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23.août.201923.8.2019
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[RussEurope-en-Exil] Le 80ème anniversaire du Pacte Germano-Soviétique, par Jacques Sapir

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Ce jour du 23 août 2019 marque le 80e anniversaire de la signature du pacte Germano-Soviétique, dit aussi pacte Molotov-Ribbentrop. La signature de ce pacte faisait sauter la dernière des sécurités avant le début de la Seconde Guerre Mondiale. L’agression de l’Allemagne Nazie contre la Pologne n’est plus qu’une question de jours ; elle surviendra le 1er septembre. Les déclarations de guerre à l’Allemagne de la Grande-Bretagne et de la France surviendront dès le 3 septembre 1939.

Ce Pacte a été considéré comme « hors nature » par les uns ou au contraire comme parfaitement naturel, par les autres. La construction d’une équivalence idéologique entre le nazisme et le stalinisme jouant ici le rôle d’un « deus ex-machina » censé « expliquer » le Pacte. Pourtant, cette équivalence a été désormais, depuis la fin de la guerre froide et l’ouverture des archives soviétiques[1], rejetée[2]. Il est aussi vrai que le Pacte fait partie des argumentaires dans l’hystérie « anti-Poutine » en antirusse qui sévit actuellement en France[3]. Il reste cependant un point sensible tant en Russie qu’ailleurs[4].

La réalité est en fait bien plus tortueuse. Depuis 1990, l’ouverture des archives soviétiques permet d’éclairer, au moins en partie, les raisons et les processus qui on conduit à ce Pacte[5]. Le Pacte, qui est officiellement un accord de non-agression mais qui contient aussi un protocole dit secret, est le résultat de contraintes de sécurité pesant sur l’URSS, mais aussi de raisons économiques et territoriales.

La sécurité collective et l’URSS

L’Union soviétique s’est sentie rapidement menacée par l’arrivée au pouvoir d’Hitler et a vu, dans le régime nazi, un ennemi dangereux. De ce point de vue, il est inexact de dater de 1934 l’abandon de la fameuse ligne « classe contre classe » qui était celle du Komintern et de la direction soviétique, et qui avait abouti à l’isolement relatif de l’URSS. Le Pacte d’Amitié, de Neutralité et de non-Agression signé avec l’Italie en septembre 1933, tout en étant aussi déterminé par des raisons économiques et industrielles, en particulier dans les constructions navales[6], avait pour but de se chercher des alliés contre Hitler[7]. Il faut noter que, depuis le sauvetage de Umberto Nobile par le brise-glaces soviétique Krasin, les relations entre l’Italie mussolinienne et l’URSS s’étaient de beaucoup réchauffées[8]. Les dirigeants soviétiques, ayant tiré un bilan négatif de leur politique d’isolement, vont chercher systématiquement à réintégrer le « concert des Nations » pour tenter de se prémunir contre une alliance générale des pays capitalistes contre l’URSS. Cette politique, qui les conduit à intégrer la SDN le 18 septembre 1934 et qui s’incarne dans le responsable des affaires étrangères Maxime Litvinov, n’est pas non plus dépourvue de dimensions militaires. Il en ira ainsi avec la France, avec l’échange d’officiers à partir de 1934 ainsi que des achats de licence (pour des moteurs d’avions)[9], et avec la Tchécoslovaquie[10]. Cette politique de rapprochement avec les puissances « capitalistes » occidentales, vue avec une méfiance certaine depuis la Grande-Bretagne[11], connaîtra son apogée en 1937-38. La crise des Sudètes, qui commence dès la fin de 1937, et les accords de Munich (29 septembre 1938)[12], dont l’URSS est exclue (tout comme le gouvernement tchèque) sera une très grande déception pour les dirigeants soviétiques et la cause d’une inquiétude grandissante.

Maxime LITVINOV

En effet, la Tchécoslovaquie pouvait – normalement – compter sur l’aide de la France[13] mais aussi de la Russie, à la suite de traité du 16 mai 1935 signé entre les deux pays. L’Union soviétique avait réclamé dès le début de la crise la tenue immédiate de négociations militaires entre des représentants des forces soviétiques, françaises et tchécoslovaques. Elle avait aussi réclamé l’inscription de la crise à l’ordre du jour de l’assemblée générale de la SDN. L’ambassadeur soviétique Ivan Maïski avait indiqué que son pays était disposé à apporter une aide militaire à la Tchécoslovaquie, à condition que la France en fasse autant[14]. De fait, entre le 21 et le 23 septembre l’Armée Rouge (RKKA) avait mobilisé et commencé le déploiement de forces considérables des districts militaires de Kiev et de Biélorussie[15]. Le district de Kiev fut mobilisé le 21 septembre et celui de Biélorussie le 23 septembre. Les districts militaires de Kalinin, Leningrad, Moscou et Kharkov furent, eux aussi, concernés par cette mobilisation mais dans une moindre mesure. Le 28 septembre, tous les districts militaires à l’ouest de l’Oural et ceux de Transcaucasie reçurent l’ordre de ne pas laisser les conscrits ayant terminé leur service militaire rentrer chez eux, ce qui équivalait à une mobilisation importante des forces armées. Près de 330 000 réservistes furent rappelés sous les drapeaux.

Char BT-7, en service en 1937

Etaient concernées soixante divisions d’infanterie, seize divisions de cavalerie avec six corps de chars et dix-sept brigades aériennes[16]. Mais, en l’absence de frontière commune entre l’URSS et la Tchécoslovaquie, l’URSS cherchait à obtenir soit de la Pologne soit de la Roumanie un accord sur la traversée de leurs territoires. De fait si la Roumanie devait accepter tacitement des transferts aériens (des chasseurs I-16 et des bombardiers SB-71 traversèrent l’espace aérien roumain)[17], la Pologne refusa, ce qui n’était pas étonnant vu le tour « pronazi » de la politique polonaise à l’époque[18]. En dépit de la demande pressante de l’Union soviétique, la France n’intervint pas pour convaincre ses alliés. Ceci est d’autant plus incompréhensible que des accords militaires liaient la France à la Pologne et à la Roumanie. Si la responsabilité du gouvernement britannique est naturellement engagée dans ce que des auteurs ont pu appeler la « tragédie de Munich », la responsabilité des gouvernants français semble l’être plus encore, car ces derniers avaient les moyens de faire pression sur la Pologne et surtout sur la Roumanie[19]. La France avait même refusé la proposition soviétique de lui céder 200 chasseurs modernes (des I-16) pour renforcer son aviation[20].

C’est donc peu dire que les dirigeants soviétiques se sentirent trahis par la décision de la Grande-Bretagne et de la France de céder devant Hitler le 29 septembre dans ce qu’il est convenu d’appeler les « accords de Munich »[21]. Les tenants de la « sécurité collective » au sein de la diplomatie soviétique se trouvèrent dans une position difficile et l’idée que seule une politique unilatérale, opportuniste, pouvait garantir les intérêts et la sécurité de l’URSS fit son chemin.

La situation « après Munich »

L’Allemagne n’en resta pas aux « accords de Munich ». Rapidement, avec l’aide de la Pologne, elle envahit ce qui restait du territoire tchécoslovaque le 15 mars 1939. La Pologne s’empara quant à elle de plusieurs régions frontalières, notamment la Zaolzie (région de Teschen), et la Hongrie annexa des régions peuplées de Hongrois[22]. Le 21 mars 1939, l’Allemagne prononça la dissolution du pays, avec d’une part la création d’une Slovaquie indépendante (et cliente de l’Allemagne) et d’autre part le « protectorat » de Bohème-Moravie, sous contrôle allemand[23]. Comment les dirigeants soviétiques pouvaient-ils réagir à l’effondrement des structures de sécurité collective en Europe ?

Le 17 avril, soit près d’un mois après la dissolution de la Tchécoslovaquie, lors d’une rencontre entre un diplomate soviétique (Merekalov) et un aide de Ribbentrop au sujet de l’exécution des commandes soviétiques passées à Skoda (devenue, de fait, une entreprise allemande). Le diplomate allemand, Weizsacker, fit des avances vers les soviétiques et déclara que le contrat serait honoré (il en fut de même d’ailleurs pour un contrat britannique avec les aciéries de Pilsen concernant les plaques de blindage du porte-avions Illustrious alors en construction chez Vickers-Armstrongs[24]) mais de plus, déclarant parler au nom de Ribbentrop et de Hitler, Weizsacker affirma que rien n’empêchait l’Allemagne et l’URSS d’avoir de bonnes relations. Les réactions des soviétiques furent pour le moins mitigées. Le remplacement de Litvinov par Molotov comme Commissaire aux Affaires Etrangères étant plus une manœuvre de politique intérieure et un moyen pour Staline de mieux contrôler la politique étrangère qu’un signal vis-à-vis de l’Allemagne[25]. Astakhov, qui avait remplacé Merekalov, ne fut, si l’on en croit le rapport qu’il envoya à Moscou, pas plus impressionné par ses rencontres avec Schnurre et von Stumm, deux diplomates allemands de haut rang[26]. La position soviétique semble bien avoir été un attentisme prudent, voire hostile, jusqu’à la fin juillet 1939[27].

Vyacheslav MOLOTOV

A cette époque, Astakhov rencontra Ribbentrop en personne tandis qu’un diplomate allemand visitait Moscou. Il semble bien que ce soit là que les choses commencèrent à bouger. L’hostilité évidente de l’Allemagne par rapport à la Pologne provoquait des inquiétudes en Grande-Bretagne et en France. Le 4 août, Molotov envoya un télégramme à Astakhov lui demandant de poursuivre les négociations avec la partie allemande mais uniquement sur l’octroi de crédits commerciaux. Une délégation Franco-Britannique, par ailleurs, arriva à Moscou le 10 août. Les discussions qui commencèrent alors mirent en évidence et la décision des soviétiques d’aboutir à un accord militaire ferme ne laissant aucune place aux manœuvres « d’apaisement » et l’absence de mandat des délégués franco-britannique pour faire aboutir ces négociations[28]. La faillite de ces négociations (le 12 août) ouvrit la porte à un accord entre l’Union soviétique et l’Allemagne.

Il convient alors de se souvenir que les dirigeants soviétiques craignent à l’époque et par dessus tout une alliance des « puissances capitalistes » dirigée contre eux. Il faut aussi se souvenir que, dans le même temps, se déroulent les combats de Khalkhin-Gol où les troupes soviétiques affrontent les troupes japonaises[29]. Or, l’Allemagne, l’Italie et le Japon sont nominalement liés par un Pacte. Même s’il est clair que l’Allemagne poursuit une politique sans tenir compte des avis italiens ou japonais, la volonté des dirigeants soviétiques de se débarrasser de la « menace japonaise », ce qui sera achevé le 11 septembre 1939, ne peut se comprendre que du point de vue d’une recherche d’une liberté de manœuvre en Europe, et d’une crainte de l’Allemagne. Cette liberté de manœuvre était d’autant plus importante que l’effondrement des restes de la « sécurité collective », du fait du mauvais vouloir des Britanniques et des Français, laissait les dirigeants soviétiques sans véritable stratégie de rechange[30].

La décision des dirigeants soviétiques de donner suite aux demandes allemandes d’un accord (17 août) ne préjugeait pas du contenu réel de cet accord. Le 19 août, un accord commercial avec l’Allemagne fut signé. Molotov signale bien la volonté soviétique d’établir, à côté d’un pacte de non-agression, un « protocole spécial », mais il ne s’engage pas sur le contenu de ce dernier. Les dirigeants soviétiques refusèrent la venue immédiate de Ribbentrop. Le 21 août Hitler envoya une lettre personnelle à Staline insistant pour un accord, au vu de la dégradation de la situation entre l’Allemagne et la Pologne. Staline donna alors son accord pour la venue de Ribbentrop à Moscou le 23 août[31]. Il semble donc que le texte de l’accord et du protocole secret ait été rédigé entre le 21 et le 23 août. La signature du Pacte ET de son « protocole secret » eut donc lieu à Moscou le 23 août. Les dirigeants soviétiques avaient finalement opté pour ce qu’ils percevaient comme la moins pire des solutions, et ils avaient abandonné – temporairement du moins – tout espoir de « sécurité collective ».

La signature du Pacte, le 23 août 1939

L’évolution de la position soviétique après le Pacte

Le Pacte du 23 août ne contient donc pas ce que l’on croit. Même le protocole secret, s’il fixe les zones d’influence, est en réalité relativement anodin. Face aux tergiversations des Français et des Britanniques, Staline et les dirigeants soviétiques ont choisi, en apparence, ce qui leur semblait le mieux garantir la sécurité de leur pays. Compte tenu du précédent de Munich, les dirigeants français, qui ont refusé d’intervenir en septembre 1938 pour demander à la Roumanie ou à la Pologne de laisser passer les troupes soviétiques (et les protocoles militaires existaient avec ces deux pays), ne peuvent que considérer cet accord comme le fruit amer de leur propre politique. Cela néanmoins ne justifie pas les accords entre le NKVD et la Gestapo pour les échanges de prisonniers (communistes allemands contre « blancs » et défecteurs soviétiques)[32]. Si le principe d’un accord est parfaitement admissible et défendable, les clauses annexes, elles, posent à l’évidence problème.

Le texte du Pacte et du « protocole secret »

Mais, l’évolution de la situation suite à l’agression allemande contre la Pologne va changer la donne. De fait, Staline et les dirigeants soviétiques s’attendaient à une résistance plus importante de la part de l’armée polonaise. Considérant son effondrement rapide, ils se décidèrent à intervenir le 17 septembre 1939. Ce faisant, et même si formellement ils pouvaient prétendre vouloir faire appliquer le protocole secret du Pacte, ils entraient dans une autre logique. Symboliquement, l’action de l’Armée Rouge apparaît comme un « coup de poignard dans le dos » donné à l’armée polonaise. Cette action fait passer l’Union soviétique pour l’allié de l’Allemagne nazie. De plus, le traité sur la délimitation des frontières, signé le 28 septembre 1939 et surtout les protocoles secrets, dont celui concernant les activités des « agitateurs » polonais (avec les 4 conférences entre la Gestapo et le NKVD qui eurent lieu[33]) ouvrent la porte aux massacres dans la zone allemande comme dans la zone soviétique ; ils annoncent les massacres de Katyn[34]. Un protocole secret du 10 janvier 1941 précise même que l’URSS doit compenser financièrement l’Allemagne pour l’acquisition de la Lituanie.

Protocole confidentiel du 28 septembre 1939

Protocole confidentiel de janvier 1941

Il est cependant clair que ces différents textes et protocoles n’ont qu’une portée temporaire. L’URSS attend que l’Allemagne s’épuise dans sa guerre contre la France et le Royaume-Uni. C’est l’effondrement de l’armée (et du pouvoir politique) française en mai-juin 1940 qui va changer la donne. Staline avait donné l’ordre aux officiers qui entraient sur le territoire polonais de respecter scrupuleusement la ligne de démarcation, d’être cordiaux avec les militaires allemands, mais aussi de les « balayer » au cas où ils voudraient avancer plus loin que cette ligne de démarcation. Cela montre l’état réel des relations entre l’URSS et l’Allemagne. Mais, de septembre 1939 à juin 1940, se passent deux événements décisifs qui vont peser lourds sur les décisions de Staline et des dirigeants soviétiques : l’échec relatif de l’Armée Rouge face à la Finlande et, on l’a dit, l’effondrement de la France.

