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4.octobre.20194.10.2019 // Les Crises

Quand le dollar devient une arme

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Source : Consortium News, Patrick Lawrence, 09-07-2019

Les guerres de sanctions incessantes de l’administration Trump freinent l’hégémonie mondiale du dollar et accélèrent la chute de l’empire américain.

Les signes ne cessent de se multiplier. Alors que l’administration Trump militarise le dollar pour défendre l’hégémonie américaine, elle incite de nombreuses autres nations à trouver des alternatives à la monnaie américaine comme moyen de change par défaut. On ne saurait trop insister sur les implications à long terme de cette tendance à la progression rapide, qui est évidente chez les alliés et chez ceux que Washington considère comme ses adversaires : L’enjeu est la longévité de la prééminence mondiale de l’Amérique.

La séance du G20 qui vient de s’achever à Osaka, au Japon, a montré de façon spectaculaire à quel point les efforts de « dé-dollarisation » fusionnent rapidement. Et le schéma est on ne peut plus clair : Le recours incessant de l’administration Trump à des sanctions économiques et financières unilatérales contre ceux perçus comme des ennemis, est presque certainement sans précédent, et est l’une des principales raisons pour lesquelles ces efforts s’accélèrent maintenant à un rythme que peu de gens sur les marchés financiers ou dans les milieux officiels ont anticipé.

M. Trump et l’équipe américaine rencontrent Xi Jinping et la délégation chinoise, le 29 juin 2019, au G-20 à Osaka. (Maison Blanche/Shealah Craighead)

La tendance à la dé-dollarisation du commerce international et des transactions financières est évidente depuis un certain temps déjà. La Russie a activement encouragé ses partenaires commerciaux à éviter le dollar en faveur des monnaies locales depuis que Washington a imposé des sanctions contre la Russie à la suite du coup d’État provoqué par les États-Unis en Ukraine il y a cinq ans. La Russie recrute actuellement d’autres pays pour participer à son alternative au système de messagerie bancaire SWIFT contrôlé par les États-Unis. La Chine a mis en place un mécanisme parallèle, le système de paiements interbancaires transfrontaliers.

La Chine a lancé il y a un peu plus d’un an un marché à terme du pétrole libellé en yuan. Son chiffre d’affaires annuel est déjà l’équivalent de 2,5 billions de dollars. La Shanghai Futures Exchange, où sont négociés les contrats à terme sur le pétrole, a récemment annoncé son intention d’offrir des contrats à terme sur le caoutchouc, les métaux non ferreux et d’autres matières premières – tous négociés en yuan.

La réunion du G-20 a marqué une étape importante de ces efforts de dé-dollarisation. La France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont annoncé le jour de l’ouverture qu’un système commercial a été mis au point au cours de l’année écoulée pour contourner les sanctions américaines contre l’Iran – et toute entité traitant avec lui – est maintenant opérationnel. L’Instrument à l’appui des échanges commerciaux, ou Instex, remplace le Special Purpose Vehicle [ou SPV pour contourner le SWIFT NdT] conçu par les Européens il y a un an. Les trois partenaires, ainsi que la Russie, la Chine et les États-Unis, sont signataires de l’accord de 2015 régissant les programmes nucléaires de l’Iran, que les États-Unis ont rejeté l’an dernier.

Sauver l’accord nucléaire

Instex vise à sauver l’accord multipartite sans la participation des États-Unis. Et les médias iraniens ont rapporté que la République islamique d’Iran a mis en place un système correspondant, le Special Trade and Finance Instrument [STFI NdT] au printemps dernier. Il n’est pas clair dans quelle mesure Instex s’avérera efficace dans la pratique ou s’il suffira de persuader Téhéran de rester dans les limites de l’accord nucléaire. Les premiers signes sont mitigés : l’Iran a déclaré dimanche qu’il commencera à enrichir de l’uranium au-delà des limites du pacte ; en faisant cette annonce, un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères a également indiqué que Téhéran voulait sauver l’accord.

Eccles Federal Reserve Board Building, Washington, D.C. (Ron Dicker, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons) [L’édifice Marriner S. Eccles du Conseil de la Réserve Fédérale abrite les principaux bureaux du Conseil des gouverneurs du système fédéral de réserve, NdT]

Quelle que soit la performance d’Instex, son importance géopolitique est évidente. Elle institutionnalise en effet un clivage dans l’alliance transatlantique qui ne cesse de s’élargir depuis que l’administration Obama a contraint les Européens à imposer des sanctions à la Russie après l’éclatement de la crise en Ukraine. Instex est également la tentative la plus importante à ce jour pour contester l’hégémonie du dollar en tant que monnaie mondiale de commerce et de réserve.

