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4.octobre.20194.10.2019 // Les Crises

Le Grand Changement : Les anciennes méthodes s’estompent et sont irrécupérables. Par Alastair Crooke

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Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 14-08-2019

© Photo : Wikimedia

Les conflits éclatent partout : une grande partie de l’armée turque se tient prête à envahir certaines parties de la Syrie (bien que l’invasion ait pu être évitée pour l’instant) ; le Premier ministre Modi vient peut-être de déclencher la prochaine série de guerres au Cachemire avec le Pakistan avec son putsch « nationaliste » hindouiste pour annexer le Jammu-et-Cachemire majoritairement musulman ; le Japon a commencé une mini-guerre commerciale avec la Corée du Sud ; La Turquie se prépare à une confrontation avec la Grèce et Chypre au sujet de l’exploration énergétique en Méditerranée orientale ; la guerre au Yémen s’intensifie avec la guerre qui se déroule de plus en plus dans le sud de l’Arabie saoudite ; les conflits entre les États-Unis et l’Iran et la Syrie couvent et Hong Kong a sombré dans la violence.

Que se passe-t-il ? Existe-t-il un lien unificateur connectant cette soudaine flambée de tensions généralisées à l’échelle mondiale ? Bien sûr, chacun de ces conflits a son contexte en arrière plan particulier. Mais pourquoi autant en même temps ? Et bien, en un mot, tout est une question de changement – de reconnaissance du fait que nous sommes à l’aube de changements majeurs. Le monde commence à se prépositionner.

Prenons, par exemple, la volte-face des Émirats arabes unis (jusqu’à présent, un agitateur majeur pour une confrontation avec l’Iran) qui se sont retournés vers l’Iran. Une grande partie de la ferveur de cet état du Golfe pour une confrontation avec l’Iran s’est manifestée lors du rebond de l’initiative d’Obama de normaliser ses relations avec l’Iran (par l’intermédiaire du JCPOA). Les États du Golfe craignaient de perdre le parapluie de la protection américaine qui, croyait-on, protégeait ces monarchies autant de la répression de leurs réformistes internes, que de l’Iran. Puis, avec l’arrivée du président Trump, l’occasion s’est présentée de verrouiller de nouveau cette « garantie » américaine en incitant le nouveau président, déjà obsédé par sa notion de « malignité » iranienne, à agir.

Mais soudain la chimère du Golfe de Trump, qui entend retarder la résurgence de l’Iran de plusieurs générations en bombardant son infrastructure, s’est évanouie sous la chaleur du désert. Lorsque l’Iran a pris l’initiative avec ses contre-pressions, les États-Unis n’ont finalement pas réagi, ni à Ormuz, ni à la perte de son drone à haut rendement.

Ce n’est pas encore fini : L’Iran demeure une poudrière, mais dans la région il est entendu que les États-Unis n’ont ni la volonté politique, ni la capacité d’une action militaire prolongée (par opposition à une action militaire éclair, à laquelle l’Iran a promis d’importantes représailles). Ce sentiment de « changement » a été renforcé par la réitération par Trump, le mois dernier, de son appel au retrait de la Syrie, et par sa hâte presque indécente à tenter de quitter l’Afghanistan. Les présages sont clairs : l’Amérique est en train de quitter le Moyen-Orient.

Les états du Golfe doivent se repositionner – et ils le font. Ils se repositionnent dans l’architecture sécuritaire initiée par la Chine et la Russie. Il y a dix jours, par le biais d’un document officiellement approuvé par les Nations Unies, le ministère russe des Affaires étrangères a proposé un nouveau concept de sécurité collective pour le golfe persique. L’initiative russe doit être interprétée comme une sorte de contrepartie, et surtout un complément, à l’Organisation de Coopération de Shanghai, écrit Pepe Escobar.

