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[RussEurope-en-Exil] De l’islamophobie et de la revendication indentitaire-narcissique

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(Billet invité)

L’emprisonnement de M. Tariq Ramadan, à la suite de la décision d’un juge d’instruction concernant les accusations pour des viols qui ont été portées contre lui a suscité une montée de protestations sur les réseaux sociaux mais aussi une montée de haine contre des personnes qui ont soutenus ou qui soutiennent les accusatrices de M. Ramadan. Au-delà de la dimension « émotive » de cette affaire, cela pose à nouveau la question du droit au débat public sur un certain nombre de sujets, et de l’usage du terme « islamophobie » qui est désormais utilisé de manière systématique pour chercher à faire taire des contradicteurs. Ainsi, des attaques particulièrement violentes et perverses ont frappé Mme Fatiha Boudjahlat, auteure d’un livre remarquable dont j’avais rendu compte il y a peu[1]. Je m’étais déjà exprimé dans un autre livre[2] sur cette tendance à interdire le débat que portent certains, pour les nommer des membres ou des sympathisants d’organisations proches des Frères Musulmans. Le fait qu’ils soient rejoints par des personnes qui croient exprimer ainsi une solidarité envers des opprimés est un vrai problème. Car, cette prétendue solidarité équivaut à un blanc-seing pour de très réels oppresseurs. Et cette prétendue solidarité ne peut qu’alimenter d’autres qui ne font que semblant de s’indigner et qui en fait jouent de ces problèmes à des fins bassement politiciennes. Le sinistre tandem formé par MM Plenel et Valls en est la parfaite illustration[3]. Il convient donc de repréciser un certain nombre de notions et de faits.

  1. L’islamophobie n’est pas un délit et ne peut l’être.

L’islamophobie, soit au sens strict la détestation ou la crainte que peut inspirer une religion reste dans le domaine de la contestation des idées. Et, de ce point de vue, on peut craindre et même détester diverses religions, trouver que l’Ancien Testament falsifie l’histoire, que le Nouveau Testament décrit un mythe, et que le Coran contient des absurdités dangereuses. Tout cela est affaire d’opinion. Tout croyant doit s’attendre et accepter à se voir contester sur les points mêmes de sa croyance. Si certains musulmans (et je précise qu’ici je ne vise que les intégristes) sont aussi sensibles sur la question d’une prétendue « islamophobie » c’est justement parce qu’ils croient – littéralement – que le Coran a été dicté par « Dieu » et que donc toute critique du Coran équivaut à un blasphème. C’est ici que l’on mesure la dimension profondément perverse de l’usage fait de la notion « d’islamophobie » qui revient en réalité à réintroduire dans la société le délit infâme de blasphème. Mais, le fait que des intégristes usent de ce stratagème pour chercher à se mettre au-dessus des lois et des pratiques normales de débat ne devrait pas être suivi par d’autres, qui eux ne sont nullement intégristes. Le fait que l’accusation « d’islamophobie » soit désormais assez systématiquement utilisée dans des tentatives pour arrêter tout débat, comme une forme d’argument saturant, montre que certains n’ont pas compris ce qui se jouait intellectuellement et politiquement autour de ce mot.

  1. Les attaques contre les musulmans considérés en tant que groupe sont par contre un délit.

Il faut alors immédiatement ajouter que les attaques contre les musulmans (tout comme contre tout autre groupe) sont absolument odieuses et intolérables. Le racisme et la ségrégation constituent des délits pour le droit français, et c’est tant mieux. Intellectuellement, il y a quelque chose de malsain, et même de pathologique, dans l’idée que l’on puisse faire porter à tout un groupe la responsabilité des actes de certains ou même que l’on puisse unifier une population en une soi-disant « communauté » sur la base d’une croyance religieuse. Car, cette croyance, au sein de la même religion, peut être très diverse. La constitution d’une sphère du « bien publique » et de la « chose publique » (au sens premier de la Res Publica) s’oppose radicalement à toute idée de responsabilité collective d’un groupe au sein de la communauté nationale.

  1. Le discours de « victimisation » systématique tenu par certains cherche à imposer une logique communautariste au sein de la République.

Un fois que l’on a bien précisé la différence entre « islamophobie » et comportements antimusulmans, il convient aussi d’ajouter que la revendication en l’existence d’une « communauté », distincte et séparée de la communauté nationale, revendication qui est portée par des franges extrémistes, vise à faire éclater la communauté nationale et à imposer un retour aux communautés religieuses et ethniques. Et ceci est condamnable. Non que la communauté nationale soit parfaite. Mais, elle constitue un immense progrès, tant du point de vue de la paix civile que de la possibilité formelle d’établir une démocratie, par rapport à l’existence de communautés religieuses ou ethniques. De ce point de vue, les discours « communautaristes », et le discours sur le « multi-culturalisme », constituent des points de vue régressifs, dont les dangers sont évidents, à la fois du point de vue de la paix civile et du point de vue du fonctionnement de la démocratie. Car, la démocratie signifie que tous ont, dans le cadre d’un espace de souveraineté clairement déterminé, le même droit de concourir à la formation des institutions et au bien commun. Ces discours doivent donc être combattus avec la plus grande fermeté.

  1. La pratique d’une religion ne saurait être interdite, mais les formes d’affirmation de la croyance en une religion peuvent être réglementée.

Il convient de rappeler qu’en France, et dans tous les pays que l’on dit « civilisés », la pratique des religions est libre, sauf dans le cas où cette pratique violerait le cadre de la loi. Ainsi, le fait de s’opposer à la construction de mosquées est condamnable. Mais, le fait de prétendre, au nom de la religion, pouvoir avoir certaines pratiques (comme le mariage de jeunes enfants, ou la discrimination institutionnalisée entre les sexes) tombe sous le coup des lois. Et cela ne fait que matérialiser le fait que dans une société qui refuse les communautarismes, la « loi de Dieu » ne peut avoir de valeur que pour l’individu. Tout ce qui concerne plus d’un individu relève de la loi des hommes, et donc des textes décidés collectivement, même si ces textes sont bien entendu imparfaits[4].

