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6.février.20186.2.2018 // Les Crises

Le mensonge permanent, notre menace la plus mortelle, par Chris Hedges

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Source : Truthdig, Chris Hedges, 17-12-2017

Mr. Fish / Truthdig

Le danger le plus menaçant auquel nous faisons face ne vient pas de l’éradication de la liberté d’expression par l’abolition de la neutralité d’Internet ou par la mise en place par Google d’algorithmes visant à éloigner les gens des sites dissidents, de gauche, progressistes ou pacifistes. Il ne vient pas de l’adoption d’une loi fiscale supprimant tout simulacre de responsabilité fiscale pour permettre aux entreprises et oligarques de s’enrichir et prépare la mise en place de programmes du démantèlement d’institutions comme la Sécurité Sociale. Il ne vient pas de l’ouverture de terrains publics aux industries minières et pétrolières, ni de l’accélération de la destruction de l’environnement par la suppression des réglementations environnementales ou de la destruction de l’éducation. Il ne vient pas de la dilapidation des deniers publics dans le maintien d’un corps d’armée trop important alors que le pays s’effondre, ni de l’utilisation des systèmes de sécurité nationale pour criminaliser les dissidents. Le danger le plus menaçant auquel nous faisons face provient de la marginalisation et de la destruction de nos institutions, parmi lesquelles les tribunaux, les universités, le corps législatif, les organisations culturelles et la presse, qui ont, par le passé, garanti l’enracinement du discours public dans les faits et la réalité, qui nous ont aidé à distinguer le vrai du faux et ont facilité l’application de la justice.

Donald Trump et l’actuel parti Républicain représentent la dernière étape de l’émergence du totalitarisme d’entreprise. Le pillage et l’oppression sont justifiés par le mensonge permanent. Ce mensonge permanent est différent de la malhonnêteté et des demi-mensonges proférés par des politiciens tels que Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama. Le mensonge politique ordinaire employé par ces politiciens ne servait pas à cacher la réalité. C’était une forme de manipulation. Lors de la signature de l’Accord de Libre-Échange Nord Américain (ALENA), Clinton promettait : « L’ALENA veut dire emplois, des emplois pour les américains et des emplois bien payés ». George W. Bush justifiait l’invasion de l’Irak par la soi-disant possession d’armes de destruction massive par Saddam Hussein. Mais Clinton n’a pas continué de prétendre que l’ALENA était bénéfique pour la classe ouvrière quand les faits ont démontré que ce n’était pas le cas. Bush n’a plus prétendu que l’Irak détenait des armes de destruction massive après qu’aucune n’a pu être découverte.

Le mensonge permanent n’est pas limité par la réalité. Il est même perpétré à la face de preuves écrasantes le discréditant. C’est irrationnel. Ceux proférant la vérité et s’appuyant sur les faits sont traités de menteurs, de traîtres et de pourvoyeurs de « fake news ». Ils sont bannis de l’espace public quand les élites totalitaires ont accumulé suffisamment de pouvoir, un pouvoir qui leur est maintenant octroyé par la suppression de la neutralité du Net. Le refus catégorique d’admettre la réalité par les participants à ce mensonge, peu importe à quel point la réalité devient évidente, crée un climat de psychose collective.

« Le constant et total remplacement de la réalité des faits par le mensonge ne conduit pas tant à l’acceptation du mensonge comme vérité ou de la vérité comme mensonge qu’à la destruction de l’établissement de nos repères dans le monde réel – la classification de ce qui est considéré comme vérité ou comme malhonnêteté fait partie des moyens utilités dans ce but », écrivait Hannah Arendt dans L’origine du Totalitarisme.

Le mensonge permanent transforme le discours politique en théâtre de l’absurde. Donald Trump, qui a menti à propos du nombre de personnes présentes dans la foule lors de son investiture malgré les preuves photographiques, soutient qu’au regard de ses finances personnelles, il va « être assassiné » par la loi fiscale qui va en réalité permettre, à lui ainsi qu’à ses héritiers, d’économiser plus d’un milliard de dollars. Le ministre des Finances américain Steven Mnuchin affirme avoir en sa possession un rapport prouvant que les réductions d’impôts n’auront pas d’effet et ne creuseront pas le déficit – seulement ce rapport n’a jamais existé. Le sénateur John Cornyn soutient, malgré les preuves factuelles, que « ce n’est pas une loi destinée à bénéficier en premier lieu aux riches et aux grandes entreprises ».

