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26.mars.201826.3.2018
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[RussEurope-en-Exil] La bataille de Koursk et Roman Töppel par Jacques Sapir

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L’ouvrage écrit par Roman Töppel sur la bataille de Koursk, qui est l’une des batailles emblématiques du second conflit mondial, et dont on commémorera cet été le 75ème anniversaire, est une contribution importante à nos connaissances et à l’histoire du contexte de cet affrontement[1]. Son traducteur, Jean Lopez, lui aussi auteur d’un important ouvrage sur cette bataille[2], écrit dans sa préface que Töppel a réussi une percée, tant méthodologique qu’historique. Cette affirmation est en partie vraie. La critique des sources, tant allemandes que soviétiques, que contient ce livre est particulièrement importante et stimulante. Mais, la méthode appliquée par Töppel aux précédents auteurs peut aussi lui être appliquée. Tout lecteur intéressé par l’histoire de la seconde guerre mondiale et des combats sur le front germano-soviétique se doit donc de lire cet ouvrage.

Les origines de l’opération Citadelle

L’ouvrage de Töppel s’attache tout d’abord à établir l’origine exacte de la bataille de Koursk. Il montre que, dans la foulée de la défaite de Stalingrad, mais aussi des succès de la contre-offensive devant Kharkov, se produit une véritable crise stratégique de l’Allemagne hitlérienne en Russie. Cette crise stratégique conduira, après de multiples discussions, à l’opération Citadelle dont le but est moins la défaite totale de l’Armée rouge que de détruire son potentiel offensif et de capturer le plus possible de soldats pour les utiliser dans le travail forcé en Allemagne. C’est, en réalité, la reconnaissance de l’échec de Barbarossa, le plan initial d’attaque contre l’Union soviétique, qui prévoyait un effondrement de cette dernière en quelques semaines voire en quelques mois.

Dans l’historiographie allemande, cette bataille est généralement présentée comme le fruit d’une décision du seul Hitler. Töppel démontre de manière éclatante qu’il n’en est rien. L’idée d’une attaque, qui ne pouvait matériellement prendre place qu’après la « période des boues » qui marque le printemps en Russie, a été suggérée par le général Schmidt et par von Kluge. L’origine de l’opération peut même être attribuée à Schmidt, qui commande alors la 2ème Armée Panzer, dans le cadre d’une conversation téléphonique avec von Kluge le 10 mars 1943. Il reprendra ses propos devant Hitler, venu effectuer une tournée d’inspection en Russie le 13 mars. La démonstration de Töppel est implacable[3]. Elle montre d’ailleurs que Hitler n’est pas en permanence le fou que décriront après-guerre, et pour se dédouaner, les généraux allemands dans leurs mémoires. Il peut être sensible à des éléments rationnels même si, quand la réalité contredit par trop ses idées, il peut être l’objet de ses fameuses « colères ». C’est donc une bonne partie de l’état-major opérationnel du groupe d’armées « Sud » qui porte la responsabilité de l’opération Citadelle. Töppel montre d’ailleurs que dès mars 1943 Hitler est plus intéressé par la préservation du contrôle allemand sur les charbonnages du Donets, une attitude qui jouera un rôle important dans le déroulement de la bataille. Globalement, il montre que les généraux s’intègrent bien, à l’époque, dans les projets d’Hitler et que les oppositions qui peuvent survenir portent uniquement sur des problèmes opérationnels et non sur la stratégie d’ensemble.

C’est donc Schmidt qui propose le schéma qui sera, après de multiples itérations, retenu pour Citadelle, celui d’une attaque en pinces, avec un groupement blindé au nord et un groupement blindé au sud. Mais, Schmidt connaîtra la disgrâce et l’expulsion de l’Armée allemande en raison de sa probable proximité avec des cercles d’opposants à Hitler. C’est pourquoi il n’est jamais crédité, dans les sources allemandes, de la paternité de cette opération.

Töppel montre aussi comment l’obsession de Hitler par rapport au bassin charbonnier du Donets le conduit à proposer une offensive limitée au sud du saillant de Koursk (opération Panther) puis une opération limitée contre Koursk tandis que von Manstein propose lui une opération encore plus ambitieuse que le plan initial de Citadelle.

 

Un avantage technique important pour les forces allemandes

Töppel examine alors le rapport des forces. Cette section est intéressante, mais aussi bien moins claire que celle qui portait sur la décision stratégique, et dont la clarté est absolument remarquable. La thèse principale de Töppel n’est pas neuve même si elle est globalement exacte : au printemps et au début de l’été 1943, l’Armée rouge est dominée techniquement par l’armée allemande.

Chasseur de chars Ferdinand, sur chassis de char Tigre (Porsche)

Ce fait est connu depuis de nombreuses années par les historiens et j’avais moi-même souligné, dans un ouvrage paru en 1995[4], le paradoxe qui existait entre des défaites de 1941, survenues à un moment où le matériel soviétiques, du moins en ce qui concerne les chars, est supérieur au matériel allemand, et1943 où le situation s’est largement inversée. Les soviétiques n’introduiront dans leurs forces un chasseur de chars capable de lutter efficacement contre les Tigre et les Panther qu’en aout 1943, avec le SU-85. Ce sont donc des point importants, mais qui auraient pu être synthétisés en quelques tableaux regroupant les principales caractéristiques des matériels, ce qui aurait libéré le texte de certaines lourdeurs.

Char soviétique léger T-70

Töppel cependant n’analyse pas les raisons de cette dissymétrie technique, raisons qui renvoient tant aux contraintes opérationnelles qu’industrielles de l’Allemagne et de l’Union soviétique. L’Allemagne possède un groupe d’opérateurs (sous-officiers et soldats) hautement expérimentés dans la guerre blindée. Mais, ce groupe d’opérateurs est limité en nombre, et met du temps à être renouvelé. Il est donc logique que les nouveaux matériels produits par l’Allemagne donnent la priorité à la protection des équipages et leurs permettent d’exploiter leurs capacités en leur donnant des moyens perfectionnés, en particulier dans le domaine de la conduite de tir. Le prix à payer est que ces matériels coûtent très chers et ne peuvent être construits en très grande quantité. Inversement, l’Armée rouge souffre du manque de compétences de ses équipages, en raison des pertes dramatiques qu’elle a subie en 1941 et 1942. Il faut compenser ce manque de formation et de compétences par le nombre. D’où le choix de produire en très grande quantité des matériels relativement simples[5].

T-34, modèle 1943

A cela s’ajoutent les problèmes industriels que l’URSS connaît fin 1942 et début 1943. Une partie des usines délocalisées dans l’Oural et en Sibérie occidentale souffrent d’un manque d’électricité et d’autres problèmes du même ordre[6]. Ainsi, la production de chars légers, dont l’armement peut nous paraître dérisoire face aux blindés allemands, s’explique par la facilité de production de ces derniers. Le déséquilibre technique qui existe entre l’Armée allemande et les forces soviétiques ne tombe donc pas du ciel. Il s’explique parfaitement, tout comme s’explique la progressive remontée technique des matériels soviétiques à laquelle on assistera fin 1943 et début 1944.

On peut parfaitement excuser Töppel de ne pas maîtriser ces dimensions techniques et industrielles, même s’il s’y attache pendant de longues pages. Plus regrettable est le fait qu’il ne souligne pas le problème stratégique auquel les forces soviétiques font face. A l’époque de Citadelle elles affrontent 70% des forces de l’Allemagne et de ses alliés. Si l’on décompte les forces d’occupations en Europe, c’est entre 20% et 22% des forces allemandes qui sont confrontées aux alliés occidentaux. Cette disproportion en dit long sur les problèmes stratégiques auxquels les soviétiques étaient confrontés et expliquent leurs demandes pour l’ouverture d’un « second front ».

Char Panther, modèle de 1943

Le « saillant de feu » et les raisons de l’échec allemand

La description de la bataille elle-même est le centre du livre et occupe tout le chapitre 2, intitulé « le saillant de feu ». Mais, elle ne concentre pas l’attention de Töppel qui entend éclaircir d’autres points. Cette description est néanmoins bonne, sans être complètement nouvelle. Elle montre que les soviétiques avaient largement anticipé l’opération, et avaient construits des défenses échelonnées très puissantes, ce qui était connu depuis des dizaines d’années. Töppel montre aussi que les qualités tactiques jouent beaucoup, et que – de ce point de vue – l’armée allemande bénéficie d’un avantage constant. Il montre enfin que les pertes soviétiques ont été très importantes, en particulier, mais pas seulement, dans les phases initiales de la bataille. Ceci était aussi connu en partie, et des références multiples existent sur ce point. La description de la « bataille de Prokhorovka » le 12 juillet 1943, bataille bien connue comme étant le plus grand affrontement tactique de blindés entre allemands et soviétiques, est importante, tout en n’étant pas nouvelle. Cette bataille est indiscutablement une défaite tactique des soviétiques dont les pertes sont très lourdes, en raison de la supériorité technique des blindés allemands (puissance de feu, conduite de tir et blindage), mais aussi de la supériorité de leurs équipages. Mais, cette défaite tactique ne doit pas masquer qu’au 12 juillet l’offensive allemande est enlisée.

