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9.août.20199.8.2019
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[RussEurope-en-Exil] De la fascination des intellectuels français pour l’URSS : à propos de l’édition des lettres de voyage de Jean-Richard et Marguerite Bloch, par Jacques Sapir

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Les « retours d’URSS », ces voyages dont les intellectuels français (mais aussi américains, britanniques, etc…) tiraient livres et articles généralement élogieux sur l’URSS, et parfois aussi fort critiques[1], sont un classique des années trente. Ils représentent un type particulier de littérature. Plus rares, mais aussi plus précieux, sont des témoignages relativement intimes, comme des lettres rédigées pour des tiers dans le cour d’un de ces voyages. L’intérêt est décuplé bien sur en fonction de la période, et l’année 1934 est une période très significative, et quand le voyage ne se borne pas à Moscou. Il faut donc remercier Rachel Mazuy et Ludmila Stern d’avoir procédé à l’édition, et à la reconstruction, des lettres envoyées par l’écrivain Jean-Richard Bloch et par sa femme Marguerite, à l’occasion de leur voyage en URSS à la fin de l’été 1934[2].

Jean-Richard Bloch, un intellectuel oublié mais influent

Jean-Richard Bloch est un écrivain aujourd’hui délaissé, mais qui eut son heure de gloire – et même plus- dans la première moitié du XXème siècle. Il fut aussi un écrivain engagé[3].

Ce livre, publié par les éditions du CNRS, est une version largement augmentée du n°19 des Cahiers Jean-Richard Bloch publiés en 2013. La première lettre date du 29 juillet 1934 (les Bloch sont encore en France) et la dernière, la 29ème est écrite du 2 au 4 octobre alors que les Bloch sont dans le train qui les ramènent de Bakou. A ces lettres, où Marguerite tient la plume et souvent écrit sous la dictée de son mari, s’ajoute le Carnet Vert de Marguerite Bloch, carnet qui contient les impressions brutes du voyage, consignées par Marguerite. Rachel Mazuy et Ludmila Stern ont rédigé une « introduction » de 42 pages, qui pose le contexte intellectuel de ce voyage, car Jean-Richard Bloch n’est plus – et pas encore – membre du parti communiste. Il a adhéré au PCF en 1921 mais l’a quitté au moment de la « bolchévisation » menée par Albert Treint et Suzanne Girault[4]. Il ne ré-adhèrera au PCF qu’en 1939 mais son action politique se confond avec celle du PCF dès 1935. Il participe, avec Louis Aragon, à la fondation du quotidien communiste Ce soir en mars 1937. Après sa ré-adhésion il s’engagera toujours plus profondément dans une action de soutien au PCF et à l’URSS. Il quittera la France, officiellement, en avril 1941 pour se rendre en URSS. Il devient à partir d’août 1941 l’une des voix de la France depuis Moscou et réalise en effet pendant presque tout son exil des émissions en langue française à Radio-Moscou[5]. Avec l’arrivée à Moscou de la légation (puis ambassade) de la France Libre il tisse des liens avec le commandant Schmitlein ou le général Petit ainsi qu’avec les pilotes du Normandie-Niemen[6]. De retour en France au début de 1945, il apprend que sa fille France, artificière de « l’Organisation spéciale »[7] et héroïne de la Résistance, a été exécutée par les allemands en 1943. Il est élu conseiller de la République communiste, sans arrêter son activité de directeur de Ce Soir qu’il reprend à son retour en France. Très gravement malade, il meurt en mars 1947.

Jean-Richard Bloch

Les Bloch au 1er Congrès de l’Union des écrivains soviétiques

Le but du voyage en URSS était sa participation (au sein d’une délégation comptant Louis Aragon, André Malraux, Paul Nizan et Vladimir Pozner) au 1er Congrès de l’Union des écrivains soviétiques. Ce Congrès à une forte charge symbolique ; il est le moment d’institutionnalisation de la littérature soviétique. Mais il a aussi une charge politique indéniable. La question de l’époque est le conflit entre le « formalisme » et le « réalisme socialiste ». Jean-Richard Bloch répondra d’ailleurs au rapport présenté par Karl Radek sur les objectifs de la littérature. Les Bloch vont donc rencontrer ce que l’intelligentsia soviétique, mais aussi communiste, compte de personnalités des plus remarquables. Ce ne sont pas seulement des écrivains mais aussi des metteurs en scène, des hommes de théâtre. Les notes de bas de page, et c’est là le talent du travail d’édition de Rachel Mazuy et Ludmila Stern, sont remarquables. Elles valent à elles seules une lecture particulière. Elles sont aussi poignantes, car elles prennent l’aspect d’un monument aux morts des purges staliniennes de la fin des années trente. On y croise Meyerhold et bien d’autres. Isaac Babel est dans les couloirs du Congrès. Pour qui s’intéresse à l’histoire de littérature soviétique, ce livre constitue une source importante.

On devine, au travers des lettres, l’atmosphère très particulière dans laquelle vivent les membres d’une délégation étrangère que le pouvoir soviétique veut séduire. On retrouve d’ailleurs des comportements qui semblent aujourd’hui plus russes que soviétiques (chaos complet de l’emploi du temps, décisions prises à la dernière minute…). Mais, cette visite est aussi importante car le voyage des Bloch a lieu au moment où cette intelligentsia vit « en suspens » dans une « bulle » qui bientôt éclatera. Car, et c’est un point important, l’année 1934 est bien particulière. Et, cette particularité, souvent ignorée, mérite d’être précisée.

 

Les trois crises du « Grand Tournant »

La société soviétique a donc traversé depuis le « tournant » de 1927-28 trois crises qui sont à la fois séparées, distinctes, mais aussi intimement liées. La première est, bien entendu, la collectivisation. Cette dernière a été bien étudiées, et l’on sait aujourd’hui ses conséquences dramatiques[8]. Les 4,5 millions de morts, estimation qui semble aujourd’hui la plus sérieuse, que cette famine a provoqué ne furent pas le seul choc provoqué par la collectivisation. La déportation massive de paysans considérés comme des « koulaks »[9], alors que les statistiques soviétiques elles-mêmes attestent du faible nombre de ces derniers, la désorganisation totale de l’agriculture ont été des chocs aussi importants. De fait, la collectivisation est une catastrophe qui ne peut être comparée qu’à la grande famine irlandaise du XIXème siècle[10].

Tableau 1

Répartition des exploitations paysannes

en RSFSR en 1926/1927

Exploitations « très pauvres » Exploitations « pauvres » Exploitations « moyennes » Exploitations capitalistes ou Koulak.
RSFSR 12,3% 21,0% 63,0% 3,7%
Région Ouest 9,7% 20,4% 67,7% 2,2%
Région Centre-Terres Noires  

10,2%

 

23,7%

 

63,8%

 

2,3%

Oural 15,9% 23,0% 56,7% 4,4%
Nord-caucase 16,1% 22,3% 55,8% 5,8%
Sibérie 11,0% 19,9% 62,4% 6,7%

Est considérée comme une exploitation très pauvre une exploitation dont le propriétaire ne possède ni instruments, ni animal de trait ; une exploitation pauvre est une exploitation dont le propriétaire possède soit des instruments soit un animal de trait. Une exploitation moyenne est caractérisée par son autosuffisance en instruments et en moyens de traction ; l’exploitation capitaliste par l’emploi d’un ouvrier agricole.

