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21.octobre.201721.10.2017
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[RussEurope-en-Exil] La suspension de mon carnet : rappel des faits

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[RussEurope-en-Exil]Billet invité

Suspension de Russeurope : état des lieux

 

Jacques Sapir

Directeur d’études à l’EHESS

Membre étranger de l’Académie des Sciences de Russie

 

Comme de très nombreux lecteurs ont pu le constater, carnet scientifique RussEurope, que j’avais ouvert en septembre 2012 sur Hypotheses.org a été suspendu à la fin du mois de septembre. Les réactions à cet acte, que l’on peut assimiler à une censure, ont été très nombreuses, que ce soit en France où à l’étranger. On trouvera d’ailleurs ici même une interview que j’ai donnée pour une radio du Québec et où j’analyse les causes, comme les conséquences, de cette situation[1]. Cette situation pourtant perdure, et M. Marin Dacos ne répond pas à mes courriers. Il est donc bon et nécessaire de faire un point sur la situation.

Je rappelle que ne puis donc plus ni installer de notes ni faire des modifications sur les textes publiés, ce qui me cause un préjudice considérable. Le communiqué, signé par Marin Dacos directeur d’Open Edition, et qu’il a installé sur mon carnet, dit notamment : « Le carnet que vous consultez est désormais une archive et ne sera plus alimenté. Les droits d’accès en écriture ont été retirés à son auteur par l’équipe d’OpenEdition.

À de nombreuses reprises, l’auteur du carnet y a publié des textes s’inscrivant dans une démarche de tribune politique partisane, déconnectés du contexte académique et scientifique propre à Hypothèses et constituant une condition indispensable pour publier sur la plateforme. » Il va de soi que je conteste absolument et complètement les raisons évoquées par M. Marin Dacos Ceci n’est qu’un prétexte controuvé et appuyé sur des arguments faux et mensongers. Non seulement les textes qui me sont reprochés ont leur équivalent sur de nombreux carnets abrités par Hypotheses.org (qui eux n’ont visiblement aucun souci), mais encore il faudrait que l’on m’explique comment on peut faire de la recherche en sciences sociales de manière déconnectée de la vie sociale, et donc politique. De plus, la décision prise par le directeur d’Hypotheses.org comme par OpenEdition s’inscrit en complète contradiction avec l’esprit si ce n’est même la lettre des différends textes législatifs régissant la liberté de parole des universitaires et des chercheurs.

Je reprends donc ici la totalité de l’argumentaire qui a pu être développé depuis ces derniers jours.

  • Je conteste formellement cette affirmation tout comme cette procédure, dont on peut s’étonner qu’elle survienne maintenant alors que je publie tout type de textes, y compris ce que M. Marin Dacos qualifie abusivement et faussement de « tribunes partisanes », depuis l’ouverture du carnet, fin septembre 2012.

Dès septembre 201 en effet, j’ai publié des textes que l’on rangerait aujourd’hui dans la catégorie de polémiques, même si pour moi ce sont de simples textes politiques. Ainsi, sur les 14 notes publiées en septembre 2012, pas moins de 4 entraient dans cette catégorie. En octobre 2012, mois dans lequel j’ai publié 13 notes, ce sont cette fois 6 notes que l’on peut considérer comme « politiques ». On voit que les responsables d’Open Edition et d’Hypotheses.org ne peuvent nullement plaider un « changement de ligne » survenu depuis ces derniers mois dans le carnet. S’ils étaient gênés, ils auraient dû protester dès novembre 2012. Tous les textes publiés sur hypotheses.org sont en relation avec mes recherches, qu’il s’agisse d’articles scientifiques, de notes de travail, ou d’articles de réaction à l’actualité. Tous ces textes s’inscrivent dans le contexte de mes recherches. De plus, et il faut l’ajouter, de nombreux carnets réagissent eux-aussi à l’actualité.

 

  • J’aurais compris cette mesure si mes textes avaient contrevenu au point 10 de la charte d’Open Edition, cité plus bas in extenso. Mais, un courrier de M. Dacos indique que ce n’est pas le cas et que ce n’est pas cela qui m’est reproché.

Je constate, par contre que le portail Hypotheses.org a été développé par le Centre pour une édition électronique ouverte (Cléo), un centre qui est lui-même placé sous la quadruple tutelle du CNRS, de l’Université d’Aix Marseille, de l’Université d’Avignon et de l’EHESS. Il est donc évident que nous sommes donc bien au cœur de l’Université. Or, il faut savoir que les libertés des universitaires ont été bien précisées par différentes lois. On peut ainsi citer l‘article L 952-2 du code de l’éducation, issu lui-même de l’article 57 de la loi Savary du 26 janvier 1984, et qui dit très précisément : « les enseignants-chercheurs, les enseignants et les chercheurs jouissent d’une pleine indépendance et d’une entière liberté d’expression dans l’exercice de leurs fonctions d’enseignement et de leurs activités de recherche, sous les réserves que leur imposent, conformément aux traditions universitaires et aux dispositions du présent code, les principes de tolérance et d’objectivité« [2]. Les chercheurs sont ainsi traités de la même manière que les enseignants chercheurs, professeurs et maîtres de conférence. Un Directeur d’études à l’EHESS est, de plus, assimilé à un professeur des universités. Leur liberté est donc entière, dans le respect de la loi qui réprime la diffamation, dans l’enseignement, dans l’activité de recherche et dans les médias qui permettent de la faire connaître.

