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11.novembre.201711.11.2017
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[RussEurope-en-Exil] Servir, de Pierre de Villiers

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Billet invité

La publication du livre de l’ancien Chef d’Etat-Major des Armés, le général Pierre de Villiers, Servir (publié au éditions Fayard) le mercredi 8 novembre constitue une sorte d’événement. Le général de Villiers, dont on rappelle qu’il démissionna à la suite d’un conflit l’opposant au Chef de l’Etat, nous livre sa version des événements qui ont conduit à sa démission. Cette version éclaire aussi le rapport aux forces de la Défense Nationale qu’entretient le Président, M. Emmanuel Macron.

Il convient d’abord de souligner le côté relativement exceptionnel de ce livre. La démission du général de Villiers est survenue à la mi-juillet 2017. C’est donc un témoignage « à chaud » qu’il nous livre. De plus, il est rare qu’un ancien Chef d’ Etat-Major revienne aussi rapidement sur le conflit qui l’opposât au Président. On ne peut donc que remarquer que, ce faisant, le général de Villiers prend une position politique dans le débat.

Dire cela ne revient en rien à minorer la force du témoignage. D’autant que si le général de Villiers fait de la politique il n’est jamais politicien. En République, selon la formule des romains, « les armes cèdent à la toge ». Encore faut-il que la « toge », autrement dit l’autorité politique, adopte une position cohérente. Et c’est de ce point de vue que se place donc l’auteur du livre. Il souligne l’incohérence entre la posture et les choix politiques et leur traduction dans les chiffres budgétaires. A la lecture de l’ouvrage on comprend donc qu’il a voulu livrer un témoignage à la fois pour les autres officiers supérieurs et pour le grand public, non pas tant pour se justifier (et c’est là où il aurait pu être « politicien ») que pour éclairer les uns et les autres sur l’importance du débat budgétaire, et donc du conflit qu’il eut avec les autorités civiles.

Que reprochait donc le Président de la République au général de Villiers ? Seulement d’avoir voulu, en des termes certes crus, éclairer la représentation nationale sur les enjeux des choix budgétaires. Le général a donc indiqué, ce qui était son devoir, devant la Commissions de la Défense Nationale, que les économies de 850 millions d’euros réclamés cette année aux armées dans le cadre des ajustements budgétaire, et qui se situaient dans un contexte de restrictions budgétaires générales, n’étaient pas acceptables sous peine de compromettre l’effort demandé aux forces armées.

Car, il est important de savoir que le général de Villiers ne se situe pas sur la question du bien fondé des orientations de la politique de défense. En bon républicain, il considère que cette question est totalement du registre du pouvoir politique. Par contre, il s’estime qualifié pour dire que, compte tenu des choix faits dans la politique de défense, des engagements extérieurs des forces armées en particulier, le nouvel effort d’économie demandé au Ministère de la Défense aurait des conséquences désastreuses.

On a parfaitement le droit de penser le contraire. Mais, si le Chef d’Etat-Major n’informe pas la représentation nationale de son point de vue, qui le fera ?

Le livre du général de Villiers pose donc un problème politique : quel degré de contrôle parlementaire Emmanuel Macron est-il prêt à accepter sur la politique de défense ? Car, selon la constitution de la Vème République et selon les pratiques bien établies depuis maintenant plus d’un siècle, si l’exécutif décide (et le général de Villiers ne remet nullement cela en cause), il est soumis aussi à un contrôle de la part du Parlement. Or, pour que ce contrôle ne soit pas de pure forme, il faut que les parlementaires soient correctement informés de la situation, et en particulier de la cohérence entre les objectifs et les moyens.

Il ne peut donc être question pour un Chef d’Etat-Major de se borner à commenter ou à illustrer la politique de défense. Le général de Villiers considérait qu’il était de son devoir d’informer la représentation nationale de l’incohérence que provoquerait une réduction des moyens financiers. Il l’a donc fait, et il fut sanctionné pour cela.

« La vraie loyauté consiste à dire la vérité à son chef », écrit donc le général de Villiers dans un livre qui est dépourvu de toute acrimonie. C’est d’ailleurs l’une des grandes forces de cet ouvrage. Or, le chef du général de Villiers ce n’est pas seulement le Président de la République, c’est aussi le Parlement. « La vraie liberté est d’être capable de le faire, quels que soient les risques et les conséquences (…) La vraie obéissance se moque de l’obéissance aveugle. C’est l’obéissance d’amitié », écrit-il aussi. On sent donc qu’il y eut entre les deux hommes si ce n’est de l’amitié, du moins du respect. Et cela rend d’autant plus incompréhensible la méthode choisie par Emmanuel Macron pour réagir face aux déclarations, sommes toutes normales, du général de Villiers.