Sources : A.I. Muralova, Narodnyj komissariat zemledelija RSFSR, Trudy zemplana pod obchtchej red. A.I.Muralova, vypusk XVI, Tchast’ 1-ja, Narkomzeml Izdatel’stvo, Moscou, 1928, pp. 35-36.

 

La contraction de la part de l’agriculture dans le revenu national est spectaculaire[11]; elle ne correspond pas seulement au développement de l’industrie mais traduit aussi l’ampleur du désastre agricole du début des années trente. Il est à cet égard clair que la collectivisation a entraîné de très fortes chutes de production, tant pour les céréales qu’en ce qui concerne le cheptel (environ 50%)[12]. Pour ce dernier, il faut ajouter que la baisse n’est pas seulement une baisse de production mais en réalité une décapitalisation qui affecte non seulement les productions futures en matières animales (viande, laitages…), mais aussi les productions céréalières par perte d’animaux de trait et réduction du volume des engrais naturels. Ceci pose le problème de la contribution réelle du secteur agricole à l’industrialisation des années trente, sujet qui a vu des opinions très divergentes s’affirmer dans les années soixante-dix. Ainsi, J. Millar a-t-il soutenu que la contribution de l’agriculture avait été négative[13], tandis que A. Nove a soutenu que la collectivisation a bien permis de dégager un surplus utilisable dans l’industrialisation[14]. En fait, le débat est obscurci par des confusions sur la nature de la contribution, ainsi que sur les périodes de références utilisées. Il semble bien que, si l’on calcule un transfert de revenu, il y ait eu une contribution positive de l’agriculture sur l’ensemble de la période, même si ce transfert a été bien plus faible que prévu, et pratiquement nul dans la phase initiale, soit entre 1929 et 1932. Si l’on cherche à établir une balance globale des flux, incluant les investissements rendus nécessaires par les conséquences de la collectivisation (par exemple la nécessité d’accélérer la production de tracteurs pour compenser la disparition des animaux de trait dans les campagnes) mais aussi les services fournis à l’agriculture à travers le développement du système de transport, cette balance est très probablement négative, au moins jusqu’en 1935.

La seconde crise touche le monde industriel. Elle est beaucoup moins connue, car la classe ouvrière était en 1928 largement minoritaire (environ 3 millions sur une population de 160 millions). Certaines sources en parlent cependant[15]. Cette crise est en réalité un double mouvement combinant un remplacement de la classe ouvrière « historique » par des travailleurs arrachés aux villages, et une dégradation des conditions économiques et sociales (on parle d’une baisse de 50% du pouvoir d’achat) et du durcissement du cadre policier et de la répression anti-ouvrière.

La troisième crise touche l’intelligentsia. La collectivisation et l’industrialisation accélérée du premier plan quinquennal correspond à une offensive majeure contre les cadres ralliés au régime soviétique, cadres qui forment une très large proportion des personnels d’administration et de gestion en 1928. Cette offensive pris la forme spectaculaire du « Procès de Shakty » et du « Procès du parti industriel »[16]. Ces procès doivent être compris dans un processus où la direction stalinienne de l’URSS entend se débarrasser des cadres ralliés pour promouvoir un groupe social de « promus », qui lui sera fidèle[17].

Staline n’hésita pas à revêtir les habits de l’ultra-gauchisme lors de la « révolution culturelle » de la fin des années vingt[18]. En pratiquant un ouvriérisme anti-ouvriers[19], car mettant d’autant plus sur un piédestal un ouvrier mythique qu’il s’en prenait aux conditions de vie et de travail des ouvriers réels[20], il s’attaquait au pouvoir des cadres techniques et bureaucratiques, ces représentants de la logique de l’organisation, qui constituent la base sociale de ses adversaires politiques, et en particulier de Boukharine.

 

L’autonomisation de la direction stalinienne

Ces trois crises que la société soviétique a traversée dans les années 1928-1933 ont tous un point commun : elles résultent des politiques du pouvoir, de la direction stalinienne. Non que tous ces résultats aient été consciemment voulus. Certains sont des effets non-intentionnels, mais assumés, des politiques décidées en 1927-1928. Il en va ainsi de la famine, mais aussi du renouvellement de la classe ouvrière. Cependant, quand les informations sur la réalité atteignaient les sommets de l’Etat, elles ne provoquaient pas de remise en cause des politiques.

Cela montre que la direction stalinienne est entrée en guerre contre l’ensemble de la société, tout en cherchant à la fragmenter, à opposer les ouvriers aux paysans, les ouvriers aux cadres, mais aussi en opposant le « prolétaire » mythique aux ouvriers. Cette guerre, elle ne peut espérer la gagner seule ; il lui faut donc des alliés. Mais, l’émergence de ces derniers va prendre du temps. Aussi, en attendant, la direction stalinienne se constitue en surplomb par rapport à la société, se reposant sur les routines et les réflexes de la guerre civile. Cela induit un affaiblissement du pouvoir qui devient progressivement insupportable au pouvoir lui-même. Des soupapes de sécurité doivent donc être trouvées. Ce sera donc le XVII congrès du Parti communiste, qui se tint à la fin janvier 1934[21], et qui fut appelé aussi le « Congrès des vainqueurs ». Il tire son nom de la « victoire » qui aurait été remportée par le premier plan quinquennal. Mais, qu’en est-il ?

Les statistiques soviétiques nous renvoient une image de très forte croissance durant cette période car, de 1928 à 1940, le produit matériel net aurait été multiplié par cinq. Si la croissance est elle-même indubitable, son rythme est douteux. Un certain nombre de spécialistes occidentaux ont cherché à en recalculer la progression en utilisant des agrégats statistiques plus comparables avec ceux dont se servent les économistes, et en tenant compte d’un certain nombre d’aberrations et de distorsions statistiques. Outre les dissimulations volontaires, il faut considérer l’impact des hausses de prix non répertoriées dans les indices et la transformation rapide de la composition même de la production, qui donne naissance à ce que l’on appelle l’effet Gerschenkron et qui aboutit à surestimer la croissance. Il est ainsi globalement clair qu’il y a une forte exagération dans les données soviétiques[22].

Tableau 2

Les différentes estimations de la croissance soviétique, 1928-1940

CSU, PMN, prix de 1926/1927 N.Jasny, PNN,

aux prix réels de 1927/1927

A.Bergson, PNB au coût des facteurs, 1928 Idem, au coût des facteurs,

1937

Moorsteen & Powell, PNB, au coût des facteurs, 1937
1928 100 100 100 100 100
1937 386 172 275 162 172
1940 513 189 179 187

Sources : CSU, annuaires soviétiques. N. Jasny, N. Jasny, Soviet Industrialization, 1928-1952, Chicago University Press, Chicago, 1962. A. Bergson, The Real National Income of Soviet Russia since 1928, Harvard University Press, Cambridge, Mass., 1961. Moorsteen & Powell, The Soviet capital stock, Yale University, Homewood, III., 1966.

