montant de cette hausse. Les salaires, en moyenne, représentent un tiers du prix. Si on admet une hausse du SMIC de 20%, qui est nécessaire pour rétablir une justice par rapport au travail, la hausse induite des prix à l’exportation serait donc de 6% environ, ce qui – effectivement – est de nature sur des marchés très concurrentiels à provoquer une baisse de nos exportations ET une hausse de nos importations. Mais il convient de faire le raisonnement inverse : que s’est-il passé quand, en mai 1968, le gouvernement a augmenté le SMIC de 35% ? La France a dévalué peu après, et a connu une forte croissance dans les années qui suivirent.

Le blocage de l’Euro

Il faut donc comprendre que sur cette question, le blocage principal vient de l’Euro. Et l’on peut l’illustrer en regardant ce qui se passerait si la France n’était pas dans l’Euro.

Toute dépréciation de la monnaie renchérit les produits importés et diminue le prix de nos exportations. Quelle est donc la part de nos consommations qui est importée ? Cette dernière est en moyenne d’environ 48%, mais elle peut atteindre 60% pour les ménages les plus riches et 40% pour les plus pauvres. On comprend alors l’attachement à la stabilité des changes des plus riches (parce qu’il y ont le plus à gagner) et la relative indifférence des plus pauvres. Mais, qu’en serait-il avec une hausse du SMIC de 20% accompagnée d’une dépréciation de 20% ?

Une dépréciation de 20% entrainerait une hausse de 20% sur les produits importés, soit une hausse générale des prix de 4,8% en moyenne. On voit que la hausse réelle du SMIC serait alors de 20%-9,6% = 10,4%. L’inflation induite par la dépréciation ne serait donc que de moins de la moitié de la hausse des salaires. En fait, le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres serait moins atteint car ils consomment moins de biens importés que les riches. La hausse du pouvoir d’achat serait de 12% (20%-8%) pour les plus pauvres et de 8% (20%-12%) pour les plus riches à la condition que tous les salaires augmentent autant que le SMIC. Cette hypothèse n’étant pas raisonnable (pour de nombreuses raisons), plus le niveau de revenus des ménages est élevé, et plus le gain est faible. A la limite, pour des revenus qui ne sont pas du tout impactés par le SMIC il y aurait une perte de pouvoir d’achat. La dépréciation de la monnaie aurait donc un effet redistributif important sur les revenus.

Quant aux prix à l’exportation, il subirait une hausse qui peut-être calculée (avec des approximations) à la hausse des prix induite par la hausse du SMIC PLUS celle induite par l’inflation sur les bas salaires MOINS le montant de la dépréciation monétaire, soit :

6% + 8% – 20% = -6%

On voit que, dans ce scénario, les produits français, en dépit de l’inflation et de la hausse des salaires, amélioreraient leur compétitivité sur les marchés d’exportation mais aussi sur le marché intérieur. Ajoutons que la hausse des prix, induite par la hausse des salaires et par la dépréciation de la monnaie, n’est pas immédiate mais diffuse dans l’économie avec un délai pouvant aller pour certains secteurs à 6 mois et pour d’autres à 18 mois. Les gains à l’exportation ou sur le marché intérieur compenseraient en partie la baisse des profits induite par le rattrapage du SMIC. L’accroissement du volume de la production engendré par les gains à l’exportation et sur les gains le marché intérieur induirait une hausse des investissements. Le PIB du pays verrait son taux de croissance s’accroitre du fait de la hausse de la production mais aussi de la hausse de l’investissement.

C’est ce mécanisme qui est refusé par Emmanuel Macron, car il implique, il convient de la dire, que la France sorte de l’Euro. C’est pour cette raison, l’attachement fanatique à l’Euro, que le Président évoque si peu, et de manière si indirecte, la question du SMIC et celle du pouvoir d’achat. A contrario, cela veut dire que l’on ne peut sérieusement aborder la question du pouvoir d’achat pour les « classes populaires » qu’en posant la question de la sortie de la France de l’Euro.

L’impact sur nos partenaires

Que se passerait-il du point de vue de nos partenaires ? Il est clair que si la France prenait la décision de sortir de l’Euro, d’autres pays n’auraient pas d’autre choix que de nous suivre. C’est le cas de l’Italie et de l’Espagne, mais aussi probablement du Portugal et de la Belgique. Inversement, des pays du « nord », comme l’Allemagne et les Pays-Bas resteraient soit dans l’Euro soit rebaptiserait ce dernier Mark. Or, sans les « pays du sud », le Mark (ou l’Euro résiduel) se réévaluerait brutalement. L’écart de change avec les pays comme l’Allemagne et les Pays-Bas ne serait pas de 20% mais de 35%. Par contre, l’écart avec la zone Dollar serait plus faible.

Cela a été calculé par le FMI[4].

Tableau 1

Ampleur des appréciations/dépréciations des taux de change en cas de dissolution de la zone Euro

Ajustement moyen Ajustement maximal Ecart avec l’Allemagne

(normal-Maxi)

Ecart avec la France

(normal-Maxi)

France -11,0% -16,0% 26-43%
Italie -9,0% -20,0% 24-47% +2/-4%
Espagne -7,5% -15,0% 22,5-42% +3,5/+1%
Belgique -7,5% -15,0% 22,5-42% +3,5/+1%
Pays-Bas + 9,0% +21,0% 6-6% +20/+37%
Allemagne +15,0% +27,0% +26/+43%

Source : écart des taux de change réels dans le FMI External Sector Report 2017 et consultations d’experts des questions de change réalisées au début d’août 2017

On constate que, dans le cas d’une sortie de l’ensemble des pays du sud, les taux de change de l’Espagne, de la France et de l’Italie seraient dépréciés de la même manière. Cela implique que la part des importations dont le prix augmenterait suite à la dépréciation du Franc pourrait se trouver réduite. Ainsi, la part des consommations affectées par l’inflation consécutive à la dépréciation du taux de change pourrait n’être que de 36-38% en moyenne, avec une répartition encore plus favorable pour les ménages à faibles revenus. L’effet de redistribution engendré par une dépréciation pourrait donc être plus puissant que ce qui a été indiqué.

D’une manière générale, une sortie de l’Euro permettrait aux pays du sud de l’Europe de gagner sur l’excédent commercial allemand actuel, qui est de l’ordre de 8% du PIB de l’Allemagne. La répartition des trois-quarts de cet excédent sur les pays du sud de l’Europe (soit 150 milliards d’euros actuels) pourrait se traduire par une hausse du PIB de 2% pour la France au-dessus de la hausse actuelle (soit 1,2% + 2,0% = 3,2%). Le chômage décroissant à partir d’une hausse de 1,4%-1,5% du PIB, le gain d’emplois serait important. Les calculs ont été faits par ailleurs et montrent sur un total de 4,5 millions de chômeurs « réels », une diminution du chômage de 1,5 millions à 2,5 millions dans une période de 3 à 5 ans. Notons que cette forte diminution du chômage rendrait les assurances chômage bénéficiaires. Les prélèvements pourraient donc être réduits. Le même raisonnement peut être tenu pour les caisses de retraites et les caisses maladies. Les cotisations tant patronales que salariales sont très sensibles au phénomène du chômage. Une baisse de ces cotisations pourrait être alors envisagée, augmentant d’autant le pouvoir d’achat, ou alors à niveau de cotisation égal, on pourrait accroître les prestations. Mais, si cette baisse était réalisée dans la situation actuelle cela entrainerait une aggravation des déficits de ces caisses et impliquerait, alors, de baisser dramatiquement les prestations. Or, une telle perspective toucherait en priorité les plus vulnérables. Par ailleurs, une baisse programmée des prestations conduirait ceux qui le peuvent à augmenter leur épargne, entrainant une nouvelle chute de la croissance du fait de la moindre consommation.