Ces principes ont été rappelés par diverses juridictions, allant de la Cour Européenne des Droit de l’Homme (CEDH) au Conseil Constitutionnel. On peut ainsi citer l’arrêt du CEDH du 27 mai 2014 n°346/04 et 39779/04) mais la jurisprudence du Conseil Constitutionnel français (CC n° 83-165 DC du 20 janvier 1984 et n° 94-355 du 10 janvier1995) ou encore l’article L.111-1/al. 4 du Code de la propriété intellectuelle qui fait dérogation, pour les universitaires, au statut général de la fonction publique. Par ailleurs, on peut encore citer l’article L.411-3 du code de la recherche qui protège l’autonomie de la démarche scientifique, ainsi que les articles L.123-9, L.141-6, L.952-2 du code de l’éducation, qui rappellent une norme d’indépendance et de liberté d’expression des enseignants, chercheurs et enseignants-chercheurs[3].

 

  • Parmi les textes qui me sont reprochés dans une lettre co-signée de M. Dacos et du Président d’Open Edition, il y a les 4 textes suivants qui sont donnés en exemple et servent de prétextes à ce blocage. Il convient alors de les examiner avec précisions:

Candidats du passé, candidats du futur (8 avril 2017)

https://russeurope.hypotheses.org/5888 . Ce texte n’est autre que la version française de l’interview que j’avais donnée à Russia Today (RT). Je souhaitais mettre cette contribution à la disposition de mes lecteurs francophones sous une forme écrite.

Times of change for French politics (24 avril 2017)

https://russeurope.hypotheses.org/5929 Ce texte correspond à la version anglaise d’un article publié dans la revue russe Ekspert. Cette pratique de republier un texte paru dans un journal est fréquente sur Hypotheses.org. On le constatera à la lecture de la liste des billets mis sur son carnet par mon ami Michel Wieviorka[4]. Par ailleurs, de nombreux autres carnets publient des textes que l’on peut considérer comme « politiques ». On en trouvera ici une liste non exhaustive[5]. Dès lors se pose une autre question, celle de l’inégalité de traitement. Or, cette question relève, elle, du droit commun et non de la sphère du droit public. Rien que pour cela, les responsables d’Hypotheses.org et d’OpenEdition ont commis une faute grave.

Macron, Ferrand et la « propagande » (30 mai 2017)

https://russeurope.hypotheses.org/6052 Ce texte correspond à un point d’application de mes travaux sur la légitimité et la légalité. J’ai publié au début de 2016 un ouvrage sur cette question[6], et suis revenu sur ce point dans l’ouvrage publié en commun avec Bernard Bourdin[7]. J’ai d’ailleurs publiés de nombreuses notes sur cette question[8]. Il était normal que je mette en application les concepts et notions développés dans ces livres.

Le président Potemkine? (2 juin 2017)

https://russeurope.hypotheses.org/6067 Ce texte dresse un parallèle entre la situation actuelle et l’histoire de la Russie sur la question de la communication et des représentations, et s’inscrit à la confluence de mes travaux, tant sur la Russie que ceux sur le couple légalité/légitimité.

On peut alors constater que la phrase du communiqué « l’auteur du carnet y a publié des textes s’inscrivant dans une démarche de tribune politique partisane, déconnectés du contexte académique et scientifique propre à Hypothèses » apparaît, alors, comme un pur prétexte, qui vérifie le vieil adage « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ». On comprend immédiatement que pour tout auteur, et c’est mon cas, qui estime que la recherche ne se fait pas dans les limbes, les travaux scientifiques me conduisent nécessairement à prendre parti dans l’agora électronique, ce que j’ai fait d’ailleurs dès l’ouverture du carnet en septembre 2012. Par ailleurs, il faut ici rappeler que rien dans la charte des contenus sur Open Edition ne mentionne l’interdiction d’une démarche « de tribune politique partisane ». On consultera pour s’en convaincre, en annexe, l’article 10 de cette dite charte. Nous sommes donc à tout le moins ici devant une mesure arbitraire et qui est en réalité basée sur des raisons politiques et non des questions de non-respect des procédures.

 

  • Le grief principal qui m’est fait serait donc d’avoir publié des textes qui seraient purement politiques sans aucun aspect de recherche. Cet argument nie en réalité la spécificité des sciences sociales, ce qui est pour le moins étrange dans un portail qui se veut promouvoir l’expression des sciences sociales ! D’une part, cela part de l’hypothèse, difficile à soutenir, que textes scientifiques et textes politiques pourraient être clairement séparés. En réalité, et il convient ici de la rappeler, c’est une impossibilité dans les sciences sociales. Ces sciences ne peuvent être pratiquées que si le chercheur est inséré dans un contexte politique et s’il agit en interaction avec lui. De plus, je peux montrer que TOUS mes textes que l’on veut faire passer pour des tribunes partisanes sont tous complètement insérés dans mes travaux de recherche. Enfin, prétendre qu’il y aurait eu un « changement de ligne » est un mensonge complet. Par ailleurs rien que cette expression est déjà étrange. Car, cette expression s’applique à un parti, ou au moins à une organisation, qui est susceptible de « changer de ligne ». Serais-je donc devenu un parti politique à moi tout seul ? On voit où l’argument se ridiculise lui-même, comme un grand, et sans qu’il soit besoin d’y revenir. Ou alors, ce ne serait point le fait d’exprimer des opinions politiques qui me serait reproché, mais bien plus la nature de ces opinions. Si cela était avéré, ce serait extrêmement grave. Nous serions alors en présence d’un cas manifeste de censure politique.