Cependant, si on admet un quasi doublement du revenu national dans la période considérée, ceci aboutit quand même à une croissance non négligeable d’environ 5% par an de 1928 à 1940. En fait, la croissance a même été certainement plus forte que cela entre 1933 et 1937. En effet, les premières années ont été désastreuses, non seulement en raison de l’impact très négatif de la collectivisation, mais aussi en raison d’un désordre profond dans l’industrie ; il est ainsi clair que la production a même baissé en 1930-31 dans un certain nombre de branches[23]. Les mauvais résultats, qui sont particulièrement visibles dans les statistiques de la production industrielle, ne sont pas seulement le produit des désordres politiques généraux. On peut montrer l’existence d’une brutale crise due à un excès d’investissement[24]. En fait, la croissance des années trente a été scandée par des phases cycliques à la fois brèves et extrêmement violentes[25]. Elle témoigne d’une dynamique endogène de l’économie soviétique qui échappe dans une large mesure à l’intentionnalité des dirigeants, voire même aux conséquences non-intentionnelles de leurs actions.

Ce congrès ne règle rien, mais il permet de relâcher un peu les efforts. Cela donnera donc dans les mois qui suivent le 1er Congrès de l’Union des écrivains soviétiques. Ce Congrès participe des soupapes de sécurité qu’il faut ouvrir, en attendant qu’émerge de manière massive le groupe social des « promus » qui pourra constituer le socle du pouvoir stalinien. Mais, il représente aussi autre chose : une intelligentsia littéraire et artistique présentée hors des épreuves terribles qui ont déchiré la société soviétique. Cette illusion ne pouvait durer

 

La « bulle » de 1934

Rachel Mazuy et Ludmila Stern insistent sur le fait que la famine provoquée par la collectivisation est toute proche. Mais, en réalité la société soviétique avait été déchirée par de nombreux mouvements. Il y a celui du contrôle brutal et meurtrier établi sur la paysannerie mais il y a aussi le contrôle sur la classe ouvrière, profondément renouvelée de 1929 à 1934, et qui doit faire face à une législation de plus en plus policière. Il y a, enfin, l’émergence d’une couche de « cadres » issus de l’ascension sociale organisée par le parti et qui se fait au détriment des anciens cadres, de-légitimisés par les campagnes et les purges de 1929 et 1930.

De fait, 1934, et c’est sa particularité, est l’année où le pouvoir stalinien réussit à se constituer en autonomie complète par rapport à la société, contrôlant, par la terreur, la police, mais aussi par des avantages matériels, et la paysannerie, et la classe ouvrière, et les cadres techniques. Il donne l’illusion que son discours est la réalité, et ceci ne s’appuie pas que sur la propagande, en raison d’une configuration sociale particulière.

Cette position de surplomb ne durera pas. L’importance du groupe des cadres issus de l’ascension sociale (plusieurs millions) obligera le groupe dirigeant réuni autour de Staline à revenir vers la société, mais en se déchirant. Les purges à venir (1935-1939) qui emporteront intellectuels comme politiques sont largement le produit de ces déchirures[26].

On ne peut dès lors comprendre l’impact de la « bulle intellectuelle» sur les intellectuels étrangers, et en particulier français, si l’on fait abstraction de ces processus et de la position de provisoire de surplomb du pouvoir stalinien. Quand on pénètre une bulle en suspens par rapport à la réalité sociale, et produite aussi par le cours particulier de cette réalité sociale, on entre dans un « monde enchanté ». Le phénomène est évidemment démultiplié par la barrière du langage, et le recours à des traducteurs. Les convertis furent donc nombreux, et les Bloch en firent partie. Mais d’autres ne s’y laissèrent pas prendre, et mesurèrent la fragilité des murs de cette « bulle », tout comme ils eurent le pressentiment de la réalité sociale de l’Union soviétique. Les voyages fait avant ou après cette période rendent un son fort différent. Dans sa préface, Christophe Prochasson appelle à la vigilance de l’intellectuel pour prévenir des effets de fascination similaires à ceux qui se produisirent en 1934. Assurément, la vigilance est de mise. Mais il oublie le contexte très particulier, il oublie aussi ce que cette « bulle », qui ne dura que quelques mois, pouvaient avoir de particulier et de spécifique. Il ne réfléchit pas sur le « moment » de 1934. Ce faisant, il ne se comporte pas en historien mais en moralisateur et il se prive des instruments de compréhension du phénomène et par là il se prive aussi des instruments permettant la compréhension de l’attraction différenciée exercée par l’URSS à ce moment sur les intellectuels.

 

Notes

[1] Comme Gide A., Retour de l’U.R.S.S., Gallimard, 1936.

[2] Bloch Jean-Richard et Bloch Marguerite, Moscou-Caucase : été 1934, Lettres éditées par Rachel Mazuy et Ludmila Stern, Paris, CNRS éditions, 2019, 293p.

[3] Angremy A. et Trebitsch M. (dir.), Jean-Richard Bloch, ou, L’écriture et l’action, Paris, Bibliothèque nationale de France, 2002, 335 p.

[4] Robrieux P., Histoire Intérieure du Parti Communiste, 4 Tomes (1920-45), Fayard, 1er tome, 1980.

[5] Voir Bloch J-R., De La France trahie à la France en armes. Commentaires à Radio-Moscou, 1941-1944,, Paris, Éditions sociales, 1949

[6] Mazuy R., « Un exil soviétique pendant la Grande Guerre patriotique. Jean-Richard Bloch, intellectuel juif et communiste réfugié en Union soviétique (1941-1945) » in Vigreux J, Ducoulombier R., (dir.), Un Parti Global, Le PCF dans une perspective transnationale, 1917-1989, Dijon, Presses Universitaires de Dijon, 2019.

[7] Nom générique de la structure clandestine de résistance du PCF. Voir Bulletin officiel du ministère de la Guerre : édition méthodique- Unités Combattantes de la Résistance, Paris, Éditions Charles-Lavauzelle, 1958.

[8] Voir Lewin M., La Paysannerie et le pouvoir soviétique : 1928-1930, préface de Roger Portal, Paris, La Haye, Mouton, 1966. Davies R. W. et Stephen G. Wheatcroft, Industrialisation of Soviet Russia : Years of Hunger, London, Palgrave, 2003. Wheatcroft S.G., « More Light on the Scale of Repression and Excess Mortality in the Soviet Union in the 1930s », in J. Arch Getty et Roberta T. Manning (dir.), Stalinist Terror : New Perspectives, Cambridge, Cambridge University Press, 1993, pp. 278-290.