Staline comprend, alors, qu’il pourrait être confronté à une guerre contre l’Allemagne bien plus tôt que ce qu’il a prévu, soit 1943 ou 1944. Il mesure aussi l’état de désorganisation de l’Armée Rouge qui est en partie de son fait[35]. Dès l’été 1940, il va commencer à se préparer à une guerre contre l’Allemagne, guerre qu’il espère pouvoir retarder jusqu’au printemps 1942. L’interruption du programme naval compris dans le 3ème plan quinquennal en septembre 1940, une décision qui a sans doute été prise dès la fin du mois de juillet 1940 ou en août au plus tard, et le transfert de l’acier vers la construction de chars supplémentaires, est bien la preuve que Staline sait qu’un affrontement et inévitable avec l’Allemagne. La promotion de Joukov à la tête du district militaire de Kiev en est une autre. En janvier 1941 se tinrent deux « jeux de guerre » (Kriegspiel) au Kremlin en présence de Staline et des dirigeants soviétiques, le premier du 2 au 6 janvier et le second du 7 au 14 janvier[36]. Le premier fut un jeu défensif dans lequel les forces soviétiques furent confiées au maréchal Pavlov et les forces allemandes (ou « bleues » dans la terminologie soviétique) au général Joukov. Ce dernier, le seul général soviétique à avoir l’expérience de la guerre mécanisée à la suite de sa victoire contre les japonais à Khalkhin-Gôl en août 1939, encercla les forces soviétiques stationnées en Biélorussie et déboucha vers l’Est rapidement. Les cartes de ce premier « jeu » sont intéressantes car elles se révèlent très proches de la manœuvre faite dans la réalité par les forces allemandes. Notons déjà que, si Staline avait réellement cru en la parole d’Hitler, on ne voit pas la nécessité de ce « jeu », tenu sur son ordre, et sous sa présence, au Kremlin. Le second « jeu» avait pour but de tester une contre-offensive et vit les adversaires de hier échanger leurs camps respectifs. Joukov, à la tête désormais des forces soviétiques non seulement stoppa l’avancée allemande mais mena une contre-offensive qui devait le mener aux portes de la Roumanie et de la Hongrie. Un troisième « jeu » se tint toujours au Kremlin au début de février 1941. Ce nouveau « jeu » testa une offensive allemande qui serait lancée depuis la région de Bobrouïsk vers Smolensk et l’important « pont de terre » entre la Dvina et le Dniepr qui commande l’accès à Moscou. Il implique donc que Staline s’était résolu à l’idée d’une pénétration en profondeur des armées allemandes sur le territoire de l’URSS. Dans ce « jeu », Joukov appliqua une défense échelonnée pour épuiser d’abord le potentiel des divisions blindées allemandes, puis passa à une contre-offensive à partir des deux ailes. Ceci correspond au scénario qui sera appliqué à Koursk en juillet 1943. Ce « jeu » démontra la supériorité d’une bataille d’arrêt, suivie d’une contre-offensive, sur une offensive préemptive. Il démontre aussi qu’à cette date on ne peut plus douter du sérieux avec lequel la possibilité d’une attaque allemande était envisagée.

Mais, Staline est resté persuadé, avec une certaine logique d’ailleurs, que la guerre n’éclaterait pas avant 1942 ou 1943 ; en quoi il se trompait gravement. Dans l’atmosphère de terreur et de suspicion qui règne au Kremlin, cela suffit à discréditer les informations qui remontent dès mars-avril 1941 sur les préparatifs allemands. L’Armée Rouge était au milieu de ce que l’historien militaire américain David Glantz a appelé une « crise institutionnelle »[37], à laquelle vint s’ajouter, lors de l’attaque, la perte des transmissions avec les échelons avancés. Ce fut, en effet, l’une des principales raisons de la confusion qui régna dans les premiers jours de l’attaque à Moscou. Ajoutons cependant que Staline acquiesça aux demandes de Joukov du mois d’avril et de mai 1941[38], à l’exception de la mise en alerte des districts frontaliers jugée comme pouvant apparaître comme une « provocation » par les Allemands. Ceci est parfaitement contradictoire avec le mythe selon lequel Staline aurait cru jusque aux dernières heures en la parole de Hitler.

Que penser du Pacte ?

Que faut-il alors penser du Pacte ?

Pour les sympathisants et les militants du PCF, il fut clairement un « coup de tonnerre »[39]. Paul Nizan démissionna du PCF le 25 septembre, mais plus en réaction à la manière dont la direction du parti avait réagi au Pacte qu’au Pacte lui-même.

Paul Nizan

Le retour du PCF à une ligne « classe contre classe », à une ligne de « pacifisme révolutionnaire », apparut à de nombreux militants et sympathisants comme une régression. La profonde désorientation qui régna dans le PCF, couplé avec la répression du gouvernement français, paralysa largement ses activités. L’interprétation même du Pacte posait problème. S’agissait-il, ce que nous savons maintenant à la lecture des archives, d’un acte opportuniste ou bien présageait-il d’une alliance plus durable avec Hitler ? Ces questions touchaient militants et sympathisants bien au-delà de la sphère communiste. De fait, le Pacte semblait valider certaines des positions du « pacifisme intégral » issu de la guerre de 1914-1918. Cela peut expliquer le basculement de certains sympathisants de gauche vers le soutien à la collaboration après juin 1940.

Et, il est clair que les dirigeants soviétiques étaient eux-mêmes embarrassés par le Pacte. La décision de Staline et de Molotov d’imposer le « protocole secret » puis d’aller au-delà de ce dernier était difficilement réconciliable avec le discours tenu jusque là. Les annexions de territoire, des Pays Baltes à la Bessarabie, attestaient que l’URSS était bien la continuation de l’Empire Russe et non un Etat différent. La guerre contre la Finlande, où la Russie exigeait, et finalement obtint, des compensations territoriales importantes vint s’ajouter au tableau à l’hiver 1939-1940. Le fait que l’URSS appliquait une « soviétisation » brutale (déportation des « éléments bourgeois », collectivisation forcée) dans les territoires qu’elle avait obtenus du fait du Pacte indiquait bien que, pour Staline et certains de ses plus proches associés (dont Molotov) la dimension « territoriale » était elle aussi importante. On ne peut donc pas interpréter le Pacte uniquement du point de vue de la sécurité de l’URSS, même si ce point est, bien sûr, le point le plus important ; il faut aussi intégrer la dimension territoriale. Cette dimension territoriale, cette volonté d’annuler le traité de Brest-Litovsk, se fait de plus en plus pressante à partir de début 1939. On ne peut donc exclure qu’elle ait joué un rôle non pas dans le décision d’en arriver au Pacte, mais dans celle d’y inclure des « clauses secrètes ». Elle semble bien avoir joué un rôle de plus en plus important dans la période « post-Pacte » qui va de septembre 1939 à l’été 1940.

Cette dimension va s’avérer la plus contre-productive. Les Pays Baltes vivront ainsi leur « annexion » par l’URSS de manière très négative. Elle n’améliorera pas, par ailleurs, la sécurité de l’Union soviétique. Les annexions ainsi que les gains territoriaux obtenus au détriment de la Finlande furent justifiés par les gouvernements soviétiques par la volonté d’éviter un blocus de la base navale de Leningrad. Mais, quand les Allemands attaquèrent l’URSS en juin 1941, la défense soviétique dans ce secteur s’effondra rapidement dans ce secteur et, en septembre 1941, Leningrad était bien bloquée. Ces annexions, loin de donner un avantage en termes de « profondeur stratégiques » aux armées soviétiques, obligèrent de démanteler les fortifications réalisées avant 1939 pour les reconstruire (ou tenter de le faire) plus proche de la nouvelle frontière. De fait, ce processus était loin d’être achevé quand la guerre éclata.

Le Pacte eut-il aussi une dimension économique ? Les négociations entre Allemands et Soviétiques aboutirent à la livraison de quantités importantes de blé et de pétrole à l’Allemagne[40]. Mais, l’Allemagne sut bien se passer de ces livraisons à partir de 1941. En échange, les Soviétiques obtinrent d’importantes livraisons de machines-outils et d’équipements militaires de la part de l’Allemagne[41]. Ces livraisons vinrent opportunément remplacer les livraisons américaines interrompues suite à l’annexion des Pays Baltes. Or, le commerce entre les Etats-Unis et l’URSS était important avant 1939. Il avait commencé dès 1930, alors que les deux pays n’avaient pas établi de relations diplomatiques (celles-ci datent de novembre 1933), et il s’était renforcé avec l’accord commercial de juillet 1935, puis avec l’obtention de la clause de la Nation la plus favorisée à l’été 1937[42]. De 1937 à 1939, les Soviétiques demandèrent l’assistance des Etats-Unis pour la conception des 4 cuirassés de la classe « Sovetsky Soyuz » qu’ils entendaient construire[43]. Les relations économiques et commerciales avec l’Allemagne se substituèrent aux relations avec les Etats-Unis, interrompues à la suite des conséquences du Pacte. Elles n’étaient nullement nécessaires.

Le Pacte et son héritage

Le Pacte est un objet d’histoire totale. Il ne peut être abordé par un seul de ses côtés. Sa dimension sécuritaire est cependant évidente. Compte tenu de l’enchaînement des événements depuis septembre 1938, et des accords de Munich, on voit mal comment il aurait pu être évité. Cependant, le Pacte n’impliquait pas forcément les « protocoles secrets », et celui du 23 août 1939 semble bien avoir correspondu à la volonté de Staline et de Molotov. Dès la Perestroïka, la position de l’Etat soviétique, puis de l’Etat russe a cependant été claire sur les « protocoles secrets ». Ainsi, le 24 décembre 1989, le Congrès des députés du peuple, qui était alors l’organe supérieur du pouvoir en Union Soviétique, avait adopté une résolution concernant l’évaluation politique et juridique du Pacte de non-agression de 1939. Cette résolution condamnait officiellement le protocole secret en tant qu’acte de «pouvoir totalitaire», un acte qui ne traduisait nullement «la volonté du peuple soviétique qui n’assume aucune responsabilité pour cette collusion»[44]. Cela s’applique encore plus aux protocoles secrets du 28 septembre 1939.

Le Pacte a-t-il sauvé l’URSS face à Hitler ?[45] La dégradation de l’état de l’outil militaire soviétique de septembre 1938 à la fin de l’automne 1939, et dont la guerre Russo-Finlandaise permet de se rendre compte, est une évidence. Cet état faisait que l’URSS n’avait que peu d’intérêt d’entrer en guerre au 1er septembre 1939. Mais, cette dégradation était niée ou très sous-estimée par les dirigeants soviétiques. Elle n’a joué aucun rôle à ce que l’on sache dans la signature du Pacte. Comme on l’a dit, les dirigeants soviétiques n’ont pris conscience du risque imminent d’une attaque allemande qu’à la fin de l’été 1940. Ce n’est qu’à partir des « kriegspiel » de janvier et février 1941 qu’ils mesurent l’ampleur de la tache de réorganisation de l’Armée Rouge. On constate alors qu’une bonne année a été perdue dans la préparation à la guerre qui vient. Vouloir gagner du temps se comprend et se justifie parfaitement, mais encore faut-il ne pas gaspiller le temps gagné ; pourtant, c’est ce que les dirigeants soviétiques ont fait.

Chasseur I-16, 1938, dans une unité de la protection de la Flotte

 

Ceci étant dit, les responsables réels du Pacte sont tout autant Chamberlain, le Premier ministre britannique, et Daladier que Staline. Leur refus d’envisager l’affrontement en septembre 1938, alors que l’Armée Rouge était en meilleure position que ce qu’elle était en septembre 1939, et que l’Armée allemande était bien plus faible que ce qu’elle sera un an plus tard, est une décision dont l’importance est fondamentale pour comprendre le Pacte. La responsabilité du Président du Conseil français est même plus importante que celle de son homologue britannique. Elle implique aussi les défaitistes au sein de l’Etat-Major français.

Toute vision du Pacte qui oublie cela se discrédite radicalement et complètement.

NOTES

[1] http://historyfoundation.ru/2019/05/31/pakt/

[2] Kershaw I. et M. Lewin, (edits.), Stalinism and Nazism – Dictatorships in Comparison, Cambridge University Press, Cambridge, février 1997,

[3] Schmitt O., Pourquoi Poutine est notre allié? Anatomie d’une passion française , Paris, Hikari Éditions, 128 p..

[4] https://fr.sputniknews.com/societe/201906031041320466-moscou-originaux-du-pacte-germano-sovietique-de-non-agression-de-1939/

[5] Voir, Il’ichev L.F., God krizisa, 1938-1939: Dokumenty i Materialy, 2 Vols., Moscou, Izdatelstvo polit. lit-ry, 1990. Voir aussi Carley M.J., 1939 : L’alliance de la dernière chance, Montréal, Presse Universitaires de Montréal, 2001.

[6] Calvitt Clarke III J., « ITALO-SOVIET MILITARY RELATIONS IN 1933 And 1934 : MANIFESTATIONS OF CORDIALITY », Paper Presented to the Duquesne History Forum, Pittsburgh, PA, 27 octobre, 1988. Voir aussi Yakubov, V. & Worth, R., « The Soviet Project 7/7U Destroyers », In Jordan, J. & Dent, S. (eds.). Warship 2008, Londres, Conway, 2008, pp. 99–114 ; Yakubov, V. Worth, R., « The Soviet Light Cruisers of the Kirov Class », in Jordan, John (ed.), Warship 2009, Londres, Conway, 2009, pp. 82–95. ; Rohwer, J. et Monakov, M. S., Stalin’s Ocean-Going Fleet. Londres, Frank Cass, 2001.

[7] Calvitt Clarke III J., Russia and Italy Against Hitler: The Bolshevik-Fascist Rapprochement of the 1930s. Westport, CT: Greenwood Press, 1991. Gorodetsky, G., Soviet Foreign Policy, 1917-1991: A Retrospective. Londres, Routledge, 2014.

[8] Charles N. Robinson et N. M. Ross, eds, Brassey’s Naval and Shipping Annual, 1930, « A Soviet naval mission visited Italy in December 1930 », Londres, William Clowes and Sons, Ltd., 1930.

[9] Vidal G., Une alliance improbable – L’armée française et la Russie soviétique 1917-1939, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Histoire », 307p.

[10] Pokorná A., “Czechoslovak-Soviet Armaments Cooperation in the Second Half of the 1930s », in Historie a vojenství, no. 5 (1982), pp. 56–77.

[11] Ryan, J.F., The Royal Navy and Soviet Seapower, 1930-1950 : Intelligence, Naval Cooperation and Antagonism, Univ. Of Hull, PhD., janvier 1996.

[12] Winock M., N. Benkorich, La Trahison de Munich : Emmanuel Mounier et la grande débâcle des intellectuels, CNRS éditions, 2008.

[13] Traité d’amitié du 25 janvier 1924 et Traité de Locarno du 16 octobre 1925 : ces documents sont reproduits dans Colliard-Manïn, Droit International et Histoire Diplomatique, Tome H, Europe, Paris, Domat-Montchrestien, 1970, p. 89 et 90.

[14] https://www.monde-diplomatique.fr/2018/10/GORODETSKY/59133

[15] Les « districts militaires » ou Voennyy Okrug sont des circonscriptions de temps de paix qui ont pour fonction de gérer localement les unités militaires, de les entraîner, et d’assurer le cadre de leur mobilisation. En temps de guerre, ils sont remplacés par des « Fronts » ou des « directions stratégiques ». Sapir J., Le système militaire soviétique, Paris, La Découverte, 1989.

[16] Jukes G., «The Red Army and the Munich Crisis », in Journal of Contemporary History, Vol. 26, n°2, (1991), pp. 195-214.

[17] Elle n’avait pas à l’époque les moyens de s’y opposer. Voir Documents on German Foreign Policy 1918-1954, series D, vol. II (HMSO, Londres 1950), 383 and 43.

[18] Sapir J., « L’armée française, l’URSS et la Pologne », note publiée sur RussEurope le 26 mars 2016, https://russeurope.hypotheses.org/4825

[19] Doise J.et M. Vaïsse, Politique étrangère de la France. Diplomatie et outil militaire, 1871-1991, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 153), 1992 (1re éd. 1987, Imprimerie nationale), 749 p.

[20] Cuny J. et Danel R., L’aviation de chasse française 1918-1940, Paris, éditions Larivière, 1974, pp. 142 et ssq..

[21] Voir Adamthwaite A.P., « Democracies, Dictatorships and Public Opinion : Government, Press and Opinion in Britain and in France in the Approach to Munich », dans Opinion publique et politique extérieure en Europe : actes du Colloque de Rome (16-20 février 1981), vol. II : 1915-1940, Rome, Publications de l’École française de Rome, coll. « Publications de l’École française de Rome » (no 54-2), 1984, 460 p.

[22] Beuve-Méry H., « De l’accord de Munich à la fin de l’État tchéco-slovaque ? », Politique étrangère, Paris, Centre d’études de politique étrangère, no 2, 4e année,‎ avril 1939, p. 135-154.

[23] Marès A., Histoire des Tchèques et des Slovaques, Ed. Perrin, Co., Tempus, 2005

[24] Lyon, D.J., Warship Profile 10, HMS Illustrious Aircraft Carrier 1939-1956, Technical History et Friedman, N., British Carrier Aviation: The Evolution of the Ships and Their Aircraft. Annapolis, Maryland, Naval Institute Press, 1988.