Dans le même temps, un million d’hectares de terrain public sont octroyés à l’industrie minière et pétrolière pendant que Trump affirme que ce transfert signifie que « les terrains publics seront de nouveau utilisés à des fins publiques ». Quand les écologistes ont dénoncé ce transfert de vol, le républicain Rob Bishop a qualifié leurs critiques de « propos mensongers ».

Après avoir mis un terme à la neutralité de l’Internet, tuant efficacement la liberté d’expression sur internet, le président de la Commission Fédérale des Communications Ajit Pai a dit : « Ceux qui ont dit que l’Internet tel que nous le connaissons touchait à sa fin ont eu tort. Nous aurons un Internet libre dans le futur ». Et au Centre pour la Prévention et le Contrôle des Maladies, des expressions telles que « s’appuyant sur des preuves » et « basé sur des preuves scientifiques » sont bannies.

Le mensonge permanent est l’apothéose du totalitarisme. Ce qui est vrai n’a plus d’importance. Seulement ce qui est « convenable » compte. Les cours de justice fédérales sont bondées de juges imbéciles et incompétents au service de l’idéologie corporatiste du « convenable » et des mœurs sociales rigides du puritanisme chrétien. Ils méprisent la réalité, y compris la science et les règles de droit. Ils cherchent à bannir ceux qui vivent dans le monde réel défini par les indépendances intellectuelle et morale. Le règne du totalitarisme grandit le cruel et l’imbécile. Ces idiots tout-puissants n’ont aucun vrai but ni aucune vraie philosophie politique. Ils utilisent des clichés et des slogans, souvent absurdes et contradictoires, pour justifier leur avidité et leur soif de pouvoir. C’est aussi vrai pour le puritanisme chrétien qui remplit le vide idéologique de l’administration Trump que pour les dirigeants d’entreprise qui prêchent le néolibéralisme et la globalisation. L’union de ces dirigeants d’entreprise avec les puritains chrétiens est le mariage de Godzilla avec Frankenstein.

Dans The Rape of the Mind : The Psychology of Thought Control, Menticide, and Brainwashing [Le viol de l’esprit : la psychologie du contrôle de la pensée, du suicide mental et du lavage cerveau, NdT] le psychiatre Joost A.M. Meerloo a écrit : « Les figures politiques vénales n’ont même pas besoin de comprendre les conséquences politiques et sociales de leur comportement. Ils ne sont contraints à aucune croyance idéologique, peu importe leurs propres efforts pour se convaincre eux-mêmes du contraire, mais ils sont contraints aux déformations de leur propre personnalité. Ils ne sont pas motivés par leur besoin affiché de servir leur pays ou l’humanité, mais plutôt par le besoin urgent et compulsif de satisfaire les envies irrésistibles des personnages qu’ils se sont créés. Les idées qu’ils débitent ne sont pas de réels buts mais les moyens cyniques employés par ces hommes tordus pour acquérir un sentiment de valeur personnelle et de pouvoir. De subtiles mensonges qu’ils se répètent les poussent à passer de mauvais à pire. Aveuglement défensif, perspicacité enrayée, fuite de l’identification émotionnelle aux autres, dégradation de l’empathie – l’esprit dispose de nombreux mécanismes de défense avec lequel il aveugle la conscience. »

Quand la réalité est remplacée par les caprices de l’opinion et l’opportunisme, ce qui est vrai un jour devient faux le lendemain. La constance est mise au rebut. La complexité, la nuance et la profondeur sont remplacées par la croyance simpliste des menaces et de la force. C’est pourquoi l’administration Trump méprise la diplomatie et torpille le Département d’État. Le totalitarisme, a écrit le romancier et sociologue Thomas Mann, s’articule autour du désir d’une simple croyance populaire. Quand cette croyance populaire remplace la réalité, la moralité et l’éthique sont abolies.

« Ceux qui peuvent vous faire croire à des absurdités peuvent vous faire commettre des atrocités », prévenait Voltaire.