La réunion du G-20 à Osaka a eu d’autres surprises. Dans un important discours prononcé avant le début de la séance d’ouverture, Vladimir Poutine a exhorté les autres membres des pays du BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – à accroître la proportion de leurs échanges commerciaux effectués dans des devises autres que le dollar. Étant donné que le président russe a pris la parole lors d’un forum international de premier plan, il s’agissait de son défi le plus clair envers l’hégémonie du dollar à ce jour.

Et ça commence à ressembler à un effort concerté. Izvestia, le quotidien russe, a rapporté simultanément que le ministère russe des Finances et la Banque populaire de Chine, la banque centrale chinoise, venaient de signer un accord visant à augmenter les échanges commerciaux en roubles et en yuans en le portant jusqu’à la moitié des transactions bilatérales. Aucun calendrier pour ce changement n’a été signalé.

Ensemble, les pays du BRICS ne représentent pas tout à fait un quart de la production économique mondiale. Au printemps dernier, ils ont testé un système de paiement destiné à permettre aux utilisateurs de faire face à leurs obligations financières en monnaie locale – un engagement que Poutine avait clairement en tête lorsqu’il s’est exprimé à Osaka.

Utilisation abusive des sanctions

Le recours excessif de l’administration Trump à des sanctions – elles sont actuellement en place contre une vingtaine de pays, principalement l’Iran, la Russie, la Syrie, le Venezuela, Cuba et la Corée du Nord – n’est pas ce qui a inspiré le phénomène actuel de la dé-dollarisation. L’État de Washington de Trump l’a simplement fait avancer. Il affaiblit également la confiance dans le dollar chaque fois qu’il gèle les avoirs de ceux qui sont désignés comme étant des adversaires comme par exemple le Venezuela, ou bien d’entreprises et d’individus résidant dans des pays dits « ennemis » comme la Russie et l’Iran.

Le président russe Vladimir Poutine, à gauche, et Trump pendant le G-20 à Osaka, le 28 juin 2019. (Maison Blanche/ Shealah Craighead)

Il est remarquable que cette administration ne reconnaisse pas jusqu’à présent qu’elle porte au moins autant atteinte à la crédibilité du dollar qu’un pays qui envisage de contourner son utilisation. Washington n’apprend jamais, semble-t-il. Avant même que les Européens ne dévoilent Instex à Osaka, le département du Trésor avait déjà menacé de sanctionner les partenaires du système et tous ceux qui l’utilisent.

La rapidité avec laquelle d’autres pays cherchent maintenant des solutions de rechange au dollar est également une caractéristique remarquable du phénomène de la dé-dollarisation. La concurrence entre monnaies de réserve est depuis longtemps un sujet récurrent sur les marchés financiers. Mais jusqu’à présent, la fin de l’hégémonie du dollar a généralement été considérée comme un développement lointain peu susceptible de se produire dans la vie de quiconque vit actuellement. Il est peu probable que ce soit toujours le cas.

Il est important, cependant, de ne pas se livrer à trop d’interprétations d’Instex et des autres développements récents. Le dollar n’est pas en équilibre au bord du précipice de sa baisse imminente. Selon le Fonds monétaire international, il représente encore environ les deux tiers des réserves de change mondiales. Une proportion beaucoup plus élevée de transactions internationales sont encore effectuées en dollars américains. Il est probable que l’hégémonie du dollar reste une question pour encore une dizaine d’années ou plus dans l’avenir.

Mais c’est maintenant que le défi est lancé . C’est ainsi que les nouvelles d’Osaka, d’Instex, du récent accord sino-russe et des efforts du BRICS sont mieux comprises, comme les premières étapes dans le développement de ce défi. La défense de Washington contre lui sera féroce, ruinant la vie de bien des gens.

Le dollar est la pierre angulaire de la puissance américaine. L’utilisation de ce pouvoir, dans sa forme la plus effrontée et la plus grossière – une épée haut brandie – est maintenant évidente dans les guerres de sanctions. Les États-Unis peuvent mettre à genoux n’importe quel pays à leur guise. Elle peut geler les actifs de toute entité qui investit aux États-Unis, qui a des dépôts aux États-Unis ou qui achète du papier du Trésor américain. Le fait d’être la monnaie sine qua non des réserves mondiales place les États-Unis au centre du commerce mondial et induit une dépendance inverse; tout le monde a besoin d’avoir accès au dollar.

Le déclin de la monnaie, lorsqu’il commencera pour de bon, sera un bon indicateur de l’entrée de l’empire américain dans le passé.