Il convient de rappeler alors, cet aphorisme anglais « sex and cult are privacy ». On comprend aisément que toute pensée totalitaire, tout projet totalitaire doit nécessairement remettre en cause cette distinction entre sphère privée et sphère publique comme préalable à l’asservissement des individus. Que cette remise en cause procède d’une irruption de la sphère publique dans la sphère privée (ce qui a caractérisé le nazisme et le stalinisme), ou que cette remise en cause procède de l’envahissement de la sphère publique par la sphère privée, ce qui correspond aujourd’hui aux revendications indentitaro-narcissiques, dont certaines des revendications religieuses font partie[5]. Or, c’est bien à ce type de revendication auxquelles nous sommes confrontés à travers des ports ostentatoires de marques religieuses ou des pratiques relevant de rituels, qui renvoient eux-mêmes à des orthopraxies.

Il convient aussi de donner la parole à l’une des grandes figures du libéralisme, John Locke, qui écrivait au XVIIe siècle justement à propos des tenues vestimentaires associées à certaines religions (les sectes protestantes) : «Il est dangereux qu’un grand nombre d’hommes manifestent ainsi leur singularité quelle que soit par ailleurs leur opinion. Il en irait de même pour toute mode vestimentaire par laquelle on tenterait de se distinguer du magistrat [comprendre l’autorité civile] et de ceux qui le soutiennent ; lorsqu’elle se répand et devient un signe de ralliement pour un grand nombre de gens…le magistrat ne pourrait-il pas en prendre ombrage, et ne pourrait-il pas user de punitions pour interdire cette mode, non parce qu’elle serait illégitime, mais à raison des dangers dont elle pourrait être la cause?»[6]. On le voit, Locke établit une distinction entre ce qui est légitime (en principe) et ce qui pose problème à la paix civile. Rappelons, aussi, que des arrêtés multiples interdisent de se promener nu ou à demi-nu dans des lieux publics. L’interdiction des signes religieux ostentatoires n’est donc nullement une atteinte à la liberté individuelle, mais une règle de respect par rapport aux autres, par rapport à ce qui fait communauté nationale.

  1. La question de la soi-disant « islamophobie » conduit certains à tolérer ce qui n’est pas tolérable.

On constate ainsi que, au nom de la « non-ségrégation » ou au nom d’une version dévoyée du principe de solidarité, certains en viennent à tolérer des pratiques barbares comme l’excision des petites filles[7], ou comme une séparation stricte entre les sexes (ce qui était le problème soulevé d’ailleurs par Fatiha Boudjahlat dans son intervention face au ministre de l’éducation nationale, M. Blanquer dans l’émission C’est Politique sur France-2). On sait que ces pratiques, tout en restant minoritaires, tendent aujourd’hui à se multiplier. Nombreux sont ceux qui, au sein de l’administration publique ou dans la société, font semblant de ne pas voir la montée de telles pratiques. Il faut dire de la manière la plus claire qu’il soit que ceci n’est pas admissible, que ceci n’est pas tolérable. Ici encore, tout ce qui tend à nous ramener à la barbarie doit être combattu de la manière la plus vigoureuse et la plus déterminée.

Il faut alors regretter que des personnes intelligentes et sensées, comme Pascal Boniface, que j’ai pu soutenir en de nombreuses occasions, et en particulier quand une odieuse accusation d’antisémitisme a été proférée contre lui, et en particulier par Manuel Valls, se trompent de combat, et en arrive à condamner Mme Boudjahlat quand elle s’élève contre l’intolérable et qu’elle fait une œuvre de salubrité publique !

[1] Voir Sapir J., « Détournement de sens » in https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-detournement-de-sens-par-jacques-sapir/

[2] Sapir J., Souveraineté, Démocratie, Laïcité, éditions Michalon, Paris, 2016.

[3] Sapir J., https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-contre-valls-et-plenel-par-jacques-sapir/

[4] Voir Sapir J., « La Laïcité, et les variations des ministres et de notre Président » https://www.les-crises.fr/russeurope-en-exil-la-laicite-et-les-variations-des-ministres-et-de-notre-president-par-jacques-sapir/

[5] Ce que je signalais dans ma note « De la Laïcité (1)», écrite en août 2016, http://russeurope.hypotheses.org/5207

[6] Locke, J., Essai sur la Tolérance, Paris, Éditions ressources, 1980 (1667).

[7] Il faut ici rappeler qu’une source islamique donne une position très raisonnable (https://www.maison-islam.com/articles/?p=122 ) et précise que « D’après l’avis qui paraît pertinent, en islam la « circoncision » féminine (même sous sa forme a citée ci-dessus) ne fait pas l’objet d’une obligation ; ni même d’une recommandation (voir Fat’h ul-bârî, tome 10 p. 419). Des hadîths la recommandant, aucun n’est authentique (sahîh) ou bon (hassan) ». Mais, certains imams intégristes ou traditionnalistes la recommandent.

Commentaire recommandé

de passage // 23.02.2018 à 08h33

Merci à Jacques Sapir pour cet article, et merci à Olivier Berruyer pour sa diffusion, surtout que ce sujet est loin de faire l’unanimité chez les lecteurs de ce blog.

58 réactions et commentaires

  • robert pierron // 23.02.2018 à 07h34

    Pourquoi faut il que Sapir ds cet excellente analyse compare encore nazisme et stalinisme ? La liberte de culte étant une realite ds les ex pays socialistes – où j ai vécu !
    Le Mac Cartisme comme totalitarisme comme dictature n a t il pas été l exemple même de ce contre quoi Sapir s éleve?
    Et on pourrait ajouter l opposition de milieux us au Darwinisme voire à la terreur exercée contre les Américains qui n acceptent pas les bobards répandus par les medias mainstream.

