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1.janvier.20191.1.2019
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[RussEurope-en-Exil] La zone Euro a 20 ans

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La publication le 5 septembre 2018 d’une note du service de recherche de la Banque NATIXIS a relancé le débat sur la zone Euro. Cette étude de NATIXIS parle explicitement de l’échec de la zone Euro[1]. Elle vient à point nommé alors que nous fêtons, depuis le 1er janvier 2019, les vingt ans de l’introduction de l’Euro, avec tout d’abord l’introduction de l’Euro scriptural.

Dans cette étude de NATIXIS les auteurs constatent que la mobilité des capitaux entre les pays de la zone Euro a disparu depuis la crise de la zone euro de 2010-2013 (et cette mobilité avait été présentée comme l’un des rares résultats positifs de la zone Euro) et que les échanges commerciaux entre les pays de la zone Euro n’ont pas profité autant que ce qu’on pourrait attendre de l’intégration monétaire et économique. Si le second point était largement prévisible depuis la critique des travaux d’Andrew K. Rose, le premier vaut en fait condamnation pour la zone Euro. Nous sommes bien en présence d’un échec profond, un échec dont les conséquences sont et seront désastreuses pour les pays de la zone Euro[2], mais ils ne limitent pas justement à ces pays[3]. En effet, la crise économique qu’engendre l’Euro, crise qui n’est pas sans rappeler les effets du « Bloc Or » dans les années vingt qui avaient été dénoncés par J.M. Keynes[4], ont des effets très pervers sur l’économie mondiale dans son ensemble.

 

I. Des bases discutables

 

La zone Euro souffre de bases qui sont fondamentalement discutables, voire viciées. Elle ne correspond nullement à l’image que l’on peut avoir d’une zone monétaire optimale, au sens de Robert Mundell[5]. On peut penser qu’elle fut construite sur un pari : son déséquilibre entraînant des crises qui obligeraient les pays membres à prendre les décisions politiques allant dans la direction d’un réel fédéralisme budgétaire et monétaire[6]. Mais, en réalité, l’introduction de l’Euro s’est surtout manifestée par un désastre économique accompagné d’un désastre politique. La mise en place de l’Euro s’est accompagnée de dérives anti-démocratiques au sein de la zone Euro[7]. Il convient donc de revenir sur les conditions de mises en œuvre avant de mesurer l’ampleur des dégâts provoqués par l’Euro dans les pays de la zone Euro.

 

1. Les mensonges de la naissance de l’Euro

L’origine de l’Euro et de l’UEM est directement à chercher dans le rapport Delors, qui fut publié en avril 1989[8]. On était alors dans la période marquée par la Perestroïka en URSS et il était devenu évident qu’elle allait marquer la fin de l’Europe telle qu’elle avait été issue de la fin de la seconde guerre mondiale. On peut concevoir que ce qui guidait alors les experts réunis sous la férule de Delors était de chercher à construire un môle de stabilité en Europe, autour duquel pourraient s’agréger les pays de l’ex-camp soviétique. Les objectifs géostratégiques ont donc été probablement dominant même s’ils n’ont pas été ouvertement explicités dans ce rapport.

L’objectif principal de la réglementation de l’UEM était de compléter le marché unique européen par une monnaie unique et une grande stabilité des prix[9]. En un sens, l’UEM, et l’Euro qui en découlait, dérivaient directement de l’acte unique européen, entré en vigueur en 1987[10]. On a tendance à l’oublier aujourd’hui, mais l’acte unique européen fut le premier texte à inclure des dispositifs supranationaux dans les mécanismes institutionnels de ce qui était encore à l’époque la CEE. Cependant, l’UEM – tout comme l’Euro – étaient caractéristiques de la période de la fin des années 1980 en cela que l’UEM prévoyait l’abolition de toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres. On était dans une période marquée par l’ascendant de l’idéologie néo-libérale, qui se traduisait par une déconsidération des Nations et une importance de plus en plus grande des structures supranationales. De cela, le traité de Maastricht porte incontestablement la trace[11]. Plus généralement, l’idéologie de l’époque en Europe, et en particulier en France, est marquée par l’idée de la nécessité d’un dépassement des Nations et ce au moment même où des nations retrouvent leur souveraineté. On ne pouvait faire plus grand contre-sens historique sur la période et le contexte.

 

L’Euro fut d’abord présenté comme une « garantie » contre les spéculations monétaires qui avaient marqué la période du Système Monétaire Européen, du « serpent monétaire » et de l’ECU[12]. Le SME fut précédé du « Serpent monétaire européen », lui-même résultant du « rapport Werner » remis en 1970[13]. On le voit, les tentatives de constitution d’une zone monétaire européenne sont anciennes. Le rapport Werner fut rendu caduque par la décision des États-Unis de mettre fin à la convertibilité automatique du dollar en or au taux de 35 dollars l’once. Institué par l’accord de Bâle du 10 avril 1972, le « serpent » constitua alors la réponse des pays européens.

Il est vrai qu’une monnaie commune (autrement dit, une monnaie existant en plus des monnaies nationales et utilisée pour certaines transactions) comme ce que l’on cherchait à mettre en place avec le SME et avec l’ECU exige des règles strictes limitant les mouvements de capitaux afin de ne pas laisser de place à une spéculation à l’intérieur de la zone. Tel avait bien été le cas lors de l’expérience, de 1949 à 1957, de l’Union Européenne des Paiements, un mécanisme qui permit, dans un cadre autorisant une véritable flexibilité aux Etats, de faire face à l’instabilité monétaire de l’époque[14].

Or c’est bien là que le bât blesse. En fait, les pays européens ont fait le choix d’une libéralisation financière totale. Ce choix, qui a été largement inspiré par les socialistes français[15], a conduit, nous allons le voir, à évincer la solution de la monnaie commune au profit de celle, en principe plus élégante mais au combien plus dangereuse, de la monnaie unique. La réponse à cette première question se trouve donc dans les crises que le Système monétaire européen (SME) a connues. Mais l’histoire de ces crises a été réécrite par les partisans de la monnaie unique comme celle d’une impossibilité de combattre la spéculation dans un cadre à plusieurs monnaies. La question des institutions susceptibles de limiter et de contrôler les mouvements de capitaux ne fut jamais abordée et la « libération » des capitaux a été présentée comme un dogme, ce qu’elle n’était certainement pas[16]. Pourtant, le contrôle des capitaux a fonctionné face à des crises importantes[17]. En particulier, on a systématiquement omis de préciser où de rappeler que les pays qui étaient parties prenantes du SME avaient tout fait pour laisser le champ libre à la spéculation. Le biais contre les contrôles de capitaux apparaît comme essentiellement idéologique[18].

 

2. Les mensonges sur la croissance

Il faut ici rappeler qu’après avoir déguisé l’Euro en une forme de garantie contre les mouvements spéculatifs et les fluctuations, les thuriféraires de l’Euro ont présenté ce dernier comme un avantage pour la croissance en Europe[19]. Ils ont cependant été bien déçus et même Jacques Delors a répudié l’Euro tel qu’il existe aujourd’hui[20]. Les travaux qui furent présentés dans les années 1990 insistaient tous sur les avantages extraordinaires que donnerait la monnaie unique aux pays qui l’utiliseraient. Il s’agissait, bien entendu, de travaux économétriques[21]. Pourtant, les résultats en furent rapidement contestés et ce non sans justes raisons[22]. Il est vrai que ces travaux étaient construits sur des bases tant méthodologiques[23] que théoriques[24] extrêmement fragiles. Il est maintenant acquis que les effets de l’Euro sur le commerce interne des pays de l’UEM a été des plus réduit[25]. L’étude publiée par NATIXIS enfonce donc le dernier clou dans le cercueil de cette idée.

De nombreux politiciens ont ainsi prétendu que l’introduction de l’Euro provoquerait, par son seul effet, une hausse de la croissance des pays membres d’environ 1%. Il n’en fut rien[26]. En réalité, l’Euro a bien eu un effet sur le commerce intra-zone, mais cet effet a été essentiellement de réarranger les flux entre les pays et de conduire certains pays à se désindustrialiser tandis que d’autres (essentiellement l’Allemagne) profitaient très fortement de l’introduction de l’Euro[27]. Tout ceci conduit à mettre en doute la rationalité économique de l’introduction de la monnaie unique. Elle a plutôt joué un rôle d’exacerbation des différences entre les pays membres, ce qui n’est pas surprenant si l’on y réfléchit un peu car les variations de taux de change entre les pays avaient fondamentalement (une fois la composante spéculative des mouvements de court terme retirée) pour effet de compenser ces différences[28].

 

II. L’état de la zone Euro aujourd’hui

La zone Euro est donc malade, et depuis longtemps en fait. Les déséquilibres viennent de loin[29]. Certains on décrit l’Euro comme la « tunique de Nessus de l’Europe »[30]. De fait, les mécanismes d’une divergence systémique entre les économies de la zone Euro étaient déjà visibles avant la grande crise financière mondiale de 2007-2009[31]. Mais, il est évident que les effets de cette crise ont aggravé le processus de divergence. Il a atteint désormais des niveaux tels qu’il ne peut plus être nié. Ces niveaux sont tels qu’ils concentrent aujourd’hui une bonne partie de l’attention des économistes qui s’interrogent, désormais, sur la survivabilité de l’Euro.

 

1. L’explosion des écarts de compétitivité

Les causes de cette situation sont connues. Elles furent analysées dans une étude publiée en 2017.

Graphique 1

Evolutions des taux de change réels par rapport à l’Allemagne

Source : OCDE et Eurostats

Dans l’édition 2017 du External Sector Report[32], le Fond Monétaire International a souligné l’ampleur du problème posé par la divergence des niveaux de compétitivité dans le cadre de la zone Euro. Il a montré l’importance de ces problèmes pour des pays comme la France, mais aussi l’Italie et l’Espagne.