Les élites corporatistes, qui même au cours des meilleures périodes désavantageaient les gens de couleur, les pauvres et la classe ouvrière, ne respectent plus aucune règle. Leurs lobbyistes à la solde des politiciens, des intellectuels accommodants, des juges corrompus et des présentateurs de journaux télévisés gouvernent un état kleptomane régit par le chantage légal et l’exploitation à outrance. Les élites corporatistes rédigent les lois et les décrets qui développent le pillage des ressources tout en imposant une dette paralysante au public, comprenant aussi les jeunes diplômés écrasés par de lourds prêts étudiants. Ils font adopter de force des mesures d’austérité qui démantèlent les services municipaux et de l’État, qui doivent souvent être cédés à des entreprises privées, et réduisent les moyens destinés aux programmes sociaux tels que l’éducation et la santé publique. Ils insistent cependant sur le besoin, en cas de grief, de recourir à ces mêmes institutions qu’ils ont abîmées et corrompues. Ils nous demandent d’investir notre temps et notre énergie dans des campagnes politiques truquées, envoient leur requêtes aux membres élus du gouvernement ou font appel à la justice. Ils cherchent à nous attirer dans leur monde schizophrénique où les propos rationnels font face à leur charabia. Ils nous demande de chercher la justice dans un système mis en place pour perpétuer l’injustice. C’est un jeu que nous ne pourront jamais gagner.

« Ainsi toute notre dignité réside dans la pensée », écrivait Pascal. « C’est de la pensée que doit dépendre notre rétablissement, pas de l’espace ni du temps que nous ne pourrions jamais combler. Laissez-nous donc nous efforcer de bien penser ; c’est le principe de base de la moralité. »

Nous devons opposer le pouvoir au pouvoir. Nous devons bâtir des institutions et des organisations parallèles nous protégeant des assauts des grandes entreprises et résistantes à leur domination. Nous devons nous distancer autant que possible de l’état vampire. Plus nous pourrons créer de communautés autonomes, disposant de leur propre monnaie et de leurs propres infrastructures, plus nous pourrons affaiblir et handicaper le monstre corporatiste. Ça signifie établir des coopératives gérées par ses employés, la mise en place de circuits courts avec une alimentation basée sur un régime alimentaire végétarien et la création d’organisations artistiques, culturelles et politiques indépendantes. Ça signifie entraver de n’importe quelle manière les agressions des grandes entreprises, y compris en bloquant les pipelines et les sites de fracturation hydraulique et en occupant la rue avec des actes soutenus de désobéissance civile contre la censure et les attaques menées à l’encontre de nos libertés individuelles. Ça signifie aussi créer des villes refuges. Tout ceci devra être fait comme tout a été fait auparavant, par l’établissement de relations personnelles, en face-à-face. Nous ne nous sauverons peut-être pas nous-mêmes, à cause particulièrement du refus par les élites de s’intéresser aux ravages du changement climatique, mais nous pouvons créer des pôles de résistance où la vérité, la beauté, l’empathie et la justice résistent.

Source : Truthdig, Chris Hedges, 17-12-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

LBSSO // 06.02.2018 à 06h53

Le génie de la haie.

En lisant la fin de ce billet (« communautés autonomes », « villes refuges », « pôles de résistance », « beauté ») , il m’est revenu ce texte récent que j’ai souhaité partager avec vous.

‘Il eût été salvateur d’opposer « une théorie politique du bocage » aux convulsions du monde. On se serait inspiré du génie de la haie. Elle séparait sans emmurer, délimitait sans opacifier, protégeait sans repousser. L’air y passait, l’oiseau y nichait, le fruit y poussait .A son ombre fleurissait la vie, dans ses entrelacs prospéraient des mondes, derrière sa dentelle se déployaient les parcelles’.

(Sur Les Chemins Noirs, Sylvain Tesson, Gallimard,2017,p 136)

39 réactions et commentaires

  • Linder // 06.02.2018 à 06h21

    Au paragraphe 2, on lit : « Ce mensonge permanent est différent de la malhonnêteté et des demi-mensonges proférés par des politiciens tels que Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama. Le mensonge politique ordinaire employé par ces politiciens ne servait pas à cacher la réalité. »

    L’auteur de l’article n’a pas du entendre parler de la Syrie, de l’Ukraine, du Kosovo et tant d’autres…

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    • bluetonga // 06.02.2018 à 08h36

      Bonjour Linder. Je comprends votre agacement, mais d’une certaine manière C. Hedges n’a pas tort : désormais c’est la frénésie dans le mensonge éhonté, tant du côté de Trump que de ses adversaires qui le chargent avec tout et n’importe quoi. Et par rapport aux mandats précédents, cette administration ne se donne même plus la peine d’un souci de cohérence ou de vraisemblance. Chacun y va de son petit communiqué sans trop se soucier du concept de politique concertée.