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  • gracques // 23.02.2018 à 07h36

    M SAPIR , j’ai tout autant de plasir a lire M BONIFACE que vous meme .
    Je fait partie d’une génération ‘de gauche’ (nes dans les annees 50) ou l’anti cléricalisme voire l atheisme militant meme si résiduel est toujours présent .
    Toujours en balance entre la’tolérance née de la victoire laïque et la crainte du retour à un ordre moral voulu par un dieu.
    Mais ce qui se joue aujourd’hui dans ce que je percoit dans ma pratique quotidienne , ici dans notre pays est vraiment nouveau (quoique) …. un mélange comme vous dites de Narcissisme , de revolte devant nos hypocrisies sociales (inégalités , discriminations quand nos principes proclament le’contraire) et émergence d’un affairisme agressif bâti très consciemment sur une base ‘de communaute religieuse’ permettant à certains individus d ‘exploiter leur ‘frères en religion’ et de se donner la bonne conscience d’être des élus de la providence.
    Cette lâme de fond que je perçoit , pas simplement chez les musulmans m’effraie tant elle permet la soumission volontaire.

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  • Christian Gedeon // 23.02.2018 à 08h05

    Bravo…c’est courageux et objectif. Pascal Boniface est en pleine confusion depuis un petit moment déjà,pour ne parler que de lui. Mais le parallèle entr M. Valls et M.Boniface met mal à l’aise. Le premier n’est « que » un politicien. Le second est un Intellectuel avec le grand I qui caractérise cette caste en France. Avec l’auctoritas et la mine sérieuse qui va avec. Les dégâts que peuvent commettre les intellectuels sont beaucoup plus grave que ceux d’un politicien déjà sur le retour. On l’a vu avec ceux qui ont soutenu le nazisme,puis le stalinisme,puis le maoïsme,puis le pol potisme. On le voit aujourd’hui avec ceux qui servent d’idiots utiles à l’islamisme,et aux indentarismes en général. Ah j’oubliais ceux que je déteste…les intellos ultraliberaux…les Minc,Attali and co. De véritables dangers publics.

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  • Lysbeth Levy // 23.02.2018 à 08h15

    Le problème avec Jacques est qu’il prétends qu’il n’y a pas d’islamophobie alors qu’on abuse d’antisémitisme, racisme le mieux reconnue « le racisme » le plus « acceptable » dans la « hiérarchie des racismes ». Depuis qu’il est proche de Fatiha Boudjahalat « activiste » proche du « printemps républicain  » qui insulte toutes personnes qui n’a pas ces idées et qui veux comme la Licra, extrême droite, Printemps Républicain faire interdire le mot qui désigne bel et bien un racisme bien entretenu contre les musulmans et arabes. Ce n’est pas en interdisant l’utilisation du mot que ça permettra que le problème existe encore. C’est une fumisterie lancée par des extrêmistes Licra et autres Printemps républicains que vouloir attaquer les croyants de cette religion sans en reconnaitre l’entretien de la haine, intolérance . Donc on peux insulter tous les jours des personnes, communautés sous le fallacieux prétexte que c’est pas du racisme, ni d’intolérance, comme Charlie Hebdo qui se donne le droit de faire tous les jours des pages islamophobes en prétendant défendre la laicité et liberté d’expression. Je signale que l’antisémitisme est un délit et que l’on veux mettre sous cloche l’autre racisme pas plus moral qu’est l’islamophobie.

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    • Marc Michel Bouchard // 23.02.2018 à 10h43

      Le terme antisémitisme concerne autant une identité propre à un peuple que d’une religion. Puisque l’installation en Europe des Juifs depuis plusieurs siècles établit aussi un type de population non seulement lié à la religion. L’anti-islam ou l’anti judaïsme eux concernent la critique d’une religion. Comme un certain Soral, on peut opposer avec danger réellement juifs et musulmans, juifs contre Français de souche ou musulmans contre Français, etc.. C’est le piège du communautarisme. J.Sapir a dit qu’on ne doit pas essentialiser les Français d’origine musulmane comme étant tous pratiquants et croyants, de la même façon que les Français ne sont pas tous catholiques pratiquants et on pourrait ajouter que les Français ne sont pas tous néolibéraux ou de gauche, etc… L’intégrisme ça existe du côté islamiste comme moindrement présentement du côté judaïque ou chrétien. Cela est une question d’époque comme la nôtre et cela ne dit pas que tel groupe doit être diabolisé. Par la raison, la religion peut être critiquée.

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    • Renard // 23.02.2018 à 13h47

      Le problème c’est surtout que l’organisation des frères musulmans de cache derrière le termes islamophobie pour avancer ses pions et empêcher les critiques. Tout comme Israël le fait avec le mot antisémitisme.

      Pourquoi la République devrait protéger une religion ? Si on insulte les arabes ou « les musulmans » pas de problème c’est du racisme mais si on insulte l’islam aucune raison pour la République d’intervenir..

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    • Thanos // 23.02.2018 à 16h25

      La proportion de unes de CH sur les différentes religions est consultable en ligne : islam et judaïsme sont à quasi égalité et le christianisme est très (très) largement majoritaire (racisme anti catho ?). Va vraiment falloir faire l’effort de comprendre qu’une religion n’est pas une « race » ou ethnie et tenter de cesser vos amalgames aussi racistes que condescendants. Je suis d’origine maghrébine et pourtant je n’ai aucun sentiment d’appartenance à vos supposées « communautés ». Ma « tête d’arabe » (donc musulman et communautariste si je vous suis) n’a pas besoin de vos préjugés racistes et moyenâgeux pour voler à son secours. Ne manque qu’une référence au couscous… « Se donner le droit » voilà une expression inquiétante qui illustre votre « tolérance » à géométrie variable. Vous me rappelez les ultra cathos qui voulaient pendre Brassens pour ces attaques anticléricales. « Sans le latin la messe nous emmerde », Brassens un raciste qui « se donne le droit » ?

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  • Albert // 23.02.2018 à 08h22

    Merci , grace à ces precision, je suis un islamophobe décomplexé!