 

  • Alors, peut-être est-ce tout simplement le succès du carnet Russeurope qui m’attire les foudres de Marin Dacos et d’Open Edition. Et il est vrai que Russeurope a connu un développement auquel je ne m’attendais pas quand je l’ai créé. Le nombre de connexions mensuelles, tout comme le nombre de visiteurs, a atteint des chiffres étonnants, passant de 26000 connexions/mois à son ouverture à plus de 200 000 connexions/mois aujourd’hui. Ainsi, la note postée sur RussEurope le 22 septembre 2012 n’est pas différente ni dans son ton ni dans son contenu, de ce que j’ai publié cette année[9]. Mais, clairement, une note publiée sur un carnet qui, à l’époque, avait environ 25 000 connexions/mois gène moins que ce qui est publié sur un carnet à plus de 200 000 connexions/mois. Et ce d’autant plus qu’il était de notoriété publique que les articles et notes de Russeurope étaient en plus repris sur d’autres blogs, que ce soit en France, en Belgique, en Italie ou dans d’autres pays. Il est, bien entendu, impossible de tenir une comptabilité précise, mais on peut penser que le nombre réel des lecteurs dépassait de 50% à 100% suivant les occasions les lecteurs enregistrés par Hypothèses.org. Alors, oui, cela était de nature à fâcher les fâcheux…

 

  • Il y a cependant un autre point dérangeant dans la démarche d’Open Edition. Tous les articles cités datent de 2017, et de la période dite de « campagne présidentielle », alors que j’ai publié des prises de position dès l’ouverture du carnet. Or, on peut constater qu’en 2017 M. Marin Dacos est devenu Conseiller scientifique pour la science ouverte auprès d’Alain Beretz, Directeur général de la recherche et de l’innovation au Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Ceci correspond à une position officielle. Mais, elle est de nature à induire un conflit d’intérêts avec sa position de directeur d’Open Edition qui, par nature, est une plate-forme ouverte à toutes les opinions.

Surtout, elle pourrait me fonder à penser qu’il y a là la source réelle de la mesure qui me frappe. Ce n’est point tant le fait de publier des textes politiques, ou s’inscrivant dans une lecture du politique découlant de recherches scientifiques que l’on me reproche, mais bien les opinions de ces textes. Ce serait donc, si cette hypothèse était vérifiée, un procès d’opinion, chose que l’on croyait bannie dans un pays se disant démocratique.

Devant cet état des faits, et devant les multiples soutiens que j’ai reçus, que ce soit en France, en Allemagne, en Pologne ou en Italie, et parmi lesquels (sans prétention d’exhaustivité) je citerai Dominique Lecourt (Philosophe), Pierre-André Taguieff (directeur de recherches au CNRS), Stéphane Rials (Agrégé des Facultés de droit, professeur à Paris-2), Denis Alland (Professeur de droit international public à l’Université Panthéon-Assas-Paris 2), Franck Collard (professeur d’Histoire Médiévale à Paris-Nanterre), Bruno Tinel (Professeur d’économie à Paris-1), Claude et François Rodier (Professeurs d’astronomie en retraite, Universités de Aix-Marseille et Nice) des universitaires italiens comme Ernesto Tavoletti, Benedetto Ponti, Alberto Bagnai, britanniques comme Brigitte Granville, ou russes comme Alexandre Nékipelov (directeur de l’Ecole d’économie de Moscou, Académicien) et l’équipe de direction de l’Institut de Prévision Economique, je pense que si l’on ne veut pas discréditer, en France comme à l’international, la plate-forme hypotheses.org, il faut agir. C’est pourquoi je demande donc solennellement à Open Edition d’annuler sa mesure arbitraire à mon encontre.

Si, vous aussi, êtes choqués par ce comportement de M. Dacos et d’Open Edition, je vous invite à le faire savoir à M. Dacos (marin.dacos@openedition.fr ou marin.dacos@ehess.fr ), et à demander que l’usage du carnet Russeurope me soit rétabli, ainsi qu’à faire remonter vos commentaires à M. Alain Beretz (alain.beretz@recherche.gouv.fr), le supérieur hiérarchique de M. Dacos.

P.S. Le sujet de la fermeture du blog Russeurope a été évoqué par un député européen en séance au Parlement le 20 octobre :

Signez la pétition déposée sur Change.org :

https://www.change.org/p/marin-dacos-demande-de-réouverture-du-carnet-en-ligne-de-jacques-sapir?utm_medium=email&utm_source=petition_signer_receipt&utm_campaign=triggered&share_context=signature_receipt&recruiter=369131464&j=159772&sfmc_sub=24705442&l=32_HTML&u=29997343&mid=7233052&jb=25971

 

Jacques Sapir

 

Annexe 1

Extraits de la charte d’OpenEdition

Article 10. Contenu (texte in extenso)

En adhérant à la plateforme électronique du portail OpenEdition du Cléo, l’Éditeur s’engage à ne pas mettre en ligne un contenu comprenant :

— un message et/ou images faisant l’apologie d’idéologies fascistes, xénophobes, racistes ou sectaires ;

— des propos diffamatoires et/ou injurieux ;

— des propos et/ou images à caractère insultant, humiliant ou portant atteinte à la vie privée d’une personne ;

— des propos et/ou images à caractère pédophile ;

— des propos et/ou images et/ou vidéos à caractère pornographique ;

— des propos et/ou images susceptibles de porter atteinte à l’ordre public, au respect de la personne humaine ou de sa dignité, à l’égalité entre les femmes et les hommes, à la protection des mineurs ;

— des propos et/ou des images encourageant, contenant ou provoquant à la discrimination, l’injure, la haine ou la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes, notamment en raison de leur origine, ou de leur appartenance ou non à une ethnie, une nation, une race ou une religion, de leur handicap, de leurs préférences sexuelles ou de toute autre différence ;

— des propos et/ou des images faisant l’apologie ou la négation ou la remise en question des crimes de guerre et/ou contre l’humanité (négationnisme) ;

— des propos et/ou images encourageant la commission de crimes et délits ou le commerce et la consommation de substances illicites, la prostitution, le terrorisme, les agressions sexuelles, le vol, le suicide, la violence, les dégradations et détériorations volontaires dangereuses pour les personnes, les atteints à l’autorité de la Justice ;

— des éléments portant atteinte à des droits de propriété intellectuelle (marque, droit d’auteur, dessins et modèles, brevets) ;

— des propos et/ou images portant au droit de la personnalité (atteinte à la vie privée, divulgation d’une image sans l’autorisation de la personne, divulgation de données privées et/ou personnelles…).