Patrick Lawrence, correspondant à l’étranger depuis de nombreuses années, principalement pour l’International Herald Tribune, est chroniqueur, essayiste, auteur et conférencier. Son livre le plus récent est « Time No Longer : Americans After the American Century » (Yale) [Plus de temps à perdre : Les Américains après le siècle américain, NdT]. Suivez-le sur Twitter @thefloutist. Son site web est Patrick Lawrence. Soutenir son travail via son site Patreon.

Source : Consortium News, Patrick Lawrence, 09-07-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Fritz // 04.10.2019 à 06h57

John Connally aurait dit : « Le dollar est notre monnaie et votre problème ».

Logiquement, l’Union européenne va utiliser l’euro pour contourner le dollar. N’est-elle pas un contrepoids à la domination américaine, comme on le disait en 1992 pour nous vendre le Traité de Maastricht ? N’est-elle pas défiante à l’égard du président Trump ? Il paraît même que l’UE s’est entendue avec la Russie, la Chine, l’Iran et le Venezuela pour dédollariser les transactions internationales. Pierre Moscovici, bien connu pour sa fermeté anti-américaine, a été très clair là-dessus.

Hein ? Je me trompe ? L’UE n’aurait pas l’intention de contester le dollar ?

20 réactions et commentaires

  • Fritz // 04.10.2019 à 06h57

    John Connally aurait dit : « Le dollar est notre monnaie et votre problème ».

    Logiquement, l’Union européenne va utiliser l’euro pour contourner le dollar. N’est-elle pas un contrepoids à la domination américaine, comme on le disait en 1992 pour nous vendre le Traité de Maastricht ? N’est-elle pas défiante à l’égard du président Trump ? Il paraît même que l’UE s’est entendue avec la Russie, la Chine, l’Iran et le Venezuela pour dédollariser les transactions internationales. Pierre Moscovici, bien connu pour sa fermeté anti-américaine, a été très clair là-dessus.

    Hein ? Je me trompe ? L’UE n’aurait pas l’intention de contester le dollar ?

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  • Biaflex // 04.10.2019 à 07h30

    Il nous faudra donc regarder sur la répartition des réserves de change pour connaître l’évolution de la mainmise de la devise Dollar dans les transactions mondiales.

    https://www.lopinion.fr/edition/economie/pourquoi-dollar-reste-monnaie-reserve-mondiale-141480

    Pour l’instant, l’empire étasunien reste debout.

      +5

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    • Haricophile // 08.10.2019 à 16h29

      Encore debout, certes, mais la suite des événements ne dépend que d’eux même parce qu’il existe une alternative; pour de vrai, parce que la monnaie étatant depuis longtemps devenu un objet «immatériel», il faut malgré tout des infrastructures matérielles et organisationelles pour la gérer, ce qui n’était pas le cas jusqu’à très très récement.

      Bref, on n’est qu’au tout début, dire « encore debout » comme si ça pouvait durer éternellement comme durant le passé c’est être très très optimiste. Au début, un arbre qui tombe « est encore debout » mais ce n’est que par son inertie. Si les US ne changent pas radicalement leur comportement, cette inertie ne suffira pas à les maintenir debout bien longtemps.

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  • Louis Robert // 04.10.2019 à 07h33

    « Washington n’apprend jamais, semble-t-il… jusqu’à présent, la fin de l’hégémonie du dollar a généralement été considérée comme un développement lointain peu susceptible de se produire dans la vie de quiconque vit actuellement… Le déclin de la monnaie, lorsqu’il commencera pour de bon, sera un bon indicateur de l’entrée de l’empire américain dans le passé.. »

    Lointains: la dédollarisation, les changements climatiques, l’effondrement systémique… la fin de l’Empire. Inadmissibles… donc lointains.

    Pinter: « Même pendant que cela se passait, cela ne se passait pas. » (Discours Nobel)

      +9

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  • jules // 04.10.2019 à 07h52

    1 – Tiens, juste pour le fun, parmi les entités soumises au petit jeu des sanctions économiques, il y a les « narcotics traffickers ».

    C’est curieux, je n’imaginais pas la façade officielle et/ou hypocrite du « deep state » ― le Capitole et tutti quanti ― porter préjudice au gagne-pain des pontes de la CIA ou du Pentagone…

    (Ceci dit, ils ont adroitement évité messieurs Johnson-et-Johnson, Pfizer, Teva, Lilly, Abott, Bristol-Myers, etc.)

    2 – Le dollar comme arme de guerre depuis Donald Duck… Hem, hem, la bonne blague !… Ce n’était pas déjà le cas depuis, sinon le 15 août 1971, du moins le 7 janvier 1976 ?