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    • Surya // 23.02.2018 à 11h09

      Cela signifie que vous êtes juste sain d’esprit et que votre instinct de conservation fonctionne encore.

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    • Christian Gedeon // 23.02.2018 à 12h53

      Merci Lysbeth,vous ne pouviez mieux faire pour rendre les gens « islamophobes ». Je ne suis pas bien sûr que ce soit le résultat que vous recherchiez,mais bon,chacun sa croix ou son croissant à porter.

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    • Lysbeth Levy // 23.02.2018 à 13h07

      Je ne sais par en fait mais si on interdit ce mot et l’idée c’est sur que la guerre civile pourrait avoir lieu mais ces gens là qui agitent le débat eux seront à l’abri dans leurs beaux quartiers, entre soit, a Paris. Les communautaristes type « Les indigènes », et les « pro-atlantistes » pro-républicains et Caroline Fourest pourront applaudir Caroline qui luttait contre son utilisation : « Le mot « islamophobie » a été pensé par les islamistes pour piéger le débat et détourner l’antiracisme au profit de leur lutte contre le blasphème. Il est urgent de ne plus l’employer pour combattre à nouveau le racisme et non la critique laïque de l’islam. »
      Caroline Fourest & Fiammetta Venner – Islamophobie ? Revue ProChoix n°26-27, 2003
      ou « Tolérer l’islam, ce n’est pas l’accueillir. Il est même légitime d’être islamophobe. La détestation est salutaire. Elle divise, mais elle soude aussi autour d’une identité revendiquée. »
      Marc Bonnant – Hommage à Charlie Hebdo
      Donc acte la guerre civile ils la veulent et gare a ceux qui ne seront les victimes de toute cette agitation montée en épingle par le biais des médias.

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      • J // 23.02.2018 à 21h25

        C’est quand même grave de laisser entendre, comme vous le faites, que toute critique d’une doctrine conduirait à la « guerre civile », que donc c’est la loi de la jungle qui doit décider entre les différentes doctrines qui se disputent nos esprits.

        Il est au contraire urgent de faire comprendre aux musulmans qu’on peut être contre leur religion sans être contre eux, qu’on leur laisse le droit de dire du bien de leur Prophète mais qu’on revendique celui de rappeler les horreurs qu’ils ont retenues sur son compte (pillages, massacre, torture, prédation sexuelle…).

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      • Christian Gedeon // 24.02.2018 à 06h01

        Le mot islamophobe est devenu un piège en effet,un fourre tout qui permet de clore tout débat en agitant,à la moindre critique,l’accusation Fouquier tinvillesque d’islamophobie,à tort et à travers. Ramadan en taule…islamophobie!critique des piscines séparées,islamophobie! Lutte contre les mariages forcés ! Islamophobie,vous dis je! Voilà un mot qui dans son acception première faisait sens,et que ses utilisateurs forcenés ont proprement assassine.

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  • Vercoquin // 23.02.2018 à 08h25

    Les religions continuent de semer la brouille dans la population.
    Depuis des siècles et des siècles et ça continuera pendant des siècles et des siècles.
    Dire « je crois » ou « je ne crois pas » ne sont que des expressions de soumission ou de non soumissions à des idées de superstitions ou de traditions archaïques.

    Pour ma part, je n’ai qu’une religion qui se traduit par: « je sais » ou « je ne sais pas ».

    Est-ce que le soleil existe ?
    OUI

    Est-ce que Dieu existe ?
    Je ne sais pas.

    A partir de là, je sais que je n’emmerde personne.

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    • christiangedeon // 28.02.2018 à 17h33

      Ben en fait le matérialisme dialectique a fait plus de morts oh combien que toutes les religions réunies,tout comme la révolution française (et son successeur Bonaparte)
      tant sanctifiée(sic!) a fait plus de morts que toutes les guerres « royales  » depuis Clovis. Le problème est la guerre,pas la religion. Caîn et Abel étaient deux et se sont étripés…et l’oeuil était dans la tombe et regardait Caïn.

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  • LBSSO // 23.02.2018 à 08h27

    « Face to Facebook » ou tête-à-tête ?
    Fatihat Boudjahlat (Viv(r)e la République) prend la défense de l’écrivain Leïla Slimani (prix Goncourt 2016 ) dans un article du Figaro de 08/17.
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/08/31/31003-20170831ARTFIG00310-fatia-boudjahlat-leila-slimani-nouvelle-cible-de-la-censure-antiraciste.php
    Elle fait alors référence à un article de P Boniface de 2013 en établissant un parallèle entre ses écrits sur l’imam Chalghoumi et L Slimani .Lui réplique dans une tribune (9/17), affirmant qu’elle déforme ses propos .D’où la prise de position en fin d’article de JS. Vous suivez ?
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/09/13/31003-20170913ARTFIG00247-imam-chalghoumi-le-contre-sens-de-fathia-boudjahlat.php
    Dérives. Je ne sais pas vous concernant, mais quand j’ai un différend de cette nature avec une personne, je cherche à la rencontrer, à lui parler franchement en tête à tête afin d’éliminer tout quiproquo et ressenti personnel, pour tenter de ne retenir que les divergences réelles et donc fécondes. En dehors des réseaux sociaux et autres tribunes. L’ont-ils fait auparavant ?

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  • Homère d’Allore // 23.02.2018 à 08h29

    Comme souvent, un billet fort intelligent et nuancé de Jacques Sapir.

    Mais si il a stricto sensu raison sur le terme « islamophobie », force est de reconnaître que ce mot a désormais dépassé son sens premier.

    J’aimerais savoir comment il considère les attaques contre la chanteuse Mennel. Comment qualifier celles-ci sans le vocabulaire « islamophobie » ? Or, ces attaques ne sont pas des critiques argumentées de la théologie musulmane mais une vraie phobie irrationnelle de voir une jeune femme portant un foulard…

    La lutte nécessaire contre l’islamisme politique de type Frères Musulmans ne doit pas excuser ces comportements. Un peu comme si on confondant l’Opus Dei avec les catholiques dans leur ensemble.