[25] Roberts G., « The Soviet Decision for a Pact with Nazi Germany », in Soviet Studies, Vol. 44, No. 1 (1992), pp. 57-78.

[26] God krizisa, vol. 1, op. cit.. document 329.

[27] Roberts G., « The Soviet Decision for a Pact with Nazi Germany », op. cit. p. 61.

[28] Roberts G., « The Soviet Decision for a Pact with Nazi Germany », op. cit. p. 67/68.

[29] Voir Sapir J., La Mandchourie oubliée : Grandeur et démesure de l’art de la guerre soviétique, Éditions du Rocher, coll. « Art de la guerre », 1996, 291 p. ; Coox A.D., Nomonhan : Japan Against Russia, 1939, Stanford (Ca), Stanford University Press, 1985, 1256 p.

[30] Roberts G., « The Soviet Decision for a Pact with Nazi Germany », op. cit. p. 69.

[31] God Krizisa, vol. 2, op.cit., documents 570 et 572.

[32] Buber-Neumann, M., Prisonnière de Staline et d’Hitler : déportée en Sibérie, vol. I, Paris, Seuil, 1949 et Prisonnière de Staline et d’Hitler : déportée à Ravensbrück, vol. II, Paris, Seuil, 1988.

[33] Sontag, R. J. et Stuart Beddie J., Nazi-Soviet Relations 1939–1941: Documents from the Archives of The German Foreign Office. Washington, D.C.: Department of State, 1948.

[34] La responsabilité de Staline et des dirigeants soviétiques fut reconnue lors d’un vote à la Douma en 2010. https://www.bbc.com/news/world-europe-11845315

[35] Sapir J., « La défaite française de 1940 vue par les soviétiques » in Cahiers du CEHD, n°23, « Nouvelle histoire bataille (II) », pp. 273-281.

[36] Fulgate B. et L. Dvoretsky, Thunder on the Dnepr, San Francisco, Ca, Presidio Press, 1997, 2001

[37] Glantz D., Before Stalingrad: Barbarossa, Hitler’s Invasion of Russia 1941, Tempus, 2003.

[38] En particulier le rappel de 800 000 réservistes et le transfert de 4 armées des districts militaires de l’intérieur du pays vers les frontières occidentales. Voir Général S.P. Ivanov (ed.) Nachal’nyj Period Vojny, [La période initiale de la guerre] – Moscou, Voenizdat, 1974, chap. 8.

[39] Kimyongür A., « Louis Aragon: (Re) writing the Nazi-Soviet Pact », in E-rea [En ligne], 4.2 | 2006, document 8, mis en ligne le 15 octobre 2006, URL : http://journals.openedition.org/erea/254

[40] Ericson E.E., Feeding the German Eagle : Soviet Economic Aid to Nazi Germany, 1933–1941,

Greenwood Publishing Group, 1999.

[41] Weinberg G.L., Germany and the Soviet Union 1939-1941, Leiden, E.J. Bril, 1954.

[42] Kerblay B., « Perspectives des relations économiques entre l’U.R.S.S. et les Etats-Unis » In Politique étrangère, n°5 – 1959 – 24eannée. pp. 504-512;

[43] Braynard, F. O., By Their Works Ye Shall Know Them, The Life and Ships of William Francis Gibbs 1886–1967 New York: Gibbs & Cox, 1968.

[44] https://fr.sputniknews.com/societe/201906031041320466-moscou-originaux-du-pacte-germano-sovietique-de-non-agression-de-1939/

[45] https://fr.sputniknews.com/international/201907081041618429-pacte-molotov-ribbentrop-seconde-guerre-modiale-non-agression-allemagne-nazie/

Commentaire recommandé

Serge WASTERLAIN // 23.08.2019 à 10h02

Suite 2/2
Enfin, outre les arguments avancés par Jacques Sapir pour ‘’justifier’’ ce pacte, on pourrait rappeler le pacte germano/polonais de 1934, la restauration de la marine allemande suite traité naval germano-britannique de 1935 en totale contradiction du traité de Versailles et, pour qui se donne la peine de scruter cette période de l’histoire, bien d’autres motifs encore montrant l’hostilité des puissances occidentales vis-à-vis de l’URSS.

111 réactions et commentaires

  • Bobforrester // 23.08.2019 à 08h49

    Excellent article incontournable pour comprendre les racines du pacte germano sovietique et qui met bien en lumiere les grdes qualités de Joukov dont les mémoires sont disponibles en Français.

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    • Pierre Bacara // 25.08.2019 à 15h24

      « […] Joukov dont les mémoires sont disponibles en Français […] ».

      Par-delà son envergure étonnante, cet homme a pris beaucoup de libertés avec les faits dans ses « Mémoires ». Je suggère plutôt « Joukov, l’homme qui a vaincu Hitler », par Jean LOPEZ et Lasha OTKHMEZURI, 2013.

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  • Sandrine // 23.08.2019 à 09h12

    Le pacte germano-soviétique… pièce maitresse dans l’édifice de mise en équivalence des deux grands « totalitarismes », ce mot mis à la mode par l’ouvrage de H. Arendt, laquelle H Arendt fut, comme on le sait, financée par la CIA.
    La pensée de H. Arendt est iconique aujourd’hui en occident (notamment en France). Certains voulant même s’appuyer sur sa réflexion pour refonder les droits de l’homme.
    Et pourtant, pour qui y regarde avec un peu de distance et d’esprit critique, l’influence de M. Heidegger sur les concepts arendtiens est patente. Martin Heidegger, vous savez, ce penseur qui revendiquait pour sa philosophie le statut de « nazisme de l’esprit » (à bien distinguer du « nazisme vulgaire » de l’autre moustachu, qui n’a évidemment rien à voir…).

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    • Cyd // 26.08.2019 à 22h03

      les communistes ont vraiment du mal à assumer leur passé.

      Je visitais récemment le camp de concentration du Struth of en Alsace, Et j’en profitais pour expliquer à mes filles que leur arrière arrière grand-père est mort de faim au goulag dans les mêmes conditions que ce camps nazi

      Le communisme comme le nazisme comme le néolibéralisme comme le progressisme sont des idéologies religieuses de la fin des temps et du sens de l’histoire qui « savent » comment faire advenir le paradis sur terre

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      • ouvrierpcf // 29.08.2019 à 18h28

        non seulement les communistes (de tous les pays)assument leur passé mais ils revendiquent un Avenir une visée en utilisant le présent comme mode d’action .Pour votre gouverne qui créa les goulags? Staline ou Nicolas II ? qui fut enfermé au goulag entre 1913 et 1917? là il vous faudra potasser vos écrits historiques ou internet je vous donne un indice il écrivit le premier éditorial du journal révolutionnaire la PRAVDA Les camps nazi furent inaugurés en 1933 pour y enfermer qui les Juifs ?non les homos? non les délinquants ?non les communistes allemands mon cher Vous pourrez aussi évoquer STALINGRAD avec vos filles et les 21 millions de morts soviétiques pour libérer l’Europe du nazisme et des visées de HITLER bien aidé par le Capitalisme industriel SIEMENS, VOLKSWAGEN ,KRUPP, RENAULT ,SKODA et tant d’autres (voir les écrits d ANNIE LA CROIX RIZ )

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  • Shock // 23.08.2019 à 09h57

    Bien, Sapir n’en parle pas, mais son article par les précisions qu’il apporte démolit le mensonge révisionniste qui veut que l’Allemagne a attaqué en premier parce que l’URSS était sur le point de l’attaquer.

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    • Briska // 23.08.2019 à 11h39

      D’ailleurs quelqu’un pourrait-il m’expliquer pourquoi chez les uns et les autres, une attaque semblait inéluctable ?
      Quelles ont été les motivation d’Hitler pour lancer l’attaque ? Est-ce simplement un exemple issu de la théorie des jeux?

      Je n’ai jamais vraiment compris cela.

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      • astap66 // 25.08.2019 à 09h28

        C’est une conséquence du capitalisme et de l’impérialisme.
        Les intérêts des capitalistes allemands étaient à l’étroit dans les frontières de 1918.
        L’idéologie nazie est venue justifier les desseins de ceux qui, au sein de la bourgeoisie allemande, espéraient étendre leur monopole.
        N’oublions pas le rôle de l’IG FARBEN (Bayer, BASF, AGFA), de Krupp…. dans le financement du NSDAP…
        Pour les nazis, l’Allemagne, qui n’était pas une puissance coloniale, et avait de ce fait un accès limité aux matières premières, devait faire de l’Est de l’Europe et des immenses ressources de la Russie ses colonies. Les « sous-hommes » qu’étaient les slaves devaient être réduits à une situation de quasi-esclavage.
        Cela explique la résitance acharnée opposée par les peuples soviétiques.

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      • Pierre Bacara // 25.08.2019 à 23h49

        INELUCTABLE ?

        « Si de nouveaux territoires devaient être acquis en Europe, alors ils devraient l’être essentiellement au détriment de la Russie, et […] le nouvel empire allemand reprendrait la route foulée jadis par les chevaliers Teutoniques […] pour prendre possession de la terre au profit de la charrue allemande, au moyen de l’épée allemande […]. Je me sens contraint à m’investir dans la clarté de l’exposé du problème central de notre politique étrangère, nommément notre position relativement à la Russie. Je le ferai aussi complètement qu’il est possible dans les limites de ce livre ».

        « Mein Kampf », Adolf HITLER, Eher-Verlag, Munich, 1926.

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    • Dr_Poulpy // 23.08.2019 à 12h58

      Pour Hitler c’est une histoire d’espace vital. L’allemagne n’avait pas de colonies et croyait à la théorie du rétrécissement des marchés (quand tous les pays seront industrialisés ils voudront tous du pétrole/métal/etc et donc il y en aura moins pour tout le monde) donc il lui fallait sécuriser des approvisionnement en matière première d’où l’afrika corp et l’attaque de l’URSS. C’est d’ailleurs en partie parce que les allemands ont été arrêtés à Stalingrad et donc n’ont pas pu prendre possession des champs pétroliers du Caucase qu’ils ont perdu la guerre.

        +9

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      • Sandrine // 23.08.2019 à 16h06

        L’AfricaKorps n’était en aucune façon une armée destinée à rapporter des possessions coloniales en Afrique à l’Allemagne. L’Afrique était sensée devoir être laissée à l’Italie et accessoirement à la France, les allemands ne voulaient avoir à s’en mêler.
        Ce sont les déboires de Mussolini en Afrique du Nord qui en ont motivé la formation, in extremis en 41; hypothéquant par la gravement, d’ailleurs, les projets d’invasion de l’Urss (qui eux, en revanche étaient nourris de longue date par les cercles conservateurs militaires et industriels Allemands, bien avant l’accès de Hitler aux pouvoir (cf. Ukraine en 1918))
        A ma connaissance, il n’y avait pas non plus à proprement parler de théorie du « retentissement des marchés » au sein des cercles du pouvoir allemand de l’époque. En tout cas pas au sens d’une sorte de théorie de la décroissance avant l’heure. L’idée était plutôt de pouvoir etre « autosuffisant de façon à pouvoir subsister « en autarcie » en cas de besoin.

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        • Jérôme // 24.08.2019 à 12h18

          Je confirme : il suffit de se référer à la source ultime pour comprendre les motivations de l’Allemagne nazie, à savoir Mein kampf.

          La conquête du lebensraum était motivée essentiellement par un projet impérialiste dont la spécificité était un darwinisme racial.

          Hitler explique dans ce livre que la référence en matière de puissance ce sont les Etats continents jouissant de grands espaces et de gigantesques ressources naturelles : USA, empire britannique, URSS, Chine à l’avenir.

          Pour que l’Allemagne puisse continuer d’être une très grande puissance, elle doit conquérir de vastes territoires pour que la population allemande puisse continuer à y croître et y tripler en un siècle. Admirant le modèle de la colonisation anglo-saxonne (ces nobles cousins de la race allemande qui ont si merveilleusement conquis le monde), il indique que le far-west de l’Allemagne ce doit être l’Europe de l’est où il faudra réserver aux slaves le même sort qu’aux indiens d’Amérique.

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      • Briska // 24.08.2019 à 08h40

        Merci pour vos réponses. J’avais lu quelque part ( si ma mémoire ne fait pas trop défaut ) que les ressources énergétiques de l’Axe étaient assurées principalement par la Roumanie et que de toute façon, l’union soviétique commerçait volontiers son pétrole. Je crois que j’avais lu ça chez Sapir justement.
        J’ai lu une autre hypothèse chez Pauwels je crois. Il mettait en relation l’opération Barbarossa et l’étrange voyage touristique de Rudolf Hess, son arrestation, et sa mise au secret.
        Bref, je n’ai jamais réussi à satisfaire mon incompréhension sur « l’inéluctable conflit » entre l’Urss et l’Allemagne et je ne veux pas me résigner au facile « folie d’un homme ».

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    • Jérôme // 23.08.2019 à 20h17

      La concentration massive de divisions soviétiques à la frontière soviéto-allemande au printemps 1941 n’était pas de la propagande, pas plus que le fait que les forces armées soviétiques étaient conçues pour l’offensive.

      Cela ne veut bien sûr pas dire que l’URSS allait mener une attaque préventive contre l’Allemagne nazie. Mais l’URSS était bien un empire totalitaire. Son expansionnisme (invasion des pays baltes et attaque ratée contre la Finlande) avaient certes une dimension défensive (constituer un glacis), mais pas que. Katyn, c’est bien un massacre opéré par les soviétiques.

      Enfin, la lacune de l’article, c’est qu’il omet de faire référence au précédent du pacte germano-soviétique de 1939 : le traité de Rapallo de 1922 et son protocole secret de coopération militaire qui permettait aux allemands de s’entrainer secrètement en territoire soviétique, violant ainsi les clauses du traité de Versailles.

      Bref, le pacte de 1939 n’est pas qu’une décision circonstancielle. Il a aussi une logique structurelle : faire contrepoids à la coalition occidentale (empire britannique, France et USA) qui avait gagné la 1ère guerre mondiale contre les 2 grands perdants de cette guerre : l’Allemagne et l’empire russe devenu URSS.

      Ce Pacte, c’était le cauchemar géopolitique de Mackinder pour qui la puissance principale en Europe (l’Allemagne depuis 1866/1871) et la puissance principale de l’Eurasie (la Russie/URSS) doivent a tout prix être opposées parce que l’union des deux domine l’ile Monde.

        +2

      Alerter
      • jacques // 24.08.2019 à 08h37

        Le traité de rapallo que je ne connaissais pas me fait penser aux relations Russie Iran 2 pays mis aux bans des nations occidentales. Mais ce traité n’a aucun rapport avec Hitler celui ci est en prison en 1922.

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        • gracques // 24.08.2019 à 09h40

          Tout à fait , ce que Jérôme écrit c’est que le pêchent du traité de Rapallo entre la République de Weimar et l’URSS qui n’est pas encore totalement entre les mains de Stalin , montre que la recherche d’un allié en occident contre les autres puissances est une constance de la politique étrangère RUSSE …. géopolitique.

            +0

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      • Sapir // 24.08.2019 à 10h14

        Vous méconnaissez complètement les contextes.
        Rappalo et les clauses secrètes ont été reniées par le Gvt soviétique en 1933.
        Le Pacte s’explique essentiellement pas des motifs de sécurité. Par contre – et c’est dit explicitement dans la note – les « protocoles secrets », en particulier ceux de septembre, dénotent une volonté de la part de Staline de récupérer les territoires perdus en 1918. La France a agit de même en 1918 pour l’Alsace-Lorraine. Etait-elle une puissance totalitaire en le faisant?
        Je ne défends pas Staline, mais j’affirme que la responsabilité première du Pacte porte sur Chamberlain et sur Daladier.

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        • Jérôme // 24.08.2019 à 12h22

          La grosse différence entre l’Alsace-Moselle et les territoires perdus par l’empire russe, c’est que les finlandais, les baltes, les polonais, … etc, ne voulaient surtout pas être récupérés ni par la Russie, ni (et même encore moins) par l’URSS.

          Pas plus que les palestiniens ne veulent être récupérés par les israéliens.