 

Annexe 2

Préambule de la pétition

Pour une science ouverte à la liberté d’expression des chercheurs.

Demande de réouverture du Carnet en ligne de Jacques Sapir

Les autorités de la plate-forme Hypotheses.org et de Open Edition ont pris la décision de suspendre le carnet de recherches Russeurope qu’avait ouvert Jacques Sapir en 2012. Il ne peut donc plus écrire dessus. Les raisons qui ont été avancées pour justifier cette décision semblent controuvées et fausses. Le communiqué de Marin Dacos, Directeur du Centre pour l’édition électronique ouverte (CLÉO) stipule : « À de nombreuses reprises, l’auteur du carnet y a publié des textes s’inscrivant dans une démarche de tribune politique partisane, déconnectés du contexte académique et scientifique propre à Hypothèses et constituant une condition indispensable pour publier sur la plateforme. ». Or, jamais, le contenu de ce carnet n’a contrevenu à la charte d’Open Edition ou à une règle du droit français. La base juridique du gel fait donc défaut. Son contenu, de plus, a été constant depuis son ouverture en septembre 2012. Arguer d’un changement dans la nature de la publication est ici une position impossible à défendre. On peut aussi constater que d’autres carnets se livrent plus ou moins régulièrement à des analyses qui ne sont pas simplement des éclairages mais aussi des prises de position. Par ailleurs, l’idée que l’on puisse établir une séparation claire entre écrits de nature académique et écrits de nature politique est pour le moins douteuse en Sciences Humaines et Sociales.

 

De nombreux juristes se sont exprimés sur ce sujet. Comme l’observe M. Stéphane Rials : « la légalité d’une mesure aussi générale, assez mal motivée semble-t-il, manquant du moins de base légale, pourrait être contestée ». Nous rejoignons aussi l’analyse de Mme Letteron : « Aux termes de l’article L 952-2 du code de l’éducation, issu de l’article 57 de la loi Savary du 26 janvier 1984, « les enseignants-chercheurs, les enseignants et les chercheurs jouissent d’une pleine indépendance et d’une entière liberté d’expression dans l’exercice de leurs fonctions d’enseignement et de leurs activités de recherche, sous les réserves que leur imposent, conformément aux traditions universitaires et aux dispositions du présent code, les principes de tolérance et d’objectivité« . (…) La liberté est donc entière, non seulement dans l’enseignement mais aussi dans l’activité de recherche et dans les médias qui permettent de la faire connaître. (…) Un service chargé de gérer une plateforme de blogs, au nom des Universités membres, a le même devoir. »

 

Cette mesure de suspension a donc suscité légitimement, dans les milieux académiques ou non-académiques, en France ou à l’étranger, une profonde émotion. En effet, le combat pour la liberté d’expression des chercheurs et des scientifiques concerne chacun d’entre nous, quelles que soient nos convictions politiques. Cette émotion est de nature à porter préjudice à hypotheses.org, ce qu’il convient de constater, de déplorer, mais aussi de considérer comme inévitable si cette mesure n’était point rapportée.

 

Conscients de nos responsabilités envers nos collègues et la communauté scientifique française, conscients enfin du discrédit que la prolongation d’une telle mesure pourrait faire porter sur les institutions de la recherche française à l’étranger, nous, signataires de cette pétition, demandons aux organes dirigeants d’hypotheses.org et d’Open Edition de rapporter cette mesure et de ré-ouvrir dans les plus brefs délais le carnet concerné.

 

Signataires

 

*M. Denis Alland, Professeur en Droit Public, Université de Panthéon-Assas (Paris-2)

*Tony Andréani, Professeur émérite de Science Politique à Paris-Saint Denis (Paris-8)

*Bernard Cassen, Professeur émérite d’Anglais à l’Université de Paris-8.

*David Cayla (Maître de Conférences en économie à l’université d’Angers).

*Franck Collard, Professeur d’Histoire Médiévale à Paris-Ouest (Paris-10, Nanterre)

*Daniel Bachet, Professeur des Universités, Sociologie, Université Paris-Saclay

*Michel Bergès, Professeur de Sciences Politiques, Université de Bordeaux

*Olivier Berruyer, actuaire et blogueur (Lescrises.fr)

*Bernard Bourdin, Professeur à l’Institut Catholique de Paris, Historien des idées, philosophe politique.

*Coralie Delaume, écrivain et blogueur (l-arene-nue.blogspot.fr)

*Eric Desmons, Professeur de Droit Public, Université de Paris-XIII

*Marcel Gaucher, Directeur d’études (retraité) à l’EHESS, Philosophe.

*Jacques Généreux, économiste, maitre de conférences des Universités, professeur à l’IEPP – Sciences Po.

*Jacques A. Gilbert, Professeur de Littérature comparée, Université de Nantes

*Brigitte Granville, Professor of International Economics and Economic Policy, Chevalier des Palmes Academiques, Fellow of The Higher Education Academy (FHEA), School of Business and Management, Queen Mary University of London

*Alain Guery, Directeur de recherche au CNRS, Historien.

*Éric Guichard, Philosophe de l’internet et du numérique, Enssib-Ens, Ancien Directeur de programme au Collège international de philosophie

*Annie Lacroix-Riz, professeur émérite d’histoire contemporaine, université Paris 7.

*Dominique Lecourt, Philosophe, professeur émérite des universités, ancien recteur d’académie, président d’honneur des Presses Universitaires de France.