La décision des allemands d’arrêter Citadelle survient peu après. Cette décision ouvre d’ailleurs une des parties les plus intéressantes du livre de Töppel, tout comme l’était son analyse de la genèse de Citadelle. Il remarque que, dans l’historiographie allemande d’après-guerre, cette décision d’arrêt de l’offensive est attribuée à Hitler, en raison du débarquement des forces anglo-américaines en Sicile (opération Husky). Or, Töppel montre bien que la dégradation de la situation militaire sur le théâtre d’opérations italien ne joue en réalité qu’un rôle mineur dans cette décision. C’est la menace d’une offensive soviétique vers le bassin du Donets, offensive qui se déclenchera le 17 juillet, qui est la cause majeure de la décision allemande. De fait, l’armée allemande n’a plus les forces pour mener des opérations offensives de grande ampleur ET des opérations défensives face à une attaque importante des soviétique.

Ce point est essentiel. Il montre bien les limites de l’appareil militaire allemand qui reste, à cet époque, très dangereux sur un point quand ses forces sont concentrées, mais qui ne peut assurer la totalité des opérations face à un ennemi qui – lui – a la capacité de mener plusieurs opérations simultanées. Ce résultat est à la fois le produit des pertes en hommes et en matériel subies par la l’armée allemande à Stalingrad, et le résultat de la mobilisation industrielle soviétique qui s’avère capable d’alimenter plusieurs opérations à la fois. L’offensive soviétique sur le Mius et le Donets sera un échec couteux, mais il épuisera un peu plus les forces allemandes, qui ne seront plus en mesure de s’opposer aux offensives successives des soviétiques vers Orel et Bielgorod.

Que vaut la méthodologie de Töpper ?

Il faut maintenant revenir sur ce qui fait la nouveauté de l’ouvrage de Töppel. Il met radicalement en doute les écrits des officiers supérieurs allemands (rédigés après-guerre) mais aussi tout une littérature soviétique qui glorifie de manière à-critique l’Armée rouge. On peut penser que, sur le premier point il a probablement raison. Mais, trop souvent, Töppel se contente d’affirmer et de ne démontre pas. Quitte à alourdir son ouvrage de vingt ou trente pages, il eut été bon qu’il se livre à un examen systématique des sources traditionnelles de l’historiographie allemande sur cette bataille, en comparant les dires des uns et des autres à des faits matériellement prouvés, comme ceux des journaux d’unités qui nous sont parvenus. Au-delà, il eut été bon qu’il s’interroge tant sur la fiabilité de ces journaux d’unités (qui ne sont pas exempts, eux non plus, d’approximations et d’erreurs) que sur les raisons pour lesquels les généraux allemands ont construit des « mythes », que ce soit sur l’origine de la bataille ou sur les conditions de sa fin. On ne critique ici nullement la thèse principale de Töppel, qui est vraisemblablement juste. Mais, cette thèse ne semble pas démontrée avec la rigueur nécessaire au propos. Car, il convient de savoir que tout une historiographie, allemande bien entendu, mais aussi britannique et américaine, s’est construite sur la base des « témoignages » de ces anciens officiers supérieurs.

Par ailleurs, dans sa méthode même, Töppel tombe parfois dans certains des travers qu’il dénonce. On en donnera deux exemples. Page 233, il fait une citation d’un auteur britannique[7], ancien pilote d’essais (Eric Brown), pour démontrer l’efficacité du Ju-87 Stuka. Le problème est que le chapitre consacré au Stuka contient aussi de longues analyses sur l’extrême vulnérabilité de cet appareil, considéré par Eric Brown comme un anachronisme volant dès 1940[8]. Pourquoi avoir sélectionné uniquement le passage laudateur ? De même, page 253, il critique von Mellenthin, parfois à juste titre, mais parfois non. Ainsi, il critique le jugement de von Mellenthin sur les pertes subies par les divisions blindées allemandes[9]. Pour avoir lu l’ouvrage de von Mellenthin, je pense que Töppler ici se trompe. Il considère que le fait que les divisions de Panzer soient considérées comme aptes « à toutes missions offensives » comme la preuve d’une erreur. Mais, ce jugement ne se fait que sur le nombre de chars en service dans ces divisions. L’affirmation de von Mellenthin, elle, porte sur les équipages. En effet, si de nombreux chars allemands ont pu être réparés, et remis en service, très souvent leurs équipages ont été tués ou blessés. Or, ce que vise von Mellenthin c’est la qualité humaine des équipages. Quand il affirme que les unités blindées allemandes ont été saignées à blanc, il ne parle pas tant du matériel que des pertes en équipages à hautes compétences. Car, c’était bien dans les compétences de ses équipages que résidait le véritable avantage comparatif de l’armée allemande. Ce que von Mellenthin veut dire est que les pertes en équipages à très hautes compétences ne peuvent être compensées, tandis que les pertes en matériel elles peuvent l’être. Il est pour le moins étrange qu’un historien comme Töppel ne soit pas capable de faire la différence. Cette erreur d’interprétation (car la baisse d’efficacité des blindés allemands est connue dans l’hiver 1943-44) jette une ombre sur la méthode comme sur les capacités d’interprétation de l’auteur.

Aussi, quand Töpper se livre à la même critique sue les sources soviétiques, on peut lui rétorquer qu’il « choisit » ses sources. Indiscutablement, les livres écrits par les généraux et les maréchaux soviétiques ne sont pas à prendre à la lettre. Sur ce point, Töpper a raison. Mais, ces écrits sont loin d’être les seules sources soviétiques disponibles. Le « Journal d’Histoire Militaire » (Voenno-Istoricheskikh Zhurnal) publié en URSS regorge d’articles tirant les leçons des combats de Koursk, et ces articles permettent de faire une large différence avec les mémoires des généraux et maréchaux. D’ailleurs si, dès le début des années 1990, il avait été possible de recueillir suffisamment de sources fiables soviétiques pour affirmer que les combats de 1943 et une partie des combats de 1944 relevaient de la guerre d’attrition et que les victoires soviétiques avaient été payées de pertes immenses, c’est bien la preuve qu’il y avait dans les publications soviétiques des années d’après-guerre bien assez de sources pour le faire[10].

La question des pertes humaines : Koursk ou le Verdun soviétique ?

On arrive alors au dernier point du livre : la question des pertes soviétiques. Ici encore, il n’y a pas de divergence avec les estimations données par Töpper, et l’on peut penser que la bataille de Koursk a coûté environ 1,6 millions d’hommes à l’Armée rouge. Je le redis, pour l’avoir écrit dès 1995[11], il a fallu attendre l’été 1944, et l’offensive Bagration pour que l’Armée rouge soit en mesure de maîtriser ses propres concepts quant à l’art opérationnel. Mais, cela implique de considérer deux éléments importants quant à l’importance des pertes subies.

Il y a d’une part ce qui relève des fautes des commandants de grandes unités soviétiques, du commandant du « Front » au commandant de la division. Ces fautes dans l’emploi des moyens et des hommes ont incontestablement coûté très cher. Mais il y a aussi des facteurs que l’on peut qualifier d’objectifs. D’une part, il y a l’infériorité technique de l’Armée rouge dans certains secteurs (les chars) à l’été 1943. D’autre part, il y a la qualité des hommes. Or, l’Armée rouge est une armée sans corps de sous-officiers professionnels. De plus, les officiers qui remplacent ces sous-officiers ont été parmi les plus tués en 1941 et 1942. Ce n’est qu’à partir de l’automne 1943, quand les taux de pertes baisseront, que ces jeunes officiers pourront accumuler l’expérience du combat, ce qui explique pour partie le changement de qualité dans l’Armée rouge en 1944.