Reprenons donc les termes du débat. Une hausse du SMIC accompagnée d’une sortie de l’Euro et d’une dépréciation de la monnaie aurait donc un fort effet redistributif sur les revenus, tout en redonnant du pouvoir d’achat aux revenus les plus modestes. N’était-ce point l’une des principales revendications des Gilets Jaunes ? Alors, il est aussi clair que d’autres questions devront être posées, comme celle de l’indexation sur l’inflation de TOUTES les pensions, au moins jusqu’à un montant de 2000 euros. Mais, on comprend pourquoi, dès que l’on abandonne la perspective d’une sortie de l’Euro et d’une récupération par la France de sa souveraineté monétaire, il devient impossible de penser une hausse du SMIC et ses effets sur l’économie. Et telle est la raison pour laquelle Emmanuel Macron, qui ne veut sous aucun prétexte toucher à l’Euro, ne parle pas du SMIC et du pouvoir d’achat dans sa lettre.

Notes

[1] https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets-jaunes-pourquoi-l-augmentation-du-smic-promise-par-macron-n-en-sera-pas-vraiment-une_3094307.html

[2] https://www.rtl.fr/actu/politique/marine-le-pen-est-l-invitee-de-rtl-du-19-decembre-7795973392

[3] https://www.publicsenat.fr/article/politique/gilets-jaunes-nicolas-dupont-aignan-annonce-qu-il-presentera-une-proposition-de

[4] Voir http://www.imf.org/en/Publications/Policy-Papers/Issues/2017/07/27/2017-external-sector-report et http://www.imf.org/en/Publications/Policy-Papers/Issues/2016/12/31/2016-External-Sector-Report-PP5057

Commentaire recommandé

Toff de Aix // 15.01.2019 à 08h01

Cette lettre est ahurissante de mépris et de condescendance. Il infantilise encore une fois les français, en cadrant d’entrée de jeu les sujets qui seront débattus… Et surtout ceux qui ne le seront pas (sortie de l’europe et de l’euro ?RIC? Augmentation des salaires ?Suppression de l’isf? L’injustifiable politique thatcherienne mise en place et qu’il ne changera pas?… Etc.) Le couplet sur les Services Publics est incroyable de violence sociale et de menace a pepine voilées : l’orientation des questions ne fait aucun doute dans sa pensée, il faut brader les services Publics, les démanteler pour en livrer la « clientèle » au marché privé… Il demande juste aux francais comment. Fait-il juste semblant de n’avoir pas compris? Croit-il pouvoir reprendre la main de cette façon ?

Je vais oser une comparaison, en espérant qu’elle passe la modération… (mais l’heure étant assez grave, j’ai bon espoir..)

Cette lettre c’est un peu comme si manu (oui je dis manu, car il ne mérite pas plus) disait aux français :

« Vous vous plaignez depuis plusieurs mois que je vous viole, que l’etat vous viole, que les forces de l’ordre vous violent. Vous demandez que cela cesse. Je vous entends. Je vous comprends. Laissez-moi vous aider! Mettons nous autour de la table pour en discuter : tenez, je vais vous poser quelques questions pour résoudre cela.

-préférez vous être violés avec ou sans préservatif ?
-vous préférez par devant ou par derrière ?
-seriez vous d’accord pour que les frais d’examen médical et de dépistage, soient pris en charge a 100% ?

Merci pour votre participation. Je vais faire un resumé de vos reponses et vous tiendrai informés de la suite, quand je le voudrai.

Et n’oubliez pas : vive la France ! »

85 réactions et commentaires

  • MarcDacier // 15.01.2019 à 07h22

    Une question manque cruellement dans cette lettre aux Français
    « Comment qualifiez vous le fait de desindexer les retraites sur l’inflation : méprisable, honteux, inqualifiable, brutal, lamentable ? « 

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    • Sandrine // 15.01.2019 à 08h16

      Oui. Mais ça ne risque pas…
      Terra Nova est même en faveur d’une augmentation des droits de succession. En clair, si les gueux ont l’intention de transmettre à leurs enfants les économies de toute une vie, ils auront intérêt à s’y prendre à l’avance. Et gare à ceux qui auront des enfants indélicats – leur fin de vie risque d’etre placée sous le signe de la misère.

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      • red2 // 15.01.2019 à 08h46

        Attention, terra nova est en faveur d’une augmentation des droits de succession des plus favorisés pas des plus pauvres, dans leurs modèle les successions de moins de 150 000 euros par part seraient moins taxées qu’aujourd’hui. Rappelons aussi que la repartition du patrimoine est beaucoup plus inegalitaire que celle des revenus et que la moitié des français n’arrive pas à 150 000 euros de patrimoine… et que par ailleurs notamment par des donnations il est facile de contourner une partie de ces taxes.

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        • kapimo // 16.01.2019 à 01h45

          La France est déjà l’un des pays qui taxe le plus les successions. Encore une solution de Bercy: taxons, taxons, taxons.

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    • Catherine // 15.01.2019 à 14h53

      Une autre question n’est pas rappellée dans cet article et c’est dommage :
      Le français est le plus productif de toute l’Europe (mais il n’est pas beaucoup remercié).
      Donc le français est non seulement le plus productif mais il continue d’augmenter la productivité générale de son pays.
      Question inévitable : à qui profite les « efforts » et faut-il en faire dans ces conditions ?

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      • Pasenax // 15.01.2019 à 19h19

        Aux allemands, par la dictature de l’euro….

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  • canineleader // 15.01.2019 à 07h36

    La question centrale n’est pas une éventuelle hausse du SMIC. M. Hollande avait fait un premier pas avec la diminution du nombre de cantons mais n’avait pas diminué le nombre d’élus.Il faut aller beaucoup plus loin et jusqu’au sommet.Les Etats-Unis (un petit pays!) compte autant de sénateurs et députés que la France(un grand pays). Les dépenses de l’Etat sont trop importantes mais il ne s’agit pas de diminuer le maillage géographique en faisant disparaître les bureaux de poste,les écoles,etc…Pourquoi ne diminuerait pas le nombre de reçus à l’ENA, cela éviterait de dépenser 14000euros de salaire(et ce n’est pas le mieux payé!) pour des postes dont on n’a pas besoin!

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    • Fritz // 15.01.2019 à 08h37

      D’accord pour diminuer le nombre d’élèves à l’ENA, ou même pour supprimer cette école du crime.
      D’accord pour diviser le nombre de membres des cabinets ministériels.
      D’accord pour supprimer certains ministères-bidons.
      Mais pour les cantons, je suggère de revenir aux cantons historiques, créés par la Révolution et saccagés au nom de la « parité », avec un seul conseiller général élu par canton.

      Pour faire d’autres économies, je suggère de supprimer deux ou trois niveaux dans le fameux « mille-feuilles administratif » :
      – les communautés de communes
      – les régions (à débattre)
      – l’Union européenne.

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      • vlois // 15.01.2019 à 09h09

        La citadelle de Bercy, l’Etat dans l’Etat devrait être détruite, le Corps des Inspecteurs des Finance (Giscard, Macron, Minc…) issus de l’ENA a le vrai pouvoir et est une nuisance antidémocratique.

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      • Le Rouméliote // 15.01.2019 à 12h00

        Certes, mais les économies réalisées avec la réduction du mille-feuilles administratif, résident dans le licenciement des fonctionnaires territoriaux devenus redondants. C’est ce qui s’est passé en Grèce avec la réforme Kallicratis exigée par l’UE. C’était anticonstitutionnel, ils l’ont fait quand même.
        Chaque pays a sa structure administrative. Pourquoi vouloir à tout prix regrouper communes, cantons, départements, régions ? Ça ne sert à rien ! L’Allemagne vit bien avec de gros Länder (Rhénanie du Nord-Westphalie ou Bavière) et de tout petits (Sarre, Brême, Hambourg…). Un découpage administratif correspond à une histoire. Qu’il soit adapté aux évolutions, donc à la marge, OK ! Mais le bouleverser ne sert à rien.

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      • Catherine // 15.01.2019 à 14h47

        SI vous croyez que cela fait des économies, dans la pratique que nous observons depuis des années comme la création des EPCI qui devait aboutir à des mutualisations de moyens, cela n’a jamais été le cas.
        Le personnel doit être de toute façon recasé et souvent avec des avantages accrus les locaux continuent de fonctionner pour ce personnel etc.

