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7.février.20187.2.2018
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[Polémique Maurras] Le rond de serviette d’Olivier Dard à l’Action Française…

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Comme cela m’a été demandé, je refais un petit résumé sur la polémique en cours autour de l’historien Olivier Dard…

Pour mémoire, Olivier Dard est ce professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-Sorbonne, « spécialisé sur l’extrême droite », qui a écrit une biographie de Charles Maurras.

Rappelons que Charles Maurras (1868-1952) était un journaliste, essayiste, homme politique et poète français, théoricien du nationalisme intégral. Il a dirigé le journal L’Action française, fer de lance du mouvement Action française, autour de Léon Daudet, Jacques Bainville, et Maurice Pujo. Nationaliste et contre-révolutionnaire, l’Action française prône alors une monarchie héréditaire, antiparlementaire et décentralisée, mais également un antisémitisme d’État et devient le principal mouvement intellectuel et politique d’extrême droite sous la Troisième République. Il soutint le régime de Vichy, ce qui lui valut d’être condamné pour intelligence avec l’ennemi à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale, le 28 janvier 1945. C’était donc un féroce anti-résistant :

Dans le premier numéro de 1944, Maurras a des voeux limpides : « Nous répétons qu’il doit y avoir à Toulouse comme à Grenoble des têtes de communistes et de gaullistes connus. Ne peuvent-elles pas tomber ? […] L’important est de trier, de juger, de condamner, d’exécuter. »

C’était aussi un féroce antisémite, délateur régulier, appelant parfois aux meurtres :

L’édifiant appel de Maurras contre les « menaces » des « hordes juives » en général, et contre Roger Worms en particulier – qui entraînera l’exécution de son père sur la Côte d’Azur 4 jours plus tard, le jour des 10 ans du 6 février 1934 (date avérée par le dossier d’instruction cité, BB/18/7113, 8 BL 441 R, Charles Maurras « Collaborateur »)

Une polémique a surgi récemment, car Olivier Dard n’a pas écrit le mot “antisémitisme” dans la notice de deux pages que le Ministère de la Culture l’avait chargé de rédiger sur Charles Maurras pour le Grand livre officiel des commémorations (pour les 150 ans de sa naissance – commémoration heureusement annulée depuis). Ceci a fait réagir plusieurs historiens (voir ici) et journalistes :

La notice officielle rédigée par Olivier Dard pour le Grand livre officiel des commémorations nationales (150e anniversaire de la naissance de Charles Maurras – inscription retirée depuis)

Le 2 février 2018 sur France Culture, Olivier Dard fait part de son embarras : « Ben, je ne sais pas » pourquoi j’ai oublié ce mot, a-t-il piteusement déclaré (à écouter ici, à 9’40), ajoutant « je ne suis pas au tribunal » :

Cette grave amnésie a cependant été peu dénoncée dans les médias, à la notable exception de Daniel Schneidermann (source) :

Pourtant, on peut se demander si un tel « oubli » est véritablement surprenant, venant d’un Historien vraiment très apprécié par… l’Action Française ! (qui existe toujours) Et à qui il rend souvent visite pour y réaliser des conférences. À titre d’exemple, voici un petit échantillon non exhaustif de ce qu’on retrouve sur Internet :

11 janvier 2014 : petit gueuleton amical après une sympathique visite de la maison et des jardins de Maurras à Martigues. recommandé par l’Action française (Source)

Finalement, pas encombrant pour tout le monde… (Source)

6 février 2014 : interview d’Olivier Dard à la Revue de l’Action Française, relayée sur leur site, où il atténue la portée des émeutes du 6/2/1934, et indique qu’il est « nécessaire et légitime de se souvenir des morts » (d’extrême droite) de ce jour-là, qui voulaient attaquer le Parlement (Source)

16 mai 2014 : dédicace de sa biographie de Maurras par Olivier Dard… à l’Action française (Source)

16 décembre 2016 : Conférence au Cercle de Flore – à l’Action française… (Source)

20 janvier 2017 : une conférence sur « Le Rayonnement de l’Action française à l’étranger » au Cercle Charles Maurras – à l’Action française… (Source)

1er février 2017 : Reprise par le site de l’Action française de l’interview d’Olivier Dard accordée au Cercle Henri Lagrange (ancien Secrétaire général des étudiants de l’Action française) (Source)

5 mai 2017 : reprise par l’Action française d’une interview d’Olivier Dard (Source)

(Tout frais…) 5 février 2018 : reprise d’une interview d’Olivier Dard, indiquant que « Maurras est représentatif de notre histoire » (Source)

 

On rappellera également une certaine tendance d’Olivier Dard à tenter de réhabiliter les individus au comportement très douteux durant la guerre, comme ici Bertrand de Jouvenel :

Petit rappel sur le parcours de ce journaliste durant les années 1930 (source : les deux livres de Philippe Burrin La Dérive fasciste . Doriot, Déat, Bergery 1933-1945, et Fascisme, Nazisme, Autoritarisme) :

Début 1936, il sollicite une interview d’Hitler auprès de son ami Otto Abetz (proche de Pierre Drieu la Rochelle, il œuvra entre 1934 et 1939 à la constitution et au renforcement en France du Comité France-Allemagne ; il sera nommé par Hitler ambassadeur d’Allemagne à Paris pendant la Seconde Guerre mondiale) :

Interview d’une rare complaisance qu’il finit par obtenir (et que vous pourrez lire ici, ou ) (source) :

L’interview très complaisante d’Hitler par De Jouvenel, une semaine avant l’entrée des troupes allemandes en Rhénanie

Sa fascisation se poursuivit au cours des années 1937-1938 – avec son adhésion au PPF de Jacques Doriot :

Cela se poursuit en 1940 :

Bref, il était donc temps qu’Olivier Dard s’essaie à la « réhabilitation » de Bertrand de Jouvenel…

 

Mais bon, tout va bien, M. Dard travaille actuellement sur Brasillach, pour changer un peu des collabos… (source)

Sujet du bac : « est-il possible de comprendre les années 30 sans réédition grand public de Brasillach ? » (qui doit évidemment pouvoir se trouver en bibliothèque pour les historiens, ça n’a pas à être censuré…)

Attention cependant : rééditer les œuvres de tels individus pour le grand public, c’est « pour l’Histoire », et « pour lutter contre le complotisme »…

Cependant, ma question finale sera : « pourquoi ne réédite-t-on presque jamais des œuvres remarquables de résistants, qui aident tout autant – sinon bien mieux – à comprendre l’époque ? » (et que j’ai un mal fou à trouver…)

Je citerais simplement le remarquable : Veni Vidi Vichy… et la suite du diplomate Raymond Brugère (ambassadeur de France en Yougoslavie en 1940), non réédité depuis… 1952 !

La démission immédiate de Brugère le jour même de la demande d’armistice de Pétain…

Alors nos éditeurs étant occupés à rééditer Céline, Maurras, Brasillach and co, je vous signale que vous pouvez télécharger ce remarquable livre ici

Complément :

Le 7 avril 2018 se tiendra le colloque de l’Institut Iliade : (« La repentance ? Basta ») « Soyons fiers d’être Européens ! » :

annoncé par cette vidéo édifiante :

On pourra y croiser… Olivier Dard :

On sera donc dans la droite ligne de celui de 2016, avec Renaud Camus

Suite :

Le 19 avril 2018, Olivier Dard a encore démontré son « extrême violence » contre Maurras dans le Figaro :

Il ajoute dans le Monde le même jour :

Eh oui, Maurras n’a pas été remplacé – et c’est tant mieux…

On a d’ailleurs appris qu’Olivier Dard avait de claires visées politiques :

(article édité le 25/4/2018)

Commentaire recommandé

Eric // 07.02.2018 à 03h13

J’ai moi aussi du mal à voir en quoi la réédition de ces ouvrages poserait problème. C’est du même niveau que renoncer à éditer Céline.

193 réactions et commentaires

  • Desert Hegel // 07.02.2018 à 02h12

    pour revenir sur cette dernière phrase :

    L’AF 2879 – Quelle mémoire garder du 6 février 34 ?

    Olivier Dard – La formulation de votre question est intéressante car le 6 février a longtemps polarisé les mémoires politiques, à gauche, comme nous l’avons vu, mais aussi à droite où pour les « nationaux » il renvoie à une répression féroce et à une (illusoire) occasion manquée. Cette histoire de mémoire mériterait d’être écrite. Aujourd’hui, sauf peut-être chez les héritiers de l’AF que vous êtes et où l’examen du 6 février est un cas d’étude politique, je ne suis pas sûr que cet événement soit très présent. Il me paraît cependant nécessaire et légitime de se souvenir, 80 ans après, des morts du 6 février.

    l’interview : http://provence.royaliste.over-blog.com/article-olivier-dard-a-l-af-2000-il-me-parait-necessaire-et-legitime-de-se-souvenir-80-ans-apres-des-m-122434412.html

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    • Fritz // 07.02.2018 à 08h05

      Le Parti Communiste français avait appelé à manifester le 6 février 1934. Évidemment, ce n’était pas pour soutenir le préfet Chiappe, démis de ses fonctions le 3 février par Eugène Frot, ministre de l’Intérieur du nouveau gouvernement Daladier. C’est ce mouvement préfectoral qui avait déclenché la fureur de la Droite, sur fond d’affaire Stavisky.

      Il y eut des excités d’extrême droite qui ont transformé cette manifestation en émeute, en particulier ceux qui se trouvaient place de la Concorde. Il n’empêche que les quinze morts du 6 février se trouvaient tous du côté des manifestants (dont la femme de ménage qui a été tuée sur un balcon de l’hôtel Crillon).

      Mais le mouvement le plus nombreux et le mieux organisé, les Croix de Feu du colonel de La Rocque, ont refusé de prendre d’assaut le Palais-Bourbon. Et des dizaines d’anciens combattants plutôt pacifiques ont été bastonnés par la police rue du Faubourg Saint-Honoré. Quant à l’Action Française de Charles Maurras, elle avait appelé à manifester contre « le régime abject ».

      Ce petit rappel, pas trop pédant j’espère, pour montrer que rien n’est simple.

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    • degorde // 07.02.2018 à 09h02

      A condition de se souvenir de ce qu’était vraiment le 6-février. Après coup on l’a présenté comme une émeute provoquée par l’affaire Stavisky. En réalité c’était bien d’une tentative de coup de force pour renverser le régime. Taittinger à l’Hôtel de Ville attendait le signal pour proclamer la déchéance de la 3ème République. Les émeutiers avaient été financés par l’industriel Baron Berthiet, grand financier des ligues par la suite aux côtés du comité des forges et du comité des houillères.
      La réalité du coup est attestée par un témoignage qu’on peut difficilement récuser celui de Brasillach en personne. En 1942 – le coup paraissant réussi on peut parler sans prudence excessive – dans son ouvrage « Notre Avant Guerre » il qualifie le 6-février d’aube du fascisme en France.
      Finalement le 10-juillet 1940 à Vichy est un 6-février réussi cette fois, avec l’aide de la commotion provoquée par la défaite du printemps. Méthode que du reste Charles Maurras préconisait dès 1925 dans son ouvrage « enquête sur la monarchie ».

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      • ALM // 07.02.2018 à 10h04

        En 42, dans « Les décombres », Lucien Rebatet témoigne du fait que Maurras a refusé de donner l’ordre de l’assaut pour renverser la république, par pusillanimité selon-lui…

        Quant au 10 juillet 1940, c’est avant tout l’effondrement d’un régime et d’une élite pourries, merci de ne pas oublier que c’est la IIIième République qui nous a mis dans cette situation.

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        • degorde // 07.02.2018 à 10h49

          D’après des témoignages de l’époque Maurras le 6 février 1934 était chez lui en train de traduire un poème en félibrige, héritage de Frédéric Mistral.

          Maintenant la IIIème République ne s’est pas effondrée seule – elle avait tenu le coup en 1914-18 – elle y a été aidée puissamment par les élites françaises, banques et grandes industries en tête, acharnée à renverser le régime coûte que coûte. N’oublions pas combien la presse était stipendiée pour enfumer l’opinion publique également (cf : Alexander Werth « The Last Days of Paris ») et que les mouvements ligueurs étaient payés par l’Allemagne et l’Italie. Au reste voyez comment les membres du gouvernement Daladier à partir de novembre 1938 se retrouvent peu ou prou impliqués dans la demande d’armistice et les gouvernements de Bordeaux d’abord puis Vichy.

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          • ALM // 07.02.2018 à 11h03

            L’oligarchie française n’était et n’est toujours pas monolithique, vos messages tendent à le faire accroire: certains milieux ont financé l’extrême-droite, d’autres (et parfois les mêmes) ont financé les partis institutionnels.
            Et vous ommettez complètement la corruption, l’incompétence et la traîtrise des cadres républicains qui ont mis les Français en colère à cette époque.
            Et Rebatet est aussi un témoignage de l’époque…

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          • Trobador // 08.02.2018 à 01h20

            Petit détail :
            « Maurras le 6 février 1934 était chez lui en train de traduire un poème en félibrige, héritage de Frédéric Mistral »

            En fait, le félibrige n’est pas une langue. C’est un mouvement de renaissance culturelle (et avant tout linguistique) de ce que l’on appelle aujourd’hui l’occitan (duquel participent notamment le provençal, le nissard, le franco-alpin, etc.).

            Et, effectivement, Mistral fut l’un des principaux promoteurs de ce mouvement.

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      • Fritz // 07.02.2018 à 10h37

        Taittinger ne « commandait » qu’une petite partie des manifestants du 6 février. Le gros des troupes était formé des Croix-de-Feu commandés par le colonel de La Rocque, dont l’attitude loyaliste et républicaine fut déterminante : car ses troupes étaient sur la rive gauche, tout près du Palais-Bourbon, et elles n’avaient pas à passer la Seine pour attaquer le centre de la République parlementaire.

        Rappelons que les gardes mobiles ont eu bien du mal à défendre le Pont de la Concorde contre les émeutiers de la place homonyme, qui voulaient passer la Seine pour prendre d’assaut la Chambre des Députés… Et qu’ils ont tiré à balles réelles vers 19 heures.

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        • Sandrine // 07.02.2018 à 10h50

          Oui, mais enfin bon. S’ils avaient réellement pris le parlement, que se serait-il passé? Pas grand chose si l’armée n’avait pas bougé…
          C’est sans doute ce qu’on du se dire La Roque et Maurras ; ce qui explique leur prudence.
          En 40, la situation était très différente; mûre pour un véritable coup d’état soutenu par l’armée.

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        • degorde // 07.02.2018 à 10h57

          En effet les gardes mobiles ont eu du mal à tenir mais ont tenu néanmoins ce que les bandes fascistes n’avaient pas envisagé.
          Quant aux Croix de feu vous avez raison leur abstention a joué un rôle dans l’échec de l’affaire. Néanmoins si De La Roque n’a pas bougé ça n’est pas par loyauté envers le régime mais pour bien d’autres raisons. Ce mouvement des Croix de Feu faisait bel et bien partie de la galaxie fascisante de l’époque. Il n’est que de relire ce que les proches de De La Roque écrivirent dans la presse au temps du Front Populaire et dans leur littérature en général truffée de dénonciations des juifs et des franc maçons.