*Laurent Loty, Historien des imaginaires et des idées scientifiques et politiques au CNRS, Président d’honneur de la Société Française pour l’Histoire des Sciences de l’Homme

*Roseline Letteron, Professeur des Universités, professeur de Droit à Paris-Sorbonne.

*Jérôme Maucourant, Maître de conférences (HDR) en sciences économique à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne

*Laurent Pinsolle, blogueur (gaullistelibre.com)

*Nicolas Pons-Vignon, Senior researcher in development economics, University of the Witwatersrand, Afrique du Sud

*Benedetto Ponti, professeur de Droit administratif au département de Science Politique de l’Université de Perugia, professeur de droit des médias numériques.

*Bertrand Renouvin, Journaliste et écrivain.

*Stéphane Rials, professeur de relations internationales et de philosophie politique à Panthéon-Assas (Paris 2).

*Claude Roddier, Professeur des universités, retraitée depuis 2001. Professeur d’astronomie à l’université Aix-Marseille

*François Roddier, Professeur des universités, retraité depuis 2001. Directeur du département d’Astrophysique de l’Université de Nice

*Antoni Soy, Honorary Professor of Applied Economy, University of Barcelona. Former Deputy Minister of Industry and Business, Government of Catalonia. Former Mayor of Argentona

*Serge Sur, Professeur émérite à l’Université Panthéon-Assas (Paris 2)

*Pierre-André Taguieff, philosophe et historien des idées, directeur de recherche au CNRS

*Véronique Taquin, écrivain, normalienne et agrégée de Lettres modernes, professeur de chaire supérieure en khâgne au lycée Condorcet.

*Bruno Tinel, économiste, Maître de conférences, HDR, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

*Jérôme Valluy, Maître de Conférences (HDR) de Sciences Politiques à Paris-1

*Alain Venturini, archiviste-paléographe, conservateur général du patrimoine, directeur des Archives départementales de l’Aveyron

 

Notes

[1] On peut écouter cette interview (55 minutes) ici même :‪http://radioinfocite.com/emission/2017-10-16EN60_Jacques_Sapir_En_Exile.mp3 …

[2] Je remercie Roseline Letteron pour cette citation. Voir : http://libertescheries.blogspot.fr/2017/09/menace-sur-la-pensee-libre-le-blog-de.html

[3] Pour plus de précision on se reportera au blog de Jérôme Valluy « Bâillonner les universitaires », publié le 8 octobre 2017, https://blogs.mediapart.fr/jerome-valluy/blog/081017/baillonner-les-universitaires

[4] Voir http://wieviorka.hypotheses.org

[5] Par exemple :

https://brexit.hypotheses.org/804

« Victor Orban a ainsi émis de fortes réserves sur les qualités du chef de l’État français. Ce dernier ne doit, toutefois, pas trop s’inquiéter d’une telle appréciation étant donné la qualité de la personne qui l’a formulée… »

https://brexit.hypotheses.org/760

(à propos des élections parlementaires de 2017 au RU)

« Les discussions sur le Brexit en seront retardées d’autant. Finalement, il aurait fallu que ces élections interviennent bien plus tôt, immédiatement après le référendum de juin 2016 ainsi que nous le soutenions dans d’autres publications. Trop heureuse d’accéder à son graal politique, Mme May avait rapidement écarté cette option. Décidément, she’s not the right person at the right moment.” »

https://brexit.hypotheses.org/632

« La présence de M. Macron au second tour de l’élection présidentielle française face à Mme Le Pen est une bonne nouvelle pour le débat politique, car il contribue à replacer en son cœur la question de l’avenir de l’Union européenne »

“Il est vrai qu’une victoire d’un candidat dont l’avenir politique de l’Europe corrélée à la relance indispensable du couple franco-allemand est une ligne de force du programme, serait un événement majeur – et dès lors que les promesses électorales se traduiront en actions concrètes. Il sera aussi indispensable que le mouvement En Marche ! bénéficie d’une majorité ou d’un soutien parlementaire pour défendre efficacement son projet européen. »

https://politbistro.hypotheses.org/3663

(suite à l’élection de Trump)

« Plus de commentaires sur l’élection elle-même dans quelques jours, une fois que j’aurai complètement absorbé l’idée que cette voix insupportable qui sort de mes enceintes pour appeler à la déportation en masse de populations civiles et à la prolifération d’armements atomiques est celle du commandant en chef de la plus importante force armée mondiale. […]Le personnage est affligeant, l’événement est traumatique, le processus est spectaculaire, et les causes sont inquiétantes. »

http://wieviorka.hypotheses.org/803

« Les Français sont pessimistes, ce souffle d’air frais consécutif à l’élection d’Emmanuel Macron peut avoir un impact sur le moral de la collectivité, nous redonner de la fierté. »

« Quand on écoute les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, on sent de la rage, de la colère, de la frustration, qui celle là n’est pas relative ! S’il n’y pas de réponse à toutes ces attentes, pas de traitement politique, la violence en est l’horizon. »

 

[6] Sapir J., Souveraineté, Démocratie, Laïcité, Paris, Ed. Michalon, 2016.

[7] Bourdin B. et Sapir J., Souveraineté, Nation, Religion, Edition du Cerf, Paris, 2017.