[9] Viola L., « La famine de 1932-1933 en Union soviétique », in Vingtième Siècle-Revue d’Histoire, 2005/4 (no 88), pp. 5 à 22.

[10] 0’ Grada C., Black ’47 and Beyond, Princeton, Princeton University Press, 1999.

[11] Moorsteen J. & R. Powell, The Soviet Capital Stock, Homewood, Ill., Yale University Press, , 1966, pp. 622-623.

[12] Wheatcroft S.G., « Soviet Agricultural Production in the 1920s and 1930s », in C. Bettelheim (ed.), L’Industrialisation de l’URSS dans les années trente, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, Paris, 1982.

[13] Millar J.R., « Mass Collectivization and the Contribution of Soviet Agriculture to the First Five-Year Plan : A Review Article », in Slavic Review, vol. 33, n°4,1974, décembre, pp. 750-766.

[14] A. Nove et D. Morrison, « The contribution of agriculture to accumulation in the 1930s », in C. Bettelheim (ed.), L’Industrialisation de l’URSS dans les années trente, op. cit.

[15] Rossman J-J., Worker Resistance under Stalin : Class and Gender in the Textile Mills of the Ivanovo Industrial Region, 1928-1932, thèse de doctorat, université de Californie à Berkeley, 1997. Schwarz S., Les ouvriers en Union soviétique, Paris, Marcel Rivière, 1956. Sapir J., Organisation du travail, classe ouvrière, rapports sociaux, Thèse de Troisième cycle, 2 vol., EHESS, Paris, février 1980.

[16] Fitzpatrick, S. (1974). « Cultural Revolution in Russia 1928-32 » in Journal of Contemporary History, vol.9 (1), pp. 33–52.

[17] Fitzpatrick, S. (1979). « Stalin and the Making of a New Elite, 1928-1939 », in Slavic Review, vol. 38 (3), pp. 377–402.

[18] Fitzpatrick S., Education and social mobility in the Soviet Union, 1921-1931, Cambridge University Press, Cambridge, 1979.

[19] Pour l’analyse de cet épisode, J. Sapir, Organisation du travail, classe ouvrière … op. cit., vol. 2, pp. 358-367.

[20] Sur ce point la source la plus intéressante reste J. Chapman, Real Wages in Soviet Russia Since 1928 , Harvard University Press, Cambridge, (Mass.), 1963.

[21] Fitzpatrick S., The Russian Revolution, New York, Oxford University Press, 1994, 2ème édition.

[22] Pour une discussion générale du problème, M. Harrison, « National income », in R.W. Davies, M.Harrison et S.G. Wheatcroft, The economic transformation of the Soviet Union, 1913-1945, op. cit.

[23] R.W. Davies, « Industry », in R.W.Davies, M.Harrison et S.G. Wheatcroft, The economic transformation of the Soviet Union, 1913-1945, op. cit.

[24] C. Bettelheim, Les Luttes de Classes en URSS. 3ème période, 1930-1941. T-1, Les Dominés, op. cit.

[25] J. Sapir, Les fluctuations économiques en URSS, 1941-1985, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, Paris, 1989, pp. 41-46.

[26] Rittersoprn G.T., Simplifications staliniennes et complications soviétiques, tensions sociales et conflits politiques, Paris, Editions des archives contemporaines, 1991.

Commentaire recommandé

Sapir // 09.08.2019 à 08h33

Ben non, justement.
C’est une critique en termes de capitalisme d’Etat.
Si vous lisiez les livres que j’ai consacrés à l’histoire économique de l’URSS (Travail et Travailleurs en Urss La Découverte, Paris, 1984, L’Economie Mobilisée La Découverte, Paris, 1989, Les Fluctuations économiques en URSS, 1941-1985, Paris, Éditions de l’EHESS, 1989) vous le sauriez.

44 réactions et commentaires

  • Politzer // 09.08.2019 à 07h26

    Procès à charge qui reprend la crtique trotskyste me semble t il. J attends la rèponse d ALR à ce requisitoire unilatéral.

      +14

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    • Sapir // 09.08.2019 à 08h33

      Ben non, justement.
      C’est une critique en termes de capitalisme d’Etat.
      Si vous lisiez les livres que j’ai consacrés à l’histoire économique de l’URSS (Travail et Travailleurs en Urss La Découverte, Paris, 1984, L’Economie Mobilisée La Découverte, Paris, 1989, Les Fluctuations économiques en URSS, 1941-1985, Paris, Éditions de l’EHESS, 1989) vous le sauriez.

        +22

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      • Geoffrey // 10.08.2019 à 10h31

        mais moi, je vous ai lu, Monsieur Sapir…(mais c’est pas facile de les trouver, vos livres…anciens).

        vous dites : Il est à cet égard clair que la collectivisation a entraîné de très fortes chutes de production, tant pour les céréales qu’en ce qui concerne le cheptel (environ 50%)

        quand est-ce que vous rédigerez un texte (en plrs parties) pour dresser le tableau général (globalement négatif) de la collectivisation soviétique ? ça serait salutaire, à l’heure où l’ultra-libéralisme est dans l’ornière et où les sols s’épuisent (je « milite » pour la sortie de l’agriculture du système capitaliste – cfr votre texte sur la production de cochons (du temps de votre propre site), production facilitée par l’État dans le cadre d’un système de prix garanti…je ne sais plus exactement).

        et surtout, d’expliquer les causes de son échec. Par exemple, le fait qu’une partie de la Nomenklatura « sabotait » son outil de production pour se soustraire aux impératifs du Plan, tout en mettant sur le marché des produits libre (5 ans max), commerce légal au profit (privé) tout aussi légal – capitalisme « à l’anglaise », donc.

        car je ne conçois pas que la collectivisation « per se » puisse être un facteur d’échec : les blés germent, que le propriétaire du champ soit un koulak ou la commune.

        Geoffrey, neo-communiste belge

          +12

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      • Le Spectre // 14.08.2019 à 02h17

        Le « capitalisme d’état » est une erreur catégorielle.
        C’est une vision idéologique de l’occident sur l’URSS et des pays communistes du XX.

        Lénine et Trotsky avaient un regard occidental sur la Russie à cause de leur exil. Lénine en a reconnu son erreur. Mais, Trotsky, proche de Dewey, est resté dans le déni et y a vu une trahison et non pas un fait sociologique. Il n’a pas compris la nature communaliste de la société tsariste et soviétique bien que Pierre TKATCHEV l’avait signalé à Engels en 1874.

        Marx avait vu l’aspect communaliste de la Russie par sa collectivisation ancestrale. Mais, il n’est pas allé loin dans sa réflexion. Ce qui l’intéresse n’est pas l’émergence de ce type de communisme né de l’aspect communaliste (comme chez les utopistes du Moyen-âge, les anarchistes petit-bourgeois de société d’ancien régime et russes de société ultra-féodale) mais le communisme qui émerge de l’aspect professionnel soit du mode de production capitaliste. Or, il n’existe pas de sphère professionnelle dans les sociétés non capitalistes.