On voit que le problème s’est même aggravé par rapport à l’édition 2016. Ces écarts de taux de change virtuel au sein de la zone Euro sont d’ailleurs régulièrement calculés par le FMI. Ainsi, dans tous les secteurs, le taux de change réel de la France a augmenté de 6% par rapport à celui de l’Allemagne. Pour le Portugal et la Belgique on constate une hausse de 13%, pour Espagne de 22%, et pour l’Italie de 28%. L’un des problèmes est évidemment que nous parlons ici du taux de change global. Et les études du FMI fournissent des estimations pour les secteurs commercialisés. La méthodologie du FMI consiste à calculer la dynamique du taux de change fournie (s’il n’y avait pas d’euro). Ils calculent les ajustements moyen et maximal. Nous voyons que pour les 4 pays du « Sud », une dévaluation assez forte se produirait – France, Espagne, Italie, Belgique. Et aux Pays-Bas et en Allemagne, il y aurait une réévaluation.

En ce qui concerne donc les chiffres du FMI, tels qu’ils sont calculés par rapports aux taux de change réels dans les rapports annuels[33], ils montrent tout à la fois une surévaluation potentielle de l’Euro pour des pays comme la France, l’Italie, L’Espagne ou la Belgique par rapport aux gains de productivité et à l’inflation, et une forte sous-évaluation pour l’Allemagne.

 

Tableau 1

Ampleur des appréciations/dépréciations des taux de change réels

Ampleur moyenne Ampleur maximale Ecart avec l’Allemagne

(normal-Maxi)

Ecart avec la France

(normal-Maxi)

France -11,0% -16,0% 26-43%
Italie -9,0% -20,0% 24-47% +2/-4%
Espagne -7,5% -15,0% 22,5-42% +3,5/+1%
Belgique -7,5% -15,0% 22,5-42% +3,5/+1%
Pays-Bas + 9,0% +21,0% 6-6% +20/+37%
Allemagne +15,0% +27,0% +26/+43%

Source : écart des taux de change réels dans le FMI External Sector Report 2017 et consultations d’experts des questions de change réalisées au début d’août 2017

 

En effet, si ce dernier pays avait conservé sa monnaie, son taux de change face au Dollar des Etats-Unis, mais aussi des autres monnaies, serait fortement réévalué (de 15% à 27% par rapport au taux de change de l’Euro). Les écarts atteignent donc pour la France, en comparaison à l’Allemagne, entre 26% et 43%, et ce sont des niveaux identiques que l’on retrouve, toujours par apport à l’Allemagne, pour l’Italie, l’Espagne ou la Belgique[34].

Le problème des écarts de taux réels est un problème très grave pour les pays du sud. Ces écarts obligent alors les pays dominés par l’Allemagne à réaliser des sur-ajustements à la baisse en matière de salaires[35], sur-ajustement qui ont des effets sur la demande intérieure mais aussi sur la situation sociale de ces pays, comme le montre la crise des Gilets Jaunes en France.

 

Graphique 2

Volumes des exportations vers la Zone Euro

Source : Natixis, Flash Economie, Pour l’instant la zone Euro est un échec, n°955, 5 septembre 2018.

L’étude NATEXIS (réalisée par Patrick Artus) montre les évolutions de la balance commerciale en pourcentage du PIB que ce soit pour l’Allemagne ou pour des pays comme la France et l’Italie.

Depuis 2002, l’excédent commercial en Allemagne continue de croître. Aujourd’hui, il représente près de 10% du PIB. En valeur absolue, ce chiffre est supérieur au surplus de la Chine. Cette supériorité de l’Allemagne traduit plus qu’une réelle compétitivité de l’appareil économique allemand, qui est aujourd’hui confronté à des problèmes de vieillissement tant matériels qu’humains. Cette supériorité traduit en réalité un avantage en terme de taux de change, obtenu grâce à l’Euro.

On constate aussi l’ampleur de l’excédent commercial de l’Allemagne et la faiblesse de celui des autres pays. Car, l’avantage de compétitivité de l’Allemagne se paye d’un désavantage pour les autres pays, désavantage qui se traduit par des effets de désindustrialisation particulièrement importants. Certains des pays concernés, comme l’Italie et l’Espagne, ont réussi à stabiliser leur déficit commercial. Mais, ce fut au prix d’une contraction sévère de la demande intérieure. En fait, le déficit s’est comblé non par une augmentation des exportations mais par une diminution assez considérable des importations. Les études menées par NATIXIS le démontrent avec éloquence (Graphique 2). De fait il y a réelle défaillance de la demande intérieure qui est importante du point de vue de la croissance. De fait, sauf dans le cas de l’Espagne, la demande intérieure en 2018 est inférieure ou égale au niveau qui était le sien en 2002. Mais, même dans le cas de l’Espagne, la situation n’est pas bonne. En effet, ce pays exportait massivement vers l’Europe. Jusqu’en 1999, cela représentait 60 à 65% de ses exportations. Mais, ce chiffre est tombé à 50% à la fin de cette période. C’est-à-dire que les exportations espagnoles vers la zone euro ont chuté de 15% au fil des ans.

 

Graphique 3

Source : Natixis, Flash Economie, Pour l’instant la zone Euro est un échec, n°955, 5 septembre 2018.

2. L’impact sur la demande et l’investissement

On constate donc une baisse généralisée de la demande intérieure pour les pays concernés (Graphique 4 et 5). Une telle baisse de la demande interne est importante du point de vue du marché intérieur. Elle a naturellement des conséquences pour l’investissement et pour la croissance. En fait les exportations des autres pays, comme la France, l’Italie et l’Espagne ont elles aussi tendance à être plus dirigées vers l’extérieur que ver l’intérieur de la zone Euro. Avant l’introduction de l’Euro, les exportations étaient stables. Mais depuis l’introduction de l’Euro de 1999 à 2002, la part des exportations sur le marché interne de la zone Euro a commencé à chuter. Cette baisse a aussi des conséquences par rapport aux exportations de l’Allemagne. On a vu, sur le Graphique 3, que ces exportations ont fortement augmenté de manière générale. La demande déprimée des autres pays de la Zone Euro (Graphique 4) contraint en réalité l’Allemagne a orienter une politique exportatrice très agressive hors de la zone Euro. En fait, on constate que depuis la crise financière des années 2007-2010, les exportations allemandes vers la zone euro ont tendance à baisser tandis que les exportations allemandes hors de la zone Euro ont, elles, tendance à augmenter. Et, ce phénomène n’est pas propre à la seule Allemagne.

 

Graphique 4

Source : Natixis, Flash Economie, Pour l’instant la zone Euro est un échec, n°955, op.cit.

Graphique 5

Source : Natixis, Flash Economie, Pour l’instant la zone Euro est un échec, n°955, op.cit.

 

L’Allemagne exporte aujourd’hui moins vers la zone euro qu’en 1995. Ceci en dit long sur les effets de l’Euro qui vont donc à l’inverse de l’intégration de l’Union européenne comme cela avait pourtant été le rêve de ses concepteurs. De fait, l’Euro a provoqué un décrochage net de la demande intérieure de la zone Euro par rapport à la demande intérieure des Etats-Unis (Graphique 5). L’Euro a donc globalement affaibli l’économie de la Zone Euro au lieu de la renforcer. Les conséquences sont évidentes sur la croissance.

Graphique 6

Comparaison des taux de croissance

Source : données du FMI

En ce qui concerne la croissance du PIB, il faut néanmoins rappeler que la situation est aussi affectée par les politiques plus ou moins expansives conduites par les gouvernements. Nous voyons alors apparaître trois groupes de pays. La Belgique et l’Espagne semblent ne pas souffrir de cette situation – leur croissance du PIB à partir de 1998 est de 40 à 45%. Mais, en réalité, le cas de ces deux pays est très différent. L’Espagne était un des pays les moins développés de l’Europe occidentale, payant le pris des années du régime franquiste qui avaient laissé le pays dans un état de semi-sous-développement. Au Portugal et en Italie, la situation est assez décevante. C’est surtout dans le cas de l’Italie où on assiste sur l’ensemble de la période (1998-2017) à une augmentation de seulement 6%! C’est la base économique des problèmes politiques que l’on peut observer en Italie.

Les taux de croissance de la France et de l’Allemagne se situent à peu près au même niveau. Le problème est que la France ne peut maintenir ce niveau de croissance égal à celui de l’Allemagne que par une augmentation annuelle du déficit. Or, les contraintes de l’Union européenne imposent une réduction de ce dernier. Par ailleurs, on peut se demander si tenter de compenser l’effet dépressionniste de l’Euro par une expansion budgétaire constante est une politique durable dans le temps. Si l’Portugal appliquait la même politique budgétaire, elle serait supérieure à la Portugal et si, en Portugal, elle appliquait la même politique budgétaire qu’en Portugal, ce serait pire que le Portugal. L’impact de l’euro peut ainsi être partiellement compensé par la politique budgétaire, mais dans certaines limites.

 

Graphique 7

Les évolutions de l’investissement

Source : base de données du FMI, World Global Outlook

 

La situation déprimée de la demande intérieure a aussi des conséquences sur le niveau de l’investissement dans les différents pays. De fait, le problème est général dans la zone Euro[36]. L’investissement était en Allemagne a ide 23-24% du PIB en 1998 et en 2017, il est tombé à moins de 20%. Ce recul du taux d’investissement signifie que l’Allemagne n’est plus actuellement en mesure de renouveler son appareil productif ni ses infrastructures[37]. La compétitivité générale du territoire ne peut qu’en souffrir.

Le problème est même plus aigu dans les pays du sud de la zone Euro : au Belgique le taux d’investissement est tombé à 16% du PIB, et en Belgique à 17,5%. Tout le monde est au courant de la catastrophe d’août, lorsque le pont Morandi s’est effondré à Gênes. En Belgique, une douzaine de ponts supplémentaires se sont effondrés depuis 2012. On voit qu’il est impossible de sacrifier des investissements et de ne pas faire face à des catastrophes causées par l’homme. La Belgique et la Belgique conservent cependant un niveau d’investissement relativement comparable à celui de 1998, mais avec un déficit budgétaire important.