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    • Toff de Aix // 15.01.2019 à 09h17

      La question que vous évoquez est accessoire, bien qu’elle aille dans le sens de la justice sociale (et que j’y soie, comme de nombreux gilets jaunes, favorable, car on ne devrait pas demander des efforts toujours aux mêmes..). La masse salariale des avantage(é)s de la république est infiniment moindre que celle des francais au SMIC, car ils sont infiniment moins nombreux. Tout simplement.

      Maintenant je le répète, ce serait une mesure de justice sociale indispensable, doublée d’un pragmatisme de bon aloi : comment voulez vous que des representants élus puissent gouverner et voter des lois impactant les représentés, en ne sachant pas quel impact elles auront sur le quotidien de ces derniers, en ne sachant pas comment on peut (sur)vivre avec un SMIC aujourd’hui en France ? A ce sujet François Ruffin s’est engagé, sur son mandat de député, a une totale transparence sur la question, en ne conservant que 1500 euros sur les 5000 de son indemnité de parlementaire, et en s’engageant a reverser la différence à des associations caritatives.

      Conclusion = tous les enarques et autres élus au salaire médian, illico. Ca leur donnerait peut être une motivation pour augmenter celui-ci ?

        +18

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    • petitjean // 15.01.2019 à 15h23

      la comparaison avec les USA n’est pas pertinente !
      En effet, les USA sont une fédération d’états. Et chaque état dispose d’un gouvernement et d’une assemblée élue
      et…ça fait au total beaucoup de monde !….

        +8

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    • tchoo // 16.01.2019 à 07h54

      C’est pas le nombre d’élus qui posent problème, à part les sénateurs qui ne servent pas à grand chose, le sénat pourrait disparaître sans dommage. C’est la représentation du peuple qui devrait changer et le rôle du parlement au sein de l’organisation de l’état: il doit redevenir une force de proposition et de vote des lois et un organe de contrôle de l’exécutif avec des comptes à rendre régulier aux électeurs en dehors des épisodes électifs

        +1

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    • Subotai // 19.01.2019 à 17h59

      Sans être parfaitement au fait du détail du système politique US, il faut comparer le comparable.
      Nous parlons des ÉTATS – UNIS. Chaque État a son jeu complet d’élus, Congrès, Sénat, Municipalités, etc…
      Ce dont vous parlez se placerait au niveau de l’Union Européenne.
      Faites plutôt la comparaison avec l’Angleterre…

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  • TC // 15.01.2019 à 07h37

    Dommage que Sapir ne va pas au bout de sa logique en faisant fi de la libre circulation des capitaux et du libre échange.Ce qu’il ne dit pas c’est que si nous sortons de l’euro sans nous attaquer à ces 2 aspects fondamentaux de l’économie, la prospérité de la France s’en trouvera atteinte, d’une part par la fuite des capitaux induite par la dévaluation de la monnaie nationale et d’autre part, le libre échange avec certaines économies qui pratiquent le duping social restera insoutenable même en dévaluant.

    Je reste toujours surprise qu’un économiste puisse ne pas avoir une vue d’ensemble dans son analyse, dommage, j’apprecie pourtant énormément le travail de Sapir.

      +19

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    • Gribouille // 15.01.2019 à 08h23

      @ TC
      Jacques Sapir décrit une hausse du smic réelle de 10%, un retour à l’emploi pour 1.5 millions à 2.5 millions de personnes au chômage, une amélioration des comptes sociaux ouvrant la possibilité de baisses des prélèvements obligatoires. Que signifie pour vous le terme « prospérité » dans un tel contexte ?

      Vous avez raison de mentionner la libre circulation des capitaux, mais une fois la dévaluation réalisée, les capitaux n’ont plus de raison de fuir le pays. Et, en général on fait une dévaluation par surprise sans attendre que les capitaux s’en aillent. Et d’ailleurs, quel intérêt de maintenir la liberté des mouvements des capitaux hors investissements directs.

      Enfin, vous pensez que dumping social est plus soutenable dans un régime de change fixe ? Mon voisin baisse ses salaires pour augmenter ses exportations :
      Dans un système de change flexible, la dégradation de mon solde commercial se traduira sur le marché des changes, par une baisse de ma monnaie, qui viendra amortir voire contrecarrer la politique de baisse des salaires de mon voisin rendant le dumping fiscal ou social inefficace pour le pays qui envisagerait cette stratégie économique.
      Vous préférez un système de change fixe qui rend le dumping fiscal et social payant ?

        +12

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      • TC // 15.01.2019 à 08h40

        Vous écrivez « une fois la dévaluation réalisée, les capitaux n’ont plus de raison de fuir le pays ». Et bien si, les capitaux trouvent toujours une raison, par exemple :
        – délocaliser pour trouver une main d’oeuvre moins chère et faire plus de dividendes à reverser à leurs actionnaires (les pays en voie de développement regorgent d’une main d’oeuvre qualifiée peu chère)
        – fuir la fiscalité, c’est devenu un sport national depuis la libre circulation des capitaux (80 milliards/an et c’est une estimation basse)

        Ai-je parlé de change fixe ? Non, les monnaies doivent s’adapter à l’économie de chaque pays, c’est d’ailleurs le meilleur système (bien qu’imparfait) pour réguler les différences de compétitivité qu’on pouvait imaginer en dehors du fameux Bancor de Keynes.

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        • herve_02 // 15.01.2019 à 15h23

          oui mais non.

          si le taux de change fluctue, aller chercher de la main d’œuvre moins chers augmentera le cours de la monnaie du pays en question et diminuera le bénéfice envisagé à cause des écarts de change. Ce n’est pas un hasard si les industriels se ruent sur les pays d’europe _avec l’euro_ et à la main d’œuvre bon marché, pour contourner cette loi monétaire : les cours fluctuants amortissent les différence de balance des paiements. Avoir choisi la monnaie unique sans harmonisation a été un crime contre l »humanité.

          Ce n’est pas un hasard si leuro a fait exploser le nombre de voitures allemandes en france.

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          • ouvrierpcf // 15.01.2019 à 20h37

            ah bon le nombre de voitures allemandes explose ? allez dans votre rue et comptez les voitures françaises je veux dire les voitures de marques françaises dont les pièces sont fabriquées en Roumanie en Espagne au Maroc au Brésil en Slovaquie en Pologne en Belgique au pays bas mais montées quelquefois à DOUAI, à HORDAIN, à SANDOUVILLE à SOCHAUX et non plus à AULNAY plus à CLICHY plus à BILLANCOURT et dont les pneus ne viennent plus d’ AMIENS de CLERMONT FERRAND l’EURO fait exploser le nombre les ouvriers turcs travaillant dans les usines allemandes

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        • JMD // 15.01.2019 à 22h55

          Plutôt que le bancor, je dirai la Charte de La Havane.
          https://fr.wikipedia.org/wiki/Charte_de_La_Havane
          équilibre de la balance des paiements 
          adoption de normes de travail équitables
          interdiction du dumping

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          • TC // 16.01.2019 à 07h30

            Oui, je connais la charte de la Havane. Ce que l’Humanité aurait dû mettre en place pour en finir avec les conflits et permettre enfin une justice sociale à l’échelle planétaire. Devinez quel pays s’y est farouchement opposé ?

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    • Sapir // 15.01.2019 à 08h36

      Je n’ai pas traité de ces questions car (1) j’en ai déjà parlé et surtout (2) je compte y venir dans des réponses successives à cette lettre.
      C’est une erreur de vouloir parler de tout en même temps.
      Cela créé de la confusion.

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      • Koba67100 // 15.01.2019 à 09h49

        Bonjour M. Sapir,
        Bine que vous lisant autant que possible, il me semble que vous ne parlez pas (souvent) de l’impact sur les prix des matières premières ou semi-finies importées en cas de dévaluation.
        Une production intérieure ne pouvant que rarement se substituer à l’importation des matières premières (pétrole notamment), quel serait l’impact, de ce point de vue d’une dévaluation, sur les prix intérieur et sur les prix à l’export ?