Ajoutez à cela que la Chine envisage d’assurer elle-même la protection navale de ses propres navires dans le Golfe (contre des détournements américains ou britanniques de ses pétroliers) ; et que la Russie et l’Iran se sont entendus pour organiser des exercices navals conjoints à Ormuz (qui donneront à la Russie accès aux installations navales de Bandar-e-Bushehr et Chabahar), pour comprendre que la notion d’une architecture sécuritaire Russo-chinoise est en train de prendre forme. Il est logique pour les états du Golfe de chercher un nouveau protecteur. Et c’est ce qu’ils font.

Ainsi, comment relier cela aux autres conflits qui éclatent ? Un aspect concerne l’évolution de la thèse de Trump sur la « pression maximale » : son absence de succès majeur à ce jour a déjà été largement remarquée. Mais ce qui est révélateur, c’est que cette approche de l’« Art of the Deal » [art de l’accord, NdT] n’a aucun moyen de métamorphoser cette « pression » maximale américaine en une voie diplomatique politique ou stratégique significative. Elle s’est atténuée jusqu’à « capituler », ou on peut aggraver la douleur. Il s’agit en somme d’une radicalisation accrue de l’exceptionnalisme américain. John Bolton l’a formulé ainsi : « Le plus grand espoir de liberté pour l’humanité dans l’histoire, c’est les États-Unis ; partant de là, protéger l’intérêt national américain est la seule et unique meilleure stratégie pour le monde ». Ou, en d’autres termes, vos intérêts particuliers ne m’intéressent pas.

Ce qui a pu être initié comme une stratégie de « l’art de l’accord » a évolué au fil du temps, passant d’une « rivalité entre grandes puissances » à une nouvelle « guerre froide » sans complaisance. La conséquence de cette approche « au diable avec vos intérêts », c’est qu’il est maintenant fort probable que ni la Chine, ni l’Iran, ni la Turquie ne souhaitent activement un « accord » avec les États-Unis.

Cela a été particulièrement pertinent dans le cas de la Turquie. En tant que membre clé de l’OTAN, la Turquie a été largement tenue pour acquise en ce qui concerne la poursuite par les États-Unis de leurs propres intérêts, mais récemment la réciprocité n’a pas été avancée : la Turquie était simplement supposée n’avoir aucun intérêt que l’OTAN ou les États-Unis se sentaient tenus de respecter. Être membre de l’OTAN était en soi une reconnaissance suffisante. Et, avec la colère de la Turquie face à la tentative de coup d’État de 2016, et sa consternation face à l’élaboration du projet d’autonomie kurde du Centcom [commandement central des États-Unis dirigeant les forces américaines au moyen-orient, NdT] l’OTAN s’est contentée d’augmenter le positionnement de la Grèce (qui ne demandait pas mieux)- l’ancien ennemi juré de la Turquie. Ainsi, la poursuite exclusive des intérêts américains (en Syrie) a conduit à la mise en place d’une nouvelle lutte entre la Turquie et la Grèce en Méditerranée orientale, menaçant également d’ébranler le statut précaire de Nicosie, dominée par la Grèce. Il n’est pas surprenant que la Turquie redécouvre son ancien rôle de puissance eurasienne, la Chine et la Russie lui accordant l’estime qui convient. Comme d’autres, elle semble s’intégrer à l’architecture sino-russe.

Cela ne signifie pas que les échanges et l’approche géopolitique dissymétrique de l’Amérique, non plus que sa peur des guerres, expliquent à eux seuls la vague actuelle de troubles. L’effet de levier radical des intérêts américains jusqu’à la tolérance zéro des intérêts d’autrui pose cependant la question : pourquoi n’y a-t-il pas de « plan B » dans le cas où la Chine, l’Iran, la Russie et la Corée du Nord refusent de capituler ?

Est-ce à dire que la voie vers un « accord » n’a jamais été ce que d’aucuns à Washington voulaient ? L’objectif était-il dès le départ d’utiliser les tarifs douaniers pour rompre les lignes d’approvisionnement asiatiques – et de forcer, par le biais des tarifs, à être reconstruites aux États-Unis ? Un nouvel « accord nucléaire » avec l’Iran a-t-il jamais été activement recherché par certains corps électoraux à Washington DC : que tout ça n’était qu’à propos qu’un changement de régime ?