La méthode d’Emmanuel Macron pose donc en réalité un problème politique majeur. Il aurait pu convoquer le Chef d’Etat-major, lui faire des remontrances, voir exiger – il en a le pouvoir – sa démission. Il a choisi de l’humilier publiquement. Ce ne peut être un choix de circonstances ; à ce niveau c’est avant tout un choix politique. Or, à vouloir humilier on prend le risque de s’isoler, de se couper des réalités. Ce qui, en définitive, conduit implicitement à l’interrogation suivante : Emmanuel Macron est-il capable de remplir la charge dont il a été investi par le suffrage universel ?

Il convient alors de lire avec attention les phrases écrites par Pierre de Villiers qui ne sont pas sans profondeur. On le répète, il ne s’agit pas ici d’un brûlot, mais d’un constat. Et, ce qu’il révèle glace le sang. Ces phrases jettent indirectement une lumière crue sur la méthode d’Emmanuel Macron tout comme sur son personnage.

Ce livre sera donc lu, dans le public mais aussi dans l’armée. C’est ce que souhaite, à n’en pas douter, Pierre de Villiers. On pourra dès lors s’y référer. Il ne faudra donc pas faire les étonnés si, de fil en aiguille, se révèle un Emmanuel Macron bien différent du jeune homme un peu lisse que les médias nous ont vendu.

Jacques Sapir

Commentaire recommandé

Fritz // 11.11.2017 à 18h45

Cet officier a eu raison de dire son opinion publiquement, de démissionner et de donner sa version des faits. Clemenceau disait que la guerre était une chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires ; on pourrait ajouter que la défense nationale est une chose trop sérieuse pour être laissée à un gringalet qui n’a pas fait son service militaire, une première sous la Ve République.

49 réactions et commentaires

  • Fritz // 11.11.2017 à 18h45

    Cet officier a eu raison de dire son opinion publiquement, de démissionner et de donner sa version des faits. Clemenceau disait que la guerre était une chose trop sérieuse pour être confiée aux militaires ; on pourrait ajouter que la défense nationale est une chose trop sérieuse pour être laissée à un gringalet qui n’a pas fait son service militaire, une première sous la Ve République.

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    • Surya // 12.11.2017 à 11h20

      Les propos qu’il a tenus l’ont étés à huis-clos.

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  • petitjean // 11.11.2017 à 19h21

    Merci monsieur Sapir

    j’apprécie la mesure et aussi la précision de votre article

    comme vous je m’interroge toujours sur le profil d’un homme sans enfant qui vit avec une femme qui pourrait être sa mère

    sachant que cet homme, pour arriver au pouvoir suprême, a été totalement fabriqué par les médias du Système…………………

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    • Kiwixar // 11.11.2017 à 22h07

      Qu’il y ait un individu bizarre est assez normal puisque la nature explore toujours des branches différentes et la sélection naturelle fait le reste. Le Système s’appuie sur ces anomalies qui sont des parfaits fusibles s’ils ne remplissent par leur rôle et le ROI (retour sur investissement) défini lors du planning marketing.

      Je m’interroge plutôt sur le crétinisme de ceux qui ont voté pour un tel « produit ».

      Y en a qui aiment être cocus avec le trou de balle des autres.

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      • Raphaël // 11.11.2017 à 22h26

        Vous n’imaginez pas de nombre de vieilles rombières fascinés par sa beauté et qui le défendent toujours bec et ongles. Le produit marketing idéal, la lessive qui vous lavera le cerveau du patriotisme, plus blanc que blanc.

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      • albert // 12.11.2017 à 11h01

        je fais partie des crétins qui ont voté pour Macron. Je me faisais aussi traité de crétin quand je disais que je voulais voté Fillon (à cause de ses affaires judiciaires). Je me faisais traiter de crétin facho quand je m’interrogeais sur l’opportunité de voter FN.

        Pouvez vous me dire qu’est-ce qu’un électeur de droite pouvait voter en 2017 sans se faire insulter?

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        • Zevengeur // 12.11.2017 à 13h02

          Un électeur de droite ou de gauche qui voulait défendre son pays pouvait voter FA tout simplement et personne -du moins ici- ne l’aurait traité de crétin.