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      • TC // 15.01.2019 à 12h16

        Ok, merci pour la réponse. J’attendrai donc avec impatience la suite.

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    • Daniel // 15.01.2019 à 09h42

      Dans la lettre de Macron, la question de l’impôt évacue directement toutes les questions fondamentales sur le système financier : Banque Universelle ou banque séparée (dépôt d’un côté, spéculative de l’autre) ; Qui contrôle la monnaie ? : les banques privées (d’où une partie non négligeable de la dette) ou l’Etat reprend le contrôle de la planche à billet via une Banque Nationale pour tout ce qui concerne les investissements productifs (hors budget) : comme la Chine actuelle le fait plus ou moins ou durant les 30 Glorieuses. Donc aucune remise en question du monde occidental des 40 dernières années : on repeint les cabines du Titanic alors qu’il coule (crise financière annoncée).
      concernant le krach rampant : cette vidéo parue il y a 3 jours est très pédagogique sur lui https://www.youtube.com/watch?v=u8qfGa28vhs
      je suis d’accord avec M Sapir quand en filigrane se pose la question de savoir dans quel monde financier on veut vivre, je souhaite moi aussi un nouveau système financier : un Nouveau Bretton Woods quoi !

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      • Un_passant // 15.01.2019 à 13h29

        Le problème du « qui » dans la production de monnaie n’en n’est pas réellement un, que ce soit via le crédit (adossés à des crédits auprès de la banque centrale) ou directement géré par l’Etat, ça revient un peu au même. On le voit bien avec les QE (USA vs UE, en gros).
        Dans un cas, l’Etat peut jouer les faux monnayeurs, dans l’autre cas, une partie est absorbée en circuit fermé par le système financier. Dans un cas vous avez une inflation qui peut devenir délirante, dans l’autre, une hausse des inégalités, le travail devenant moins rentable que le capital.
        Il n’y a donc pas d’idéal en la matière; en réalité, la solution passe par l’orthodoxie budgétaire comme principe (budgets à l’équilibre par devoir, les dettes n’étant admissibles qu’à titre qu’exceptionnel, ça limite donc les comportements faux monnayeurs consécutifs à des promesses inconsidérées et leurs dépenses corrélées) et un étalon monétaire comme régulateur complémentaire aux taux de changes variables entre les monnaies (et comme régulateur du financiarisme).
        La régulation des marchés, c’est une autre arme à double tranchant : un marché régulé, ce sont des prix plus élevés qui favorisent donc les pays riches puisqu’ils trouvent quand même des débouchés, ils sont « malgré tout » compétitifs. Dans le cas contraire, les pays pauvres sont avantagés, les pays riches ne peuvent pas forcément suivre et les pays pauvres devant compenser par une production très massive, ils éliminent la concurrence des pays les plus riches en maintenant des prix bas (même si pour eux c’est d’une autre manière, à double tranchant).

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        • herve_02 // 15.01.2019 à 15h31

          L’orthodoxie budgétaire, cela veut dire ne pas donner à manger aux enfants lorsque on arrive à la fin du mois et que les comptes arrivent à zéro. C’est super cool dans un tableur et des jeux de rôles à destination des petits libéraux, mais humainement c’est délirant, faut consulter.

          Bien entendu il est criminel d’aller au restaurant et au cinéma au lieu de donner à manger à ses enfants. Mais si il n’y a plus d’argent dans les caisses, d’où viennent les crédits pour acheter des lbd, des grenades glfi-4, des lacrimos.

          Je me souviens de la fin du film la liste de schindler ou schindler regarde son pins en or(??) et se dit qu’il aurait pu acheter(sauver) encore quelques juifs en le vendant. combien de sdf morts pour pouvoir balancer 10 grenades lacrymos contre des manifestants pacifiques ?

          Marrant comme l’orthodoxie budgétaire, elle concerne seulement le pauvre qui crève la dalle et jamais les moyens de la répression.

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          • Un_passant // 15.01.2019 à 17h49

            Est-ce que ça vous a effleuré que la dette d’Etat, ça signifie payer des intérêts qui sont prélevés via les impôts? Bilan au final, à long terme, c’est une perte sèche pour la population. Au lieu d’être utilisé pour la population cette part d’impôt part à des créanciers et en plus elle pénalise les entreprises et/ou la population qui doivent payer plus d’impôts.

            L’orthodoxie budgétaire doit être un principe « constant ». Vous confondez austérité en période de crise et orthodoxie, ça n’est pas mon cas. Accessoirement, pour moi l’Etat ne peut pas tout et ne doit pas tout, chaque dépense publique doit être justifiée ET cohérente, on en est loin.

            Je le dis autrement, mon principe de gestion est à l’allemande ou à la suisse, pas à la française ou l’américaine.

            Quant à la police ou l’armée, vu qu’elles servent de variables d’ajustement, les excès et les incohérences de dépenses ne sont pas là.

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            • herve_02 // 15.01.2019 à 19h36

              ouais marrant… à l’allemande… un pays dont l’histoire nous montre quel respect ils ont pour l’humain. Mais cela rejoint bien l’idée générale.

              Vous préférez laisser crever de faim les enfants plutôt que de payer des intérêts.

              C’est votre choix. l’argent avant les humains.C’est un choix philosophique, je n’ai pas le même. Lorsqu’il n’y aura plus de poissons à manger, plus d’eau à boire, plus de verdure, plus d’air non pollués, plus d’animaux, votre orthodoxie pourra [modéré].

              Il faut avoir loupé toute la partie qui n’est pas scientifique et mathématique dans les études pour rester obnubilé par des tableurs excell pendant que des gens meurent. Mais avec la gestion à l’allemande, donc l’honneur est sauf. [modéré]

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            • Un_passant // 15.01.2019 à 20h06

              Je m’intéresse à l’Histoire et les régimes les plus stables et les plus prospères, y compris au bénéfice des populations respectaient trois principes :
              orthodoxie budgétaire
              aucune visée expansionniste territoriale
              politique « éclairée »

              C’est justement quand ils ne respectaient pas l’un des trois points que le système partait en vrille. Et malheureusement, dans l’Histoire, les régimes respectant scrupuleusement ces trois principes ne le font jamais très longtemps. Soit ils provoquent la convoitise d’autres pays, soit il se trouve toujours quelqu’un pour faire des promesses inconsidérées et tout mettre par terre.

              Un régime respectant le mieux ces principes, qui dure depuis presque trois siècles mais dont les bases ont été posées dès la Renaissance, c’est la Suisse.

              Pays où les enfants sont affamés, c’est bien connu.

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        • Barbe // 16.01.2019 à 06h19

           » l’Etat peut jouer les faux monnayeurs, dans l’autre cas, une partie est absorbée en circuit fermé par le système financier »
          Il y a ici un biais, une déformation, une vue de travers, au prisme de votre idéologie :
          – non le système financier crée lui aussi de la fausse monnaie (c’est le travail qui rend la monnaie à sa vraie valeur) : à quand une plus grande part de la richesse allant au travailleur ? et non au spéculateur?
          – mais en plus ce circuit n’est pas tant fermé que ça : ce sont bien des titres de propriétés d’entreprises et d’outils de travail qui sont achetés partout dans le monde avec de la fausse monnaie émise par des banques privées…

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          • Un_passant // 16.01.2019 à 09h02

            Une partie de mon propos vous a visiblement échappé, j’ai bien ajouté : « dans l’autre, une hausse des inégalités, le travail devenant moins rentable que le capital. » J’entendais par là que le système financialiste limite l’inflation du fait que le circuit absorbe une partie de cette « fausse monnaie ». Dans le cas où c’est l’Etat, l’inflation est beaucoup plus rapide et beaucoup plus directe (d’abord aux rentiers, on peut s’en réjouir, puis à tout le monde quand l’inflation augmente encore. Et là ça devient beaucoup moins drôle quand l’inflation devient incontrôlable).