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    • Sandrine // 23.02.2018 à 09h52

      Mennel n’a pas seulement été attaquée par des anti-musulmans mais également par des islamistes.

        +3

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      • Alain Rousseau // 23.02.2018 à 13h41

        Ce qui ne dédouane en rien les anti-musulmans, qui se sont quand même bien lâchés sur cette affaire.

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  • Alfred // 23.02.2018 à 08h30

    Décidément Jacques Sapir est quelqu’un de bien précieux. Pas seulement (ou plutôt pas toujours vraiment) pour ses idées qui peuvent se discuter comme celles de tout intellectuel mais surtout pour sa façon de les porter. Tous les autres « intellectuels engagés » font parfois preuve (à mes yeux du moins) d’une forme d’égoïsme de confort qui consiste à respecter moultes non dits, à éviter de nombreuses zones de turbulences à tenir hors du « débat » ce qui pourrait mettre en péril leur situation et ou leur réputation. Souvent il faut donner des gages de ceci ou des gages de non-cela.
    Sapir est au dessus de cela. C’est un combattant intellectuel courageux (et naïf ?) qui pense que la rigueur du raisonnement et l’honnêteté suffisent à le protéger. Quoiqu’on pense du fond c’est immensément rare et précieux. Pourquoi n’en avons nous pas davantage des comme celui là ?

      +21

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  • de passage // 23.02.2018 à 08h33

    Merci à Jacques Sapir pour cet article, et merci à Olivier Berruyer pour sa diffusion, surtout que ce sujet est loin de faire l’unanimité chez les lecteurs de ce blog.

      +30

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  • J // 23.02.2018 à 08h45

    Excellent article. Il ne faut pas forcément en rester à l’étymologie du mot. Une phobie est de l’ordre de l’émotionnel et il ne peut être question d’interdire une émotion. Mais le mot a plutôt été calqué sur « xénophobie », avec l’intention cousue de fil blanc de faire un amalgame. Il faut quand même bien un mot pour qualifier, et disqualifier et pénaliser, la discrimination sur la base d’une religion supposée, que la personne peut aussi avoir relativisée voire rejetée avec horreur (sans forcément pouvoir le dire).

    Mais il faut aller plus loin et au moins conseiller à tous ceux que l’Islam « réel » révulse de rappeler à chaque occasion que si l’Islam est une mauvaise religion les musulmans en sont les premières victimes, et que ses plus virulents critiques sont des gens qui avaient été élevés dedans (donc sont généralement arabes, iraniens, etc.). http://bouquinsblog.blog4ever.com/psychologie-de-mahomet-et-des-musulmans-ali-sina

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  • Maxhno // 23.02.2018 à 09h19

    Le traitement judiciaire un peu déconcertant de cette affaire provoque déjà un malaise chez les musulmans et c’est bien malheureux d’en rajouter une couche

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  • jammrek // 23.02.2018 à 09h23

    « On constate ainsi que, au nom de la « non-ségrégation » ou au nom d’une version dévoyée du principe de solidarité, certains en viennent à tolérer des pratiques barbares comme l’excision des petites filles »
    Rappel des faits :
    1) L’excision, cheval de bataille des obsédés de l’Islam, est une pratique totalement inconnue de l’écrasante majorité des musulmans. Par ailleurs, là où elle est pratiquée (en Afrique essentiellement) elle l’est par toute les communautés religieuses.
    2) Le « certains » dont parle l’auteur n’est appuyé sur aucune citation et pour cause. Personne parmi ceux que rebutent les prêcheurs de haine ne défend la pratique de l’excision.

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  • lecrabe // 23.02.2018 à 09h45

    De mon point de vue d’athée, je ne trouve pas sain de légitimer ainsi les phobies et la « détestation ». La haine appelle la haine, et l’on voit très bien que la haine de la religion a tôt fait de déborder sur la haine des croyants. Il a beau jeu après ça d’ajouter le « pas d’amalgame! »
    Sur la sphère publique et la sphère privée, on est dans le cliché, bien sûr que les 2 seront toujours intimement liés: quid des pardons, des mariages, des enterrements et de la messe sur France2?
    En quoi les signes religieux ostentatoires (j’imagine qu’il pense ici au voile et non aux bonnes soeurs qu’on croise ici et là…) sont-ils un manque de respect aux autres et font-ils obstacles à la concorde nationale? Dans ma vie de tous les jours je suis plus agressé par tous les espaces publicitaires que par des signes religieux.
    Un billet for mal inspiré de Jacques Sapir qui comme tous les islamophobes a tôt fait de dériver, ici sur l’excision, comme si le catholicisme devait être systématiquement associé à l’anti-avortement…

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    • J // 23.02.2018 à 10h35

      Si on veut couper les liens entre détestation de personnes et détestation d’une doctrine, il faut rappeler, voire rabâcher, que les personnes sont les premières victimes de la doctrine.

      Il faut que les musulmans arrivent à comprendre, comme les chrétiens l’ont compris avant eux et non sans mal, qu’on peut détester leur religion, leur Coran, leur Prophète, et ne pas les détester, eux.

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      • lecrabe // 23.02.2018 à 16h26

        Vous parlez juste au-dessus de l’islam comme d’une mauvaise religion qui révulse, vous n’êtes donc manifestement pas en position d’édicter ce que doivent faire ou penser les musulmans, pas plus que les chrétiens comme vous en avez la prétention.
        Vous parlez donc en votre nom à vous et vous détestez l’islam, le coran, le prophète, soit. Mais épargnez-nous s’il vous plaît la bonne conscience morale du civilisateur de barbares.

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        • J // 23.02.2018 à 22h00

          J’estime avoir le droit de dire ce que j’en pense, inspiré principalement de celles et ceux qui ont réussi à s’en libérer, et qui la connaissent mieux que quiconque (il y a des choses qu’on ne voit que de l’intérieur et des choses qu’on ne voit que de l’extérieur).