          +2

        Alerter
      • Le Spectre // 14.08.2019 à 02h19

        En Russie, tsariste et soviétique, on est plutôt dans le mode de production asiatique et non pas dans un mode de production capitaliste. Certes, ils ont cherché en 1890 par la première industrialisation et avec la NEP à construire ce que je nomme une sphère professionnelle. Mais, ce fut une impossibilité dans cette fin de vie de l’ancien régime générant une crise historique (1914-1945,1952-1984) analogue à 1618-1648 et 1789-1815.

        Si on veut voir du « capitalisme d’état », il faut aller voir les goulags qui sont des milieux de productions historiques (sur un temps court et bref, nés de la guerre civile mondialisée et non du développement de la société communaliste moderne). Ils sont ANALOGUES à nos milieux de productions sociologiques (sur un temps long et prenne, qui se développent depuis la Renaissance pas sans mal (esclave, coolie, prolétaire) caractérisant ainsi notre société type professionnel).

        La société communaliste soviétique est HOMOLOGUE à la société communaliste tsariste selon un passage d’un stade ultra-féodal, traditionaliste, rural, paysan à 80% illettrés à un stade modernisé, moderne, urbain, technicien à 80% lettrés. Et cela en 15/20 ans sous une crise historique qui a exacerbée les phénomènes communalistes jusqu’à leur extrême que l’on nomme par erreur de stalinisme. Cela n’a rien à voir avec le capitalisme.

          +2

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      • Le Spectre // 14.08.2019 à 02h20

        Pour un regard sur l’économie selon la société communaliste soviétique je vous envoie à l’ESSAI SUR L’ÉCONOMIE COMMUNISTE (éd l’Harmattan) de Guy Bensimon qui s’appuie sur les études d’Alexandre Zinoviev : https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=14130&razSqlClone=1 .

        Je rappelle qu’Alexandre Zinoviev use sur sa propre société communaliste du XX de la même méthode que Karl Marx sur sa société type professionnel du XIX.

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        • Geoffrey // 14.08.2019 à 10h29

          un grand merci pour ce commentaire…

          le « mir » russe ressemble trop à une coopérative rurale pour ne pas l’identifier comme un proto-communisme paysan, ton communalisme.

          lors de la guerre civile, il y avait un parti des paysans https://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9es_vertes

          mon propos, c’est de dire que la planification ne peut pas être tenue pour responsable de l’échec soviétique car par définition, c’est incompréhensible (d’où la recherche d’autres raisons). Car 10 entreprises de 10 personnes gaspilleront tjrs plus de temps/énergie/matières premières qu’une seule entreprise de 100 personnes…sinon, pq les multinationales gagnent-elles contre les petits producteurs ?

          Geof’

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    • Fritz // 09.08.2019 à 08h50

      Politzer, votre réaction est stalinienne. Sapir a raison de parler du gauchisme de Staline à la fin des années Vingt, comme de la guerre menée contre l’ensemble de la société en opposant les uns aux autres. Le moins qu’on puisse dire de la condition ouvrière à ce moment de l’histoire soviétique est qu’elle ne s’est pas améliorée : « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ». Quant à celle des paysans, assimilés aux Koulaks…

      Invoquer Annie Lacroix-Riz comme si elle était un gourou infaillible, ça devient lassant.
      Pour dissiper tout malentendu, je précise que je respecte ALR, que j’ai connue en 1985-88 à Toulouse.

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      • Geoffrey // 10.08.2019 à 10h11

        non, « Sapir » n’a pas raison de parler de gauchisme…parce que ce terme est aujourd’hui galvaudé, qu’il ne signifie pas la même chose à l’époque.

        je ne comprends même pas en quoi staline faisait de l’ultra-gauchisme…

        plus catholique que le pape, staline (mutatis mutandis) ?

        Geof’

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    • NulH // 09.08.2019 à 16h42

      SVP Politzer, votre proposition est une « hypothèse », à vérifier pour poser au regard de l’article de JS. Merci d’argumenter au sens scientifique avec des références comme le fait JS. Au besoin un article sur ce blog ici comme un plus…

      Essayez le mode article revu par des paires. …

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    • Dieselito // 10.08.2019 à 19h44

      @Politzer: ALR répond à votre demande d’avis par le biais de la Librairie des Tropiques:
      http://www.librairie-tropiques.fr/2019/08/jacques-sapir-fait-de-la-resilience.html

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  • Kokoba // 09.08.2019 à 08h47

    Un grand merci pour cet article sur des sujets très peu discutés.

    Ce qui est dommage c’est qu’on n’apprend pas grand chose sur ce que disent ces lettres des Bloch.
    On reste un peu sur sa faim.
    Mais, du coup, çà donne envie de lire le livre.

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  • Albert Charles // 09.08.2019 à 09h17

    Je dois préciser que la critique de Sapir est lumineuse et qu’elle me fait penser à la critique économique et sociale de Volensky (plus tardive) sur les mensonges de l’Etat prétendu « socialiste et soviétique ».

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  • Myrkur34 // 09.08.2019 à 09h50

    A l’invitation de Staline, Edouard Herriot visite l’Ukraine durant l’été 1933, où sévit alors une famine dramatique. Abusé par la propagande soviétique et les figurants se dressant sur son passage, Édouard Herriot ne se rend pas compte de la famine qui sévit dans le pays et déclare n’avoir vu que « des jardins potagers de kolkhozes admirablement irrigués et cultivés […]. Lorsque l’on soutient que l’Ukraine est dévastée par la famine, permettez-moi de hausser les épaules. ».« On m’assure, me dites-vous, que cette contrée vit à cette heure une époque attristée ? […] Or, je n’ai constaté que la prospérité. »

    Un des nombreux enfumages historiques du 20 ième siècle approuvé par le cocu de service.

    Le pire est quand la partie adverse au courant de tout, regarde ailleurs et fait semblant par calcul pour la politique intérieure.

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    • Le Spectre // 14.08.2019 à 03h07

      Pourquoi un enfumage ? C’était seulement sur une grande zone à cheval entre la Russie et de l’Ukraine que la famine sévissait et pas dans toute l’URSS. C’est une famine analogue à la famine des années 1890 avec la même origine : l’industrialisation.

      L’URSS n’a pas la taille du Luxembourg. C’est un grand territoire. Ils y avaient sûrement des jardins et kholkozes bien cultivés et irrigués autour de Moscou.

      Et je rappelle qu’aux USA, on était encore en pleine crise économique où les phénomènes de lutte des classes étaient exacerbés au détriment de la population noire et des anarchistes et des syndicalistes. Ça se clamait pourtant pays démocratique. N’est-ce pas plutôt ça l’enfumage ?