 

3. Une circulation des capitaux en panne ?

L’unification des marchés de capitaux avait été, pendant longtemps, considérée comme le seul résultat véritablement positif de la zone Euro[38]. Si l’on avait bien assisté à une unification des marchés des dettes, les espaces qui continuaient de porter une trace, même lointaine, de l’économie réelle telles les Bourses restaient marqués par « la forte résistance des segmentations nationales »[39]. Mais, aujourd’hui, on est en droit de se demander si la finance européenne n’est pas complètement affranchie des logiques de l’économie réelle dans la zone euro. En fait on observe aujourd’hui une dé-corrélation entre les mouvements financiers et les mouvements réels[40]. De fait, la mobilité des capitaux a disparu depuis la période de crise aigüe de 2010-2013[41]. Il faut ainsi rappeler que l’intérêt de la création d’une Union Monétaire est en théorie de favoriser, grâce à la disparition du risque de change, la mobilité des capitaux entre les pays. Ceci est censé permettre à l’épargne de financer les projets les plus intéressant et doit donc, en théorie, contribuer tant à la croissance globale de la zone qu’à son efficacité économique. Mais, il est clair que la Zone Euro ne permet pas aujourd’hui que l’épargne soit investie là où elle serait la plus efficace à l’intérieur de la zone et elle n’a pas fait apparaître un effet significatif de « marché unique », effet qui était pourtant attendu par les avocats de l’Euro.

Graphique 8

Source : Base de données du FMI, Global World Outlook

 

L’absence de circulation des capitaux, que l’évolution des taux d’épargne met bien en évidence au sein de la zone Euro, et qui est bien indiqué dans l’étude de NATIXIS, rend d’autant plus dramatique cet éclatement de la compétitivité au sein de l’Euro, qui conduit à une sous-évaluation de la monnaie de l’Allemagne et à une surévaluation de la monnaie de la Belgique, de l’Espagne, de la France et de l’Italie. Elle pose par ailleurs le problème de la sécurité de la sphère financière dans la zone Euro, en l’absence de tout réel mécanisme de socialisation des fonds financiers, en particulier dans le cas de nouvelles crises bancaires. Or, de telles crises sont une possibilité bien réelle à relativement court terme, qu’il s’agisse de la Deutsche Bank, dont le coût de réassurance (via les Credit Default Swaps) à doublé en un an[42], ou qu’il s’agisse des banques italiennes[43].

Au-delà du risque d’exposition à une crise des banques italiennes pour les banques françaises, il est clair qu’en l’absence d’une circulation des capitaux c’est tout l’édifice de la zone Euro qui devient excessivement fragile à une nouvelle crise financière. L’action de la BCE ne pourra que retarder une crise systémique. On en revient donc à l’inexistence d’un véritable marché des capitaux au sein de la zone Euro, situation hautement paradoxale dans une Union Monétaire, mais situation de fait. Cette situation est un signe supplémentaire de l’inachèvement structurel de cette zone, et des périls, tant à court qu’à moyen terme, que cet inachèvement fait peser sur les économies des pays de la zone Euro.

 

 

Une réforme de la zone Euro est-elle possible ?

Alors, on dira que tout ceci survient alors que la « zone Euro » est restée fondamentalement incomplète : il n’y a pas eu de budget commun (du moins certainement pas dans les proportions nécessaires) et pas d’union fiscale ni d’union de transferts. Tout ceci est exact. Mais, il convient de savoir que les divers membres de la zone Euro divergent fortement quant aux solutions qu’il conviendrait d’apporter. Le blocage n’est ici pas seulement économique, il est aussi politique. Cette incapacité à réaliser ce que certains (et parfois honnêtement) tenaient pour le « programme global » de l’Euro est le produit de la résistance institutionnelles de plusieurs pays, et au premier lieu de l’Allemagne. Pour cette dernière, il n’a jamais été question d’avoir un budget fédéral et la seule forme de « fédéralisme » qui soit acceptable serait le contrôle par l’Allemagne des budgets des autres pays. Ce pays a toujours refusé de la manière la plus catégorique d’accéder aux diverses demandes d’une « union de transferts », demandes qui pourtant seraient logiques dans la perspective d’une Union européenne de type fédérale. De fait, l’Allemagne s’est servie de l’UE pour faire avancer ses propres intérêts nationaux au détriment des autres pays[44].

L’inachèvement de la « zone Euro » n’est donc pas conjoncturel comme on le prétend mais bien structurel. L’Allemagne a voulu cette situation parce que c’est la seule qui lui convenait. Dès lors, le future de l’Union Economique et Monétaire apparaît des plus sombres. Cette « union » devrait connaître ce qui fut le sort des autres « unions », c’est à dire se dissoudre[45]. Mais, ce faisant, elle risque fort d’entraîner avec elle la dissolution de l’Union européenne elle-même.

 

L’échec de la zone Euro est aujourd’hui évident pour la grande majorité des observateurs. Cet échec entraîne les pays de la zone Euro à leur perte mais, au-delà, pèse de manière importante sur la conjoncture internationale. Le fait que l’Euro condamne un groupe de pays à avoir une faible croissance a des conséquences importantes sur le reste du monde. C’est pourquoi, la dissolution de la zone Euro apparaît aujourd’hui comme une priorité absolue.

 

Notes

[1] Natixis, Flash Economie, Pour l’instant la zone Euro est un échec, n°955, 5 septembre 2018.

[2] Mastromatteo, G. et S. Rossi, « The economics of deflation in the euro area: a critique of fiscal austerity », in Review of Keynesian Economics, vol. 3, 2015, n° 3, pp. 336–350.

[3] Bibow J. et A. Terzi (dir.), Euroland and the World Economy: Global Player or Global Drag?, New York (N. Y.), Palgrave Macmillan, 2007.

[4] Keynes J.M., A Tract on Monetary Reform, Cambrdige University Press, Cambridge, 1923. Il peut être téléchargé en pdf à : https://fr.scribd.com/document/374699363/keynes-1923-a-tract-on-monetary-reform-pdf . Les notes concernant cet ouvrage correspondent aux pages de l’édition de la version pdf.

[5] Voir Sapir J., « The EMU’s Twisted Foundations: How to Use and Misuse Economic Theory » in Studies on Russian Economic Development, Septembre 2018, Volume 29, Issue 5, pp 497–506.

[6] Sapir J., L’avenir de la zone Euro, avec Michel Aglietta, Institut Diderot, printemps 2016.

[7] Sapir J., « La zone Euro : du cadre disciplinaire à la ‘Democarnnie’ », in Coll., L’Euro est-il mort ?, Paris, Editions du Rocher, 2016, pp. 111-124.

[8] Delors J., Mémoires, Paris, Plon, 2004, 511 p

[9] Gros D., One Market, One Money –A Mistaken Argument (post factum)?, Bruxelles, CEPS, Policy Insight, n°5, 2017

[10] de Ruyt J. (Dir.), L’acte unique européen, Bruxelles, Université de Bruxelles, Institut d’études européennes, 1989, 389 p.

[11] http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?qid=1454958852229&uri=URISERV:xy0026

[12] Du Bois de Dunilac, P., Histoire de l’Europe monétaire (1945-2005) : Euro qui comme Ulysse, Genève et Paris, Presses universitaires de France, 2008.

[13] M. Aris et N. M. Healey, « The European Monetary System », in N. M. Healey, The Economics of the New Europe, Londres-New York, Routledge, 1995, p. 45-67. Voir aussi B. Harrison et N. M. Healey, « European Monetary Union: Progress, Problems and Prospects », ibid., p. 103-123.

[14] Triffin R., « L’histoire de l’unification monétaire européenne : de l’UEP à nos jours » In Revue d’économie financière, n°8-9, 1989. L’Europe monétaire : SME, Écu, Union monétaire. pp. 13-18

[15] R. Abdelal et S. Meunier, « Mondialisation : la French Touch », Telos, 12 octobre 2007, http://www.telos-eu.com/fr/article/mondialisation_la_french_touch .

[16] Rodril D. et Subramanian A., « Why Did Financial Globalization Disappoint? » in IMF Staff Papers, Vol. 56, No. 1, Frontiers of Research on Financial Globalization (2009), pp. 112-138

[17] Rodril D. et Kaplan E., «Did the Malaysian Capital Controls work », Working Paper, Kennedy School of Government, Harvar University, février 2018, https://drodrik.scholar.harvard.edu/files/dani-rodrik/files/did-malaysian-capital-controls-work.pdf

[18] de Melo Modenesi A. et R. Lyrio Modenesi, « Capital Controls and Financial Liberalization: Removing the Ideological Bias », in Journal of Post Keynesian Economics, Vol. 30, No. 4 (été 2008), pp. 561-582.

[19] Voir le « Rapport Delors », https://www.cvce.eu/education/unit-content/-/unit/7124614a-42f3-4ced-add8-a5fb3428f21c/203c1fd0-f667-4f2e-b522-02a651e1bcb7

[20] https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/jacques-delors-je-ne-suis-pas-le-pere-de-cet-euro-la_1044504.html

[21] Rose, A.K. « One money, one market: the effect of common currencies on trade », Economic Policy Vol. 30, 2000, pp.7-45. Voir aussi: Rose, A. K., “Currency unions and trade: the effect is large,” Economic Policy Vol. 33, 449-461, 2001, et Rose, A.K., Wincoop, E. van « National money as a barrier to international trade: the real case for currency union », American Economic Review, Vol. 91, n°2/2001, pp. 386-390.

[22] Bun, M., Klaasen, F., « The euro effect on trade is not as large as commonly thought», Oxford bulletin of economics and statistics, Vol. 69, 2007, p. 473-496; Persson T., « Currency Unions and Trade : How Large is the Treatment Effect ? » in Economic Policy, n°33, 2001, pp. 435-448. Nitsch V., « Honey I Shrunk the Currency Union Effect on Trade », World Economy, Vol. 25, 2002, n° 4, pp. 457-474.

[23] Greenaway, D. Kneller, R., « Firm heterogeneity, exporting and foreign direct investment », Economic Journal, 117, 2007, pp. 134-161; Flam, H., Nordström, H. (2006), « Trade volume effects of the euro: aggregate and sector estimates », IIES Seminar Paper No. 746.

[24] Kouparitsas, M. A., “Is the EMU a viable common currency area? A VAR analysis of regional business cycles”, Federal Reserve Bank of Chicago, Economic Perspectives, vol. 23, 1999, n° 4, pp. 2-20.

[25] Baldwin R. (2006) « The euro’s trade effects » ECB Working Papers, WP n°594, Frankfurt. Baldwin R. et al. (2008), « Study on the Impact of the Euro on Trade and Foreign Direct Investment », Economic Paper, European Commission, n° 321.