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          • Fritz // 07.02.2018 à 12h18

            Et pendant l’Occupation, l’heure de Vérité, La Rocque a été ultra-fasciste (ironie…), comme le montre son parcours :
            https://fr.wikipedia.org/wiki/François_de_La_Rocque#Vichy,_Résistance_et_déportation_(1940-1946)

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            • degorde // 07.02.2018 à 14h02

              je maintiens mon propos; De La Rocque et ses croix de feu étaient bel et bien des fascistes bon teint. Les entreprises de réhabilitation ne trompent que ceux qui le veulent bien. Quant à son parcours, puisque vous m’opposez Wikipédia, mes ajouts ont été systématiquement censurés encore récemment sur un autre, R. Bélin.
              Que De La Roque ait été déporté ne change rien, à partir de 1943 on arrêtait tous azimuts et Deloncle fondateur de la Cagoule a été liquidé par la Gestapo. Ceci n’en fait pas un démocrate ni un républicain.
              Quant à l’oligarchie, peut être pas monolithe mais ne trouvez vous pas que ces exigences sont singulièrement les mêmes à diverses époques. Maintenant nous sommes d’accord que les comités des forges et des houillères ainsi que la Banque Worms finançaient aussi bien l’extrême droite que la droite classique si tant est pour cette dernière que la nuance ait encore eu un sens à partir de 1938.

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            • Fritz // 07.02.2018 à 15h00

              Très bien, vous pouvez continuer à barboter dans votre dogme puisqu’il vous plaît à ce point. Je m’en voudrais de vous déranger.

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            • Degorde // 07.02.2018 à 18h57

              Pour Les Croix de Feu, plus tard PSF, j’aurais pu vous parler de l’adjoint de De La Roque, Pozzo di Borgo qui fonda l’union des comité d’action défensive (UCAD) présidé par un cagoulard bon teint, le général Duseigneur. Ou s’intéresser aussi au délégué à la propagande du PSF Cintrat qui à partir de 1936 dénonçait « le juif Blum, l’ordure: il s’affirmait fasciste par son soutien à Franco et sa lutte contre le Front populaire (PP 100, 30 octobre 1936, BA 1952 PSF.
              Sans parler du financement du mouvement de De La Roque qui piochait dans la même caisse que les autres ligues dont le fascisme n’est jamais contesté.

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            • LBSSO // 07.02.2018 à 20h08

              L’échange entre @Fritz et @degorde. Pour les non-initiés : quel et l’enjeu autour des Croix-de-Feu de de La Roque ?
              Parmi les historiens, il y existe un débat pour savoir si il existait un fascisme français significatif ,important, pendant les années 30.Tous reconnaissent « le Faisceau » de Georges Valois, « la Solidarité française » de François Coty et « le parti populaire français » de Jacques Doriot comme fascistes. Mais ces derniers sont assez peu nombreux.
              Par contre, à l’époque, les Croix-de-Feu dépassent en adhérents le parti socialiste et le parti communiste.
              L’enjeu de cette querelle est alors de savoir si les Croix de Feu de de Laroque sont fascistes. En effet, si les historiens démontrent que ce parti est fasciste, cela signifie qu’il existait bel et bien un fascisme français significatif , non négligeable, »digne de ce nom ».
              Si certains veulent aller plus loin voici deux références qui illustrent typiquement l’opposition entre historiens :
              Michel WinocK : https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2006-2-page-3.htm
              Robert Soucy : https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2007-3-page-219.htm#re29no29

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            • Les-crises // 08.02.2018 à 00h13

              c’est vrai que le fascisme s’épanouissait en Allemagne, Italie, Espagne, Portugal and co – mais par chance, il s’est arrêté à la frontière… 😉

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            • Fritz // 08.02.2018 à 02h18

              Personne n’a prétendu qu’il n’y avait pas de fascistes en France. Brasillach était un fasciste assumé. La Rocque n’était pas fasciste. Et le 6 février 1934, La Rocque pesait bien plus lourd que le jeune Brasillach (à peine 25 ans), lequel eut beau jeu, après coup, d’évoquer une « aube du fascisme » (n’oublions pas que son fascisme a un côté littéraire et même onirique).

              il a été exaucé : on l’a fusillé un 6 février.

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            • Fritz // 08.02.2018 à 03h54

              Ces quelques avis sur le colonel de La Rocque (en particulier celui de Pierre Cot, l’ami de Jean Moulin) montrent combien il était éloigné d’un Maurras, sans parler d’un Brasillach :

              https://fr.wikipedia.org/wiki/François_de_La_Rocque#Avis_sur_La_Rocque

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            • LBSSO // 08.02.2018 à 07h50

              @OB
              « Si le fascisme désigne indistinctement les réactions politiques anticommunistes, antilibérales, antiparlementaires, organisées en formations plus ou moins militarisées, visant à établir un régime d’autorité, le débat, comme je l’ai dit plus haut, n’existe plus. Si c’est cela le fascisme, l’accord avec Dobry et Soucy sera facile : oui, la France a connu le fascisme et, s’il n’a pas pris le pouvoir, la menace était réelle. Mais, quand on étudie le mouvement ouvrier et socialiste d’origine marxiste, il va de soi qu’on ne confond pas en France la SFIO, le parti communiste français, les groupes trotskistes : l’historien qui engloberait ces différentes formations sous le terme de « mouvements socialistes » ou « mouvements marxistes » ne serait pas tenu pour bien sérieux ».
              Michel Winock

              Derrière ce débat,il y a en fait beaucoup d’arrière-pensées sincères,importantes mais non-dîtes.Dommage.

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            • Sandrine // 08.02.2018 à 09h12

              @Fritz
              1) « Pendant l’Occupation, l’heure de Vérité, La Rocque a été ultra-fasciste (ironie…), comme le montre son parcours » .
              Bandera en Ukraine a aussi été déporté par les Allemands – et pourtant je ne pense pas que vous nierez qu’il était fasciste… Et je vous en prie, ne nous sortez pas une fiche Wikipédia sur le sujet, tout le monde sait ce qu’elles valent quand il est question de ces thématiques!

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            • Sandrine // 08.02.2018 à 09h19

              @Fritz
              2) Vous évitez complètement (je ne sais pas si c’est à dessein) le cœur de la question :
              Ceux des historiens qui soutiennent qu’il n’y a pas eu de fascisme en France argumentent que cela est du à l’influence trop forte en France de l’Action française, qui justement, selon eux n’était pas fasciste.
              Pour R. Soucy (entre autres) en revanche, l’action française était bel et bien fasciste.

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            • Fritz // 08.02.2018 à 09h49

              @ Sandrine

              Commencez par LIRE cet article (qui n’est pas une « fiche »), lequel résume ce que l’on sait depuis plusieurs décennies sur François de La Rocque.

              Est-ce que vous savez lire, au moins ? L’avis de Pierre Cot sur La Rocque, je l’ai lu en 1990 dans un livre sur papier paru en 1974 ! A l’époque, Wikipédia n’existait pas ! Pour l’amitié de Pierre Cot et de Jean Moulin, lisez le livre de Laure Moulin, la sœur de Jean ! Ou bien allez en Aveyron où Moulin fut préfet avant 1939.

              Mais qu’est-ce qu’il vous faut, à la fin ? Un type qui dénonce le danger hitlérien depuis les années trente, qui est arrêté par la Gestapo, incarcéré, puis déporté, c’est un fasciste ?

              Un type qui reçoit la médaille de la déportation, c’est un fasciste ?
              https://fr.wikipedia.org/wiki/Médaille_de_la_déportation_et_de_l'internement_pour_faits_de_Résistance

              Lisez, et sortez de votre truc !

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            • Sandrine // 08.02.2018 à 10h15

              @Fritz
              Je vous signale que les nationalistes ukrainenniens sortent exactement le meme type d’argumentation que vous sur Bandera… Mais bon, passons.
              En outre, avoir été résistant ne prouve pas que l’on n’a pas été en même temps fasciste. Pour preuve, le parcours de G Loustaunau-Lacau
              (https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Loustaunau-Lacau) et le réseau Alliance.

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            • Sandrine // 08.02.2018 à 11h34

              @LBSSO
              « (..) l’historien qui engloberait ces différentes formations sous le terme de « mouvements socialistes » ou « mouvements marxistes » ne serait pas tenu pour bien sérieux” Ah bon ?! la SIFIO n’est pas d’inspiration marxiste et socialiste au même titre que les partis communistes et trotskistes ?! Différences de méthodes d’action ne veut pas dire différences de sources doctrinales!
              Quel sophiste ce Winnock !
              A trop vouloir introduire de subtiles distinctions on finit par ne plus voir que l’arbre qui cache la foret !

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            • Fritz // 08.02.2018 à 14h50

              @Sandrine : veuillez excuser mon ton trop brutal. Si vous pouvez me prouver que Philippe Pétain s’est rendu en Allemagne en mai 1940 (avant le 10, après le 10, ou même le 10 mai), je vous ferai mes plus plates excuses.

              Qu’il ait été nommé ambassadeur auprès de Franco quelques jours avant la victoire des nationalistes espagnols (fascistes pour la plupart) n’est un mystère pour personne, cela figurait en bonne place dans les journaux de l’époque.

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        • martin // 08.02.2018 à 03h26

          Il est assez dommage de voir utiliser le mot « fascisme » à tort et à travers, ne serait ce que pour la compréhension du phénomène. Le fascisme est un mouvement italien, très spécifique par ses emprunts aux idéaux de gauche (importance donnée à la « question sociale », éloge de la vitesse et de la modernité etc.) ) « et en même temps » comme dirait l’autre de droite (notamment dans son culte du chef). Il n’a que très peu de rapports avec les valeurs défendues par Franco (réactionnaire, cléricale et attaché aux corps intermédiaires) et se distingue tout aussi clairement du nazisme (idéologie totalitaire entièrement sous-tendue par des considérations raciales). La grande majorité de la droite (même pas forcément extrême) française de l’entre deux guerres était donc idéologiquement proches ou très proches de Franco… qui incarne tout ce que déteste la gauche. Laquelle gauche, dans sa fraction « radicale » était au contraire assez voisine – en schéma de pensée – de l’idéologie fasciste.

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          • Sandrine // 08.02.2018 à 09h28

            Sur cette question je vous renverrai à l’introduction du livre G. Mosse : »Les racines intellectuelles du 3e Reich » ou il explique que le fascisme étant une conséquence du nationalisme, les différences doctrinales entre les fascismes des différents pays européens s’expliquent par les spécificités de chaque forme de nationalisme.
            Pour lui, ce débat au sujet du fascisme qui serait applicable seulement à l’Italie n’a pas lieu d’être.

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            • martin // 08.02.2018 à 15h52

              Je connais la théorie de Mosse (et de Sternhell puisqu’elles procèdent de la même idée) ). Elle me semble cependant infiniment moins convaincante, actuellement, que les travaux de Milza , ou même d’Ory, sur le sujet. Affecter de ne pas voir la profonde différence de nature, et non de degré, existant entre le totalitarisme (communisme, nazisme et, dans une moindre mesure, fascisme) traduit à mon sens une étrange cécité. Quand faire des crois de feu et du nationalisme français la matrice du fascisme relève de la pure stupidité…Mais chacun est libre de son opinion.

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            • Sandrine // 08.02.2018 à 23h14

              « Faire des croix de feu la matrice du fascisme français »
              Ben, Milza justement va pourtant dans ce sens…
              Et ce faisant, il occulte totalement le fait que l’Action française, par contre, était un authentique mouvement fasciste – et oh combien plus significatif sur le long terme que les croix de feu qui n’ont finalement été qu’un feu de paille.
              Si fascisme il y a eu en France, c’est du côté de l’Action française – qui n’avait rien d’un mouvement réactionnaire (contrairement à ce qu’à pu dire R.Remond)

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            • martin // 09.02.2018 à 01h21

              @ Sandrine : pour avoir eu le grand honneur d’avoirétudié l’histoire sous la direction de Milza je peux vous garantir qu’il n’a jamais considéré Les croix de feu comme un mouvement fasciste… pas plus que l’action française. A ses yeux, le seul parti « fasciste » en France était celui de Doriot, parfaitement marginal sur l’échiquier politique, qui a « récupéré » les excités de l’AF ou des croix de feu. Bernstein , Winock,et la plupart des grands historiens sont également de cet avis… (hormis Dubry). C’est une vague « révisionniste » pour le coup qui, sans le moindre élément nouveau, s’est employée à prouver au cours des dernières années – de manière idéologique et non factuelle- que la France avait été « gangrénée par le fascisme ». Il est amusant de constater que cette vague est majoritairement composée de non historiens (Dobry en tête). Mais libre à vous de privilégier l’idéologie sur les faits.

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            • Sandrine // 09.02.2018 à 08h20

              @ Martin
              Pour avoir étudié moi aussi à Sciences Po. il y a une vingtaine d’années, je connais bien le caractère dogmatique de ce qui s’y enseigne… J’ai eu beaucoup de mal à m’en rendre compte et à m’en défaire par la suite (un passage en Russie a été un choc particulièrement brutal pour moi, mais très salutaire d’un point de vue intellectuel).
              Dans quand je lis sous votre plume « la plupart des grands historiens sont également de cet avis », pardonnez-moi, mais ça me fait sourire…

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            • martin // 09.02.2018 à 13h07

              @Sandrine : je suis désolé que vous ayez eu beaucoup de mal à vous rendre compte que l’enseignement de l’IEP était dogmatique (ce qui n’est pourtant pas un secret, s’agissant d’une école dont le but avoué dès l’origine est de fournir à la nation des cadres « pensant bien »…). Mais également très surpris qu’une diplômée de cette vénérable école fasse preuve d’aussi peu de rigueur dans le débat. Vous affirmez quelque chose de faux (sur la position de Milza en l’occurence) …on vous le fait remarquer…et vous repartez sur autre chose comme si de rien n’était. Ceci posé je serais ravi de connaitre vos références d’historiens reconnus pour le sérieux de leurs travaux faisant des croix de feu une organisation fasciste… vraiment.

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            • Sandrine // 09.02.2018 à 16h12

              @Martin,
              Ce que j’ai dit de Milza n’est pas faux, je le maintiens : comme les autres historien de son école (qui vous citez), il considère que la France a été protégée du fascisme par l’importance dans le champ politique de l’Action Française (qui selon lui n’était pas fasciste) et par la tradition démocratique bien installée en France (contrairement à d’autres pays comme l’Italie et l’Allemagne). Selon cette école, encore une fois, le fascisme n’aurait fait qu’une brève apparition en France sous la forme des ligues… Or les Croix de feu étaient une ligue n’est-ce pas? Cette vision a fait le lit de l’idée selon laquelle le PSF (successeur des Croix de feu) de Laroque aurait été un parti proto-fasciste ( le seul au demeurant)…
              (A suivre)

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            • Sandrine // 09.02.2018 à 16h12

              (Suite)
              C’est pour cela que j’ai écrit plus haut que « Milza justement va pourtant dans ce sens »
              Vous pouvez ne pas me croire, mais c’est ce qui m’a été enseigné en cours d’amphithéâtre à Sc. Po. il y a une vingtaine d’années de cela. Je veux bien admettre que j’ai la mémoire qui flanche, mais désolée, sur ce point je suis formelle.

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            • Sandrine // 09.02.2018 à 16h22

              On nous présentait comme contradicteur à Milza (et les autres) Zeev Sternell.
              Les autres approches sur le sujet, le les ai découvertes plus tard par moi-meme, dans un cadre non-universitaire.
              Personnellement, sur Laroque et le PSF, je n’ai aucun point de vue particulier, je ne me suis pas particulièrement intéressée au sujet.

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            • Sandrine // 09.02.2018 à 16h34

              @Martin
              Pour finir : concernant le ton de votre message et vos remarques désobligeantes. Je ne « repars pas sur autre chose » comme vous dites; je coupe court simplement au débat (qui n’a pas lieu d’etre sur ce site) en vous faisant comprendre que je trouve que vous exposez avec beaucoup de morgue et de pédantisme un point de vue scolaire, dogmatique, très franco-français.
              Vous n’avez sans doute pas vraiment encore réfléchi profondément et personnellement à la question.