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      • astap66 // 25.08.2019 à 09h39

        Le « totalitarisme » est une invention idéologique destinée à discréditer toute possibilité de communisme,
        Votre analyse est donc biaisée par 70 ans de propagande.
        Il faut que les soviétiques soient méchants et les occidentaux gentils.
        Difficile à avaler cependant, au regard du prix humain qu’ils ont payé dans la victoire contre les nazis.
        Au fait, pourquoi ne parle -t-on pas du traité Hitler-Daladier-Chamberlain qui a donné feu vert à l’Allemagne pour dépecer la Tchécoslovaquie (la Pologne a pris sa part dailleurs).
        Pour vous éclairer un peu:
        http://www.librairie-tropiques.fr/2019/08/le-pacte-hitler-staline-du-23-aout-1939-mythe-et-realite-jacuqes-pauwels.html

          +2

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      • Sapir // 25.08.2019 à 10h40

        En fait, il n’y a pas de « concentration » des divisions soviétiques à la frontière. C’est un « fake » allemands.
        Les réserves accumulées à la demande de Joukov sont encore autour de Moscou. Il avait obtenu de Staline la mobilisation partielle de 3 districts militaires de Sibérie et de l’Oural.
        Ce sont ces forces qui seront, en juillet, employées lors de la bataille de Smolensk.

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        • Jérôme // 25.08.2019 à 15h29

          Cher (« cher » car je vous suis avec un très grand intérêt et que j’apprécie beaucoup vos analyses politico-économiques) Monsieur Sapir, ce n’est pas un fake. C’est un fait historiquement établi. Et cela explique comment, dans les 1ers jours de son attaque surprise, la Wehrmacht ait pu infliger autant de dégâts et faire autant de prisonniers dans l’armée soviétique.

          Ce qui était de la propagande allemande, c’était l’affirmation selon laquelle l’URSS allait passer à l’attaque en juin 1941.

          L’’armée allemande a, avec les unités soviétiques faites prisonnières, mis la main sur un nombre considérable de documents de l’armée Rouge et aucun d’eux ne permettait d’accréditer la thèse d’une prochaine attaque soviétique contre l’Allemagne nazie. Vous pensez bien que si tel avait été le cas, la propagande allemande n’aurait pas manqué de publier de tels documents.

          Bien cordialement.

            +0

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          • Sapir // 28.08.2019 à 15h46

            Vous confondez beaucoup de choses.
            1. Les troupes de couverture des frontières. Certaines sont faites prisonnières, d’autres se défendent très bien.
            2. La volonté de Popov de concentrer (en dépit de l’avis de Joukov) les forces dans saillant biélorusse. C’est là que les destructions ont été les plus importantes, mais il s’agit de troupes d’actives, pas de troupes « mobilisées » (D. Glantz est très clair sur ce point).
            3. La défaite soviétique en Ukraine (encerclement des forces, mort de Kiponos, l’ancien adjoint de Joukov…). Elle était parfaitement évitable. Staline décida de défendre à tout prix Kiev CONTRE l’avis de Joukov (et de Timochenko).
            Les troupes soviétiques étaient échelonnées sur le territoire de la Russie d’Europe. Dans la mesure ou les forces de Popov n’avaient pas été retirées en arrière (comme proposé par Joukov) elles étaient vulnérables à un encerclement et à leur destruction. Mais, les pertes les plus importantes datent de fin juillet (un mois après le début de la guerre) avec la défense de l’Ukraine.
            Joukov, on le sait maintenant, voulait que les troupes soient reculées sur l’ancienne ligne de défense de 1939. Il ne fut pas suivi sur ce point par Staline.

              +2

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      • Pierre Bacara // 25.08.2019 à 23h55

        « […] La concentration massive de divisions soviétiques à la frontière soviéto-allemande au printemps 1941 n’était pas de la propagande […] »

        Pas plus que la ligne Maginot, en effet.

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 30.08.2019 à 09h54

      Sur le « mensonge révisionniste ». Ce qui est intéressant à noter, c’est que les thèmes de la polémique pro- ou anti- soviétique depuis la fin de la seconde guerre mondiale et le début de la guerre froide étaient au moins pour certains d’entre eux, peut-être pour tous, déjà les thèmes de la polémique avant la guerre : ce qui donne l’impression que le camp atlantiste a racheté l’argumentaire nazi en gros, comme il a récupéré les savants nazis pour ses centres de recherche, les hommes de main nazis pour ses services secrets, et nombre de technocrates nazis pour les institutions européennes et les gouvernements nationaux allemands, autrichiens et italiens en particulier. S’agissant du thème de l’agressivité militaire soviétique, ce qui étonne, c’est que dans les milieux réactionnaires occidentaux, on entretenait, dès les années trente, à la fois la légende du « rouleau compresseur russe », hérité de la propagande de guerre de 1914-1918, et le thème du « colosse aux pieds d’argile ». C’est contradictoire, mais l’un ou l’autre thème pouvait justifier une seule et même politique : faire la guerre à l’Union soviétique. Evidemment, les deux récits étaient faux : l’URSS avait une armée consistante, d’une part, mais une stratégie essentiellement défensive, comme c’est toujours le cas aujourd’hui.

        +2

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  • Serge WASTERLAIN // 23.08.2019 à 10h01

    Il me semble que l’on doit aussi comprendre le protocole secret à la lumière des conditions dans lesquelles a été restauré l’État polonais entre 1918 et 1921, période au cours de laquelle la toute jeune 2ème république polonaise mena 3 guerres d’agression contre ses voisins (Ukraine 1918/1919, URSS 1919/1920 et Lituanie 1920) et plus particulièrement celle avec l’URSS qui vit celle-ci amputée de ses territoires à l’Est de la Vistule, du Sam et le Narew après sa défaite et la signature du traité de Riga en 1921 ; alors que l’arbitrage proposé par la sous-commission de la frontière orientale de la Pologne (pseudo ligne Curzon) et accepté par le Conseil suprême lui-même institué par la Conférence de la Paix à Versailles ligne de partage qui était pourtant très favorable pour la Pologne par rapport aux revendications territoriales de l’URSS. À quelques détails près, c’est d’ailleurs sur cette ligne de partage que pris position l’armée soviétique.
    Aussi, il me paraît nécessaire de faire remarquer que l’armée soviétique n’est intervenue en Pologne qu’après la fuite du gouvernement polonais dirigé par Joseph Beck, digne héritier du Maréchal Pilsudski qui ne cachait pas son ambition de voir restaurée autant que possible la république des deux nations.
    1/2

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    • Serge WASTERLAIN // 23.08.2019 à 10h02

      Suite 2/2
      Enfin, outre les arguments avancés par Jacques Sapir pour ‘’justifier’’ ce pacte, on pourrait rappeler le pacte germano/polonais de 1934, la restauration de la marine allemande suite traité naval germano-britannique de 1935 en totale contradiction du traité de Versailles et, pour qui se donne la peine de scruter cette période de l’histoire, bien d’autres motifs encore montrant l’hostilité des puissances occidentales vis-à-vis de l’URSS.

        +37

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      • Fritz // 23.08.2019 à 11h16

        En classe de 3e, je rappelle régulièrement la gravité de cet accord naval anglo-allemand de 1935. L’Angleterre de Baldwin a permis au IIIe Reich de reconstruire une marine de guerre, sous-marins compris, en totale violation du Traité de Versailles, comme vous le soulignez justement. Vestige de cette politique séculaire anglaise qui désignait comme ennemi la première puissance du continent européen (et donc, la France depuis 1918) ?

        En tout cas, les dirigeants français ont été stupides et criminels de se mettre à la remorque de la diplomatie anglaise : cela nous a mené à Munich puis au soutien illusoire à la Pologne, au déshonneur puis à la guerre. Le choix de la défaite analysé par Annie Lacroix-Riz a commencé par ce suivisme anglophile.

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        • Serge WASTERLAIN // 23.08.2019 à 13h16

          Cet accord, couplé au refus finlandais de discuter de l’échange de territoires avec l’URSS pour sécuriser sa frontière nord et plus particulièrement Leningrad a mené à la guerre d’hiver.
          Remarquons que la SDN a exclu immédiatement l’URSS après l’invasion de la Finlande, tandis qu’après l’invasion de l’Éthiopie par l’Italie, la SDN se contenta de lui imposer des sanctions que ni la France, ni l’Angleterre n’appliquèrent réellement ; au contraire même, un accord secret anglo/franco/italo permit à l’Italie de contrôler de vastes zones de l’Éthiopie.
          La politique des deux poids deux mesures était déjà à l’œuvre !

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        • degorde // 23.08.2019 à 16h04

          Les dirigeants français n’avaient pas besoin de se mettre à la remorque de la GB. C’est le couple Blum/Delbos et non Daladier/Bonnet comme on le croit toujours qui le premier a fait pression sur Prague pour des concessions sur la question des Sudètes (discours Blum de février 1937). et je ne parle même pas de l’influence de Schneider sur les dirigeants français pour lâcher son empire industriel sur place aux allemands.

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  • Fritz // 23.08.2019 à 10h59

    Article remarquable, qui évite l’indignation moralisante : comment, l’URSS a osé s’allier avec le diable… (et pourquoi pas s’indigner en sens inverse : comment, le Reich a osé s’allier avec le diable, a dû ruminer le Caudillo), et qui évite aussi la banalisation. Tout est replacé dans son contexte, les dimensions politique, diplomatique, économique et militaire sont bien intégrées. Merci M. Sapir.

    Il n’est pas indifférent de noter que le pacte germano-soviétique a été signé au moment de la guerre de Mongolie, quelques jours avant la victoire soviétique de Khalkhin Gol. C’est bien une guerre mondiale qui était imminente à la fin de l’été 1939, et on sait le prix que Staline portait au pacte de non-agression soviéto-japonais du 13 avril 1941 (jusqu’à raccompagner Matsuoka à la gare de Moscou, en s’adressant au passage au général allemand Krebs).

    J’ai quand même du mal à admettre le caractère « anodin » du protocole secret du 23 août, surtout son article 2 qui prévoit pratiquement la liquidation de la Pologne et son partage en deux zones d’occupation, comme aussi le protocole secret du 28 septembre qui prévoit la coopération dans la répression de « l’agitation polonaise ».

    Enfin, le pacte italo-soviétique de 1933 explique peut-être le silence de Mussolini sur la grande famine en URSS, alors qu’il était bien informé. Ce pacte était bien sûr dirigé contre l’Allemagne nazie : à ce moment-là, Mussolini était loin d’être l’allié de Hitler.

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    • Pierre Bacara // 26.08.2019 à 00h11

      POLOGNE 1939

      « J’ai quand même du mal à admettre le caractère « anodin » du protocole secret du 23 août, surtout son article 2 qui prévoit pratiquement la liquidation de la Pologne et son partage en deux zones d’occupation […] »

      Il n’a rien d’anodin en effet : Staline, conscient depuis l’hiver 1937-1938 – grosso modo – du retard technologique accumulé par l’Armée rouge en seulement trois ans (mais inconscient de son retard « systémique » dont il est lui-même en importante partie responsable), tente de conjurer l’inéluctable ouragan en improvisant dans l’urgence des glacis partout où il anticipe l’irruption des forces de l’Axe (au sens – très – large) et où il peut le faire, à savoir, du nord au sud, dans l’isthme de Carélie, en Pologne et en Bessarabie.

      Les événements réels révéleront qu’il ne s’agissait là que de pis-allers peu efficaces à l’exception, peut-être, de la Bessarabie.

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  • Maximilien // 23.08.2019 à 11h30

    Outre les accords de Munich, il faut rappeler les déclarations communes de non-agression et de bonne entente entre l’Allemagne et le Royaume-Uni, le 30 septembre 1938, puis entre l’Allemagne et la France, le 6 décembre 1938. Cet accord Bonnet-Ribbentrop de décembre 38 est passé sous silence par les historiens actuels. Il prônait des « relations pacifiques et de bon voisinage entre la France et l’Allemagne ». Ribbentrop fut reçu avec tous les honneurs à Paris. Voir des sources déjà anciennes : Anthony P. Adamthwaite, « The Franco-German Declaration of 6 December 1938 » ; Fernand L’Huillier, « Les Français et l’accord du 6 décembre 1938 » ; in : Colloques internationaux du CNRS, Les relations franco-allemandes 1933-1939, 1976, p. 395-409 et p. 411-424. Documents on German Foreign Policy 1918-1945, Series D, IV, « The Aftermath of Munich », US Government Printing Office, 1951, doc. 368-372, p. 469-482.

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    • dref // 23.08.2019 à 13h23

      c’était pour éviter a l’allemagne nazi d’avoir a gérer 2 fronts de guerre et que les dirigeants de l’époque l élite française disait :hitler plutôt que le front populaire lire l’étrange défaite de Marc Bloch.

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 27.08.2019 à 10h27

      Oui. La couverture d’un des ouvrages d’Annie Lacroix-Riz, je crois que c’est « De Munich à Vichy », reproduit la photo de Ribbentrop faisant le salut hitlérien devant la flamme du Soldat inconnu lors de sa visite, particulièrement réussie, à Paris en décembre 1938. Ce qui incidemment, relativise les offenses qui auraient été faites au malheureux piou-piou de 14-18 par les gilets jaunes ou par Cohn-Bendit en 1968…. On peut dire qu’il en avait vu d’autres ! Il faut savoir qu’à l’époque, la Gestapo est chez elle à Paris, où elle collabore (j’emploie le mot à dessein) officiellement avec la police de Daladier dans la chasse aux communistes, et aux réfugiés antinazis ou anciens des Brigades internationales. De fait, lorsque Pétain popularise le concept de Collaboration après Montoire, c’est dans l’espoir de ranimer le passé : après juin 1940, les Allemands sont passés au pillage qui suit les victoires. La Collaboration, c’était Daladier et Abetz 1938.

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  • Eugene Varlin // 23.08.2019 à 12h02

    Excellent article de J Sapir. Bien documenté et fidèle à l’histoire réelle. Il eut été peut-etre intéressant de rappeler l’agression de 14 pays dés le début de 1918( dont les Etats-Unis, le Japon , la GB et la France) aux lendemains de la révolutioon d’octobre 1917. Ce fait – que l’Occident appelle « la guerre civile »-, a déterminé la grande méfiance de l’URSS à l’égard de l’Occident capitaliste. L’article décrit bien cependant les objectifs tactiques de la direction soviétique , qui avait trés bien compris que Hitler avait recu le « mandat » de détruire l’URSS et le socialisme russe, par les pays capitalistes dont la France et l’Angleterre qui préféraient « Hitler plutot que le Front Populaire »! Je déplore la polémique entre J Sapir et A Lacroix-Riz, car ces deux auteurs sont les rares analystes qui sont fidèles à l’histoire réelle.Ces polémiques ne peuvent que faire se frotter les mains aux idéologues des classes dominantes ! jm Toulouse.

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    • Fritz // 23.08.2019 à 12h54

      « Hitler plutôt que le front populaire »… Épargnez-nous cette référence imaginaire… C’est Emmanuel Mounier qui a attribué à une partie de la bourgeoisie française, au lendemain de Munich, la pensée « Plutôt Hitler que Blum » (Esprit, 1er octobre 1938).

      Plus largement, il faut nous défaire d’une manie apologétique : le nazisme passant pour être le mal absolu, on se défend de toute complaisance ou connexion avec ce repoussoir, et on accuse l’adversaire de pactiser avec lui. L’article de Sapir a le mérite d’éviter cette manie infantile, digne des cours de récré (« Le pacte ? C’est pas moi ! J’ai rien fait ! C’est celui qui dit qui est ! »).

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    • Jérôme // 24.08.2019 à 09h14

      Euh … c’est quoi l’histoire réelle ? L’interprétation qui vous convient ? Je rappelle qu’il reste de nombreux faits historiques dont l’interprétation peut encore légitimement faire débat.

      De trop nombreux historiens font non pas œuvre d’historiens mais œuvre de partisans ne retenant que les éléments susceptibles de conforter la thèse qu’ils souhaitent promouvoir et écartant ceux qui la contrediraient.

      C’est hélas le cas d’Annie Lacroix-Riz en prétendant que la France aurait choisi la défaite ce qui est aisé à démonter. Il s’en est fallu de quelques cheveux pour que la France soit vaincue en mai-Juin 1940. Les français se sont battus « comme des lions » et si Churchill, oui Churchill, n’avait pas trahi sa parole en ordonnant à Lord Gort, commandant du corps expéditionnaire britannique, de filer à l’anglaise (la fameuse évacuation de Dunkerque qui clôt une trahison britannique) au lieu de participer comme promis la veille à la contre-offensive en tenaille montée par Weygand contre la Wehrmacht, il est tout à fait possible que les jarrets de l’armée allemande auraient été coupés et que le fer de lance mécanisé de la Wehrmacht, privé de sa ligne d’approvisionnement, se serait effondré.