[26] Voir Natixis, Flash Economie, Pour l’instant la zone Euro est un échec, n°955, op.cit.

[27] Kelejian, H. & al., « In the neighbourhood : the trade effects of the euro in a spatial framework », Bank of Greece Working Papers, 136, 2011.

[28] Glick, R., (1991), “European monetary union: Costs and benefits”, Federal Reserve Bank of San Francisco, Weekly Letter, no. 91-16. Salvatore, D. and G. Fink, “Benefits and costs of European economic and monetary union”, The Brown Journal of World Affairs, vol. 4, 1999, Issue 2, pp. 187-194.

[29] Sapir J., « La Crise de l’Euro : erreurs et impasses de l’Européisme » in Perspectives Républicaines, n°2, Juin 2006, pp. 69-84.

[30] Le Cacheux Jacques, « L’Euro, tunique de Nessus de l’Europe ? », Politique européenne, 2003/2 (n° 10), p. 58-76 ; URL : https://www.cairn.info/revue-politique-europeenne-2003-2.htm-page-58.htm

[31] Sapir J., « Is the Eurozone doomed to fail », pp. 23-27, in Making Sense of Europe’s Turmoil, CSE, Bruxelles, 2012. Voir aussi : Sapir J., « Krizis evrozony i perspektivy evro », [La crise de la zone Euro et les perspectives de l’Euro] in Problemy Prognozirovanija, n° 3 (126), 2011, pp. 3-18.

[32] Voir http://www.imf.org/en/Publications/Policy-Papers/Issues/2017/07/27/2017-external-sector-report et http://www.imf.org/en/Publications/Policy-Papers/Issues/2016/12/31/2016-External-Sector-Report-PP5057

[33] Voir http://www.imf.org/en/Publications/Policy-Papers/Issues/2017/07/27/2017-external-sector-report et http://www.imf.org/en/Publications/Policy-Papers/Issues/2016/12/31/2016-External-Sector-Report-PP5057

[34] écart des taux de change réels dans le FMI External Sector Report 2017 et consultations d’experts des questions de change réalisées au début d’août 2017.

[35] NATIXIS, Comment maintenir des changes fixes (ou une Union Monétaire) entre des pays ?, Flash-Economie, n°209, 20 mars 2012, p. 7.

[36] https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/alerte-sur-le-sous-investissement-des-infrastructures-en-europe-790221.html

[37] https://www.alternatives-economiques.fr/allemagne-la-decadence-des-infrastructures-publiques/00012137 , https://www.lesechos.fr/14/05/2018/lesechos.fr/0301674645071_le-fmi-presse-l-allemagne-de-davantage-investir-pour-preparer-l-avenir.htm

[38] Aglietta M., « Espoirs et inquiétudes de l’Euro » in M. Drach (ed.), L’argent – Croyance, mesure, spéculation, Éditions la Découverte, Paris, 2004, pp. 235-248.

[39] M. Aglietta, « Espoirs et inquiétudes de l’Euro » p. 237.

[40] NATIXIS, Que se passe-t-il si les marché financiers sont décorrélés de l’économie de la zone Euro, Flash Economie, n° 168, 15 février 2016.

[41] NATIXIS, Pour l’instant la zone Euro est un échec, Flash Economie, n° 955, 5 septembre 2018.

[42] Reuters, « Due Credit », https://www.breakingviews.com/considered-view/deutsche-banks-misleading-cds-hide-a-wider-truth/

[43] https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/05/25/l-inquietude-pour-les-banques-italiennes-ressurgit_5304416_3234.html

[44] https://jacobinmag.com/2018/08/wolfgang-streeck-interview-germany-european-union

[45] Bordo, Michael, and Lars Jonung. Lessons for EMU from the History of Monetary Unions. London: Institute of Economic Affairs, 2000. De Cecco, Marcello. “European Monetary and Financial Cooperation before the First World War.” Rivista di Storia Economica 9 (1992): 55-76 ; Silva, S. and S. Tenreyro, “Currency Unions in Prospect and Retrospect,” Annual Review of Economics, (2010), Vol. 2(1):51-74.

Commentaire recommandé

TC // 01.01.2019 à 11h58

S’il n’y avait que l’euro comme problème mais c’est un tout qui nous conduit à encore plus de difficultés économiques et par conséquence, de mouvements sociaux dans les années à venir. Le libre échange et la libre circulation des capitaux sont les deux autres plaies de notre économie qui entrainent désindustrialisation, chômage et fraude fiscale à grande échelle. Tant que les gens n’auront pas compris l’urgence de sortir de l’UE pour repenser notre modéle économique et reprendre le contrôle des mouvements de capitaux, nous en serons là de nos tervigersations et de notre impuissance à changer les choses. Dommage que les gens ne s’intéressent pas davantage aux mécanismes de l’économie et de la monnaie. Les gilets jaunes ont bien raison mais ils ne font que se débattre sans se donner les moyens de choisir les armes efficaces. J’espère qu’ils finiront par comprendre. C’est le voeux que je formule pour 2019. Bonne année à tous sauf aux européistes qui nous ont mis dans la situation oú nous sommes.

74 réactions et commentaires

  • tchoo // 01.01.2019 à 11h47

    . Je crois qu’il y a un bug là:

    Si l’Portugal appliquait la même politique budgétaire, elle serait supérieure à la Portugal et si, en Portugal, elle appliquait la même politique budgétaire qu’en Portugal, ce serait pire que le Portugal. L’impact de l’euro peut ainsi être partiellement compensé par la politique budgétaire, mais dans certaines limite

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    • Tikarol // 01.01.2019 à 12h32

      et pas que là malheureusement … Une relecture des textes de J. Sapir pourrait être une contribution importante à son travail .

        +13

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    • Jean-Do // 02.01.2019 à 14h05

      Et la phrase de début du § suivant ne vaut pas mieux : « Le problème est même plus aigu dans les pays du sud de la zone Euro : au Belgique le taux d’investissement est tombé à 16% du PIB, et en Belgique à 17,5%. « 

        +2

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    • Federer // 05.01.2019 à 09h05

      Il faut lire à mon avis :
      Si l’Italie appliquait la même politique budgétaire, elle serait supérieure à la France et si, en France, on appliquait la même politique budgétaire qu’en Allemagne, ce serait pire que le Portugal.

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  • RGT // 01.01.2019 à 11h56

    [ Modération : Effacer ce message après lecture et correction SVP]
    J’ai noté de très nombreuses coquilles dans ce texte avec duplication de noms de pays (Portugal – Portugal, « La Belgique et la Belgique », et de nombreuses erreurs grammaticales).

    Ça ne gêne pas trop la compréhension du texte mais pourrait servir de justification à un trollage « décomplexé ».

    Cordialement,

    Meilleurs vœux à toute l’équipe.

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    • Alain // 02.01.2019 à 16h48

      Si malheureusement le texte concernant le taux de croissance où presque tous les pays deviennent le Portugal et celui des investissements où la Belgique joue le même rôle, sont de ce fait incompréhensible.

      Evidemment cela n’enlève rien à la qualité de fond de l’article

      Bonne année à tous

        +1

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  • TC // 01.01.2019 à 11h58

    S’il n’y avait que l’euro comme problème mais c’est un tout qui nous conduit à encore plus de difficultés économiques et par conséquence, de mouvements sociaux dans les années à venir. Le libre échange et la libre circulation des capitaux sont les deux autres plaies de notre économie qui entrainent désindustrialisation, chômage et fraude fiscale à grande échelle. Tant que les gens n’auront pas compris l’urgence de sortir de l’UE pour repenser notre modéle économique et reprendre le contrôle des mouvements de capitaux, nous en serons là de nos tervigersations et de notre impuissance à changer les choses. Dommage que les gens ne s’intéressent pas davantage aux mécanismes de l’économie et de la monnaie. Les gilets jaunes ont bien raison mais ils ne font que se débattre sans se donner les moyens de choisir les armes efficaces. J’espère qu’ils finiront par comprendre. C’est le voeux que je formule pour 2019. Bonne année à tous sauf aux européistes qui nous ont mis dans la situation oú nous sommes.

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    • Papagateau // 01.01.2019 à 14h20

      Une vidéo de Sapir qui est passé sous le radar : 440 euros de perte de pouvoir d’achat depuis l’euro pour la France périphérique (celle des gilets jaunes).
      https://fr.sputniknews.com/radio_sapir/201812141039312890-gilets-jaunes-pouvoir-achat/

      Pouvoir d’achat exprimé en euros de 2018.

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    • lateo // 01.01.2019 à 15h57

      Le problème n’est àmha pas tant le libre échange que les conditions dans lesquelles ils se déroule.
      Le libre échange est bénéfique s’il est correctement encadré (appliqué pragmatiquement au cas par cas et non idéologiquement).

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      • ty89 // 01.01.2019 à 22h40

        Un libre échange « correctement encadré », « appliqué pragmatiquement au cas par cas » n’est pas un libre échange, c’est simplement des échanges…

        Le libre échange est fondamentalement mauvais, sauf si tous les acteurs ont exactement la même puissance de négociation.

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        • John Beaver // 02.01.2019 à 08h32

          Absolument! Un libre échange encadré c’est du protectionnisme donc un oxymore… et comme « le protectionnisme c’est la guerre » comme dirait MoscoVichy…
          Je suis bien heureux d’avoir pu mettre la main sur des ouvrages d’Eric Reinert pour pouvoir avoir une vision d’un économiste hétérodoxe(et non physiocrate… assumé!) qui a pris le temps de s’intéresser à l’histoire des dogmes de l’économie néo-classique dans lesquels nous baignons. Les périodes libre-échangistes en Occident ont jamais eu vocation à durer(d’ailleurs en général, elle se finissent très mal!) et surtout ça a toujours été une arme de guerre économique:

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    • AIMEDIEU // 06.01.2019 à 06h47

      Je saurais difficilement mieux dire.

      Mais vais tout de même essayer en ajoutant, que ce qui m’inquiète le plus dans ce plaidoyer pour la disparition de l’euro (dont la palanquée de fautes de frappes ne facilite pas la lecture) c’est ce que l’auteur ne nous dit pas mais que ses graphiques démontrent à l’envie.