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          • Jean-Luc // 14.11.2017 à 08h11

            C’est, en effet, le seul qui proposait de quitter les outils oligarchiques qui nous ramènent aux féodalismes les plus cyniques : l’union européenne, l’euro et l’otan.
            Après avoir retrouvé les commandes, une politique choisie est peut-être possible.

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        • Perekop // 12.11.2017 à 13h36

          On doit voter en conscience et peu importe qu’on se fasse insulter. Je ne comprends pas cette réaction devant l’actuel « bigbrothérisation »de notre monde.
          De toute manière, si on a peur d’assumer son choix publiquement, il n’y a qu’à ne pas en parler autour de soi. Le moment venu, l’acte de vote se passe, comme on dit, « dans le secret de l’isoloir »… c’est justement la raison du suffrage à bulletin secret, heureusement il n’a pas encore été supprimé !
          Choisir de suivre la meute plutôt que sa conscience, on voit où ça mène. Par exemple au harcèlement scolaire (ou autre), en fait c’est exactement le même phénomène.
          Pardon cher Albert, si ma réaction vous paraît trop rude, vous avez au moins le mérite de l’honnêteté. Si vous lisez les Crises, c’est que vous sentez l’ampleur de la désinformation ambiante. Cela aurait dû vous aider à résister à la vague moutonnière.

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          • albert // 12.11.2017 à 19h45

            Perekop, pas de probleme.
            Ce sont les commentaires récurent dans les commentaires de ce site, ceux qui insultent les avis divergent qui me dérangent.
            Premièrement, le pluralisme est une condition nécessaire à l’expression démocratique.
            Deuxièmement, dans un article qui dénonce l’humiliation d’autrui, il me semblait impensable de porter des insultes
            Troisièmement, je tente d’alarmer la modération qui laisse passer ces commentaires, qui proviennent presque toujours des mêmes personnes. Pour un site qui prétend dénoncer des travers de la communication, je trouve que cela nuit à sa crédibilité.

            Je maintiens mon soutien à Macron et à Olivier Berruryer qui m’a beaucoup appris (non ce n’est pas incompatible). Je lis les crises, car même si la ligne éditoriale à changée depuis les débuts, il y a encore des articles intéressant.

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        • Krystyna Hawrot // 13.11.2017 à 02h19

          Si vous n’avez pas pour qui voter, creez votre propre parti et devenez candidat, c’est la seule chose à faire face à toutes ces déceptions!!!

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        • camille // 14.11.2017 à 12h42

          Voter pour l’indépendance de votre pays. C’est ainsi que vous retrouverez des bras et des mains pour agir. Sans cela on ne peut agir sur rien, on subit (écologie, économie, social etc)

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        • keg // 14.11.2017 à 18h36

          @Camille

          un électeur de droite pouvait voter blanc pour ne pas être considéré de gauche….
          Je me suis fais insulté itou parce que j’osais rappeler aux gens hésitants, indécis, ne sachant qui; que, quoi et comment voter…. que si le vote blanc existait, c’est qu’il devait bien servir à quelque chose…. Sinon il n’existerait pas.
          Il est des évidences pas faciles à exprimer… surtout quand elles gènent les tousaufistes qui ont répondu à la « peur » des politicards de tous bords, peur artificielle pour eux, mais devenue réalité pour nombre d’entre les électeurs….). On avzait déjà vécu cela en 2002 et en 2032 lorsque l’on reconnaîtra pareille situation, on recommencera. C’est fou ce que la mémoire électorale est à faible rayon d’action et de réaction…
          Je vous rassure, mon cousin/cousine, je ne suis pas crétin, du moins pas encore. Mon médecin me l’aurait signalé, depuis le temps…..

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  • Stella2b // 11.11.2017 à 20h09

    Il semble que blesser et humilier soit bien ancré dans le caractère d’ E.Macron, c’est une arme qu’il utilise contre tous, sans discernement.
    Qu’une haute personnalité telle que Pierre de Villiers en ai fait les frais n’est donc pas étonnant.
    Gageons que la liste des humiliés ne va pas s’arrêter en si bon chemin..notre président est tellement arrogant…comment ses électeurs ont-ils pu éluder ce trait de personnalité pourtant tellement flagrant?
    Jusqu’à ce que le donneur de leçon reçoive la leçon à son tour..çà viendra, peut-être plus vite que ce qu’on ne croit..comme le dit crûment le proverbe africain: qui monte au cocotier doit avoir les fesses propres

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    • Raphaël // 11.11.2017 à 22h03

      Fort avec les faibles, faible avec les forts… On connaît la musique. Je ne crois pas Macron assez stupide pour ignorer qu’en sa qualité d’homme de paille tout peut basculer au moindre faux pas. Il ne fera aucune erreur dans son œuvre de destruction de notre Nation.