On peut donc affirmer que les soviétiques ont délibérément compensé leurs infériorités techniques et en personnels compétents en acceptant un taux de pertes extrêmement élevé. Ce fut, il faut le rappeler, la réponse de l’armée française devant la supériorité en artillerie de l’armée allemande lors de la première phase de la bataille de Verdun en 1916. C’est une réalité brutale et cruelle de la guerre, mais c’est néanmoins une réalité que l’on ne peut ignorer. Une partie des pertes était probablement évitable, mais une autre partie, certainement importante, ne l’était pas. C’est ce que ni Töppel, ni son traducteur, Jean Lopez, ne semblent comprendre. Ainsi, Lopez écrit dans sa préface : « A force de fortifier le contre-mythe de « l’art opératif soviétique », l’on a fini par passer sous silence que l’Armée rouge devait sacrifier cinq hommes, cinq chars er cinq avions pour en détruire un seul en face. » D’une part ce ratio de 5 pour 1 est celui que connaissent les alliés occidentaux en Normandie pour les chars. Le Shermann fut ainsi surnommé le « Tommy-cooker » par ses équipages britanniques. L’honnêteté voudrait que cela ait été rappelé. D’autre part, l’idée que l’on ait construit un « contre-mythe » de l’art opérationnel soviétique est tout aussi fausse. Ici encore, je ne peux que renvoyer les lecteurs au livre que j’ai écrit en 1995, et où j’indique de manière très clair que c’est uniquement à partir de Bagration, et dans les combats de Mandchourie d’août 1945 que l’Armée rouge a été capable de mettre véritablement en œuvre les concepts qu’elle avait elle-même créés.

Le livre de Roman Töppel est, on l’a dit, un livre à lire. Dans un certain nombre de domaines, il remet les pendules à l’heure. De ce point de vue, c’est certainement un livre important, un livre qui fera date. Mais, il est loin d’être exempt de défauts, tant dans l’analyse que dans l’interprétation. Il faut aussi le savoir en le lisant.

[1] Töppel, R., Koursk, 1943, Paris, Perrin, 2017.

[2] Lopez J., Koursk : Les quarante jours qui ont ruiné la Wehrmacht (5 juillet-20 août 1943), Paris, Economica, 2011.

[3] Töppel, R., Koursk, 1943, op.cit., p. 34-35.

[4] Sapir J., La Mandchourie Oubliée – Grandeur et démesure de l’Art de la Guerre soviétique, Monaco-Paris, éditions du Rocher, 1995.

[5] Sapir J., « The economics of War in Soviet Union in World War II », in I. Kershaw et M. Lewin, (edits.), Stalinism and Nazism – Dictatorships in Comparison, Cambridge University Press, Cambridge, février 1997, pp. 208-236

[6] Sapir J., « Le système économique stalinien face à la guerre », Les Annales ESC N° 2, 1989, pp. 273-297.

[7] Note 6.

[8] Brown E., Wings of the Luftwaffe: Flying German aircraft of the Second World War, Londres, DoubleDay, 1978.

[9] Page 253, note 13.

[10] Et je répète ici que c’est le contenu de mon ouvrage de 1995, La Mandchourie Oubliée, écrit largement sur la base de sources soviétiques datant d’avant 1990.

[11] Voir, La Mandchourie Oubliée, op.cit..

Commentaire recommandé

Toff de Aix // 26.03.2018 à 12h08

Quoi qu’ait pu être le régime stalinien dans toute sa brutalité et son horreur arbitraires, il est un fait difficilement contestable : les russes furent les fossoyeurs du 3eme reich, 9 soldats allemands tués sur 10 lors de ce conflit l’ont été sur le sol de l’ex URSS…

Le sacrifice de ces soldats nous a sans doute permis de ne pas finir tous sous la botte des fascistes pour de longues décennies. Qui s’en souvient encore aujourd’hui, au milieu de toute cette propagande otanienne ?

74 réactions et commentaires

  • Visconti Freddy // 26.03.2018 à 07h22

    L’histoire est un art difficile. Félicitations pour la critique.

      +7

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  • Michel Bergès // 26.03.2018 à 08h41

    Article partiel, portant principalement sur la stratégie et la tactique militaire.
    Silence cependant sur un événement important : l’application dès le protocole enregistré à Moscou en octobre 1941 par Molotov et les représentants américains, de la Loi de prêt-bail « Lend-Lease » concernant l’aide à la Défense des pays alliés : pour la Russie, prêt de 11 milliards de dollars, dont 9,1 % pour l’armée rouge, aide multiforme intensifiée fin 1942.
    Furent livrés notamment 100 000 camions de 2, 5 tonnes Studebacker US6, 6 cylindres, 6×4 et 6×6, propulsés par des moteurs Hercules 94 HP, fabriqués en série dans l’Indiana à South Bend, adaptables à tous les terrains. Déferlant sur les champs de bataille, transportant rapidement hommes, armes, ravitaillement , carburant, munitions, systèmes de communication sur les lieux de combat, ils se substituèrent au chariots tirés par des chevaux utilisés jusque là par l’Armée Rouge. Ils servirent de « tapis roulant » et permirent à la Russie d’assumer une guerre de mouvements et d’encerclement rapide, cela sur un front de plus de 3000 kms en 1943. Accrochant derrière eux un canon de 152.4 mm (le ML 20 Howitzer), de portée de 17.23 km, ces camions s’ajoutèrent à une artillerie russe anti-chars peu mobiles et déferlèrent tout autour du champ de bataille. La comparaison de la qualité des blindés de chaque camp, des tactiques et stratégies réciproques n’est donc point suffisante.

      +8

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    • Sapir // 26.03.2018 à 09h26

      Ce n’était pas le sujet.
      Sur le Lend-Lease pour l’URSS il y a l’excellent livre de S. Tuyl « Feeding the Beer », et j’en parle dans mon chapitre dans l’ouvrage collectif (Kershaw et Levin, 1997) cité d’ailleurs dans l’article.

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      • BOB D. // 26.03.2018 à 14h43

        ouiaih, on voit que certains sont assoiffés ! C’est ‘feeding the bear’ …

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      • Charles-de // 26.03.2018 à 14h53

        N’en déplaise à Tonton Poupou, c’est la dernière goutte qui fait déborder le vase, alors que les précédentes n’ont rien fait !

          +1

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    • Tonton Poupou // 26.03.2018 à 10h44

      L’aide matérielle américaine aux soviétique fût négligeable. ce fut un prêt bail remboursable après la guerre évalué au montant total à 5 milliards de roubles, soit 4% du revenu national soviétique des années 1941-1945. Cette contribution économique américaine à l’effort soviétique fut non seulement modeste, mais elle ne fut accordée pour sa quasi-totalité qu’après la victoire soviétique de Stalingrad – autrement dit, quand les États-Unis eurent acquis la certitude définitive que l’Armée rouge triompherait, dans des délais limités, des envahisseurs nazis. Le matériel américain ne représentait pas grand chose dans le matériel utilisé par les soviétiques durant la seconde guerre mondiale. ni les chars T34 ni les katioucha (orgues de Staline) ….etc etc etc…. étaient du matériel américain. Et de toutes les façons ce matériel américain était un prêt bail. un prêts bail américain fait aux soviétiques comme aux anglais et aux français aussi durant déjà la première guerre mondiale.

        +25

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      • Alain // 26.03.2018 à 15h24

        Juste, si on prend les avions, c’est du matériel relativement dépassé qui fut envoyé, Hurricane et P39 Airacobra, pas de Spitfire ou de Mustang dont les Anglo-Américains avaient trop besoin pour eux-mêmes

          +7

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      • Christian Gedeon // 26.03.2018 à 20h41

        Complètement faux. Bien avant Stalingrad et par la route grusinienne. Elle a permis un événement essentiel pour la suite de la guerre,arrêter les nazis dans leur offensive sur le pétrole de Bakou et Batoum en brisant l’offensive de Maikop…benzin,benzin,c’est là que les nazis ont perdu la guerre…de meme à Koursk où nombre de chars allemands se sont tout simplement arrêtés…plus de benzin.

          +3

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      • Pierre Bacara // 27.03.2018 à 05h30

        AIDE AMERICAINE : LA OU ELLE COMPTE ET LA OU ELLE NE COMPTE PAS

        « L’aide matérielle américaine […] fût négligeable ».

        Ce n’est pas exact. Certes, en termes de matériels lourds, l’aide pèse peu : entre 5.000 et 6.000 chars américains et britanniques selon les sources, à comparer aux quelque 50.000 T-34 soviétiques et dérivés ; et quelque 9.000 pièces d’artillerie à comparer aux plus de 500.000 produites par l’industrie soviétique.

        Là où cette aide compte, c’est – outre dans le domaine du matériel plus léger comme les camions par exemple – dans ceux des matière premières et des consommables. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’Union soviétique perd une partie importante de ses ressources et de son industrie, situées dans d’immenses zones tombées aux mains des nazis. Cela rend précieux les produits américains. Voici quelques chiffres :

        – Entre 2,1 et 2,7 millions de t. de produits pétroliers selon les sources
        – +/- 3,5 millions de t. de métaux dont +/- 2 millions de tonnes d’acier et +/- 400.000 tonnes de cuivre.
        – Entre 4,2 et 4,5 millions de t. de produits alimentaires, hautement précieux dans un pays à l’agriculture peu performante.