      En se penchant sur l’histoire, on se rend compte que le phénomène n’est pas nouveau, que les gouvernements américains (et d’une majorité de nations) n’ont jamais reculé devant les bobards et les faux drapeaux, les arguties mensongères. Disons qu’auparavant, il y avait un souci de vraisemblance, et ce qu’on voit émerger maintenant, plus que l’avènement du mensonge, c’est l’abandon du rationnel.

      Ainsi Washington est en train de nous concocter une énième version des armes chimiques du gouvernement Assad : même pas peur, même pas honte. Toi qui pénètre en ces lieux, abandonne tout espoir de sanité.

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      • Chris // 06.02.2018 à 12h06

        Dans la mesure où Trump fonctionne encore avec 95% de l’administration Obama lequel avait largement repris… l’administration Bush, perso, je ne différencie pas les acteurs.
        Les Républicains certes rajoutent leur couche, mais la levure de l’exceptionnalisme post soviétique gonfle indifféremment Dems comme Reps boostés par l’arrosage des corporations qui se gavent des guerres permenentes.
        Un article qui me rappelle le reflux de la guerre perdue du Vietnam (*) : l’Amérique populaire rêvait de restaurer ses valeurs alors que leurs élites, véritables malades mentaux comme le souligne ce billet, travaillaient déjà à produire les prochaines guerres avec des armes encore plus meurtrières et terrorisantes.
        * un rêveur de l’époque Woodstock qu’il ne connut pas car trop jeune ?…

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      • Ananymous // 06.02.2018 à 16h22

        Penser que les politiciens sont fiables et disent la vérité semble pour le moins très très très naïf.
        Aucune différence entre les différents politiciens, ou que ce soit.

        La différence entre la droite et la gauche ?

        La gauche ment mais croît en ses propres mensonges par ideologie et malhonnêteté intellectuelle.

        Alors que la droite ment consciemment Mais ne se lent pas à elle même.

        Qui est le pire ?

        A vous de choisir

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        • Lepage Gérard // 09.02.2018 à 22h30

          « Un politicien est celui qui raconte des histoires aux journalistes, et ensuite croit ce qu’il lit dans le journal… »

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    • Crapaud Rouge // 07.02.2018 à 00h02

      Linder, vous oubliez la suite : « Mais Clinton n’a pas continué de prétendre que l’ALENA était bénéfique pour la classe ouvrière quand les faits ont démontré que ce n’était pas le cas. Bush n’a plus prétendu que l’Irak détenait des armes de destruction massive après qu’aucune n’a pu être découverte. » Cela invite à faire le distinguo entre les mensonges « ponctuels » qui existent depuis toujours, et un « état de mensonge », (« mensonge permanent »), où le vrai/faux n’a plus aucune importance, seul comptant « le convenable ».

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  • LBSSO // 06.02.2018 à 06h53

    Le génie de la haie.

    En lisant la fin de ce billet (« communautés autonomes », « villes refuges », « pôles de résistance », « beauté ») , il m’est revenu ce texte récent que j’ai souhaité partager avec vous.

    ‘Il eût été salvateur d’opposer « une théorie politique du bocage » aux convulsions du monde. On se serait inspiré du génie de la haie. Elle séparait sans emmurer, délimitait sans opacifier, protégeait sans repousser. L’air y passait, l’oiseau y nichait, le fruit y poussait .A son ombre fleurissait la vie, dans ses entrelacs prospéraient des mondes, derrière sa dentelle se déployaient les parcelles’.

    (Sur Les Chemins Noirs, Sylvain Tesson, Gallimard,2017,p 136)

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    • Ardéchoix // 06.02.2018 à 11h37

      Une petite pose dans ce monde fou, un endroit où le mensonge n’a pas sa place.
      https://www.youtube.com/watch?v=9-CxXrRieCM
      Une demi-année de solitude au bord du lac Baïkal, c’est le défi qu’a relevé Sylvain Tesson, 39 ans.

        +8

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      • Alain Rousseau // 06.02.2018 à 12h53

        Une pause, plus qu »une pose ! (du moins je l’espère)

          +9

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  • tchoo // 06.02.2018 à 07h11

    Ainsi les menteurs patentés que furent Clinton, Bush et Obama ne serait que roupie de sansonnet alors que Trump lui menteur permanent est le symptôme d’un totalitarisme tout nouveau. Et l’auteur voudrait bien nous faire prendre des vessies pour des lanternes et surtout Trump pour le responsable seul et unique du déclin de l’empire. Après tout n’est ce pas le rôle qui lui a été assigné, raison pour laquelle lui a été permis d’être élu

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    • Pierdec // 06.02.2018 à 07h34

      Encore une fois transparaît, dans un texte qui pourrait être intéressant, le parti pris en faveur de demi- menteurs que seraient ou auraient été Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama. Pourquoi la recherche de la vérité s’arrête-t-elle toujours au bord de l’idéalisme et de l’idée toute faite ? La vérité est-elle si difficile à regarder en face ? Le texte et sa démonstration souffrent trop de l’influence du politiquement correct pour être vraiment convaincants.