      La France avait choisi l’apaisement parce que son opinion publique était pacifique et par faiblesse démographique : seulement 40 millions de français contre 80 millions d’allemands après Munich et des gouvernements britanniques qui mettaient des bâtons dans les roues de la France chaque fois qu’elle voulait faire respecter les traités.

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      • Jean-Pierre Georges-Pichot // 27.08.2019 à 10h53

        Jérôme, je respecte votre scepticisme, votre esprit critique et votre souci de vous forger une opinion personnelle. Je crois cependant qu’il vous manque des faits et que vous êtes sur une fausse voie. Vous nommez Annie Lacroix-Riz. L’avez-vous lue ? Votre dernier paragraphe contient des faits indéniables. La France était structurellement inférieure à l’Allemagne et incapable de l’affronter : c’était d’ailleurs la véritable leçon de 1914-1918, en dépit de l’issue. Mais ce n’était pas le seul déterminant des politiques françaises. Le philonazisme des élites françaises dans les années trente est malheureusement un fait bien documenté. Pareil en Angleterre, c’est vrai aussi, si l’on parle de la clique Chamberlain-Halifax : mais la vraie divergence entre les deux pays, c’est qu’en Angleterre, c’est le parti opposé qui a gagné et pris le pouvoir avec Churchill. En France, on a eu Weygand, dont vous me semblez ne pas du tout connaître le dossier. Ce n’est pas sans raison que Gort est parti en courant quand il l’a vu arriver !

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    • Fritz // 23.08.2019 à 13h17

      Le titre est assez gratiné (Molotov-Ribbentrop : why is Moscow trying to justify Nazi pact ?), et l’article n’est pas mal non plus. L’histoire otanisée….
      Faut-il rappeler au Guardian que le protocole secret annexé au pacte du 23 août ne divise pas l’Europe en deux zones d’influence, mais délimite celles-ci dans les États baltes, en Pologne et en Bessarabie ?

      En français, un article dans la même veine :
      http://www.lefigaro.fr/vox/histoire/23-aout-1939-le-pacte-hitler-staline-une-date-que-la-moitie-de-l-europe-n-oublie-pas-20190822

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      • Sandrine // 23.08.2019 à 16h18

        Cette expression « moitié de l’Europe » est d’ailleurs en soi extrêmement problématique, non seulement à cause de l’anachronisme qu’elle véhicule et que vous pointez justement du doigt, mais aussi parce que d’un point de vue strictement géographique, les pays nouvellement indépendant en 1918 puis dominés par l’Union Soviétique à l’issue de la seconde guerre mondiale ne constituent pas à proprement parler « la moitié de l’Europe » (surtout si on pense comme le Général de Gaulle que l’Europe va de l’Atlantique à l’Oural).

        Je pense que ce titre est un acte manqué du journaliste que pensait inconsciemment : « le pacte Hitler/Staline, une date que la moitié de l’UE n’oublie pas »

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  • Marion // 23.08.2019 à 13h47

    J Sapir n’est pas historien et cela se voit. Ce long articlepasse pour moi à coté de l’essentiel, tout en s’étendant longuement sur une thèse non etayée dans les fait (l’URSS aurait perdu du temps, l’armé rouge a été affaiblie par les purges) reposant sur des lieux communs obsolètes.

    L’essentiel : l’effort principal de l’URSS sur le plan diplomatique a été jusqu’à l’été 1939 d’obtenir la signature d’une alliance militaire avec la GB et la France. Elle se trouva face à une fin de non recevoir, l’entreprise diplomatique occidentale, notamment britannique, étant de diriger l’offensive nazie contre l’URSS, les USA eux commerçant activement avec l’allemagne nazie.

    Quant à la thèse éculée, qui vient directement de arguments des Daladier bonnet et chamberlain, sur l’affaiblissement militaire de l’armée soviétique par les purges, elle est balayée elle aussi par les faits historiques. Les armées françaises et anglaises, de loin 1ere armée du monde en 1939 furent détruite par les armées de l’Axe. L’armée rouge résista.

    Sapir serait bien inspiré de lire les travaux de référence modernes qui s’imposent sur le sujet, par exemple l’excellent « les guerres de Staline » de l’historien G Roberts. [modéré]

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    • Fritz // 23.08.2019 à 15h33

      Tout ce qui est excessif est insignifiant. Si vraiment « l’entreprise diplomatique occidentale, notamment britannique, [étaIt] de diriger l’offensive nazie contre l’URSS », on se demande pourquoi Churchill a apporté son appui à l’URSS dès le début de l’invasion allemande, et pourquoi Stafford Cripps a signé un accord avec Molotov en 1941.
      https://www.youtube.com/watch?v=Hvex7RCo4oQ

      Quant à la destruction de l’armée anglaise… D’où venaient les Spitfire qui ont affronté les Heinkel dans le ciel d’Angleterre en 1940 ? D’où venaient les troupes qui ont battu Rommel à el Alamein en 1942 ?

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      • Sandrine // 23.08.2019 à 17h08

        Oui mais cet accord entre anglais et russes c’etait en Juillet 41.
        Le fait que Churchill apporte son aide ne prouve rien, sinon qu’il est bien content que la pression allemande sur l’Angleterre, de facto, se desserre avec l’entrée dans la danse de l’URSS

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      • bruno // 23.08.2019 à 22h31

        Fritz, ce qui n’est pas chronologique en histoire est… ridicule. Vous parlez de Churchill. Il n’intègre le gouvernement Chamberlain qu’en … septembre 1939. C’est bien Chamberlain le chef du gouvernement et c’est un féroce opposant à l’alliance avec l’URSS et un partisan convaincu de la négociation avec Hitler, artisan des accords de Munich.

        Sur le continent, les armées françaises et le corps expéditionnaire anglais sont balayés. C’est un fait. Leur matériel est récupéré par les armées nazies.

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      • Jérôme // 24.08.2019 à 12h25

        @Fritz : cette thèse est très sérieuse quoique discutable. Elle a été développée et étayée par de nombreux historiens, et notamment par Carol Quigley (professeur et maître à penser du jeune Bill Clinton).

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      • Patrice // 24.08.2019 à 23h15

        La stratégie fondamentale de l Angleterre et de la France depuis l assassinat de barthou en 1934 est d obliger l Allemagne à attaquer l urss. J Sapir expose clairement le pitoyable épisode tchèque. La Pologne a également été trahie par l Angleterre. L aide de l Angleterre à l urss est une plaisanterie. Le projet de bombardement de Bakou avec la France en 1940, l envoi de bateaux sans escorte
        https://reseauinternational.net/leurope-dune-guerre-a-lautre-xviii-1-comment-la-grande-bretagne-a-aide-lunion-sovietique-a-combattre-hitler/
        La vision d un historien russe est utile.
        Bref, si les manuels d Histoire devaient résumer l essentiel de la deuxième guerre mondiale, ils indiqueraient qu il s agissait d une guerre par procuration orchestrée par l Angleterre dans laquelle Hitler devait réaliser ce que 14 armées étrangères avaient manqué entre 1919 et 1923, à savoir la destruction de l urss. Le pacte a été un petit grain de sable dans ce plan évident. La sécurité de l urss correspondait à la sécurité de tous les peuples. L entrée en guerre de Roosevelt seulement après l échec de la Blitzkrieg après avoir soutenu l économie allemande et Hitler dans les années 30 confirme ce plan d epuisement de l urss avant, pendant et après la guerre.

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        • Sandrine // 25.08.2019 à 12h12

          Je suis à la recherche du deuxième volet d’une émission de « rendez-vous avec X »: « 10 mai 1940, l’étrange voyage de Rudolf Hess » qui n’est plus disponible sur le site de Rendez-vous avec x (seule la première partie de l’emission est téléchargeable alors que je me souviens avoir pu l’écouter il y a de ça seulement quelques années)
          De mémoire, il me semble que la thèse défendue par « Monsieur X » était que Churchill avait intoxiqué les nazis (en l’occurrence R.Hess) pour empêcher les Allemands d’arrêter la guerre en négociant une paix avec la France et la GB et en remettant à plus tard leurs projets d’invasion de l’URSS.
          Quelqu’un aurait-il le lien?

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          • Serge WASTERLAIN // 26.08.2019 à 19h12

            Voici ce que j’ai trouvé :
            https://www.youtube.com/watch?v=VDoYn_2X9xE

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          • Sandrine // 27.08.2019 à 09h33

            @Grumly et Serge Wasterlain, merci pour votre aide.
            @Patrice : ce N. Satarikov dont votre lien diffuse les thèses me parait un personnage très sulfureux, en tout cas peu digne de confiance en matière d’histoire. Un exemple qui en dit long : dans votre texte (en lien), il est question du faible nombre des victimes civile anglaises (moins de 1000 ) lors de la bataille d’Angleterre à mettre en regard avec un nombre très importants de victimes civiles allemandes sous les bombes anglaise à la même époque dont on ne parle jamais et dont il serait curieusement impossible (selon le texte) de trouver nulle part les statistiques .
            Doit-on rappeler que cette thèse était précisément celle relayée par la propagande nazie ? Et que les victimes civiles anglaises du Blitz se sont bien plutôt comptées par dizaines de milliers?

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      • Jean-Pierre Georges-Pichot // 27.08.2019 à 11h12

        Marion a des formulations maladroites, mais Fritz déraille complètement ! L’armée anglaise n’a certes pas été détruite en 1940, pour une bonne raison : c’est qu’elle n’existait pas. Gort avait dix divisions en France. Autant dire rien, face aux masses françaises et allemandes. Mais quant au reste, il ne fait pas de doute que Staline d’un côté et les franco-anglais de l’autre jouaient le même jeu, à savoir qui enverrait la Wehrmacht chez l’autre. L’enchaînement chronologique Munich-pacte germano-soviétique en est le résultat. Quant à opposer à cette analyse le fait de l’alliance anglo-soviétique de 1941, il ne peut échapper à personne que les circonstances et les équipes dirigeantes avaient subi quelque évolution !

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    • Sapir // 23.08.2019 à 19h05

      Alors, expliquez nous pourquoi l’armée rouge (district de Leningrad) gravement purgée est-elle aussi inefficace contre la Finlande en 1939-40 alors que l’armée d’extrême-orient, relativement épargnée par les purges (et commandée par Shtern et Joukov) défait sans coup férir les Japonais en août 39?
      Les purges ont provoqué une désorganisation gravissime de la RKKA, désorganisation aggravée par l’atmosphère de peur et de suspicion régnant après les purges. Relisez les mémoires de Joukov et des autres généraux. C’est un fait désormais bien établi.
      Si l’URSS a résisté en 1941, c’est du fait de la profondeur du théâtre d’opération qui engendre une crise logistique de l’armée allemande.

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      • bruno // 23.08.2019 à 21h37

        Cet argument de la comparaison entre guerre d’hiver et bataille de khalkin gol n’a aucun sens historique pour justifier de l’effet des purges.

        le terrain n’est pas comparable, et le climat non plus. Par ailleurs, la position de l’armée rouge n’est pas du tout la même : essentiellement défensive à khalkhin gol sur un front de quelques dizaines de kilomètres, offensive à grande échelle sur un front fortifié se déployant sur plusieurs centaines de kilomètre dans des conditions climatiques extrême défavorabls à l’arme blindée.

        G Roberts remarque que l’offensive soviétique se développe en deux phase. Une première en novembre décembre qui échoue à percer la ligne Mannerheim. Il souligne que l’offensive est mal préparé, les défenses et la résistance finnoises sont mal estimés alors que l’état major soviétique ne pense pas devoir réellement mener la guerre, l’attaque de l’armée rouge devant provoquer la chute du gouvernement au profit d’un nouveau gouvernement plus ouvert à la négociation. En février 1940 une seconde offensive, de la même armée, sous le commandement Timochenko perce en deux semaine les défenses finoise et marchent vers Helsinki, permettant à l’URSS d’imposer à la Finlande ses revendications de novembre 1939.

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        • bruno // 23.08.2019 à 22h08

          , Joukov n’obtient ses postes de commandement qu’à la faveur des purges de 1937. Il n’appartient pas au 57e corps engagé à Khalkhin Gol, mais y est envoyé en mai 1939 pour restructurer cette armée. Il ne prend le commandement qu’en juin. Il est très vite assisté de Meklis l’un des organisateurs des purges de l’armée rouge en 37

          Durant la guerre d’hiver, Chtern reçoit le commandement de la 8e armée le 12 décembre 1939, lorsque l’offensive soviétique est restructurée. Bref l’argument de Sapir n’a aucun sens.

          Ce d’autant plus qu’en 1939, les purges sont achevées et que la plupart des officiers démobilisés en 1937 ont été réintégré. Les travaux très précis de Wheatcroft que semblent ignorer Sapir, ont par exemple démontré par l’analyse des archives que les purges ont été relativement limité. Par exemple dans la Marine, elles concernaient moins de 16% des officiers . Roberts souligne que ces purges, au delà d’une forme de désorganisation, ont permis d’assurer le contrôle nécessaire à la résistance de l’armée rouge lors du choc initial de l’invasion de 1941, mais également d’en renouveler les cadres et les principes tactiques et stratégiques qui sont les raisons des victoires soviétiques de 1942 jusqu’à la fin de la guerre.

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          • bruno // 23.08.2019 à 22h09

            Robert fait également pièce à ceux prétendant que l’URSS n’est pour rien dans la défaite du IIIe Reich, mais qu’il faut féliciter l’hiver et la profondeur du territoire russe. EN montrant que dès 1941 c’est bien l’armée rouge qui brise la capacité offensive des forces de l’Axe. Là aussi l’examen de chiffes renseignerait Jacques Sapir. Par exemple

            Entre juin et septembre 1941, la percée allemande est d’environ 500 km, elle avait été de 400 km en 1 mois durant la bataille de France.
            [modéré]

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  • degorde // 23.08.2019 à 16h02

    La signature du pacte prend tout son relief si on compare l’attitude prudente des soviétiques avec celle de la Grande Bretagne au printemps 1939. Quelques exemples édifiants :
    40 millions mégotés à la Pologne pour des achats d’armes, mais Helmut Wohlart, conseiller économique d’Hitler se voit proposer un prêt de 5 milliard.
    16 mars, le lendemain de l’entrée d’Hitler à Prague, signature entre la British Industry Federation et son homologue allemand un accord de Cartel
    En mai la GB donne son accord à la BRI pour remettre à Berlin 25 millions d’or tchèque.

      +3

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  • Pasenax // 23.08.2019 à 18h05

    Bonjour,
    J’avais appris au cours de mes études secondaires, il y a bien longtemps, qu’une conséquence du pacte était le sabotage par la cgt communiste des productions des usines ou chantiers d’armement en France. Si c’est vrai, cela contredirait fortement la thèse de l’article, et au contraire soulignerait un accord plus profond entre les deux dictateurs. Quelqu’un peut-il éclairer ce point ?
    Merci

      +3

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    • Sapir // 23.08.2019 à 18h58

      Les cas de « sabotage » qui sont généralement cités se sont avérés être simplement des cas de mauvaise qualité des composants de base, problème chronique dans l’industrie aéronautique et de défense française à l’époque. Ainsi, le G&R K-14 a la réputation d’un moteur épouvantable en France alors que, du fait de l’utilisation de meilleurs métaux, il fonctionna parfaitement au Japon, en particulier en propulsant l’A6M2 « Zéro »….

        +3

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    • LBSSO // 23.08.2019 à 21h04

      Si la question du sabotage vous intéresse , il est un livre de référence (selon moi):
      Sébastien Albertelli : « Histoire du sabotage. De la CGT à la Résistance » chez Perrin en 2016.