[8] Par exemple :

http://russeurope.hypotheses.org/763 Comment sommes-nous dépossédés de la Démocratie

http://russeurope.hypotheses.org/765 Légalité, Légitimité et les apories de Karl Schmitt

http://russeurope.hypotheses.org/2300 Souveraineté et Ordre Démocratique 1

http://russeurope.hypotheses.org/2333 Souveraineté et Ordre Démocratique 2

http://russeurope.hypotheses.org/2393 Etat Social et Démocratie

http://russeurope.hypotheses.org/4263 La Société au risque de la Souveraineté

http://russeurope.hypotheses.org/4330 Tyrannies et Dictature

https://russeurope.hypotheses.org/5319 , Etat de Droit et Politique

[9] https://russeurope.hypotheses.org/113

Commentaire recommandé

J.A B // 21.10.2017 à 06h32

Créé votre propre blogue Mr Sapir, ça vous épargnera bien des tracas, et reglera tout le problème. Il faut éviter de publié sur ce genre de site, il faut éviter d’accorder du credit a ces centralisateurs de science en tout genre dirigé par la pensée unique et le consentement docile.

La recherche scientifique globale n’est reservé qu’au politiquement correcte et au théorie basé sur des statistiques.

Si vous ne rentrez pas dans se moule, vous êtes censuré voir discrédité.

Dommage que vous en ayez aussi fait les frais.

31 réactions et commentaires

  • Alain // 21.10.2017 à 06h17

    Bonjour, le lien de la pétition ne fonctionne pas.

      +1

    Alerter
    • Emmanuel38 // 21.10.2017 à 07h27
      • Thierry Mayer // 21.10.2017 à 09h35

        J’ai signé la pétition dès que j’en ai eu connaissance. Je crois qu’il serait bon, en outre, d’ester en justice en portant plainte. Cette volonté de museler les voix discordantes s’inscrit dans une longue série et dans le contexte d’une mainmise sur la presse. La démocratie et la qualité du débat public sont en jeu

          +10

        Alerter
  • J.A B // 21.10.2017 à 06h32

    Créé votre propre blogue Mr Sapir, ça vous épargnera bien des tracas, et reglera tout le problème. Il faut éviter de publié sur ce genre de site, il faut éviter d’accorder du credit a ces centralisateurs de science en tout genre dirigé par la pensée unique et le consentement docile.

    La recherche scientifique globale n’est reservé qu’au politiquement correcte et au théorie basé sur des statistiques.

    Si vous ne rentrez pas dans se moule, vous êtes censuré voir discrédité.

    Dommage que vous en ayez aussi fait les frais.

      +23

    Alerter
    • Owen // 21.10.2017 à 11h11

      Les circulaires et communiqués se multiplient dans les universités, pour imposer d’une manière ou d’une autre la pensée atlantiste.

      Le combat de J Sapir est utile: il met en évidence sur la place publique la question si les universités françaises sont les gardiens de la pensée unique, ou de la liberté d’expression.
      Il est utile aussi pour maintenir ou former, dans le milieu universitaire, un courant d’enseignants qui refusent la pensée pré-mâchée. Je suis surpris, par exemple, de voir la signature d’un Pierre André Taguieff, pourtant issu du Cercle de l’Oratoire: ce n’est pas anodin dans les jeux d’influences.

        +15

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      • fanfan // 21.10.2017 à 14h44

        Petit rappel…

        « Vous avez la parole… Mais à la condition de dire ce que nous avons envie d’entendre… »
        Ou « L’histoire navrante, mais pourtant révélatrice, d’une interview manquée pour le bulletin du PS. »
        Jacques Sapir, 18 mai 2009
        https://www.legrandsoir.info/l-histoire-navrante-mais-pourtant.html

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    • Ouallonsnous ? // 21.10.2017 à 15h18

      J Sapir, vous êtes comme tant d’autres et à tous niveaux victimes de la censure UE/Macroniste alignée sur le mac cartysme état unien de retour !

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    • Greg // 22.10.2017 à 00h40

      Il s’est mis lui-même dans cette situation en ne respectant pas la charte d’Open Edition. Il a diffamé, injurié et incité à la violence sur des personnes politiques de 1er plan (Juncker notamment).

      Il ne fera donc pas de procès puisqu’il le perdrait.

      Ca devient lourd, un enfant à qui on a enlevé son susucre parce qu’il s’est mal comporté. Son combat est moralement non justifiable (on ne fait pas un blog politique sur un site universitaire, point barre), et légalement non justifiable (non content de bénéficier d’un traitement de faveur, son blog s’est radicalisé et a violé la charte).

      S’il vous plaît, arrêtez de crier à la censure ! Il y a des combats à mener pour la liberté d’expression mais celui-ci n’en est pas un.

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      • Amalfi // 22.10.2017 à 11h27

        Possible, mais on ne coupe pas le sifflet comme ça à une personne comme Sapir. Le blog pouvait gentiment commencer par émettre un avertissement public. Tout le monde perd son temps et son énergie pour rien avec ces méthodes.

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  • LBSSO // 21.10.2017 à 07h44

    « Les Vieux libéraux » G Orwell

    Le libéralisme des origines après les guerres de religion, la monarchie absolue a permis l’émancipation des individus.Mais ,et c’est capital, ce libéralisme historique a été porté par des hommes qui se limitaient ou été limités par les valeurs de leur époque.C’est le libéralisme restreint (J Julliard) des vieux libéraux.
    Toutefois ce libéralisme historique portait en lui une philosophie (JC Michéa). Avec 2 caractéristiques alors anodines (car limitées cf précédemment) : un Etat « axiologiquement neutre » (pas d’intervention dans la définition des valeurs individuelles) et une gouvernance des » choses » et non plus des » hommes » grâce au Marché et au Droit ,les »régulateurs ».L’économie laissée alors à elle-même envahit toute la société .C’est le libéralisme généralisé.Pour exister ,il repose sur  » la pure technique  » qui se veut neutre.D’où l’omniprésence d’experts sur les plateaux TV et au pouvoir aujourd’hui.Mais cette neutralité relève de  » l’axiologiquement neutre », pilier de la philosophie libérale. « L’expertisme neutre » en constitue un levier .
    Or,le libéralisme généralisé ( marché+droit+ techniciens de l’expertisme) ne doit se substituer au débat démocratique.JS en expliquant ses travaux,en tirant des conclusions politiques y participe.

