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8.octobre.20198.10.2019
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[RussEurope-en-Exil] Les transformations de l’économie russe et les problèmes actuels de la Russie, par Jacques Sapir

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L’économie de la Russie s’est beaucoup transformée depuis les années 1990. Pas toujours en bien faut-il ajouter. Ce que l’on appelle la transition – soit la construction d’une économie de marchés – a eu un impact fort, et souvent destructeur. Ceci fut aggravé par des politiques économiques ineptes du temps de Boris Eltsine, politiques qui furent largement soutenues par les pays occidentaux, ces derniers n’hésitant pas à intervenir dans la vie politique russe, comme lors des élections présidentielles de 1996. Ces politiques ineptes – et ceci est écrit à minima – ont plongé la Russie dans une profonde dépression économique. Le changement systémique qui a été à l’oeuvre en Russie de 1992 aux années 2000 a constitué un phénomène aux répercussions essentielles[1]. Il a constitué un véritable défi pour la science économique et en particulier pour les économistes occidentaux qui ont été fortement associés à ce processus. Cette transition n’était pourtant pas la première historiquement[2], et on pouvait la rapprocher d’autres transformations[3]. Cependant, il est indubitable qu’elle a des spécificités remarquables. La taille de la zone concernée, la soudaineté du changement, la diversité des conditions de départ suivant les régions, vont dans le sens d’une spécificité.

La crise financière d’août 1998 solda les déséquilibres accumulés depuis 1995. Cette crise fut le point d’orgue de ce que l’on appelle aujourd’hui les « années 1990 », mais aussi, paradoxalement, le début de la renaissance de l’économie russe. Les vingt dernières années sont donc celles de la reconstruction et de la transformation en profondeur, de cette économie. L’économie russe est aujourd’hui solide même si tous les anciens problèmes, n’ont pas disparu et de nouveaux problèmes sont aussi apparus.

La « catastrophe » des années 1990 et les effets positifs de la crise de 1998

La première phase de la transition en Russie a constitué ce que l’on peut appeler une « expérimentation néo-libérale » d’une extraordinaire violence, qui s’est déroulée de janvier 1992 au printemps 1998. Ce que l’on appelle la « thérapie de choc » a été en réalité la mise en œuvre d’une pensée radicale et sectaire qui visait à faire de la Russie le champ d’expérimentation d’une idéologie néo-libérale[4]. Il faut ici souligner le fait que rapidement cette politique économique a été très sévèrement critiquée par de nombreux spécialistes réputés, à la fois en raison de son inadaptation aux conditions de la Russie mais aussi en raison des graves erreurs théoriques que le raisonnement des néo-libéraux contenait[5].

Les évolutions économiques depuis le début de la transition peuvent se lire à travers les statistiques. Comme on le voit sur le graphique 1, la Russie a connu, après le terrible appauvrissement des années 1990 et la chute de la production, un rebond spectaculaire qui a duré jusqu’à la crise financière mondiale de 2008-2009.

Graphique 1

Sources : Base de donnée du FMI

 

La chute brutale de la production, mais aussi de l’investissement et de l’épargne que la Russie avait connue jusqu’en 1998 s’est alors inversée suite à la crise de 1998 et aux politiques qui furent mises en œuvre et ce jusqu’en 2008. La croissance dans ces dix années a été de 6,9% par an en moyenne. Une partie de cette dernière a correspondu à un retour à la normale, une fois que la crise de 1998 eut débarrassé la Russie d’un taux de change surévalué et de la captation de ses richesses par les marchés financiers à travers le mécanisme des bons du Trésor (GKO). La politique gouvernementale a été neutre par rapport à la croissance dans ces années. Mais, à partir de 2002-2004, une phase nouvelle s’installe. A travers des programmes étatiques (les « priorités présidentielles ») et la réorganisation de l’industrie pilotée ou incitée par l’Etat se met progressivement en place un modèle de croissance. Il est naturellement aidé par l’envolée des prix du pétrole à partir de 2004, mais celle-ci ne joue que sur la dimension financière. Le développement de l’industrie, de la chimie, des constructions mécaniques, mais aussi de l’agriculture, ne doit rien aux prix de l’énergie. Par contre, ces derniers permettent le financement d’infrastructures, mais aussi de l’embryon d’une politique sociale, deux facteurs qui vont largement contribuer à la croissance et au développement de l’économie.