      Ci-dessous commentaire du livre par Joel Drogland:

      Agrégé d’histoire, Sébastien Albertelli a soutenu sa thèse de doctorat en 2006 sous la direction de Jean-Pierre Azéma et l’a publiée en 2009 chez Perrin sous le titre, Les Services secrets du général de Gaulle, le BCRA 1940-1944.
      Ce dernier étant un service de renseignement et d’action, il est souvent question de parachutages d’armes, de sabotages et de saboteurs envoyés en mission en France. C’est sans doute ce qui a donné l’envie à Sébastien Albertelli d’approfondir l’étude dans la direction du sabotage d’autant plus qu’il n’en existait pas à ce jour d’histoire.
      Au terme d’une étude nuancée et approfondie, Sébastien Albertelli prend parti dans le débat qui porte sur la réalité du sabotage communiste dans les usines de guerre en France en 1940. Il estime que rien ne permet d’affirmer que l’industrie française a été frappée par de nombreux sabotages, qu’aucun n’a jamais immobilisé une machine essentielle, que

      « l’idée d’un plan général, extrapolé de quelques incidents isolés, relève purement et simplement de la pensée conspirative » .

      https://clio-cr.clionautes.org/histoire-du-sabotage-de-la-cgt-a-la-resistance.html

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    • Pierre Bacara // 26.08.2019 à 01h32

      LE PCF ET LE PACTE

      Le 23 août 1939, le PCF est K.O. En effet, Staline tente à n’importe quel prix prix de crédibiliser l’accord aux yeux de l’Allemagne nazie en bricolant une mutation brutale de la ligne du Komintern : l’antifascisme qui, depuis 1934, présentait l’avantage d’être compatible à la fois avec les valeurs de l’Internationale et avec les contraintes géopolitiques de l’heure de l’Union soviétique, est jeté à la corbeille et remplacé du jour au lendemain par la rhétorique de « la guerre impérialiste, stade ultime du capitalisme », exhumée miraculeusement des grimoires.

      Même les communistres français les plus enflammés ont du mal à digérer ce galimatias, et la crédibilité du PCF reçoit une véritable gifle. Qui plus est, les communistes français ignorent que Staline se méfie doublement du Komintern, dont il perçoit les leaders comme des trotskystes en puissance et les partis comme des avatars plus imprévisibles qu’utiles des sociétés bourgeoises. Pour finir, il n’est pas du tout dans l’intérêt de l’Union soviétique de confesssr en public la cause essentielle du pacte, à savoir que l’Armée rouge ne pourra encaisser l’invasion nazie avant 1942 ou 1943.

      Le PCF, sourd au verbiage improvisé par le Komintern et inconscient de la stratégie stalinienne, est déboussolé. Même BARBAROSSA ne suffira pas à remettre les compteurs à zéro tant le Komintern aura du mal à éponger un saut de l’ange ingérable, et ce n’est qu’à la fin de 1941 que ce discours de circonstance sera oublié – par les communistes, tout au moins….

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  • L’aieul // 23.08.2019 à 18h58

    Lire aussi « History of the Second World War » (London, Weidenfeld Nicolson, 1970) du Capitaine Liddell Hart (théoricien et historien militaire britannique).

    Dedans on y voit par son témoignage direct (étant l’homme des affaires militaires de Chamberlain) et son analyse des archives britanniques une junte Polonaise (qui n’est absolument pas une démocratie mais une dictature militaire) absolument schizophrénique qui d’un coté est considéré jusqu’en 1939 comme un partenaire de l’Allemagne par les nazis (comme en témoignera leur annexion commune de la Tchécoslovaquie. Qui est aussi largement responsable de l’immobilité de la France qui se retrouve à devoir choisir entre son allié polonais et son allié tchèque), qui grâce à des assurances absolument irréalistes de Chamberlain (qui le 29 mars 1939 donne un blanc seing à la Pologne, que le parlement britannique acte le 31, seul Lloyd George prévient que c’est une folie absolue sans accord avec les soviétiques) refuse à l’Allemagne le fameux corridor de Danzig, pourtant contrepartie de la Tchécoslovaquie… (littéralement pour « coller une gifler Hitler », dixit le Colonel Beck, ministre des affaires étrangère Polonais), ce qui amène forcément à une guerre avec l’Allemagne.
    En refusant obstinément tout protocole d’accord avec des soviétiques de plus en plus en inquiets (en particulier quand Voroshilov propose 120 divisions d’infanterie et 16 de cavalerie pour aider la Pologne, pensant que ce n’est pas assez, et qu’on lui dit que l’armée britannique c’est 16 divisions de combat, les Allemands en alignant dix fois plus).

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    • lon // 24.08.2019 à 17h44

      Oui cette junte polonaise porte une lourde responsabilité dans ces évènements , et je pense que la classe politique en place à Varsovie depuis l’effondrement de l’URSS ne vaut guère mieux .

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      • Pablito // 25.08.2019 à 08h14

        On peut ne pas aimer les choix géopolitiques de la Pologne après 1989, mais qualifier ses gouvernements de « junte » est de la démagogie pure ou relève de polonophobie primaire. Tous les gouvernements post 89 ont été élus démocratiquement, ce qui n’était pas du tout le cas avant. Et la dernière junte à ma connaissance est celle de Jaruzelski en 1981.

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        • lon // 25.08.2019 à 14h31

          Désolé mais j’ai employé « junte » pour la Pologne des années 30 , pour celle d’après l’URSS j’ai dit  » classe politique » , élue démocratiquement c’est vrai

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    • Pablito // 24.08.2019 à 23h10

      Concernant « l’annexion commune de la Tchécoslovaquie », je vous rappelle que les Polonais ont récupéré Zaolzie, un territoire ethniquement polonais, que les Tchèques leur ont pris par la force en 1920 profitant de la guerre polono-russe de 1920-21.

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  • Ando // 23.08.2019 à 19h00

    Très bonne synthèse de Sapir sur un sujet qui a noirci un nombre conséquent de livres d’histoire.
    L’enchaînement des évènements voulu par Hitler et qui conduisirent à la tragédie du Second Conflit mondial trouve probablement aussi sa source dans une méconnaissance profonde des vrais rapports de force. Dans les années 30, la Russie soviétique, qu’on l’aime ou pas, est méprisée et sous-estimée par les intelligentsia non communistes de l’ouest de l’Europe. La signature le 9 mai 1945 à Karlshorst par l’Allemagne de sa capitulation totale face à l’Union soviétique montre que celle-ci fut le seul adversaire de l’Allemagne qui fut à sa mesure et qui la surclassa. Si cette réalité avait été admise en 1939 il fait peu de doute que l’histoire n’aurait pas été la même, et les victimes moins nombreuses. On retrouve dans le russia-bashing permanent d’aujourd’hui ce même fond de racisme imbécile et irrationnel, donc cette même inconscience des vrais rapports de force.

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    • Pierre Bacara // 26.08.2019 à 01h55

      « La signature le 9 mai 1945 […heure soviétique] par l’Allemagne de sa capitulation totale face à l’Union soviétique montre que celle-ci fut le seul adversaire de l’Allemagne qui fut à sa mesure et qui la surclassa. Si cette réalité avait été admise en 1939 […] »

      A part la nationalité, l’Armée rouge de 1939 a peu ou pas de points communs avec sa descendante triomphante de 1945. En 1939, il n’est pas farfelu de parier sur la défaite d’une armée au matériel obsolète et quasiment dépourvue de cadres compétents ; et la surdité de l’Occident – Guderian himself compris – vis-à-vis des réflexions d’avant-garde des théoriciens soviétiques achève de clouer le cercueil de la crédibilité de l’Armée rouge.

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  • moshedayan // 23.08.2019 à 19h36

    A mon avis, il faut lire aussi pour cette période les Mémoires du général Jaruzelski, en polonais (traduites en français ?) qui donne un éclairage intéressant sur ce qui se passa dans la Pologne orientale de 1939-1941 pour comprendre la complexité et le désarroi de nombreux Polonais. Enfin, un historien ou écrivain britannique Werth et d’autres ont aussi évoqué, comment les services secrets tchécoslovaques ont apprécié Munich, les Sudètes mais aussi les purges dans l’Armée rouge. La désorganisation fut réelle, mais certains (dont des Attachés militaires occidentaux) jugèrent aussi qu’elle permit l’arrivée de plusieurs jeunes généraux aux commandements de régions et de divisions avec des visions plus modernes. Moqueries sur les vieux généraux Boudienny et Vorochilov. Boudienny conduisit la Guerre d’Hiver en Finlande. Enfin, comment évaluer l’armée japonaise en 1938-1939 quand des historiens ont écrit qu’à cette date, elle n’était pas si bien équipée que cela en infanterie et blindés? .

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  • max // 23.08.2019 à 19h49

    Wiki dans les CONSEQUENCES DES PURGES est plus nuancé.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Grandes_Purges
    En décapitant l’armée rouge de nouveaux responsables, dont Joukov, sont montés en grades.
    La France de l’époque avait l’armée terrestre généralement considéré comme la meilleure du monde, ses généraux/maréchaux dont beaucoup de (héros) de la 1ere guerre mondiale étaient considérés comme les meilleurs.
    Les armées françaises et britanniques avaient du très bon matériel, ils avaient tout pour contenir, l’armée allemande, du moins le pensaient t’ils.
    L’armée rouge avaient été décapité, une nouvelle génération affronta l’armée allemande avec les résultats que l’on connait.
    Les infrastructures vitales furent déplacées en Oural.
    Cela dit entre les violences des Nazis et celles des staliniens (qui perdura longtemps après la guerre) ce furent deux régimes ou le pire s’exprima.

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  • LBSSO // 23.08.2019 à 21h19

    Un livre indispensable aux Belles Lettres pour comprendre cette période:

    Ivan Maïski ,Journal 1932-1934.

    Il a joué un rôle clé car il était ambassadeur russe à Londres de 1932 à 1943.
    https://lesbelleslettresblog.com/2017/09/20/ivan-maiski-journal-1932-1943-un-document-exceptionnel-inedit-en-france/
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ivan_Ma%C3%AFski

    ps : l’auteur ,Gabriel Gorodetsky, qui a travaillé sur ce journal est cité par J Sapir en note 14 de son article.

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  • RGT // 23.08.2019 à 22h25

    Et les USA attendaient patiemment que les belligérants se tapent sur la gueule en attendant que le vainqueur sorte du lot pour l’aider…

    N’oublions JAMAIS que les USA, même après la déclaration de guerre de l’Allemagne à ce pays, ont continué à leur fournir du matériel (Ford, General Morors entre autres) ET surtout de l’acier et du pétrole, acier AMÉRICAIN qui a entre autres servi à tirer les GI comme des lapins sur les côtes normandes.

    Et si l’Allemagne ne s’était pas pris une branlée par les russes sur le front de l’est ils ne seraient pas intervenus car le régime nazi était adulé par les ploutocrates US (Ford, Rockfeller et les TOUS autres).

    Si les USA sont intervenus, c’est surtout pour sauver les fesses de leurs « copains » ploutocrates allemands qui avaient abondamment collaboré avec les nazis (en ayant fait des profits monstrueux) et éviter que les entreprises de ces ploutocrates ne soient nationalisées par l’URSS qui avançait comme un rouleau compresseur.

    Et malgré tout ce qui est raconté par les « vainqueurs », le front de l’ouest était composé de tous les éclopés du front de l’est, les nazis sachant pertinemment qu’ils en craignaient RIEN des « alliés ».
    Leur plus grande frayeur concernait les russes qui étaient franchement « remontés » après ce que les nazis leur avaient fait subir.
    Et Staline n’avait AUCUNE influence sur cette soif de vengeance tout à fait légitime.
    Les russes étaient très motivés par ce qu’ils avaient vécu.

    Avant de critiquer les autres, balayez devant votre porte car le tas d’ordures est nauséabond.
    Et la suite est encore pire.

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  • Renaud // 23.08.2019 à 23h59

    À citer au passage que, entre tant d’autres télescopages d’événements qui firent l’essence de ce conflit, il faut citer en Pologne l’AK (Armia Krajowa) ou Résistance intérieure.L’Europe de l’est fut broyée alors entre les intérêts des Alliés, ce qui incluait le soutien non déclaré à l’Urss et l’Urss elle-même.
    En Pologne, L’AK résista jusqu’au bout. Elle fut anéantie à la foi par l’armée allemande avant sa déroute et par les Soviétiques, et Varsovie réduite en cendres. En été 1944 (août-septembre) en Europe de l’ouest comme en France, c’était partout la joie et la liesse de la Libération du joug nazi et au même moment l’écrasement des derniers résistants Polonais de l’AK par les Allemands pendant que les Soviétiques attendaient, armes aux pieds, sur l’autre rive de la Vistule que s’achève l’anéantissement des Polonais par l’armée allemande avant la débâcle de cette dernière.
    Ce temps de fête de libération de l’occupation allemande en Europe de l’ouest fut pour les Polonais le pire moment de désespoir le plus sinistre avec l’occupation soviétique qui s’installait (elle allait durer 45 ans!). Il en allait de même pour d’autres pays de l’est de l’Europe jusqu’à 1989.
    On peut citer aussi (autres autres cas en Europe de l’est) l’abandon par les Alliés du général yougoslave Mihaïlovitch et ses résistants en faveur du maréchal Tito…
    C’est ce qui préfigurait les soulèvements futurs à Berlin-est (1953), Budapest (1956), Prague (1968) résultat de toute la fausseté enclenchée par les dirigeants du monde depuis 1918.

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    • Pierre Bacara // 26.08.2019 à 02h22

      « En été 1944 […] l’écrasement […] de l’AK par les Allemands pendant que les Soviétiques attendaient, armes aux pieds, sur l’autre rive de la Vistule […] ».

      Lorsqu’éclate le soulèvement de l’A.K le 1er août 1944, l’Armée rouge a dans les pattes cinq opérations majeures dont la plus petite, et de loin – l’opération KOVEL-LUBLIN, parfois appelée LUBLIN-BREST – déclenchée le 18 juillet, a mobilisé des effectifs terrestres équivalents à ceux du débarquement en Normandie. En un mois, les forces soviétiques ont terrassé un groupe d’armées d’Hitler et infligé à l’Allemagne la plus cuisante défaite militaire de son histoire. Là où les armées alliées ont progressé de deux cents kilomètres vers l’est depuis l’opération COBRA (après près de deux mois de quasi sur place), les chars soviétiques, du moins ce qu’il en reste, ont repoussé la Wehrmacht de six cents kilomètres et sont eux-mêmes à des centaines de kilomètres de leurs bases de ravitaillement les plus avancées. Enfin, la 2e armée blindée soviétique, celle qui frôle Varsovie, vient d’être culbutée par le Feldmarschall Walter MODEL, commandant du groupe d’armées Centre et dont je vous invite à consulter les états de service.

      Demander à la 2e armée blindée de franchir la Vistule au début du mois d’août 1944 relève de la littérature.

      Bien entendu, il se trouve que l’éliminiation de l’A.K. par les Allemands va dans le sens de la stratégie de Staline – qui est un sujet en soi ; mais l’impuissance du 1er Front de Biélorussie à repousser les nazis de Varsovie ne résulte pas d’un choix soviétique.

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      • Serge WASTERLAIN // 26.08.2019 à 10h01

        Vous faites bien de souligner que l’armée soviétique n’était pas encore sur la rive est de la Vistule le 1er août 1944 ; ils y arriveront le 10 septembre, bien après le début du soulèvement de Varsovie commencé le 1er août et 20 jours avant son écrasement, après avoir essuyé un revers face à une armée allemande aguerrie et bien préparée pour empêcher l’armée soviétique de franchir la Vistule. On a ici la preuve que ‘’l’armée soviétique a regardé les polonais se faire écraser à Varsovie l’arme au pied’’ est un des nombreux bobards destinés à diminuer les mérites d’une armée soviétique qui a, qu’on le veuille ou non, payé le plus lourd tribut – et de loin – à la libération de l’Europe de joug nazi.
        Par ailleurs, il est tout aussi clair que si les polonais de Varsovie ont déclenché l’insurrection le 1er août, c’est avec l’espoir de se libérer avant l’arrivée des soviétique et peser ainsi dans le jeu politique.

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        • Pablito // 26.08.2019 à 15h54

          S’il est fort probable que l’armée rouge était épuisée, que dire de l’interdiction des Russes d’utiliser les aéroports dans la zone contrôlée par ceux-ci aux avions Alliés venus ravitailler l’insurrection de Varsovie ?