    (Les mauvais coucheurs aiment à remonter à juillet 1944, les conspirationnistes irrécupérables, à décembre 1913 et les mystiques effarouchés à la formule de l’abbé de Cîteaux, le 22 juillet 1209 ; mais bon, ce sont des illuminés, des intrigants et des mal embouchés…)

    Rien de nouveau sous le soleil trompeur, donc.

      +16

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  • Linder // 04.10.2019 à 08h32

    P. Lawrence écrit « Les guerres de sanctions incessantes de l’administration Trump freinent » ou « Alors que l’administration Trump militarise le dollar » ou encore « Le recours excessif de l’administration Trump » etc …

    Ce qu’il dit me semble intéressant sauf qu’il semble attribuer la responsabilité des choix des Etats-Unis à Donald Trump alors que toutes ces actions sont dans la continuité de la politique américaine depuis au moins Bill Clinton (pour ne pas remonter à 1945), mais particulièrement accentué avec Barack Obama.

    Cette façon de se focaliser sur Trump, c’est faire une erreur d’approche profonde sur les causes profondes de ces décisions.

      +21

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  • RGT // 04.10.2019 à 08h36

    De Gaulle, il y a presque 55 ans, avait déjà dénoncé l’hégémonie scandaleuse du dollar « qu’il ne leur sied que d’imprimer » selon ses propres paroles.
    Et à l’époque le dollar était encore « convertible en or », « problème » qui fut résolu 6 ans plus tard par Nixon et qui n’entraîna aucune réaction internationale.

    Depuis 1971, le dollar ne vaut que le prix du papier sur lequel il est imprimé (maintenant il n’y a même plus de papier mais simplement des bits qui se promènent dans des datacenters, ce qui fait que cette monnaie ne coûte même plus rien à produire).

    Nous sommes donc rendus à la « glorieuse » époque des assignats et le risque d’explosion spontanée qui risque de s’ensuivre (pas que du côté du dollar d’ailleurs, mais certaines autres monnaies peuvent encore offrir des contreparties alors que la « divine monnaie » ne vaut plus que du vent).

    Et non contents de nous imposer leur monnaie de signe, les USA se permettent en plus de nous imposer COMMENT dépenser leur « machin » sans valeur.
    Où il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir.

    Qu’ils commencent déjà par offrir des contreparties réelles aux possesseurs de cette monnaie.
    Hélas, si l’on rassemblait TOUT ce qui est échangeable (dans le monde réel) contre des dollars on parviendrait péniblement à « indemniser » moins de 10% des créanciers et les USA ne posséderaient plus rien, même pas le sol qui se trouve sous leurs pieds.
    Tout le reste est parti en fumée, comme le gas-oil qui s’échappe des pots de leurs célèbres camions équipés de « Detroit Diesel » deux temps qui polluent encore plus que les cargos tant décriés.

    La chute est proche et sera brutale.
    Il suffira simplement que les possesseurs étrangers de dollars exigent des contreparties et « BOUM » !!!

    Et dire que tous nos biens nationaux sont achetés avec du PQ, ça énerve un peu.

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    • Pinouille // 04.10.2019 à 09h33

      « Hélas, si l’on rassemblait TOUT ce qui est échangeable (dans le monde réel) contre des dollars on parviendrait péniblement à “indemniser” moins de 10% des créanciers et les USA ne posséderaient plus rien, même pas le sol qui se trouve sous leurs pieds. »
      Pouvez-vous SVP détailler d’où viennent ces ordres de grandeur?

        +3

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  • Gribouille // 04.10.2019 à 08h38

    Le paradoxe de Triffin justifie le déficit de la balance commerciale américaine par la nécessité de fournir le monde en dollars afin d’assurer la disponibilité de moyens de paiement pour les échanges internationaux. Le paradoxe est que le déficit commercial américain pose un doute sur la crédibilité à terme du dollar par l’accumulation de dettes des EU que cela implique envers les autres pays.
    Trump, que l’on prend facilement pour un imbécile, n’a t-il pas pris acte de la fin du dollar comme monnaie de référence internationale par le simple constat de l’érosion continue du poids de l’économie américaine dans l’économie mondiale ? Il aurait de ce fait anticiper le problème en préférant rééquilibrer la balance commerciale plutôt que soutenir le statut international du dollar qui était à terme condamné.
    Le souci est que la croissance mondiale a été alimentée par une accumulation de dettes américaines (et européennes) en échange d’un déficit commercial récurrent. De plus, quel choc économique attendre d’une dette émise en dollars qui ne sera jamais remboursée ou dépréciée avec la baisse implicite du dollar que cela implique ?