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  • Sandrine // 09.08.2019 à 10h09

    Très intéressant article de J. Sapir. Je relève en particulier cette phrase :
    « la collectivisation est une catastrophe qui ne peut être comparée qu’à la grande famine irlandaise du XIXème siècle »
    Et je ne peux m’empêcher de la mettre en perspective avec ce qui pourrait se passer dans nos pays prospères en cas de décroissance brutale de nos ressources en énergie – fossile notamment.
    Dans le texte de J. Sapir, je relève plus loin : « Est considérée comme une exploitation très pauvre une exploitation dont le propriétaire ne possède ni instruments, ni animal de trait ; une exploitation pauvre est une exploitation dont le propriétaire possède soit des instruments soit un animal de trait. Une exploitation moyenne est caractérisée par son autosuffisance en instruments et en moyens de traction ; l’exploitation capitaliste par l’emploi d’un ouvrier agricole. »
    Je me demande ce que pourrait donner chez nous l’organisation de l’agriculture sans énergie fossile… incluant dans le solde de production les multiples « potagers » ayant fleuri dans les jardins des pavillons en zone péri-urbaine… L’Etat ferait-il des saisies autoritaires dans ces potager? Pour nourrir par exemple les employés du tertiaire issus de l’exode peri-urbain ou plutôt de l’immigration lointaine et qui s’enteraient à six ou sept dans des studios en centre-ville…
    Du temps des soviétiques au moins, on avait réquisitionné les grands appartements bourgeois du centre-ville pour en faire des Komunalka… En régime ultra-libéral, c’est plutôt le « soleil vert » qui nous guette au tournant.

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    • Geoffrey // 10.08.2019 à 10h49

      comparaison très judicieuse et pas seulement en terme de nombres de victimes.

      la famine irlandaise, c’est d’ailleurs un peu le contraire : les terres n’étaient pas collectivisées mais dans les mains de qqns, la masse ? des ouvriers agricoles ou de tout petits proprio’…

      en résumé, ortho-libéralisme oblige, les « irlandais d’en bas » n’avaient qu’à se débrouiller pour survivre à la catastrophe, car les « irlandais d’en haut » n’allaient quant même pas « blesser » leurs droits quasi-divins à la propriété privée pour des « fainéants »…

      je croyais il y a encore peu de temps, que c’était l’Angleterre qui avait voulu « libérer la place » pour des colons wasps, en y favorisant la famine (génocide d’espace vital)…et bien non : en fait, y avait pas de plan meurtrier, juste une cause naturelle (le mildiou) dans un contexte « petits bourgeois », une sorte de jusqu’au boutisme dans la cupidité.

      est-ce que qqn compte le nombre de victimes du capitalisme ?

      Geof’

        +5

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      • Le Spectre // 14.08.2019 à 03h41

        La révolution industrielle a eut ses lots de famine. Ce qui arrive encore aujourd’hui dans des pays d’Afrique qui cherchent à s’industrialiser. Cela se fait au détriment des campagnes et de la production agricole qui diminue et qui va surtout à l’exportation pour financer l’industrialisation.

        Et, Il y a toujours des effets aggravant comme les cultures non adaptés au sol comme la patate en Irlande, ou le climat comme la petite période glaciaire dans les années 30 en Russie. En France ce fut l’éruption du Laki en 1883 qui a conduit à une baisse de température sur une décennie avec la conséquence de mauvaises récoltes récurrentes.

        Ainsi : Industrialisation + Spéculations + Aléas => famines
        Et en même temps : Modernisation + Interdiction des spéculations + Potentialisation du milieu => fin des famines

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      • Jugurtha // 14.08.2019 à 08h13

        Est-ce que qqu compte le nombre de victimes du capitalisme ? NON

        Combien y a-t-il eu de victimes en Irak lors de la guerre de Busn père et fils Un crime dont on ne saurait dédouaner les E.U . Guerre menée sans l’aval de l’ O.N.U faut-il le rappeler et surtout lors de l’embargo décrété par les E.U sur la nourriture et les médicaments
        Si je me trompe que qqu me le dise

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    • Le Spectre // 14.08.2019 à 03h40

      En fait, Alexandre Zinoviev rappelle que la collectivisation de 1929 n’a pas eu d’effet pour les paysans. En effet, les terres ont toujours été collectivisées depuis des siècles. L’appel à la collectivisation de 1929 suite à l’échec de la NEP à cause des spéculations (comme pour la libéralisation du prix par Turgot sous Louis XV) est plutôt un retour à une normalité pour la société. L’analogie avec l’Irlande ne marche pas dans ce cas.

      Cependant, ce qui a été lancé n’est pas une collectivisation mais une industrialisation. Dans ce cas l’analogie avec l’Irlande marche parfaitement. Les paysans russes ont senti passer cette industrialisation avant l’arrivée des tracteurs.

      Une industrialisation engendre une baisse de la production agricole encore archaïque suite à un fort exode rural. Il faut des années pour moderniser la production. Si l’industrialisation engendre le problème elle le résout également.

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      • Geoffrey // 14.08.2019 à 10h38

        mouais…

        sauf que l’agriculture – et j’ai pratiqué, se prête mal à une logique tayloriste : le climat ne se domestique pas…

        donc, « obliger » un paysan à produire X tonnes de blé (avec des machines) quant ça ne dépend pas exclusivement de lui, c’est démotivant. Mieux vaut laisser une famille par ferme, et la mécanisation en mode « prêt à prix de revient » (la ferme, c’est pas comme une machine d’industrie, où il suffit d’appuyer sur un bouton).

        Geof’

          +3

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  • Albert Charles // 09.08.2019 à 10h25

    Désolé pour l’éventuelle répétition, mais mon PC buggant, je reposte mon commentaire (je ne le vois pas sur la page web). Merci de votre compréhension.

    Il y a eu la même fascination, plus tardive, des Intellectuels français pour la Chine dite “populaire”. Avec cette naïveté désarmante et pitoyable des convaincus de la première heure et des partisans de l’immédiat, qui plongent comme des gosses dans les premiers mensonges qu’on leur offre.Cette magie des mots sur les esprits même cultivés (ici: “socialisme”) est terrifiante, au même titre que d’autres mots. Et ça continue d’ailleurs: il y a encore des gens qui idéalisent la Chine dite “Populaire ” et qui refusent de voir son capitalisme d’État effroyable et inégalitaire, et qui oublient allégrement (comme on oubliait volontairement les annexions du “socialiste’ Hitler) les actes expansionniste de l’État chinois dit socialiste. Au nom du commerce, on oublie l’annexion du Tibet, et celle (toute chaude, entamée il y a 40 ans) du Pacifique Asiatique, dénommée sans scrupule “Mer de Chine” par la Chine (Imaginons une seconde la France dénommer la Méditerranée “Mer de France” ! Ce serait la guerre assurée….). Demandons aux populations philippines, indonésiennes,vietnamiennes, malaisiennes ou indonésiennes, qui voient les navires de guerre chinois en face de leurs plages, si elles sont fascinées par la Chine…Il faut être un Intellectuel occidental (ou un marchand de voitures ou d’avions) pour éliminer ce problème d’un revers de la main et être fasciné par cet État…!