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        • Pierre Bacara // 27.08.2019 à 03h45

          VARSOVIE ETE 1944, ACTE I

          Le 29 juillet, quatre cents chars soviétiques cuits par le soleil, isolés par la fureur des combats comme un paquebot dans la mer, à la fois des Allemands, rares dans le secteur mais agressifs, et des autres armées russes, surgissent dans les rues des faubourgs de Varsovie, à quelques kilomètres de la rive orientale de la Vistule, avec ordre de franchir le fleuve, d’y établir une tête de pont et d’encercler la capitale polonaise pendant que l’Allemand n’est pas là.

          Ces chars sont ceux de la 2e armée blindée soviétique du général RADZVIESKI, une créature d’états-majors qui a remplacé au pied levé le général Semion BOGDANOV, célèbre casse-cou gravement blessé au combat à Lublin le 23. Le 25 juillet, les soldats de Radzvieski ont découvert, intact, le premier grand camp d’extermination nazi à être capturé : Maïdanek, et cinq cents déportés survivants. Ce 29 juillet dans la banlieue de Varsovie, la 2e armée blindée, bientôt à court d’essence, marche sur ses premiers oursins dans le secteur de Varsovie : quelques panzers panzers aboient et une division d’infanterie allemande est apparue. Le pire est à venir : les vingt-quatre heures qui suivent suffisent au Maréchal allemand Walter MODEL, vieux crotale de la Wehrmacht à l’Est, pour contre-attaquer l’inexpérimenté Radvieski avec cinq divisions de panzers, dont quatre d’élite et trois toutes fraîches arrivées à toute vitesse, et qui ont ordre de repartir vers des combats plus brûlants dès leur besogne achevée.

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        • Pierre Bacara // 27.08.2019 à 03h49

          VARSOVIE ETE 1944, ACTE II

          La guillotine tombe le 1er août – le jour même de l’éclatement de l’insurrection de l’A.K. dans Varsovie, de l’autre côté du fleuve : Bogdanov étant cloué à l’hôpital, Radzvieski perd les pédales, les panzers massacrent le tiers de la 2e armée blindée en quarante-huit heures avec le soutien de la Luftwaffe (beaucoup plus présente à l’Est qu’à l’Ouest) puis s’attaquent à un deuxième tiers. Dès le 5, le commandant en chef du 2e Front de Biélorussie, le Maréchal Konstantin Rokossokvski, retire du front les restes titubants de l’armée de Radzvieski tandis que deux des cinq division de panzers repartent aussi vite qu’elles étaient venues.

          Model a sauvé la place de Varsovie, coeur de la logistique de la Wehrmacht à l’Est.

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        • Pierre Bacara // 27.08.2019 à 03h57

          VARSOVIE ETE 1944, ACTE III

          Les chefs soviétiques réfléchissent à un plan B qui pourrait être mis sur pied en trois semaines seulement mais il exigerait d’affaiblir les forces soviétiques dans les secteurs des très grandes affaires du moment (c’est là que sont reparties d’urgence les divisions de panzers) : les batailles des têtes de pont sur la Vistule, plus au sud, qui conditionnent les batailles de l’avenir. Cette option est irrationnelle. En septembre 1944, alors que les grandes opérations soviétiques de l’été se terminent sur un immense succès stratégique, les aviations soviétique puis alliée larguent des armes, des munitions et des médicaments à l’A.K. dans Varsovie, ne faisant que prolonger son agonie.

          Le 14 septembre, la 2e armée allemande évacue complètement la rive est de la Vistule et fait exploser tous les ponts de Varsovie ; la 47e armée soviétique atteint le fleuve dans le quartier de Praga. Le lendemain soir, une division polonaise du 2e Front de Biélorussie tente de franchir la Vistule pour tendre la main à ses compatriotes : elle est écrasée par l’artillerie allemande. Le 1er octobre, l’A.K. capitule.

          Cette partie du front ne bougera plus jusqu’au 12 janvier 1945. Désormais, la Stavka prépare les opérations qui repousseront les armées d’Hitler jusqu’à l’Oder, à soixante kilomètres de Berlin… à partir des têtes de pont sur la Vistule.

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          • Serge WASTERLAIN // 27.08.2019 à 11h30

            Pouvez-vous nous donner les références de ce livre ou article ?
            Merci.

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            • Pierre Bacara // 27.08.2019 à 23h29

              VARSOVIE ETE 44, SOURCES

              Les éléments de base sont dans « Opération BAGRATION », de Jean LOPEZ (Economica, 2014).

              Des éléments complémentaires figurent naturellement dans l’incontournable « When Titans Clashed », de David M. GLantz, (University Press of Kansas, 1995), notamment en ce qui concerne : le remplacement de la 2e armée blindée par la 47e armée après son désengagement ; le soulèvement de l’A.K et l’armée de BERLING, y compris son attaque suicidaire à travers la Vistule.

              Je tiens à signaler le dossier de Vincent BERNARD « Varsovie, l’été sanglant », publié dans la revue « Ligne de front » de novembre-décembre 2014. Cette analyse apporte des informations très détaillées sur les contextes stratégique et tactique de l’insurrection (notamment une rare carte géographique du secteur de Varsovie au 31 juillet). Si, A l’échelle stratégique, il a pour unique faiblesse de faire remonter les relations polono-russes à 1920 alors que la date « big bang » des mémoires polonaise et russe est 1605, il replace d’une riche manière riche l’insurrection dans le contexte de Téhéran.
              A l’échelle tactique, la situation du soulèvement par rapport au contexte régional du début août 1944 est analysé avec un soin très marqué.

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            • Serge WASTERLAIN // 28.08.2019 à 00h44

              Merci Pierre Bacara.
              Je m’intéresse beaucoup à la période de 1900 à nos jours pour essayer de comprendre le monde dans lequel nous vivons. J’ai aussi fait des recherches sur les antagonismes entre la Pologne et la Russie. J’en ai retenu, en gros et je me réfère aux états actuels, que l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Pologne, la Russie et la Suède se sont disputés les territoires compris entre Berlin, Stockholm, Moscou, Mer Noire et Kiev. J’en ai conclu que dès sa restauration après la première guerre mondiale, la Pologne a tenté de redevenir « la République des deux Nations et a voulu jouer dans la cour des grands de l’époque sous la houlette du Maréchal Popielski, puis de Joseph Beck.
              Avez-vous des ouvrages à me conseiller sur ce sujet.
              En attendant, je vais me procurer les livres dont vous avez aimablement donné les références.
              Encore merci.

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            • Serge WASTERLAIN // 28.08.2019 à 10h37

              Concernant l’opération BAGRATION de Jean LOPEZ, voici ce que j’ai trouvé sur la toile :
              https://www.youtube.com/watch?v=55GtWRKPB9w

              Conférence très intéressante qui permet de replacer cette opération dans le cadre d’une action concertée des alliés et de l’URSS contre le 3ème Reich suite à la conférence de Téhéran de novembre/décembre 1943.
              À partir de 1 heure 4 minutes, il expose son point de vue sur l’écrasement du soulèvement de Varsovie, dont il reconnaît lui-même qu’il est différent des historiens européens et américains et que je résume ci-après :
              Sur instruction du gouvernement polonais en exil à Londres, déclenchement au premier coup de canon soviétique entendu à Varsovie.
              Ce qui se fait le 1er août, mais problème, la deuxième armée de tanks soviétique qui devait libérer Varsovie est détruite par les chars de Model.
              Pour aider l’insurrection, Staline n’a d’autre choix que de faire monter les deux armées de tanks qui ont franchi la Vistule au sud et en position pour une offensive sur Berlin ce qui était l’objectif de l’opération BAGRATION.
              1/2

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            • Serge WASTERLAIN // 28.08.2019 à 10h38

              Suite, 2/2
              Staline hésite, mais serait d’accord si le premier ministre du gouvernement en exil à Londres, Stanisław Mikołajczyk qui est à ce moment présent à Moscou, accepte de se soumettre au gouvernement polonais qu’il vient d’installer à Lublin, ce dernier refuse.
              Maintien des objectifs initiaux par Staline, c’est-à-dire laisser son armée dans le sud de la Pologne en vue de l’assaut final sur Berlin.
              Cette hypothèse est séduisante, sauf que Jean LOPEZ nous expose son point de vue sans disposer apparemment d’archives qui l’étaie.
              On accuse souvent Lacroix-Riz de faire passer ses convictions communistes dans son interprétation des documents historiques qu’elle nous livre, mais jamais elle ne les expose sans qu’elles soient appuyées par des archives probantes comme semble le faire ici Jean LOPEZ.

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            • Pierre Bacara // 29.08.2019 à 04h37

              ATTN M. WASTERLAIN, 1/3

              Merci pour cette conférence que je n’avais pas repérée. Je la visionnerai, y compris son volet consacré à l’insurrection de Varsovie. Jean LOPEZ n’y cite peut-être pas ses sources mais il est plus malaisé de les énumérer au cours d’une conférence que dans un travail rédactionnel. Par ailleurs, son livre « Opération BAGRATION », par exemple, n’oublie pas de mentionner sa centaine de sources principales, les documents atomiques (rapports…) étant signalés en bas de pages. Enfin, une source n’est pas une preuve, c’est leur recoupement qui constitue un faisceau.

              Au sujet du thème de la conférence : BAGRATION, menée du 22 juin au 31 juillet, mais aussi quatre des cinq autres opérations majeures lancées par la Stavka entre le 22 juin et le 20 août, constituent effectivement le volet soviétique d’une stratégie plus globale agréée à Téhéran en 1943 par CHURCHILL, STALINE et ROOSEVELT. Il y a été convenu que les Alliés lanceraient l’opération OVERLORD le 1er mai, puis l’Armée rouge, à partir du 15 mai, un ensemble opératique au cours duquel les Alliés lanceraient eux-mêmes l’opération DRAGOON. Les minutes de Téhéran tenues par le talentueux interprète Charles E. BOHLEN, détaillent ces débats (leurs 200 pages sont ici : http://images.library.wisc.edu/FRUS/EFacs/1943CairoTehran/reference/frus.frus1943cairotehran.i0012.pdf). Je suis actuellement sur la piste des minutes de son alter ego, le tout aussi talentueux Vladimir N. PAVLOV, car leurs extraits publiés recoupent celles de Bohlen, ce qui ouvre la perspective d’une photographie assez réaliste de Téhéran.

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            • Pierre Bacara // 29.08.2019 à 05h00

              ATTN M. WASTERLAIN, 2/3

              Note sur les têtes de pont sur la Vistule : les têtes de pont de Sandomierz (prononcer Sandomierj, Sandomir en russe) et de Magnuszew (prononcer Mag-nouchev, idem en russe) sont plus précisément les objectifs respectifs des opérations KOVEL-LUBLIN (lancée le 18 juillet) et LVOV-SANDOMIR (lancée le 13) : elles sont même le Schwerpunkt du gros des opérations de la Stavka de l’été puisqu’elles sont la condition des opérations futures jusqu’à l’Oder.

              Effectivement, Staline refusera de déséquilibrer les plans, d’une sophistication inouïe, d’une forces de sept millions d’hommes, et dont l’enjeu est rien moins que la conquête de l’Allemagne d’Hitler, et ce pour quarante mille résistants sous-armés et concentrés dans une agglomération unique qui n’est pas un objectif tactique. Quelques semaines plus tard, Eisenhower exprimera un jugement analogue en refusant de détourner plus d’une division U.S. pour Paris, pas non plus un objectif tactique.

              En ce qui concerne Churchill, Mikołajczyk et l’A.K., le jeu est complexe parce qu’il est né de la fuite du gouvernement polonais à Londres en 1939, elle-même inscrite dans le contexte sensible de la déclaration de guerre même du Royaume-Uni au Reich de 1939, dont le motif offciel est l’offensive nazie contre la Pologne. En conséquence, l’ombre des Polonais en exil plane en permanence sur la guerre coûteuse du Royaume-Uni contre l’Allemagne, et l’ex-future Pologne est pour Londres un enjeu de crédibilité qui rend douloureux les relations avec les Polonais, comme les minutes de Bohlen en attestent crûment.

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            • Jean-Pierre Georges-Pichot // 29.08.2019 à 09h23

              Oui. On peut dire que c’est un des grands paradoxes de la seconde guerre mondiale, qu’elle est officiellement déclarée pour la défense de l’intégrité et de la liberté polonaise, et que cet enjeu doit ensuite être refoulé par les vainqueurs occidentaux, qui se résignent à ne pas faire aboutir la moindre revendication sur ce point en dépit de leur victoire. Même genre de scandale pour les républicains espagnols ou les résistants grecs. Des vaincus de la victoire sur le fascisme, dont l’existence montre que finalement, la guerre n’avait pas pour enjeu réel concret la lutte pour la démocratie, quoi qu’en aient pensé ou voulu des acteurs comme Roosevelt, Churchill ou de Gaulle. Il ne s’agissait pas de la démocratie, et, sans que cela remette forcément en question la bonne foi des acteurs, la guerre était bien ‘une guerre impérialiste’ comme l’avait analysée l’Internationale communiste dès son déclenchement : c’est à dire une guerre entre des puissances westphaliennes qui défendaient leurs intérêts, ou parfois leur pure et simple survie. Un vrai combat de chiens.

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            • Serge WASTERLAIN // 29.08.2019 à 11h08

              @ Pierre Bacara : Merci pour votre adresse mail, je ne manquerai pas d’échanger avec vous quand j’aurai lu vos liens et les autres de ce topic.
              Deux dernières remarques concernant la conférence de Jean Lopez :
              1-) S’il n’est pas aisé d’énumérer ses sources lors d’une conférence, il aurait pu avoir comme préambule une phrase du genre :’’selon les archives que j’ai consultées à …’’. Mais ici rien ! C’est regrettable, surtout lorsqu’on précise comme il l’a fait que son opinion va à l’encontre de celle des historiens étasuniens et européens, c’est-à-dire, je suppose, de tous ou presque.
              2-) Je n’ai pu me départir d’un certain ‘’mal à l’aise’’ suite au nombreuses incises qu’il fait pour souligner combien Staline était dénué d’humanité, comme si il voulait se dédouaner de ne pas condamner les soviétiques ‘’d’être restés sciemment l’arme au pied’’ pendant que les résistants polonais se faisait massacrer à Varsovie. J’ai horreur de cette moraline dégoulinante (toujours vis-à-vis des mêmes et jamais vis-à-vis de certains que les historiens ont de plus en plus l’habitude de nous servir. Qu’ils nous présentent les faits et les liens entre ceux-ci et rien que les faits. Je suis suffisamment mature pour juger de ma moralité de ceux-ci, tout en ayant l’humilité de savoir que la moralité et les mœurs évoluent avec le temps et que celles d’aujourd’hui ne sont pas forcément celles d’hier…
              J’en profite pour remercier le site Les Crises qui permet ce genre d’échange.

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          • Pierre Bacara // 29.08.2019 à 05h06

            ATTN M. WASTERLAIN, 2/3

            En ce qui concerne enfin les « antagonismes » entre la Pologne et la Russie, je me risquerais à les qualifier plutôt d’inimitié très profonde vieille de quatre siècles. J’en ai brossé ici (https://normandieniemen.high-flight.org/la-saga-du-drang-nach-osten-polonais/) un aperçu expéditif (sous l’angle de vue d’origine du Wartheland et du Gouvernement général). Je me suis efforcé, entre autres, d’y mettre en avant, à gros coups de pinceaux, les plus importantes clés géopolitiques de la thématique, tout en les maintenant, j’espère, accessibles. Vous n’y apprendrez peut-être pas grand-chose mais qui sait ? Je vous confesse que ce tableau-là ne cite pas plus ses sources que la conférence de Jean Lopez. En effet, il n’est qu’une fiche thématique indirectement liée à une page web plus ciblée (https://normandieniemen.high-flight.org/stanislav-alexandrovitch-zvezdov/) qui, elle, cite les siennes (https://normandieniemen.high-flight.org/sources-principales/).

            Enfin, afin de ne pas abuser de l’hospitalité de Les-Crises, je me permets de vous suggérer de poursuivre ces échanges par e-mail si vous le souhaitez. Le mien : pierre.bacara@laposte.net.

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  • François Delpla // 24.08.2019 à 10h47

    Le jeu de Hitler manque à cette analyse.

    Staline signe pour la raison très simple qu’il se sent acculé : c’est ça, ou se prendre sur la figure du côté de Leningrad dans un mois ou deux une armée allemande en plein élan, et aguerrie par son combat contre la Pologne… à moins que celle-ci ne soit complice, voire belligérante, après la mise au point d’un compromis sur Dantzig de conserve avec un Occident décidément antisoviétique, au point de laisser le nazisme, c’est le cas de le dire, en paix.