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          • LBSSO // 08.02.2018 à 09h43

            Si on considère qu’une caractéristique essentielle du fascisme est la volonté d’inventer un homme nouveau en voulant exercer un contrôle absolu sur l’individu, alors:
            -il est logique de considérer les Croix-de-Feu, parti conservateur, comme étant non fasciste : « homme nouveau » contre conservatisme .
            – quel est alors l’autre mouvement d’idée qui promeut ‘l’homme nouveau » ?Le communisme. »L’homme nouveau » permet d’établir un point de jonction entre « communisme » et « fascisme » en mettant à part les CDF.. Avec les enjeux politiques que l’on devine pour notre époque.

            Si au contraire ,on donne une définition élargie du « fascisme » , englobant les CDF et le fascisme italien, on donne au communisme un caractère singulier et valorisant car il en a été la victime .

            Simple lecteur ,je n’ai aucune idée arrêtée sur cette question.Il y a des enjeux idéologiques derrière ces débats.Aussi, il me paraît salutaire, quand on lit ces différents historiens de revenir aux faits dans leur complexité .

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            • Sandrine // 08.02.2018 à 13h58

              La Revolution française ambitionnait aussi de créer un homme nouveau!
              Si on part de la on peut classer tous les mouvements politiques un tant soit peu révolutionnaires ou progressistes dans la rubrique fasciste

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            • LBSSO // 08.02.2018 à 18h21

              Vous avez raison :c’est pour cette raison que j’ai utilisé les mots: « si » ; « un » et non « le » puis « complexité ».
              La classification si on veut suivre cette démarche intellectuelle nécessite pour le fascisme:
              -d’utiliser au moins une dizaine de critères Et de les prendre Simultanément en compte . »L’homme nouveau  » adossé à d’autres paramètres revêt une grande pertinence.
              -pour ne rien arranger, chaque critère varie en fonction des différentes phases historiques.C’est particulièrement vrai pour de de La Roque.
              En combinant ces variables, vous obtenez une rare complexité,

              Au-delà ,cet échange entre OB, @Fritz,@Martin,@degorde ,@Trobador et @ALM démontre que si nous voulons tenter de comprendre le passé c’est que nous partageons une inquiétude sur les temps présents.L’essentiel n’est pas tellement de savoir si il s’agit de « proto-fascisme » , de « galaxie fascisante » , de « fascisme »,etc. ( les définitions nous piègent ) mais de rester vigilants et actifs..Si nous venons et soutenons ce site c’est que nous partageons cette volonté.Merci (également à la modération) et bonne soirée.

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          • Baptistin // 08.02.2018 à 18h29

            Dévaluation du mot FASCISME , en 1986 j’ai été traité de  » vieux fasciste » pour avoir demandé à mon nouveau voisin s’il avait un permis de construire pour effectuer les importantes modifications qu’il entreprenait sur le bâtiment qu’il venait d’acquérir .
            Le Tribunal l’obligea aussi à déposer une demande de permis de construire .
            Justice fascite ?

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          • Sandrine // 09.02.2018 à 08h30

            @martin
            Je pense que cela ne vous aura d’ailleurs pas échappé, tous les « grands historiens «  que vous citez sont français et enseignent à l’Institut d’etudes politiques…

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          • martin // 09.02.2018 à 18h02

            @ Sandrine. Pierre Milza « Les Croix de feu se réclament non du fascisme mais de nationalisme traditionnel d’inspiration bonapartiste né dans les année 1880 avec la ligue des patriotes. L’influence fasciste sur leur doctrine est nulle: elles se réclament d’un traditionalisme que le fascisme, qui se veut révolutionnaire, répudie ». Bon…. moi je veux bien qu’affirmer que Milza « allait justement dans le sens des Croix de Feu matrice du fascisme français » n’était « pas faux », mais il va falloir m’expliquer ce que vous considérez comme faux…
            Pourquoi ne pas reconnaitre bêtement une erreur sur ce point, et nous faire partager « les autres sources que vous avez découvertes plus tard, vous même, dans un cadre non universitaire » ?

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            • Sandrine // 09.02.2018 à 20h50

              @martin
              Je dois très mal m’exprimer parce que visiblement vous ne me comprenez pas.
              En tant que non spécialiste, je ne prétends pas detenir la vérité ultime au sujet de l’idéologie des Croix de feu. Cependant j’ai quelques idée sur la question et je crois savoir que leurs doctrines étaient beaucoup moins monolithiques et abouties que vous ne le laissez penser; en outre je suis persuadée qu’il y a de multiples interprétations à ce sujet…
              Concernant le traditionalisme : c’est justement déjà le point d’achoppement qui divise les spécialistes au sujet du caractère fasciste ou non de l’AF. Je doute que pour les Croix de feu, il n’existe pas le même type de problématiques.
              La question de fond (la plus intéressante à mon avis) reste la définition du fascisme – tout le reste en découle; or vous ne pourrez pas contester que sur ce point « les meilleurs historiens » ne sont pas d’accord… D’ailleurs cette question concerne-t-elle uniquement la science historique? Rien n’est moins sur.

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            • Sandrine // 09.02.2018 à 20h52

              Par rapport à mes sources post- études universitaires, qu’est-ce que vous attendez? Que je vous cite tous les bouquins que j’ai lu sur le sujet ?

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            • martin // 10.02.2018 à 03h45

              @Sandrine : vous vous êtes sans doute en effet mal exprimée en écrivant que « Milza va dans le sens » du caractère fasciste des Croix de feu.
              Que vous ayez « des idées sur la question », personne ne saurait vous le reprocher…tant que vous ne convoquez pas, à l’appui de »vos idées » des historiens pour leur faire dire exactement l’inverse du résultat de leurs travaux. Pour le reste, que vous estimiez que définir le fascisme ne concerne pas seulement la « science historique » (sic) est votre droit le plus strict… même si je peine un peu à voir en quoi un sociologue, psychologue, astrologue ou physicien nucléaire pourrait apporter une contribution utile au sujet. Mon côté franco-français sans doute (merci pour la rigolade à ce propos).

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            • Sandrine // 10.02.2018 à 11h07

              Vous faites sans doute autorité dans l’exégèse de votre maître P. Milza, veuillez donc m’excuser d’avoir osé remettre en doute vos avis « autorisés »…
              Pour autant vous n’avez pas été capable de me fournir un seul argument précis (ni article publié, ni fait concret…) pour essayer de me convaincre. En outre votre présent message contredit ce que vous avez dit dans le précédent…
              Oui, je maintiens, le fascisme ne doit pas être analysé de manière « étriquée » comme un isolat historique, contingent et propre à l’Italie (contrairement à ce que vous dites -en substance- dans vos premiers messages). Il s’agit bien plutôt d’un phénomène propre à la modernité qui prend de multiples formes en fonction de l’époque et de la culture concernées . En ce sens il doit être analysé de manière théorique et replacé sur le long terme dans un contexte social et philosophique.

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  • Eric // 07.02.2018 à 03h13

    J’ai moi aussi du mal à voir en quoi la réédition de ces ouvrages poserait problème. C’est du même niveau que renoncer à éditer Céline.

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    • degorde // 07.02.2018 à 09h14

      Vous avez raison, renoncer à republier les pamphlets de Céline au motif que ça pourrait relancer une vague d’anti-sémitisme en France est un argument vide de sens et de mauvaise foi.
      Car après tout, à bien y réfléchir, Mohammed Mera pour attaquer une école juive à Toulouse n’a pas eu besoin de Céline pour son inspiration criminelle.

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      • Trobador // 08.02.2018 à 01h29

        Vous pensez que les gens sont inéduqués et incapables d’aborder un discours réprouvé par les faits passés et la morale universelle, même s’il est digne d’intérêt de par son importance dans l’histoire des idées, ne serait que pour le devoir de mémoire.

        Vous faites le tri à leur place.

        C’est un constat. Qui est le « fasciste » ? Qui garde les gardiens ?

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    • caliban // 07.02.2018 à 09h43

      Avez-vous noté la chronologie ? Il a été question de la réédition des pamphlets antisémites de Céline lorsqu’ils sont tombés dans le domaine public.
      Pourquoi pas avant ?

      Personnellement :
      • je trouve ça peu ragoutant de la part de Gallimard d’avoir voulu se faire du pognon en publiant des textes antisémites
      • je doute qu’il y ait un vrai intérêt littéraire à publier ce genre de pamphlets, il s’agit avant tout de documents historiques.

      Cela ne me gênerait pas que la consultation en ligne de tels textes soit possible gratuitement mais réservée aux étudiants et aux chercheurs.

        +2

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      • Alfred // 07.02.2018 à 11h43

        Pourquoi la réserver aux étudiants et aux chercheurs? Seraient ils moins bêtes par nature? Le peuple est idiot? Toute information, tout pamphlet, doit être à la portée de tout citoyen. C’est la base d’une démocratie véritable.
        (« Avez-vous noté la chronologie ? » réponse: avez vous noté l’effet streisand?)

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      • caliban // 07.02.2018 à 18h33

        @Alfred

        Est-ce que ces pamphlets manquent à l’œuvre de Céline aujourd’hui ? Est-ce que leur valeur littéraire / artistique justifie une mise à disposition du publique ? Est-ce que ne pas les publier est de la censure ou une précaution justifiée et cohérente, alors que la Loi condamne les propos de cette nature ? Est-ce que les publier ne serait pas aujourd’hui une simple opération commerciale de la part de Gallimard ?

        Je crois que la valeur de ces documents est purement historique. C’est pourquoi leur consultation devrait à mon sens être réservée aux chercheurs et étudiants, comme tout un tas d’autres archives.

        Charge aux historiens d’en publier des extraits dans leurs ouvrages, c’est contextualisé. Mais publier un recueil de pamphlets antisémites … quel intérêt ?

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        • Trobador // 08.02.2018 à 01h49

          Ah la la, et quand on pense le discours de Jules Ferry sur le « droit des races supérieures » est en accès libre sur le site de l’Assemblée nationale (pour ne parler que de cet endroit).
          Est-ce que ce site devient une machine à fabriquer du racisme ?

          Pour moi, oui, les pamphlets manquent, même s’ils sont trouvables facilement sur le Net, dans au moins deux éditions PDF, mais non vérifiées, et de qualité médiocre dans leur transcription (mal relues).

          Pour votre information : jusqu’à il y a peu, « Mein Kampf » était librement acessible depuis toute bibliothèque publique qui en possédait un exemplaire. Simplement, systématiquement, la bibliothèque était obligée d’en informer les RG locaux (aujourd’hui : DCRI), qui établissaient (ou enrichissaient) une note à votre nom.

          Pourquoi les gens qui ne sont pas étudiants ne pourraient accéder à ces textes ? Les étudiants en première année de … (de math, par exemple) sont des privilégiés ? On rejoint la polémique stérile sur l’accès aux sites djihadistes, close par le libre accès généralisé, et heureusement : ce n’est encore tout à fait 1984 en France.

          Votre réaction stigmatise d’emblée l’immense majorité des Français et des résidents étrangers sur notre sol, et c’est difficilement acceptable que de constater combien vous voulez faire leur bien malgré eux en leur épargnant d’emblée toute « mauvaise » lecture.

          Votre méfiance instinctive est, à mon avis, anti-démocratique, pour ne pointer que cet aspect regrettable de votre position « facile » sur des situations complexes.

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        • Valmeysien de Bouvines // 08.02.2018 à 04h23

          Caliban,

          Quand je lis votre propos j’ai envie de lire ces pamphlets. Cette réaction presque instinctive du goût pour le « fruit défendu » (issu de l’arbre de la connaissance) doit être considérée quand on prend décision de déclarer que telle chose est interdite.

          « Si personne ne veut que je lise cela, c’est peut-être qu’on me cache quelque chose… quelque chose que je devrais sans doute savoir… il me faut vérifier »

          Ceux qui ont le goût de la transgression et de la curiosité sont aussi ceux qui participent le plus activement aux changements politiques de grande magnitude. En voulant interdire la publication de tels auteurs vous faites de l’extrême-droite un pôle d’attraction presque irrésistible pour ces individus.

          En chassant les esprits transgressifs et curieux, il ne vous restera dans votre camp que les conformistes et les benêts.

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        • caliban // 08.02.2018 à 09h10

          @Trobador

          Il existe quantité de documents accessibles seulement sur demande aux archives (par exemple les cahier de doléances). Cela me semblerait plus important / urgent de partager ce genre de documents avec l’ensemble des citoyens que des pamphlets antisémites. Question d’intérêt pour les citoyens.

          Vous comparez avec les discours officiels de Ferry mais :
          • d’une part c’est la loi qui oblige à la publicité des débats de nos représentants (tandis que concernant les propos privés antisémites, la loi aurait plutôt tendance à les criminaliser). C’est un Droit démocratique.
          • d’autre part je ne vois pas ce qu’apporterait la publication d’un recueil de pamphlets antisémites ? C’est une vraie question car même si tous les goûts sont dans la nature, je doute que la qualité de la prose justifie qu’on exhume de telles opinions dans une nouvelle publication

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          Alerter
        • caliban // 08.02.2018 à 09h10

          [suite]

          En revanche il me paraît essentiel de faciliter l’accès aux historiens et étudiants (en Histoire) : ces documents ont une valeur historique indéniable, ils leur permettent de saisir la période dans tous son relief, avec ses parts d’ombre.

          Et ensuite, il est évident qu’il faut laisser à ces historiens le droit de publier ces écrits dans leurs études. L’idée n’est pas de cacher quoique ce soit mais de les passer au filtre de la raison historique, de les contextualiser et donc de les enrichir du savoir historique.

          Livrer ces écrits dans un recueil, non vraiment je ne vois pas l’intérêt.

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        • caliban // 08.02.2018 à 09h36

          [suite]

          Si je prends l’exemple de Mein Kampf, il ne me viendrait pas à l’idée de le lire. Si j’avais à me renseigner sur l’idéologie nazie j’irais lire des ouvrages d’historiens. Je ne pense pas avoir le recul nécessaire pour comprendre correctement les élucubrations d’Adolf Hitler :
          • d’où viennent ces idées de race pure, de quand cela date ?
          • qu’est-ce que la notion d’espace vital ?
          • quelle spécificité allemande dans l’idéologie fasciste ?
          • etc.

          Autant d’interrogations auxquelles la lecture du texte original n’apportera aucune réponse. Cette lecture ne me serait d’aucune utilité, au contraire d’une explication de texte experte livrée par des historiens.

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        • BOURDEAUX // 08.02.2018 à 11h48

          Que vous n’en voyiez pas l’intérêt pour vous, certes, mais que vous décidiez de cela pour les autres, de quel droit ? Seriez-vous fait d’une autre essence ? Bagatelle mérite d’être lu, oui, je le pense. Si Gutenberg avait attendu que soit écrit le premier livre parfait avant de l’imprimer, les premières épreuves seraient encore sur sa presse aujourd’hui. Sous des allures de scrupules de dame-patronnesse, se cachent ici des réflexes de censeur.

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        • BOURDEAUX // 08.02.2018 à 11h58

          « Est-ce que les publier ne serait pas aujourd’hui une simple opération commerciale de la part de Gallimard ? »…Ben évidemment que si. Gallimard est éditeur, il ne tient pas un stand de crêpes. Et le seul risque que devrait prendre un éditeur lorsqu’il choisit de re publier une œuvre devrait être un risque commercial, pas un risque moral ni même pénal, dans un pays libre.

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          • caliban // 08.02.2018 à 18h44

            Si vous pensez que les pamphlets antisémites de Céline manquent à son oeuvre, je vous invite à ouvrir une pétition sur Change.org afin que Gallimard revienne sur sa décision de ne pas les publier.