    Voici l’enjeu.

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    • olivier // 21.10.2017 à 10h34

      Le bon, le bien, le beau, le juste, le vrais. Voici l’enjeu.

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  • diox // 21.10.2017 à 08h37

    Nous sommes sur internet, un blog de fermé, dix d’ouvert dans la seconde qui suit.. Pourquoi se prendre la tête avec des branquignoles qui ne comprennent pas l’art..
    Et rien ne vous empêche de recopier les articles de l’ancien site vers le nouveau si ils sont public.

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    • Patte blanche // 21.10.2017 à 10h53

      Pour lutter contre quelque-chose qui n’est pas admissible. Souhaite-t-on que les échanges dans une plateforme universitaire se fassent dans le cadre d’une liberté orientée ?

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  • Jean // 21.10.2017 à 08h47

    C’est une leçon que tous les citoyens devraient méditer, on ne peut s’affranchir d’un pouvoir autocratique corrompue sans devenir autonome.

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    • JBB // 21.10.2017 à 19h16

      Vive le libéralisme alors! 😉

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  • TC // 21.10.2017 à 09h00

    Pourquoi ne pas déposer une plainte si vous estimez être dans votre droit ? Y avez vous songé ? Quelles seraient les chances que vous obteniez gain de cause ?

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  • Gilles // 21.10.2017 à 09h51

    La France n’est plus Un pays Libre disposant de sa pleine et entiere souverainete qu’elle a perdu contre la volonte de son peuple qui a refuse la constitution supranationale a 55% en 2005, Grace a des politiques qui ont trahis les ideaux de liberte, et ont soumis notre pays au parti de l’etranger.
    Notre pays et son industrie sont pilles, sa culture niee et villipendee, notre liberte d’expression supprimee, vous en faites les frais.
    Comme au debut des annees 40, IL nous faut, nous peuple de France, epris de liberte, liberer notre pays pour recuperer notre droit fondamental a l’expression.
    Merci Mr Sapir de ce que vous faites; la majorite des Citoyens francais, Comme le referendum l’a prouve, est de votre cote, et croyez le, avec Vos efforts et tous ceux que tous ensemble, nous conjuguerons, c’est la volonte du Peuple qui prevaudra, et ceux qui l’ont bafoue et veulent soumettre la France au diktat du parti de l’etranger auront des comptes a rendre, et ce jour la, la privation de liberte et la mise au banc de la societe feront partie du prix a payer.
    Ce n’est juste qu’une question de temps: chaque jour qui passe nous rapproche de cet echeance.
    L’histoire nous a prouve que tous ceux qui ont voulu aller contre ont toujours perdu; ils ont choisi le camp de la dictature: « il ne saurait y avoir de democratie au dessus des traites », l’autre de cette phrase a eu le merite de clarifier la donne.
    Redoublons d’effort, l’echeance n’en sera que plus proche, et leur perte assuree.

      +8

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    • fanfan // 21.10.2017 à 14h47

      Nouvel agenda universel pour l’humanité – Le 25 septembre 2015 (en marge de la session de l’Assemblée générale) l’ONU exige que la planète entière s’engage sur 17 objectifs de DEVELOPPEMENT DURABLE et 169 cibles visant à transformer radicalement notre monde d’ici à 2030 et le Pape donne le coup d’envoi de la conférence . Sous couvert de sauver l’environnement et mettre fin à la pauvreté, de paix et de dignité pour tous, le véritable ordre du jour de l’Agenda 21 (volonté des élites transnationales de formater le monde selon leur volonté) est d’établir un gouvernement mondial, une économie-monde et une religion mondiale, éliminant du même coup toute culture traditionnelle, tout système de pensée alternatif, tout droit à la différence autre que folklorique…
      Truthstream médias (http://truthstreammedia.com/2015/09/25/agenda-2030-b-s-translator-how-to-read-the-uns-new-sustainable-development-goals/), a traduit les nouveaux objectifs globaux en langage compréhensible…

        +0

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      • fanfan // 21.10.2017 à 14h49

        « … Il est juste et légitime que le jury néolibéral de la Banque de Suède honore l’un des plus brillants représentants de l’économie néolibérale, un des plus fervents défenseurs de la logique du marché concurrentiel contre les insupportables interventions étatiques, contre le droit du travail, contre les contraintes bureaucratiques imposées aux grandes entreprises et aux banques, lesquelles financent une bonne partie de ses recherches et de son salaire…
        Jean Gadret (titre piègeux du billet induit volontairement)
        http://blogs.alternatives-economiques.fr/gadrey/2014/10/14/la-legitime-recompense-de-jean-tirole

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  • Ribouldingue // 21.10.2017 à 10h15

    Je ne savais pas que Marin Dacos travaillait directement avec les politiques de l’exécutif qui a remis au gout du jour les lettres de cachet dans sa loi sur la sécurité faisant sortir par là même la France du club de plus en plus fermé décidément des états de droit. Mais une fois qu’on sait ça, il n’y a plus a chercher plus loin une explication à cette censure, ces types soit disant libéraux sont clairement les fossoyeurs de l’esprit des lumières.
    Qu’on soit d’accord ou pas avec les positions de monsieur Sapir il est urgent de se battre pour qu’il ait le droit de continuer à exprimer le résultat de ses études politiques car l’offensive contre les libertés fondamentales sont de plus en plus courantes dans ce pays dans l’indifférence totale d’une presse semblant réduite à n’être que courtisane.

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  • Fritz // 21.10.2017 à 10h38

    Comment s’appelle ce député italien qui soutient M. Sapir au parlement européen ?

