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17.avril.201917.4.2019
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[RussEurope-en-Exil] Pourquoi est-il nécessaire de sortir de l’euro si nous voulons regagner des marges de manœuvres économiques et sociales

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Lors de la création de l’euro, on avait fait miroiter aux peuples européens des perspectives radieuses de progrès économique et social comme de plein emploi. Aujourd’hui, la plupart des Français sont conscients de ses effets négatifs sur notre économie depuis de nombreuses années : croissance faible et montée du chômage. La disparition de l’euro est indubitablement une condition nécessaire pour penser le rétablissement économique de la France.

L’Euro engendre des dysfonctionnements de plus en plus importants dans les pays qui l’ont adopté. Ces crises ont de graves conséquences, directes avec le chômage et celui des jeunes en particulier dans les pays d’Europe du Sud, indirectes avec les politiques budgétaires adoptées pour « sauver l’Euro ». L’Euro provoque des crises à répétition entre les pays, les dresse les uns contre les autres, et menace la coopération européenne. L’Euro constitue alors une menace pour l’état d’esprit européen, tel qu’il s’était développé depuis le traité franco-allemand de 1963 et jusqu’à la chute du mur de Berlin.

Ce constat est désormais partagé par de nombreux économistes. Lord Mervyn King, ancien gouverneur de la Bank of England ou Banque Centrale du Royaume-Uni, vient de sortir un livre[1] où il étrille l’Euro. Plusieurs prix Nobel, dont Joseph Stiglitz qui publie un livre entièrement consacré au risque que l’Euro fait peser sur l’Union européenne[2], pensent de même. Des hommes politiques de premier plan comme Oskar Lafontaine (ex dirigeant du SPD et fondateur du parti de la gauche radicale allemande Die Linke)[3], Stefano Fassina, ancien ministre du gouvernement de centre-gauche en Italie[4], ont joint leur voix aux critiques

Qui pose la question d’une sortie de l’euro ?

La question de la sortie de l’euro se pose effectivement du point de vue des marges de manœuvres de l’économie française. On sait que l’euro pénalise fortement la croissance dans notre pays ainsi qu’en Italie, en Espagne, et globalement dans les pays de l’Europe du sud. Il convient de signaler que cette question suscite, depuis ces dernières années, des prises de position de plus en plus radicales d’un certain nombre d’économistes fort en vue, et cela sans compter celle de certains mouvements politiques qu’on les considère comme cohérentes ou pas.

La dernière en date est celle d’Ashoka Mody, un ancien économiste du FMI dont il fut le vice-Directeur du département de recherches et des affaires européennes et de la Banque mondiale, qui a fait paraître en juin 2018 un livre ravageur sous le titre de EuroTragedy[5]. Il n’a été, il convient de le souligner, ni le seul ni le premier. On se souvient du livre publié en 2017 par Joseph Stiglitz, ci-devant prix Nobel d’économie, et intitulé L’Euro – Comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe, et dont la thèse est que c’est l’Euro qui a empêché l’Europe de sortir de la crise[6]. On y ajoutera le livre d’Angelo Basile sorti lui aussi en 2017 et où le secrétaire général adjoint de la MWB (Métallurgistes Wallonie-Bruxelles) critique durement l’euro[7], et l’opinion de Christopher Pissarides, lui aussi prix Nobel qui, après avoir fermement soutenu l’euro désormais le critique[8]. En France et en Italie de nombreuses voix se sont élevées pour expliquer que l’euro entrainait les pays qui l’utilisait, sauf l’Allemagne, dans une course au désastre. On citera Claudio Borghi et Alberto Bagnai, auteur d’un live Il Tramonto dell’Euro[9], qui sont aujourd’hui respectivement président des commissions aux finances de la Chambre des députés et du Sénat en Italie, mais aussi, entre autres, Gérard Lafay et votre serviteur.

Tous ces auteurs et bien d’autres s’accordent sur différents points. Tout d’abord la fausseté des prémices sur lesquelles l’euro fut construit. Car, et c’est l’intérêt du live d’Ashoka Mody, l’antériorité de la construction de l’euro nous renvoie aux années 1970. L’Euro fut d’abord présenté comme une « garantie » contre les spéculations monétaires qui avaient marqué la période du Système Monétaire Européen, du « serpent monétaire » et de l’ECU[10]. Puis, après avoir déguisé l’Euro en une forme de garantie contre les mouvements spéculatifs et les fluctuations de taux de change, les thuriféraires de l’Euro ont présenté ce dernier comme un avantage pour la croissance en Europe. Les travaux qui furent présentés dans les années 1990 insistaient tous sur les avantages extraordinaires que donnerait la monnaie unique aux pays qui l’utiliseraient. Il s’agissait, bien entendu, de travaux économétriques[11]. Pourtant, les résultats en furent rapidement contestés[12]. Il est vrai que ces travaux étaient construits sur des bases tant méthodologiques[13] que théoriques[14] extrêmement fragiles. Il est maintenant acquis que les effets de l’Euro sur le commerce interne des pays de l’UEM a été des plus réduit[15]. L’étude publiée par NATIXIS enfonce donc le dernier clou dans le cercueil de cette idée[16]. Cette étude parle explicitement de l’échec de la zone Euro et les auteurs y constatent que la mobilité des capitaux entre les pays de la zone euro a disparu depuis la crise de la zone euro de 2010-2013. De plus ; ils montrent que les échanges commerciaux entre les pays de la zone euro n’ont pas profité autant que ce qu’on pourrait attendre de l’intégration monétaire et économique et que cette dernière a même régressé ce qui est un comble pour un institution devant créer une meilleure intégration. Nous sommes en réalité en présence d’un échec profond, un échec dont les conséquences sont désastreuses pour les pays de la zone Euro[17], mais ne limitent pas justement à ces pays[18].

Pourquoi sortir de l’euro ?

Le statistiques de l’INSEE montrent bien le freinage important de la croissance, et ce dès avant la crise de 2008-2009. Ce freinage était déjà fort bien décrit dans l’ouvrage collectif publié par Biböw et Terzi en 2007[19]. Les données disponibles montrent aussi que la crise de 2008-2009 a cassée la croissance, et que les politiques mises en œuvre à partir de cette crise, et ces politiques ont été justifiées par l’appartenance de la France à la zone euro, ont eu un effet très délétère sur l’économie.

La publication de l’édition 2017 du External Sector Report du FMI[20] a souligné le problème posé par l’Euro pour des pays comme la France, mais aussi pour des pays comme l’Italie et l’Espagne. On voit que le problème s’est même aggravé par rapport à l’édition 2016. Ces écarts de taux de change sont d’ailleurs régulièrement calculés par le FMI.

Tableau 1

Ampleur des appréciations/dépréciations des taux de change en cas de dissolution de la zone Euro

Surévaluation/

Sous-évaluation moyenne (+/-)

Surévaluation / Sous-évaluation maximale (+/-) Ecart avec l’Allemagne

(normal-Maxi)

France 11,0% 16,0% 26-43%
Italie 9,0% 20,0% 24-47%
Espagne 7,5% 15,0% 22,5-42%
Belgique 7,5% 15,0% 22,5-42%
Pays-Bas – 9,0% – 21,0% 6-6%
Allemagne -15,0% – 27,0%

Source : écart des taux de change réels dans le FMI External Sector Report 2017 et consultations d’experts des questions de change réalisées au début d’août 2017

L’impact sur la croissance a donc été important mais progressif. On peut chercher à le calculer de deux manières différentes. Soit on considère que la France, sans l’Euro, aurait continué sur la pente de 1998-2002 (avec un taux de 2,8% par an), soit on considère que l’impact de l’Euro peut se calculer à travers la comparaison des taux de croissance d’avant la crise financière de 2008, avec le taux de 1998-2002 pouvant être considéré comme représentatif de la dynamique « hors Euro » et celui de 2003-2007 comme représentatif de la dynamique « dans l’Euro ». Dans ce cas, on est conduit à estimer à -0,8% l’impact de l’euro sur le taux de croissance de l’économie française. L’impact sur le PIB à prix constants est alors considérable. On peut considérer que la deuxième méthode est plus robuste, car elle tient compte des chocs exogènes indépendants de l’Euro, comme la crise financière.