L’autre facteur, plus large, qui explique ce sens d’un monde en métamorphoses est précisément l’implosion culturelle occidentale, ou « Grand Changement » (comme le dit le fondateur de l’Institut Rousseau). Il y a encore peu, la vision libérale, culturelle et économique occidentale était à son apogée. Cela semblait inévitable. Cela semblait irréfutable. C’était le centre de gravité occidental. Mais comme l’a récemment fait remarquer le président Poutine (quelques années plus tard), le libéralisme et le soi-disant siècle des Lumières européen sont considérés comme « obsolètes » par une grande partie du monde. Ce Grand Changement soudain a laissé le camp libéral – qui faisait la fête « au sommet du monde » – désemparé, en colère et inquiet. Dans le monde polarisé des américains et des britanniques, les antagonismes poussent les gens à s’entre-dévorer vivants.

La « guerre civile » dans le paradigme occidental permet à d’autres États (non occidentaux) de trouver leur propre voie. Parfois, cette voie peut être potentiellement destructrice – comme pour l’annexion nationaliste hindouiste du Jammu-et-Cachemire par Modi (sous l’administration Bush, Modi s’est vu refuser un visa au motif qu’il avait soutenu l’extrémisme hindou lors des émeutes antimusulmanes de 2002). Mais la réalité est qu’il n’est plus nécessaire d’obéir aux Shibboleths [mot ou expression ne pouvant être prononcé ou utilisé que par les membres d’un groupe, NdT] occidentaux lorsqu’ils sont violemment contestés au sein même des citadelles libérales. En bref, si l’Occident est en conflit interne au sujet de ses valeurs, qu’est-ce qui peut établir ces valeurs comme bases d’un ordre mondial dirigé par l’Occident ?

Nous sommes en effet à un point d’inflexion. Certains occidentaux peuvent penser que le statu quo ante est en quelque sorte récupérable (si seulement Trump partait, et que les « populistes » étaient contenus). C’est une illusion. Le monde extérieur se transforme. La Chine, la Russie et l’Asie vont remplacer l’hégémonie américaine – non pas par une autre hégémonie – mais par une coalition lâche d’États épousant des valeurs et un modèle civilisationnel différents. Et comme leurs valeurs divergent du paradigme protestant de John Locke, John Hume et Adam Smith, ils arriveront à d’autres perspectives économiques.

Et le statu quo ante ne sera même plus possible chez nous à l’Ouest. En effet, le système politique occidental des partis subit lui-même une transformation irréversible. Les politiciens occidentaux de tous horizons tentent de s’adapter à une vie publique dans laquelle l’ancien monde est toujours là, alors que le nouveau n’en est qu’à ses débuts.

Dans les démocraties occidentales, le système politique des partis d’après-guerre, composé de liens familiaux et communautaires avec le centre-gauche et le centre-droite (sans grande différence entre les deux) est en train de disparaître. Le centre-gauche se meurt parce que sa mission première n’est plus pertinente pour une proportion suffisamment importante de l’électorat. A quoi pourraient servir des partis qui existaient pour représenter les intérêts des syndicats et du prolétariat industriel quand l’emploi de masse dans l’industrie lourde a pris fin ? Les économies post-industrielles sont un phénomène mondial.

« La conscience populaire d’aujourd’hui n’est pas nourrie par le sort d’un grand nombre d’ouvriers exploités par les propriétaires d’usines. Elle s’inquiète davantage, au contraire, de la perspective de fermetures d’usines. Les vieilles querelles de la gauche sur les conditions de travail et les salaires sont en grande partie terminées. Le nouveau problème est beaucoup plus subtil et moins propice aux solutions socialistes : comment maintenir un secteur industriel qui offre des emplois à grande échelle, en particulier à ceux qui ont peu (ou pas) de compétences. La mondialisation y est pour beaucoup, mais le déclin de l’économie manufacturière en est le cœur même » (comme le montre l’appel de Trump aux « déplorables » venant d’une position de droite nationaliste, plutôt que de gauche), écrit Janet Daley.