 

La dimension financière du rétablissement

 

Grace au redressement des prix du pétrole, mais aussi – et surtout – grâce aux politiques mises en œuvre dès le début des années 2000, les réserves de changes ont bénéficié de la hausse des prix des hydrocarbures. A la suite de la crise de 1998, elles se montaient à 12 milliards de dollars. En juin 2002, avant que le processus de hausse des prix du pétrole ne s’amorce, elles étaient déjà à plus de 42 milliards. La période ultérieure a été marquée par une hausse très forte, et le pic fut atteint en juillet 2008, avec près de 600 milliards de dollars.

 

Graphique 2

Source : Banque Centrale de Russie

 

Elles ont fluctué par la suite, avec les conséquences de la crise de 2008-2009 ou avec les restrictions aux opérations en dollars imposées par les Etats-Unis en 2014/2015. Mais, elles ne sont jamais tombées sous la barre des 350 milliards de dollars et elles sont aujourd’hui à plus de 530 milliards. Ce niveau est même considéré aujourd’hui comme excessif par certains économistes.

Le poids de la dette publique en pourcentage du PIB a fortement diminué. Immédiatement après la crise de 1998, le défaut sur la dette avait permis une restructuration importante de cette dernière, qui avait été réalisée en 1999-2000. Mais, la baisse de la dette publique s’est par la suite poursuivie. D’un niveau de 56% du PIB en 2000, cette dette est tombée à 7,5% du PIB en 2008 du fait de la forte croissance, des excédents budgétaires mais aussi – surprise – de l’inflation. Cette dette remontera par la suite mais se stabilisera au niveau faible de 14% en 2018.

Graphique 3

Source : Banque Centrale de Russie et Ministère des Finances.

Il convient de signaler que le niveau très faible de la dette publique n’est pas sans poser des problèmes spécifiques à la Russie. Il réduit très fortement les possibilités de fonctionnement d’un marché interbancaire mais surtout ce niveau s’avère être contradictoire avec la volonté affichée du gouvernement de faire du rouble une « monnaie de réserves » au moins au niveau des pays de l’Union eurasienne. En effet, pour qu’une monnaie puisse être utilisée comme une monnaie de réserves il faut que des titres libellés en cette monnaie puissent être acquis par les Banques Centrales concernées. Or, avec 14 % du PIB, la dette publique de la Russie est trop faible pour alimenter ces transactions. La volonté contradictoire du gouvernement russe de maintenir d’une part la dette publique à un niveau très bas et d’autre part de promouvoir l’usage du rouble comme monnaie de réserve à l’échelle régionale a eu surtout pout effet un blocage dans l’usage international de la dette publique russe. Tant que le gouvernement russe ne reviendra pas sur sa décision de maintenir à un niveau très bas la dette publique, le rouble ne sera pas une monnaie de réserve régionale, et ce quels que soient les espoirs du gouvernement russe.

 

La question de l’investissement et de l’épargne

 

A partir de la situation de surinvestissement que l’URSS connaissait et qui persiste en 1992 avec 36,9% du PIB consacré à l’investissement, le pourcentage baisse rapidement (graphique 1). L’investissement, cependant, s’effondre et tombe en 1998 à 15% du PIB, ce qui est bien trop bas. Il commence à se rétablir lui aussi à la suite de la crise financière de 1998 et revient vers 22% à 24% du PIB. L’épargne subit le même effondrement, qui traduit l’appauvrissement de la société. Il se rétablit, lui aussi, à partir de la crise financière et croit régulièrement jusqu’en 2018, avec près 30% du PIB. C’est une valeur importante, qui traduit la forte hausse de l’épargne des entreprises. L’épargne est – en volume – désormais largement supérieure à l’investissement. Cet « excès » relatif de l’épargne explique donc que la Russie soit exportatrice nette de capitaux, sous la forme d’acquisitions d’entreprises à l’étranger. Mais, cela pose aussi la question de savoir si l‘investissement ne serait pas, en réalité, insuffisant.

Se dessine ici un des problèmes de l’économie russe. Les gains réalisés par les exportations, s’ils sont en partie réinvestis dans l’économie, sont aussi en partie stérilisés, au travers des réserves de la Banque Centrale de Russie ou aux travers des fonds souverains constitués par le Ministère des finances. Cette stérilisation correspond à l’insertion de la Russie dans la finance globalisée, une insertion en partie inévitable si le pays voulait avoir accès à la technologie occidentale et asiatique. Mais cela a probablement été poussé trop loin et a ralenti la croissance tout en créant des vulnérabilités de la Russie aux crises financières. Les sanctions financières prises par les Etats-Unis pourraient imposer au gouvernement de réduire cette financiarisation et de se recentrer sur le développement du pays.