      +6

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  • calal // 04.10.2019 à 08h53

    effectivement le dollar est une arme et ce depuis 1945.Tout l’occident repose en dernier recours sur les us,son armee,son economie.
    Le parallele entre la situation des etats unis,par extension son empire occidental avec l’empire romain est indeniable. Du coté « presentable », rome doit son succes a un certain nombre de valeurs et tombe a cause de la decadence de ses dominants ou a son incapacité a gerer son succes dans la duree ou son extension dans l’espace. Du coté « sombre », on a peu de donnees permettant d’evaluer l’evolution des conditions de vie des domines de l’empire romain tout au long de ce cycle de domination hegemonique:valait il mieux etre sous domination romaine au debut de l’empire ou sous domination « nationale »? etait ce toujours vrai vers la fin de l’empire?
    Il faut souligner qu’une des forces des americains est leur pragmatisme et leur efficacite. Ils font peut etre parti de ces nations qui apprennent des erreurs de l’histoire et ne commettront peut etre pas toutes les erreur qui ont conduit a l’effondrement de rome: d’ou peut etre l’election de trump,voir sa reelection et leur volonte de ne pas laisser « leurs allies » faire n’importe quoi avec leur monnaie (eurodollar).

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    • Haricophile // 08.10.2019 à 16h42

      Le pragmatisme et l’efficacité…. je demande a voir ! L’absence de scrupules, certes.

      Le pragmatisme ça dépend fortement à la fois de quel sujet on parle mais aussi de l’échelle de temps sur laquelle on se situe, évaluer leur intérêts sur la durée n’est plus leur fort; surtout quand l’intérêt se mesure en autre chose que en dollard.

      L’efficacité… je ne sais pas quelle est leur efficacité actuelle. Moi j’appelle ça de la gabegie et de la corruption généralisée. A commencer par leur industrie de l’armement et leur «puissance militaire»… ou de leur médecine, les gens qui ne peuvent plus se soigner parce qu’un traitement coute 750$ par mois… et 8$ par mois dans un autre pays ! c’est ça l’efficacité ? Dois-je aussi parler de ce que devient leur système éducatif, ou les infrastructures de leur pays ? Ça va faire illusion combien de temps, même sans aucun ennemi exterieur (qu’ils se fabriquent pour faire durer l’illusion entre parenthèse)?

        +1

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  • max // 04.10.2019 à 14h00

    Il commence à être loin le temps ou le dollar était le problème des autres mais c’est de moins en moins la situation.
    Ainsi
    D Trump veut faire baisser la valeur du $ pour justement que les industriels Etats-Uniens rapatrient leurs usines d’Asie vers les USA, que fait la Fed, elle en augmente la valeur car pour elle les détenteurs du $ sont prioritaires par rapport aux chômeurs des USA (et de toutes manières je doute que ce fusse suffisant).
    Ou alors
    Les asiatiques sont parmi les plus importants détenteurs du $ et (comme ils ne sont pas Poutine) ils ont du mal à s’en séparer et donc depuis un certain temps ils prêtent en $ (notamment la Chine) aux pays qui le souhaitent, sans passer par les USA, et ces pays remboursent en matières premières.

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  • RV // 04.10.2019 à 17h55

    pourquoi le total 141,3 est-il supérieur à 100 ?
    //88 % de toutes les opérations. L’euro représentait 32 % de l’ensemble des échanges, le yen japonais 17 % et le renminbi chinois seulement 4,3 %.//

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  • Christian Gedeon // 04.10.2019 à 18h38

    Curieux,vraiment, que tout au bonheur de la dedollarisation supposément en cours, personne parmi les laudateurs de cette dedollarisation ne remarque que tout ça débouche sur une financiarisation exponentielle des « économies ». Le lancement des marchés à terme « chinois » de leurs dérivés est une victoire de plus pour les ultra-libéraux ultra financiers qui n’y voient aucune menace ni rétorsion,mais bien au contraire un joujou de plus pour s’amuser . L’idéologie c’est bien. Le réalisme c’est mieux. Créer des joujoux pour ceux qu’on prétend combattre est juste con,mais alors vraiment très con

      +1

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    • Haricophile // 08.10.2019 à 16h51

      C’est intéressant. Toutefois ce monde est très dépendant d’un ensemble de règle incontournables qu’on pourrait rassembler le nom de «réalité physique» et qui sont totalement oubliées dans cette course vers l’infini virtuel. La chute n’en sera que plus dure.

        +0

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