        Les produits de l’industrie légère, domaine dans lequel l’Union soviétique ne brille pas non plus, sont aussi très précieux, comme par exemple +/- 400.000 téléphones de campagne et entre 14.000.000 et 15.000.000 de paires de chaussures.

          +2

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    • Pierre Bacara // 27.03.2018 à 04h34

      LEND-LEASE, CAMIONS & JEEPS

      Sur ce point, les sources convergent grosso modo :

      – Entre 310.000 et 360.000 camions
      – Entre 47.000 et 78.000 Jeeps (chiffre le plus fréquent : +/- 45.000)
      – Production soviétique dans le même temps : 750.000 camions, zéro Jeep

      La vente de camions américains à l’Union soviétique représente effectivement un apport énorme : environ 30 % du parc soviétique est américain. Il augmente d’autant la mobilité des unités de l’armée rouge, indispensable pour mettre en pratique la guerre en profondeur appliquée à une échelle de plus en plus systématiques à partir de l’hiver 1942-1943.

        +2

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      • Pierre Bacara // 27.03.2018 à 05h45

        LEND-LEASE, SOURCES :

        COLLIN, Bruno : « Ubiyat Sukinsyna Adolfa ! L’URSS et le Lend-Lease », Batailles & Blindés, octobre-novembre 2005

        DUNAJEWKSI, Henryk, « Le lend-lease américain pour l’Union soviétique », Revue d’études comparatives est-ouest, 1984

        GLANTZ, David M. : « Mythes et réalités du front de l’Est », Champs de bataille thématique, février-avril 2014

        VAN TUYLL, Hubert P : « Feeding the Bear: American Aid to the Soviet Union, 1941-1945 (Contributions in Military Studies) », Greenwood Press, 1989

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        • Le Minotaure // 28.03.2018 à 05h50

          Comme le dit Pierre Bacara, l’essentiel du lend-lease n’a pas constitué en livraison d’armes, mais de matériel et de ressources essentiels à la logistique soviétique.

          Et si le lend-lease, sans être négligeable, n’a pas joué un rôle fondamental jusqu’à Stalingrad, les grandes offensives soviétiques des années suivantes auraient été hors de portée de l’URSS sans les matériels américains (camions, locomotives, rails, rations de survie, fils télégraphiques, essence etc.). Ca n’enlève rien à l’ampleur des sacrifices des peuples d’Union soviétique, à l’importance gigantesque du front de l’Est aujourd’hui totalement occultée dans le « roman national » et occidental, mais il faut rétablir la vérité des faits.

            +2

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  • Sandrine // 26.03.2018 à 09h18

    « Les allies connaissaient aussi un ratio de 1 sur 5 en Normandie ». Je n’ai pas compris ce point : etait-ce a l’avantage ou a la defaveur des allies?

      +1

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    • Sapir // 26.03.2018 à 09h27

      C’est 5 Sherman pour 1 Panther, hélas. Ce taux restera inchangé jusqu’à la fin de la bataille des Ardennes.

        +8

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      • Sandrine // 26.03.2018 à 10h07

        Merci. Effectivement, ce point est intéressant à souligner.

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        • Sandrine // 26.03.2018 à 10h14

          D’autant plus que l’on attribue souvent la défaite allemande à un déficit de production de matériel militaire par rapport aux Russes et surtout aux américains.
          Pour la bataille de Normandie, il est par exemple souvent fait mention du manque d’avions côté allemand qui aurait expliqué leur infériorité.

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          • germs // 26.03.2018 à 12h38

            lSur l’infériorité de l’aviation allemande, le pilote français Closterman « dans le grand cirque » dit que le ratio de perte était de 12 pour 1 avion allemand abattu. pendant la campagne de France et que c’était un ratio de 40 pour 1 pour la campagne d’Allemagne. ( de mémoire ) .

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            • Sandrine // 26.03.2018 à 13h06

              Oui mais pendant la campagne d’Allemagne peut-être était-ce parce que de toute façon l’Allemagne n’avait presque plus d’avion à faire voler et que les avions alliés étaient en revanche tellement nombreux, que forcément proportionnellement, il y en avait plus d’abattus par rapport aux avions allemands inexistants?

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            • Micmac // 26.03.2018 à 14h26

              Ces chiffres me paraissent très douteux, et je ne me souviens pas de les avoir lu dans le « Grand Cirque ».

              D’après mes souvenirs, le ratio de perte en combat aérien de l’Armée de l’Air tourne plutôt autour de 1 pour 1. L’inefficacité de l’Armée de l’Air est surtout tactique : elle est très mal employée et ne sert pas à grand chose. Mais ses pilotes de chasse et ses équipages sont efficaces en combat malgré une certaine infériorité du matériel.

              La Luftwaffe est toute neuve et ses pilotes manquent d’expérience (à part les vétérans d’Espagne, ce sont presque tous des « bleus ») face aux pilotes français beaucoup plus chevronnés et habitués à voler ensemble. Les pertes en combats aériens sont, d’après mes souvenirs, assez équilibrées, et même plutôt en faveur des Français, si on ne tient pas compte du matériel abandonné ou détruit pendant la déroute.

              Par contre, les avions allemands sont toujours là où il faut quand il le faut, ce qui n’est pas le cas des avions français…

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            • Sandrine // 26.03.2018 à 14h56

              C’est aussi l’image que j’avais de la campagne de France en 40.
              Ma question portait plus sur le débarquement en Normandie et la campagne d’Allemagne en 44-45.

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            • Le Minotaure // 28.03.2018 à 05h52

              Comme le dit Pierre Bacara, l’essentiel du lend-lease n’a pas constitué en livraison d’armes, mais de matériel et de ressources essentiels à la logistique soviétique.

              Et si le lend-lease, sans être négligeable, n’a pas joué un rôle fondamental jusqu’à Stalingrad, les grandes offensives soviétiques des années suivantes auraient été hors de portée de l’URSS sans les matériels américains (camions, locomotives, rails, rations de survie, fils télégraphiques, essence etc.). Ca n’enlève rien à l’ampleur des sacrifices des peuples d’Union soviétique, à l’importance gigantesque du front de l’Est aujourd’hui totalement occultée dans le « roman national » et occidental, mais il faut rétablir la vérité des faits.

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            • Le Minotaure // 28.03.2018 à 06h11

              Concernant les campagne de 1944-1945, la Luftwaffe est réduite à un rôle essentiellement défensif malgré quelques sursauts (ex : opération Bodenplatte pendant la campagne des Ardennes).

              Ce déclin de l’arme aérienne allemande est d’abord une conséquence de l’opération Pointblank (juin 1943-avril 1944), pendant laquelle les alliés bombardent massivement les zones industrielles allemandes. Cette campagne de bombardements n’a pas les effets escomptés sur l’effort de guerre allemand et se paie de plus par de très lourdes pertes, notamment dans les équipages de bombardiers. Cependant, elle a pour effet fondamental de saigner la Luftwaffe qui perd un très grand nombre d’avions et de pilotes dans la défense du ciel allemand. Le désastre se noue notamment lorsque les américains commencent à déployer d’excellents chasseurs à longs rayons d’actions pour l’escorte des bombardiers.

              De plus, à la même époque, la VVS soviétique, longtemps lourdement dominée par l’aviation allemande, monte énormément en puissance et aligne des effectifs considérables d’excellents avions. Les allemands sont donc écartelés entre deux adversaires qui les dominent de plus en plus dans ce domaine. Cela explique le manque de couverture aérienne en Normandie puis en Allemagne, ainsi que le ratio de pertes de plus en plus défavorable aux pilotes allemands.

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      • Charles-de // 26.03.2018 à 15h00

        Petite anecdote racontée par un officier français qui a fini général, à propos de la campagne de 1940 : cet officier, en occupation vers 1970 à Baden Baden, demande à un officier allemand (nos nouveaux amis) qui a fait la campagne de 40 quel a été son principal obstacle dans les chars. L’Allemand répond : « La poussière en Champagne. »

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        • ZORBA // 31.03.2018 à 01h15

          Il ne faudrait quand même pas oublier les exploits des divisions blindées françaises, notamment de la 3e DCR (3e division cuirassée de réserve) qui a repris Stonne (au sud de la percée allemande de Sedan) une douzaine de fois, aux panzers de Guderian: à lui seul le char B1bis 35 tonnes EURE du capitaine Billote (plus tard Général et ministre de De Gaulle dans les années 60,) a détruit, entre autres, lors d’une contre-attaque, 13 chars stationnés en file indienne dans la rue principale du village.!
          Ces 3 semaines de résistance acharnée de l’armée française dans ce secteur a causé l’élimination de 150 000 Allemands (130 000 Français)

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      • Yenmarre // 27.03.2018 à 12h58

        Pour 1 Tigre, détruit lui par Typhoon, ne serait ce pas ?
        Les Panthers : lire le peu d’éloges sur Wiki.