            Je me dois de faire une autre correction : opposer USA et UE était maladroit, il faudrait plutôt dire que les deux système montrent les dérives du système financiariste même quand les pays (UE) ne sont théoriquement pas en mesure de faire de la fausse monnaie.

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            • Barbe // 16.01.2019 à 09h15

              Forcément que le système financialiste absorbe ce qu’il créé : la fausse monnaie.
              Et cherche à nous convaincre que c’est la bonne.
              Et cherche à nous faire croire que l’inflation est sous contrôle : vaste blague, l’encours des dettes des banques privées ayant été de beaucoup plus que de deux pour cent : le travail lui n’a pas été revalorisé d’autant…
              Si c’était l’Etat qui éméttait la monnaie, nous pourrions tous être fonctionnaires : plus de chômage, mais plus de rentiers non plus puisqu’ils sont la cause du chômage… extra non?

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            • Un_passant // 16.01.2019 à 11h13

              Extra? Non certainement pas, les « rentiers » ne sont pas la cause du chômage, c’est bien plus complexe que ça (sauf si vous considérez les retraites comme une rente elles AUSSI : payées par des cotisations ou par l’actionnariat -fonds de pensions à l’américaine où le salarié est futur pensionné et donc dans une situation d’intérêts contradictoires).
              De plus un système tout étatique, c’est la porte ouverte à tous les abus, on peut se retrouver avec un régime style URSS ou noblesse d’ancien régime. Un système où le régulateur est juge et partie? Merci mais sans moi.
              L’Etat ne peut pas tout et ne doit pas tout. Son rôle de régulateur est tout à fait indispensable, son rôle de producteur, au sens Keynésien est recevable mais plus c’est hors de question. Dans un tel cas, je vote avec mes pieds, je quitte le pays.

              Quant à être franc et clair : Je préfère être pauvre dans un système libéral que fonctionnaire. Je préfère un milliard de fois tenter de créer des entreprises et prendre le risque de me planter (ce qui est arrivé et pourrait se reproduire) qu’être fonctionnaire.

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          • Barbe // 16.01.2019 à 18h25

            Il vaut mieux effectivement jouer sur les deux tableaux, être subventionné et ne pas avoir de limite à sa liberté d entreprendre.
            Les pertes sont socialisées.

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            • Un_passant // 16.01.2019 à 22h13

              Sauf qu’en libéral, je suis contre les subventions (sauf impératif stratégique, faute de mieux). Je suis d’ailleurs très partagé sur la question des chantiers publics, les reportages en caméra cachée étant assez édifiant.
              Mes projets d’entreprises ne sont JAMAIS dans des secteurs subventionnés. On dépend trop du politique et en plus si on se retrouve à l’étranger, bonjour les dégâts si on n’a pas prévu comment ça marche sans ce parapluie.
              Si je dois réussir, ça ne doit être QUE grâce à la clientèle qui reconnaît mon offre comme valable. Au risque de me planter, mais mon honneur et ma conception de l’entrepreneuriat sont sauves. Une autre raison : on doit pouvoir réussir partout, s’il faut compter sur le politique alors autant devenir fonctionnaire. Vous voyez, j’ai au moins le mérite de la cohérence.

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  • Ledranob // 15.01.2019 à 07h48

    Superbe démonstration de Jacques Sapir et de l’impasse , irréductible au « grand débat » ,dans laquelle se trouve la France avec ce pouvoir néo libérale hystérique sur ses positions répressives envers les gilets jaunes.
    Cependant les enchaînements de causalités macro économiques qui sont développées dans ce texte évacues ( une fois de plus ) le : comment on fait ?
    La détermination formidable des gilets jaunes est une possible réponse.
    La rage qui les anime face aux injustices accumulées ces dernières décennies , face à la monstrueuse violence policière planifiée ( plus de 6500 interpellations, 1500 blessés, 78 très gravement atteints…et 11 morts plus consécutifs à des « accidents » il est vrai ) , la condescendance voir le mépris dans lesquels ils sont tenus par ce pouvoir et l’armada médiatique aux ordres …. fait évidemment penser à une situation pré révolutionnaire qui pourrait , elle, déboucher sur une faisabilité de ce que Jacques Sapir théorise.

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    • Robert // 15.01.2019 à 10h25

      « Situation pré-révolutionnaire » dîtes-vous. Oui, c’est le cas. Mais pendant combien de temps ?

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      • Kiwixar // 15.01.2019 à 10h55

        On est en ce moment au cahier de doléance à présenter à Macron. Y a pas eu longtemps entre le cahier de doléance et 1789 puis le raccourcissement 4 ans plus tard.

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  • Toff de Aix // 15.01.2019 à 08h01

    Cette lettre est ahurissante de mépris et de condescendance. Il infantilise encore une fois les français, en cadrant d’entrée de jeu les sujets qui seront débattus… Et surtout ceux qui ne le seront pas (sortie de l’europe et de l’euro ?RIC? Augmentation des salaires ?Suppression de l’isf? L’injustifiable politique thatcherienne mise en place et qu’il ne changera pas?… Etc.) Le couplet sur les Services Publics est incroyable de violence sociale et de menace a pepine voilées : l’orientation des questions ne fait aucun doute dans sa pensée, il faut brader les services Publics, les démanteler pour en livrer la « clientèle » au marché privé… Il demande juste aux francais comment. Fait-il juste semblant de n’avoir pas compris? Croit-il pouvoir reprendre la main de cette façon ?

    Je vais oser une comparaison, en espérant qu’elle passe la modération… (mais l’heure étant assez grave, j’ai bon espoir..)

    Cette lettre c’est un peu comme si manu (oui je dis manu, car il ne mérite pas plus) disait aux français :

    « Vous vous plaignez depuis plusieurs mois que je vous viole, que l’etat vous viole, que les forces de l’ordre vous violent. Vous demandez que cela cesse. Je vous entends. Je vous comprends. Laissez-moi vous aider! Mettons nous autour de la table pour en discuter : tenez, je vais vous poser quelques questions pour résoudre cela.

    -préférez vous être violés avec ou sans préservatif ?
    -vous préférez par devant ou par derrière ?
    -seriez vous d’accord pour que les frais d’examen médical et de dépistage, soient pris en charge a 100% ?

    Merci pour votre participation. Je vais faire un resumé de vos reponses et vous tiendrai informés de la suite, quand je le voudrai.

    Et n’oubliez pas : vive la France ! »

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    • vlois // 15.01.2019 à 09h05

      novlangue managériale : « si vous n’y arrivez pas c’est que vous vous organisez mal, et arrêtez de vous plaindre, un peu d’effort » (le « haut les coeurs » du Voyage au bout de la nuit, durant la guerre), mélé du petit marquis qui envoie ses valets rosser la roture comme l’avait fait Rohan sur Voltaire et je dirais comme Voltaire à cette nouvelle oligarchie qu’ils finissent alors que nous commençons.
      Les hauts fonctionnaires (ENA, Inspecteurs des finances,etc.) sont sélectionnés et formés pour administer pas pour diriger et être créatifs. Ils devraient ne pas s’occuper de politique.

        +10

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    • R=C // 15.01.2019 à 15h12

      Vous n’êtes jamais content ! Vous représentez bien le gaulois réfractaire fainéant.

      Cette lettre est pourtant très bien. Rendez vous compte on vous propose de réfléchir à
      « Comment renforcer les principes de la laïcité française, dans le rapport entre l’état et les religions de notre pays? Comment garantir le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs intangibles de la République? »

      Allez au boulot, bande de fainéants. Vous avez 2 mois pour rendre votre copie. Ah et vous répondrez aussi aux questions essentielles suivante : « Que proposez-vous pour améliorer l’intégration dans notre Nation? En matière d’immigration, une fois nos obligations d’asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement? Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer? »

      Et pour l’écologie ? pensez a utiliser ce papier recyclé que l’on trouve dans tous les super-marchés pour votre rédaction. Celui conditionné en forme de rouleau vous voyez ?