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      • Aubin // 12.11.2017 à 01h03

        Point barre…Vous resumez tout…
        C’est marrant,mon post est soit disant trop court pour exprimer une idée construite…Je precise donc que j’interviens en tant qu’ancien EOR…

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      • Kilsan Aïtous // 12.11.2017 à 09h41

        « Je ne crois pas Macron assez stupide pour ignorer qu’en sa qualité d’homme de paille… »

        Moi je le crois assez prétentieux pour ne pas voir qu’il n’est qu’un homme de paille, un produit de pur marketting. Ils ne font que le flatter autour de lui. D’où sa réaction face au général de Villiers qui a osé dire la vérité.

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    • Surya // 12.11.2017 à 11h35

      Macron, on dirait un gosse de riche qui fait ses petits caprices, ou un petit chef qui pique sa crise d’autorité.

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  • rolland // 11.11.2017 à 20h15

    Pour ma part, je pense que l’élection d’Emmanuel Macron par les grands médias, et non par les français, porte une signification plus que gravissime.
    Je dirais en ce qui me concerne que ce président n’est en aucun cas en poste à la fonction suprême, pour défendre les intérêts de la France et des français.
    Je crois que les cinq premiers mois de sa présidence font plus que le démontrer, au delà de la communication manipulatoire, malheureusement inhérente à la fonction.
    Le projet caché mais néanmoins ( à mes yeux ) réel de sa présidence, nous emmène à la destruction de l’état nation, au plus grand profit de l’Union européenne et donc des entreprises internationales.
    Nous entrons dans un nouveau monde de danger, que nous n’avons encore jamais vu ou connu dans l’Histoire.
    Mr De Villiers peut partir la tête haute.

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    • Fritz // 11.11.2017 à 23h06

      Si votre hypothèse se confirmait – et elle n’est pas invraisemblable –, l’armée française serait en droit d’agir… contre un pouvoir civil ? Ou doit-elle se contenter de protester, même quand l’existence du pays est en jeu ?

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      • rolland // 12.11.2017 à 02h02

        Le fond de ma pensée est qu’avec l’existence du cntf ( entre autre ) qui essaie de pousser l’armée à agir, conformément à son mandat et à la constitution française, il se peut que nous allions au désastre. J’entends par là que je ne connais pas la volonté profonde de ce cntf et qu’agir selon sa volonté d’action actuelle peut également servir les intérêts du pouvoir en place, qui je le pense, ne serait pas contre une première intrusion d’eurocorps sur le territoire pour « légitimer » ou rendre logique toute intervention future. Je garde en tête que la gendarmerie a été transférée du ministère des armées ( et plus de la défense, tient tient ), au ministère de l’intérieur….tient tient.
        Cela je dois le dire me fait assez peur.
        Je crois que le principe du cntf est le bon mais que la stratégie est non seulement mauvaise mais aussi périeuse.
        A l’inverse, une stratégie plus douce qui serait donc une action conjointe de l’armée et du cntf pour reprendre les médias avec France radio et France tv, permettrait d’expliquer aux français l’état actuel des choses et l’action qu’il est possible de mener, dans le respect de la constitution Cela poserait les bases nécessaires pour que les français légitiment ce bouleversement politique, et l’on sait que rien n’est plus fort et plus important que l’opinion publique réunie pour une même cause.
        C’est d’ailleurs une des causes de la propagande politico-médiatique actuelle, qui est obligée de diviser toujours plus…pour régner…..dans son fauteuil pantoufles aux pieds.