 

Inégalités : un retour à la normale ?

 

Le rétablissement de la Russie s’est accompagné d’une diminution des inégalités qui avaient explosé durant les années 1990. Elles étaient largement supérieures à ce que l’on mesurait aux Etats-Unis début 2000. Sur la période 2015-2018, elles se sont beaucoup réduites, un mouvement qui a commencé à partir de 2004. Ainsi, le coefficient de Gini (qui va de 0 – égalité parfaite – à 1 – inégalité parfaite) et qui était supérieur à 0,42 au début des années 2000, est tombé à 0,375 en 2011 et 0,331 en 2017.

 

Graphique 4

Source : OCDE, base de données, https://data.oecd.org/fr/inequality/inegalite-de-revenu.htm

 

La Russie reste, à l’évidence, un pays où les inégalités de revenu sont élevées. Il faut cependant constater que ces inégalités qui se sont fortement accrues dans les années 1990 tendent depuis le milieu des années 2000 à diminuer. Si l’on compare la part du revenu capturée par les 1% les plus riches, elle se situe au niveau des Etats-Unis.

 

Graphique 5

Source : OCDE

 

On constate néanmoins sur le graphique 5 que ces inégalités, après être montées à un niveau très élevé à la suite des années 1990 se sont mis à décroître, en particulier à partir de 2006-2007 soit avant la crise financière mondiale qui toucha la Russie fin 2008.

La Russie n’est donc plus un pays où ces inégalités sont extrêmes. Les niveaux, qu’il s’agisse du coefficient de GINI qui mesure la dispersion statistique des revenus, ou qu’il s’agisse de l’écart inter-déciles, sont de l’ordre de ce que l’on connaît au Portugal et en Italie. La Russie est donc loin de l’image qu’en donne une certaine presse, un pays dominé par les oligarques et la mafia.

 

L’économie russe aujourd’hui

 

La hausse de la productivité du travail, en particulier dans l’industrie ou la construction, montre aussi la transformation de l’économie russe. Entre 2002 et 2016, les gains annuels dans l’industrie manufacturière ont été de 4,34% en moyenne, de 3,83% dans la construction et de 3,60% dans l’agriculture. De tels taux s’expliquent à la fois par la réorganisation des entreprises, la modernisation de leurs équipements, et par le contexte général de croissance – dans le cas de l’agriculture encouragé par les mesures protectionnistes appelées « contre-sanctions » prises par le gouvernement à la suite des mesures occidentales de 2014 – qui permet aux entreprises de travailler au plein emploi. Ils sont un bon indicateur du dynamisme de l’industrie russe. Mais, on voit aussi que la croissance, de retour depuis 2016, reste faible ; pourquoi ? L’analyse des mouvements du salaire réel moyen et du chiffre du commerce de détail, les deux données exprimées en pourcentage d’augmentation par rapport au mois équivalent de l’année précédente (ce que l’on appelle le glissement mensuel), peut fournir des éléments de réponse.

 

Graphique 6

Source : ROSSTAT

 

La hausse du commerce de détail est très inférieure au salaire réel. Cela indique d’une part que les ménages russes ont utilisés une partie de la hausse du salaire réel pour se désendetter mais aussi que le salaire réel n’est pas exactement le revenu disponible : en effet, les variations de la pression fiscale jouent sur la passage du revenu perçu au revenu disponible.

On est passé d’une croissance de 2,7% en 2018 à 0,9% pour la première moitié de 2019. La politique du gouvernement accentue la baisse de la croissance du fait de la pression fiscale. Le salaire réel a certes augmenté de 1,3% et 2,3% respectivement les 1er et 2ème trimestres 2019, mais le revenu disponible a baissé de 2 % au premier trimestre et n’a augmenté que de 0,5% au 2ème. La consommation des ménages s’en ressent : les consommations alimentaires représentent 25% du budget, ce qui est très élevé pour le développement économique de la Russie ; les mouvements sociaux s’expliquent ainsi. Il n’y a pas eu d’augmentation importante des retraites en dépit des promesses faites par le gouvernement en 2018. La politique du gouvernement a sans doute coûté 1,5% à la croissance de la Russie au premier semestre 2019. De fait, la croissance de la Russie est le fait pour l’essentiel de l’industrie. La comparaison avec la construction confirme que les ménages sont réticents à l’idée de s’endetter et que leurs revenus ont été grignotés par la hausse des impôts. L’excédent budgétaire a été plus importante dans les 6 premiers mois de 2019 que dans les 6 de 2018 : les impôts représentent ainsi 1566 milliards de roubles contre 948. C’est le résultat d’une hausse de la TVA et des accises.