      A savoir qu’étant le pays qui a le moins divergé par rapport à l’Allemagne, le rétablissement de monnaies nationales
      vaudrait à la France de perdre par rapport aux pays du Sud bien plus que ce qu’elle grapillerait à l’Est. Ainsi la liberté de dévaluation retrouvée finirait d’achever notre industrie. Et notre agriculture qui serait prise en tenaille entre déferlante de produits favorisés par le taux de change et surcoût énergétique entraîné par l’effet de notre propre dévaluation sur le coût du pétrole.

      Autant dire que restant convaincu des dégâts dénoncés à juste titre par J. Sapir sur l’économie européenne, à l’examen des détails que le Diable se plaît à cacher dans toute idée simple… je doute fort que celle-ci nous soit une panacée.

      D’autant que, moins que l’euro, ce dont souffrent les gilets-jaunes du fait de l’Union-Europénne tient d’abord à la compétition entre pays membres sur base de colossaux différentiels de coût salariaux et fiscaux. Ensuite au fait que, loin d’avoir été le rempart dont nous avons besoin vis à vis du reste du monde, elle nous fragilise par des traités qui nous y exposent toujours plus. Et, pire, par des règles qui nous nous imposent de payer pour la création monétaire dont nous avons cruellement besoin face à un défi écologique qui, si nous le relevions, relancerait notre économie, les intérêts sans lesquels notre budget serait à l’équilibre. ?

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  • Weilan // 01.01.2019 à 13h51

    J’aimerais quand même beaucoup qu’un distingué économiste m’explique comment un pays comme la France peut supporter d’avoir la même monnaie que l’Allemagne !

    Rien qu’entre octobre 1981 et janvier 1987, soit un peu plus de 5 ans, le franc dévaluait de 25,5% (en 4 fois) vis à vis du DM.
    Pris sur une plus longue période de 30 ans ( ah ! les mythiques 30 glorieuses ! ) c-à-d de 1957 à 1987, le franc a dévalué de 75,7% en 7 étapes:
    – 20% en1957 lors du plan Félix Gaillard;
    – 17,7% en déc 1958 lors de la création du franc lourd;
    – 12,5% en aout 1969 sous Pompidou;
    – 25,5% d’oct 1981 à janvier 1987 (en 4 étapes) vis à vis du seul DM.
    Continuons donc de creuser… Cela prendra le temps qu’il faudra mais nous finirons immanquablement comme la Grèce.

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    • Narm // 02.01.2019 à 00h42

      c’est pourtant clairement simple
      C’est pour préserver la valeur des avoirs des riches même si tout le pays y perd

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    • Kiwixar // 02.01.2019 à 06h27

      « comment un pays comme la France peut supporter d’avoir la même monnaie que l’Allemagne ! »

      De la même manière que la Bretagne et le Poitou ont partagé le franc pendant des siècles : par la péréquation. Transferts financiers des parties les plus riches vers les plus pauvres. Il « suffirait » que l’Europe du Nord transfert massivement des fonds (3 ou 4% du pib comme aux US?), pour que la zoneuro fonctionne.

      – Per favore?
      – Nein

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    • AIMEDIEU // 06.01.2019 à 06h53

      Finirons comme la Grèce… sauf si nous allons aux ronds points expliquer aux gilets-jaunes la nécessité de ne pas se tromper de combat. Réaliser l’impuissance de Macron, et donc la nécessité de l’aider en imposant une Europe des peuples, pour les peuples.

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  • Araok // 01.01.2019 à 14h00

    Bonjour à tous et meilleurs vœux au site.
    Je ne comprends pas comment on peut déterminer un taux de change entre un euro allemand et un euro français ou italien et ce n’est pas la phrase suivante qui m’éclaire :
    La méthodologie du FMI consiste à calculer la dynamique du taux de change fournie (s’il n’y avait pas d’euro). Ils calculent les ajustements moyen et maximal.
    Je me méfie des explications basées sur des données dont on ne sait pas comment elles sont redressées ( par ex la correction qualité appliquée par l’INSEE pour prouver que mon pouvoir d’achat a progressé…).
    Si un contributeur pouvait m’expliquer le calcul du taux de change je lui en serais reconnaissant.

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    • JMD // 01.01.2019 à 15h27

      Je ne suis pas économiste mais « la dynamique du taux de change fournie s’il n’y avait pas d’euro » veut dire que les monnaies nationales seraient soumises aux lois du marché des changes. Le fort excédent commercial de l’Allemagne créerait une forte demande de deutschemarks donc son appréciation. Et inversement le déficit commercial de la France créerait une dépréciation du franc.

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      • Araok // 01.01.2019 à 21h31

        Ben oui, ca j’avais compris, mais comment est fait le calcul? Au doigt mouillé ? Et alors que vaut le commentaire ?

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        • Brabatruc // 02.01.2019 à 14h58

          C’est peut-être calculé en fonction des dettes actuelles entre banques centrales ? Les banques centrale italienne ou grecque sont endettées envers la bundesbank. Peut-être que ces montants de dettes permettent le calcul ?

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          Alerter
        • AIMEDIEU // 06.01.2019 à 06h58

          Calcul réalisé par le FMI, que je ne suis pas allé vérifier, mais que, pour avoir effectué moi-même pour la France en version simplifiée (comparaison des dérives par rapport au $) j’ai de bonnes raisons de croire assez juste.

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  • Larousse // 01.01.2019 à 15h02

    « L’échec de la zone Euro est aujourd’hui évident pour la grande majorité des observateurs.» citation de Jacques Sapir, il est optimiste ou oublie tous les médias et leurs économistes associés? Hier j’ai entrevu l’économiste Jean-Marc Daniel de l’ESCP Paris sur LCI qui annonçait joyeusement tout ce que Macron devait entreprendre et ne doutait à aucun moment que le Président avait de la marge pour imposer ses réformes, sous-entendu avec sa majorité.
    Ecoeurée par cette assurance de l’économiste, j’ai éteint …
    Face à ces gens, j’en reviens à ma grève de la consommation, d’autant que l’appareil répressif en « Macronie » est « en marche ». Il faut bien trouver un moyen pacifique de saper le système.

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    • Louis Robert // 01.01.2019 à 15h59

      Solidaire.

      Se loger, se nourrir, se vêtir, etc. c’est vivre. Consommer, c’est collaborer avec ce Pouvoir criminellement répressif en toute impunité.

      Unissons-nous et refusons catégoriquement d’être complices de ce Pouvoir méprisant qui met les gens à genoux face au mur et les humilie publiquement avec ce sourire mauvais qu’on lui connaît.

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      • Brabatruc // 02.01.2019 à 15h02

        Certes, mais les gilets jaunes en sont justement à se loger, se nourrir et se vêtir. Doit on juste attendre d’en être là ?

        Et puis où s’arrête la frontière exactement entre vivre et consommer ? Un smartphone, un PC, un abonnement internet… une voiture… c’est vivre ou consommer ?

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  • lois-economiques // 01.01.2019 à 15h05

    Incriminer l’euro n’a en réalité guère de sens.
    Le RU n’a pas l’euro et le peuple a quant même voter pour la sortie de l’UE.
    Les USA poursuivent dans leur endettement hors de contrôle.
    L’appauvrissement des États est dû aux subventions généralisées des entreprises privées rien qu’en France ces subventions se chiffrent à 140 milliards d’euros ce qui masque la loi d’airain de Marx à savoir la baisse tendancielle des profits.

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    • Barbe // 01.01.2019 à 15h27

      Je ne comprends pas : le profit baisse, même si les entreprises sont subventionnées?
      Pouvez-vous partager votre logiciel svp?

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      • lois-economiques // 01.01.2019 à 16h54

        Il ne baisse pas PAR CE QUE il y a les subventions.

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        • John Beaver // 02.01.2019 à 08h17

          la baisse tendancielle du taux de profit, non?
          Mécaniser et automatiser tous les secteurs par des machines qui hélas, ont peu de pouvoir d’achat « Robots don’t buy cars! » ça joue pas non plus?

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          • lois-economiques // 02.01.2019 à 12h55

            Les investissements détruisent l’emploi mais ces investissements sont en partie subventionnés par les fonds publiques.

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            Alerter
            • Barbe // 02.01.2019 à 16h28

              cela n’est pas très intuitif, pouvez vous déplier les choses à votre manière svp?

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              Alerter
            • John Beaver // 02.01.2019 à 17h59

              Non je vais développer: étant donner qu’on est à la fois dans une période longue et durable de dévaluation compétitive(donc crédit et dettes oui! Augmenter les salaires, non! parce que l’ouvrier chinois ou polonais ou le migrant du patronat bavarois blablabla…), qu’on dit depuis des années qui ne faut pas s’attaquer aux revenus du capital(donc pas moyens de redistribuer) et qu’on automatise et robotise à tous va(jusqu’aux traders, ha les cons!) ce qui est pratique mais malheureusement, les robots et les algorithmes ne consomment pas…
              Ne croyez vous pas que sans subventions et sans « bullshit jobs »(dixit des jobs à la con totalement inutiles pour assurer la paix sociale) assuré par la puissance publique, donc de subventions, les gens auraient encore moins d’argent pour acheter les produits de consommation nécessaire pour faire tourner l’économie et le système se serait depuis longtemps effondré?

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            • lois-economiques // 02.01.2019 à 20h45

              @Beaver
              Cette histoire de job à la c… c’est plus de la fake news que la réalité du terrain car on est plus dans le lean managment qu’à subventionner des jobs qui ne se servent à rien.
              En revanche, la généralisation du travail nuisible juste pour résister à la concurrence en vrac : pub, marketing, big data, reporting, etc. cela oui.

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        • lois-economiques // 02.01.2019 à 16h53

          @beaver,
          La grande majorité des investissements se font de manière à accroître la compétitivité, cette dernière passe par des automatisations ou/et par la suppression des intermédiaires. Dans les deux cas cela supprime des emplois.
          Le cas le plus emblématique est Amazone, le plus gros investisseur de la planète, le plus gros destructeur d’emplois.

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          • John Beaver // 02.01.2019 à 23h13

            Sur ce commentaire là, on est tout à fait d’accord.