            Je vous souhaite bien du courage pour ensuite assumer, dormir tranquille avec votre conscience qui
            • parce que vous avez des goûts littéraires bizarres
            • vous aura fait mêlé votre voix à celle de tout un tas de bas du front

            Notez bien que je ne décide pas pour les autres, je donne simplement mon avis : les pamphlets antisémites de Céline sont très bien là où ils sont, dans les poubelles de l’histoire et accessibles en principe aux seuls historiens 🙂

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            • BOURDEAUX // 09.02.2018 à 14h25

              S’il existe à vos yeux des « goûts littéraires bizarres », c’est qu’il en existe, par opposition, des normaux. Sans doute pouvez-vous m’en dresser une liste , pour que je sache si je dois aller me faire psychanalyser, ou même aller en prison pour déviationnisme littéraire. Quant à cette mécanique de l’amalgame consistant à dire : vous ne pouvez pas demander la sauvegarde d’une liberté dont certains individus feront mauvais usage, sans que l’on vous accuse d’en être le complice, c’est très crispant. Enfin, vous « donnez votre avis », oui, à titre personnel, mais enfin je constate qu’en pratique, ceux qui partagent votre avis ont décidé pour les autres…

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            • BOURDEAUX // 09.02.2018 à 14h33

              Pardon, j’ai oublié un détail : bagatelles n’a strictement aucun intérêt pour un historien, mais j’imagine que l’autorisation que vous consentiriez à leur donner n’est qu’une coquetterie, une pudeur de censeur…

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            • caliban // 10.02.2018 à 09h15

              @Bourdeaux

              S’agissant de Bagatelle pour un massacre, c’est au contraire le reflet de son époque, si toutefois on en juge par la description qu’en fait Wikipedia
              https://fr.wikipedia.org/wiki/Bagatelles_pour_un_massacre

              Quant aux goûts littéraires bizarres que j’évoque, ce sont ceux qui vous permettent de supporter la bêtise profonde d’un écrivain crachant sa haine sur un groupe humain particulier.

              C’est juste illisible de lire des choses aussi stupides. Cela doit tomber des mains de toute personne sensée. Sauf encore une fois si on les lit en historien, comme document témoignant d’une époque.

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            • caliban // 10.02.2018 à 09h19

              D’ailleurs si vous avez perdu votre vieil exemplaire de la guerre, vous pouvez vous y replonger, et même le télécharger. C’est gratuit.

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    • luc nemeth // 07.02.2018 à 15h26

      eh bien si vous avez « du mal à voir » allez vous acheter des lunettes : vous découvrirez qu’il n’était pas question de… réédition mais d’une insanité, et qui en d’autres temps eut valu à la nommée Nyssen d’avoir à donner sa démission illico

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  • Nicolas // 07.02.2018 à 05h16

    2 mots de la notice non signalés :
    Le »régime » pour parler du gouvernement « de gauche » de la fin des années 1930
    « épuration » pour parler des condamnations pour collaborationisme

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  • Dr Fracasse // 07.02.2018 à 05h27

    On est pas obligé de lire mein kampf non plus pour bien comprendre de quoi il retourne. Et pour Maurras, il n’y pas pas l’excuses littéraire que l’on peut invoquer pour Céline. Donc oui, il est très possible de s’en dispenser pour saisir ces années trente. ces vieux courants nauséabonds qui ont traversé la société française sont déjà bien identifiés depuis l’affaire Dreyfus.

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    • ALM // 07.02.2018 à 07h53

      « On est pas obligé de lire mein kampf non plus pour bien comprendre de quoi il retourne. Et pour Maurras, il n’y pas pas l’excuses littéraire que l’on peut invoquer pour Céline. »
      Sans trop m’avancer, la lecture de Mein Kampf est passablement utile pour comprendre la première moitié du XXième siècle en Europe… même si elle est fastidieuse et parfois franchement révulsante.
      Faire l’impasse sur des auteurs et des oeuvres majeurs parce qu’ils ne sont pas de votre bord, ce n’est pas un signe de sérieux.
      Quant à agrémenter certains ouvrages polémiques d’un appareil critique bien fait pour leur réédition, c’est évidemment une bonne idée voire une nécessité, mais ces chasses aux sorcières a posteriori et ad vitam aeternam, au bout d’un moment, ça finit par nous casser les noix.

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      • Oncle Bob // 07.02.2018 à 08h21

        Je suis bien d’accord avec vous et pourtant je suis de gauche.
        Ah les généralités de la droite…

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      • Toff de Aix // 07.02.2018 à 08h36

        Bien d’accord sur la nécessaire culture qui passe par une ouverture d’esprit (quitte à se farcir Adolf, mais aussi Céline, brasillach, et j’en passe). Mais pas d’accord pour généraliser : l’ouverture d’esprit n’est pas l’apanage d’un courant politique, sinon ça se saurait.. Peut être plutôt affaire d’individus et de d’éducation, non ?

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        • ALM // 07.02.2018 à 08h58

          @Oncle Bob et Toff de Aix
          Et bien, vous m’en voyez ravi. Fasse le ciel que des gens comme vous soient plus nombreux à gauche (et à droite 😉 ).

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  • Charles Michael // 07.02.2018 à 05h40

    Paroles de la chanson Le Chant Des Partisans par Anna Marly

    Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines?
    Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu´on enchaîne?
    Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c´est l´alarme.
    Ce soir l´ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

    Montez de la mine, descendez des collines, camarades!
    Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
    Ohé, les tueurs à la balle ou au couteau, tuez vite!
    Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite…

    C´est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.

    La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
    Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves.
    Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…

    Ici chacun sait ce qu´il veut, ce qu´il fait quand il passe.
    Ami, si tu tombes un ami sort de l´ombre à ta place.
    Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
    Chantez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute…

      +5

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  • caliban // 07.02.2018 à 06h55

    Maurras, de Jouvenel, Brasillach, Céline … sont des sujets d’Histoire légitimes. Leurs idées détestables ne peuvent en aucun cas justifier que les historiens les délaissent car ils ont effectivement des choses à nous apprendre sur leur époque.

    C’est donc lorsqu’ils sortent du petit « cénacle » des historiens professionnels que commencent à se poser les problèmes :
    • lorsque l’historien vulgarise son savoir dans les médias
    • ou lorsque une maison d’édition tente de se faire du fric en republiant leurs œuvres les plus scabreuses tombées dans le domaine public
    • ou encore lorsque des commémorations sont organisées sans les précautions narratives de rigueur

    Ne pas évoquer l’antisémitisme de Maurras (et sa « revanche de Dreyfus » en 1944) est une faute professionnelle pour un historien. Un historien ne peut pas être un amnésique.

    Cette faute est incompréhensible, injustifiable. L’explication donnée par M. Dard, ou plutôt son absence d’explication, semble le disqualifier définitivement et il serait bon que ses confrères montent au créneau.

      +28

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    • Fritz // 07.02.2018 à 08h32

      Annie Lacroix-Riz est montée au créneau. Malheureusement, elle l’a fait de manière assez inquisitoriale, ce qui est contre-productif. J’ai connu Mme Lacroix-Riz dans les années 1980, lorsqu’elle enseignait à l’Université de Toulouse-Le Mirail. Elle dénonçait à juste titre le consensus historiographique : elle devrait s’en souvenir.

      Maurras a été jugé avec Maurice Pujo (je n’ai lu que le début du compte-rendu sténographique de leur procès, édité par Maurice Garçon), condamné par la justice « au nom du Peuple français » à la réclusion criminelle à perpétuité et à l’indignité nationale. Que faire de plus ? On ne va quand même pas déterrer son cadavre ou raser sa sépulture.

      Je n’aime pas Maurras, anti-dreyfusard, antisémite, antiprotestant, antirépublicain. Mais sa pensée ne se réduit pas à ces phobies ou à ces haines. Et ses disciples qui ont choisi la collaboration l’ont fait malgré lui (comme aussi ceux qui ont choisi la Résistance).

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      • degorde // 07.02.2018 à 08h57

        Certes mais il ne faut pas oublier que Maurras a été jugé par des magistrats qui avaient tous prêté serment à Pétain (forcément…) mais qui étaient des sympathisants de l’action française. Aussi certaines pièces accablantes pour Maurras ont été retiré du dossier d’instruction, notamment ses dénonciations publiques des résistants et des juifs dont les noms et les adresses étaient dans les colonnes de son journal.
        A noter, le détail n’est pas innocent, que l’action française était repliée à Lyon et partagea à partir de 1942 son local avec….la police allemande.

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        • martin // 07.02.2018 à 11h36

          Je suppose que c’est de l’humour ? Sinon vous êtes vraiment très mal informé. 1/ Vainker , qui a dirigé le procès, n’était pas exactement un « sympathisant de l’AF » – c’était même parfaitement l’opposé – et ce ne sont pas des magistrats professionnels qui ont « jugé Maurras » mais un jury populaire, tiré au sort sur une liste de citoyens au comportement irréprochable durant l’occupation…lequel a refusé la peine de mort requise par le « magistrat sympathisants de l’action française » 2/ Aucune « pièce accablante » n’a été retirée du dossier, bien au contraire….mais l’accusation a été un peu gênée aux entournures parce que ledit dossier avait été constitué par un résistant de la dernière heure…qui dormait en prison à l’ouverture du procès pour s’être servi de ses fonctions d’épurateur pour commettre de multiples malversations 3/ Enfin, et le détail n’est pas « innocent » , De Gaulle s’était inquiété du fait que le procès se tienne à Lyon – il avait même tenté de le faire dépayser- parce qu’il redoutait qu’il ne fut pas équitable …pour Maurras et aboutisse à une sanction trop lourde.

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          • Fritz // 07.02.2018 à 12h01

            Une source indispensable sur le procès lyonnais de Charles Maurras : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb33552001h
            La surdité du prévenu n’a pas facilité les débats.

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          • degorde // 07.02.2018 à 14h29

            dossier de justice BB/18/7113, 8 BL 441 R, Charles Maurras « Collaborateur », joint au dossier Maurras Charles, de Susini Marc, Arnus Émile (AN)

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      • Toff de Aix // 07.02.2018 à 09h11

        Relisez bien le texte svp. Le sujet n’est pas la « réduction » de la pensée de Maurras, ou un quelconque énième procès de l’AF. Le sujet est sur le révisionnisme dont font preuve Dard et compagnie. On ne peut laisser passez des faits erronés, ou camouflés comme c’est le cas ici. Maurras était antisémite, et « l’oublier » dans sa notice historiographique officielle… Comment dire…

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        • Fritz // 07.02.2018 à 11h33

          Entièrement d’accord avec vous sur ce point.

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        • degorde // 07.02.2018 à 11h39

          On ne peut qu’être d’accord avec vous. Mais cette anicroche sur l’anti-sémitisme de Maurras – il en était même un des théoriciens cyniques reconnaissant dans un article de 1911 peu connu que l’anti-sémitisme n’a d’utilité que comme signe de ralliement – ne peut être isolé d’une tendance de l’édition historique ces dernières années à minimiser voire à réhabiliter les pires collabos. Déjà en 2015 la biographie complaisante de Darlan qui omet ses manigances avec les USA à Alger. Puis pendant qu’on polémiquait sur Céline, deux ouvrages en moins de 6 mois sur le collabo P. Henriot passés inaperçus alors que ces ouvrages sont plus que complaisants sur le personnage et n’évoquent nullement ses positions d’avant guerre; or elles annonçaient le contenu de ses discours sous l’occupation. H. Guillemain racontait avoir vu Henriot entouré de ses fidèles sur la place de la cathédrale à Bordeaux en juin 1940 ricaner à l’annonce de la défaite de la France.

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  • Sandrine // 07.02.2018 à 08h03

    Mitterrand était maurassien dans les années 30. De Gaulle qui fédéra les courants de gauche de la résistance pendant la guerre était aussi sympathisant AF pendant l’entre-deux- guerre…
    Tout cela mériterait qu’on s’y penche d’un peu plus près dans les médias au lieu de rabâcher éternellement les vieux poncifs vides de sens à ce sujet (« nauséabond », « tentation », etc.)

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    • Lyonnais // 07.02.2018 à 08h32

      De Gaulle, Mitterrand…
      Tous les deux, le premier en juin 40, le second beaucoup plus tard, hélas, n’ont-ils pas acquis leur légitimité parce qu’ils ont rompu avec ce personnage « nauséabond » ?
      Voir aussi les mémoires de Daniel Cordier, l’ancien secrétaire de Jean Moulin, maurrassien et pétainiste jusqu’au discours de Pétain du 17 juin 40…

        +6

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      • Sandrine // 07.02.2018 à 09h33

        « n’ont-ils pas acquis leur légitimité parce qu’ils ont rompu avec ce personnage “nauséabond”
        Donc à vous en croire, il suffit de retourner sa veste pour acquérir de la légitimité?

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        • Lyonnais // 07.02.2018 à 12h32

          Ce n’est pas retourner sa veste que de refuser de suivre Maurras et Pétain sur les chemins de la trahison et de l’ignominie.

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        • luc n. // 07.02.2018 à 16h46

          … sans compter qu’en plus, l’antisémitisme n’est qu’un aspect de la question -même s’il devint crucial. Les théories inégalitaires (monarchistes ou autres) sont déjà en soi suffisamment infectes sans que soit besoin de rajouter cette accusation. Cela dit et dans le cas de Maurras, les spameurs qui tentent de faire croire qu’il… n’était pas antisémite ne font qu’afficher leur ignorance

            +1

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    • degorde // 07.02.2018 à 09h05

      Vous avez raison, si le maurassisme fut la matrice de tous les mouvements fascistes en France, des membres de l’AF ne tardèrent pas à s’en détacher si tant qu’est qu’ils adhérèrent jamais à ses buts ultimes. Vous citez De Gaulle, mais avant lui il y eut Georges Bernanos par exemple et quelques autres.

        +1

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      • Sandrine // 07.02.2018 à 11h50

        Qu’est-ce que vous appelez les « buts ultimes » de l’AF?
        C’est justement sur ce sujet qu’il faudrait débattre : quelles étaient précisement les idées de l’AF et pourquoi elles ont séduit (convaincu?) tant de personnalités de premier plan (qui, de surcroit, dirigèrent la France de l’après-guerre).

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        • Sandrine // 07.02.2018 à 11h52

          En ce sens, la décision ministérielle de ne pas commémorer Maurras est une façon de faire la politique de l’autruche…
          « Cachez ce sein que je ne saurais voir »

            +2

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        • degorde // 07.02.2018 à 17h02

          Les buts ultimes de Maurras au plan de la construction intellectuelle sont brouillés. Sa constante est d’être anti-républicain; il est l’héritier direct dans un premier temps du courant contre révolutionnaire (http://diacronie.revues.org/875). Par exemple, on le dit anti-allemand. Il l’était, mais ca ne l’a pas empêché à partir de 1933 de toucher des subsides de l’Allemagne nazie, après l’argent de Mussolini. Son anti-germanisme n’a pas gêné grand monde hormis le Vatican qui y voyait un obstacle à sa politique allemande. De là l’excommunication de 1926 et la montée en force de la fédération Catholique de Castelnau plus souple sur l’Allemagne. Excommunication levée, faut il le préciser par Pie XII. Qui d’autre du reste.

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      • bob // 07.02.2018 à 18h11

        Dire que le maurassisme son monarchisme est la matrice des mouvements fascistes est ridicule. Cherchez plutôt du coté de Barrès. D’autre part l’antisemitisme n’était, hélas, pas propre aux mouvement de droite mais était aussi une composante bien ancré dans les mouvement de gauche socialistes puis communistes. Désolé pour la dissonance cognitive.