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      • vert-de-taire // 06.02.2018 à 13h22

        Je pense que c’est nettement plus grave que ça.

        L’auteur semble incapable de voir une amélioration continue des méthodes capitalistes, dont on a une bonne description déjà par Jack London (le talon de fer – 1908) ou Anatole France (l’Ile des pingouins 1908).
        En europe on a vu le capitalisme dans ses œuvres avec ses atrocités coloniales (qui perdurent plus ou moins semblablement).
        Le capitalisme est toujours un totalitarisme dès lors que rien ne résiste à l’argent qui corrompt à peu près n’importe-qui à la longue car il procure le vrai (et quasi unique) pouvoir de faire.
        Le capitalisme c’est l’acceptation de laisser le rentier décider de la marche du monde – surtout dans un contexte globalisé, les multinationales n’ont pas de contraintes car elles s’en déjouent (différencier le rentier de l’entrepreneur).
        Les régulations bourgeoises et/ou vertes et/ou de la sociale-démocratie sont des pièges à cerveaux par ailleurs soumis à :
        – un travail de survie pour ne pas dire d’esclave
        – une propagande totale (-itaire ! )
        – la destruction systématique des lieux de résistance menaçant, c’est à dire visibles (syndicalisme, partis non conformes, système judiciaire, médias libres, instruction pour tous, ..)

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        • calal // 06.02.2018 à 19h34

          la destruction systématique des lieux de résistance menaçant, c’est à dire visibles (syndicalisme, partis non conformes, système judiciaire, médias libres, instruction pour tous, ..)

          vous oubliez eglise,religion et capitalisme conservateur dans vos lieux de resistance au neoliberalisme mais quelque part cela ne m’etonne pas …

            +2

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      • Kilsan Aïtous // 06.02.2018 à 16h36

        Trump a été élu en grande partie parce qu’il disait plus de choses authentiques que the crooked Hillary Clinton

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    • Sam // 06.02.2018 à 09h00

      Trump n’est responsable de rien, il est le symptôme.

      Le mouvement a commencé bien avant lui, et c’est les échafaudages de mensonges précédents qui l’ont permis. Ces derniers s’effondraient faute de preuve, alors qu’aujourd’hui, la preuve n’a plus aucune importance, le réel non plus, seul l’outil de communication est utile, pour « dicter le réel » en fonction des petits intérêts futiles et mesquins de quelques uns.

        +29

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      • Owen // 06.02.2018 à 21h56

         » Trump n’est responsable de rien… « .

        Vous y allez fort, quand même. On est à peu près tous d’accord ici que le problème de fond, c’est la présence des neocons aux US. Mais Trump commence à afficher un tableau personnel éloquent.
        – Il a poussé à l’avènement de la bombe atomique en Corée du Nord, rien qu’avec quelques tweets et éructations.
        – Il avait promis à l’AIPAC de dénoncer l’accord nucléaire iranien: il n’y est pas arrivé, mais ce n’est pas faute de vouloir.
        – Il avait promis à l’AIPAC le déplacement de l’ambassade à Jérusalem. Il l’a confirmé, c’est en cours.
        – Obama avait pris ses distances avec les Saoud. Trump a réussi à rendre les démonstrations d’amitiés et d’intérêts communs encore plus voyantes qu’avec les Bush.
        – Et personne ne lui a imposé de parler des pays shitholes et des femmes dégoûtantes.

        Je ne regrette toujours pas la défaite de Clinton, mais le faible espoir que j’avais en Trump d’entraver les neoncons s’est évaporé depuis.

          +1

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  • Nerouiev // 06.02.2018 à 07h58

    On dirait que « Le zéro et l’infini » d’Arthur Koestler à changé de camp. J’espère qu’il ne faudra pas attendre quarante ans pour en voir la fin, je pense à nos enfants.

      +9

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  • Denis Monod-Broca // 06.02.2018 à 09h27

    Tous fakophobes ?