La détermination du freinage de la croissance permet de calculer ce qu’aurait pu être le PIB de l’économie française sans l’Euro. On peut aussi considérer que l’écart de -0,8%, qui représente le freinage induit pas l’Euro est probablement sous-estimé pour la période 2010-2017 car, à l’effet mécanique de l’Euro est venu s’ajouter l’impact des politiques mises en œuvre soi-disant pour « sauver la zone Euro », politiques qui bien entendu n’auraient pas concernées la France si cette dernière n’avait pas adhéré à l’Euro. Cependant, à titre conservatoire, on gardera l’idée d’un freinage annuel de -0,8%.

L’impact de ce freinage est considérable.

L’euro et le freinage de la croissance

Une étude, co-signée par Alessandro Gasparotti et Matthias Kullas prétend montrer en effet que l’introduction de l’Euro aurait coûté depuis 1999 et jusqu’en 2017, en sommes cumulées, 3591 milliards d’Euros à la France, 4325 milliards pour l’Italie et 424 milliards à l’Espagne, alors que l’Allemagne aurait gagnée 1893 milliards d’euros et les Pays-Bas 346 milliards. Divers journaux ont cité cette étude comme le Figaro ou Sud-Ouest[21] ou encore Les Echos[22]. La méthodologie de cette étude s’appuie sur une reconstitution de ce qu’aurait dû être la croissance du PIB dans les pays considérés si l’euro n’avait pas été introduit. Le scénario contrefactuel est donc issu de l’extrapolation de la tendance du PIB par habitant dans les autres pays qui n’ont pas introduit l’euro et qui, les années précédentes, ont signalé des tendances économiques très similaires à celles du pays de la zone euro considéré. C’est ce que les auteurs appellent le « groupe de contrôle ». Pour obtenir la meilleure image possible du pays de la zone euro, un algorithme est utilisé pour attribuer une pondération spécifique à chaque pays du groupe de contrôle entre 0% et 100%, la somme des pondérations étant de 100%. À cet égard, les pondérations spécifiques sont choisies de manière à ce que la moyenne pondérée de l’évolution du PIB par habitant des pays du groupe de contrôle ressemble le plus à celle du PIB par habitant du pays de la zone euro avant l’introduction de l’euro. Les pondérations ne sont pas fondées sur des considérations de vraisemblance mais sont déterminées au moyen d’un processus d’optimisation économétrique. Cette méthode dite de contrôle synthétique est considérée par les auteurs comme étant de loin supérieure aux autres méthodes qui utilisent uniquement un seul pays de la zone euro à des fins de comparaison. En effet, ils mettent en avant la probabilité d’obtenir une tendance similaire pour la période précédant l’introduction de l’euro et donc d’un scénario contrefactuel qui serait réaliste pour la période envisagée. Rappelons que la méthode contrefactuelle est couramment utilisée en économie, est qu’elle sous-tend certains concepts, comme celui de « coût d’opportunité » ou des « élasticités de substitution ». On ne peut logiquement admettre une méthode sur un point et la refuser sur un autre.

Disons tout de suite que si l’idée de constituer un « groupe de contrôle » est bonne, on peut faire différents reproches à cette étude, et en particulier quant à la composition du dit « groupe de contrôle ». Est-ce néanmoins suffisant pour la balayer d’un revers de main comme le fait Libération ?[23] De fait, il est logique d’avoir exclu du « groupe de contrôle » les pays de la zone euro et l’on peut discuter de l’exclusion des pays de l’UE si l’on veut examiner les effets de l’euro sur la France. De fait, ce qui a été réalisé par le CEP l’a aussi été dans d’autres centres de recherches. Signalons ainsi les résultats d’un travail qui fut réalisé en novembre 2018 au CEMI. On a comparé la différence des taux de croissance de la France avec trois pays, le Canada, la Suède et le Royaume-Uni (tous hors zone euro, et le Canada hors UE). On constate alors que, par rapport aux dix années qui ont précédé l’introduction de l’Euro, la France à subi une perte de croissance par comparaison à ces trois pays de 0,9% du PIB au minimum.

Tableau 2

Ecarts des taux de croissance français avant et après l’introduction de l’euro avec des pays n’ayant pas adopté l’euro

Période

 

Pays

1989-1998 1999-2008 2009-2018
Canada 2,1% 2,9% 1,8%
France 2,1% 2,1% 0,9%
Suède 1,6% 3,0% 1,9%
Royaume-Uni 2,2% 2,6% 1,3%

Source : Base de donnée du FMI.

 

Si l’on transpose cet écart à partir de 1999, sur la croissance française, en supposant que cet écart s’est progressivement ouvert au fur et à mesure que l’euro faisait sentir ses effet, on obtient alors le graphique suivant :

 

Graphique 1

Croissance réelle et croissance potentielle de la France avec et sans l’Euro

Source : Base de données CEMI, base de donnée du FMI

 

En total cumulé, aux prix de 2018, l’écart de croissance, autrement dit ce que l’euro a coûté à la France, s’élève à 3347,2 milliards d’euros, soit, par personne, un somme de plus de 50 000 euros. On le voit, les 3347 milliards obtenus par cette méthode de calcul ne sont pas loin des 3591 milliards obtenus par l’étude du CEP. Cela confirme que l’ordre de grandeur, plus de 3000 milliards en 20 ans, est bien robuste.

L’étude du CEP n’apporte en fait rien de bien nouveau, du moins dans le camp des opposants à l’euro qui savent, depuis des années, à quoi s’en tenir. Mais, ce qui est nouveau, c’est qu’une institution qui appartient au noyau dur du néo-libéralisme « pro-européen » publie ces chiffres en pleine campagne électorale pour les élections au parlement de l’UE. Au conseil de cette institution siégeaient Hans Tietmeyer qui fut l’ancien chef de la Bundesbank et l’architecte de l’euro et qui est mort en 2016 et Frits Bolkestein. Cette étude est donc significative parce qu’elle indique que au cœur même de la machine européenne, des doutes se font désormais jours au sujet de l’euro

 

Les conséquences sociales de ce ralentissement

De fait, la différence du PIB (à prix constants) entre le scénario « sans » l’euro et la réalité fait presque 6000€ par habitant, soit quasiment 500€ par mois. Cette somme est à mettre en parallèle avec celle résultant de l’action des Gilets Jaunes. Il faut ici rappeler que le gouvernement à « généreusement » accordé, en tripatouillant la prime à l’emploi et la hausse légale du SMIC, environ 100€ par mois à environ 5 millions de français[24].

On rappelle ici qu’Emmanuel Macron n’a pas promis, dans son allocution du 10 décembre 2018, une augmentation du Smic, mais une augmentation de certains revenus qui étaient au niveau du Smic. Il a obtenu d’ailleurs cette augmentation en combinant toute une série de mesures qui étaient déjà envisagées par le gouvernement. Ces mesures comprennent les hausses déjà prévues de la prime d’activité (30 euros en avril 2019, 20 euros en octobre 2020 et 20 euros en octobre 2021)[25]. Nous sommes ici loin, très loin, d’une augmentation de 150 à 200 euros du montant net du Smic qui était demandé par le mouvement des Gilets Jaunes, une augmentation qui n’aurait fait que compenser le décrochage du Smic avec les gains de productivité depuis 1982. Les français peuvent y voir, à juste titre, une tentative de les « embrouiller » avec cette annonce.

Emmanuel Macron avait aussi promis une défiscalisation des heures supplémentaires. Cette mesure est indiscutablement populaire. Mais, d’une part elle ne s’applique qu’aux salariés (ce qui est aussi le cas pour la précédente mesure) et d’autre part elle ne peut concerner QUE les salariés faisant des heures supplémentaires. C’est un peu la même chose avec la prime de fin d’année, prime qui est restée au bon vouloir des entreprises.

Pour les retraités, il a promis l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraites de moins de 2000 euros par mois. Ceci constitue un geste. Mais, il ne n’a rien dit quant à la désindexation des retraites par rapport à l’inflation. Or, ceci représentait un enjeu bien plus important pour les retraités que l’annulation de la hausse de la CSG. On sait que l’inflation en 2018 sera autour de 2% alors que la hausse des retraites ne sera que de 0,3%. Les retraités perdront donc en montant réel de leurs pensions 1,7%. Il était pourtant assez simple de prévoir une forme d’indexation décroissante avec le montant de la pension.