 

Graphique 7

Evolutions de l’industrie et de la construction

Source : ROSSTAT

Par ailleurs, le financement des « projets nationaux » concernant tant l’éducation supérieure que la santé, la digitalisation de économie que les transports, projets qui sont nécessaires à une relance forte de la croissance, a ainsi pris beaucoup de retard sur les prévisions. L’aménagement des territoires est aussi un des problèmes critiques de la Russie aujourd’hui.

 

Les problèmes régionaux, un frein pour la croissance ?

 

Certes, l’aménagement des villes s’est poursuivi, et pas seulement à Moscou ou Saint-Pétersbourg. Les réseaux (électriques/eau) se sont modernisés et la construction des routes s’est poursuivie et les routes fédérales et nationales sont d’une meilleure qualité qu’il y a quinze ans. Les infrastructures de transport (aérien/ferroviaire). Ces améliorations sont en partie liées aux grands projets d’aménagement public. La coupe du monde de football a joué un rôle important dans l’amélioration des infrastructures. Mais, ces améliorations ne sont pas générales et systématiques. Les différences interrégionales restent très importantes. Les régions déprimées restent dans une situation très précaire, sauf quand il y a des priorités nationales particulières. La raison principale est le manque de ressources financières publiques dans les régions et les déséquilibres de la répartition fédérale fiscale. Le niveau fédéral reçoit 58% de la masse fiscale. Si l’on inclut le système des paiements sociaux, c’est même plus élevé, supérieur à 60%. Mais, cette concentration sur le niveau fédéral devrait avoir pour contrepartie une politique active visant à compenser les différences de revenu et de développement.

Un exemple de ces dysfonctionnements est le secteur forestier. La réforme fédérale a diminué le nombre des gardes, et la répartition des compétences et des responsabilités et cas d’incendie est aujourd’hui loin d’être claire. C’est l’une des raisons des incendies qui ont lieu depuis ces dernières années. On voit que se mélangent au sujet des régions les questions de politiques budgétaires, de présence ou d’absence de stratégie, mais aussi des questions de compétences constitutionnelles qui ne sont toujours pas réglée depuis plus de vingt ans. Il faut ajouter que les grandes entreprises n’ont aucune incitation à dépenser l’argent dans les régions où elles extraient des matières premières.

Une partie du problème est géré par ce que l’on appelle la « commande manuelle », autrement dit les interventions personnelles des gouverneurs les plus connus et du Président lui-même. Cela a permis d’éviter des crises, ou de régler les problèmes les plus criants. Mais, cela n’est clairement pas une solution pérenne.

Les régions elles-mêmes n’ont pas de vision claire du développement spatial de la Russie. Il faudrait une logique, une doctrine, d’aménagement du territoire. Or, pour l’instant, à part quelques priorités nationales, il n’y a pas de programme intégré. D’autre part, il y a une grande logique de concurrence entre les régions (dans le domaine fiscale en particulier). Cela conduit à des inefficacités importantes de développement.

 

Une croissance en panne ?

 

Il y a donc un problème évident de demande en Russie. La politique de la Banque Centrale joue aussi un rôle très négatif. Le crédit reste trop cher, tant pour les entreprises que pour les ménages. L’endettement des ménages est donc réduit (15% du PIB) Or, la stimulation de la demande est la clé du développement de l’économie. C’est d’elle dont dépendent tant la hausse des investissements que le développement d’activités compétitives.

L’action du gouvernement a été négative ces derniers mois. Ce n’est pas le seul problème en cause. La politique de la BCR joue aussi un rôle très négatif. Le crédit reste trop cher. La charge des paiements obligatoires a augmenté. L’endettement des ménages s’est donc réduit (15% du PIB). La politique du gouvernement ET de la BCR aurait donc coûté 1,5% à la croissance de la Russie au premier semestre 2019.

Une autre politique économique s’impose impliquant des baisses d’impôts afin de « rendre » du revenu aux ménages et une augmentation des prestations sociales. Cette politique devrait aussi prendre en compte la nécessité d’accroître fortement le financement des « projets nationaux » en particulier ceux consacrés aux transports et au développement des régions.