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    • degorde // 07.02.2018 à 09h08

      En effet Mitterrand était de culture Maurassienne mais surtout proche de la Cagoule, du reste tous ceux qui ont porté sa carrière politique après guerre étaient des cagoulards notoires, comme Eugène Schuller ou André Bettencourt. La carrière de Mitterrand est intéressante en ceci qu’elle illustre la permanence des élites aux postes de commande peu importe les élections, sauf brèves périodes de panique

        +9

      Alerter
  • Toff de Aix // 07.02.2018 à 08h21

    Le danger de l’époque réside dans le fait que la plupart des témoins vivants ne sont plus là, seuls restent les historiens. Serions-nous à ce point naïfs que nous ne verrions pas le danger de laisser la seule histoire aux historiens, où à ceux qui s’auto proclament comme tels ? Tout un chacun peut et doit participer à ce devoir de mémoire, et ca passe d’abord par une lecture multilatérale, tous azimuts, des productions de l’époque mais aussi, des divers points de vue de chacun.

    Il n’y a donc aucun doute : il faut rééditer Maurras, tout comme il eut fallu le faire pour Céline… Mais non pas pour le blanchir, car il y a de nombreux Dard qui tentent et tenteront toujours de le faire, depuis de nombreuses années. Mais plutôt pour livrer avec la réédition un appareil critique, et intellectuel, de cette période troublée, qui servira aux lecteurs à se faire leur propre opinion,et à réaliser que surtout, rien ne fut jamais simple, en noir ou en blanc, dans cette période troublée.Tout en rappelant le résultat de l’antisémitisme dont firent preuve les uns et les autres (et plus particulièrement l’AF), mais pas que l’antisémitisme : la haine de l’autre, de façon plus large, quand l’autre penchait trop à gauche, ou qu’il était un peu trop tzigane, franc-maçon, handicapé, ou qu’il avait le malheur de faire partie des dizaines de minorités qui furent classées comme « inférieures » par l’autoproclamée « race supérieure ».

    La plus grande honte dans tout ça ? C’est qu’il y eut des gens assez fous pour choisir la collaboration avec cette bande d’assassins… Et là deuxième, c’est qu’il existe des gens assez bêtes pour glorifier ce passé nauséabond. Mais ils ne le peuvent que parce que nous ne sommes pas toujours vigilants. Le révisionnisme n’a jamais totalement jeté l’éponge, il faut dire qu’en période de crise économique le terrain est propice, ceux qui souffrent cherchent des responsables à leur malheur…cherchent-ils au bon endroit ? Sommes-nous assez compréhensifs et attentifs pour repérer le danger d’une telle situation ?

    Car le ventre est toujours fécond, d’où sortit la bête immonde…

    Vigilance, toujours.

      +18

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    • caliban // 07.02.2018 à 09h20

      « Serions-nous à ce point naïfs que nous ne verrions pas le danger de laisser la seule histoire aux historiens, où à ceux qui s’auto proclament comme tels ?  »

      Seriez-vous assez naïf pour croire que le récit sur l’Histoire n’évolue pas avec le temps, et donc avec les historiens ?
      • non seulement parce que les connaissances s’accumulent et s’affinent
      • mais également – et surtout – parce que le temps passant, les points de vue / questionnements sur le passé évoluent nécessairement

      Quant au devoir de mémoire que vous évoquez, attention justement à ne pas tout mélanger : ce n’est pas de l’Histoire, c’est de l’ordre du souvenir. Grosse nuance.

        +5

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      • Toff de Aix // 07.02.2018 à 09h37

        Pas d’accord, si vous me permettez. C’est justement parce que le récit historique existe, qu’il évolue dans le temps comme vous le dites si justement. Et je ne vois pas pourquoi il faudrait le laisser dans les seules mains des historiens. Et pourquoi justement, devrions nous seulement l’envisager sous forme de « récit ». Ne s’agit il pas plutôt d’un patrimoine commun, composé de faits, qui sont ce qu’ils sont, c’est à dire inaltérables par essence, mais qui ne sauraient être signifiants que dans le cadre d’une reconstitution.

        D’où l’importance de transmettre au lieu d’enseigner.

        Au delà des simples faits, il y a toujours un cadre social, culturel, économique, humain propre à l’époque. Transmettre un corpus de valeurs (tolérance, empathie, compassion) et ensuite replacer les faits dans leur contexte permettrait aux générations futures d’éviter de « repasser les plats ».

        Je pense qu’helas, ce n’est pas ce qui est envisagé aujourd’hui, d’où le problème : l’enseignement actuel (de l’histoire comme du reste) est, excusez moi du terme, inadapté et dangereux. Il engendre une dépossession de l’Histoire, avec son appropriation par des experts, et laisse le citoyen dans le confort de sa fénéantise. C’est une société du spectacle, qui privilégie la consommation à l’action, et déresponsabilise les individus, qui permet in fine à quelques uns de manipuler à leur guise les faits, et de biaiser le récit.
        Concernant le devoir de mémoire, si on le replace dans ce contexte, il prend tout son sens : bien sûr qu’il ne s’agit pas d’Histoire, mais de simple Humanité.

        Je pense qu’il ne faudra jamais séparer l’un de l’autre.

          +3

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      • caliban // 07.02.2018 à 10h05

        @Toff de Aix

        Etre historien n’est pas donné à tout le monde, c’est une illusion complète.

        En revanche être amateur d’Histoire, tout le monde peut et devrait l’être. Et avec une certaine exigence si possible, afin de savoir faire la différence entre un Le Goff et un Decaux (qui au demeurant était formidable pour mettre « en appétit » historique).

        Je pense qu’il est important de faire une nette distinction
        • entre la discipline historique (démarche scientifique avec quête d’objectivité) et sa vulgarisation (information « citoyenne »)
        • entre le discours historique et la mémoire, le premier évolue nécessairement tandis que la seconde s’efface au fur et à mesure que les témoins disparaissent (il ne viendrait à personne aujourd’hui l’idée de se remémorer les guerres napoléoniennes, elles appartiennent désormais à la discipline historique)

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        • Fritz // 07.02.2018 à 11h54

          Exactement. Et puis, invoquer la « vigilance », c’est devenu lassant, d’autant que ceux qui la prêchent concernant le FN français, l’AfD allemande, la Hongrie de Viktor Orbán… n’ont fait preuve d’aucune vigilance envers l’extrême droite ukrainienne, mais de la plus grande complaisance.

          Malheureusement, j’ai pu le vérifier lors des commémorations d’Aincourt et de Rouillé.

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          • Toff de Aix // 07.02.2018 à 13h11

            +1 pour votre distinction caliban, c’était en effet très généraliste de ma part d’amalgamer les deux aspects mais je l’ai aussi fait un peu volontairement. Voyez-vous, quand je vois le niveau de certains historiens… J’ai l’impression, comme dans beaucoup d’autres disciplines, qu’il faut être du sérail pour être présentable, et publié, et repris, et commenté… Aujourd’hui, ce qui est vraiment important c’est l’instruction des jeunes générations, et à ce petit jeu, un Dard est hélas mille fois plus représenté qu’une Lacroix-ruiz… Et c’est dramatique, car la puissance des médias, leur puissance est sans égal envers les jeunes générations. Mais leur pseudo neutralité de façade permet toutes les torsions idéologiques.

            @fritz concernant la vigilance, je n’ai sans doute pas été assez précis : je parlais plutôt de vigilance intérieure, personnelle, face à nos propres démons. Car pour moi il n’y a pas « eux » et « nous », vision très réductrice des antifas par exemple (et on voit ce que ça donne quand des antifas deviennent l’équivalent de ceux qu’ils prétendent combattre, allant jusqu’à menacer physiquement), mais il y a plutôt des humains, soumis à la tentation de l’ego.

            Personne n’est à l’abri de ce basculement, absolument personne. Je citerai Desproges pour l’illustrer « l’ennemi est vraiment con. Il croit que c’est nous, l’ennemi. Alors que c’est lui. »

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            • déplorable 21 // 07.02.2018 à 17h25

              zut alors ! je pensais connaître mon Desproges sur le bout des doigts.
              Vite , svp, la référence que je me précipite sur la bibliothèque ?
              elle est divine et définitive.

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          • degorde // 07.02.2018 à 17h05

            Là dessus, sur l’extrême droite ukrainienne je vais pas vous donner tort.
            Vous auriez pu même dire que la France, les USA et le Costa Rica ont plusieurs années de suite tenu en échec une résolution russe à l’ONU condamnant la réhabilitation des SS en Lettonie et Lituanie au nom de la solidarité européenne.

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    • Owen // 07.02.2018 à 14h56

      « C’est qu’il y eut des gens assez fous pour choisir la collaboration avec cette bande d’assassins »
      Oui…

      Mais il y a un raccourci: vous négligez que la France était vaincue et occupée. Dans un pays occupé, il y a toujours les zélateurs pour l’occupant, ceux qui font le dos rond et ceux protestent ou résistent.
      L’Action Française a démontré son antisémitisme nationaliste ( motivant à des discriminations sociales, culturelles, économiques, jusqu’à la déchéance de nationalité), mais pas, comme l’écrit max en dessous, l’antisémitisme racial (apartheid, élimination physique).
      Ce qui a poussé la France à éliminer les juifs sont la volonté de l’occupant, antisémite racial et les zélateurs du pays qui ont reçu le pouvoir d’y participer.

      La dénonciation de ce « passé nauséabond » est vaine si on ne « transmet » pas ce qui a manqué au pays à ce moment là: sa souveraineté. Mais on voit bien que ce n’est plus à l’ordre du jour que de transmettre l’indépendance du pays, sa capacité à se réguler, se recomposer, se délimiter, se rééquilibrer, au lieu de la bloquer avec des volontés externes.

      D’autre part, ne confondons pas le révisionnisme, qui permet à l’historiographie de respirer en fonction des faits que l’on remonte du passé, avec le négationnisme qui les nie.

        +4

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  • degorde // 07.02.2018 à 09h04

    Vous devriez vous procurer l’ouvrage de Brasillach « Notre avant guerre » qui raconte en détail l’origine véritable et le but réel de cette manifestation.

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  • Otty // 07.02.2018 à 09h09

    Ben on voulait le commémorer donc on édulcore. Ca paraît normal. O dard s’en sort pas mal. C’est clair en lisant la notice (nationalisme intégral, trahison des juifs et franc-maçons, divine surprise,), on comprend que ce personnage était aux antipodes des normes actuelles mais que si on le commémore c’est qu’il a du beaucoup compter dans l’histoire politique française.

      +5

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  • pitipitipa // 07.02.2018 à 09h17

    Il faut le virer de l’université.

    On ne peut pas encore lui faire un procès mais… si il n’y a plus qu’une seule pensée parmi les historiens qu’on a pas viré, alors toutes les pensée déviantes ne seront plus soutenues par aucun historiens et à ce moment là on pourra faire des procès et mettre les gens en prison car les lois sont là.

      +1

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  • Nanker // 07.02.2018 à 09h46

    « Annie Lacroix-Riz est montée au créneau. Malheureusement, elle l’a fait de manière assez inquisitoriale, ce qui est contre-productif »

    Moi ce qui me choque c’est que Dard a son rond de serviette dans quantité de médias alors qu’ALR est blacklistée **partout** sauf sur Radio Libertaire et quelques radios FM militantes de province.

    Tapez « olivier dard france culture » dans un moteur de recherche et vous verrez. ALR, elle, attend depuis 19 ans d’être l’invitée d’Emmanuel Laurentin animateur de « La Fabrique de l’histoire ». Un oubli malheureux?
    On peut aussi penser que Laurentin fait partie de ces « historiens du consensus » (en gros ceux qui ne font pas de vagues) que dénonce ALR.

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    • Sandrine // 07.02.2018 à 10h09

      Vous avez raison, là est le véritable scandale dans toute cette histoire.
      Le fond du problème, à mon avis est lié à la question du « complot » supposé de Pétain en 40. Selon ALR, un groupe de personnes (chapeauté par Pétain) auraient sciemment organisé la défaite de l’armée française en accord avec les Allemands. Quand vous lisez les autres historiens de la période (ceux du « consensus ») cette thèse n’est jamais évoquée (on n’y fait même pas allusion pour essayer de la démonter).
      Un silence qui devient vraiment assourdissant.

        +8

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      • degorde // 07.02.2018 à 11h44

        Pourquoi « supposé » ? Ce complot a bel et bien existé mais il n’était pas chapeauté par Pétain. Ce dernier est la solution de rechange imaginée par les ennemis de la république après l’échec du 6-février. Au changement de tactique, il fallait un homme nouveau, ce fut le tandem Pétain-Laval sur lequel les comploteurs misèrent dès le cabinet Doumergue.
        La tête de ce complot était la fameuse synarchie qui n’a jamais existé mais dont les archives débordent de témoignages de son activité et la cagoule, notamment militaire dont faisaient partie le trio Pétain-Weygand-Darlan. Bien entendu en toile de fond on trouve les milieux d’affaires à commencer par les banques et la grande industrie.
        les historiens dits « du consensus » embarrassés désormais utilisent la tactique de baptiser de complotistes tous ceux qui leur opposent les archives et dénoncent leur manque voire leur complaisance.

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        • Fritz // 07.02.2018 à 13h47

          Si la synarchie a bien eu cette influence (elle avait été dénoncée par quelques ultras de la Collaboration), il aurait fallu interroger davantage l’homme qui était sa cheville ouvrière : Pierre Pucheu.

            +1

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          • degorde // 07.02.2018 à 17h31

            Celui qui l’a dénoncée s’appelait Coutrot dont la défenestration a marqué le début d’une vague de « suicides » et « d’accidents » chez des gens jeunes et en bonne santé. La vraie cheville ouvrière de la Synarchie n’était pas vraiment Pucheu mais Jacques Barnaud, n° 2 de la banque Worms. Le parcours de Pucheu est intéressant; il était lui même lié à la banque Worms et président des usines Japy. Ministre de la production industrielle puis de l’intérieur, il a après le retour de Laval pris le virage américain comme tant d’autres collabos. La raison pour laquelle De Gaulle a refusé sa grâce (la peine de mort étant par ailleurs pleinement justifiée) est qu’il était devenu l’agent des américains en Afrique du Nord. Sa dernière tournée en tant que ministre en Algérie en mars 1942 est éloquente. Il rencontre Murphy puis à Oran prononce un discours sur les vertus de la construction européenne.

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    • caliban // 07.02.2018 à 10h58

      @Sandrine

      Si vous avez 200 historiens qui ne parlent pas d’un fait et 1 historien qui en parle … vous en concluez à un silence assourdissant ?

      Je vois-là une tournure d’esprit assez « inquiétante » consistant
      • à donner du crédit à une thèse par à-priori parce qu’elle est hétérodoxe
      • à reprocher aux historiens dits « orthodoxes » de ne pas réfuter ce que qu’ils n’ont pas trouvé

      Sans être historien il est possible de se poser les bonnes questions, en bonne logique :
      • Quels seraient les agissements de Pétain prouvant sa collusion avec l’ennemi ? Période …
      • Quelles seraient les traces de cette collusion ? Archives …
      • Pourquoi 1 seul historien aurait trouvé ces traces ? Compétences ou manipulation …

      Partant de là, le plus vraisemblable, ne serait-il pas que l’historienne en question surinterprète
      • les propos germanophiles de Pétain
      • ses relations amicales et anciennes avec Franco et Laval

        +4

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      • Sandrine // 07.02.2018 à 12h53

        Même Paxton, historien oh combien « consensuel » montre dans son livre sur l’armée d’armistice que les officiers français adhèraient dans leur écrasante majorité au petainisme – même ceux qui se rallièrent ensuite aux anglo-américains (et qui devinrent les cadres de l’armée d’apres 45). Pas difficile dans ces conditions d’imaginer qu’ils n’étaient pas trop déçus que la guerre s’arrête si vite en 40…
        Mais dire cela trop fort, ce serait rejouer ce qui s’est passé au moment de l’affaire Dreyfus, ce serait « salir » l’armée – alors on préfère se taire plutôt que de faire ressurgir les vieux démons.