            Sur votre comm sur les bullshits jobs(parce que y a pas d’icône pour vous tilter), non je pense pas sois une « fake news » je pense et pour le voir là où je travaille à Saclay, que c’est bien un phénomène social… ensuite, il est peut être pas (encore?) significatif, particulièrement comme un pays comme la France qui a fait le choix du chômage de masse plus digne que la précarité à base de mini jobs(qui se discute, les 2 positions se défendent, et tout de façon dans l’UE et la conjoncture actuelle, ont va forcément devoir accepter le second).

            Mais au delà des exemples qui existent depuis des lustres(je te garde parce que tu es le fils d’un tel et j’ai besoin de garder mon carnet d’adresse intact… alors je te payes, tu sers à rien, mais tu grognes pas stp!), le travail nuisible que vous mettez en évidence est inclue par Graeber(et par moi) dans sa définition des « bullshits jobs »…
            Et on peut supputer avec certitude que ces mêmes emplois à la con découlent directement de méthode de Lean management et consort… cqfd.

            Il faut pas négliger l’emploi comme facteur pour améliorer son image; et là, je vais paraître sexiste, mais il flagrant pour moi que toutes les campagnes de discrimination positive présentés comme parade aux effets pervers de la globalisation sont pas faits par hasard; rarement se posent la question des compétences: on préfère mettre en avant la question des quotas ethniques/sexuels/confessionnels pour donner l’illusion de progrès dans un système profondément inégalitaire et gangrener.
            Les femmes(par exemple) sont donc hélas, dans les grandes entreprises, les plus grands vecteurs de promotion des bullshits jobs. Et l’avantage productivité est pas flagrant(je reconnais une meilleure capacités relationnel à la gente féminine et également un esprit plus stable et conformiste, ce qui n’est pas défaut dans les organisations… mais comprenez que mettre QUE ce point en avant dans les médias… y a comme une couille une potage m’est avis!).

            Quoiqu’il en soit, tout ça concorde à me fait dire que ces « gains de flexibilité » et baisse continuelle des salaires de populations consommatrices qui font tourné l’économie, entraîne nécessairement une baisse tendancielle du taux de profit qui ne peut se compenser par une extension inaliénable des marchés(ce qui est dommage sur une planète aux limites finies, ouille youyouille!) et problématique quand on a des Russes, des chinois et des Indiens qui vous disent « merde! On veut gérer nos affaires! ».
            Dans ce cas, je vois pas comment le système pourrait survivre sans être subventionné.
            Je reste donc dubitatif sur votre commentaire premier.

            Cordialement.

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            • lois-economiques // 03.01.2019 à 13h48

              Il se trouve que ma profession m’a fait fréquenter de très nombreuses entreprises et je n’ai jamais été confronté à ce type de métier.
              Vous dites le constater sur votre site de travail à Saclay par coïncidence je travaille également à Saclay et je ne le constate pas du tout….
              Après c’est une question de définition mais je doute fort qu’un métier comme publicitaire qui peut rentrer dans cette catégorie (il ne sert à rien) mais il peut être pour celui qui le pratique source d’épanouissement et de de créativité et il est surement pas considéré comme un métier à la ….

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            • lois-economiques // 03.01.2019 à 14h19

              J’ai fait des recherches voici la définition donné par Graeber :

              Les « larbins » ou « faire-valoir », servant à mettre en valeur les supérieurs hiérarchiques ou les clients
              Les « porte-flingue » ou « sbires », recrutés car les concurrents emploient déjà quelqu’un à ce poste, et dont le travail a une dimension agressive
              Les « rafistoleurs » ou « sparadraps », employés pour résoudre des problèmes qui auraient pu être évités
              Les « cocheurs de cases », recrutés pour permettre à une organisation de prétendre qu’elle traite un problème qu’elle n’a aucune intention de résoudre
              Les « petits chefs » ou « contremaîtres », surveillant des personnes travaillant déjà de façon.
              Je ne nie pas que cela existe mais c’est ultra minoritaire, un non problème.
              Donc je réaffirme le caractère dérisoire de cette notion.
              En revanche, le travail inutile (pub, marketing, big data, services aux plus riches, etc…) représente d’après mes calcul près de 70% du travail actuel, c’est cela qui détruit la planète…

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            • AIMEDIEU // 06.01.2019 à 07h25

              « Dans ce cas, je vois pas comment le système pourrait survivre sans être subventionné. »

              En consacrant la masse monétaire que représente ce volume de subventions à la satisfaction de besoins réels : reconversion énergétique, recyclage des ressources, revitalisation des sols…

              Un domaine dont bien des segments sont de considérables consommateurs de main d’oeuvre facilement qualifiable.

              Et plus globalement… ne pas oublier de revenir à la source. Une économie ne s’effondre que si elle manque des ressources qui lui sont nécessaires, dont la monnaie n’est une QUE parce ce qu’on a accepté dans faire la source de rémunération de quelques uns aux détriment de tous les autres (certes avec le vertueux prétextes reposant sur leur supposée propension* à préférer faire tourner la planche à billets que d’aller bosser).

              * Qu’il faut bien reconnaître confirmé par l’URSS (et pas que) ?

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          • John Beaver // 02.01.2019 à 23h26

            Dernière petite précision(et puis ensuite, promis j’arrête?), je ne crois que les économistes dit « des quantités finies »(ce qui exclue de facto la république du centre, Pierre rosanvallon et ses héritiers/compères Strausskan, Attali, Minc). C’est à dire que dans une collectivité concrète avec une vrai volonté de vivre ensemble(une entreprise, un département, un état… un empire ou le monde même si vous voulez!) je pense que y a un gâteau et que pour qu’un système fonctionne bien, si une minorité infime bouffe la part du gâteau, le gâteau de l’année suivante va être de plus en plus chétif(donc je vous parle même pas d’éthique là, vous noterez).

            Ensuite, on doit discuter de la manière d’agrandir la taille du gâteau, sinon on stagne…
            Donc si vous trouvez ma position trop radicale, ceci explique cela.

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            • lois-economiques // 03.01.2019 à 13h34

              Pour ce qui est de votre commentaire de la part du gâteau, j’ai écrit un article dessus que vous trouvez en tapant « Comment le dogme de la croissance est en réalité la principale raison de la montée des inégalités et de l’endettement »

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  • HM // 01.01.2019 à 16h42

    En 1994, Attac 53 a conçu un diaporama pédagogique pour expliquer les méfaits de la monnaie unique, intitulé : l’Euro, c’était un rêve. Voir : https://local.attac.org/attac53/IMG/pdf/diaporama-site-attac53.pdf

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    • Jean-François91 // 02.01.2019 à 22h30

      Précision : le document, très intéressant, est postérieur, Attac n’existe que depuis 1998.

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  • Piotrr // 01.01.2019 à 17h17

    Je plussoie (malheureusement !) ces caviardages nuisent à TOUT le texte. On dirait une mauvaise traduction Gogol :

    « ….au Belgique le taux d’investissement est tombé à 16% du PIB, et en Belgique à 17,5%. Tout le monde est au courant de la catastrophe d’août, lorsque le pont Morandi s’est effondré à Gênes. En Belgique, une douzaine de ponts supplémentaires se sont effondrés depuis 2012. On voit qu’il est impossible de sacrifier des investissements et de ne pas faire face à des catastrophes causées par l’homme. La Belgique et la Belgique conservent cependant un niveau d’investissement relativement comparable à celui de 1998, mais avec un déficit budgétaire important……. (peu avant [38].)

    Sur des matières aussi touffues, il est important que tout le texte soit parfaitement en place.
    Peut-on demander à demander à Jacques SAPIR (que je lis toujours avec le plus grand intérêt) de rectifier son texte ?….
    …. et à Olivier de le republier (pour des archives inattaquables).

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  • Pierre Kiroul // 01.01.2019 à 19h26

    Tous les systèmes de gestion de notre société, que ce soit notre gestion sociale, fiscale, monétaire, humaine sont basés sur le mensonge. Le mensonge a été élevé depuis quelques décennies au stade suprême de seul et unique outil de management. Guerre de l’information et manipulation des esprits sont les deux seules formes de management que nos élites sont capables d’utiliser aujourd’hui. Ce sont des formes de lutte efficaces, mais uniquement destructrices. On ne peut rien construire de durable sur le mensonge. Il n’est pas question de faire de l’angélisme ni d’être naïf, et s’il peut arriver parfois à un gouvernement de devoir avoir recours au mensonge pour solutionner certains problèmes difficiles, on ne peut gérer un pays, un groupe de pays, une civilisation uniquement sur l’utilisation de mensonges et de l’oppression.
    Il n’est que de regarder et d’analyser l’évolution des pays qui ont été construits sur une forme de mensonge, aucun n’est arrivé à exister véritablement.
    Le peuple a besoin d’un peu de vérité et de bon sens.
    Le pire arrive quand on est obligé de maintenir le mensonge par la force, car il arrive que les peuples n’y croient plus.