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    • Barbe // 09.08.2019 à 14h45

      Vous avez oublié de citer Henri kissinger.
      Aime des airs.

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    • bhhell // 14.08.2019 à 18h18

      Vous nous faites dans l’anti totalitarisme bon teint qui accompagne le développement sans frein et le triomphe du néolibéralisme. La chose incroyable n’est pas la fascination aveugle de certains intellectuels pour le modèle chinois, qui d’ailleurs en terme de développement et selon les critères occidentaux (hautement fallacieux) de « progrès », est plutôt un succès. Les critiques des modèles soviétiques et chinois se déversent décade après décade massivement et avec un niveau de nuance digne des discours de propagande. On s’en régale et on en conclue que décidément il n’y a pas d’alternatives.
      Non, la chose incroyable c’est l’aveuglement devant les crimes de nos propres gouvernements dans les régions périphériques où tout est littéralement permis. Les coups d’Etat ininterrompus, le soutien de dictatures amies appelées pudiquement « Etats autoritaires », l’exploitation capitaliste indécente qui y règne. Demandez au philippins ou aux coréens s’ils gardent un chaud souvenir de la présence américaine, ou aux africains, arabes et américains du sud s’ils sont émus par le rôle protecteur de leurs maîtres occidentaux. Mais quand « nous » commettons des crimes, il est entendu qu’ils sont accidentels. L’extermination indienne est un incident malheureux, en aucun cas un élément intrinsèque de la société américaine, tellement ouverte et tolérante (jusqu’à Trump parait-il). Parler de l’agressivité de la Chine relève de la farce s’il s’agit de nier, entre autres, celle des Etats-Unis, en guerre perpétuelle depuis 2 siècles. Quelle tartuferie!

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  • max // 09.08.2019 à 10h30

    Perso, j’ai toujours eu des sentiments très défavorable envers l’URSS qui ont fortement diminués quelques années plus tard avec V Poutine.
    Cela dit, le texte décrit plutôt bien la période stalinienne.
    Ce qui a été la souffrance absolue des populations de l’URSS a été son système concentrationnaire qu’a si bien dénoncé Alexandre Soljenitsyne.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Soljenitsyne
    .

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    • Ouvrierpcf // 09.08.2019 à 20h07

      Personnellement avez vous des sentiments sur la victoire de Stalingrad ? U.n fait divers bof l’invasion hilerienn e n’a provoque aucun système concentrationnaire mon arrière beau grand père était en stage a Mathausen les archives sorties de la période URss en 2012 peuvent être consultées ou decriptees pas celle du conflit au Viet Nam ni celle de Corée du Sud mais la encore pourquoi éprouver des sentiments sur les actes du Monde Libre dénoncés par aucun écrivain enfin pas connu r

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      • Politzer // 13.08.2019 à 07h48

        Oui mais pour les petits bourges bien loges et bien nourris dont les parents restés bien tranquilles pendant que les communistes tombaient sous les balles des pelotons d execution nazi, la lutte des classes n existe pas evidemment! Ils preferent remplir leurs cervelles paresseuses de propagande imperialiste qui a pour colossal avantage de dedouanner les lâches.

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    • Politzer // 13.08.2019 à 07h07

      Oui il decrit tres bien le goulag et honnêtement avoue qu on lui a soigne don cancer lâ bas d où il en est revenu l ingratnrn pleine forme.
      A comparer avec l univers des mines françaises où y turbinaient et mouraient des enfants…..en France!

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      • Le Spectre // 14.08.2019 à 02h47

        Le goulag est un milieu de production analogue à nos milieux de productions capitalistes. Ce sont des sphères professionnelles aliénées.

        Or, le goulag est un phénomène historique (temps court et bref) c’est-à-dire né de la crise historique et non du développement de la société contrairement aux colonies et à nos usine. Ainsi nos milieux de production sont des phénomènes sociologiques (temps longs et pérenne) c’est-à-dire caractérisant la société globale.

        Si les prolétaires caractérisent la société capitaliste, les travailleurs du goulag ne caractérisent aucunement la société soviétique.

        La société soviétique est caractérisée par son aspect communaliste. C’est une sphère professionnelle. L’usine ne sert pas à produire des biens de consommation et du profit mais à générer une cohésion sociale.

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        • Geoffrey // 14.08.2019 à 10h43

          L’usine ne sert pas à produire des biens de consommation et du profit mais à générer une cohésion sociale.

          disons plutôt qu’elle entraîne du lien social, sorte d’externalités de réseaux bénéfiques.

          certains peuvent voir dans le goulag un aboutissement de la logique bolchévique/communiste/stalinienne (cochez selon..). L’État devenant une sorte de gourou omniscient, un dieu cruel omnipotent.

          l’expérience khmer, par exemple, tient-elle de circonstances stratégiques ou d’une interprétation +/- légitime des textes marxistes ?

          qui peut le dire ?

          Geof’, neo-communiste belge

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          • Le Spectre // 14.08.2019 à 12h05

            Sur les khmers, il y a les réponses dans le Sacha Sher : « LE KAMPUCHÉA DES « KHMERS ROUGES » (L’Harmattan, 2004) : https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=17249&razSqlClone=1 .

            C’est une société clairement communaliste comme 90% des sociétés actuelles dans le monde. Elle est naturellement exacerbée par la guerre. L’épisode du Cambodge est au summum de la crise historique de 1914-1945 comme la guerre de 39-45 dans la crise historique de 1914-1945.

            Par contre, je ne considère pas les Khmers rouges comme un mouvement communiste. Polpot ne considéré pas communiste. C’est un mouvement nationaliste aliénant avec une vision passéiste de l’avenir. C’est un mouvement analogue au mouvement islamiste en Iran. L’Iran est aussi une société communaliste mais contrairement au pays communiste du XX, elle n’est pas moderne mais traditionnel que modernisé.

            Les Khmers rouges sont une création de l’impérialisme qui conduisait la guerre contre le communisme. Les dommages collatéraux de la guerre du Vietnam ont conduit la population paysanne Cambodgienne à rentrer dans le rang des Khmers rouges contre la population urbaine.

            Et je rappelle que ce sont les Viets qui ont viré Polpot et sa clique. Polpot a été soutenu par les impérialistes avant et après sa fuite.

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          • Le Spectre // 14.08.2019 à 13h02

            Dans une société communaliste (primitive, féodale, moderne), le chef/le roi/l’état fort, les mythes/la religion/l’idéologie puissante et la tribu/la communauté/la collectivité avec collectivisation ancestrale ne font qu’un. L’Égypte et la Perse sont des exemples antiques de ce type de société.

            Ce qui n’est plus le cas dans nos types de société professionnel.

            L’affaiblissement de l’idéologie sous Khrouchtchev a généré un facteur de trahison dans l’état puis au sein de la population. Et la destruction de l’état par Eltsine a généré ce que je nomme un génocide silencieux à cause d’une mortalité astronomique et d’une natalité en berne créées par la politique néolibérale. Les années 90, période de stabilité historique relative, font passer les années 30, en pleine crise historique, pour une période calme.