Ces mesures font pales figures si on les compare aux effets probables d’une croissance libérée du poids de l’euro.

 

Tableau 3

Les écarts de croissance avec et sans l’euro

Ecart du PIB sans l’euro avec le PIB avec l’euro (milliards d’euros à prix constants) Pourcentage du PIB avec euro Ecart par habitant (en euros à prix constants) Ecart au PIB avec euro cumulé (milliards d’euros)
1999 1,369 0,1% 22,78 € 1,369
2000 5,741 0,3% 94,84 € 7,110
2001 16,370 0,9% 268,65 € 23,480
2002 31,719 1,6% 517,06 € 55,199
2003 49,522 2,5% 801,94 € 104,721
2004 67,296 3,4% 1 082,62 € 172,017
2005 86,500 4,2% 1 382,50 € 258,517
2006 106,492 5,1% 1 690,99 € 365,009
2007 127,582 6,0% 2 012,85 € 492,591
2008 148,319 6,9% 2 325,03 € 640,910
2009 162,995 7,8% 2 538,87 € 803,905
2010 185,616 8,7% 2 872,87 € 989,521
2011 209,470 9,6% 3 226,34 € 1198,991
2012 231,579 10,6% 3 549,64 € 1430,570
2013 254,575 11,6% 3 883,37 € 1685,145
2014 278,983 12,6% 4 235,36 € 1964,128
2015 304,113 13,6% 4 594,55 € 2268,241
2016 330,105 14,6% 4 968,47 € 2598,346
2017 359,920 15,5% 5 397,71 € 2958,266
2018 388,916 16,5% 5 810,79 € 3347,182

Sources : CEMI

 

Une hausse de 16,5% du PIB ramènerait par ailleurs la pression fiscale, qui est actuellement à 45% du PIB, soit le plus forte niveau pour les pays de l’OCDE, à un niveau comparable avec l’Allemagne, soit 38-39%. On le voit, le problème de l’appauvrissement de la majorité des français est largement lié à un « effet euro », et il ne concerne pas que les salariés mais aussi les retraités. Ces derniers ont pu croire que l’euro préservait leurs retraites et leur pouvoir d’achat, mais en réalité il n’en est rien car le niveau des retraites est directement fonction de l’état présent de l’économie, puisque le système français est massivement un système par répartition. Tout ralentissement de l’économie pose la question du financement des retraites et ne peut se traduire que par des pressions à la baisse sur ces dernières. De ce point de vue, il est important de le rappeler alors que l’on se rapproche des élections européennes.

 

Un rappel nécessaire

On doit alors faire le rappel suivant. Pour un pays donné, et compte tenu de la qualité relative de son système productif, il convient de rappeler que la surévaluation du taux de change signifie une monnaie chère, les prix et coûts salariaux unitaires exprimés en monnaie étrangère devenant trop élevés. Il existe divers systèmes permettant de mesurer le désalignement d’un taux de change par rapport à ce que l’on considère comme les « fondamentaux » de l’économie[26]. Le taux de change a des conséquences importantes que ce soit pour l’équilibre externe d’une économie, mais aussi pour son équilibre interne, par le biais du taux de croissance et de l’impact sur les finances publiques. C’est très exactement ce à quoi nous assistons aujourd’hui en France. Une monnaie chère a alors les conséquences suivantes dans une économie mondialisée :

  • d’abord le fait que, relativement à l’extérieur, le niveau élevé des coûts salariaux unitaires entrave les entreprises, tant nationales qu’étrangères, le territoire du pays n’étant plus assez attractif ;
  • ceci provoque à la fois un ralentissement des investissements productifs et une stagnation des salaires, freinant ainsi la consommation, deux mouvements entraînant une dégradation du rythme de croissance de la production intérieure ;
  • s’y ajoute le processus ancien selon lequel la compétitivité du commerce extérieur se détériore avec la hausse des prix relatifs, de sorte que, toutes choses égales par ailleurs, le solde commercial entre les exportations et les importations se dégrade.

 

Notes

[1] King, Mervyn A., The End Of Alchemy: Money, Banking And The Future Of The Global Economy, Londres, Little, Brown (à paraître)

[2] Stiglitz Joseph E., The Euro: And its Threat to the Future of Europe, New Yok, Allen Lane, 31 mai 2016, (à paraître)

[3] La déclaration se trouve dans le journal Neues Deutschland: http://www.neues-deutschland.de/artikel/820333.wirbrauchen-wieder-ein-europaeisches-waehrungssystem.html ainsi que sur le blog d’Oskar Lafontaine : http://www.oskar-lafontaine.de/linkswirkt/details/f/1/t/wir-brauchen-wieder-ein-europaeischeswaehrungssystem/

[4] Fassina S., « For an alliance of national liberation fronts », article

publié sur le blog de Yanis Varoufakis par Stefano Fassina, membre du

Parlement (PD), le 27 juillet 2015, http://yanisvaroufakis.eu/2015/07/27/foran-alliance-of-national-liberation-fronts-by-stefano-fassina-mp/

[5] Mody A., EuroTragedy – A drama in nine acts, Londres-New York, Oxford University Press, juin, 2018.

[6] Voir Stiglitz J., « Il faudra peut-être abandonner l’euro pour sauver le projet européen », entretien avec Benoît Georges, in Les Echos, 16 septembre 2016.

[7] Basile A., La métamorphose de l’Euro, Bruxelles, éditions du Cerisier, 2017.

[8] www.pewglobal.org (http://www.pewglobal.org/2013/05/13/the-new-sick-man-ofeurope-the-european-union/ )

[9] Bagnai A., Il Tramonto Dell’EURO. Come e perché la fine della moneta unica salverebbe democrazia e benessere in Europa, Rome, Imprimatur, 2012.

[10] Du Bois de Dunilac, P., Histoire de l’Europe monétaire (1945-2005) : Euro qui comme Ulysse, Genève et Paris, Presses universitaires de France, 2008.

[11] Rose, A.K. « One money, one market: the effect of common currencies on trade », Economic Policy Vol. 30, 2000, pp.7-45. Voir aussi: Rose, A. K., “Currency unions and trade: the effect is large,” Economic Policy Vol. 33, 449-461, 2001, et Rose, A.K., Wincoop, E. van « National money as a barrier to international trade: the real case for currency union », American Economic Review, Vol. 91, n°2/2001, pp. 386-390.

[12] Bun, M., Klaasen, F., « The euro effect on trade is not as large as commonly thought», Oxford bulletin of economics and statistics, Vol. 69, 2007, p. 473-496; Persson T., « Currency Unions and Trade : How Large is the Treatment Effect ? » in Economic Policy, n°33, 2001, pp. 435-448. Nitsch V., « Honey I Shrunk the Currency Union Effect on Trade », World Economy, Vol. 25, 2002, n° 4, pp. 457-474.

[13] Greenaway, D. Kneller, R., « Firm heterogeneity, exporting and foreign direct investment », Economic Journal, 117, 2007, pp. 134-161; Flam, H., Nordström, H. (2006), « Trade volume effects of the euro: aggregate and sector estimates », IIES Seminar Paper No. 746.

[14] Kouparitsas, M. A., “Is the EMU a viable common currency area? A VAR analysis of regional business cycles”, Federal Reserve Bank of Chicago, Economic Perspectives, vol. 23, 1999, n° 4, pp. 2-20.

[15] Baldwin R. (2006) « The euro’s trade effects » ECB Working Papers, WP n°594, Frankfurt. Baldwin R. et al. (2008), « Study on the Impact of the Euro on Trade and Foreign Direct Investment », Economic Paper, European Commission, n° 321.

[16] Natixis, Flash Economie, Pour l’instant la zone Euro est un échec, n°955, 5 septembre 2018.

[17] Mastromatteo, G. et S. Rossi (2015). The economics of deflation in the euro area: a critique of fiscal austerity, in Review of Keynesian Economics, vol. 3, n° 3, pp. 336–350.

[18] Bibow J. et A. Terzi (dir.), Euroland and the World Economy: Global Player or Global Drag?, New York (N. Y.), Palgrave Macmillan, 2007.