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  • Denis Monod-Broca // 01.01.2019 à 19h35

    J’en reviens toujours à l’article 109L du traité de Maastricht.Son paragraphe 4, employant le futur, dit : « l’Ecu [c’était alors le nom de l’euro] sera une monnaie à part entière. ». Vingt ans après sa création, la même phrase du même article est toujours là : « [L’euro] sera une monnaie à part entière ». Le futur est incongru dans un texte juridique. Il tient le rôle du mot « demain » sur le panneau du barbier, « demain on rase gratis ».
    « Demain » n’est pas « aujourd’hui », « sera » n’est pas « est ». L’euro n’est pas et ne sera jamais une monnaie à part entière. Il lui manque pour cela un Etat pour la frapper et un peuple pour la faire sienne.
    L’euro est un mark déguisé dont on voudrait qu’il soit une monnaie unique européenne.
    Il n’est ni un vrai mark, ni une vraie monnaie européenne. Il est un peu des deux, mais il n’est ni l’un ni l’autre à part entière. Les rédacteurs qui ont laissé ce « sera » dans le texte du traité de Maestricht ont fait un lapsus oh combien ! révélateur. Ils savaient bien, au fond d’eux-mêmes, sans se l’avouer bien sûr, que les mots, que leurs mots, étaient incapables, à eux seuls, de créer véritablement une monnaie.
    L’idéologie conduit à ce genre de simulacre que tout le monde se croit obligé de prendre pour la réalité. Mais même les plus gros mensonges ne durent pas toujours.
    La réalité se fait jour. « Pour l’instant la zone euro est un échec » dit Natixis qui n’est précisément ni une officine eurosceptique ni un mouvement populiste…
    Demain, on rasera gratis. Demain, l’euro sera une monnaie à part entière. C’est écrit dans le traité.
    Demain…

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    • bernard.jeannin // 02.01.2019 à 12h29

      L’Euro aurait pu être une monnaie à part entière si, et seulement si, il avait été imposé politiquement v. le dollar.
      Si et seulement si les entreprises européennes facturaient et commerçaient en euro, et pas en dollar.
      Si et seulement si la cohésion de cette position v. le dollar avait pu convaincre les exportateurs d’énergie et de matières premières de se faire payer, et éventuellement de thésauriser, en euro et pas en dollars.
      Si et seulement si les banques européennes avaient joué le jeu de l’euro, au lieu de vouloir à tout prix s’internationaliser et se soumettre au dollar.
      Si et seulement si la volonté politique de l’Europe avait pu se positionner, et le cas échéant s’opposer, à la prétention des Etats Unis de diriger le monde, et sa finance. Cela a commencé à Breton Woods, et avait été globalement bienvenu et positif, cela a continué quand Nixon a unilatéralement décidé de supprimer la convertibilité du dollar, et cela continue quand les US creusent leur déficit sans mesure ni réserve, au motif justement qu’ils « sont » la monnaie de réserve. Ils le sont, parce que nous le voulons bien.
      Nous voulons quoi, au juste?

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      • Denis Monod-Broca // 02.01.2019 à 15h56

        « Nous voulons quoi, au juste ? » Bonne question mais difficile…

        En l’occurrence cependant il me semble légitime de vouloir un minimum de cohérence et de lucidité.
        Une monnaie a besoin d’un Etat et d’un peuple. L’euro a été créé pour faire comme si l’Europe était un Etat, comme si un peuple européen existait et afin de les faire advenir. Eh bien, ils ne sont pas advenus. Evidemment. Car lorsqu’on met la charrue devant les bœufs, l’attelage n’avance pas.
        L’euro a fait advenir la BCE et celle-ci s’est arrogé un certain nombre des prérogatives d’un Etat mais il n’y a toujours ni Etat européen ni peuple européen. Et l’euro est en survie artificielle.

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        • Arapao // 02.01.2019 à 20h33

          Absolument d’accord avec vous Denis. Tout cela est absolument évident. L’euro aurait fonctionné, si les choses n’avaient pas été telles qu’elles sont ! Point.
          Maintenant, il faut agir pour sortir de ce cauchemar avec le moins de dégâts possible.

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    • AIMEDIEU // 06.01.2019 à 07h38

      « dit Natixis qui n’est précisément ni une officine eurosceptique ni un mouvement populiste… »

      Voir… dit son économiste en chef qui a procédé à un virage tardif (si ma mémoire est bonne)

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  • Arapao // 01.01.2019 à 20h13

    Merci à Jacques Sapir pour cette synthèse tout à fait parlante.
    Aujourd’hui, on ne peut plus dire « je ne savais pas ».
    Ceux qui soutiennent encore que l’euro n’est pas un problème majeur à régler prioritairement (même s’il y a d’autres problèmes !) se rendent complices des souffrances que cette monnaie dite « unique » inflige aux Peuples européens depuis trop longtemps.

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    • Denis Monod-Broca // 03.01.2019 à 19h52

      On peut en sortir en allant vers plus d’intégration, si on veut que les manifestations type gilets-jaunes se transforment en émeute puis en soulèvement populaire c’est la bonne voie. Mais ça ne se fera pas car l’Allemagne ne veut ni du budget ni des transferts qui vont avec une telle « solution ».

      On peut aussi en sortir en renonçant en douceur à l’euro. Malheureusement ça ne se fera pas. « Ils » tiennent trop à leur monnaie magique qui devait nous apporter prospérité, croissance et plein emploi.

      Donc on ne va rien faire et la zone euro va exploser. Cela risque d’être très désagréable…

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      • Arapao // 04.01.2019 à 20h36

        Oui, vous avez sans doute raison, mais il faut aussi réserver l’hypothèse d’un changement politique majeur conduisant à un virage à 180 degrés.
        Même si le changement monétaire n’est pas explicitement au programme des nouveaux élus…

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  • Macarel // 01.01.2019 à 20h28

    Les analyses économiques de J.Sapir sont toujours intéressantes. Mais ce sont, si j’ose dire, « seulement » des analyses économiques.
    Je m’explique, sortir de l’euro pour retrouver la croissance… L’on reste dans une logique de croissance du PIB.
    Alors que c’est bien là le fond du problème : une croissance infinie dans un monde fini est impossible.
    Quand est-ce que les économistes, orthodoxes ou pas, prendront-il en compte le fait que l’économie est enchâssée dans le monde physique ?
    Alors sortir de l’euro, pourrait sans doute rééquilibrer les balances commerciales et des paiements entre les différents pays européens. Mais sortir, pour juste continuer à courir après la croissance du PIB, cela me semble un peu court.
    Certes, selon les canons de l’économie, notre système doit croître car il nous faut de la croissance pour rembourser nos dettes, mais en même temps nous voyons des pays s’endetter beaucoup pour générer quelques points de croissance : un vrai cercle vicieux. Et que l’on n’aille pas me dire que seule la croissance permet de réduire le chômage, car nous voyons bien dans l’économie contemporaine, croître toutes sortes de profits, sans que cela génère beaucoup d’emplois. Au contraire, l’automatisation, et bientôt l’IA contribuent à supprimer plus d’emplois qu’elles n’en créent.

    Le plus grand défi qui est devant nous c’est d’imaginer une économie qui ne serait plus centrée sur la croissance du PIB. Certes, nous aimons à penser que les arbres montent au ciel, mais dans le monde réel ils croissent, puis se stabilisent bien avant d’atteindre le ciel, et un jour retournent à la terre mère, comme toute chose vivante en ce bas monde. Il s’établit un équilibre entre ce qui croît, et ce qui décroît. Par quel prodige l’esprit humain, peut-il penser qu’il pourrait accoucher d’un système qui échapperait aux lois de la nature ???

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    • Arapao // 01.01.2019 à 20h48

      La croissance du PIB peut parfaitement traduire un redécollage d’une activité industrielle liée à la transition énergétique.
      Cessez de trouver à chaque fois des raisons de ne pas commencer par le commencement : redonner au peuple français (et à d’autres peuples européens !) la capacité d’agir collectivement en retrouvant l’exercice de sa souveraineté.
      Nous ne sommes pas en désaccord, mais il faut prioriser les actions et agir stratégiquement.
      Sinon, nous nous condamnons à l’impuissance.
      L’euro pose des tas de problèmes majeurs, d’abord économiques et sociaux, mais aussi de choix démocratique.
      Le remettre en cause est certes insuffisant mais absolument nécessaire.
      A un moment donné, il faut choisir son camp !

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    • Intimanta // 01.01.2019 à 22h39

      Bien d’accord avec cette analyse, euro ou pas euro n’est pas la question, ou du moins c’est une question subsidiaire dans le cours de l’histoire humaine. La dépendance énergétique de l’Europe augmente d’année en année et le monde s’approche de différents pics énergétiques et de matières premières. Là est le problème, et la révolte des gilets jaunes n’est qu’un épiphénomène par rapport à ce qui nous attend dans la prochaine décennie, sinon dès cette année. Allez sur le site en espagnol « The Oil Crash » et vous pourrez prendre la mesure des vaines gesticulations de nos gouvernants et des experts en tout genre qui prétendent les conseiller. La suite appartient à la géologie, comme cela a toujours été le cas depuis 4,5 milliards d’années… Et ce n’est pas la bagnole électrique, l’IA, ou encore le nucléaire, pas plus que les ENR qui nous sortirons de l’ornière des pics de production des énergies fossiles, en premier lieu le pétrole. Quant à la fusion ou au moteur à énergie libre, laissons les rêveurs rêver…

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      • Arapao // 05.01.2019 à 09h53

        Vision a-politique, qui s’extrait des nécessités économiques et sociales du temps humain.
        Disant cela, je ne dis pas que le souci politique ne doit pas se préoccuper de la durabilité des sociétés humaines.

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    • jcdelespaux // 02.01.2019 à 08h55

      Tout economiste basant l’avenir sur la croissance doit être débranché… 😉

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      • Raoul C, // 03.01.2019 à 00h44

        Oui, bien sûr, surtout ne pas s’enrichir et croître. Mieux vaut la lente mort et la misère. Content de ne plus vivre en Europe.

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        • Delespaux // 04.01.2019 à 20h55

          Faire croître la permaculture, les collectifs locaux, le vélo, les structures agricoles et manufacturières résilientes => ok
          Par contre augmenter le PIB = augmenter l’extraction de matières premières transformées par plus d’énergie = crash garanti

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    • lois-economiques // 02.01.2019 à 13h04

      La problématique de la croissance est encore plus aberrante que ce que vous soulignez.
      En effet, passé un certain seuil de richesse, la croissance appauvrit un système économique alors que la décroissance aurait l’effet inverse.
      Une révolution du type Copernicienne est donc nécessaire à l’économie.

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      • yann // 04.01.2019 à 10h15

        C’est quoi cette affirmation gratuite? C’est fondé sur quelles données monsieur lois économique.

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        • lois-economiques // 04.01.2019 à 11h28

          Votre dogme de la croissance est obsolète, complètement obsolète.
          Je doute que vous puissiez comprendre l’article suivant que vous trouverez en tapant “Comment le dogme de la croissance est en réalité la principale raison de la montée des inégalités et de l’endettement”

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    • AIMEDIEU // 06.01.2019 à 07h49

      « une croissance infinie dans un monde fini est impossible »

      Ça c’est en supposant que nous soyons condamnés à échanger des biens non recyclables. Imaginez que demain les hommes devenus sages, ou sous le joug d’un despote planétaire éclairé et bien veillant, ne s’échangent quasi plus que des services et des biens entièrement recyclables (une loi interdisant d’en produire qui ne le soit pas) et… le tour est joué. Et le sera NÉCESSAIREMENT si l’humanité veut avoir quelque avenir).