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      • Alfred // 12.11.2017 à 02h40

        Il me semble que cette « hypothèse » est en réalité un fait avéré. La liquidation etant programmée, la seule variable est la vitesse du processus qui est maintenue à un niveau suffisamment bas pour ne pas heurter les Français trop idiots et trop veules. C’est pourquoi nous ne verrons pas hélas de réaction de l’armée. Celle-ci tirant sa légitimité du peuple elle ne peut sauver le peuple imbécile de lui même. Si d’aventure elle se croyait obligée de mettre un coup d’arrêt à la trahison qui s’opère, elle verrait se dresser contre elle une armée de charlots lobotomisés et persuadés de bien faire en remettant à nouveau le pouvoir à ses tortionnaires. On ne peut sauver les gens d’eux mêmes.
        Ce sont les esprits qu’il faut regagner et c’est la pertinence de l’idée de nation qu’il faut rendre à tous pertinente. Si cela arrive, point besoin de voir l’armée sortir de son rôle. Les élections suffisent. Si cela n’arrive pas, nous sommes perdus.

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        • Fritz // 12.11.2017 à 05h52

          Vous avez raison. Mais « regagner les esprits », ce n’est pas évident, quand on voit notre veulerie collective, face au drapeau européen par exemple. Comme dirait un autre général, « les Français sont des veaux »… mais ils peuvent changer. Et l’abstention n’est pas la panacée.

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          • Fougnard // 12.11.2017 à 08h40

            Pardonnez moi, mais je ne pense pas qu’Alfred ait raison. Penser que l’on pourra faire quelque chose alors que l’on est convaincu qu’il n’y a autour de soi que des imbéciles veules lobotomisés est un peu bizarre.
            Par ailleurs, le peuple avait voté NON au referendum européen de 2005. Il a été trahi par la suite.
            On ne pourra rien construire sans s’appuyer sur le peuple. Encore faut-il penser qu’il y en a un !!!

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            • rolland // 12.11.2017 à 15h57

              Et c’est donc pour cela que l’idée du cntf qui est de pousser l’armée à agir conformément au mandat qui est le siens et à la constitution française ne peut être que bien venue.
              Seulement reprendre la pouvoir sans la légitimité préalable de l’opinion publique serait une folie.
              Voila pourquoi il serait d’actualité de pousser derrière le cntf et l’armée pour modifier sa stratégie en s’attachant simplement à la reprise des médias dans le but d’informer les citoyens de la situation réelle et de ce qu’il faut faire pour changer tout cela. Car comme je le disais, rien n’est plus fort que l’opinion publique rassemblée sous une même cause.
              L’armée appuyée par l’opinion publique aura de fait, toute la latitude nécessaire pour rétablir la république, sa constitution, ainsi que la marche vers un renouveau d’idéal démocratique..

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            • Alfred // 12.11.2017 à 21h31

              @ Rolland.
              Ne voyez vous pas.que ce cntf est totalement innofensif pour le pouvoir et totalement dangereux pour les Français ?
              S’il existe des réseaux de patriotes au sein des institutions il n’ont pas intérêt à s’en vanter publiquement. Par contre il est tout à fait dans l’intérêt d’un petit César boursouflé de monter en épingle des naïfs comme ceux du cntf afin suspendre l’ordre constitutionnel sous prétexte d’une menace…

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        • Fritz // 12.11.2017 à 07h39

          @rolland

          Les interventions de l’armée dans la politique ont eu des résultats controversés : France 1799, Espagne 1936, Grèce 1967, Chili 1973, Argentine 1976, Turquie 1980, Égypte 2013… Aujourd’hui, l’effet prévisible d’une telle intervention serait de dresser les civils (enfin, surtout les classes moyennes-supérieures) contre les putschistes, pour rétablir l’oligarchie qui nous détruit peu à peu.

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          • albert // 12.11.2017 à 11h11

            Charmant! Un coup d’état militaire, rien que ça! Et pourquoi au fait? Macron est tellement différent de Hollande? De Fillon? de Chirac? Je ne crois pas.

            coup d’état… est-ce que c’est les mêmes qui déplorent le niveau de démocratie?

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          • olivier // 12.11.2017 à 12h12

            Vous oubliez pour la France le 6 fevrier 1936… un coup manqué ou réussi, c’est selon.

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            • Fritz // 12.11.2017 à 18h07

              Cher Olivier, le 6 février 1934 (et non pas 1936) n’était pas un coup d’État militaire, mais une manifestation de l’Action Française, des ligues de droite, et du Parti communiste, contre le gouvernement Daladier investi ce mardi-là.

              La plus importante de ces ligues, les Croix-de-Feu du colonel de La Rocque, ont refusé d’attaquer le Palais Bourbon alors qu’il était mal défendu, les gardes mobiles ayant fort à faire sur le pont de la Concorde.