[19] Bibow J. et A. Terzi (dir.), Euroland and the World Economy: Global Player or Global Drag?, New York (N. Y.), Palgrave Macmillan, 2007

[20] Voir http://www.imf.org/en/Publications/Policy-Papers/Issues/2017/07/27/2017-external-sector-report et http://www.imf.org/en/Publications/Policy-Papers/Issues/2016/12/31/2016-External-Sector-Report-PP5057

[21] http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2019/02/27/20002-20190227ARTFIG00101-selon-une-etude-allemande-l-euro-aurait-particulierement-nui-aux-francais.php et https://www.sudouest.fr/2019/02/28/le-passage-a-l-euro-aurait-fait-perdre-beaucoup-d-argent-a-chaque-francais-5859011-705.php

[22] https://www.lesechos.fr/monde/europe/0600788581391-dans-la-zone-euro-labsence-de-reformes-coute-cher-2247912.php

[23] https://www.liberation.fr/checknews/2019/03/01/l-euro-a-t-il-vraiment-fait-perdre-56-000-euros-a-chaque-francais_1712170

[24] https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets-jaunes-pourquoi-l-augmentation-du-smic-promise-par-macron-n-en-sera-pas-vraiment-une_3094307.html

[25] https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets-jaunes-pourquoi-l-augmentation-du-smic-promise-par-macron-n-en-sera-pas-vraiment-une_3094307.html

[26] Clark P.B., MacDonald R. (1999) « Exchange Rates and Economic Fundamentals: A Methodological Comparison of Beers and Feers » n, MacDonald R., Stein J.L. (eds) Equilibrium Exchange Rates. Recent Economic Thought Series, vol 69. Springer, Dordrecht. Montiel, P. (1999), Determinants of the Long-run Equilibrium Real Exchange Rate : An Analytical Model, Oxford University Press, New York, p. 264-292.

Commentaire recommandé

Kokoba // 17.04.2019 à 09h02

L’Euro n’est une bonne chose que pour 1 seul pays : l’Allemagne.
C’est structurel : 1 seul gagnant et tous les autres perdants.

Mais n’oublions pas que l’Euro n’est pas un problème économique, c’est un problème politique.
Il s’agit avant tout de confisquer le pouvoir monétaire, de l’enlever des mains des etats (et donc de tout controle démocratique) pour le donner à quelques oligarques (draghi et compagnie).

C’est pour cela que discuter comme Sapir sur les bienfaits ou méfaits économiques de l’Euro ne sert pas à grand chose.
Ce n’est pas le sujet.

Et ceux qui controlent l’Euro ne lacheront pas le morceau.
Peu importe les dégats économiques que cela implique pour les pays.

59 réactions et commentaires

  • Barbe // 17.04.2019 à 06h55

    Soit.
    Mais sortir de l euro sans renationaliser tout un tas de services ne changera rien au cours des choses, celui qui voit de plus en plus de français transformés en ilotes.

      +12

    Alerter
  • Max // 17.04.2019 à 07h58

    L’€, en fonction des situations de chaque pays est une bonne ou mauvaise chose.
    L’€ comme monnaie contraint ses utilisateurs à la jouer collective. Elle est incluse dans les 5 monnaies de référence du FMI au coté des USA, de la GB et de la Chine.
    Une partie du commerce extérieur de l’UE est libellé en €, c’est l’un des quelques attrait de €.
    Pour pérenniser la zone € il faut que ses différentes composantes fusionnes sur le plan politique et économique et pour cela que la somme des intérêts communs l’emporte sur les intérêts particuliers, ce qui est rarement le cas.
    L’Allemagne est le patron de la zone €, toutes les tentatives françaises de se hisser au même niveau ont échoué et cela se voit actuellement dans le traité en préparation du commerce transatlantique.
    Les propositions françaises de siège a l’ONU et de protection militaire en échange d’aides financières ont laissé les allemands insensible (ils connaissent bien la France).
    De plus les USA de Trump aimeraient bien que les pays de la zone € réutilisent a plein le $ et donc mettent fin a €.
    La Chine aussi aimerait bien que sa monnaie soit utilisée en lieu et place de l’€ dans ses transactions commerciales, les transactions en € l’obligeant, comme pour les USA, à conserver des € dont elle n’a pas besoin.
    Quand vous êtes forcé d’utiliser la monnaie d’autres pays vous êtes leurs « esclaves ».
    Donc, beaucoup d’avis de tempêtes pour la zone € dont la pérennité lui échappe de plus en plus.

      +3

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    • Kokoba // 17.04.2019 à 09h02

      L’Euro n’est une bonne chose que pour 1 seul pays : l’Allemagne.
      C’est structurel : 1 seul gagnant et tous les autres perdants.

      Mais n’oublions pas que l’Euro n’est pas un problème économique, c’est un problème politique.
      Il s’agit avant tout de confisquer le pouvoir monétaire, de l’enlever des mains des etats (et donc de tout controle démocratique) pour le donner à quelques oligarques (draghi et compagnie).

      C’est pour cela que discuter comme Sapir sur les bienfaits ou méfaits économiques de l’Euro ne sert pas à grand chose.
      Ce n’est pas le sujet.

      Et ceux qui controlent l’Euro ne lacheront pas le morceau.
      Peu importe les dégats économiques que cela implique pour les pays.

        +36

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      • Dominique Gagnot // 17.04.2019 à 20h03

        Kokoba, je plussoie. Sapir est enfermé dans le système, qu’il analyse de l’intérieur.
        A paramètres extérieurs constant, planète inépuisable etc, c’est pertinent, mais sinon c’est insensé.
        Il faudrait qu’il sorte de son bocal.
        Par ailleurs, qu’est ce que c’est long…

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      • Renard // 17.04.2019 à 23h54

        L’ingratitude, quel fond de calice..
        Sans les travaux de Jacques Sapir vous ne seriez probablement même pas au courant des méfaits économiques et politiques de l’euro.

          +7

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        • Kokoba // 18.04.2019 à 09h15

          Quelle ingratitude ?
          J’apprécie énormément Sapir.
          Je lit toujours avec plaisir ses articles et j’ai acheté plusieurs de ses livres.
          Il est normal qu’un économiste parle d’économie.
          Moi j’ajoute simplement que la partie « économie » de l’Euro n’est pas le problème principal.

            +4

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      • un citoyen // 18.04.2019 à 14h40

        ‘Mais n’oublions pas que l’Euro n’est pas un problème économique, c’est un problème politique.’
        NON ! L’euro est un problème politique ET économique.

        ‘Ce n’est pas le sujet.’
        NON encore! C’est au contraire dans le sujet, sans l’économie (et donc l’emploi) tout programme politique est voué à l’échec.
        Tout ce qui manque, c’est une confirmation si la thèse de J.Sapir, où rien ne semble à redire, est bien juste.

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      • Véronique // 18.04.2019 à 18h14

        ça sert à convaincre.
        Oui c’est politique, bien sûr, mais de nombreuses personnes sont dans l’ignorance des méfaits économiques de l’euro (pour nous). Si ce n’était pas le cas, si l’euro avait pour les français des avantages énormes sur le plan économique, ça pourrait valoir le coup, sous certaines conditions, de supporter ses conséquences politiques. Donc regarder l’euro sous son angle économique est incontournable.

          +1

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  • Pierre Kiroul // 17.04.2019 à 08h23

    Serait-il possible de changer le titre mal formulé qui conduit à conclure à un sens de l’article inverse à l’opinion de Jacques Sapir. Je m’y suis laissé prendre.
    On pourrait écrire soit : « Pourquoi il est si nécessaire de sortir de l’euro, si nous voulons regagner des marges de manœuvre économiques et sociales, » ou « Est-il nécessaire de sortir de l’euro, si nous voulons regagner des marges de manœuvre économiques et sociales ? »
    On y gagnerait en précision.
    « Pourquoi est-il » sans point d’interrogation change le sens de la phrase.
    Le français est une belle langue, mais compliquée.
    P.S. Il faudrait également supprimer le « s » de « manœuvres ».