            Dans ces sociétés, l’idéologie est une des base principale de la société soit de la vie de tous les jours. On le note également dans LE VISITEUR DU SUD de Oh Yeong Jin : https://www.flblb.com/catalogue/le-visiteur-du-sud/. Il concrétise parfaitement la théorie sur les sociétés communalistes d’Alexandre Zinoviev.

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          • Le Spectre // 14.08.2019 à 13h13

            Alexandre Zinoviev :

            « Selon une opinion bien ancrée, les kolkhozes ont été inventés par les scélérats staliniens selon des considérations purement idéologiques. Pure ineptie ! L’idée n’est pas marxiste, elle n’a même rien avoir avec le marxisme classique. Loin d’être un fruit de la théorie, elle a surgi dans la vie pratique comme le produit d’un communisme bien réel, rien moins qu’imaginaire. L’idéologie ne fut qu’un moyen de justifier une évolution historique. »

            « (…) Je m’inscris en faux contre l’opinion communément admise selon laquelle le communisme réel serait la réalisation des idéaux marxistes et qu’il serait imposé aux masses, contre leur volonté, leurs désirs et leurs intérêts, par une poignée d’idéologues recourant à la force et au mensonge. Le communisme n’est pas seulement un régime politique que l’on peut transformer sur un ordre d’en haut, il est une organisation sociale de la population. Il s’est formé un Union Soviétique, non pas conformément au projet marxiste ni au gré des idéologues marxistes, mais en vertu des lois objectives qui régissent l’organisation de large masse de population en un organisme social achevé. Il est le résultat d’un processus de création historique auquel ont pris part des millions de personnes. (…) »

            Toutes les citations sont sur wikiquote et wikirouge dans l’article sur Alexandre Zinoviev. Il y en a d’autres sur l’origine du communisme du XX.

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          • Le Spectre // 14.08.2019 à 13h16

            Contre l’idéologie communiste du XX née de la crise historique du XX (1914-1945, 1952-1984), Alexandre Zinoviev prône une nouvelle idéologie d’avenir soit une nouvelle utopie inspirée du communisme de confort de More, du socialisme de production de biens de Saint Simon, de l’idéologie moderne et matérialiste de Testut de Tracy et du nouvel homme des Lumières du XVIII mais en plus lumineux : http://zinoviev.info/wps/archives/425 . C’est ce que je nomme un COMMUNISME MODERNE.

            Par contre, le communisme de Marx est un MODERNISME COMMUN. L’ensemble « communisme moderne (AZ) /\ modernisme commun » est ce que je nomme un COMMUNISME INDIVIDUANT (« personnalisant » chez J. Guesde et G. Gastaud).

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            • Geoffrey // 15.08.2019 à 11h06

              et ben dis, donc

              on voit que tu as travaillé la question…

              je me définis systématiquement comme neo-communiste, refusant de prôner un communisme « à la stalinienne », et de m’efforcer d’intégrer l’écologie dans le schéma vecteur « collectivisation des biens de prod’ « .

              je vais lire Zino’ qui – il me semble – avait réfléchi à une économie de troc pur (ne plus passer par l’étape « petite monnaie », et d’adopter le système « heures de travail = droit à consommer).

              très cordialement

              Geof’, neo-communiste belge

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              Alerter
  • moshedayan // 09.08.2019 à 14h15

    Mes amis russes, et certains ne sont pas si vieux que ça, ont une lecture plus simple de toute la période. ON ne reviendra pas au communisme, pas question, c’est inimaginable… mais dire que tout était mauvais n’est pas juste. Les bases structurelles avec des aménagements, qui paraissent aujourd’hui gigantesques ont été réalisées à cette époque…
    Un Occidental, rétorque, parfois agressivement : A quel prix !§!
    :C’est ainsi… en espérant qu’il faut éviter le dialogue de sourd.
    précision : à l’heure où les archives russes économiques sont ouvertes, les sources anglophones devraient être bien moins utilisées, même si les russophones ne sont pas légions. Pourquoi ? parce que tous les chercheurs n’ont pas la même conscience de « neutralité » dans la compilation et la citation des documents.

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  • Geoffrey // 10.08.2019 à 10h21

    il y a le signifiant et le signifié

    l’Urss est un très mauvais signifiant du signifié communisme

    car si staline est le communisme, alors borgia est le christianisme et kipling le « doux commerce » du capitalisme…et je fais le pari que le capitalisme a entraîné plus de morts que le communisme (car ses victimes à la peau noire comptent…)

    Geof’, communiste pur et dur (mais pas stalinien pour un rouble)

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  • Renaud // 10.08.2019 à 11h07

    Comme réponse, on peut citer le film de Pascal Aubier sorti en 1973 : Valparaiso Valparaiso.
    Un film très représentatif, astucieusement critique des intellectuels français de toute une époque « rive gauche. Cette époque, ayant eu sans doute son pic en 1968, est aujourd’hui, frappée d’obsolescence, finit de s’évaporer. La gélatine insipide de Macron et consorts induite par l’aveuglement du seul marché nous conduirait au néant…
    Heureusement qu’il y a d’autres dimensions dans la Vie.

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  • JEAN PHILIPPE REUTER // 10.08.2019 à 11h09

    lire sur ce sujet .memoires de panait istrati.qui a visité l urss de bout en bout plusieurs fois.avant de revenir en france et de rendre compte de la realité.

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  • Michel Le Rouméliote // 10.08.2019 à 11h37

    « Cela montre que la direction stalinienne est entrée en guerre contre l’ensemble de la société, tout en cherchant à la fragmenter, à opposer les ouvriers aux paysans, les ouvriers aux cadres, mais aussi en opposant le « prolétaire » mythique aux ouvriers. » Que dire de la direction européenne actuelle ? Ça ressemble bien à du stalinisme « soft »…

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  • Albert-Nord // 10.08.2019 à 19h06

    Quand j’aspire aussi à être un intellectuel omniscient, j’expire !
    Puis je respire.

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  • Politzer // 13.08.2019 à 07h13

    ALR a heureusement repondu. Sapir que j apprécie par ailleurs va devoir cesser de jouer aux historiens apres la fessee qui lui est administree! Quant aux tres sagaces critiques sic de l urss attention à l ulcère d estomac!

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  • Politzer // 13.08.2019 à 07h39

    Tous nos jobards qui jouent aux savants en histoire ont ils seulement compris ce que signifiaient la NEP instauree par Lenine et l accumulation primitive et ses horreurs?
    L urss a écrasé le cafard nazi à coups de talons, en partant d un pays devasté par la guerre civile déclenchée par la pire des rèactions organisee payee et épaulee par l intervention de 14 nations hostiles au pouvoir ouvrier. Le communisme n est pas mort en Russie : 70% des Russes interrogés disent regretter cette époque et le PCR fait encore 17% des voix et cela malgre les erreurs et la brutalite stalinienne.

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