        Mon père me disait être saisi aussi par la différence de qualité du fantassin qui entouraient les chars en question.

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  • Mauro Callegari // 26.03.2018 à 09h23

    Cher professeur, je vous suis en tant qu’admirateur d’Alberto Bagnai dont je sais que vous êtes un collègue et un ami … Je ne savais pas que vous était un passionné et un écrivain d’histoire militaire! Je suis très content, parce que je le suis aussi. Article très intéressant.

    Seulement deux notes: le Stuka était certainement obsolète après 1940, mais il pouvait encore être dangereux même en 1943. Récemment on l’a découvert (mais la nouvelle n’est pas encore officielle …) c’était un Stuka avec un équipage italien qui a réussi à couler le US destroyer Maddox dans la mer de Sicile, en juillet 1943…

    Deuxièmement, connaissez-vous les livres sur la guerre en Méditerranée et les forces navales de l’Axe de Vince O’Hara, un historien naval américain, avec une réévaluation puissante de la Marine Nationale française? Je les recommande!
    Merci encore et bon travail!

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  • ceusette // 26.03.2018 à 10h03

    Il ne faudrait pas exagérer le rôle des Tigres, Panther et Elefant (ce dernier ayant été produit à peu d’exemplaires). L’essentiel se composte encore de panzers III et IV et de leurs versions sans tourelles. Certes, ils ont été largement réarmés par rapport à 1941 (respectivement par des canons longs de 50 et 75 pour faire vite). La mise au point de ces chars lourds a ralenti la préparation des combats, le Panther ayant été d’ailleurs victime de défaillances mécaniques (naturelles pour tout nouveau matériel). On peut se demander si la défaite ne résulte justement pas de l’emploi de ces nouveaux matériels. Guderian s’est montré très critique sur ce point. Autre facteur important, la qualité de l’aviation soviétique s’est sensiblement améliorée par rapport au début de la guerre, et elle a joué un rôle décisif, moins connu, les Allemands étant de moins en moins maîtres du ciel soviétique.

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  • Ardéchoix // 26.03.2018 à 11h03

    Tanks = Réservoirs
    1939 1945
    Faire la guerre demande du pétrole .
    2003 2018
    Avoir du pétrole demande de faire la guerre .

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  • Toff de Aix // 26.03.2018 à 12h08

    Quoi qu’ait pu être le régime stalinien dans toute sa brutalité et son horreur arbitraires, il est un fait difficilement contestable : les russes furent les fossoyeurs du 3eme reich, 9 soldats allemands tués sur 10 lors de ce conflit l’ont été sur le sol de l’ex URSS…

    Le sacrifice de ces soldats nous a sans doute permis de ne pas finir tous sous la botte des fascistes pour de longues décennies. Qui s’en souvient encore aujourd’hui, au milieu de toute cette propagande otanienne ?

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    • Charles-de // 26.03.2018 à 15h08

      Et c’est le débarquement des Alliés, surtout AMERICAINS (je les ai connus), qui a SAUVé l’Europe de l’Ouest des bottes SOVIéTIQUES. Qui s’en souvient ?
      Où était donc l’INDEPENDANCE DE L’EUROPE ? L’Europe, union ou pas, n’est, depuis au moins 1917, que le jouet du partage entre Russie et Amérique, et maintenant Afrique. TRISTE DESTIN !

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      • Sandrine // 26.03.2018 à 15h24

        Vos propos feraient rire s’ils ne faisaient pas tristement écho au discours de Weygand fin mai 40 qui préconisait l’armistice pour pouvoir concentrer les forces de l’armée française dans le massif central afin de contrer un éventuel soulèvement communiste en France…
        Ils montrent en tout cas à quel point l’américanolatrie en France est profonde et de nature véritablement quasi-religieuse.

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        • René Sigrist // 26.03.2018 à 21h20

          Sandrine, ce n’est pas être anti-américain que de constater que 85% des pertes allemandes l’ont été sur le front de l’Est. Les Américains avaient il est vrai beaucoup à faire du côté du Japon, et leur rôle en Europe fut surtout d’éviter au Continent d’être entièrement libéré par les Soviétiques.

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      • Tonton Poupou // 26.03.2018 à 18h38

        juste un chiffre pour vous éclairer sur le fait que c’est l’Armée Rouge qui a – et de très loin – fait le principale effort de guerre en Europe contre le nazisme : Fin mars 1945 (soit 10 mois après le débarquement en Normandie) : 26 divisions allemandes demeuraient sur le Front Ouest contre les anglo-américains. 170 divisions allemandes combattaient sur le Front Est contre l’Armée Rouge. Et les combats firent rage jusqu’au bout. Du 25 Avril au 3 mai 300 000 soldats soviétiques périrent durant la bataille de Berlin. Soit l’équivalent total des pertes militaires américaines (292 000) des fronts européens et du pacifique de Décembre 1941 à Août 1945.

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      • PLOUPY // 26.03.2018 à 20h29

        Les américains avaient fait imprimés des dollars « français » en prévision de notre mise sous tutelle. C’est dire la « libération » à laquelle ils nous préparaient. Comme de vulgaires latino américains. Nous n’avons dû notre indépendance qu’aux Forces Française Libres de De Gaulle et aux Francs-tireurs et partisans français majoritairement communistes. De même la libération du pays était un objectif parfaitement secondaire pour les anglo-saxons et c’est encore à nos officiers en exil que nous la devons.

        Au bout du compte si nous ne sommes tombés ni sous le joug des américains libérateurs, ni sous celui de l’URSS émancipatrice, c’est grâce à de courageux français qui n’ont jamais baissé les armes. Contre les Nazis, mais aussi contre les anglo-saxons et les soviétiques.

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        • vinel // 29.03.2018 à 17h16

          De Gaulle (et bien d’autres résistants )a bien sauvé la France de la colonisation US.
          Longtemps Churchill s’est opposé à De Gaulle jusqu’au moment ou il a perçu que la grande Bretagne (dont il était le premier ministre) était dans la ligne de mire des US pour la même finalité.
          Des lors,il ont collaboré pour garantir l’indépendance de leur pays.
          Depuis la situation a beaucoup évolué.
          Si les anglais sont en cours de retrouver leur souveraineté,la France quant a elle a perdu la sienne presque totalement
          Il ne lui reste qu’une armée et arme nucléaire qui,sous la présidence Macron d’une part,la permanente pression ultralibérale de L’UE d’autre part se verra donatrice de ces derniers signes de souveraineté.
          Il faut reconnaitre que,étant dans l’OTAN,c’est fait,la France n’a plus aucune souveraineté!…
          hormis son souverain!

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      • vinel // 29.03.2018 à 23h29

        Les américains ont régi quand ils ont senti que l’Allemagne allait perdre.
        Les USA avaient de très gros intérêts dans leur l’industrie .
        Ce sont ses valeurs qu’ils ont protégées contre les communistes,l’URSS.
        Les signes sont les suivants:Aucune des industries majeures n’ont été bombardéees alors que des camps de concentration servaient de main d’œuvre jusqu’à leut mort,ils le savaient.
        Des le débarquement de juin 44 ,les troupes US se sont dirigées vers l’Allemagne.
        La libération de la France ne les intéressait pas,il a laissé ces opérations secondaires pour eux aux français…qui le demandaient.
        Ils ont allés au devant des troupes soviétiques pour récupérer du terrain,des secrets et scientifiques nazis et les usines qui étaient des investissements américains jamais bombardées malgré qu’elles permettaient l’armement des nazis jusqu’à la fin.
        Des la fin des combats le commandement américain a exclu les nazis(Allemagne) du remboursement des dettes de guerre et l’a aidés à se relever(ses industries)La France n’a rien reçu de ses agresseurs.
        Bien d’autres points démontrent la supercherie de cette guerre comme le bombardement de Dresde en février 1945,80 000 morts civils…après Yalta!