              Enfin, parmi les coups d’État militaires que j’ai cités (sans les approuver), j’ai oublié celui du 25 avril 1974 au Portugal, surnommé « révolution des œillets ». Un coup d’État « militaire de gauche ».

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            • olivier // 12.11.2017 à 20h27

              Pardonnez-moi, J’ai répondu trop vite (et mal : 1934 en effet). J’avais autre hose en tête mais à vous relire, c’est un peu trop hors sujet. Coup de fatigue.

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  • yann35 // 11.11.2017 à 21h54

    dans mon collège arrive il y a 10 ans un principal, raide, cassant, méprisant… le collège traversait une crise due à un redéploiement départemental. Réunions, pétitions, grèves … nous sommes encore là. A son pot de départ pour une promotion, d’un ton badin, il me dit avoir nommé là pour fermer le collège par le recteur. C’est un type charmant, mais il faisait un taf n’autorisant pas « la gestion des ressources humaines » d’une autre façon.
    Je n’ai pas voté macron. Je sais pourquoi il est là. Ses actes le confirment. De plus, à mon avis, ce n’est pas lui le problème, il n’est qu’un leurre … Il faudrait réellement que les français cessent de regarder le doigt pour regarder la lune !

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  • Raphaël // 11.11.2017 à 22h00

    Ce qui m’a le plus surpris dans cette affaire est qu’il reste encore peut-être des gens intègres proches du pouvoir. Il reste donc un espoir, tous n’ont pas été éradiqués par la veulerie congénitale qui sévit dans les hautes sphères. Macron devrait se méfier dans les escaliers, maman ne sera pas toujours derrière…

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  • tchoo // 11.11.2017 à 23h04

    Macron se prend pour un dieu, un toi. La reprensatation parlementaire n’ existe pas.
    Le général à fait son devoir en informant les députés sur les conséquences des décisions prises et qu’ils ont voté. Jupiter aurait supporter qu »Il mente comme lui sait si bien le faire pour éviter d’assumer ses devisions

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  • Fritz // 11.11.2017 à 23h19

    Voilà où nous mène cette théorie anti-républicaine du « domaine réservé », qui ne figure même pas dans la constitution. La défense nationale est l’affaire de tous : citoyens, militaires de carrière, gouvernement, parlement.

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  • Danièle Dugelay // 12.11.2017 à 01h20

    Je suis époustouflée lorsque j’entends sur BFM ou quand je lis dans la presse que le Président Trump risque l' »empêchement » parce que la Russie aurait aidé son élection. Par contre, personne ne fait le rapprochement avec l’ingérence des USA + la haute finance dans la campagne et l’élection de notre président.

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  • Patrique // 12.11.2017 à 09h49

    La différence entre Pierre de Villiers et Emmanuel Macron ?
    le premier a le sens du devoir, le second a le sens de l’avoir.

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  • jmk011 // 12.11.2017 à 10h43

    Excellent article comme souvent de J. Sapir.
    Il montre bien à quel niveau sont descendues nos institutions en général et « l’intelligence » d’une grande partie de la population française, d’où l’urgence d’une 6e Republique débarrassée d’un President omnipotent et où le peuple pourrait enfin s’exprimer sans avoir à choisir entre un Jupiter minus et l’extreme droite. Mais pour cela il faudrait dans un premier temps que les Français veuillent déjà se ressaisir et donc puissent réfléchir à l’évolution catastrophique que connait notre pays au sein d’une UE germanisée et néolibérale, et plus généralement au sein d’un système capitaliste ne connaissant plus de bornes. Vaste programme, comme aurait dit un autre General !!

    Cela dit, il m’apparait regrettable que certains commentaires en appellent plus ou moins ouvertement….à un coup d’Etat militaire, oubliant que généralement une telle situation aboutit plus souvent à une dictature qu’à un renouveau démocratique.

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    • Sandrine // 12.11.2017 à 11h48

      Toutes les révolutions commencent par un coup d’etat

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    • Ignotus // 12.11.2017 à 13h30

      jmk011, selon vous, quelle est l’urgence prioritaire; une 6eme république ou sortir de l’UE, euro et OTAN ?
      Un si important changement politique est-il possible dans la situation économique, sociale, … actuelle ?
      Personnellement je pense que la triple sortie est largement prioritaire. Quand ensuite nous aurons repris un peu de démocratie, nous pourrons entre nous discuter de l’orientation politique de la France.
      Si vous pensez comme moi, oubliez la nouvelle république et battez vous pour la première étape.