 

 

[1] Voir, R.Boyer, « La grande transformation de l’Europe de l’Est », préface à l’édition japonaise de, T.Yamada et R.Boyer,(édits.), La Grande transformation du Socialisme, Fujiwara, Tokyo, 1993.

[2] On pense, ici, en particulier aux changements qui ont affectés le Japon pendant la « période Meïji »; voir H.Rosovsky, Capital Formation in Japan: 1898-1940, Glencoe Free Press, New York, 1961, B.K.Marshall, Capitalism and Nationalism in Pre-War Japan. The Ideology of the Business Elite, 1868-1941, Stanford University press, Syanford, (Ca.), 1967, E.H.Norman, Japan’s Emergence as a Modern State: Political and Economic Problems of the Meïji Period, Institute of Pacific Relations, New York, (NY.),1940, M.Y.Yoshino, Japan’s Managerial System: Tradition and Innovation, MIT Press, Cambridge, (Mass.), 1968.

[3] K.Polanyi, The Great Transformation, Alfred Knopf Publisher, New York, (NY.),1944.

[4] On en trouve un exemple dans : Fisher S. (1994), “Prospects for Russian stabilization in the Summer of 1993”, in A. Åslund (Ed.), Economic Transformation in Russia, New York : St. Martin’s Press, pp. 8-25.

[5] Voir Sapir J., « A l’épreuve des faits…Bilan des politiques macroéconomiques mises en oeuvre en Russie », in Revue d’études comparatives est-ouest, vol.30, n°2-3, 1999, pp 153-213 et Idem, « Russia’s Crash of August 1998: Diagnosis and Prescriptions », in Post-Soviet Affairs, vol. 15, n°1/1999, pp. 1-36.

Commentaire recommandé

Pepin Lecourt // 08.10.2019 à 12h55

L’économie Russe est souvent l’objet d’ironie aux USA, décrite comme une station service ou une pompe à essence.

Or si les hydrocarbures représente 60% des exportations, leur apport ne représente que 10% du PIB Russe, preuve que l’essentiel de la richesse produite en Russie provient de son industrie et de son agriculture.

11 réactions et commentaires

  • Geoffrey // 08.10.2019 à 09h24

    On voit que J. Sapir est un amoureux de la Russie…

    je trouve dommage qu’il ne démontre pas l’ineptie des politiques économiques des années ’90 (qui ont fait tant de mal au peuple), une fois pour toutes…

    il y a aussi une certaine pudeur chez J. Sapir, de refuser de spéculer sur les motivations de ces décideurs des années ’90, une gêne ? du genre : le capitalisme est en fait un outil de domination, comme l’épée au Moyen-Age ?

    ça serait œuvre de salubrité publique pour notre propre époque : que faut-il pour qu’on abatte l’ultra-libéralisme ? une troisième guerre mondiale ?

    Geof’, amoureux du communisme

      +16

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    • Bruno Kord // 08.10.2019 à 13h22

      Jacques Sapir s’est exprimé dans de nombreux articles sur le sujet que vous abordez. Ce n’est pas le theme du present texte qui parle des problèmes d’aujourd’hui. Vous pouvez trouver (facilement ?) les anciens textes de J.Sapir sur ce blog ou sur son ancien blog Russeurop (blog depuis censuré par nos autorités)
      Cordialement

        +8

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  • Briska // 08.10.2019 à 11h18

    Bonjour,
    Quelqu’un peut-il m’expliquer cela?
    « une fois que la crise de 1998 eut débarrassé la Russie d’un taux de change surévalué et de la captation de ses richesses par les marchés financiers à travers le mécanisme des bons du Trésor (GKO). »

    Je veux dire le mécanisme de captation des richesses. Je ne comprends pas.

    Merci.

      +2

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    • koui // 08.10.2019 à 12h48

      Quand l’état s’endette avec un taux d’intérêt élevé, les investisseurs captent la richesse .

        +4

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  • Pepin Lecourt // 08.10.2019 à 12h55

    L’économie Russe est souvent l’objet d’ironie aux USA, décrite comme une station service ou une pompe à essence.

    Or si les hydrocarbures représente 60% des exportations, leur apport ne représente que 10% du PIB Russe, preuve que l’essentiel de la richesse produite en Russie provient de son industrie et de son agriculture.