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    • Linder // 26.03.2018 à 16h22

      Il me semble avoir lu dans un numéro du magasine Casus Belli que sur 783 divisions allemandes constituées pendant la seconde guerre mondiale, 586 ou 587 (de mémoire), ont été détruite par l’armée soviétique. Quelqu’un pourrait-il retrouver une source pour mes chiffres (ou bien les démonter, si ma mémoire fait défaut)

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      • Toff de Aix // 26.03.2018 à 17h06

        la fiche Wikipedia (avec ce que ça vaut, tout le monde reconnait que ça n’est pas forcément très juste et souvent très orienté) fait quand même un très bon recensement des sources historiographiques (plus de 140)

        https://fr.wikipedia.org/wiki/Front_de_l%27Est_(Seconde_Guerre_mondiale)#Pertes

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        • Toff de aix // 26.03.2018 à 17h06

          On note un ouvrage de première main, « the dictators » de Richard Overy, et une étude d’un ancien de l’EHESS (ce qui devrait plaire à M Sapir ! ), Masha Cerovic
          https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01684577

          Les pertes furent effectivement dantesques, hors de toutes proportions pour l’URSS. On arrive à minimum 20 millions de soldats. Côté allemand, c’est plus de 5,5 millions selon les estimations les plus récentes, soit pratiquement plus du quart de tous ceux qui furent mobilisés entre 39 et 45

          A noter ce billet toujours excellent d’OB, qui synthétise des travaux très intéressants d’Annie Lacroix Ruiz notamment, sur cette grande amnésie collective :

          https://www.les-crises.fr/la-fabrique-du-cretin-defaite-nazis/

          Et à souligner également, le fait que la fiche wiki que j’ai citée, dans son paragraphe sur l’historiographie du conflit, dit fort à propos « Malgré l’intensité et l’étendue du conflit sur le front de l’Est, son histoire reste encore largement méconnue en Europe occidentale. La guerre froide a sans doute joué un rôle important dans cet « oubli ». La diabolisation de l’URSS lors de cette période a en effet occulté son rôle décisif dans la destruction du Troisième Reich. »

          Ça fait parfois du bien de voir ce genre de chose, tout n’est pas perdu!

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          • Ando // 26.03.2018 à 21h41

            Non. Pas, 20 millions de soldats. C’est un chiffre absurde. Plutôt entre 7 et 10.

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            • Jean-Luc // 27.03.2018 à 02h46

              Peut-on savoir quelles sont vos sources ?

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      • Pierre Bacara // 27.03.2018 à 01h07

        SOURCE

        « Les pertes totales de la Wehrmacht au 30 avril 1945 se montent à 11.135.500 hommes […]. Sur ce total, près de 9.000.000 sont tombés à l’Est ».

        « When Titans Clashed, How the Red Army stopped Hitler », David M. GLANTZ et Jonathan HOUSE, Birlinn, 2000, p. 284.

        Les travaux de David GLANTZ n’ont jamais été contestés.

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  • René Fabri // 26.03.2018 à 13h20

    C’est un plaisir renouvelé de lire les articles de Jacques Sapir, car il va au-delà de la surface, et avance des arguments solides.

    Je ferai juste une mini-critique, qui est de laisser croire que cette bataille fut uniquement une bataille de chars. Certes, l’engagement d’autant de chars constitue sa caractéristique la plus remarquable. Mais le rôle de l’infanterie avec les mines défensives et l’artillerie, et de l’aviation, joua un rôle non négligeable. Sur ce point, les Russes et Ukrainiens de l’est connaissaient le terrain, ce qui compensait un peu leur sous-équipement. Donc, le ratio impressionnant de 5 pour 1 vaut pour les chars, mais ne vaut pas pour l’infanterie, où il est probablement plutôt vers les 2 pour 1, ou même 1,5 pour 1. Le chiffre 1,6 millions d’hommes me parait élevé, mais peut-être qu’il inclurait les blessés graves, les déserteurs, et les prisonniers, bref tout ceux qui manquèrent ensuite à l’armée soviétique.

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  • fox 23 // 26.03.2018 à 14h07

    Pas tout à fait dans le sujet, mais relevé par un des lecteurs, je ne sais si c’est vous, mon cher Germs, mais nous n’avons pas la même lecture de Closterman. Les proportions de pertes aérienne que vous indiquez est totalement fausse, et heureusement !
    12 pour 1 allemand durant la bataille de France, revient à dire que nous n’avions plus d’aviation dès la première semaine, quand au 40 pour 1, c’est carrément du délire !
    Merci de relire vos sources et de nous en faire profiter, parce que ça retire un peu de sérieux à ce blog.
    Sinon, merci Jacques Sapir pour cette étude intéressante !

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    • germs // 26.03.2018 à 19h48

      Je ne parlais pas de la campagne de France mai – juin 40, mais celle de Juin – décembre 44. Le sujet était les pertes en Normandie.
      En mai-juin 40, ce fut comme Micmac l’indique. Je vais chercher mon édition du grand cirque dimanche,. Les chiffres qu’il avait donner m’avait marquer , mais ma mémoire peut me faire défaut, je le reconnais.
      Bien à vous

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    • ceusette // 29.03.2018 à 11h49

      C’est curieux, on parle surtout des Américains. Mais quid des Britanniques et du Commonwealth. Après El Alamein, ils semblent avoir presque disparu de l’historiographie. Je ne crois pas que c’était l’intention de Staline de conquérir toute l’Europe occidentale, et notamment la France, il avait bien d’autres chats à fouetter.

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  • Charles Michael // 26.03.2018 à 15h13

    Merci à Jacques Sapir pour cet article,

    Stalingrad comme tournant de la guerre, oui mais avant même la chute de la ville, c’est tout les efforts Russes, quelques soient les désastres du début, qui doivent être considérés:
    – l’armée Allemande auraient perdu 200.000 hommes rien que pour arriver en vue de Moscou, c’est à dire autant que pendant toutes ses conquêtes précédentes.
    – l’invasion Barbarosa en mobilisant l’effort Allemand a largement contribué à priver l’Afrika Korps de renforts et notament soutien aérien.
    – pour moi la première défaite des Nazis est face à Moscou et oblige les armées Allemandes assoifées de pétrole à virer vers Bakou.
    – Assuré de ne pas avoir à combattre les Japonais à l’Est, gràce au maitre espion Sorge, Staline réclamait en 44 de moins en moins fort l’ouverture du 2ème front.

    Toff de Aix: pas 9 sur 10 pour les morts militaires Allemands, 75 %
    et c’est déjà énorme

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    • Pierre Bacara // 27.03.2018 à 01h20

      STALINE ET LE SECOND FRONT

      « Staline réclamait en 44 de moins en moins fort l’ouverture du 2ème front ».

      Je vous invite à consulter les minutes (américaines) des conférences interalliées de 1943, en particulier celles de la conférence de Téhéran (décision stratégique des futures opérations OVERLORD, BAGRATION, PSKOV-OSTROV, LVOV-SANDOMIR, KOVEL-LUBLIN, DRAGOON et IASSY-KICHINIOV qui se dérouleront de juin à août 1944).

      A Téhéran, Staline, qui est s’est déplacé uniquement pour cela, frappe du poing sur la table pour obtenir l’ouverture d’un véritable second front.

      Le minutes de Téhéran se trouvent ici in extenso : http://images.library.wisc.edu/FRUS/EFacs/1943CairoTehran/reference/frus.frus1943cairotehran.i0012.pdf

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  • Geof’ // 26.03.2018 à 15h19

    où l’on rappelle qu’hitler aurait bien pu gagner la guerre.

    à quoi çà a tenu ? mauvaises décisions côté allemand, sacrifice-suicide des russes, le travail de conceptions des ingénieurs, les ressources en matières premières, la chance…

    Le nazisme a été défait militairement. Le peuple allemand est « resté » nazis jusqu’au bout !!!

    Geof’, neo-communiste belge

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    • Sandrine // 26.03.2018 à 15h53

      Y a quand meme eu la résistance anti-hitlérienne au sein de l’armée allemande. Bon ces gens-là étaient peut-etre aussi pan-germanistes et passablement antisémites mais force est de constater que les alliés n’ont pas fait grand chose pour les aider à éliminer Hitler et sa clique (voir ils leur ont mis franchement des bâtons dans les roues)

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      • daniel // 26.03.2018 à 21h39

        Parmi eux y’avait aussi une sacrée bande de déjantés. Leur thème: sans Hitler on la gagnait cette guerre contre les Soviets. En fait « pan-germanistes » signifie anti-russes, anti-slave, à peu près anti-tout , dont anti-France « qui avait bien mérité sa raclée, ayant déclaré la guerre ». Une bande disparate et sans représentativité: rien à faire de durable avec eux. Et comment leur faire confiance? L’affaire de Venlo n’était pas oubliée.
        Les auteurs de l’attentat du 20/07/1944 auraient mérité un meilleur sort – certains avaient une morale chrétienne ou personnelle respectable- mais trop isolés et sans crédit. Après la déclaration de Casablanca ( « total surrender ») plus rien n’était possible. C’était bien l’idée de Roosevelt. Même si Churchill et Staline ont longuement protesté.