Nous voici donc devant le dilemme occidental : les forces modérées du centre-gauche et du centre-droite espèrent toujours représenter les gens comme elles l’ont toujours fait : des électeurs de la classe moyenne qui veulent montrer leurs bons sentiments en votant pour un parti qui embrasse une certaine notion de « préoccupation sociale ». Mais, tout comme les préoccupations de l’élite, la conscience des bobos s’est tournée vers des groupes « défavorisés » plus spécifiques – minorités ethniques, femmes et non conformistes de genre – moins susceptibles d’accorder de la considération ou de la compréhension aux conséquences quotidiennes de la faillite de l’immigration de masse et du multiculturalisme sur la majorité (les « soixante pour cent »). Et ainsi la polarisation s’accentue, chaque groupe se retirant dans son enclave. Et les partis du centre s’affaiblissent, dans le sillage d’une classe moyenne en déclin et en difficulté économique.

Trois grandes forces politiques se renforcent dans cet environnement politique où le réchauffement climatique (pour les anciens centristes) et l’immigration (pour les soixante pour cent) sont les nouveaux enjeux déterminants. Les partis nationalistes de droite, autrefois marginaux, sont désormais un élément structurel des paysages politiques européens. Le Centre est en difficulté partout, et la troisième force devient le mouvement des Verts. Sa montée en puissance spectaculaire – alors que les électeurs rejettent les partis traditionnels et font pression sur leurs dirigeants pour agir d’urgence contre le changement climatique – est principalement attribuable à une mobilisation des jeunes.

C’est cet « angle mort » de l’élite cloîtrée qui consiste à ignorer les effets négatifs de la mondialisation sur les « soixante pour cent », au profit de la poursuite de leurs préoccupations identitaires éphémères, qui est devenu toxique pour ce qui reste de la vieille classe ouvrière. Daley suggère que cet angle mort « a probablement coûté la présidence à Hillary Clinton : les femmes des États désindustrialisés en dépression économiques ne s’inquiétaient pas des « plafonds de verre », elles s’inquiétaient de pouvoir nourrir leur famille et de savoir si leur homme pourrait jamais retravailler. Que s’est-il passé ensuite ? Elles ont voté, comme sont enclins à le faire ceux qui sont en colère et privés de leurs droits, pour un démagogue qui ne les considérait pas avec mépris et qui exprimait leur frustration. »

Le statu quo ante n’est plus possible – même au niveau national – en Occident, et encore moins en dehors. Le Grand Changement est en cours. La société a perdu son centre de gravité culturel. L’ancien mode de vie se meurt et touche à sa fin.

 

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 14-08-2019

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calal // 04.10.2019 à 08h26

Un article bien enrobé dans des mots sucres ecrit par un journaliste salarie qui navigue entre deux ecueils:publier quelque chose d’interessant tout en ne froissant pas la main qui le nourrit.

« En bref, si l’Occident est en conflit interne au sujet de ses valeurs, qu’est-ce qui peut établir ces valeurs comme bases d’un ordre mondial dirigé par l’Occident ? »

Ben oui,combat entre le capitalisme financier qui a cru apres l’effondrement du communisme qu’il allait pouvoir acheter le monde entier tout en se cachant derriere les « valeurs occidentales » et le capitalisme entreprenarial qui lui a compris que la finance,perdue dans son hubris,ne dirigeait plus les forces productives occidentales dans du vrai progres technique revolutionnaire et deflationniste mais dans un progressisme servant a diviser et a divertir.
Et pendant ce temps, les dominants russes,chinois,indien et pakistanais rattrapaient leur retard scientifique et depassaient les occidentaux: les indiens qui envoient des fusées vers la lune,des chinois qui atterissent sur la lune pendant que les occidentaux ne peuvent plus payer des hopitaux ou des routes…bien joué,les banquiers qui financent la croissance,vous avez l’air de savoir ce qui fait croitre une economie…

11 réactions et commentaires

  • Louis Robert // 04.10.2019 à 07h02

    Ici se trouve explicité maintenant par Crooke ce dont parlait Gramsci:

    «Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres».