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    • lon // 24.08.2019 à 17h41

      Je pense que votre analyse est erronée, l’armée allemande de septembre 1939 n’était pas en mesure d’attaquer l’URSS , en outre Hitler voulait à cette époque éviter à tout prix une guerre sur 2 fronts , et s’il attaque en 1941 c’est aussi avec 2 ans d’avance sur son planning , la raison principale étant de ne pas laisser justement un an supplémentaire ou deux aux soviétiques pour compléter leur réorganisation .

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 26.08.2019 à 14h13

      A mon avis, Sapir n’a pas tort, mais Delpla a raison. Il y a un parallélisme entre les comportements de Staline d’une part et des franco-anglais d’autre part : tout le monde fait la cour à Hitler. Avec le Pacte, Staline fait de l’apaisement. Rivalité mimétique, dirait René Girard ! Deux points qui ne figurent pas dans l’analyse de Jacques Sapir me semblent pertinents : A. l’accord naval Germano-britannique, qui était une mauvaise manière faite à l’URSS puisqu’il s’agissait d’autoriser l’Allemagne à la menacer en Baltique. Au retour de Munich, c’est le texte de cet accord, qui vient d’être confirmé, que Chamberlain brandit comme une preuve que la guerre vient d’être évitée ‘pour toujours’ entre l’Allemagne et l’Angleterre. La garantie de la paix à l’ouest, c’est la promesse de guerre à l’est. B. la guerre d’Espagne, où l’URSS est en confrontation avec l’Allemagne plus résolument qu’on ne croit parce qu’on minimise la mainmise soviétique sur la République espagnole. Or les élites de la France et de l’Angleterre craignent la menace communiste autant et davantage que la menace nazie, et elles ont pris beaucoup plus tôt et beaucoup plus activement parti pour Franco que l’on ne dit. Cela fait deux raisons pour lesquelles Staline sait qu’il ne pourra sans doute pas s’allier aux occidentaux, ce que le comportement de leurs délégations dans les négociations ne fait que confirmer. Hitler le sait aussi et c’était sa force à Munich. C’est encore plus la force qui contraint Staline à traiter avec lui, à son tour, quelques mois plus tard.

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    • Pablito // 26.08.2019 à 15h58

      La Pologne complice, qui de surcroît se serait volontairement laisser écraser par le blitzkrieg ? C’est fort de café !

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      • Jean-Pierre Georges-Pichot // 27.08.2019 à 12h30

        Pablito, c’est triste, mais c’est malheureusement bien documenté. Une indication de lecture décalée mais probante : lisez tout simplement les mémoires de Churchill sur cette conjoncture précise. Accablant pour les dirigeants Polonais, qui exultent littéralement à propos du bon tour qu’ils ont joué aux négociateurs franco-anglais en les empêchant de mettre au point un mécanisme militaire d’aide à la Pologne en conjonction avec les Russes en cas d’invasion Allemande. Il faut se représenter, même si c’est difficile à comprendre, ex post facto, l’arrogance des castes militaires de l’époque, et pas seulement des généraux Polonais, mais eux en particulier, qui pensaient tenir la dragée haute à la fois aux Russes et aux Allemands. Cela dit, je vous concède que, du point de vue polonais, on peut hésiter à trancher s’il valait mieux prévenir une invasion allemande par une invasion soviétique plutôt que l’inverse. En réalité, la situation polonaise était tragique de toutes façons. La bêtise militaire n’a fait que donner sa forme historique concrète à la tragédie..

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  • lon // 24.08.2019 à 17h54

    La France avait loupé le coche déjà en 36 , lors de la réoccupation de la Rhénanie par les troupes nazies elle n’avait pas réagi , contrairement aux accords du Traité de Versailles . Hitler parait-il était fou d’angoisse , au cas où l’armée française décidait de contre-attaquer sur la rive gauche , c’était la fin de son régime .
    Maintenant sur la position conciliante de la France dans les années d’avant guerre , il est bon de rappeler une forte sensibilité pacifiste à tous les niveaux , dûe à la saignée de 14-18 ( on peut visiter les cimetières de toute la France rurale pour se faire une idée )
    Au final ce qui pose vraiment problème c’est bien l’instrumentalisation du Pacte dans un vaste brouhaha médiatique destiné à disqualifier encore plus l’expérience soviétique .

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  • Pablito // 24.08.2019 à 23h01

    Je serais curieux de connaitre votre avis sur ce discours présumé de Staline.

    Le 19 août 1939, lors de la réunion du Bureau Politique du Comité Central du PCUS, Staline dit à ses camarades :
    « Si nous acceptons les propositions de l’Angleterre et de la France, dont les missions se trouvent actuellement à Moscou, et signons une alliance avec eux et non pas avec l’Allemagne, Hitler pourrait abandonner l’idée d’attaquer la Pologne. Ainsi la guerre ne va pas éclater, car les Allemands vont commencer à chercher un arrangement avec l’Occident. Cependant, pour l’Union soviétique, la guerre est absolument nécessaire, car dans des conditions de paix, le bolchévisme ne pourra pas prendre le contrôle des pays occidentaux »

    Source : https://web.archive.org/web/20070927220656/http://www.carlonordling.se/ww2/didstalin.html

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    • lon // 25.08.2019 à 11h16

      C’est effectivement très intéressant . Je pense Staline capable d’un tel coup tordu , avec l’arrogance idéologique que procure le  » matérialisme dialectique » et autres billevesées pseudo-scientifiques chères à l’intelligentsia communiste Maintenant quand on compare ceci aux manoeuvres occidentales , et qu’on cesse de s’épuiser à démêler le vrai du faux, on retiendra de la période avant guerre que tout le monde a essayé de manipuler tout le monde , et que 50 millions de morts témoigneront pour toujours de la paranoia et la bêtise des dirigeants politiques de l’époque .

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      • Sandrine // 25.08.2019 à 11h47

        C’est effectivement intéressant. Mais pourquoi une telle déclaration n’est pas plus « médiatisée » aujourd’hui alors qu’elle serait une argument de poids apportant de l’eau au moulin de tous ceux qui dénoncent le pacte germano-soviétique ?

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    • Pierre Bacara // 26.08.2019 à 02h27

      « […] le bolchévisme ne pourra pas prendre le contrôle des pays occidentaux ».

      En 1939, il y a beau temps que Staline ne croit plus en des révolutions dans les pays occidentaux. Cet avis est illustré par sa fameuse citation : « Si des révolutionnaires allemands voulaient s’emparer d’une gare, ils commenceraient par faire la queue pour acheter des tickets de quai ».

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 28.08.2019 à 10h51

      Pablito, je viens de lire le document que vous donnez en lien, et je n’y retrouve pas de propos staliniens correspondant à votre résumé. Dans la dernière phrase de votre paraphrase, vous bâtissez l’image d’un Staline offensif, grand organisateur de toutes choses et visant à l’expansion mondiale du communisme. Je crois que c’est une image fausse. Staline est faible et il a une position défensive. Il veut envoyer la Wehrmacht vers l’Ouest, cela est clair et bien établi par ailleurs. Mais le document confirme que son espoir, c’est une guerre d’usure, et qu’il n’a aucun espoir de soviétiser l’Allemagne, et encore moins la France et l’Angleterre, qu’il croit plus fortes qu’elles ne sont.

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  • Pr. Michel Bergès // 26.08.2019 à 12h27

    Faut-il commémorer vraiment des faits comme le Pacte GS ? Cet objet concerne à la fois la politique internationale, en ses multiples scénarios de revirements diplomatiques, et la politique intérieure de chaque État. Les explications en termes de “capitalisme” et d’”impérialisme”, mythe généralisables et interchangeable d’un simplisme ahurissant, peuvent passer pour une mascarade intellectuelle.
    Il faut surtout comprendre le Pacte, non seulement en raison des tergiversations des alliés occidentaux, mais surtout, dans la moyenne durée, depuis l’Armistice et les “Traités” de l’après Première Guerre mondiale, en recomposant les liens directs entre l’Allemagne et la Russie, depuis au moins 1917 : fabrication des “Bolcheviks” par le SR allemand de Nicolaï (approuvée par Ludendorf) ; échanges militaires et économiques importants avec Weimar ; grèves communes entre communistes allemands et nazis à Berlin ; rencontres entre des membres du SD et des communistes allemands en 1934 ; jeu trouble des Français (surtout de LAVAL) dans le Pacte franco-soviétique de 1935… On ne peut commencer l’analyse en 1939.

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 26.08.2019 à 13h39

      La réflexion sur l’histoire n’est pas une distribution des prix. Je ne sais pas s’il faut ‘commémorer’, ‘célébrer’, ‘condamner’, ‘justifier’ ou ‘excuser’ le Pacte germano-soviétique : les pantomimes publiques auxquelles se livrent les officiels habilités en fonction des polémiques du moment ont peu d’intérêt. En revanche, je suis certain qu’il vaut le coup d’étudier le sujet, d’un point de vue scientifique, c’est à dire, s’agissant d’histoire, en s’attachant à dégager les faits, à cerner les motivations des acteurs, etc… On a le droit de ne pas s’intéresser à l’histoire, mais si c’est pour avoir malgré tout un avis sur des causalités-véritables-qui-ne-sont-pas-celles-que-l’on-croit , alors on est en plein dans ce qui s’appelle ‘idéologie’ : j’affirme, sans chercher à connaître la réalité, ce que me intérêts me poussent à faire croire. Par rapport à cela, les grandes généralisations, qui manient des concepts en -isme, sont légitimes et même inévitables dès que l’on dépasse le niveau de l’anecdote. En l’occurrence, il semble tout de même que la défense des intérêts matériels ne soit pas sans rapport avec les guerres… Ce n’est pas aller trop loin dans l’abstraction que de formuler cette évidence en termes de capitalisme et d’impérialisme !

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      • Pr. Michel Bergès // 26.08.2019 à 18h20

        Les grandes généralisations macro-économiques, à la Lénine (« L’impérialisme, stade suprême du capitalisme ») n’expliquent rien et ne peuvent à elles seules épuiser l’analyse de la VIE POLITIQUE, interne et internationale. C’est d’ailleurs de telles analyses calquées mécaniquement qui ont entraîné la chute du Parti communiste allemand en 1933 (et à quelle vitesse !).
        Le Pacte de 1939 a une longue histoire, et s’inscrit surtout, au-delà des régimes politiques, voire des théories d’un « TOTALITARISME » conjoint de formes entre le nazisme et le stalinisme, dans l’histoire des échanges multiformes entre l’Allemagne et la Russie, au moins depui 1917 (Paix de Brest Litovsk, Procès de Leipzig en décembre 1933, affaire Toukatchevski…etc…). D’ailleurs la famille tsariste russe était affiliée avant 1914 aux Hohenzollern…

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        • Jean-Pierre Georges-Pichot // 28.08.2019 à 09h44

          Cher Monsieur Bergès, je ne suis pas en désaccord avec ce que vous dites. Mais s’agissant des mos en ‘-isme’ il convient de faire le tri. Les jongleries intellectuelles des partis ouvriers des années trente, ne doivent pas détourner de leur usage rationnel. Pour comparaison, lorsque chez Molère un charlatan répète absurdement « le poumon » pour expliquer des maux imaginaires et justifier un remède illusoire, cela ne dissuade pas la médecine scientifique d’utiliser le concept de poumon. Je pense que l’anthropologie a besoin des concepts de ‘capitalisme’ et d »impérialisme’. ‘Socialisme’ a également un sens, l’erreur étant de le mettre en regard de ‘capitalisme’, car le capitalisme est un état réel des sociétés humaines, alors que le ‘socialisme’ est un projet qui n’a encore donné lieu qu’à des tentatives de réalisation qui ont toutes échoué. Quant au ‘totalitarisme’, je partage votre scepticisme : c’est une construction polémique des politistes anglo-saxons, avec Hannah Arendt en tête de file, qui vise à donner artificiellement une figure unifiée aux ennemis successifs de l’Amérique pour faire oublier dans le contexte nouveau de la guerre froide que l’Amérique s’est alliée contre l’Allemagne à l’Union soviétique, qui a fait le gros du travail contre l’ennemi commun. Manoeuvre réussie puisqu’une large fraction du public américain croit aujourd’hui que la seconde guerre mondiale opposait les Etats-Unis à l’Union soviétique !

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  • Jean-Pierre Georges-Pichot // 26.08.2019 à 13h15

    Rien à redire sur l’analyse de Jacques Sapir. Les soviétiques ont publié un compte-rendu intégral des séances de négociations entre franco-anglais et soviétiques telles qu’elles se sont tenues en vue d’un accord de coopération militaire en parallèle avec les négociations que Mototov tenait avec Ribbentrop, Staline jouant jusqu’au dernier moment l’une ou l’autre solution pour éviter la guerre et une probable défaite dès 1939, mais sachant bien au fond de quel côté l’arbre allait tomber. Ces minutes sont à la fois accablantes pour les franco-anglais et assez désopilantes à lire si on le fait avec beaucoup de recul. On y voit, pendant des conversations étalées sur plusieurs semaines, des négociateurs franco-anglais totalement hypocrites, car ils ont l’ordre de ne pas aboutir et croient pouvoir le dissimuler, et un négociateur soviétique qui n’est absolument pas dupe, mais qui ne finit par exploser que tout à la fin, après être allé téléphoner…. on devine à qui. Et qui renvoie les occidentaux à la maison après leur avoir expliqué en détail l’absurdité manifeste de leurs mensonges et de leurs incohérences. Staline avait tranché, et du coup, on peut presque dire quand à la minute près.

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  • Serge WASTERLAIN // 26.08.2019 à 19h19

    « Les soviétiques ont publié un compte-rendu intégral des séances de négociations entre franco-anglais et soviétiques telles qu’elles se sont tenues… »
    Pouvez-vous fournir un lien URL ou les référence littéraire permettant de se procurer ce document ?
    Merci.

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    • Jean-Pierre Georges-Pichot // 27.08.2019 à 12h02

      Cher Monsieur Wasterlain : s’agissant des conversations tenues entre Doumenc pour la France, Drax pour la Grande-Bretagne et Vorochilov pour l’Union Soviétique, entre le 12 et le 16 août 1939, avec un épilogue amer le 21 août, juste avant la signature du Pacte, je vais essayer d’être le plus utile possible : mais comme je suis actuellement en villégiature, je n’ai pas sous la main la revue dans laquelle j’ai lu la traduction de ce document, et je ne me souviens plus ni de son titre ni de sa date. J’en ai cependant fait un extrait que je viens de consulter, et qui précise que la publication originale en russe s’est faite en 1959 dans la revue ‘Mejdounarodnaia jizn’, ‘La vie internationale’, qui, je viens de le vérifier, est consultable sur le site de Sceinces Po. Si ces renseignements ne suffisent pas, je pourrai vous donner davantage de précisions d’ici quelques semaines.

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      • Serge WASTERLAIN // 28.08.2019 à 00h52

        Merci, je vais me documenter.
        J’aimerais avoir vos précisions.
        Bonnes vacances.

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  • Cyd // 26.08.2019 à 22h21

    Pour la prudence de Daladier à Munich, rappelons que celui ci n’était pas dupe d’Hitler contrairement à Chamberlain, mais qu’il estimait que l’armée française avait pris un gros retard de rééquipement en 35-36, et qu’il voulait gagner du temps

    De fait il a gagné 2 ans jusqu’en mai 40

    Malheureusement ce ne fut pas suffisant notamment à cause de la stratégie ultra statique de l’état major français

    S bien qu’en 39, l’armée française avait littéralement les pieds dans le béton et ne put, ne voulut, prendre les allemands à revers

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  • Cyd // 26.08.2019 à 22h23

    Sur Munich 38, il faudrait évoquer le jeu trouble de Roosevelt bien décider à faire s’entretuer les européens pour permettre l’hégémonisme des usa

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  • Jean-Pierre Georges-Pichot // 28.08.2019 à 09h00

    Monsieur Wasterlain, d’accord pour vous télégraphier mon résumé chronologique des conversations Doumenc-Drax-Vorochilov. Pour établir le contact vous pouvez, si vous voulez, m’appeler au 06 89 63 67 98 et me donner votre adresse courriel.
    Cordialement.

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