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        • Caracole // 24.02.2018 à 01h40

          « Mauvaise religion » est un pléonasme, n’en deplaise aux gens qui souhaitent voir perdurer un systeme archaique d’alienation des foules, basé sur l’ignorance.

          Au passage, la comparaison entre le voile et les nonnes: je n’ai pas entendu de nonne se faire exploser ces dernières décénies, ni vanter les mérites d’une loi divine au dessus d’une loi republicaine, ah, et je n’ai pas vu de nonne depuis 10 ans, alors que je vois des dizaines de voile par jours.

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          • lecrabe // 24.02.2018 à 10h14

            Moi j’aimerais bien voir disparaître les systèmes d’aliénation des foules, les archaïques comme les modernes. Mais s’il suffit de ne plus aller à l’Eglise, au Temple ou à la Mosquée pour échapper aux anciens, c’est plus difficile d’échapper à la moindre pub sauf à rester enfermé chez soi sans télé, sans radio et sans réseau.

            Sinon, j’ai remarqué que tous les terroristes étaient barbus, je propose d’interdire le port de la barbe pour nous protéger des fanatiques.

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            • Caracole // 24.02.2018 à 13h15

              Pas de chance,tous ne portaient pas la barbe, les faits sont têtus hein ? De plus une barbe qui pousse est un phénomène naturel. Mais peut etre que porter un voile est lui aussi un phénomène naturel ?
              Si on suit votre logique, vous auriez surtout pu dire qu’on peut interdire les peaux basanés, vu que ca ils l’avaient tous. Mais personne ici ne veut interdire un phénomène naturel par essence apolitique, mais vous souhaitez faire cet amalgame pour discréditer les gens, allez-y, vous ne tromperez que les simples d’esprit.

              Et jusqu’à présent personne croit en un dieu qui s’appelle Pub, qui donnerait des ordres en jacadi a dit. Il serait temps de hiérarchiser les luttes au lieu de faire u relativisme qui ne sert qu’à donner bonne conscience.

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            • Denis // 24.02.2018 à 16h07

              ahhh les peaux basanées… comment n’y ai-je pas pensé.
              Mais vous avez raison sur une chose, il faut hiérarchiser, je ne vais donc pas continuer à perdre mon temps avec les racistes de tous poils qui mènent un combat d’arrière garde, la priorité, c’est de mettre à bas le Dieu Argent, sa fille la banque privée et son prophète la pub.
              Allez en paix, et que goldmansachs vous garde mr ou mme oku.

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    • SPQR // 23.02.2018 à 11h22

      Et encore… Comparer l’obligation d’exciser à la condamnation de l’avortement me semble un peu audacieux…

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      • lecrabe // 23.02.2018 à 11h51

        Je ne compare pas l’un à l’autre, je compare l’association de l’un à une religion et l’association de l’autre à une autre religion afin de créer des amalgames nauséabonds. Si vous préférez en d’autres termes:
        Doit-on à chaque fois qu’on parle d’islam venir préciser l’existence d’imams exciseurs?
        Doit-on à chaque fois qu’on parle de christianisme venir rappeler l’existence de prêtres pédophiles?
        Cela sert-il le débat ou l’enferme-t-il dans des postures inutiles?

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  • Madudu // 23.02.2018 à 09h54

    L’excision est effectivement une pratique traditionnelle essentiellement africaine, Ouest-africaine plus particulièrement.

    Mais les chrétiens y ont renoncé depuis longtemps car ça leur a été interdit immédiatement par les missionnaires, et la plupart des musulmans y ont renoncé par simple bon sens.

    Elle ne demeure la règle que dans certaines régions à l’intérieur de certaines communautés musulmanes, notamment au Mali. Les derniers exciseurs sont donc des musulmans mais la plupart des musulmans africains n’excisent plus.

    Il faut savoir que l’excision avait une fonction dans les sociétés traditionnelles d’Afrique de l’Ouest, il s’agissait pour le père de famille d’être en mesure de voyager plusieurs mois ou plusieurs années sans craindre que sa ou ses femmes, restées au foyer, ne soient tentées par l’adultère.

    Le statut de la femme en Afrique était très bas avant l’arrivée des monothéismes, il s’est depuis un peu arrangé mais bien davantage chez les chrétiens que chez les musulmans.

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    • Athos // 23.02.2018 à 10h52

      https://www.la-croix.com/Religion/Catholicisme/Monde/LEglise-copte-mobilise-contre-mutilations-genitales-2017-08-04-1200867728

      « Bien qu’interdites par l’Église copte, ces mutilations survivent encore dans plusieurs communautés chrétiennes en Haute Égypte et dans la Corne de l’Afrique, en Érythrée et en Éthiopie – mais aussi au Niger. Les origines historiques de la pratique de l’infibulation sont liées à des pratiques répandues dans l’Égypte ancienne ».

      Article datant août 2017… Ils ont sans doute ratés leur avion vos copains missionnaires!
      Il faut arrêter d’islamiser tous les sujets. L’excision est une pratique historique et culturelle infligée aux femmes depuis l’époque de l’Egypte pharaonique… Soit des siècles avant l’islam et ou même le christianisme. Donc cette pratique n’a rien à voir avec la religion (comme la circoncision d’ailleurs qui n’est pas mentionné dans le Coran), mais plus à voir avec des pratiques dévoyées basées sur des traditions ancestrales ou les femmes n’avaient pas de droits.

        +3

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      • Madudu // 23.02.2018 à 14h42

        Honnêtement je ne connaît pas le cas égyptien, mais l’article que vous mentionnez ne source aucune de ses allégations.

        Le 91% de prévalence chez les coptes me laisse perplexe, même dans les pires zones du Mali on ne doit pas arriver à de tels chiffres.

        Par ailleurs je n’islamise rien du tout, je n’ai jamais dit que l’excision était d’origine islamique. J’ai dit que c’était une tradition africaine antérieure à l’islam …

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        • Madudu // 23.02.2018 à 14h49

          « L’Égypte fait partie des trois pays où le taux de prévalence est le plus élevé. Il y était de 91 % en 2015. »

          De l’Égypte pardon, pas des coptes.