    Pourquoi cette soudaine fakophobie, pourquoi cette peur si brutale devant les fake news, au point que le Monde invente son Decodex, machine à traquer les émetteurs de fausses nouvelles, et au point que l’Exécutif envisage de légiférer contre ces fameuses fakes ? Si les mensonges faisaient peur, ça se saurait, depuis le temps… La vérité, elle, fait peur, qui peut le nier ?, elle fait peur au point de condamner parfois celuii qui la dit. Nos clercs se sont tellement enfoncés dans la trahison et le mensonge – sur la mondialisation, sur le libre-échange, sur l’Irak, la Libye, l’Ukraine ou la Syrie, sur l’austérité, sur la finance et la théorie du ruissellement, sur l’Europe et sur l’euro, sur les réformes et sur l’évolution des mœurs, sur les religions, etc. – qu’ils craignent par-dessus tout, sur tous ces sujets, et on les comprend, la vérité… Ils se fichent bien des mensonges, aussi innombrables et nauséabonds soient-ils. Maus ils redoutent comme la peste les pépites de vérité que ce flot furieux de mensonges recèle et, à la longue, ne manquera pas de révéler.

      +38

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    • Haricophile // 06.02.2018 à 14h37

      C’est pas une fakophobie, c’est une censure et un outil de manipulation des masse, « précurseur d’acceptation » de lois liberticides supplémentaires que Macron a déjà mis en chantier, et suffisamment organisé en synchronie parfaite dans tous les pays soumis à l’Empire Américain pour qu’on ne puisse pas avoir des certitudes sur sur sa (ses) provenance et ses finalités, même sans fournir de preuve.

      Quand les coïncidences se multiplient, on peut parler de coïncidences significatives, malgré une incertitude probabiliste.

        +4

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  • Un_passant // 06.02.2018 à 11h27

    L’adage « Le premier qui dit la vérité doit être exécuté » n’est malheureusement pas nouveau.

    Cela dit, le phénomène est-il vraiment nouveau ou beaucoup plus visible du fait d’Internet qui permet plus facilement de révéler les mensonges?

    Je ne sais plus où mais il me revient en mémoire une formule qui disait plus ou moins : « Pour les puissants, tout n’est que prétexte, il suffit de trouver le bon ».

      +7

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    • Kilsan Aïtous // 06.02.2018 à 16h43

      C’aurait pu être la morale de la fable de La Fontaine « Le Loup et l’Agneau »

        +0

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  • Pinouille // 06.02.2018 à 13h35

    « Le mensonge permanent est l’apothéose du totalitarisme »
    Si l’on part du constat que les USA sont encore une démocratie (c’est contestable, mais bon, le peuple a élu un président envers et contre tous), les évènements actuels montrent que le mensonge permanent n’est plus l’apanage du totalitarisme: les anciennes références ne collent plus au présent.
    On se trouve actuellement dans une situation nouvelle où le peuple conserve un certain pouvoir, mais où les moyens pour le manipuler sont sans commune mesure avec ceux du passé. Et ça marche.
    Nous avons sous les yeux l’aboutissement de toutes les perversions possibles d’un régime démocratique. Il y a à la base de tout ce processus un mépris pour le peuple. Ce même peuple qui ne manque aucune occasion de légitimer le mépris dont il fait l’objet (après tout, il a élu Trump). Mais comment pourrait-il en être autrement, à force de sacrifier l’éducation, le travail, l’information, le bien commun, etc…?

      +6

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  • vert-de-taire // 06.02.2018 à 13h39

    Le mensonge permanent

    c’est aussi faire disparaître des manuels de management le mot hiérarchie, c’est mettre un mot pour un autre, c’est composer des éléments de langage qui permettent de ne pas dire, tout en occupant nos sens avides, c’est passer son temps à masquer l’action par des mots,
    c’est mobiliser tous les grands médias avec du vent…

    NOS DIRIGEANTS politiques et patronaux ne FONT QUE ÇA.

    Plus qu’une lutte contre les fausses nouvelles
    faisons
    1 – un recueil de transcription des discours versus les actions. ce site s’en charge honorablement.
    2 – un recueil des évolutions argumentaires afin de tromper pour changer le mensonge qui ne passe plus (au hasard : tabac, amiante, UE, OGM, climat, biocides, nucléaires, EURO, NSA-échelon+, particules fines (les pots catalytiques, l’essence injection directe fabriquent des particules pathogènes), marché libre et non faussé, …)

    mais aurons-nous le temps de le faire alors que de multiples effondrements adviennent simultanément ?