      Ah c’est dur hein! Vous faites moins les malins maintenant ! Vous voyez bande de mécréants que vous n’êtes que des incapables, alors que :

      —-  » Mr Le Président De La République Française : Emmanuel Macron  » —–,

      lui, il a travaillé dur à l’école. Il a poursuivit brillamment de très très longues études grâce a son QI largement au dessus de la moyenne.

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  • RGT // 15.01.2019 à 08h23

    « l’indexation sur l’inflation de TOUTES les pensions, au moins jusqu’à un montant de 2000 euros »…

    Je ne partage PAS cette affirmation.

    La revalorisation des pensions devrait être calculée non pas sur une valeur fixe mais sur un MULTIPLE de la valeur du SMIC.
    Pour la simple raison que si le SMIC augmente et dépasse le seuil des pensions (et le pouvoir d’achat qui lui est lié bien sûr – toute augmentation des plus faibles revenus se traduisant rapidement par une hausse des prix qui parfois est plus importante) les pensions deviendront rapidement inférieures au seuil de pauvreté.

    Le revenu minimum devrait être calculé sur une base permettant de vivre décemment, pas sur des calculs d’apothicaire d’énarques qui s’octroieront des « rallonges » supérieures au taux d’inflation réel non trafiqué par l’INSEE.

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    • Serge WASTERLAIN // 15.01.2019 à 10h54

      Plus simple encore est de réclamer l’indexation complète de tous les revenus du travail et de remplacement.

        +4

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      • RGT // 15.01.2019 à 19h12

        Bernard Arnault pourrait-il invoquer le fait qu’il « travaille » pour faire indexer ses revenus sur la SMIC ?

        Dans son cas, le calcul serait facile : Il gagne 1 SMIC chaque SECONDE, 24 heures sur 24, 365 jours par an (366 les années bissextiles). 86 400 SMIC par jour, 2 628 000 (2 millions 628 mille) SMIC par mois.

        Je ne pense pas qu’il fasse une telle revendication car se serait pour lui une baisse scandaleuse de ses revenus qui grimpent largement plus vite que le SMIC.

        Au fait, il y a combien de chômeurs en France ?

        Avec la moitié de ce que gagnent Arnault, Niel, Drahi et quelques-uns de leurs copains (pas besoin de beaucoup d’ailleurs) il serait possible de supprimer l’assurance chômage (voire même l’assurance vieillesse) et de réaliser ce rêve cher à Macron : Supprimer ces « charges » qui si lourdes pour les entreprises.

        Zut, je parle comme Che’ Gattaz-vara 😉

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        • Un_passant // 15.01.2019 à 20h47

          Vous avez une source? Parce que si vous prenez sa valeur boursière, c’est un patrimoine virtuel, ça n’est pas du cash qu’il reçoit par an et pourrait dépenser chaque année…

          Si on parle bien de sa valeur boursière, ce montant, c’est comme une maison, la valeur de votre maison, ça n’est pas ce que vous pouvez dépenser chaque année, si?

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    • Vladimir K // 15.01.2019 à 14h38

      Mais si les services publics permettent aux personnes âgées une vie plus confortable, comme au Danemark par exemple, cela compensera une augmentation moins haute des pensions.

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      • RGT // 15.01.2019 à 18h55

        En parquant hébergeant les personnes âgées dans des EPHAD qui « optimisent les coûts » en fonction de consignes dictées par ceux qui ont la garantie de ne JAMAIS avoir à y aller ?

        À mon avis, cette solution serait largement privilégiée par nos « élites ».

        Tout est bon dans le cochon vieillard, à condition de savoir comment « optimiser » sa « productivité » pour « l’économie » et le PIB.

        Je pense que vous devriez lire les ouvrages du Professeur Hugonot qui s’est battu avec toute son énergie pour que les personnes âgées puissent vivre dignement et CHEZ ELLES, COMME ELLE LE SOUHAITENT et AUTONOMES pour le reste de leur existence.
        Et surtout qu’elles puissent vivre dans la DIGNITÉ, sans avoir à subir les brimades ou le mépris.

        A titre d’introduction, pour améliorer votre culture : https://www.dunod.com/sciences-humaines-et-sociales/vieillesse-maltraitee

        Cordialement,

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  • Fritz // 15.01.2019 à 08h28

    Une lettre aux Français ? Je n’ai rien trouvé dans ma boîte aux lettres. J’espère qu’elle est sur papier, elle pourrait servir à un usage hygiénique.

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    • Ardéchoix // 15.01.2019 à 10h32

      Cher Fritz vous allez recevoir cette lettre, la Poste fait le maximum pour repeindre toutes les voitures en bleu dans les plus brefs délais, afin qu’il n’y ai pas de confusion sur l’expéditeur, et les réponses à donner.

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    • Le Rouméliote // 15.01.2019 à 12h03

      À la condition expresse qu’elle ne soit pas imprimée en quadrichromie sur du papier glacé…

        +1

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  • DUGUESCLIN // 15.01.2019 à 09h14

    A quoi bon « discuter » du pouvoir d’achat si le peuple ne retrouve pas sa souveraineté?
    Sans souveraineté aucune promesse ne peut être tenue. Le poisson sera noyée dans des débats inutiles.
    Retour à la souveraineté OUI ou NON, voilà la question première, après on a le temps de discuter des moyens, des modalités et de mettre en place les mesures qui le permette.
    Mais tous les intervenants, y compris les journalistes, tournent autour du pot et évite la vraie question.
    Nous savons donc, à l’avance, que nous allons discuter dans le vide. Il ne peut y avoir d’augmentation du pouvoir d’achat dans le système mis en place où toute forme de souveraineté est verrouillée.

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    • Arapao // 15.01.2019 à 21h46

      D’abord, merci à Jacques SAPIR de cette nouvelle analyse.
      Et oui, nous devons reconquérir l’exercice effectif de notre souveraineté en récupérant les compétences transférées à l’UE ! Cela passe tout simplement par la dénonciation des traités européens que nous avons souverainement signés et ratifiés, par référendum ou par la voie de nos représentants parlementaires.
      Donc, c’est à la portée d’une majorité politique qui déciderait d’agir en ce sens !

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  • Kokoba // 15.01.2019 à 09h15

    Démonstration simple et implacable.
    Malheureusement, cela ne changera rien puisqu’on parle ici du grand tabou : la sortie de de l’Euro.

    Les gilets jaunes ont eu un grand mérite : faire avancer la discussion en France sur des sujets que les classes dominantes avaient réussi à faire disparaitre :
    – la justice fiscale
    – la démocratie représentative et la structure du pouvoir

    Mais il reste encore 2 sujets importantissimes que les Français n’arrivent toujours pas à regarder en face : la sortie de l’union Européenne et la sortie de l’Euro.
    Il faudra attendre encore un peu avant que l’opinion se ré-approprie ces sujets et y réflechisse sérieusement.
    Peut être que le grand débat pourra servir à çà.

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    • Arapao // 15.01.2019 à 21h49

      Oui, vous avez absolument raison !
      Les Français finiront par faire le lien entre la situation qu’ils vivent et le carcan monétaire de l’euro. Patience, nous y arriverons !

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  • Anna // 15.01.2019 à 09h15

    Merci Jacques Sapir !

    Ou l’on voit encore une fois, que la majeure partie de nos problèmes, vient encore et toujours de l’euro !
    Et aussi de l’aveuglement des curés qui sont au pouvoir, la terre est ronde, mais la bible et Aristote disent qu’elle est plate, donc elle est plate et les objets lourds tombent plus rapidement et l’euro caybien !

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    • Fritz // 15.01.2019 à 09h36

      Hum… Aristote a dit que la Terre était une sphère, avec des arguments, avant qu’Eratosthène calcule sa circonférence. Quant à la Bible, qui n’est certes pas un livre scientifique, veuillez me dire le passage où elle affirme que la Terre est plate…

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      • Paul // 15.01.2019 à 10h44

        Bonjour Fritz,
        peut-être qu’Anna veut-elle faire une allusion au passage chez les jésuites de notre grand chef d’orchestre nationale , premier pipeau pétomane,
         » formaté  » chez ceux-ci à differentes adaptations musicales
        du Te Deum …

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  • Joel // 15.01.2019 à 09h22

    je suis en partie en accord, mais on peut aussi faire un transfert des profits vers les salaires et ainsi inverser la tendance actuelle qui est l’augmentation des profits au détriment des salaires.