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      • jmk011 // 12.11.2017 à 15h40

        Entièrement ‘d’accord avec vous : ce qui est prioritaire est d’abord de sortir de la machine infernale qu’est l’OTAN, et simultanément de l »UE et donc de l’euro. Mais cela veut dire
        aussi que le peuple prenne enfin ses problèmes en main, ce qui n’est pas gagné : la
        population est complètement abrutie par les médias sociaux (Facebook and Co) ainsi que
        par les émissions insipides de la tv, toute une (re)éducation est à faire parmi les gens, comme dit JLM. Comment leur faire comprendre que le système dans lequel nous vivons, et avec lui tous les gouvernants/pseudo experts politico-economiques, nous mènent tout droit dans le mur ?? Personnellement je n’ai pas la réponse.

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  • Seraphim // 12.11.2017 à 13h20

    Un coup d’état pour faire quoi?? Le projet de Macron serait de « réaliser la destruction de l’état-nation ». Ah bon? Ce n’est pas déjà fait? Il reste quelque chose à « sauver »? Et quoi donc? Le parlement godillot? L’industrie, à 11% du PIB, en dessous de celle du Royaume Uni (c’est dire!) et loin derrière la Tchéquie (35%)? L’école? Même sans jouer au PISA, qui ne voit sa décadence profonde? Le tourisme peut-être, celui qui n’est pas encore saboté par les Français eux-mêmes, en cohérence pour une fois avec leur gouvernement, par leur mauvaise humeur, leur ignorance des langues, leur caractère acariâtre. La cuisine? Quelle est déjà la proportion de plats réellement concoctés au restaurant? 20%, 15%? La culture? Haha!
    Les paysages : plages immondes, surpeuplées, littoral massacré de construction hideuses, infâmes stations balnéaires dans tous les recoins de montagne. Etc..
    Alors quoi, l’arme nucléaire, pour que les Allemands ne nous la piquent pas?

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    • Sandrine // 12.11.2017 à 15h04

      Bon par exemple pour que le peuple retrouve sa dignité et sa qualité de souverain.
      L’exigence de liberté malheureusement Actuellement est mise en balance avec le désir de puissance, ce sentiment que procure une industrie florissante ou un bon classement Pisa, et d’une manière générale tout ce que vous décrivez…
      l’eternelle histoire d’Esau qui a abandonné la dignité que lui conférait le droit d’aînesse contre un plat de lentilles…

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  • Seraphim // 12.11.2017 à 14h08

    En tout état de cause, comment peut-on louer l’ouvrage d’un général mis à la retraite d’office, libre de sa parole, disposant d’une expérience exceptionnelle pour apporter des jugements, des opinions, des éclairages historiques, des connaissances précises sur les bévues ou les succès stratégiques, et qui s’en tient « en bon républicain » nous dit Sapir, scrupuleusement à l’examen de la ‘cohérence budgétaire’. Ca nous intéresse, la cohérence budgétaire? Peut-être, mais à l’avant-dernier chapitre svp. Sapir confirme qu’il « ne se situe pas sur la question du bien fondé des orientations de la politique de défense ». C’est bien la peine! Ca va être passionnant comme lecture! Vous imaginez le directeur financier de Total commettant un livre sur le pétrole qui ne dirait rien des rapports entre politique étrangère et investissements, rien des luttes acharnées entre concurrents, mais s’en tiendrait à ‘la cohérence budgétaire’? Tout ça pour ne pas bafouer l’autel du ‘devoir de réserve’!

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  • Jean Marc // 12.11.2017 à 16h47

    « Car, selon la constitution de la Vème République et selon les pratiques bien établies depuis maintenant plus d’un siècle, si l’exécutif décide (et le général de Villiers ne remet nullement cela en cause), il est soumis aussi à un contrôle de la part du Parlement. Or, pour que ce contrôle ne soit pas de pure forme, il faut que les parlementaires soient correctement informés de la situation, et en particulier de la cohérence entre les objectifs et les moyens. »

    Ah bin, avec le nombre de branquignols élus aux dernières élections législatives et qui ne comprennent rien à rien sauf aux prébendes que leur élection leur réserve, il peut déclarer une guerre nucléaire ils votent tous pour sans comprendre pourquoi ils votent d’où la nécessité d’avoir des gens cohérents et intelligents comme Pierre De Villiers.

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  • Zevengeur // 12.11.2017 à 20h42

    Macron serait bien avisé de lire le livre de Pierre de Villiers, même s’il se contente de ne lire que le titre, il apprendra déjà un nouveau concept !