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        • caliban // 07.02.2018 à 17h42

          @Sandrine

          Il y a une grosse différence entre ce que vous écrivez plus haut :
          « sciemment organisé la défaite de l’armée française en accord avec les Allemands. »

          Qu’il ait espéré la défaite militaire française et qu’il l’ait organisé n’est pas du tout la même chose, j’espère que vous la percevez.

          Prétendre que Pétain a organisé la défaite c’est supposer un pouvoir qu’il n’avait pas. Petite lecture sur ce que faisait le Maréchal à la veille de la guerre : http://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1997_num_55_1_3661

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          • Sandrine // 07.02.2018 à 20h35

            Ben non, il y a au contraire cohérence (amha bien sûr ?)
            Le petainisme de l’armée explique que Pétain et Weygand se soient lancés dans ce « pari » d’un armistice anticipé avec les allemands (qui sera ensuite complété et « renégocié », à Montoire notamment). Ils savaient qu’ils seraient soutenus. Peut-être avaient-ils dans l’idée que l’etat de ´déliquescence morale dans laquelle se trouvait selon eux la France ne pouvait pas laisser espérer une victoire. Et puis ils détestaient sans doute tout autant les Anglais que les Allemands (c’est en tout cas ce qu’affirme Paxton – les Américains par contre étaient très en faveur mais en 40 ils n’etaient pas encore en lice)

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          • caliban // 07.02.2018 à 21h25

            Je vous laisse volontiers à vos hypothèses et vos anachronismes
            • le pétainisme n’existe pas à l’époque, à la limite le maréchalisme à partir de 1940
            • Pétain & son ami Laval étaient des opportunistes sans scrupules et réactionnaires, mais toujours à partir de la débâcle militaire

            Que Pétain ait envisagé la défaite, oui, comme tous les politiques de l’époque. Qu’il l’ait même rêvée comme une « divine surprise », pourquoi pas tant il détestait le Front populaire.

            Mais qu’il ait eu un rôle dans cette défaite, je ne vois pas quand et comment il aurait « sciemment organisé la défaite de l’armée française en accord avec les Allemands. »

            Parce que comme tout l’Etat major il faisait plus confiance à la ligne Maginot qu’aux blindés vantés par de Gaulle ? Cela fait quand même un paquet de collaborationnistes à l’insu de leur plein grès, vous ne trouvez pas ?

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            • Sandrine // 07.02.2018 à 21h51

              Ce n’est pas parce que le mot petainisme n’existait pas que les idées du petainisme n’existait pas!
              ALR explique en long et en large comment Pétain a été envoyé auprès de Franco juste avant la guerre comme ambassadeur ainsi que les voyages effectués en Allemagne en mai 40,..mais visiblement ces faits ne vous troublent pas. Vous préférez les poncifs sur la ligne Maginot. C’est vrai que c’est ce qu’on apprend à l’école.
              Puisque vous n’avez pas l’air d’apprécier ALR, je vous conseille l’écoute de cette émission de Rendez-vous avec X de P. Pesnot sur la défaite de 1940
              http://rendezvousavecmrx.free.fr/page/detail_emission.php?cle_emission=6

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            • caliban // 08.02.2018 à 00h11

              « les voyages effectués en Allemagne en mai 40 »

              … vous me direz la cohérence avec votre propos précédent qui était “sciemment organisé la défaite de l’armée française en accord avec les Allemands.” ?

              En quoi le voyage de Pétain en Allemagne est censé expliquer l’organisation de la défaite … et depuis l’ambassade espagnole en 39 ? Quelle cohérence dans tout cela ?

              J’ai l’impression que vous racontez n’importe quoi ou alors que vous vous exprimez très mal 🙁

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            • Fritz // 08.02.2018 à 10h01

              « les voyages [de Pétain] effectués en Allemagne en mai 40 » : amusant… Et au passage, il est allé sur la Lune ?

              « Rendez-vous avec X » : vous croyez à cette imposture ? Monsieur X serait largement centenaire aujourd’hui s’il existait selon la version de Pesnot (« un jeune officier français en 1940 »). Il s’agit manifestement d’un personnage (peut-être un acteur) qui donne sa voix aux réflexions de… Patrick Pesnot, ou à ses lectures sur tel ou tel sujet.

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            • Sandrine // 08.02.2018 à 10h06

              « J’ai l’impression que vous racontez n’importe quoi ou alors que vous vous exprimez très mal »… Ou alors que vous êtes de très mauvaise foi et que vous refusez de tenir compte de certains faits…
              Il ne faut pas etre très malin pour comprendre qu’un voyage effectué en pleine guerre (en MAI!!) auprès des autorités ennemies sans que personne ensuite n’ai été informé de ce qui s’y a été dit laisse entier le doute d’une négociation avec les Allemands concernant la cessation des combats!
              Si pour vous ce genre de tractation ne s’appelle pas “sciemment organiser la défaite de l’armée française en accord avec les Allemands.”, je ne sais pas comment il faut appeler ça!
              Mi-juin 40, il était tout à fait possible de continuer le combat, depuis l’empire. Et de Gaulle était loin d’être le seul à penser cela; les généraux en Afrique du Nord n’ont pas du tout compris la décision de Pétain (même si ensuite, ils n’ont pas osé désobéir aux ordres)

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            • BOURDEAUX // 08.02.2018 à 13h24

              @ Sandrine: si tractation il y eut en mai 40, ce fut bien mal négocié par Weygand dites donc ! 100 000 tués entre mai et juin…Sornettes que tout ceci. Je partage entièrement les réponses que vous a faites caliban.

                +2

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            • Sandrine // 08.02.2018 à 14h35

              @Fritz
              Je suis abasourdie par la cabale que vous menez contre cette hypothèse de complot qui n’a rien d’absurde comme j’ai tenté de le montrer.
              Vous qui pourfendez aujourd’hui même dans les commentaires d’un autre billet “Ceux qui ont mis notre pays à la remorque de l’Allemagne” et “les politiciens vendent notre pays aux patrons, comme si on était des p…. “, vous ne vous posez pas la question de savoir si la même logique n’était pas déjà à l’oeuvre il y a 80 ans!
              Quand à la mesquinerie de votre pique concernant “Monsieur X”; je ne relève meme pas; vous savez très bien que j’ai mis ce lien uniquement pour montrer que cette thèse était partagée par d’autre que ALR et qu’elle pouvait etre diffusée sur des médias “mainstream”

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      • Owen // 07.02.2018 à 15h12

        Sur l’impréparation de l’armée française, sa faiblesse devant celle des allemands et son renoncement à continuer à se battre, je n’ai pas les connaissances.

        Mais du côté des politiques, il y a bien eu une conspiration, de la part d’une faction, pour faciliter la reddition aux Allemands et les pleins pouvoirs de Pétain.

        C’est ce que raconte l’affaire du Massilia.
        http://www.cndp.fr/crdp-orleans-tours/jean-zay/prisonnier/massilia.htm

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        • caliban // 07.02.2018 à 17h44

          Owen, vous ne traitez pas la question qui est celle assez délirante d’un prétendu « complot » de Pétain pour faire gagner l’Allemagne.

            +1

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          • Owen // 08.02.2018 à 07h56

            Oui, j’admets que mon commentaire n’apporte pas d’élément de réponse à votre question.

              +1

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          • Sandrine // 08.02.2018 à 14h09

            @Caliban, Fritz et Bourdeaux…Le débat devient totalement stérile et dogmatique puisque personne ici ne travaille sur les archives de la période concernée

              +1

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    • Trobador // 08.02.2018 à 02h11

      Oh, merci pour elle.
      Je n’ai rencontré ses écrits qu’à la faveur du Net, il y a 3 ou 4 ans à peine, et je peste de voir son école de pensée, ses travaux de chercheuse si peu considérés.

      Il est clair qu’elle gêne et que toute l’Université attend qu’elle parte à la retraite. En attendant, c’est le placard médiatique.

        +1

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  • Max // 07.02.2018 à 10h45

    Je suis d’accord sur l’antisémitisme de Maurras, sur les « oublis » d’Olivier Dard (qui sont évidemment des fautes), et sur sa collusion avec l’AF. Mais je ne trouve pas dans l’article et les documents d’éléments concluants sur la racialité de l’antisémitisme (dans la distinction antisémitisme racialiste/nationaliste, si tant est qu’elle tienne), ni sur le démenti de sa germanophobie.

    Et évidemment je passe sur la « germanophilie » de Pie XII, contresens utilisé par Annie Lacroix-Riz pour justifier celle de Maurras.

    Est-ce que j’ai mal lu ou raté des choses?

      +2

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    • Sandrine // 07.02.2018 à 11h14

      Pourquoi dites vous que la  » la “germanophilie” de Pie XII » est un contre-sens?

      Quand à la distinction entre antisémitisme d’état et antisémitisme racialiste… C’est un peu comme débattre du sexe des anges; c’est très intéressant sur le plan théorique, mais ce qui compte c’est le résultat, les conséquences pratiques. Or force est de constater que dans le cas précis de Maurras il n’y a eu aucune opposition à la politique de déportation systématique.

        +3

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      • Fritz // 07.02.2018 à 11h38

        C’est encore plus vrai de Xavier Vallat, mutilé de 14-18 et manifestant du 6 Février, puis Commissaire aux Questions juives à Vichy… Personnellement, je trouve que la Justice a été bien trop indulgente avec Xavier Vallat. Il aurait dû être fusillé.
        Joseph Darnand aussi était un héros de 14-18 (et de 39-40), et il a été fusillé.

          +1

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    • degorde // 07.02.2018 à 11h49

      Peut être en effet avec vous raté quelque chose. La germanophilie de Pacelli, futur Pie XII a bel et bien existé. Dès 1905 il a joué un rôle crucial pour que le Vatican mise désormais sur l’Allemagne, nouvelle garante des missions catholiques en orient – proche et lointain – en remplacement de l’empire Austro-Hongrois devenu vacillant.
      Là dessus Pacelli s’inscrit dans la continuité de la politique Vaticane à l’est. Les clauses secrètes du concordat signé avec l’Allemagne d’Hitler en 1934 en portent foi. Le Vatican sera le soutien indéfectible des revendications territoriales d’Hitler dès 1934. Jamais Benoit XV par exemple ne protesta contre les exactions allemandes entre 1914-1918, même le Vatican a tout fait pour ménager une paix douce à l’Allemagne en 1918 comme il le fera après 1945.
      On a donc tort de singulariser Pie XII car il s’inscrivait encore une fois dans la politique du Vatican héritée du tournant du XXème siècle.

        +2

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      • Fritz // 07.02.2018 à 13h49

        Il reste que Pacelli-Pie XII n’a jamais béni la « croisade » hitlérienne contre l’URSS…
        Alors que ses tendances allaient dans ce sens : son anticommunisme intégral, et sa germanophilie bien attestée.

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        • degorde // 07.02.2018 à 17h35

          Il n’a pas béni officiellement la croisade hitlérienne en Russie quoiqu’il l’ait appelé de ses voeux et prières bien longtemps auparavant. De plus le Vatican a couvert et encouragé le massacre des juifs dans l’ancienne Yougoslavie, voire le parcours d’Aloïs Stepinac archevêque de Zagreb responsable d’au moins 600 000 morts dans la campagne de conversion forcée des juifs et des slaves orthodoxes avant d’organiser une filière d’évasion de ces criminels. Stepinac a été béatifié par Jean Paul II.

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  • bobo1414 // 07.02.2018 à 11h00

    Quand on voit comment l humain s écharpe sur le passé sur lequel on ne peut absolument rien changer je me dis qu’on est bien mal barrer pour construire le monde de demain ou il y a tant à faire.

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    • Vincent // 07.02.2018 à 14h10

      Le futur se construira sur des idées, des visions, des représentations politiques. Et ces représentations seront nécessairement calquées sur le passé, et s’en inspireront. Ce qui fait que de l’interprétation de l’histoire dépendra la vision qu’on aura de l’avenir.

      Un exemple, puisqu’on est sur la seconde guerre mondiale :
      – Si on considère que la politique nazie était avant tout une guerre raciale, on positionnera le combat à l’avenir contre les persécutions contre les minorités.
      – Si on considère que la politique nazie était avant tout une guerre de la nation allemande contre d’autres nations, on en déduira, comme certains, que les nations sont dangereuses et doivent être dissoutes,
      – Si on considère que la politique nazie était avant tout une guerre impériale, on en déduira qu’il faut lutter contre tous les impérialismes, car ils dérivent forcément en des trucs pas cools. Et cela peut virer à l’antiaméricanisme,
      – Si on considère que la politique nazie était avant tout de construire une nouvelle Europe niant les nations, on en arrive vite à condamner toute construction politique européenne, et à sacraliser le nationalisme/patriotisme.

      On pourrait donner d’autres exemples sur d’autres périodes…

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      • Vincent // 07.02.2018 à 14h17

        Pour donner d’autres exemples, à l’époque de la Révolution :

        – Si on considère Robespierre comme un Juste, un incorruptible, qui avait averti des dangers de guerre et de guerre civile, et qui a été contraint de prendre la tête du Comité de Salut Public pour limiter les conséquences des décisions qu’il avait désapprouvées, on réhabilite ses idées, le jacobinisme, et la philosophie de Rousseau (ce que fait un peu Mélenchon, par ex.). Ce faisant, on légitime le combat pour un Etat fort, pour l’égalité, etc.

        – Si on considère Robespierre comme celui, qui, inexorablement, à vouloir une réelle égalité, en est arrivé à diriger la Terreur et ses nombreuses exécutions, on en déduit que le combat collectiviste dérive inévitablement vers des horreurs, et que le seul combat qui vaille est celui de la liberté individuelle et du « enrichissez vous » de Guizot.

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      • Vincent // 07.02.2018 à 14h28

        Pour donner un autre exemple, encore :

        Si on considère Louis XIV, Louis XV et Louis XVI comme des tyrans, qui entretenaient une cour fastueuse, et qui maintenaient en place une société d’ordre, où le manque de liberté empêchait le développement économique, on en déduira que le libéralisme, c’est plutôt cool.

        Si on considère que ces rois étaient profondément attachés au bien être du peuple, que, économiquement, la Révolution a été catastrophique pour la majorité de la population, et que, s’il y avait tant d’entraves au développement économique, c’était à cause d’une fronde des robins et parlementaires, qui bloquaient toute réfome, on de dira à l’inverse : quelle dommage que ces cons de politiciens de l’époque aient refusé les réformes, ça aurait permis d’avoir un régime super efficace et populaire. ll faut restaurer un régime pseudo-monarchique (c’était l’idée de De Gaulle ; ça n’a pas si mal marché jusqu’à ce que la nature reprenne ses droits, et les politiciens leurs places).

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  • Christian Gedeon // 07.02.2018 à 11h12

    Drôle d’inversion de l’histoire…la troisième république ( et la Republique)n’a survécu que grâce au sens républicain de ceux qu’on traite aujourd’hui de fascistes,et qui auraient pu la reverser sous les applaudissements du « peuple »…Mais bon,qui s’intéresse encore à l’histoire et aux faits…le dogme prime.

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    • kasper // 07.02.2018 à 12h27

      ils ne l’ont pas renversee, mais il me semble que c’est pas faute d’avoir essaye…

      vous confondez « sens republicain » et incompetence.

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  • Vincent // 07.02.2018 à 12h01

    Le mot « antisémite » n’apparait pas, mais il écrit : « Il dénonce l’anti-France, celle des quatre Etats confédérés (juifs, francs maçons, protestants, et métèques) ». Il a cherché à dissimuler l’antisémitisme !