    Enfin, le nouveau monde apparaît. Si nouveau que l’Empire d’Occident est soudain tout étourdi et confus. Le temps d’apprendre du reste du monde est arrivé. Long apprentissage.

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  • Fabrice // 04.10.2019 à 07h12

    L’auteur semble se plaindre de la perte de l’hégémonie occidentale au profit de puissances qui proposent un autre alternative mais à qui la faute? A t il fait le bilan du précédent modèle ?

    Nous même ne réclamons nous pas un nouveau modèle certes différent aussi des nouvelles puissances, ce relai ne permettra-t-il pas de mettre à plat chez nous ce qui à causé autant de crises (économique, environnemental, géopolitique,…)?

      +7

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    • Grd-mère Michelle // 05.10.2019 à 14h31

      Hum… Après relecture de l’article, je ne vois pas que l’auteur se plaigne, et son analyse me semble assez pondérée et juste(à quelques appréciations près), tout « américain » qu’il soit(je dirais plutôt « étatsunien »: pour moi, habitante du continent européen, Cuba et le Venezuela sont tout autant américains que les USA).

      L’insupportable prétention des citoyen-ne-s US à se considérer comme « LES américains », régulièrement et jusqu’à présent acceptée en francophonie(comme ailleurs sans doute), a probablement concouru à établir leur suprématie désormais vacillante(ne jamais négliger le poids des mots dans la construction de l’Histoire).

      Par ailleurs, je ne vois guère d’alternatives de la part des « nouvelles grandes puissances », mais plutôt une gigantesque erreur de courir après un modèle hyper-productiviste, néo-colonialiste et expansionniste(en parts de Marché-voir la bataille livrée dans la malheureuse Afrique, et l’installation d’Ali Baba à Liège pour concurrencer Amazone) qui exploite les peuples en leur faisant croire aux faux progrès technologiques, erreur que je comprend comme un complexe d’infériorité dû à une longue humiliation. Hélas, l’EGO (individuel et/ou national) règne toujours en maître.

        +3

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  • calal // 04.10.2019 à 08h26

    Un article bien enrobé dans des mots sucres ecrit par un journaliste salarie qui navigue entre deux ecueils:publier quelque chose d’interessant tout en ne froissant pas la main qui le nourrit.

    « En bref, si l’Occident est en conflit interne au sujet de ses valeurs, qu’est-ce qui peut établir ces valeurs comme bases d’un ordre mondial dirigé par l’Occident ? »

    Ben oui,combat entre le capitalisme financier qui a cru apres l’effondrement du communisme qu’il allait pouvoir acheter le monde entier tout en se cachant derriere les « valeurs occidentales » et le capitalisme entreprenarial qui lui a compris que la finance,perdue dans son hubris,ne dirigeait plus les forces productives occidentales dans du vrai progres technique revolutionnaire et deflationniste mais dans un progressisme servant a diviser et a divertir.
    Et pendant ce temps, les dominants russes,chinois,indien et pakistanais rattrapaient leur retard scientifique et depassaient les occidentaux: les indiens qui envoient des fusées vers la lune,des chinois qui atterissent sur la lune pendant que les occidentaux ne peuvent plus payer des hopitaux ou des routes…bien joué,les banquiers qui financent la croissance,vous avez l’air de savoir ce qui fait croitre une economie…

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    • aleksandar // 04.10.2019 à 19h20

      Commencer son commentaire par une attaque « ad homimen » sur une personne, Alastair Crooke, dont visiblement vous ne savez rien…….c’est juste minable.
      Sinon, le capitalisme entrepreneurial, c’est qui ?
      Bezos, Gates, Dorsey ?
      Ils sont en lutte contre le capitalisme financier ?

        +2

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  • DVA // 04.10.2019 à 08h59

    Bah oui..et avec au bas mot…500 milliards par an d’argent mafieux qui transitent par les paradis fiscaux pour corrompre notre modèle économique…ça va pas nous aider non plus !