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    • DUGUESCLIN // 15.01.2019 à 12h34

      Ceux qui ont fait la campagne de M. MACRON, ont permis son élection dans le but d’encaisser des profits et non pas de les redistribuer. Il ne faut donc pas compter sur une redistribution, à moins que M. MACRON ose le faire, auquel cas se déchainerait contre lui une campagne médiatique qui aboutirait à le remplacer par un autre promu.

        +11

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  • Marie // 15.01.2019 à 09h24

    « Monsieur le Président, je vous fais une lettre… » Fan de Boris Vian, je trouve incongrue la ressemblance « physique » avec Macron, et pourtant elle y est, indéniablement. Le reste m’indiffère.

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  • Peterboth // 15.01.2019 à 09h42

    Coquille
    « Une dépréciation de 20% entrainerait une hausse de 20% sur les produits importés, soit une hausse générale des prix de 4,8% en moyenne. On voit que la hausse réelle du SMIC serait alors de 20%-9,6% = 10,4% »

    => « Une dépréciation de 20% entrainerait une hausse de 20% sur les produits importés, soit une hausse générale des prix de 9.6% en moyenne. »

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  • Kiwixar // 15.01.2019 à 10h45

    « parce que les salaires sont trop faibles pour que certains puissent vivre dignement du fruit de leur travail…  »

    Les salaires sont trop faibles… ou les impôts (dont la TVA, les amendes pour excès de vitesse, taxe sur les produits pétroliers, etc) et les charges (péages privatisés alors que les routes ont été construites avec nos impôts) trop élevés.

    Il me semble d’ailleurs que la colère des Français n’est pas tournée contre les employeurs qui ne les paieraient pas assez, mais contre l’Etat qui les saigne, avec des impôts dont ils ne voient pas la couleur et qui partent souvent à l’étranger (Bruxelles, aide à des pays tiers, intérêts de la Dette) pour ne revenir que sous forme de miette (« cet abribus a été financé par l’UE »).

    Ou va tout le pognon??? A macron et ses potes?
    Macrassad must go.

      +14

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    • Kilsan Aitous // 15.01.2019 à 12h45

      au remboursement de la dette (argent fictif créé par des banksters en toute légalité, qu’il faut cependant rembourser avec intérêts par du travail, du sang, du temps de vie, de la sueur, et de la production bien réels) ?

        +3

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  • ima // 15.01.2019 à 10h53

    C’est quand même incroyable ! Sur ce blog où est censé se retrouver au moins une partie la plus consciente de la population, les réponses, y compris sur des sujets gravissimes comme la lettre de manu, peuvent partir en vrille !
    Au 3ème intervenant nous en sommes aux droits de successions, fixette de gens au moins aisés, les Gilets jaunes ils n’ont rien ou pas grand chose à transmettre;
    Et si on en revenait au débat portant sur la fameuse lettre et ses points forts ?

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    • Serge WASTERLAIN // 15.01.2019 à 10h59

      « Et si on en revenait au débat portant sur la fameuse lettre et ses points forts ? »
      Très bonne idée !
      Pouvez-vous commencer en nous énumérant et commentant les points forts et faibles de la lettre de Manu ?

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  • JBB // 15.01.2019 à 11h09

    Si on prend la courbe de l’écart compétitivité/smic, on constate que la divergence c’est faite avant les années 2000 (donc avant l’Euro) et que depuis c’est plutôt stable. Et donc d’après M Sapir, c’est la faute de l’Euro.
    De plus concernant le Smic ça me paraît facile à comprendre que plus il est haut plus cela crée du chômage et de l’inflation. Et que à l’inverse il y beaucoup de pays qui se portent très bien sans Smic.

      +0

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    • RV // 15.01.2019 à 11h43

      Constatation pertinente pour ce qui est des deux courbes.
      J’espère bien que Jacques Sapir nous fera une seconde réponse
      aux commentaires après celle du 15.01.2019 à 08h36

        +0

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    • Le Rouméliote // 15.01.2019 à 12h08

      Justement, pendant les années où la politique économique du « franc fort » était tournée vers la préparation de l’euro.

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    • Pierrot // 15.01.2019 à 12h44

      Vous deviez reliez l’article afin de mieux comprendre le propos.

      L’écart de croissance entre la compétitivité et le SMIC indique que la part des profits a augmenté au détriment des salaires. C’est un fait qu’on constatait déjà avant l’adoption de l’Euro (mais depuis la construction européenne), et ici Jacques Sapir ne prétend pas le contraire.

      Ce que dit l’article, c’est qu’aujourd’hui les politiques écartent la possibilité de RATTRAPER cet écart au prétexte de ses effets néfastes, lesquels résultent de notre appartenance à la zone Euro. Ce qui est reproché à l’Euro, c’est son effet de blocage, qui nous empêche de corriger la situation.

        +12

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  • Macarel // 15.01.2019 à 11h30

    Si les campagnes électorales étaient l’occasion de vrai débats de fond, le gouvernement n’en serait pas à organiser un pseudo « grand débat » un peu plus d’un an et demi après le scrutin, sous la pression d’un peuple en colère !

    Le candidat Macron en campagne disait: « L’ on se fout des programmes, ce qui importe c’est la vision ! »

    https://www.youtube.com/watch?v=Dmn-ZeHayQ0

    Mais voilà, certains sujets sont tabous (sortie de l’euro, sortie de l’UE), et donc lors des campagnes électorales ce ne sont que manoeuvres politiciennes, coups bas, manipulations : tous les coups sont permis pour faire en sorte que le favori du moment des milieux d’affaire accède à la charge suprême, et renvoie l’ascenseur à ses sponsors.

    Ceci est bien exprimé dans l’article suivant de Coralie Delaume :

    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2019/01/14/31001-20190114ARTFIG00262-coralie-delaume-l-union-europeenne-sera-le-sujet-tabou-du-grand-debat.php

    Tant que le pouvoir ne sera pas rendu au peuple (autre façon de dire tant que la démocratie ne sera pas rétablie), ce pays s’enfoncera dans une crise politique, économique et sociale toujours plus profonde.

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  • Le Rouméliote // 15.01.2019 à 12h12

    De toute manière, mon petit doigt me dit que la dépréciation du franc retrouvé après la sortie de l’euro, sera plus faible que prévu, tout simplement parce que ce qui compte aux yeux des créanciers des États, c’est la capacité d’un État à rembourser régulièrement l’intérêt de sa dette. Or, l’euro disparaissant ou la France en sortant, l’essentiel est que la nouvelle monnaie soit suffisamment forte pour limiter les pertes. Donc, les créanciers sus-nommés, également spéculateurs avertis soutiendront la monnaie des pays solvables au détriment des autres en fonction de leur degré d’engagement. Donc, pas de soucis !

      +4

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  • Sinoué // 15.01.2019 à 13h11

    Puisque c’est la monnaie trébuchante qui nous fait trébucher, bûchons sur une monnaie sonnante des peuples, sonate en trois mouvements, liberté, égalité, fraternité!

    C’est quand même fort de café qu’une poignée d’oligarques crée les 95 pour cent de la monnaie mondiale avec leur 27 banques systhémiques, leurs banques commerciales, ex Nihilo, qui instrumentalisent des dettes aux États, c’est à dire nous, pour mieux les tenir par les bourses, nous les faire payer en nous volant ( monnaie ex Nihilo)nos services publiques, nos autoroutes, notre monnaie et nos industries florissantes, etc…

    Nous sommes bien plus nombreux que cette poignée d’escroc qui s’arrose de richesse pour créer constemment de nouveaux pauvres qui travaillent pour la produire, où se retrouvent au chômage, misère et indigence, car les bulles financières sont là pour remplacer les profits qui manquent.