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        • Sandrine // 26.03.2018 à 23h45

          Il y avait aussi le comité national pour une Allemagne libre (très peu connu en France) qui regroupait en Union soviétique des officiers allemands prisonniers (dont le général von Paulus) qui, sans être communistes, voulaient collaborer avec l’URSS pour libérer l’Allemagne du nazisme.
          Leur action a été très marginale mais ça montre qu’il n’y avait pas que des fanatiques hitleriens dans l’armée allemande . Le bouquin de H.Gerlach « percée à Stalingrad » en témoigne.

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          • daniel // 27.03.2018 à 08h40

            S’agiter du fond d’une cellule de la Loubianka ( annoter ou corriger les brouillons des feuilles volantes qui seront communiquées aux troupes sur le front…) ou agir en situation, y’a une différence.

            Le chef de la 6.iéme armée, Maréchal d’un jour, était Friedrich Paulus.

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            • Sandrine // 27.03.2018 à 09h17

              Paulus, en captivité, adhère au Comité national de l’Allemagne libre du général von Seydlitz et appelle par radio et par tracts l’armée allemande à se débarrasser du dictateur. On peut trouver ça mou du genou, mais néanmoins c’est un engagement clair en faveur du camp soviétique, venant de hauts dignitaire de l’armée allemande, qui ne pouvait pas manquer d’ébranler les troupes au front. En outre, pour ces généraux cela signifiait une décision de non-retour qui symboliquement ne pouvait aussi que peser fort dans la balance.
              Ces hommes montraient en outre, par leur engagement, que les russes n’étaient pas ces monstres sanguinaires que l’on décrivait en Allemagne; Le livre de Gerlach écrit en captivité en 43-44 après sa capture à Stalingrad est à ce titre particulièrement édifiant.

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            • Sandrine // 27.03.2018 à 09h35

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              Il faut en outre souligner que beaucoup de soldat allemands du front de l’est étaient tentés par la désertion mais ils craignaient d’être mal traités une fois passés de l’autre coté. Les soviétiques investissaient beaucoup dans la propagande à destination de ces soldats pour les inciter à franchir le pas. L’action du comité d’officiers allemands était donc non négligeable.

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            • daniel // 27.03.2018 à 20h39

              @ Sandrine
              Je ne suis pas neutre ou tolérant pour 2 raisons peut-être contradictoires:
              Une histoire familiale assez douloureuse par faits de Résistance malheureux.
              En second lieu, un séjour de 3 ans en Allemagne, où j’ai vraiment apprécié cette Allemagne « nouvelle »et aimé les Allemands que je fréquentais (et, assez surprenant, la langue!).

              A mon sens, toute la clique militaire qui a suivi aveuglément Hitler s’est déshonorée. Y compris envers une Allemagne qui méritait beaucoup mieux que ces branquignols militaristes et maniaques du serment. A l’est, contre la Pologne et l’Union Soviétique, leurs comportements invariables les ont placé au ban de l’humanité. Les exempts se comptent sur les doigts de 2 mains, tout au plus. Pour certains, il a fallut le choc de la captivité ( von seydlitz kurzbach, Paulus) ou le choc d’obus anglais ( Stauffenberg) pour qu’ils connaissent leur chemin de Damas. Jamais trop tard, certes, mais certainement pas trop tôt, non plus.
              Merci à nouveau à Pierre Bacara. J’ignorais pour Stauffenberg . L’ivresse de la jeunesse victorieuse, peut-être ?
              (Branquignol :(péjoratif) qui n’inspire pas confiance, soit par manque de sérieux, soit par manque d’intelligence.)

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            • Sandrine // 28.03.2018 à 09h50

              Omer Bartov dans son livre l’Armée de Hitler montre que l’idéologie hitlérienne était largement répandue au sein de la Wehrmacht. Pour autant, l’idéologie raciste et colonialiste était aussi très générale au sein de l’armée anglaise ou française au moment de la ruée vers l’Afrique… Ce qui m’incite à ne pas trop vite jeter « en bloc » l’anathème sur les Allemands de l’époque.
              Le récit de Gerlach «Percée à Stalingrad » montre bien, en outre, que pour les officiers, il ne s’agissait pas tant de respecter aveuglément le serment fait à Hitler (contrairement à ce que beaucoup ont prétendu après-guerre pour tenter de se dédouaner) ; Ils comprenaient parfaitement qu’ils existait des lois supérieures à celles édictées par Hitler, que le devoir d’obéir à sa conscience était supérieur au devoir d’obéir au serment fait au chef de l’Etat. Mais ce n’était pas le problème : trahir, pour eux, c’était comme scier la branche sur laquelle ils étaient assis, renier les valeurs de leur milieu social (on était bien souvent officier de père en fils en Allemagne à cette époque). Ce type de mentalité se retrouvait dans l’armée de bien des pays à l’époque, à commencer par l’armée française (qui s’est largement soumise à l’indigne armistice de 40…)

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      • Pierre Bacara // 27.03.2018 à 01h36

        20 JUILLET, SHOW ET REALITE

        « la résistance anti-hitlérienne au sein de l’armée allemande »

        Le comte Claus VON STAUFFENBERG, qui a posé la bombe de l’attentat contre Hitler le 20 juillet 1944, est certes décrit par Libération le 13 mars 2013 comme le « charismatique comte Claus von Stauffenberg, [lié à des] résistants civils […] conservateurs et de gauche ainsi que des syndicalistes […] ».

        Le même Stauffenberg avait écrit « L’idée d’un Führer… associée à celle d’une communauté nationale […] l’idée de race et la volonté d’un nouvel ordre juridique allemand nous apparaît comme sain et porteur d’avenir » [1]. Il avait également écrit à son épouse, depuis la Pologne écrasée par la Wehrmacht en 1939 : « La population […] très nombreux Juifs et très nombreux sang-mêlé. Un peuple qui ne se sent bien que sous le fouet […]. En Allemagne, ils pourront sûrement être bien utilisés, vaillants, obéissants et se contentant de peu » [2].

        [1] « Der Widerstand gegen den Nazionalsozialismus : die Deutsche Gesellschaft und der Widerstand gegen Hitler » (La résistance contre le national-socialisme : la société allemande et la résistance contre Hitler), Jürgen SCHMÄDEKE et Peter STEINBACH, Piper Verlag, Munich, 1986.

        [2] Stern, 30/06/2004 ; Der Spiegel, 12/07/2004 ; Die Zeit, 21/07/2009 ; Süddeutsche Zeitung, 20/07/2012 ; Die Welt, 29/08/2012.

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    • Subotai // 26.03.2018 à 19h54

      Non, je ne crois pas.
      Il n’y a pas de surhomme et seul contre tous, aussi fort qu’on soit, on finit par perdre: attrition…

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  • Bellettre // 26.03.2018 à 17h15

    « Sur le plan stratégique et opérationnel, le résultat est une incontestable victoire soviétique. » « Si la bataille de Stalingrad représente le véritable tournant psychologique du second conflit mondial avec la fin du mythe de l’invincibilité de la Wehrmacht, Koursk signifie le basculement définitif de l’armée allemande et de ses alliés dans un rôle défensif dont ils ne peuvent plus s’extraire jusqu’à la conquête de Berlin par l’Armée rouge en mai 1945. » Bataille de Koursk – Bilan et conséquences de l’affrontement – Wikipedia.

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    • Pierre Bacara // 27.03.2018 à 01h42

      TOURNANT DE LA LA SECONDE GUERRE MONDIALE EN EUROPE

      « [L]a bataille de Stalingrad représente le véritable tournant psychologique du second conflit mondial avec la fin du mythe de l’invincibilité de la Wehrmacht »

      Psychologique, peut-être. Dans les faits, le tournant se produit dès lors que la Seconde Guerre mondiale se transforme en guerre longue que l’Allemagne nazie ne peut plus gagner, c’est-à-dire au moins devant Moscou en décembre 1941, et probablement même plus tôt, à Smolensk en juillet 1941, lorsque la Wehrmacht comprend que l’élimination du gros de l’Armée rouge à l’ouest du Dniepr et de la Dvina, condition stratégique de la victoire à l’Est, n’as pas eu lieu.