      +5

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  • Catherine // 06.02.2018 à 13h40

    Il me semble que D Trump est sous un contrôle comme jamais aucun président n’en a connu.

    En même temps il n’arrête pas de condammner les médias MS pour mensonge et fausses nouvelles.

    Il me semble qu’on ne peut pas dire qu’il se bat contre un système de mensonge et qu’en même temps il l’organiserait comme personne d’autre avant lui.

      +2

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    • Haricophile // 06.02.2018 à 14h51

      Il me semble que D Trump est sous un contrôle comme jamais aucun président n’en a connu.

      Il a dit qu’il n’était pas corruptible parce qu’il était déjà super-riche. C’est son plus gros mensonge.

      D’abord parce qu’un super-riche est corruptible par nature, sinon il partagerait plutôt que d’accumuler toujours plus ce qui n’a aucun sens

      Ensuite parce qu’il aurait du être mis en faillite, mais au moment d’étudier sa liquidation, les banques se sont aperçues qu’une grande partie de la valeur de ses biens tenaient à sa marque « Trump » qui percute bien aux USA (un peu comme les noms de haute couture chez nous toute proportions gardées), donc il était préférable pour eux de financer ses pertes que de le liquider. Il est plus que quiconque la marionnette des banques et de la finance et de l’industrie, bien plus certainement qu’en recevant des pots de vin genre la rapace Mme Clinton (qui est elle même calme mais pas moins psychopathe que Trump).

        +13

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      • Catherine // 06.02.2018 à 15h29

        Je ne partage pas votre point de vue et la présentation que vous faîtes de sa situation financière me semble un peu noircie.

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      • Un_passant // 06.02.2018 à 15h48

        C’est un aparté mais super riche ne veut pas dire corruptible, penser cela c’est oublier que certaines entreprises ne tiennent que grâce au leader qu’elles ont à leur tête, c’est lui qui évite, amorti, écrase ou compense les conflits d’ego au niveau des conseils d’administrations.
        Les conflits d’ego sont au moins aussi destructeurs que les erreurs de stratégie.
        Bon nombre d’entreprises familiales sont mortes de ce problème de dilution des pouvoirs.
        Le problème est bien plus complexe que ce que vous semblez croire.
        Accessoirement, une entreprise n’a que deux manière de croître -sa raison d’être- : vendre plus ou racheter des concurrents.
        Une entreprise n’existe pas pour employer, mais pour vendre, au travers de la réponse à un besoin, elle n’embauche que si le besoin est tel qu’elle doit produire plus.
        Les entreprises meurent par routine, par manque d’ambition et de challenge. Penser être immuable est un péril mortel pour une entreprise.

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  • Paul // 06.02.2018 à 13h58

    « Les mensonges sont de la nature des boules de neige qui tombent des montagnes. Ils grossissent à mesure qu’ ils font chemin jusqu’à ce qu’ ils se dissipent, se fondent et enfin se réduisent à rien. »
    Axel Oxenstierna (1652)

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  • Jean-Marc Bonnamy // 06.02.2018 à 15h01

    Qui a dit « je hais ces mensonges qui vous ont fait tant de mal ???

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  • rolland // 06.02.2018 à 15h38

    Moi je les appelle : les îlots de résistances…

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  • V_Parlier // 06.02.2018 à 16h02

    Je lis: « Les cours de justice fédérales sont bondées de juges imbéciles et incompétents au service de l’idéologie corporatiste du « convenable » et des mœurs sociales rigides du puritanisme chrétien. »
    Ah, encore le coupable idéal, le chrétien. Ca ce serait donc un des problèmes préoccupants des USA, dites donc. Ca sent plus l’incitation à la haine de soi qu’un appel à la raison. Cet article ne va d’ailleurs pas au fond des vrais problèmes, comme d’autres l’ont remarqué avant moi.

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    • Pierre Tavernier // 06.02.2018 à 22h45

      Bonsoir,
       » Ah, encore le coupable idéal, le chrétien »
      Il me semble, mais peut-être présumé-je, que dans l’esprit de l’auteur, il s’agit plutôt du bigot.
      Rien à voir avec la foi, mais avec la morale sociétale « bien-pensante ».
      Mais étant athée, je ne suis probablement pas à la meilleure place pour émettre cet avis.