          Je n’y crois tout simplement pas ^^

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    • Christian Gedeon // 23.02.2018 à 12h55

      Faux…l’Egypte est une terre d’excision,tout comme le Soudan,la Somalie et l’Erythree….non,ce n’est pas la « faute des noirs »!!!

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      • Madudu // 23.02.2018 à 14h30

        « la faute des noirs » ? Où y a-t-il écrit un truc pareil ?

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    • jammrek // 23.02.2018 à 13h15

      « Mais les chrétiens y ont renoncé depuis longtemps car ça leur a été interdit immédiatement par les missionnaires, et la plupart des musulmans y ont renoncé par simple bon sens.

      Elle ne demeure la règle que dans certaines régions à l’intérieur de certaines communautés musulmanes, notamment au Mali.  »
      Faux : au Burkina Faso l’excision est très répandue, que ce soit chez les chrétiens, les musulmans ou les animistes. Comme une rapide recherche sur Google vous le montrera.

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      • Madudu // 23.02.2018 à 14h24

        J’ai vécu 2 ans au Burkina Faso, vous racontez n’importe quoi.

        L’animisme n’existe quasiment plus, la quasi-totalité de la population est soit chrétienne soit musulmane. Les croyances liées au « wake » existent encore (tout le monde y croit) mais tout le monde est converti à un monothéisme.

        Je peux vous dire que l’excision au Burkina Faso est un fait marginal maintenant, qui d’ailleurs heurte la sensibilité d’un nombre important de burkinabés, même en zone rurale. Ce n’est pas parce que des ONGs trouvent des financements sur des thématiques conçues par des « humanitaires » que ces dernières sont pertinentes.

        Par ailleurs le statut de la femme n’est pas le même chez les chrétiens et chez les musulmans, les premiers étant beaucoup moins pires que les seconds.

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  • Marc Michel Bouchard // 23.02.2018 à 10h13

    L’islamophobie est aussi un produit récupéré d’une psychiatrie qui a élargie énormément le domaine des affections mentales, dans un monde hyper médicamenté corollaire de -l’adaptation sociale au néolibéralisme-. Depuis que les auteurs posts modernes ont balancés la question sociale des inégalités communes aux classes oubliées et que ces auteurs ont balancés aussi la souveraineté populaire comme étant trop générale comme celle des nations réduites à la tentation fasciste, ces derniers connaissent le crépuscule de l’influence et davantage demain encore. Ceci étant, sur les dérives du tout psychiatrique, ils sont toujours lucides. Établir une phobie sur l’islam c’est jouer la normalité de l’anormalité et ainsi établir une norme fausse qui devient jurisprudence. Et la -phobie- de la religion servira alors à détruire les fondements de la laïcité. Les arguments de J.S sont justes mais il oubli cet aspect. Les anglophones eux marqués culturellement par la liberté de culte ont été jusqu’à inventer le multiculturalisme voyant la religion privée comme pouvant connaître une exposition publique contre la voie de la France. Le -psychia-psychologique- étant aussi très prisé par les angloaméricains plus que pour la France. Le monde anglophone dominant fait tout pour privatiser seulement le monde, une source du néolibéralisme de maintenant.

      +1

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    • Marc Michel Bouchard // 23.02.2018 à 10h19

      Pour ajouter à mon commentaire, les anglo-saxons ou anglophones tous courts voient la notion de république comme étant trop commune, trop étatique. Eh oui, il faut le redire, les anglophones sont en arrière de 80% du monde actuel dont cette tendance à l’isolationnisme et au virtuel privatisé.

        +1

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  • DUGUESCLIN // 23.02.2018 à 10h26

    Le mot « phobie » est devenu une arme politico-tactique. On le sert à toute les sauces dans le but de culpabiliser et de faire se ranger, selon le cas, à la pensée dominante.
    Quand je ne partage pas une vision idéologique, religieuse, ou philosophique je risque, toujours selon le cas être, être accusé de phobisme. Ce qui d’emblée supprime tout débat.
    Par contre, il y a des phobies voulues et non dénoncées telles que la russophobie, la christianophobie, qui en aucun cas ne peuvent être considérées comme des phobies mais des réactions normales et justifiées. Quand à la propagandophobie ou la politicophobie, elles n’ont pas de raison d’être puisqu’elles ne sont rien d’autres que celles de complotistes qui voient du mal, là où il n’y en a pas.
    Pour ma part je m’oppose à toutes les phobies et réclame le droit au débat.

      +7

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  • Athos // 23.02.2018 à 10h28

    Islamophobie au sens strict et littéral se définit comme la peur irraisonnée de l’islam ou de la religion musulmane. Comme toute les -phobies type claustrophobie ou agoraphobie, elles se caractérisent plus par une forme de névrose obsessionnelle que par un raisonnement critique.

    Donc en soit le terme d’islamophobie est assez pertinent pour définir certains comportements de rejet ou, réactions face à la religion musulmane.

    Par ailleurs le terme judéophobie est complètement accepté de nos jours, et définit là encore plus un racisme antisémite qu’une critique raisonnée ou une « contestation des idées » (essayez donc de discuter araignées avec un arachnophobe).

      +2

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    • J // 24.02.2018 à 11h32

      Et la peur raisonnée de l’Islam, celle qu’expriment massivement celles et ceux qui s’en sont libérés après avoir grandi dedans, c’est quoi ?