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      • step // 27.03.2018 à 12h57

        Il me semble d’ailleurs qu’Hitler avait dans ces analyses stratégiques des guerres à venir, clairement indiqué que si la guerre se prolongeait, l’Allemagne perdrait. Il situait le pivot entre l’avance allemande et les limites de sa capacité militaire à affronter la montée en charge de forces continentales style Russie à 42,43 max. à ce niveau là, il faut bien lui reconnaître, que l’estimation était assez juste.

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  • Arthur Lepic // 26.03.2018 à 19h16

    Pour m’être un peu intéressé à la question de cette bataille, j’ajouterai qu’il me semble que les qualités techniques du T-34 (blindage frontal, puissance de feu) nouvellement mis en service ainsi que les sapeurs soviétiques qui posaient des charges sous les panzers ont largement contribué à cette victoire stratégique des forces soviétiques.

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    • ceusette // 29.03.2018 à 12h08

      L’infériorité du T34 n’est que provisoire, la version 1942 ayant masque de canon mal conçu. Il possédait un très bon châssis permettant des améliorations aisées et peu coûteuses sur le plan industriel: nouvelle tourelle et canon de 85 mm (contre 76 précédemment). Il y a aussi les versions sans tourelle, dotées de canons plus puissants. Les Soviétiques n’ont donc pas eu à développer un nouveau modèle, ce qui aurait ralenti l’effort de guerre. Les Allemands ont été incapables de produire leurs nouveaux chars en quantités suffisantes (surtout le Tigre), tout en gaspillant leurs maigres ressources au dépens de modèles existants modernisés plus éprouvés.

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  • daniel // 26.03.2018 à 19h17

    2 détails.
    1)- concernant le général Schmidt commandant le II ème armée blindée, initiateur de Koursk et éjecté de la Heer. Connaissez-vous son prénom ? Quand a-t-il repris, de force, son chapeau claque ?
    Dans « Notre espion chez Hitler » par Paul Paillole, Robert Laffont 1985, il est fait mention d’un General Oberst Rudolph Schmidt remercié aux alentours du 10 Juillet 1943. Il était le frère de « Asche » , notre très excellent espion, donc coupable automatique par proximité. Chez Paillole, il est dit, lui aussi, commandant de la II.ème armée blindée.

    2)- Le pauvre Manstein, outre qu’il était un répugnant criminel de guerre, état souligné par son biographe apparaît comme très largement surfait.. Encore une réputation qui tombe! Dire qu’une clique de généraux anglais mal inspirés l’a défendu au delà du vraisemblable pendant trop longtemps. Pour Manstein et Koursk: sa biographie par Benoît Lemay, Perrin 2006.

    Les Soviétiques étaient engagés dans une lutte sans pardon. Ils ont fait tout ce qui était nécessaire pour vaincre avec leurs moyens, souvent génialement improvisés même si couteux en vie humaine. Nous avions fait de même en 1914 et échoué lamentablement en Mai 1940. Ça rend modeste.

    Un grand merci à cet article qui donne envie de lire vos livres.

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    • Pierre Bacara // 27.03.2018 à 02h00

      RUDOLF SCHMIDT

      « concernant le général Schmidt commandant le II ème armée blindée, initiateur de Koursk et éjecté de la Heer. Connaissez-vous son prénom ? »

      Generaloberst Rudolf SCHMIDT (01/01/42), commandant la 2. Panzerarmee (25/12/41-11/04/43).

      http://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Personenregister/S/SchmidtR-R.htm
      http://www.lexikon-der-wehrmacht.de/Gliederungen/ArmeenPz/Panzerarmee2-R.htm

      Au printemps 1943, la 2e armée Panzer est l’une des deux armées qui tiennent le saillant d’Orel au nord du saillant de Koursk.

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      • daniel // 27.03.2018 à 08h08

        Merci.
         » Mais, Schmidt connaîtra la disgrâce et l’expulsion de l’Armée allemande en raison de sa probable proximité avec des cercles d’opposants à Hitler. » est peut-être une erreur.
        Ou un pieu mensonge ?

        Rudolf est l’infortuné frère, et complice inconscient, de Hans Thilo Schmidt, dit « Asche », espion vénal au service de la France. Et de la Grande-Bretagne par ricochet. Ses renseignements de haute valeur étaient bien entendu communiqués à notre allié.

        Paillole suggère que cette énorme trahison a contribué à la haine de Hitler envers les généraux de la Heer. Good ridance.

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  • Subotai // 26.03.2018 à 19h50

    Je ne sais pas ce qu’apporte de plus, vu la critique de Sapir, que le livre « La Bataille de Koursk » de François Lannoy (Editions Heimdal -1998).

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  • Hugues // 26.03.2018 à 20h07

    « et l’on peut penser que la bataille de Koursk a coûté environ 1,6 millions d’hommes à l’Armée rouge »

    J’ai dû mal comprendre …

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    • Pierre Bacara // 27.03.2018 à 02h10

      KOURSK, PERTES SOVIETIQUES :

      Selon D. GLANTZ et Jonathan HOUSE :

      Opération ZITADELLE : 177.847 pertes dont 70.330 tués et disparus
      Opération KOUTOUZOV : 429.890 pertes dont 112.529 tués et disparus
      Opération ROUMANTSIEV : 255.566 pertes dont 71.611 tués et disparus

      Total : +/- 860.000 pertes dont +/- 253.000 tués et disparus lors de la bataille de Koursk au sens soviétique du terme ; 178.000 dont 70.000 lors de la bataille au sens allemand du terme.

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  • Marc Michel Bouchard // 27.03.2018 à 14h00

    La recette pour développer des empires demande du temps et une certaine insularité apporté par une île continent acquise comme les É.U ou la Russie voire la Chine. L’Angleterre a profité de son caractère d’île, de sa force maritime et de son démarrage industriel avant les autres États pour produire son empire. Rome comme État ancien comme république ou par ses empereurs a pris son temps pour s’étendre du nord de l’Europe à l’Orient avec des accélérations certes tout en pratiquant longtemps un impérialisme sous la prétention d’une défensive préventive contre ses voisins. La Méditerranée sous contrôle avec Carthage anéanti, l’Atlantique ouest dans le rivage par la Gaule vaincue. Napoléon 1 et Hitler ont fait la guerre sur plus d’un front sur quelques années, les coalitions directes, indirectes en sont venues à bout. Hitler a cru que la guerre éclair et technologique de 40 permettait tout, malgré Churchill et Staline capable en 41 de se trouver des forces. La sottise absurde du racisme.

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  • Michel // 28.03.2018 à 23h28

    « Il faut maintenant revenir sur ce qui fait la nouveauté de l’ouvrage de Töppel. Il met radicalement en doute les écrits des officiers supérieurs allemands (rédigés après-guerre) mais aussi tout une littérature soviétique qui glorifie de manière à-critique l’Armée rouge. »
    Non, ce n’est pas nouveau, cela a commencé dans les années 80. Et les ouvrages de David Glantz (cité plusieurs fois dans les commentaires) s’appuient largement sur les archives militaires soviétiques ouvertes avec la perestroika.

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  • Michel // 28.03.2018 à 23h48

    « On peut donc affirmer que les soviétiques ont délibérément compensé leurs infériorités techniques et en personnels compétents en acceptant un taux de pertes extrêmement élevé ».
    C’est sans nul doute vrai en 41 et 42, certainement moins en 44 et 45. Le réservoir soviétique n’était pas inépuisable, contrairement au cliché entretenu par les allemands. Pour l’anecdote, Rotmistrov est relevé de son commandement de la 5eme Armée Blindée de la Garde pendant l’opération Bagration du fait de pertes trop élevées.

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  • lon // 29.03.2018 à 16h59

    ….Elle montre d’ailleurs que Hitler n’est pas en permanence le fou que décriront après-guerre, et pour se dédouaner, les généraux allemands dans leurs mémoires….

    Le corps des hauts officiers allemands s’est particulièrement distingué lors et après la WW2 par 2 choses :
    Une très grande compétence technique
    Et un culte abyssal de la lâcheté, de l’hypocrisie et de la tartufferie.

    Venir cracher sur Adolf par après pour se dédouaner est un peu facile , surtout si on se rappelle que :
    Hitler est parvenu au pouvoir avec la bénédiction de l’armée ( Reichswehr ) qui en contrepartie avait exigé de lui la liquidation de l’aile gauche du parti nazi ( Roehm , Strasser , le commandement SA ) , chose faite lors de la Nuit des Longs Couteaux en 34
    Le fameux esprit de corps de la caste aristocratique des officiers de haut rang n’a pas tenu quand les nazis ont fait le ménage en « remerciant » certains généraux avant et après Münich en 38
    La plupart des officiers subalternes était joyeusement favorable aux nazis
    La plupart des crimes commis en URSS sur les civils fut le fait de la Wehrmacht

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