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      • vinel // 07.02.2018 à 19h45

        Nul ne peut s’arroger la paternité de toutes les misères du monde!
        Néanmoins,je pense que les religions dont le christianisme et plus particulièrement le protestantisme sont des acteurs clef du monde capitaliste.
        Ce monde capitaliste dominant de l’humanité, a pour fin la possession,il est la production de l’homme mais pas exclusivement.
        L’évolution du capitalisme vers le néolibéralisme est un changement complet de paradigme.
        La finalité ultime du néo ou ultra libéralisme se dirige en pratique vers le libertarisme,idéologie asociales finalement mortifère.
        Le mensonge majeur de » l’homme pour dieu et inversement » trouve sa pierre d’achoppement avec l’ultralibéralisme mondialisé.
        il n’y a plus de mensonge,le cap est passé;l’homme contre et ennemi de l’homme est devenu la règle commune de nos gouvernants et élites…
        Elle est acceptée par la très grande majorité des perdants et soumis.
        Il ne reste plus de mensonge des lors que les fondements de la société humaine sont
        igorés,que dis je ,on perdus toute valeur au profit de l’animalité comportementale.

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        • Un_passant // 08.02.2018 à 11h54

          C’est oublier l’Histoire, pendant longtemps, le christianisme a interdit le métier de banquier, ce sont donc les juifs seuls qui étaient autorisés à pratiquer ce métier.
          On voit une évolution a peu près parallèle à l’avènement de l’architecture gothique et les croisades.

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        • Un_passant // 08.02.2018 à 12h29

          Et que dire du système de l’achat des « charges » sous l’empire romain… votre anti-cléricalisme, conscient ou inconsicent, peu importe, vous égard sur le capitalisme. Il est intrinsèquement lié à l’existence la monnaie qui est née du besoin de quantifier les échanges et ce dans toutes les cultures où la monnaie existe « pour elle-même » (donc toutes les civilisation citadines).
          Que dire des guerres de conquête antiques? C’est peut-être le seul point avec lequel je suis d’accord avec Marx, toutes les guerres sont capitalistes (mais je ne suis pas d’accord avec Marx sur sa vision des nations, qui oublie ou sous-estime les écarts de cultures dans l’avènement des nations).

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  • Ouranos // 07.02.2018 à 01h04

    « Donald Trump et l’actuel parti Républicain représentent la dernière étape de l’émergence du totalitarisme d’entreprise. Le pillage et l’oppression sont justifiés par le mensonge permanent »

    Autant pour Macron, le frère jumeau de Trump derrière les masques les montrant à l’opposé.

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  • Farah // 07.02.2018 à 10h02

    Si c’est pour avoir la bénédiction du « ministre de la vérité » c’est raté.

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  • paflechien // 07.02.2018 à 13h23

    Des villes refuges ? Sans média, sans armes, comment tenir ? Ils ont déjà prévu que nous ferions ça.

    En 1790 Robespierre nous expliquait déjà le problème :

    « Le peuple a changé de chaînes, et non de destinées ! Peuple, Souviens-toi qu’il existe dans ton sein une ligue de fripons qui lutte contre la vertu publique, et qui a plus d’influence que toi-même sur tes propres affaires, qui te redoute et te flatte en masse, mais te proscrit en détail. »
    « Les lois, l’autorité publique, n’est-elle pas établie pour protéger la faiblesse contre l’injustice et l’oppression ? C’est donc blesser tous les principes sociaux que de la placer tout entière entre les mains des riches. Mais les riches, les hommes puissants ont raisonné autrement. PAR UN ETRANGE ABUS DE MOTS, ils ont restreint à certains objets l’idée générale de propriété ; ils se sont appelés seuls propriétaires, ils ont prétendu que les propriétaires seuls étaient dignes du nom de citoyens, ils ont nommé leur intérêt particulier l’intérêt général, et pour assurer le succès de cette prétention, ILS SE SONT EMPARES DE TOUTE LA PUISSANCE SOCIALE. »

    source :
    http://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/grands-moments-d-eloquence/robespierre-25-janvier-1790

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  • Louise // 07.02.2018 à 15h59

    La violence ne peut se cacher que derrière le mensonge. Le mensonge ne peut vivre que de la violence. La violence… n’exige de nous que l’obéissance au mensonge, la participation quotidienne au mensonge – c’est la seule loyauté qui est exigé de nous.

    La clé la plus simple et le plus accessible de notre libération … se trouve dans la non participation personnelle au mensonge.

    Alexandre Soljénitsyne – Publié dans la revue Combat non-violent n¨47, 20 mai 1974

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