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  • Michel B. // 01.01.2019 à 23h33

    Au final l’Euro ne reste qu’un moyen au service d’une politique. Et c’est cette politique, ou plutôt l’abandon par le politique des choix économiques à des technocrates agissant à l’abri de tout contrôle populaire et jamais remis en cause par les votes.

    Voir ces graphes montrant la constance de la baisse de la part de marché de chaque pays sur le continent européen est sacrément navrant, et l’écart de demande généré avec les USA illustre que ce n’est pas qu’une question de palier de maturité de développement.

    Les choix qui ont été faits produisent les effets qu’on constate, et qui caractérise clairement un échec, et pointe une cause racine : la nature de la structure et des mécanismes mis en place, qui s’affranchit de la politique au sens noble du terme. Il est temps que ça s’arrête.

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  • Narm // 02.01.2019 à 17h01

    https://www.youtube.com/watch?v=CMIx8U-sssw

    «  »Un journaliste Allemand se penche sur la dette en Irlande et en Espagne. Il découvre avec stupéfaction que l’effacement d’une dette est possible sans que cela ne lèse personne. » »

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  • Le Rouméliote // 03.01.2019 à 12h13

    Et le pire est l’ineffable Jean Quatremer qui a déclaré dans le Vaucluse Matin (Dauphiné Libéré) que l’Allemagne avait fait le sacrifice du Deutsche Mark pour l’€, alors que la France n’a pas voulu faire le sacrifice correspondant de son siège de membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU et de sa force nucléaire au profit de l’UE. C’est ce qui aurait empêché le « saut fédéral » qu’il appelle de ses voeux !
    Non seulement l’euro nous a ruinés, mais il vend notre liberté à l’UE, pardon à l’Allemagne.

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    • lois-economiques // 03.01.2019 à 14h24

      Et l’euro est responsable du Brexit, de la ruine du Venezuela, des narcos au Mexique, de l’élection de Bolsonaro, etc…, mais en revanche le capitalisme et son fonctionnement prédateur n’a rien à y voir….
      Quant l’aveuglement focalisé sur une notion détourne des vrais problèmes….
      Il y en pour qui c’est l’immigration, d’autres l’euro…
      C’est vrai que les dévaluations en série du franc au début des années 1980 c’était beaucoup mieux…

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      • yann // 04.01.2019 à 10h13

        Votre pseudo en dis long sur vos illusions intellectuelles. Les dévaluation des années 80 ont été très faible . On a eu le franc fort avec des conséquences absolument dramatique pour l’économie française et c’était pour sauver le SME à l’époque mécanique qui n’était qu’une sorte de près-euro. Le Général De Gaulle a dévalué très souvent et la France était le pays le plus dynamique d’Europe avec l’Italie.

        Si vous compreniez à minima les lois économiques justement vous sauriez qu’il n’y a pire horreur pour un pays qu’une monnaie systématiquement surévaluée . Un coup d’œil aux graphiques de Jacques Sapir sont assez éclairant . Du reste l’union européenne est la zone du monde où la croissance est la plus faible depuis 20 ans ce n’est probablement qu’un hasard malheureux. Pire encore l’Europe est le continent le plus vieux, celui où la natalité est le plus faible, mais où la jeunesse est le plus au chômage. Paradoxe qui est rarement mis en avant dans les médias. Vous êtes sûr d’être le sage qui montre la lune et non l’idiot de l’histoire?

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        • lois-economiques // 04.01.2019 à 11h15

          Vous dites :
          « Les dévaluation des années 80 ont été très faible  »
          Ce à quoi Wiképédia vous répond (vous auriez du y aller avant d’écrire des contres vérités)
          – Le 4 octobre 1981, quelques mois après l’entrée en fonctions du nouveau président de la République, le gouvernement dévalue le franc de 3 %.
          – Le 12 juin 1982, nouvelle dévaluation du franc de 5,75 %, assortie d’un plan de rigueur.
          – Le 21 mars 1983, le mark allemand et le florin néerlandais sont réévalués de 4,25 % contre toutes les monnaies du SME. La lire italienne est dévaluée de 2,75 % face à toutes les monnaies du SME. Le franc perd 8 % par rapport au mark
          Au total sur une base 100 avons avons :
          1981 : 97
          1982 : 91,42
          1983 : 84,10
          Soit en 3 ans une dévaluation de 16% !, excusez du peu !
          Et sans la politique de rigueur de Mitterand cela allait continuer très vite à dégringoler !
          AUCUN PAYS, je répète AUCUN pays n’est prospère sans une monnaie stable dans le temps cela n’existe pas !
          Vous dites :
          « Le Général De Gaulle a dévalué très souvent et la France était le pays le plus dynamique d’Europe avec l’Italie. »
          Ce à quoi Wiképédia vous répond (vous auriez du y aller avant d’écrire des contres vérités)
          – Seule à l’arrivée du pouvoir de Gaulle il y a eut dévaluation du francs par création du franc lourd (eh oui vous avez bien lu « FRANC Lourd » car De Gaulle est également convaincu qu’une monnaies se doit d’être « lourde » = forte). PLUS aucune d’évaluation aura lieu par la suite sous De GAULLE !
          J’arrête là vos contre vérités le reste est à l’avenant !
          Et je me répète la situation du RU est bien pire que chez nous et ils n’ont pas l’Euro.
          Mettre sur le dos de l’Euro tous les maux c’est complètement ridicule !
          Et votre logiciel sur la croissance prouve que vous n’avez strictement rien compris aux enjeux actuels, lisez le très bon commentaire de Macarel ci-dessus !

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          • Arapao // 04.01.2019 à 20h44

            Personne ne dit ici que tous nos maux sont causés par l’euro. Mais ne pas vouloir voir les problèmes majeurs que cette monnaie, telle qu’elle a été conçue, relève désormais d’une grave cécité. Les faits parlent et continueront à parler d’eux-même.

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            • lois-economiques // 04.01.2019 à 21h13

              Comparons nous avec les pays qui n’ont pas l’euro et vous verrez qu’ils ne sont pas forcément dans de meilleures conditions…
              CQFD
              C’est cela l’aveuglement…
              Le seul grand avantage de sortir de l’euro c’est que cela dénonce les dettes, une sorte de RAZ impossible avec l’euro mais ce faisant vous effondrez le système qui repose justement sur un empilement de dettes….
              N’en déplaise à Sapir Il n’y a AUCUNE solution à la crise actuelle AUCUNE.
              Ce qu’avait parfaitement compris Von Mises :

              « Ce qu’il faut pour une expansion saine de la production, ce sont des biens d’équipement supplémentaires, pas de l’argent ou des moyens fiduciaires. L’expansion du crédit est bâtie sur les sables des billets de banques et des dépôts. Elle doit nécessairement s’effondrer. »
              Human Action (1949).

              « Certes, les gouvernements peuvent réduire les taux d’intérêts à court terme, émettre de la monnaie papier supplémentaire, ouvrir la voie du crédit par les banques. Ils peuvent donc créer un boom artificiel et l’apparence de la prospérité. Mais un tel boom est condamné à s’effondrer tôt ou tard, et à provoquer une dépression. »

              Omnipotent Government (1944).

              « Il n’y a aucun moyen d’éviter l’effondrement final d’un boom provoqué par une expansion du crédit. L’alternative est de savoir si la crise doit arriver plus tôt, par l’abandon volontaire d’une expansion supplémentaire du crédit, ou plus tardivement, comme une catastrophe finale et totale du système monétaire affecté. »
              Human Action (1949).

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    • AIMEDIEU // 06.01.2019 à 08h00

      Ben… que ça vous défrise ou non, c’est historiquement exact. Même si au final nous sommes les dindons de la farce.
      Ils n’en voulaient pas et Mitterand le leur a imposé pensant ancrer à l’Europe une Allemagne réunifiée qui lui faisait peur.

      Le plus amusant étant que la solution la moins douloureuse seraient qu’ils sortent unilatéralement de l’Euro dont les autres pays, débarrassé de leur rigidité ortholibérale pourraient alors faire une monnaie viable entre eux.

      Ce que les gilets-jaunes pourraient bien nous obtenir. Car la France étant un tout autre morceau que la Grèce, l’épargnant allemand ne supportera pas de devoir nous restituer tout ce que l’euro lui a permis d’engranger d’excédent commercial sur notre dos. ?

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  • Chris // 03.01.2019 à 15h10

    Pour moi la plus grande ânerie de l’UE , ce n’est pas l’euro mais la règle de l’unanimité . Comment veut on arriver à réformer quoi que ce soit si il faut que TOUT le monde soit d’accord ? Pour éviter que les petits pays ne soient les dindons de la farce à chaque fois , il était tout à fait possible de mettre en place un système de pondération . Nous avons déjà le système que voudraient les populistes , c’est à dire l’Europe des nations . Chacun voit midi à sa porte et aucun n’est pret a ne céder qu’une once de ses avantages . Et ensuite accuser les technocrates non élus est la solution de facilité , alors que c’est le conseil , composé de nos représentants élus eux , qui pourri l’UE . On en a assez d’exemple chez nous en France , par exemple le TGV ou chaque roitelet local voulait sa gare plutôt qu’un maillage local à partir de gare centralisée .

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    • Arapao // 04.01.2019 à 20h50

      Quand finirons-nous tous par admettre cette évidence : l’identité de l’Europe, qui est un continent, ce sont ses nations, lesquelles doivent coexister pacifiquement et coopérer librement. L’euro a été mis en place sur un pari qui était perdu d’avance : une monnaie « européenne » allait contribuer à faire naître une nation et un peuple européen. Ce n’était pas possible ! Point.

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      • AIMEDIEU // 06.01.2019 à 08h04

        On ne saurait mieux dire. N’empêche qu’il nous faut absolument réussir ce vivre ensemble si nous ne voulons pas demain être asservis à d’autres (et avant cela nous retaper dessus comme au bon vieux temps qui n’a jamais connu de génération sans guerre).

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