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  • Gribouille // 17.04.2019 à 08h39

    A mon sens le vrai drame de l’euro est sa longévité, et surtout, comment on pourrait l’expliquer.
    En d’autres termes, Mr Sapir, quelles seraient les forces, les groupes de pression, qui participeraient au maintien du statu quo ?
    – Pressions du monde de la Finance qui voit dans l’Euro un moyen de modérer l’inflation, et de réduire les taux (hausse de la valeur des actifs financiers), à travers le processus permanent de dévaluation interne qui pèse sur les salaires ?
    – Pressions des multinationales françaises qui échangent un déficit commercial contre l’accès à d’autres marchés, en particulier un accès au marché chinois, ou il faut être présent si on veut continuer à faire partie d’oligopoles sectoriels à l’échelle mondiale ?
    – Une classe politique qui doit sa carrière et ses privilèges au soutien à l’Europe ?
    – Une formation en économie qui fait la place belle à une modélisation hors sol, souvent sans monnaie (monnaie comme un voile), aux dépens de l’histoire des faits économiques, et de la connaissance des différents courants de pensée en économie ?
    – Groupes sociaux bénéficiaires de l’euro par une modification de la répartition des richesses en leur faveur (professions ou positions (retraités) non soumis à la concurrence internationale mais bénéficiant d’un euro surévalué pour leur pouvoir d’achat) ?
    Etc……

      +11

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    • Kokoba // 17.04.2019 à 09h33

      Vous posez la bonne question.

      En France, on considère en général 3 pouvoirs : exécutif, législatif, judiciaire.
      On oublie qu’il existe d’autres pouvoirs et en particulier le pouvoir monétaire qui est un pouvoir majeur.

      Le pouvoir de battre monnaie a toujours été réservé au souverain.
      D’innombrables guerres ont eu lieu sur ce seul sujet.
      Et pourtant en France, nous avons perdu ce pouvoir sans un coup de feu; sans même nous en rendre compte.

      Maintenant, pour répondre à votre question : quelles forces soutiennent l’Euro ?
      On peut lister :

      1) Les banques et le système financier
      Moyennant quelques manipulations, c’est de l’argent gratuit et quasi infini pour elles (je résume)

      2) L’Allemagne en général
      Seule bénéficiaire de l’Euro par rapport aux autres pays

      3) Tous les élites qui considèrent qu’il ne faut pas laisser l’économie aux mains du peuple
      Sans controle de la monnaie, pas de politique économique possible (et donc pas de politique sociale).
      L’exemple Grec est parfait pour illuster cela.
      Oui, le pouvoir monétaire est un pouvoir exorbitant qui permet de controler des pays entiers.

      4) En 2ème ligne, tous ceux qui peuvent être corrompus ou achetés par les 3 premiers : politiques, journalistes, intellectuels divers

      5) En 3ème ligne, tous ceux qui lisent et écoutent ceux du points 4 et sont donc influencés et convaincus par la propagande

      Et voila comment marche le monde

        +20

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      • pie vert // 17.04.2019 à 10h35

        Tous le monde considère que l’Allemagne a profité de la zone Euro, Ok.
        Mais les Allemands ? ce n’est pas si évident, le retraité allemand, le salarié moyen préférerait surement être payé en Marck dans une monnaie plus forte qui lui offrirait plus de pouvoir d’achat.
        Et en France ou en Italie, qui défend ardemment l’Euro, les oligarques ?..c’est un peu court et pas suffisant non ?par contre les Retraités ça fait du monde, du coup en Europe du Sud l’Euro favorise les rentiers et les inactifs, et plombe tous les autres; en fait la jeunesse européenne est la grande perdante de l’Euro et c’est grave, cette monnaie tue l’avenir et l’espoir. Il faut revoir complètement le système monétaire Européen, mais avec le changement de génération on peut espérer que l’heure approche les vieux baby boomer s’éloigne des postes de pouvoir.

          +4

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        • alain maronani // 17.04.2019 à 13h50

          Vous racontez n’importe quoi, sans chiffres et sans informations..la retraite moyenne en France est de l’ordre de 1400 euros et il y a plus de 1 million de retraités pauvres (moins de 1000 euros par mois).

          Vous faites le malin mais vos divagations sur les retraités riches montrent que les campagnes systémiques peignant les retraités comme des richards fonctionnent. Les revenus des retraités sont aussi à l’image de la société, très inégalitaires..

            +12

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      • Geoffrey // 17.04.2019 à 13h14

        je vois que la théorie marxiste (infra- et supra-structure) convainc de plus en plus de monde…bienvenue au club !!!

        le problème de J. Sapir, dans ce texte, c’est qu’il évite soigneusement la critique du rapport de force dans le cadre des luttes de classes…

        c’est parce que les classes moyennes française et allemande y trouvent leur compte que l’euro VA se maintenir…(sauf gd crise financière imminente).

        la Nation française n’existe déjà plus, en tout cas dans le cœur de millions de français aisés.

        Geof’-Rey, neo-communiste belge

          +3

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        • gracques // 17.04.2019 à 22h25

          Heu , désolé , mais expliquez moi en quoi un salarié français même de classe moyenne à intérêt al’euro…. juste pour pouvoir se payer une série 1 ou 3 ? Un peu court quand sa feuille de paye est contrainte et pôle emploi si’proche .

            +1

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          • Geoffrey // 18.04.2019 à 16h06

            si sa feuille de paye est contrainte, il ne fait pas partie de la CM.

            l’euro, pour des gens « hype », ce sont des city-trips à Venise, des plombiers-polonais pas cher (pléonasme), des multinationales en croissance (mais pas le pays d’origine de la multinationale), l’économie des services (où prolifère la CM, et donc l’argent facile).

            Geof’

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            Alerter
  • Sébastien // 17.04.2019 à 09h44

    L’Europe est le symbole ultime de l’absence totale de démocratie. Toute cette construction ubuesque s’est faite dans le dos et contre les populations. Il n’y a pas besoin d’aller chercher midi à quatorze heures.
    En même temps, étant donné que le peuple est incapable de savoir ce qui est bon pour lui, le plus urgent serait de reconstituer des élites dignes de ce nom.

      +9

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  • Dominique Gagnot // 17.04.2019 à 11h29

    A propos d’économie, d’UE, d’en sortir, etc il peut être utile de rappeler comment fonctionne l’économie aujourd’hui. Un schéma est 100 fois plus parlant, car spectaculaire, que n’importe quelle description verbale. (bien qu’il demande aussi à être lu.)
    Voici :
    https://www.dropbox.com/s/mpr1nz2p0x5uky2/sch%C3%A9ma%20de%20l%27%C3%A9conomie%20mondiale-1.jpg?dl=0

    C’est extrait de là :
    https://www.dropbox.com/s/0tfvv3pim5lv299/Comprendre%20l-Arnaque%20capitaliste%2C%20Imaginer%20le%20système%20d%27Après%20%21.pdf

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    • lois-economiques // 17.04.2019 à 12h34

      Pas claire la différence entre :
      « Entière propriété »
      et
      « Propriété lucrative ».

        +2

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      • Dominique Gagnot // 17.04.2019 à 14h17

        Merci de cette remarque, c’est ce qui me permet de corriger ce que je ne vois pas (et il y a surement d’autres mauvaises formulations)
        J’ai reformulé ainsi la propriété lucrative :

        • Propriété lucrative : son bénéficiaire n’utilise pas lui-même la chose concernée. Il peut l’échanger, la vendre, la louer, la détruire. Par exemple un immeuble, une entreprise… et en tirer ainsi un profit financier. Elle sert la spéculation (tirer bénéfice de transactions), la rente (perception de loyers ou dividendes) et l’accumulation de fortunes.

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        • lois-economiques // 17.04.2019 à 15h30

          En terme économique, il n’y a pas de différence entre « la propriété lucrative » et « l’entière propriété ».
          La distinction entre les propriétés a faite par Proudhon en distinguant la propriété qui rapporte (propriété lucrative) et la propriété qui ne rapporte pas (et qui à même un coût, celui de son entretien) ) qui l’a nommé « possession, »
          Cette distinction a un sens économique et sociétal , Proudhon estimant que la propriété lucrative c’est du vol alors que la possession est un élément d’émancipation et donc de liberté individuelle.

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        • lois-economiques // 17.04.2019 à 15h51

          Maintenant en ayant défini ces deux types de propriétés nous avons les systèmes économiques suivants :
          1. Propriété lucrative sanctuarisée –> Capitalisme
          2. Abolition de toute forme de propriété –> Communisme
          3. Respect de la propriété d’usage (possession), abolition de la propriété lucrative –> Anarchisme
          Il n’y a pas d’autres possibilités.