    Comme cela a été mentionné, si on veut bien comprendre une période (et cette période fait partie des périodes intéressantes de notre histoire), il faut lire ce qu’en ont écrit tous leurs protagonistes. Et je dirais même qu’il faut surtout lire ceux à qui l’histoire a donné tort, car ils apparaissent dans l’historiographie dans le rôle du méchant. Et si on se contente de dire qu’ils étaient méchants, cela ne permet rien de comprendre.
    Il faut donc pouvoir lire les écrits des montagnards ou des contre-révolutionnaires sur la Révolution Française, des communards sur la guerre de 1870, des collaborateurs, pétainistes, et nazis sur la Guerre et la Résistance, des membres de l’OAS sur la guerre d’Algérie, etc.

    C’est ainsi que l’on comprendra l’histoire plutôt que de la juger

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    • Toff de Aix // 07.02.2018 à 13h28

      Quand bien même, Dard n’aurait pu faire autrement que d’énoncer cette théorie des « quatre états » qui est quand même la colonne vertébrale de la pensée et de l’œuvre maurassienne. Sinon il n’avait rien d’autre à dire..Surtout dans une bio dudit personnage.

      Du coup votre argument ne tient pas : on parle ici d’antisémitisme avéré (avec dénonciations et appels public au meurtre de « juifs » dans son journal), et pas de simples écrits, ou d’une théorie politique. Les actions de Maurras ont eu des conséquences.

      Et c’est la que se situe la faute de Dard. Pouvait-il rester dans le flou, dans le vague où l’omission et faire un travail sérieux ? Pensait il que sa faute ne serait pas repérée ? Mais au fait : s’agit il vraiment d’une faute involontaire, comme il le prétend ? C’est ce qui est le plus terrible : beaucoup de gens se rendent compte que son explication est bancale et ne tient pas, surtout pour quelqu’un qui a une audience telle que lui, et qui se prétend historien. Même moi qui ne le suis pas, comme me l’a fait remarquer à juste titre un contributeur, je savais que Maurras haïssait les juifs au point d’appeler au meurtre et à l’épuration ethnique « pour retrouver la grandeur de la France ».

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    • Vincent // 07.02.2018 à 14h00

      Je voulais dire : « Il n’a pas cherché à dissimuler l’antisémitisme ! »

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      • Karim Wilmotte // 07.02.2018 à 16h21

        Le meilleur moyen de dissimuler, c’est de ne pas aborder la question.

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  • LH // 07.02.2018 à 12h35

    Cet article m’exapsère quelque peu. La plupart des commentateurs ici semblent s’offusquer également avec M. Berruyer de l’omission de la mention « antisémite », et de la même manière que ceux qui ont porté ce même M. berruyer au pilori en l’accusant de complotiste ou colporteur de fake news.

    Les historiens et historiographies mentionnent-ils escalavgiste/antisémite/raciste en parlant de Voltaire? L’antisémitisme de Mauras est-il vraiment la pierre angulaire de sa pensée? Doit-on tout rejeter de sa pensée/vie à cause de ce fait?

    Croire les historiens intégralement neutres et objectifs est ridicule tant la moindre réflexion/recherche/conlusion effectuée est subjective à la personne qui l’opère.

    J’en ai plus qu’assez de ces notes en bas de pages et/ou préambules qui prennent les gens pour des idiots en leur expliquant comment comprendre ou remettre dans le contexte ce qu’ils lisent.
    Une espèce de Decodex qui dans ce cas semble plutôt apprécié…

    Faire la démarche de lire Maurras témoigne déja selon moi d’une culture suffisante que pour être capable d’appréhender ses ouvrages raisonablement.

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  • riton // 07.02.2018 à 14h16

    Pour le supposé « complot » de Pétain lire l’Affaire Pétain d’Henri Guillemin.

    Et puis il y a « l’Etrange défaite » de Marc Bloch disponible en poche …

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    • Karim Wilmotte // 07.02.2018 à 16h23

      Puisqu’on vous dit que seul Lacroix-Riz en parle!

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      • degorde // 07.02.2018 à 17h37

        Et bien d’autres ouvrages encore. Pas que Lacroix Riz, il y aussi toute une littérature parue aux Etats Unis et en Grande Bretagne, pas traduite ni publiée en France

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    • jeff93 // 07.02.2018 à 17h06

      J’ai lu « l’Etrange défaite » de Marc Bloch. Chaque page raisonne d’un patriotisme viscéral comme la troisième République avait su le susciter dans le coeur des Français. C’est très touchant ( enfin moi ça m’a touché ) et extrêmement bien écrit.. Par contre, Marc Bloch n’y évoque pas de complot. Il dénonce simplement l’incompétence des élites civiles et militaires lors de la bataille de France et leur manque d’anticipation face à la menace que représentait la puissance mécanique de l’armée allemande.

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      • Sandrine // 07.02.2018 à 18h11

        Ce n’est pas l’impression que donne les citations mises en avant par ALR. Mais c’est vrai qu’à chaque fois elle sort toujours la même citation.
        Pour ma part, j’ai lu « les derniers jours de Paris » de Alexander Werth (cité aussi souvent par ALR) et il est clairement fait mention des soupçons de l’auteur par rapport à un complot.
        Je me souviens aussi d’une émission de Rendez-vous avec X » de P.Pesnot sur la défaite de 40 ou le principe d’un complot était présenté comme une quasi-évidence!

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  • déplorable 21 // 07.02.2018 à 17h00

    Je ne suis pas très étonné que Mr Dard ne soit pas un communiste fervent! Que l’auteur d’une biographie historique entretienne une proximité  » technique  » et voir même idéologique avec son sujet ne me choque pas. Au moins il sait de quoi il parle , au lecteur de mettre de la distance.
    Ne pas faire référence à l’antisémitisme de Maurras dans une notice de  » commémoration  » est une faute grave. Par contre je pense comme pascal ORY que » commémoration » n’est pas  » célébration « . Au delà de la discussion purement historique On assiste en fait encore à un phénomène de Buzz médiatique sincère ou surtout malhonnête ( je fais semblant de comprendre de travers ) Aujourd’hui c’est un idéologue nostalgique de l’Action Française qui en est la victime , très bien mais demain ? On est plutôt dans une logique de point  » goldwin  »
    Pour finir merci mille fois à Toff de Aix, Caliban, Fritz et j’en oublie pour le haut niveau de leurs commentaires. ( ne le dites pas à O.B, c’est parfois + intéressant que le post d’origine !! mais nous sommes entre nous, n’est ce pas )

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  • Nanker // 07.02.2018 à 17h46

    « Un silence qui devient vraiment assourdissant »

    Il y a pourtant eu des enquêtes sur la Synarchie et cet « état profond », pour user d’une expression que l’on n’employait pas encore dans les années 30.

    Je pense en particulier au livre « Les technocrates et le pouvoir » de Philippe Bauchard sous-titré « X-Crises, Synarchie, CGT, Clubs ». Que les « fins » limiers du Decodex ne sautent pas tout de suite sur leur clavier ce livre n’a pas été publié par une quelconque officine conspi mais par la respectable maison d’édition Arthaud.
    Et son auteur Philippe Bauchard était journaliste aux Echos ainsi qu’à Europe 1.

    Quant au livre lui-même il est sorti en… 1967! A l’époque les concepts de « fake news » ou de « théorie du complot » n’existaient pas.

    Perso je me demande, au vu de la quantité de révélations ahurissantes que ce livre contient, si en 2018 son auteur trouverait un éditeur pour le sortir.

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    • Fritz // 07.02.2018 à 18h13

      Oui, les maisons d’édition étaient plus courageuses à cette époque. Prenez l’assassinat de John Kennedy : en 1966, la maison d’édition que vous citez, Arthaud, publie « L’Amérique fait appel », traduction du livre de Mark Lane ; la même année, Robert Laffont publie « Le Rapport Epstein », étude critique sur le fonctionnement de la Commission Warren…

      Quant à l’expression pourrie « théorie du complot » (« conspiracy theory »), on dit qu’elle a été forgée vers 1967 par la CIA pour discréditer l’enquête du procureur Garrison sur l’assassinat de John F. Kennedy. Cela mérite d’être vérifié.

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      • Degorde // 07.02.2018 à 19h06

        En réalité « conspiracy theory » date de 1964 dans un livre de Richard Hofstadter pour analyser le phénomène du McCarthysme. Encore est ce là son avatar moderne car on trouve des dénonciations du complotisme dès la fin du XVIIIème siècle

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        • Fritz // 07.02.2018 à 19h40

          Merci pour cette précision. Remarquez, on est toujours dans les années 60. Et les censeurs ne manquent pas de dénigrer les chercheurs indépendants sous l’appelation ridicule de « théoriciens du complot » (dans la langue de l’Empire, « conspiracy theorists » ou même « conspiracists »).

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    • Degorde // 07.02.2018 à 19h07

      Vous retrouvez des études similaires dans ‘histoire secrète du patronat » de Benoit Colombat paru il y a quelques années. On le trouve facilement.
      Au fait, j’ai adoré votre propos sur le Decodex du Monde. Forme moderne et déplacée de l’index du Vatican.

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  • Alain Hache // 07.02.2018 à 20h25

    Je suis consterné par cette polémique déclenchée sur ce site. Les écrits de Maurras, c’est environ 5000 pages. Je crois en avoir lu une bonne part. A la différence d’un Drumont, l’antisémitisme ne se manifeste pas à toutes les pages. Loin de là. On connait la thèse de Maurras sur l’antisémitisme. Je crois qu’il faudrait parler d’antijudaïsme qui était le fait des milieux catholiques depuis l’affaire de l’Union générale en 1882.
    Par exemple, dans la longue correspondance avec Mgr Penon; il n’y a nulle trace d’antisémitisme. Sur ce site, on ne relève que quelques articles de 1943, période de guerre civile en France on l’oublie trop. Sur l’affaire Worms la lumière a été faite après guerre et rien n’a pu démontrer que les articles de Maurras ont eu les conséquences que l’on indique. Quant aux attaques contre Olivier Dard, elles viennent de gens qui voulaient la place qu’il occupe en Sorbonne. C’est minable.

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    • placide // 08.02.2018 à 18h01

      C’est fou en 2018 de lire des propos comme les votres. Guerre civile dite vous. Une guerre civile dont les armées principales, occupant le pays étaient l’armée allemande nazie et ses alliés fascistes italiens.

      De fait, vos propos sont ceux de ceux qui à l’époque faisait exécuter et déporter les résistants. De ceux qui comme Maurras appelait à couper les têtes des juifs et des communistes, prétendant qu’il y avait une guerre civil et dénonçant les résistants comme terroriste. La France a été occupée et cela grace à la collaboration active de son oligarchie qui souhaité la défaite et l’alliance avec l’allemagne nazie contre son peuple. Il n’est que de rappeler les accords de Munich, le pacte germano français Bonnet Ribbentrop…

      Et si on doit parler des écrits de Maurras, il faut en parler vraiment : OB le fait avec honnêteté reproduisant ce qu’il a écrit dans son journal et sous sa signature. Olivier Dard veut diffuser les écrits des collabos, il est coutumier des manifestations de l’Action Française et « oublie  » de dire que Maurras était antisémite. bref, O Dard apparait dans toute sa compromission avec l’extrème droite.

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  • BOURDEAUX // 07.02.2018 à 21h11

    Si Brugère est bien admirable de courage, son ouvrage est écrit en 44, et n’indique donc pas ce que pensaient les partisans de la guerre contre hitler dans les années qui précédèrent 39. La réédition de Brasillach, ou des pamphlets de céline remettrait le lecteur dans le jus de l’époque, selon les partisans de ces rééditions. Juste ou faux, il est toutefois utile de signaler que relire les pamphlets d’extrême droite des années 30 n’explique presque rien, car ils ne sont faits que d’invectives; il n’y a pas d’argumentation.

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  • Jeff // 07.02.2018 à 22h51

    A croire que le monde se divise en deux catégories, les antisémites et les autres.
    Ah l’antisémitisme, vous savez le truc qui bouscule tous les autres pour se mettre devant la file.
    L’antisémitisme est une notion très diverse. Je classerais 3 catégories principales :
    1. antijudaïsme religieux : confrontation chrétienté-judaïsme a travers notamment les disputations judéo-chrétienne (Jésus, talmud).
    2. antisémitisme socialiste : dénonciation du capitalisme qui serait symbolisé par la finance juive très banal au cours du 19ème et début 20ème siècle (Rothschild).
    3. antisémitisme nationaliste : dénoncerait le caractère anti-patriotique de personnes qui ne vibreraient que pour une nation étrangère (Israël), fictive qui plus est a l’époque. Un communautarisme qui les lierais a des peuples a l’étranger (traîtrise potentiel, affaire Dreyfus). Reproche d’un certain « cosmopolitisme », pas de « racines » dans les territoires (juif errant).

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    • Pierre Bacara // 10.02.2018 à 01h03

      ANTIJUDAISME/ANTISEMITISME (1/2)

      A ma connaissance, le *proto*-antiJUDAÏSME naît au Ier siècle lorsque Rome s’aperçoit que les habitants de la toute fraîche province de Judée (ex-royaume de Juda), pratiquent une religion qui exclut les autres, dans un empire romain lui-même naissant et ultra-multi-religieux, pré-christianisme oblige (pas d’assise politique religieuse disponible hors un catalogue « Amazon » désordonné). A ce moment-là, la RELIGION juive est interprétée par Rome comme un paramètre géopolitique pouvant menacer la stabilité des provinces d’Orient.

      L’antiJUDAÏSME *factuel* apparaît au IVe siècle lorsque l’empereur Constantin, converti à la martingale géopolitique chrétienne, en fait la colonne vertébrale de l’empire. Cela le conduit, avec beaucoup de bon sens, à éliminer toute forme de dissidence religieuse, qu’elle soit chrétienne ou, surtout… juive : le christianisme étant promu religion de Rome, ses inventeurs, les Juifs, sont priés de se faire discrets et de filer – très – droit.

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    • Pierre Bacara // 10.02.2018 à 01h12

      ANTIJUDAISME/ANTISEMITISME (2/2)

      Dès lors, christianisme et antiJUDAÏSME iront de pair (Théodose, conciles à répétition, Justinien, Dagobert Ier, Alexandre III, Edouard Ier, Philippe le Bel, le bottin est épais) [1].

      Le dossier reste tel quel (persécutions récurrentes…) jusqu’à l’âge d’or de l’émancipation des Juifs au siècle des Lumières. Au siècle suivant, l’antiJUDAÏSME reprend vite ses droits avec, en Allemagne, le courant de pensée « völkisch » ; mais aussi en France.

      C’est, toujours à ma connaissance, avec Paul LAGARDE et son « Deutsche Schriften » publié dans les années 1890 que l’antiJUDAÏSME mute, pour la première fois, en antiSEMITISME : il ne s’agit plus des *j*uifs (les croyants), mais des *J*uifs (le peuple, la race). Suivent Julius LANGBEHN, Wilhelm VON POLENZ en 1895, puis le Britannique Houston CHAMBERLAIN en 1899.

      Pendant la Première Guerre mondiale, le Kaiser écarte les Juifs des postes à responsabilité. Suit ce que vous connaissez : la société de Thulé, Dietrich ECKHART puis, bien sûr, HITLER.

      [1] Il y a naturellement des exceptions : Grégoire le le Grand, Charlemagne, Louis XI…

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  • Fritz // 08.02.2018 à 03h23

    Entre complaisance douteuse et inquisition post mortem, le juste milieu est difficile à trouver. Je pense qu’on a eu raison de condamner Charles Maurras à la prison à perpétuité et à l’indignité nationale, et de condamner Brasillach à la peine de mort. Les textes de ces deux écrivains doivent continuer à être publiés, sans être expurgés. Pour que tous puissent juger sur pièces.

    Quant à Bertrand de Jouvenel, il avait obtenu la condamnation pour diffamation de l’historien Zeev Sternhell, qui le classait parmi les fascistes les plus influents des années 30. Raymond Aron est venu témoigner en faveur de Jouvenel, et il est mort d’une crise cardiaque qui l’a frappé à la sortie du Palais de Justice.