      +19

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    • moshedayan // 08.10.2019 à 18h05

      Pepin Lecourt votre remarque est fort juste.
      N’oubliez pas cependant que les produits industriels et agricoles russes sont peu exportables (cf. toutes les vieilles blagues jadis sur le « made in USSR » du temps du communisme). D’où le mépris occidental.
      L’article de J. Sapir est argumenté. Il me semble omettre cependant la nécessité pour la Russie d’un développement écologique durable – une vision de la croissance traditionnelle ne correspond plus aux perspectives d’avenir,. J’ai perçu cela chez quelques Russes rencontrés l’été dernier. Ceux-ci ne veulent plus d’une « croissance à % tant et plus et à « l’occidentale » »… Un exemple, ils se désolent des constructions de barres d’immeubles à 11 étages et plus entamées dès les années 1997 à peu près qui prennent la place des immeubles « khrouchtchovskie » à 5 étages, vieux certes… Ils se demandent s’il ne faudrait pas faire à l’identique en hauteur et mieux à l’intérieur. Tant de questions sur fond de soupçons de corruptions sur le foncier… Une des causes des mécontentements aux élections municipales… Le réchauffement climatique n’est plus nié…Le nombre de Russes qui ne s’intéressent plus à une croissance à 2 chiffres n’est pas insignifiant. Ils veulent surtout la stabilité et un réajustement des salaires, pensions faibles sur une échelle des revenus bien moins grande qu’actuellement. La Russie doit trouver son propre chemin.

        +10

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      • Catalina // 10.10.2019 à 06h22

        « N’oubliez pas cependant que les produits industriels et agricoles russes sont peu exportables »
        Pour en avoir mangé, ils sont bien meilleurs que les nôtres, ceci dit, comme ces produits ne sont pas formatés par les normes européennes, ils ne sont pas tarés, lavés à l’eau de javel et sont bien souvent recouverts d’une belle pellicule de belle terre noire. A mon dieu, il faudrait donc les laver avant de les consommer ? et supporter qu’ils aient toutes les formes ? Quelle horreur !!!
        En Russie contrairement à chez nous, les principaux aliments sont les légumes et les céréales, et bcp moins de viande que chez nous ce qui est un gage de bonne santé.
        ;o)

          +4

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  • Bruno Kord // 08.10.2019 à 13h15

    Qu’il est agréable de lire un vrai article d’économie et non une litanie idéologique ou une publicité déguisée. Merci à Jacques Sapir

      +10

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  • borok83 // 08.10.2019 à 14h30

    Il n’est pas fait état dans cet article de l’inflation…..depuis quatre ans, il y aurait pourtant matière à s’interroger. Sans polémiquer je ne trouve aucun intérêt, pour y avoir de la famille, les gens vivent de plus en plus à crédit ça c’est une réalité non contestable, mais surtout le taux de natalité, qui fait qu’en 2025, il y aura plus de retraités que d’actifs…..et toujours un taux de migration très important, sans êtes pessimiste, il y a beaucoup à faire.

      +5

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  • METZGER // 08.10.2019 à 23h54

    Enfin, cet article passe sous silence la part très importante mais difficilement mesurable de l’économie noire. Ce pays souffre d’une corruption institutionnalisée. Et donc, malgré de grandes richesses du sol et humaines, il restera dans un marasme qui provoque la misère ou la stagnation aux confins. Peut-on comparer avec l’explosion chinoise des trente dernières années ? Je ne sais pas, mais 1989, cela commence à faire un bail… La fuite des capitaux, des cerveaux, des jeunes femmes en âge de procréer continuent. Il y a de quoi se poser des questions… Les infrastructures de ce pays immense sont encore moyennageuses dans l’est et le nord, et tout le volet social en général ( retraites, hôpitaux, etc..) est en retard, faute de moyens. Ajoutons que Moscou et St Peter ne sont pas la Russie, comme Paris n’est pas la France.

      +5

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  • Catalina // 10.10.2019 à 06h17

     » La fuite des capitaux, des cerveaux, des jeunes femmes en âge de procréer continuent »
    et plus précisément sue « la fuite des jeunes femmes », savez-vous qu’en Russie il y a plus de femmes que d’hommes et donc il est normal qu’elles aillent voir ailleurs sinon, elles ne pourront pas fonder une famille, parfois, il faut soulever un peu le drap de la propagande pour voir ce qu’il y a dessous.
    Cdlt

      +3

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