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          Alerter
          • Barbe // 17.04.2019 à 16h00

            ah, je croyais que le communisme signifiait la propriété collective des moyens de travail.
            Ah, mais c’est vrai que ça supposerait d’imaginer que la propriété est, quelque part, collective.

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            Alerter
            • lois-economiques // 17.04.2019 à 16h09

              Non, cela a été la différence fondamentale avec le mouvement anarchique qui tout deux collectivisent les moyens de production mais l’anarchisme reconnait la propriété privée non lucrative alors que le communisme l’abolit.
              La conséquence est que le communisme conduit nécessairement à un Etat totalitaire puisque ll n’y a plus moyen aux citoyens de vivre sans l’Etat (y compris pour le logement).
              C’est ce que le mouvement anarchique combat en reconnaissant la propriété non lucrative et sa transmission par héritage.
              La devise anarchique étant « Ni Dieu ni Maître ». Le « maître » pouvant être l’Etat (communisme) ou le patron (capitalisme).

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              Alerter
            • Barbe // 17.04.2019 à 16h11

              Veuillez m’excuser mais je croyais que le communisme abolissait la propriété lucrative?

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              Alerter
            • lois-economiques // 17.04.2019 à 16h27

              @Barbe
              Le communisme abolit toute forme de propriété

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              Alerter
            • Barbe // 17.04.2019 à 16h33

              C’est impossible. Puisqu’il prône la propriété collective. Vous savez celle qui garantit la propriété individuelle.
              Car sans les archives publiques (mince encore des fonctionnaires), pas d’attestation que je possède vraiment ma maison…

              un peu d’explication :
              voyez à 5 min 25 exactement, il en parle :
              https://www.youtube.com/watch?v=wAQ3oVBH_9I

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              Alerter
            • lois-economiques // 17.04.2019 à 16h45

              @Barbe
              Je ne comprends pas votre remarque ce que dit la vidéo est exactement ce que j’ai écrit.
              Le terme employé dans la vidéo est « limiter » la propriété, dans les faits c’est l’abolir ce qu’on fait tous les régimes communistes.

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              Alerter
            • Dominique Gagnot // 17.04.2019 à 20h15

              Merci Barbe, j’ai bu ce Franck Lepage. En voila un qui a tout compris depuis un moment. Si seulement l’éducation populaire faisait partie des programmes radio/télé…

              Mais non ! « Ils » n’en ont pas voulu à la libération, comme en témoignait mademoiselle Fort (pas sur de l’ortho), rapporté aussi par Franck Lepage… On comprend bien pourquoi.

              Sans enfumage, le capitalisme (comme la création monétaire) n’aurait pas tenu 8 jours.
              J’en veux quelque part à Jacques Sapir de contribuer à cet enfumage, en laissant implicitement penser que l’économie capitaliste est quelque chose de sérieux, avec pleins de chiffres, des renvois à des lectures des milieux autorisés. Quelle fumisterie.
              230 ans que ça dure…

                +1

              Alerter
  • Matthieu // 17.04.2019 à 11h52

    Sortir de l’euro est une bonne idée, mais le but devrait être de réduire les inégalités, pas de faire de la croissance.

    Il faudra comprendre un jour que la croissance c’est mal et ça nous emmène droit vers le cercueil. (Dérèglement climatique, épuisement des ressources, pollution, destruction de la biodiversité, …)

      +8

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    • lois-economiques // 17.04.2019 à 13h23

      En effet la croissance EST le problème, tout le reste en découle…
      https://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/comment-le-dogme-de-la-croissance-143150/

        +0

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      • Dominique Gagnot // 17.04.2019 à 14h30

        Du moins réduire la croissance d’utilisation d’énergie et matériaux fossiles, ou encore de la destruction de milieux naturels, etc. et l’orienter vers du bénéfique.
        Ce qui suppose une administration, dont je parle dans le petit livre…

        L’administration permet d’orienter efficacement l’économie. Un bel exemple, si l’on peut dire, est en temps de guerre mondiale : même les usa administrent leur économie Quel aveu !

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        • Matthieu // 17.04.2019 à 22h57

          Étant donné qu’un découplage entre consommation d’énergie et PIB n’a jamais existé en dehors de cas atypiques ponctuels, il faut accepter qu’au delà d’un seuil de richesse largement atteint en occident, la croissance du PIB en tant que telle est destructrice. Il n’y a pas la bonne et la mauvaise croissance, car on n’a pas démontré qu’il est possible de choisir le type de croissance qu’on veut.

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  • scipio // 17.04.2019 à 12h00

    Cet article est celui d’un économiste. Ce que dit J. Sapir est vrai, l’euro est un poids, c’est économiquement parlant une aberration mais il néglige une chose et c’est là une conséquence de sa pensée d’économiste: le poids de la démographie.
    Pour parler clair, l’Europe, dans son ensemble, manque de jeunes. Elle est un continent qui est en train de vieillir et seuls les gens jeunes quand ils sont en proportion suffisante dans la population, sont d’une part capable de consommer massivement et d’autre part de changer un système quel qu’il soit.
    Mise à part cela sortir de l’euro est bien une nécéssité.

      +2

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    • alain maronani // 17.04.2019 à 15h23

      Tout d,abors il n’y a pas que l’Europe qui est en train de vieillir, la Chine, le Japon et bien d’autres. Le seul continent jeune ? l’Afrique.

      L’euro a profité à l’Allemagne mais bien moins que les politiques systémiques de dévaluations salariales (merci à l’Allemagne de l’Est..) mises en place depuis plus de 20 années, le mercantilisme une vieille habitude allemande..

      Ceci n’est EN RIEN relié à l’euro….Le Japon devrait-il sortir du yen pour relancer son économie (en stagnation depuis 20 années..). Le gouvernement japonais s’est décidé à se tourner vers l’immigration pour tenter de rajeunir sa population (Le Japon l’un des pays parmi les plus xénophobes…)

      Vous pensez que l’Italie (le pays avec la population la plus âgée de toute l’Europe) va sortir magiquement de ses difficultés en adoptant la lire ?

      Sapir c’est l’économiste avec une obsession..l’euro, Tous les problèmes disparaissent dès que l’on retourne au franc…ou a autre chose…et je partage l’avis des Pasqua ou Seguin qui s’étaient opposés au traité de Maastrich..

        +0

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      • Geoffrey // 17.04.2019 à 16h07

        le Japon devrait sortir du Yen ? qu’est-ce à dire ?

        Tokyo a la main haute sur le Yen,
        Paris ne commande pas l’euro,
        l’euro commande Paris.

        CQFD

        Geof’, expert en finance (entre autres choses)

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        • alain maronani // 17.04.2019 à 17h03

          Je lis que l’ironie n’est pas votre première qualité..et qu’attendre d’Un EXPERT EN FINANCES..(entre autres choses…lesquelles ?) dont le pseudo est Geoffrey…whao….

          Puisque ces mystères nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs.
          Jean Cocteau

          CQFD….

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          • yann // 18.04.2019 à 12h53

            L’euro rend impossible des politiques contracycliques nationales et nous enferme dans une spirale dépressive. Le fait est que la croissance de la zone euro est la plus faible du monde depuis 20 ans . Vous pouvez tourner autour du pot c’est un fait. Avant l’euro les pays membres avaient des évolution macroéconomiques similaires à celle des autres zones de l’OCDE ce n’est plus le cas depuis.

            Du reste le problème démographique est un problème qui ne peut se résoudre qu’à l’échelle nationale avec des politiques appropriées comme les politiques familiales. L’immigration est une fausse solution de court terme qui pose d’ailleurs de plus en plus de problèmes. Mais les dogmes libéraux qui imbibent l’UE et la zone euro rendent impossible ce genre politique. On le voit puisque les politiques familiales françaises qui permettaient un maintient raisonnable en France de la natalité sont petit à petit détricotées pour répondre à la sauvegarde de cette monnaie absurde.

            La sortie de l’euro n’est pas la solution à tous les problèmes, mais c’est une nécessitée préalable pour pouvoir agir. Dire le contraire c’est simplement raconter n’importe quoi. Tant que nous ne seront pas une nation libre de ses choix, l’action politique économique sera impossible. C’est comme essayer de faire rouler une voiture sans essence.