      +4

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  • François // 04.10.2019 à 15h39

    « Les économies post-industrielles sont un phénomène mondial. »

    Cette assertion peut-être vraie si on entend par économie post-industrielle une économie où la part de l’industrie lourde diminue. En revanche elle est fausse dans le sens ou l’économie fonctionne toujours sur une pensée industrielle. Pour Edward Bernays, la petite entreprise avait pour tâche l’innovation et l’ouverture de nouveaux marchés, les grands groupes avaient pour fonction de récupérer ces innovations et, par un processus industrielle, de les rendre accessible au plus grand nombre. La société industrielle est autant un mode de pensée qu’un mode de production qui se veut prétendument rationnel. Dans l’esprit quelle est la différence entre le processus conduisant à la production de voiture et celui qui conduit au déchargement de touristes sur des lieux pensés pour les accueillir. On parle d’ailleurs d’industrie touristique. Dans les deux cas, il y a organisation d’une chaîne de production séquencée de façon « rationnelle » pour avoir un maximum de rentabilité. Il n’y a pas d’économie post-industrielle, en revanche, il y a une pensée industrielle dans laquelle certains émergents sont devenus des champions. Si nouveauté il y a, c’est là qu’elle se situe.

      +5

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    • Grd-mère Michelle // 05.10.2019 à 15h09

      « …il n’y a pas d’économie post-industrielle… »
      Mais il y a cependant une « économie parallèle », celle qui n’apparaît pas sur les extraits de comptes en banque, qui se pratique depuis la nuit des temps par les échanges directs entre des voisin-e-s acculés ou décidés à se passer des « puissants », dans l’illégalité et la débrouillardise, en désespoir de cause ou en franche rébellion.
      Cette économie parallèle(floue, non contrôlable) dont un libéral belge, Jean Gol(entendu à la radio dans les années 80) disait qu’elle était au moins aussi importante et indispensable au maintien de l’autre(officielle et taxée), a de plus en plus tendance à se concrétiser dans des milliers d’initiatives locales de « transition », qui ont
      l’avantage de réduire les transports par air et par mer, principaux bouffeurs d’énergie et extrêmes pollueurs, ainsi que la sur-consommation et le gaspillage de « biens » inutiles et/ou superflus responsables des montagnes, des îles, de déchets en tout genre qui étouffent la Vie.

        +2

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      • François // 06.10.2019 à 12h05

        Bonjour,

        Une forme de localisme en somme.

        Ceci étant dit, ce que je voulais dire, c’est que le terme post-industriel est galvaudé. Nous sommes toujours dans une société industrielle. La Chine est un grand pays industriel, l’Inde le devient aussi. C’est d’ailleurs un des moteur de leur succès.

          +0

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  • petitjean // 04.10.2019 à 18h37

    Le monde sera donc multipolaire
    Donc ,l’ordre américain sur le monde se termine. Mais c’est une excellente nouvelle !
    Il y a des mastodontes démographiques et, ou, économiques, qui ont des ambitions, peut être des désirs de revanche
    L’ordre anglosaxon est mourant et il meurt pas la tête.
    Le monde occidental ne disparaitra pas mais il va se réformer en profondeur sous la pression populaire : c’est le retour au national, à l’identité, au local, au relocalisme. Soit nos zélites s’y soumettent, soit ce sera la guerre civile.
    Ce monde occidental ne reprendra pas son destin en main sans cette « révolution ». Révolution qui tarde , car nos zélites corrompues ne veulent pas renoncer à leurs utopies criminelles
    C’est aux peuples de trancher !……………

      +5

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  • jean dici // 05.10.2019 à 05h44

    le bloc capitaliste occidental contre le bloc communiste oriental, un combat de puissants contre puissants, une idéologie dominatrice contre une autre. Un combat entre des oligarques (pour reprendre un terme à la mode désignant des prédateurs).
    Quel que soit les tenants et les aboutissants dans cette bataille, les seuls perdants sont les peuples.
    mais la liberté pourrait être finalement la seule gagnante: la fameuse majorité silencieuse. Celle qui est majoritaire et que l’on se plait à croire soumise.

      +1

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