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    • Fritz // 21.10.2017 à 11h33

      Deuxième question (pour rire) : un député français a-t-il interpellé le gouvernement sur la fermeture du blog de Jacques Sapir ?
      La France, démocratie exemplaire.

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      • Owen // 21.10.2017 à 12h06

        Le député s’appelle Marco Zanni, il vient du Mouvement 5 Étoiles (le parti qui nous manque en France).

        Pour votre deuxième commentaire, vous devriez faire attention à vos propos sexistes quand vous parlez d’un·e député·e.
        L’écriture inclusive et le point médian sont ce qui préoccupent les élu·e·s et le gouvernement
        (je viens de l’apprendre: il faut taper Alt+250 !)

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        • Fritz // 21.10.2017 à 12h20

          Merci, Owen. Et maintenant, c’est promis, je ferai attention quand je parlerai d’un·e maire, d’un·e député·e, ou plus largement d’un·e politicien·ne.

          PS : comment fait-on pour adapter la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen à ces règles paritaires ? Déclaration des droits de l·a femm·homm·e et d·e·la·du citoyen·ne ?

          Et faudra-t-il refaire l’inscription au fronton du Panthéon : « Aux grand·e·s femm·homm·es la patrie reconnaissante » ?

          Comme dirait Brassens : quand on est con·ne, on est con·ne…

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  • Thierry // 21.10.2017 à 10h47

    Pour le point de point de vue d’un autre chercheur et blogueur: http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2017/09/hypothese-sapir-en-pire-.html

      +1

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  • Marc Michel Bouchard // 21.10.2017 à 11h00

    Pour J.Sapir. Il y a une situation de censure et aussi d’exclusion. L’exclusion de nature politique.

    Il y a des motifs de combattre cette exclusion parce que la censure sélective annonce après le délire premier sur les supposés fake news, la censure forte. Nous avons été élevés par les trente glorieuses, la démocratie serait durable après la chute du nazisme. J.Sapir démontre que le libéralisme est devenu une sorte de programmation à prétention scientifique et que la démocratie en devient en autant en emporte le vent. L’université n’est pas en soi le souverain bien, celle ci aussi peut devenir autoritaire, elle l’était seulement sous d’Aquin et Aristote au M. dans ses débuts. L’université soviétique a suivi son plan central, l’université U.S, elle n’échappe pas au privilège financier d’y accéder.
    M.Sapir devait peut être voir l’université européenne centralisée comme étant néolibérale et autocrate et s’en éloigner un petit peu par un nouveau blog?

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  • Arcousan09 // 21.10.2017 à 11h38

    Quand la pensée unique règne en maitre
    Quand la société est homogénéisée, stérilisée, lissée, aseptisée …
    Tout avis critique toute opinion divergente présentent un danger mortel, ce sont des poisons de l’esprit …
    Alors ?
    Alors, pour pouvoir continuer de gouverner en monarque absolu, il faut faire taire les options différentes sinon le peuple, si bien conditionné par des années de monarchie, va se mettre à réfléchir voire même à penser ….. à penser !!! là réside le danger
    Pour y parvenir vous avez le choix de la langue de bois, de la novlangue, des éléments de langage, de la main mise sur tous les médias obligés de ne diffuser que ce qui est « politiquement correct » et donc maintenant « ON » ressort Anastasie avec ses grands ciseaux, la censure
    Si vous vous laissez tenter par les sirènes de la curiosité, afin de ne pas mourir idiot ou pire décérébré, vous serez taxé de « complotiste ».
    Moi, je revendique d’en être un « complotiste » et fier de l’être, je me sens libre et je respire.

      +8

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  • scorpionbleu // 22.10.2017 à 10h29

    Jacques Sapir,
    ce que vous subissez et nous avec, car nous voilà privés de votre regard, de vos informations et analyses fines et libres sur ce qui se passe dans le domaine socio-économique en France, en Europe, en Russie…Cette violence, cette censure est à l’image de la situation politique et intellectuelle de notre pays.
    Le monde universitaire, la recherche n’est plus libre, souvent vendu. Nous sommes entre les mains des néo-libéraux qui gouvernent pour l’instant partout, en France, en Europe et ailleurs. C’est un cataclysme, une détérioration, une dévoration régulière de la nature et de nos intelligences, de nos cultures. Nous arrivons à un point d’alerte. Il nous faut trouver d’autres canaux d’expressions…Merci de tout ce que vous nous avez apporté depuis des années et que vous continuez à transmettre avec courage et lucidité. Merci !

      +2

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  • AL2017 // 23.10.2017 à 04h42

    Cher Jacques,

    N’oubliez pas votre pouvoir créateur.

    Chacun d’entre nous crée son propre univers. C’est en ce sens que la fameuse affirmation de Saint Thomas « je ne crois que ce je vois » doit être inversée. Il serait plus juste d’affirmer que nous ne voyons que ce que nous croyons.

    D’article en article vous dénoncez l’incompétence ou l’irresponsabilité de nos politiques et les mensonges qu’ils ne cessent de proférer, rendant notre société proprement invivable et injuste. Il s’agit d’une réalité, d’un angle de vue parmi d’autres. En accordant particulièrement plus d’importance à cette réalité, vous construisez, comme nous tous, un système de croyances.

    Et en tant que créateur, vous vivez naturellement le fruit de vos croyances. Vous êtes actuellement frappé d’injustice. Mais n’est-ce pas celle là même que vous dénoncez ? Faut-il alors s’en étonner ?

    Chaleureusement,
    AL

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  • Alfred // 23.10.2017 à 22h46

    Ne le prenez pas mal mais c’est le meme combat: la mise à mort d’afrique-asie
    http://prochetmoyen-orient.ch/afrique-asie-c-est-fini/

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