              +2

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            • alain maronani // 18.04.2019 à 14h50

              L’immigration est une fausse solution de court terme qui pose d’ailleurs de plus en plus de problèmes….

              Lesquels ?

              Pour arrêter l’immigration il faut organiser un tranfert massif des richesses des pays les plus riches vers les plus pauvres, mettre fin aux pillages (matières premières, etc)…payer un juste prix pour les matières premières.

              Donnez-moi quelques exemples de l’influence de l’euro sur la natalité en France..Documenté…J’attends

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            • Barbe // 18.04.2019 à 19h40

              Le canada et les usa vous pensez qu’ils mettent en place un transfert de richesses du nord vers le sud pour empêcher l’installation?
              Oh la vaste blague…

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      • PaleFace // 18.04.2019 à 03h43

        Je viens de lire tous vos commentaires, pour essayer de bien ressentir ce que vous dégagez, au-delà de ce que vous essayez d’exprimer, et mon Dieu ce que vous êtes puant de méprisance.

        Si vous étiez constitué d’un tant soit peu d’autre chose que de vous-même, cela vous ferez tellement de bien.

        Vous dégagez tellement de hargne et de colère, que je ne peux y voir pour source qu’une intense frustration, certainement conjuguée à un amour immodéré pour soi-même. Mais de la considération pour les autres, certainement pas.

        Je n’ai jamais compris la démarche intellectuelle qui consiste à vouloir éduquer les autres en les traitant parallèlement de débiles. C’est schizophrénique au possible, et la réponse est souvent similaire à la poussée de vous savez qui.

        Si vous ne savez nous parler sans vous sentir obliger de nous rabaisser, ni déconsidérer toutes références qui n’est pas vôtre, il vous reste la cave ou le grenier.

        Je vous plains sincèrement…

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    • vert-de-taire // 18.04.2019 à 17h30

      manque de jeunes ?
      un manque se mesure à une référence. Laquelle ?
      Au nom de quoi, quelle norme, quel équilibre ?
      Quel sens donner à cette attitude, faire comme le passé ?
      Beaucoup de jeunes peut signifier bcp de croissance démographique,
      donc bcp de surface construite, aménagée, de biens, d’énergies, de nourriture, de vêtements …
      il faut tirer du sol les ressources ..
      bref NON
      pas besoin de jeunes (tant que la population de l’espèce est importante).
      Il faut adapter la population à la capacité de produire sans dévaster…

      Le néolibéralisme (et autres fascismes) aime à prendre exemple de justification sur la nature.
      Or dans la nature, la plupart des espèces sont régulées par d’autres espèces.
      Et il en existe très peu qui s’autorégulent, comme les loups, des super-prédateurs.
      Et tient, c’est bizarre, le super-prédateur homme ne sait pas s »auto-réguler… => CATASTROPHES.
      pas assez de jeunes ? grmlgrml

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  • alain maronani // 17.04.2019 à 13h35

    La lecture de ces plaintes sur l’euro, la sortie de l’euro, la CROISSANCE inévitable me comblent toujours de joie…

    Sapir un économiste aveugle…comme ses petits camarades. Comment ne pas comprendre qu’il s’agit d’un borgne qui fait des prédictions pour des aveugles ? Nous ne pouvons plus continuer comme avant. L’extraction minière a été multiplié par 4 en 20 années, la liste des matières premières en voie de raréfaction s’allonge, le recyclage a des limites, les espèces disparaissent, la pollution envahit tout. Je me rends en Inde et ceci permet d’y voir déjà l’avenir du monde si nous ne changeons pas tout…..des villes démentielles, un cloaque,,,. Nous devons changer radicalement ou c’est l’existence de l’espèce humaine qui est en cause. Les débâts sur les allemands et leur retraités sont pathétiques…comme les annonces triomphantes de Boeig ou de Airbus sur le développement du transport aérien pour alimenter un tourisme de masse (première industrie mondiale). N’oublions pas l’oxymore du développement durable ou les hallucinés des éoliennes. Une révolution culturelle…impossible ?

    Non je ne suis pas partisan de l’EU ou de Bruxelles…

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    • lois-economiques // 17.04.2019 à 14h10

      Bien dit !
      En résumé :
      « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » Jacques Chirac,IVe Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud.
      Dix sept années que cette phrase a été prononcée et rien n’a changé on parle encore de croissance…
      On est gouverné pas des fous…car seul un fou ou un économiste peut penser que :
      « Celui qui croit qu’une croissance infinie peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou ou un économiste. »
      Kenneth Boulding

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      • Kiwixar // 17.04.2019 à 16h06

        « On est gouverné pas des fous… »

        Je pense que c’est se dédouaner un peu vite de mettre tout sur le dos de nos dirigeants. Sur le non-changement radical de notre mode de vie, ils suivent la volonté générale (pour une fois). Imaginons un RIC pour décider, individuellement, si on accepte de réduire la voilure, de cesser de .consommer à outrance, avec par exemple interdiction des voitures qui font plus de 3L/100km, pas de clim, interdiction de mettre plus de 18°C chez soi l’hiver (pourtant on s’habitue vite), interdiction des voyages en avion lointains sauf autorisation particulière (pas pour le tourisme), interdiction des croisières, etc. Y a peut-être, allez 20% des gens qui voteront « oui » (les jeunes). Le reste, allez vogue la galère. Ou bien « on rejette bien moins de CO2 que les Allemands ou les Zuniens, qu’ils montrent l’exemple d’abord ». C’est pas demain la veille. Un mode de vie « non négociable ». L’habitude du confort.

        Ceci dit, on parle de croissance, mais on est déjà en décroissance du PIB en Occident (sous-estimer l’inflation permet de sur-estimer la croissance). Du moins, la source polluante de notre consommation s’est délocalisée (en Chine). Et vu la décroissance démographique (exception de l’Afrique), on va moins consommer (baisse de la tranche d’âge 40-45 ans qui consomme le plus).

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        • lois-economiques // 17.04.2019 à 16h24

          Le soucis c’est que vous apporter des fausses réponses à de vrais problèmes.
          Vous écrivez :
          « si on accepte de réduire la voilure, de cesser de .consommer à outrance, avec par exemple interdiction des voitures qui font plus de 3L/100km, pas de clim, interdiction de mettre plus de 18°C chez soi l’hiver (pourtant on s’habitue vite), interdiction des voyages en avion lointains sauf autorisation particulière (pas pour le tourisme), interdiction des croisières, etc. »
          Ce que à quoi je réponds :
          Suppressions de toute formes de pub, marketing, big data, obsolescence programmée, de tout travail de nuit sauf nécessité impérative, simplification de l’administration et des impôts par égalisation salariale, etc…
          Les économies d’échelles sont largement en ma faveur par rapport à vos propositions….et je n’ai pas touché à la production…source de richesses d’une nation.
          Alors là le RIC on verra le résultat….
          A noter que la suppression de la publicité sonne le glas du système capitalisme ni plus ni moins…mesure autrement plus nécessaire que la sortie de la zone Euro…

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      • Kiwixar // 17.04.2019 à 16h07

        Quand à la fin du tourisme à l’étranger, croyez-vous que les 20% du haut accepteront d’aller côtoyer des gueux de chez nous (Gilet Jaunes) pendant leurs vacances, alors qu’ils sont habitués à aller à Bali ou autre destination où les gueux ne mordent pas?

        Le confort apporté par le capitalisme et l’énergie abondante : je pense qu’on va essorer la planète jusqu’à la dernière goutte et les générations suivantes se démerderont avec les pépins et l’huile de friture.

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        • alain maronani // 17.04.2019 à 17h17

          Vos chiffres sont totalement faux. Vos 20 % ne correspondent strictement à rien. Vous n’avez AUCUNE idée des grands chiffres. Un peu d’instruction…

          95 % de la population mondiale n’a JAMAIS pris l’avion..et n’a donc jamais été a Bali ou ailleurs..
          50 % de la population mondiale vit avec moins de 1 $ par jour.
          Vos 20 % n’existent pas. La classe moyenne (la tarte à la crème..) représente 14 % de la population. mais la part du patrimoine mondial détenu par les 1 % les plus riches ést passée de 44 % en 2009 à 48 % en 2014, et dépasserait les 52 % en 2017. Cela signifie que s’ils continuent à s’enrichir, ils posséderont plus que l’ensemble des autres habitants de la planète réunis. La quasi-totalité des 52 % de patrimoine restant sont aux mains des 20 % les plus riches. « Au final, 80 % de la population mondiale doit se contenter de seulement 5,5 % des richesses.