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    • Sandrine // 08.02.2018 à 09h47

      « on a eu raison de condamner Charles Maurras à la prison à perpétuité et à l’indignité nationale, et de condamner Brasillach à la peine de mort »
      Moi j’aurais dit l’inverse. Mais de toute façon rien ne peut justifier moralement qu’un etat mette à mort l’un de ses citoyens. Surtout pas pour des raisons politiques!

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      • BOURDEAUX // 08.02.2018 à 10h00

        Si Brasillach fut un intellectuel de premier ordre dans les années 30, ce n’est pas en tant que tel qu’il fut exécuté; il a quand même appelé, dans des articles de « je suis partout », a arrêter des gens pour les faire mettre à mort. Je suis contre la peine de mort, mais dans le contexte de l’époque où elle s’est appliquée contre de pauvres subalternes de la milice, qui agissaient par pur intérêt matériel…

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        • Sandrine // 08.02.2018 à 10h40

          Maurras aussi a appelé à faire exécuter des gens ; pourquoi un traitement différencié, alors ?

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        • Thibaud // 08.02.2018 à 13h54

          « il [Brasillach] a quand même appelé, dans des articles de “je suis partout”, a arrêter des gens pour les faire mettre à mort »

          C’est tout simplement faux.

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  • polomnic // 08.02.2018 à 09h20

    Ces deux documentaires sont à voir absolument pour comprendre la complexité de l’époque.

    Quand l’extrême droite résistait

    https://www.youtube.com/watch?v=4xEQ6UJHZ10

    Quand la gauche collaborait

    https://www.youtube.com/watch?v=T7GAEyITgEM

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    • Sandrine // 08.02.2018 à 14h17

      Que ce soit les petainistes, les giraudistes, les gaullistes ou les communistes, tous se sentaient d’authentiques patriotes et refusaient ce qualificatif aux autres en les traitant d’agents de l’étranger.
      Or, force est de constater que chacun de ces groupe comptaient sur l’aide d’une puissance étrangère pour faire triompher leur cause : les uns comptaient sur les Allemands, les autres (giraudistes) comptaient sur les Américains, les gaullistes sur les Anglais et les communistes sur l’URSS.
      Finalement, c’est le parti des anglo-américains qui a triomphé… Et la France a connu les bonheurs de la »mise au pas » par les Américains

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    • Sandrine // 08.02.2018 à 14h19

      Personnellement, mon cœur balance du côté gaulliste et/ou communistes, mais qui suis-je pour juger et « excommunier » les autres camps ?
      Qui suis-je pour interdire la publication de livres exposant leurs idées et leurs arguments ?

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      • Fritz // 08.02.2018 à 14h57

        Vous venez d’écrire un commentaire sensé, humain, prudent, peut-être le meilleur de cette série.
        Qui sommes-nous pour juger les personnes qui ont vécu cette épreuve : 1939-45 ?

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        • christian gedeon // 10.02.2018 à 11h21

          Exactement. Il est tout à fait insupportable de lire des opinions prémâchées à la pelle avec les « gentils  » d’un côté et les « méchants » de l’autre par dogmatisme idéologique.Probablement pour faire oublier que les miliciens les plus acharnés sont venus des rangs doriotistes et que Doriot est un ex PCF,n’est ce pas? Quoi qu’il en soit,cette polémique Maurras qui évoque la judeophobie de ces années là est peut-être nécessaire quoi que j’en doute. Mais elle permet aussi d’évacuer à peu de frais le nouvel antisémitisme prégnant qui ne trouve pas sa source dans Maurras;n’est ce pas?

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          • Sandrine // 11.02.2018 à 10h48

            Dans le parti de Doriot il n’y avait pas plus de transfuges du Parti communiste que des ligues d’exterme-droite. De plus dès le début de son engagement communiste, Doriot avait des positions « hérétiques » par rapport à la doctrine du parti -ce qui a motivé son départ d’ailleurs.

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          • Sandrine // 11.02.2018 à 11h08

            L’historiographie française (Milza, etc. dont il est abondamment question dans la discussion plus haut) a imposé l’idée qu’il n’y avait pas eu de fascisme en France à l’exception de quelques mouvements marginaux, comme le parti de Doriot ou certaines ligues.
            L’Action Française (et d’autres mouvements, comme les fameuses Croix de feu dont il a été fait beaucoup mention dans cette discussion) est considérée comme un parti traditionaliste et réactionnaire mais pas fasciste.
            Il suffit de surfer un peu sur Wikipedia pour se rendre compte que cet avis est loin d’etre partagé par tous les historiens à l’etranger.
            Donc, pour en revenir à votre commentaire, parmi les ultras de la collaboration, il y avait aussi beaucoup d’anciens membres de l’Action française et des autres branches de la droite de l’epoque.

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      • Owen // 08.02.2018 à 16h17

        « Le 18 juin 40, qu’accomplit de Gaulle ? Il rompt avec la culture d’obéissance qui lui a été inculquée depuis l’enfance, avec sa caste militaire qui se range d’un seul homme sous le pavillon de la collaboration. Toute la France catholique ou maurrassienne, ou presque, se dandine dans le sillage du maréchal Pétain ; lui se dresse contre son ancien chef. Culturellement, de Gaulle ne devait pas être à Londres ; il y est pourtant. Né dans une famille conservatrice sensible à la mystique de l’Empire, il ne devait pas non plus être le grand décolonisateur qu’il se révéla être. Anticommuniste de famille, il gouverne avec le parti communiste à la Libération. Homme de toutes les rigidités privées, il se découvre surdoué de la trahison politique dès que l’intérêt général le commande. Les pieds-noirs en savent quelque chose. Sans cette aptitude exceptionnelle à liquider ses anciennes fidélités, que serait devenue la France ? »
        Alexandre jardin, « Des gens très bien », écrit après qu’il ait découvert, (grâce à Annie Lacroix-Riz), que son grand-père, Jean, était premier secrétaire de Pierre Laval sous le gouvernement de Vichy.

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        • christian gedeon // 10.02.2018 à 11h23

          Faux. La France maurrassienne comme vous dites,somme la catholique a donné nombre de résistants de la toute première heure. Contrairement à la France communiste,si vous vous en souvenez bien,qui n’est entrée dans la danse qu’après le début de l’opération Barberousse. L’histoire est têtue.

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          • Sandrine // 11.02.2018 à 09h23

            Je vous renvoie sur ce sujet à une polémique sur ce site au sujet de B. Renouvin.
            Ce que vous dites au sujet de la résistance des communistes relève tout autant des « opinions pré mâchées «  que ce que vous dénoncez au sujet de l’oubli des résistants issus de l’AF.
            Commme dans les autres familles politiques, il y eu des résistants communistes de la première heure (C.Tillon par exemple pour ne citer que lui)

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      • Owen // 08.02.2018 à 16h21

        Et c’est ce qu’on fait de nombreux résistants: s’arracher de leurs déterminismes, quels qu’ils soient, pour lutter avec ceux qui étaient auparavant leurs ennemis intérieurs.

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  • BOURDEAUX // 08.02.2018 à 09h40

    Quel est l’objet de cette censure finalement (car la note de Dard a été retirée) ? Une note sur un nationaliste, écrite par un nationaliste ? La belle affaire ! La liste des commémorations de 2014 célébrait Maurice Thorez ; et à qui la rédaction de sa note avait-elle été confiée ? Mme Wieviorka…rédigé par Stéphane Courtois, ladite note eut été probablement beaucoup moins « conciliante » avec Maurice. Tout cela n’est pas sérieux. Comme l’ont écrit LH ou Vincent, la note de Dard était suffisamment explicite sur le parti pris de Maurras. Une fois de plus, certaines autorités en France se sont donné pour rôle celui de penser à notre place…

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  • déplorable 21 // 08.02.2018 à 10h50

    Si j’osais une hâtive synthèse, je dirais :
    La particularité essentielle de l’état de guerre ( avec un pays étranger et la guerre civile intérieure), c’est que l’ON A PAS LE CHOIX, on doit choisir son camp ( les camps en question s’imposant à vous ) MAURRAS et Cie ont choisis la haine de la république AVANT le nationalisme et l’amour de la patrie, pourtant au cœur de leur idéologie. Inutile de finasser : + ou – antisémite, raciste, anti ou pro allemand. Ce sont pour moi des renégats à leur propres idées. ( ou alors ils nous ont révélés leur vrai nature )
    D’autres réactionnaires ( amateur de l’ancien régime ) ont choisis le camp de l’honneur et on rejoint De gaulle. Encore mieux ils ont créé un FRONT NATIONAL ( le vrai ) pour résister avec des communistes .
    Les libéraux et « socialistes » se sont vautrant majoritairement dans la collaboration sachant que le business n’a pas d’odeur.
    c’est un peu raide mais ça me convient !

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  • Nanker // 08.02.2018 à 13h45

    Si Brasillach fut un intellectuel de premier ordre dans les années 30, ce n’est pas en tant que tel qu’il fut exécuté; il a quand même appelé, dans des articles de “je suis partout”, a arrêter des gens pour les faire mettre à mort »

    Il avait aussi ajouté « n’oubliez pas les enfants »… (sic).
    Mais d’après certains experts de la Collaboration ce qui a incité de Gaulle à refuser sa grâce c’est d’avoir vu une photo de Brasillach sur le front de l’Est en uniforme allemand (signe ultime de trahison envers la France selon « mongénéral »).

    Quant à Courtois je trouve fâcheux de voir certains ici tenter de le défendre : il a quand même fait publier en France les ouvrages de « l’historien » allemand Ernst Nolte, « spécialiste » du nazisme dont la thèse essentielle est que l’arrivée d’Hitler au pouvoir n’a été qu’une réaction de défense contre l’URSS bolchévique.
    Cette thèse a le double avantage de dédouaner le peuple allemand et de suggérer que Lénine et Staline sont plus ou moins les géniteurs d’Hitler.
    Et Courtois fait publier **ça** chez nous?

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    • BOURDEAUX // 08.02.2018 à 16h43

      Je ne comprends pas bien ce que courtois vient faire ici; si c’est à mon commentaire que vous faites allusion, vous l’avez sans doute lu de travers ? Mais votre interprétation du bouquin de Nolte est plus que caricaturale; il a juste fait son métier : tenter d’expliquer un phénomène historique par des éléments contextuels qui n’avaient pas été explorés, c’est tout. Bousculant la scolastique, il s’est attiré les foudres des gardiens du temple. On peut lire son bouquin avec profit, et en tirer les conclusions que l’on veut, comme tout bon livre d’histoire.

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    • Sandrine // 08.02.2018 à 17h53

      « N’oubliez pas les enfants »
      C’est tout de même glaçant de penser qu’une seule phrase ait pu occasionner un refus de grâce…
      Que nos « tweeteur » actuels se le tiennent pour dit (je pense entre autres à l’affaire M. Meklat)…

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      • Sandrine // 08.02.2018 à 17h55

        Une seule phrase et une photo,qui plus est, pas vraiment authentifiée…

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  • Nanker // 08.02.2018 à 18h25

    « Bousculant la scolastique, il s’est attiré les foudres des gardiens du temple »

    Vous ne voulez pas plutôt dire : « bousculant la vérité historique, il [Nolte] s’est attiré les foudres des historiens authentiques ». Faire du nazisme une réaction de défense alors que ce fut une création organique venue du sein allemand c’est quand même assez osé.

    Si on croit ça on peut croire que Pétain a été à partir de 1940 un bouclier contre les appétits de la puissance occupante…

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    • Sandrine // 09.02.2018 à 10h31

      « une création organique venue du sein allemand », ça c’est votre interprétation. Il y a des quantités d’autres interprétations du « sens » à donner au nazisme.
      Nolte a précisément essayé de rompre avec cette doxa bien pratique pour les autres pays occidentaux qui fait du nazisme une monstruosité spécifiquement allemande.
      Je ne suis pas d’accord avec la banalisation qu’il fait de la Shoah (en disant qu’il s’agit d’ un simple décalque des violences bolchéviques) mais sa thèse a au moins le mérite de rappeler que l’Allemagne nazie et pré-nazie n’était pas isolée intellectuellement et idéologiquement du reste de la modernité occidentale. Le nazisme fait partie d’un processus beaucoup plus global –
      Mais encore une fois « cachez ce sein que je ne saurais voir… » c’est ce qui a valu l’excommunication à Nolte.

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  • LBSSO // 08.02.2018 à 18h33

    Olivier Dard a aussi un rond de serviette chez P Buisson (chaîne Histoire, Historiquement Show et documentaires historiques : je pense à un consacré à la IIIe République)

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  • Sylvain // 11.02.2018 à 15h59

    Votre série de papiers sur Olivier Dard est tout juste digne des Décodeurs du Monde. Sous prétexte que celui-ci a donné des conférences à l’AF, il épouse forcément ses idées. Alors quid de J-C Martin qui fait des conférences et donné des interviews à des gens des mêmes horizons. Et même si Dard est proche de l’AF, ce qui est probablement le cas, il n’aurait pas le droit d’en faire un sujet d’étude ni, peut-être, d’enseigner? Alors, Annie Lacroix-Riz, qui est communiste, ne devrait pas se mêler de l’histoire de l’URSS, ni de l’Holodomor, ni de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, où ses camarades ont eu une attitude plus que contestable. Il est non seulement immoral mais profondément impolitique d’attaquer les gens sur ce qu’ils sont plutôt que sur ce qu’ils disent ; on s’expose à subir soi-même le même traitement.

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    • luc // 13.02.2018 à 11h17

      Sylvain vous ne dites que la partie de la vérité qui vous arrange : le fait qu’une dame connue pour sa proximité avec le PC/F ait attaqué Olivier Dard sur ses fréquentations ne change rien au fait que c’est bien le contenu de la notice qui a été égratigné -et par d’autres.

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      • Sylvain // 13.02.2018 à 23h53

        Peu importe que la formulation de sa notice soit plus minorative que stigmatisante. Sur l’Holodomor, Annie Lacroix-Riz a fait pire. Le problème, c’est l’attitude de ce blog sur cette affaire. Je n’ai jamais pu supporter les gens qui hurlaient avec les loups. Surtout, hurler avec des gens qui vous ont craché à la figure, qui vous accusent de faire des papiers sur l’antisémitisme et le complotisme pour vous dédouaner de vos prises de position polémiques. Il est des choses que la morale, l’intégrité personnelle et l’amour-propre interdisent… théoriquement.

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        • luc n. // 14.02.2018 à 11h35

          Sylvain je me serais moi aussi bien passé de voir cette universitaire profiter de cette affaire pour prendre la pose… vertueuse. De plus si elle poursuivait des buts autres que de règlement de comptes avec monsieur Dard (coupable, de longue date, de ne pas lui emboîter le pas sur le terrain du « complot de la Synarchie »), et si elle ne spéculait sur la crédulité du lecteur comme savent si bien le faire ces proches du PCF alors elle saurait que le scandale -car c’en est un- n’est pas du côté d’une notice biographique, à laquelle on pouvait ici plus ou moins s’attendre, mais du graveleux clin d’oeil droitier auquel à travers Maurras s’est livré le ministère.
          Par ailleurs divers sites-web, sitôt repérée la notice bancale de monsieur Dard, l’ont signalée : on fait ici à madame Lacroix-Riz l’inespéré cadeau de venir se poser en… découvreuse de scoop !
          Cela dit je maintiens que la notice du professeur Dard (même si la notice, je le répète, est secondaire en cette affaire) était peu digne d’un monsieur qui émarge aux frais du contribuable et avec le titre d’historien

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  • luc n. // 16.02.2018 à 10h13

    vous n’êtes pas sérieux Sylvain : le petit milieu des « commémorations » savait très bien ce qu’il faisait en s’adressant à ce Dard que vous protégez…

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