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  • Valmeysien de Bouvines // 12.11.2017 à 23h48

    La démission de de Villiers pose deux questions distinctes.

    Dans quelle mesure le Parlement peut avoir un droit de regard et de contrôle sur la politique militaire censée être la chasse gardée du pouvoir exécutif et en particulier du Président ?
    C’est la question qui a fait couler le plus d’encre lors de la démission, alors que la seconde est beaucoup plus importante.

    Est-ce que la France peut se permettre une stratégie ambitieuse dans le cadre de coupes budgétaires généralisées ?
    La réponse est manifestement non.

    De ce point de vue il va falloir que les gaullistes de droite auto-proclamés cessent toute alliance politique avec les libéraux de droite qui sont des nains politiques sans l’apport électoral et la caution gaulliste. Ces mêmes libéraux qui, européistes et libre-échangistes, promeuvent des politiques récessives et austéritaires tout en applaudissant le fait que la France brade ses industries stratégiques au nom de la liberté de mouvements des capitaux.

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  • Renaud Bouchard // 13.11.2017 à 09h36

    Emmanuel Macron est-il capable de remplir la charge dont il a été investi par le suffrage universel ?
    La véritable question qui sous-tend la précédente est celle-ci:
    Emmanuel Macron a-t-il la légitimité pour exercer ses fonctions?
    A ces deux questions la réponse est négative, M. Macron ayant été élu par seulement 43,6% des électeurs inscrits, alors que le total de l’abstention et des votes blancs et nuls a atteint 34%.
    Il a plus précisément été élu avec 66,06% des suffrages exprimés, soit avec un taux d’abstention de 25,38% et un taux de votes blancs ou nuls de 11,49% des votants.

    Le nombre d’inscrits sur les listes électorales était en effet de 47 581 118 électeurs…au premier tour. Pour le second tour de l’élection, le ministère de l’intérieur a indiqué que le nombre des inscrits était de 47 448 929 électeurs (avec une perte inexpliquée de 132 189 électeurs entre les deux tours)

    Un taux d’abstention de 25,38 % signifie donc que « seuls » 35 407 616 électeurs se sont déplacés pour voter. Un taux de vote blanc ou nul fixé à 11,49% signifie que « seuls » 31 340 814 électeurs se sont exprimés. M. Macron a ainsi été élu avec 66,06% des suffrages exprimés, donc avec 20 703 694 électeurs (66,06% de 31 340 814). Au regard du nombre d’inscrits, et donc d’électeurs potentiels, M. Macron ne représente que 43,63% des inscrits.
    Légitimité politique? Chacun appréciera le fait que l’on ne peut rien construire de solide sur des fondations fragiles et que vient un moment où les effets de l’anesthésie disparaissent.

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    • keg // 13.11.2017 à 10h12

      @Renaud Bouchard

      le poids réell d’un politique ne se mesure qu’au résultat des voix obtenues par rapport au nombre d’inscrits, au premier tour. Le second tour n’ayant pour raison d’être que de négocier, pour eux mêmes et leurs troupes, l’avenir politique des recalés.
      La vraie démocratie serait la proportionnelle intégrale et çà un seul tour… Sur launedekeg.com, vous avez de nombreux tableaux d’analyses des résultats en ce sens (par rapport aux inscrits et au 1er tour : Présidentielles, législatives, ….) Il suffit de les ouvrir et c’est gratuit.

      Macron = 18%. La plus faible représentativité de toute la 5éme
      Savez vous qu’aux législatives, le code électoral stipule que pour être au second tour, il faut 12,5% des inscrits au premier tour…. Et en 2017 certains furent élus avecmoins de 3% des dits inscrits.
      La France est malade de ses perversions électoralistes et clientélistes.

      Vous n’êtes pas sans savoir que si (cas de figure impensable, mais si tel était le cas ce serait valide et démocratique) 3 électeurs, seulement (sur 45 millions) allaient voter, nominativement, il y aurait un élu avec 66,666% des voix….. par rapport aux exprimés (mais savez dire en pourcentage ce quotient : 2 sur 45 000 000?)

      et en passant la new du jour, attentatoire à la bienpensance ripoublicaine par rapport aux canaux d’irrigation des informations vitales pour certains…. et apparemment pas pour d’autres (tout cela bien sûr au conditionnel et non au présent affirmatif) : https://wp.me/p4Im0Q-2aT

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