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      • Véronique // 17.04.2019 à 17h54

        Quand nous regardons l’euro ou l’UE, nous ne regardons pas ailleurs.
        Nous regardons justement ce pourquoi nous pouvons être certains que nous ne changeront pas de politique.

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  • Cépajuste // 17.04.2019 à 16h28

    Cela fait quelques années que je suis les articles et les livres de Jacques Sapir sur la question de l’euro. Mais répéter les mêmes arguments peut-il suffire ? Cela n’a pas suffi jusqu’à maintenant : l’euro est toujours là malgré les multiples crises de ces dernières années. Et il me semble que sa fin fait moins consensus aujourd’hui qu’autrefois. A l’époque, le FN et DLF voulaient sortir de l’euro. A présent, seul l’UPR qui représente 1% de l’électorat préconise une sortie de l’euro et de l’UE. Il faut se demander pourquoi, malgré son échec économique, l’euro n’est pas remis en question par les forces politiques, que ce soit en France ou dans d’autres pays puisque même Salvini ne parle plus de faire sortir l’Italie de l’UEM.

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    • vert-de-taire // 18.04.2019 à 17h36

      Combien de médias expliquent-ils les méfaits de l’EURO ?

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      • Cépajuste // 18.04.2019 à 18h48

        Aucun média n’a jamais expliqué les méfaits de l’euro. Ca n’explique pas pourquoi il y a moins de forces politiques qui soutiennent la sortie de l’euro aujourd’hui qu’il y a quelques années. Ni pourquoi la gauche n’a tiré aucune conséquence de la crise grecque de 2015.

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  • moshedayan // 17.04.2019 à 16h37

    @Alain Maronani et Jacques Sapir , vous avez raison tous deux en fait. Tout dépend , si l’on redéfinit la « croissance ».
    Mais après qu’un ami français m’a mis plusieurs liens web sur les journaux d’information à propos de votre catastrophe de Notre-Dame, j’ai aussi eu l’impression que l’état de votre pays est bien plus catastrophique en général que vous le pensez. Ceci est venu du fait que votre Etat, gouvernement actuel, compte plus sur l’aide internationale pour reconstruire ce monument que sur son propre effort financier. En clair, un gouvernement de radins « skupoi » en russe (avec ce proverbe « skupoi platit dvazhdi » le radin paye 2 fois au fond), même radinerie quand votre Président a annoncé son intention de faire travailler plus les Français sans les payer plus pour l’aide aux vieux….
    Quant à la Slovaquie, son passage à l’euro est aussi une catastrophe, puisqu’elle perd en compétitivité mais surtout le coût de la vie a explosé n- à quand nos « gilets jaunes »?

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    • lois-economiques // 17.04.2019 à 17h15

      moshedayan a écrit :
       » j’ai aussi eu l’impression que l’état de votre pays est bien plus catastrophique en général que vous le pensez.  »
      Absolument pas, la France est sans doute dans un bien meilleur état que tous les autres pays.
      Cela ne signifie pas que cela ne dégrade pas mais rien à voir avec la situation de nos voisins proches : Allemagne, Italie, Espagne, sans parler du RU qui sombre, …
      Notre système est en plein effondrement mais la France est pour le moment nettement moins touchée que les autres.

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    • alain maronani // 17.04.2019 à 19h08

      Ecoutez en Hongrie, un pays qui refuse l’immigration et qui a cruellement besoin de main d’oeuvre le conducator local a passé des lois qui obligent les gens a travailler au moins 40 heures par semaine et être payés pour ces heures..3 années après leur exécution…Même Macron ou Trump n’oserait ceci..Je sais que la vérité vient de l’est mais il y a des limites…
      Me semble que les dons provenant de la France ont déjà atteint plus de 1 milliard d’euros en 3 jours..
      Ne vous inquiétez pas trop pour la France malgré les avis des déclinistes et des obsédés de l’immigration..il suffit de regarder la situation des entreprises pas si mal que ca..Pour la Russie nous verrons…Notons la baisse dramatique de l’espérance de vie des hommes qui a reculé de 15 années (alcoolisme chronique) sa dépendance totale au pétrole et au gaz (80 % de ses revenus), son industrie en faillite (à l’exception du secteur militaire), sa démographie en berne….

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      • moshedayan // 17.04.2019 à 19h28

        Visiblement pour la Russie vous avez des chiffres anciens et pour l’industrie idem. Nombre de visiteurs et moi-même sont surpris des progrès : les villes sont bien tenues propres, les constructions de logements sont encore insuffisantes mais ça avance bien. Il y a encore du retard dans les villages mais là aussi suivant les régions ça avance bien. J’ai des connaissances en Sibérie et même dans les gros villages Internet et GSM ça marche très bien ou bien -peu de ruptures de fréquences. Le seul point vraiment délicat est la faiblesse de certaines retraites. Quant à l’alcoolisme, certes, en Slovaquie borovitsa et slivovitsa se boivent souvent, et l’UE ne fait pas beaucoup de bruit sur l’alcoolisme en Slovaquie ou en Pologne.
        Je serai prudent sur les 5 prochaines années avant de penser que la Russie ou l’Est, la Slovaquie… restent engluées dans leur passé…et que seul l’Occident sait bien travailler (les 208 ne sont plus quasiment fabriquées en France mais à Trnava et en Russie : ils sortent sous licence des robots sud-coréens, des kia et hyundai qui parcourent 250.000 km sans problème – les routes sont bien meilleures, (et regardez la lada Vesta elle est bien moins moche que la Logan mais vrai Renault a pris la main sur la qualité, mais pas sur la conception – design et moteur restent lada – les moteurs renault avaient beaucoup de problèmes de fiabilité électriques en hiver…) Parlez une langue slave permet d’apprécier, surtout quand les séjours sont très longs.

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  • METZGER // 18.04.2019 à 05h22

    D’accord avec vous, moshedayan. La Russie évolue, et même les villes de Sibérie que je connais bien changent à grande vitesse. Au point que l’impression que je ressens en revenant en France est son côté statique, constant. Les chiffres connus sur la Russie sont tous faux en matière économique, la part immergée de l’économie noire est considérable, la corruption institutionnelle et sociétale. Les retraités sont laissés pour compte, il y a encore beaucoup de pauvres, et le secteur social est laissé en deshérance ( il faut connaître les hôpitaux pour comprendre ) . Le problème de l’alcoolisme et de la discipline individuelle sont du passé, l’espérance de vie augmente, le petit commerce connait encore de sérieuses difficultés : l’essor n’est pas partagé, loin de là et la rente pétrolière reste la manne principale Mais au moins le contrôle de la monnaie laisse les Russes maîtres de leur destiné. Ce qui plus notre cas depuis l’Euro.
    J’ai bien du mal à comprendre comment on peut faire une analyse de la monnaie européenne sans évoquer les différences de fiscalité de chaque pays : le modèle social Français est-il si éloigné ou incompatible avec le système allemand ? Je voudrais bien que l’on éclaire là-dessus…

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  • PhJd. // 18.04.2019 à 19h38

    Je trouve cette étude utile, mais j’ai remarqué ce que je crois être une contradiction dans le passage suivant:
    « Ecarts des taux de croissance français avant et après l’introduction de l’euro avec des pays n’ayant pas adopté l’euro
    Période
    Pays
    1989-1998 1999-2008 2009-2018
    Canada 2,1% 2,9% 1,8%
    France 2,1% 2,1% 0,9%
    Suède 1,6% 3,0% 1,9%
    Royaume-Uni 2,2% 2,6% 1,3%
    Source : Base de donnée du FMI. »
    Ainsi les pays qui ne sont pas dans l’euro auraient eu eux aussi une baisse de la croissance du PIB. Par exemple le RU serait passé de 2,2% entre 1999 et 2008, à 1,3% entre 2008 et 2018: une baisse encore plus faible que la France qui elle est bien dans l’euro.
    On pourrait donc espérer encore que le RU candidate pour entrer dans l’euro…Et ce qui n’étonnera personne il s’agit d’une question éminemment politique.!!!.

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