    Créons une banque du peuple, c’est tout à fait possible, échangeons avec notre monnaie de singe, mettons y nos maigres salaires, ce qui fera grimacer nos chameaux dominant couvert d’or, incapables de passer par le chat d’une aiguille, nous nous savons…

    Il n’y a pas d’autre solution, car la cause première de notre soumission, c’est la monnaie qui n’est plus régalienne. Nos billets sont signés Draghi, qu’on rende à Draghi ce qui lui appartient, et au peuple sa monnaie…

    M…. alors!:)

      +10

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  • Macarel // 15.01.2019 à 13h57

    Entendu sur une radio périphérique ce matin :

    « Si les salaires sont trop faibles en France, c’est que le « coût du travail » y est trop élevé. »

    Traduction:

    Pour faire baisser le « coût du travail » et rendre le travailleur français plus compétitif, supprimons les cotisations sociales.

    C’est déjà ce qu’à commencé Macron en augmentant la CSG des retraités et des salariés (augmentation non compensée pour les fonctionnaires).

    Ainsi le salarié aura un salaire net plus élevé, mais plus d’accès à la solidarité sociale pour la maladie, le chômage, la retraite, ou plutôt à un minimum d’aide selon le bon vouloir de l’Etat qui aura transformé le système basé sur la cotisation, en un système financé par l’impôt (mais pas par les plus riches, touche pas à « mon ISF » et à ma « flat tax » !). Il devra payer de sa poche la plus grosse partie de tous ces « aléas » de la vie, s’il en a les moyens en s’assurant auprès d’assureurs privés. S’il n’en a pas les moyens, il n’aura plus qu’à prier Dieu que des âmes charitables lui viennent en aide, sinon rejoindre le Seigneur des Cieux auprès duquel, paraît-il, « les derniers seront les premiers »…

    C’est le darwinisme social si cher aux promoteurs du libéralisme économique néo-classique, et aux promoteurs de la startup-nation, leurs épigones !

      +11

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    • Un_passant // 15.01.2019 à 14h57

      Un peu facile et un peu rapide, les classements montrent que la France n’est pas si mal placée avec son système mais qu’il n’est pas pour autant le meilleur. La Suède est mieux placée alors que sur l’échelle libérale elle passerait pour esclavagiste si on appliquait en France les usages suédois…

        +1

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    • JBB // 15.01.2019 à 16h20

      @Macarel
      La question est : est ce que ces tous services (chômage, santé..) sont mieux rendus par l’Etat que par des entreprises privées ? Je suis sûr que comme moi vous détestez les monopoles. Pourtant si il y en un qui a le monopole c’est bien l’Etat. Et le monopole d’Etat est encore pire qu’un monopole privé.
      L’Etat c’est lui qui décide qui paye et qui profite ce qui conduit à toute sorte de dérives ou d’injustices. En plus c’est lui qui fait la loi et la police.

        +0

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      • Macarel // 15.01.2019 à 16h31

        Perso je ne suis pas un libertarien. Je pense que l’Etat doit intervenir pour réguler les forces du marché et leurs excès.
        Quant aux cotisations sociales, elles étaient (et encore en grande partie) gérées par des organismes paritaires patrons/salariés.
        C’est bien l’Etat aux mains des libéraux qui veut remplacer la cotisation (basée sur la solidarité entre travailleurs), par un système basé sur l’impôt (donc basé sur des décisions arbitraires du pouvoir en place, et soumis aux contraintes budgétaires de ce même Etat. On voit ce que cela donne dans le cadre de l’UE)
        Système bismarckien versus système beveridgien.

          +13

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      • tchoo // 16.01.2019 à 08h06

        Avec la grande différence que le monopole d’État ne distribué pas de dividendes et n’a pas à intégrer cette dimension dans sa gestion financiere

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        • kapimo // 16.01.2019 à 17h20

          Exact, les services sociaux font partie des rentes, en ce sens qu’ils font parti de l’indispensable et que les gens constituent un marché captif. C’est valable aussi pour l’eau, l’électricité, le gaz, les moyens de transports, les moyens de communication etc… Ce sont les secteurs économiques qu’essaient d’accaparer les capitalistes (avec de plus en plus de succès), car ce sont ceux qui présentent le moins de risque et la meilleure rentabilité à terme.
          Idéalement, ces secteurs devraient être soumis à la concurrence, mais dans les faits, on sait ou mène la privatisation: augmentation des tarifs du fait de monopoles ou par ententes illégales. En fait, tous ces services doivent rester du ressort de l’état, il n’y a pas d’autres solutions dans la guerre déclarée entre citoyens et actionnaires.

            +1

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  • petitjean // 15.01.2019 à 15h52

    merci monsieur Sapir pour ces explications
    Faut-il le répéter la France n’est plus un pays souverain. Et rien ne sera possible si nous ne retrouvons pas tout ou partie de cette souveraineté
    La France ne bat plus monnaie, notre politique extérieure nous est dictée par l’étranger, nos lois viennent presque toutes du CEDH
    Nos oligarques , tout à leur projet mondialiste, ne renonceront pas. Ils accélèrent pour que tout soit irréversible
    La France n’est plus souveraine, mais aussi, pire peut être, la France n’est plus une démocratie. C’est le couple Sarkozy Fillon qui lui a porté le coup de grâce en faisant adopter par les parlements réunis en congrès le projet de constitution européenne que le peuple français venait de rejeter par référendum : Double trahison, celle du chef de l’état et….des parlementaires censés représenter le peuple
    Ces constats étant faits, quelle est notre marge de manœuvre à nous le peuple ?
    Ajoutons, pour ne pas se faire d’illusion, que la machine à décerveler fonctionne à plein partout : la majorité de nos compatriotes sont complétement désarmés intellectuellement (pour rester poli !)

      +14

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    • Arapao // 15.01.2019 à 21h58

      Rien n’est irrémédiable.
      La Constitution, notre Constitution, devra être nettoyée de ses scories européistes.

        +2

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  • s // 15.01.2019 à 15h54

    De l’utilisation des fonds publics :
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/la-lettre-de-macron-pourrait-coûter-très-cher/ar-BBSh38Z?ocid=spartanntp
    Cet envoi de la lettre de notre président bien aimé devrait coûter entre 5 et 10 millions d’euros…

      +1

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  • Paul // 15.01.2019 à 17h14

    Je pense que beaucoup de braves gens souffrent
    d’un grave déni de réalité en croyant en la valeur intellectuelle
    de notre marécageux mirliflore du bas des champs à concevoir le bien .

      +3

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  • Jean Pierre Collignon // 15.01.2019 à 21h28

    Jupiter, Gilet Jaune, Échec et Mate?

    Après avoir tenté désespérément de faire diminué la popularité des Gilets Jaunes par le répression, passé de 80% à 52% puis remonter à 60% pour l’Acte IX, c’est un échec. Vouloir employer des méthodes utiliser sur des manifestation de faible amplitude tels que Nuit Debout de 5 à 10 milles personnes essentiellement a Paris et une manifestation de 300 000 personnes au niveau national (on a le droit de rêvé), le rêve est terminer.
    Les Gilets Jaunes doivent s’organisées pour pérenniser le mouvement (avoir de la profondeur, répartition sur tout le territoire).
    Organisé l’assistance des blessée qui paie durement dans leurs chaire la répression organisions de Cagnotte et centralisé les aides.

    Quand on voit le projet du RIC qui a du contenu et pour but de démocratiser la vie politique Française qui en a bien besoin et la lettre de Jupiter dont le but principal est de faire diversion sans objectif démocratique pérenne autre que de ne rien changer et occuper le terrain.

    La cible est connue, 5 millions de participants pour crier victoire. 5 millions c’est à peine 10% du corps électoral, les Gilets Jaunes on atteint 80%, l’autre objectif est de diviser avec des revendications disparate, ça ne le feras pas ce n’est que de l’enfumage.
    L’avenir possible est la grève général ou que les forces de l’Ordres cesse de soutenir ce pouvoir a coup de Flash-ball et Lacrymogène, les options restantes pour ce gouvernement seront l’application des règles de la V eme république, la dissolution déjà utiliser pas des présidents.

      +2

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