        +4

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  • Lysbeth Levy // 23.02.2018 à 12h45

    Au delà des fausses polémiques instituées par des « agents communautaristes » (Pina, Diallo, Boudjahala, Printemps républicain etc) ayant pignon sur rue, ou plutôt sur médias la tentative d’effacer du langage du mot « islamophobie » qui veux bien dire « racisme, culturel, biologique des « musulmans, arabes, noirs » afin de ne garder que le précieux « antisémitisme » comme seul délit raciste reconnu. Pascal Bruckner l’a répété on ne doit pas parler de ce mot infamant : http://www.liberation.fr/societe/2010/11/23/l-invention-de-l-islamophobie_695512 néocon bien connu qui ne veux pas qu’on en discute : http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/01/27/31003-20170127ARTFIG00076-pascal-bruckner-l-islamophobie-est-une-invention-pour-interdire-le-debat.php Tout cela finira par pousser encore des citoyens a vivre en communautés fermées en guerre les unes contre les autres. Pendant ce temps là nos bons agitateurs se fichent des conséquences. L’américanisation de la France se poursuit sous des jolis mots : « laicité, liberté d’expression, Je suis Charlie, antiracisme, droit au blasphème, caricatures. »..
    Une grosse arnaque qui de toute façon n’arrêtera pas le voeu d’ôter la « vraie laicité » des lois,.issue d’un combat centenaire.

      +4

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  • Alain Rousseau // 23.02.2018 à 14h00

    « Le discours de « victimisation » systématique tenu par certains cherche à imposer une logique communautariste au sein de la République. »

    « Certains », oui, mais comme toujours, « certains » sont plus « certains » que d’autres, n’est-ce pas, M. Sapir ?

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  • Koui // 23.02.2018 à 15h02

    Dans un pays libre, les gens peuvent s’habiller comme ils le veulent, manger ce qu’ils veulent, baiser comme ils veulent et se moquer de tout. Dans ces conditions, je suis heureux que Charlie existe (mais je ne le lis pas car c’est du pipicaca) et que Ramadan puisse tenir un discours réactionnaire en matière de sexualité (quand il n’est pas en prison pour des accusations de viol).

    Il est parfaitement normal que certains soient islamophobes, d’autres homophobes ou encore MacDonaldophobes. Ce qui est interdit c’est d’agresser les musulmans, les homos ou les vendeurs de viande de bête morte. Le problème c’est que beaucoup veulent se donner une raison médiatique d’exister en s’en prenant symboliquement ou physiquement à ceux qui ne partagent pas leurs phobies ou leurs croyances.

    On assiste au pénible spectacle des femens, des anticorridas, des aspergeurs de faux sang et autres entartreurs. La montée de l’intolérance a évidemment atteint son sommet avec Daesh et les autres sectes sunnites salafistes. A moins d’un génocide devant les caméras, ils semblent indépassables. Pour l’instant, c’est quand même eux qui ont le pompon, pas les islamophobes.

      +8

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    • Homère d’Allore // 23.02.2018 à 17h23

      Bon, quand-même, on va pas regretter l’existence de l’entarteur… surtout que les cibles sont bien choisies !

        +3

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  • Alain Rousseau // 23.02.2018 à 18h35

    Un petit coup de billard à trois bandes, ça vous dit ?

    L’islamophobie, ça n’existe pas, c’est une invention des islamistes et des islamo-gauchistes.
    D’ailleurs, l’islamophobie n’est pas un délit, c’est une opinion comme une autre.
    Et enfin, on n’est pas un bon démocrate si on n’est pas un peu islamophobe.

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  • labelledecadix // 23.02.2018 à 21h04

    quand on voit les ravages de la discrimination anti femmes anti noirs anti arbes on peine à s encore dans un pays laique et democratique; je suis tres deçue par vos écrits sur la question M SAPIR; les seuls intellectuels musulmans arabes (les theologiens et intelectuels africains mususlmans sont ignores de l’intelligentsia française!) reconnus sont celles et ceux qui crachent sur l’islam et se comportent comme des chiens de garde pas vraiment interessants…on attend toujours les articles de ces messieurs les theologiens catholiques sur la pedophilie dans les rangs de l’eglise catholique ou une reflexion critique sur le role des aumoniers dns l’armee

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  • About // 23.02.2018 à 23h04

    « Toute mystique se termine en politique « 
    Charles Peguy .
    C’est une problématique récurrente dans les sociétés humaines… cependant à tout politiser nous sommes pris dans une nasse,laquelle nous fait oublier de parler culture,non culte.
    Une culture,c’est ce qui reste d’un culte qui s’éteint,ou déteint.
    Regis.Debray.

      +1

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  • Clown Int // 24.02.2018 à 08h27

    Bonjour Monsieur Sapir
    Vos propos sont un peu « hors sujet » sur le cas de Tariq Ramadan.
    Les soutiens de T. Ramadan – ceux qui le pensent innocent et victime d’une machination – ne disent pas qu’il est mis à mal parce qu’il est musulman… mais parce que c’est un intellectuel musulman QUI DÉ RANGE !
    Et c’est vrai qu’il dérange bon nombre de personnalités mediatico-politiques de France (Sarkozy, Valls, Fourest, Zemmour, Rossignol…)… qui l’accusent sans preuve matérielle tangible de « double discours » (ces accusations sont des théories du complot?).

    Ce que l’on peut plutôt reprocher aux soutiens de Tariq Ramadan c’est leur penchant pour le complotisme face à un sordide fait divers d’accusation d’agression sexuelle.

    Comme tout citoyen honnête, je mets sur le même plan l’antisémitisme et l’islamophobie car les deux expriment des démarches de haine religieuse sous couvert de libre critique des religions.
    Certes, [Modéré] mais il faut faire très attention à ne pas tomber dans la haine religieuse.
    La protection des minorités est le réflexe le plus important de l’identité républicaine.

      +2

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    • J // 24.02.2018 à 11h14

      Pour le « double discours », on sait que Tariq Ramadan ne tient pas le même langage, sur le voile par exemple, quand il s’adresse en français ou anglais à des Occidentaux et quand il s’adresse en arabe à des musulmans. Il est quand même le petit-fils de Hassan Al-Banna et le fils de Saïd Ramadan, (lieutenant zélé d’Al-Banna qui en était tellement content qu’il lui a donné la main de sa fille) et il fait toujours partie des Frères Musulmans fondés par son grand-père en 1928.

      Accessoirement, l’antisémitisme n’est pas une « haine religieuse ». L’islamophobie n’a toujours pas été clairement définie et délimitée légalement parlant.

        +2

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