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2.juin.20182.6.2018
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[RussEurope-en-Exil] Le ridicule ne tue pas, Emmanuel Macron peut le certifier, par Jacques Sapir

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Le ridicule ne tue pas. Du moins, c’est habituellement ce que l’on dit…

Emmanuel Macron, notre Président de la République, s’était réjoui du véto mis par le Président italien, M. Mattarella, sur le nom d’un eurosceptique notoire, M. Paolo Savona qui devait figurer dans le gouvernement proposé par M. Giuseppe Conte. Cela apparaissait comme un coup d’arrêt donné aux deux partis, le M5S et la Lega, qui étaient sortis gagnants de l’élection du 4 mars 2018. Il avait même salué le « courage » et le « sens des responsabilités » de Mattarella[1]. Et tout ce beau monde des européistes béats, ceux que l’on surnomme en Italie les « euroïnomanes », de se réjouir du geste de Mattarella.

Las, le jeudi 31 mai en début de soirée, l’homme désigné par Mattarella pour former un autre gouvernement renonçait, et Mattarella n’avait d’autre choix que d’accepter à nouveau Giuseppe Conte, qui proposait un gouvernement, où figurait Paolo Savona….

Le Président de la République italienne, M. Mattarella

Il a l’air malin, Emmanuel Macron, et il doit se mordre les doigts de ses déclarations intempestives. Oh, si cela peut le consoler, il ne sera pas le seul. On a, parmi ceux qui se sont révélés odieux dans leur attitude ouvertement anti-démocratique Le commissaire européen au Budget, Günther Oettinger qui a avait déclaré «Les marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter» dans une interview à la radio publique allemande Deutsche Welle[2]. On a aussi eu Markus Ferber, député au Bundestag de la CSU, le parti allié à Mme Merkel, qui déclarait quant à lui que la « Troïka » (de sinistre mémoire en Grèce) devrait sans doute envahir l’Italie et prendre le contrôle du Trésor italien[3]. Bref, entre les apôtres d’une tyrannie des marchés et les nostalgiques de l’opération Alaric (la prise de contrôle par les armées du IIIème Reich de l’Italie en septembre 1943), Emmanuel Macron est en bonne compagnie.

Ce que signifie le retournement du jeudi soir

Il faut cependant revenir à ce que signifie le retournement de situation de jeudi soir. Il était évident, dès le départ, que Carlo Cottarelli, ancien haut responsable du FMI et l’homme désigné par Mattarella pour succéder à Conte, n’avait aucune chance d’être investi par le Parlement. Dans ces conditions, un retour devant les urnes était certain. Sauf que de nouvelles élections auraient données encore plus de sièges au M5S et à la Lega, peut-être même les deux-tiers. Certains, à Bruxelles comme à Rome ont donc du faire leurs comptes. Mattarella a dû se rendre à l’évidence, et accepter le gouvernement Conte. En un sens, le Président, comme jadis Mac Mahon, s’est soumis.

On dira, et ce n’est pas faux, que ce n’est pas exactement le même gouvernement et que Conte a transigé. Si Paolo Savona figure bien en son sein, c’est cette fois en temps que Ministre des Affaires Européennes, et non plus comme Ministre des finances. Ce dernier poste est dévolu à Giovanni Tria, un homme connu pour ses positions économiques plutôt orthodoxes. Mais, il faut noter qu’il a soutenu l’idée d’un fort déficit budgétaire, dans son idée directement financé par la BCE, pour relancer l’économie italienne, et qu’il est, dans le contexte actuel, opposé à plus d’austérité. Ce sont des positions qui vont directement à l’encontre des recommandations de Bruxelles et Francfort. Dans un autre sens, la nomination de Enzo Moavero Milanesi, un ancien responsable de l’UE et un ancien Ministre de Mario Monti comme Ministre des affaires étrangères, est de nature à rassurer certains à Bruxelles comme à Francfort. Mais, telle est peut-être justement le but de cette nomination.

Car, dans le même temps que se déroulaient ces péripéties au Quirinal, on apprenait que deux institutions financières parapubliques italiennes s’étaient mises à racheter systématiquement des bons du Trésor italien. C’est, peut-être, une réponse devant les spéculations sur les marchés financiers, mais peut-être aussi le début de la construction d’instruments pour parer au choc financier d’une sortie de l’Euro, voire mettre en place une monnaie parallèle à l’Euro.

Les ambiguïtés italiennes

Il est donc clair que la défaite du Président Mattarella reste entourée d’un certain nombre d’ambiguïtés quant à la volonté de Conte, mais surtout de Luca du Maio et Matteo Salvini, d’engager un bras de fer décisif avec Bruxelles et Francfort. Car, et il n’en faut pas douter, nous allons connaître une longue période de tensions entre Rome et Bruxelles, mais aussi Francfort. Cependant, sauf à avoir dans ses tiroirs un plan d’ores et déjà prêt pour une sortie de l’Euro, cette ambiguïté est nécessaire. Surtout si, dans les semaines qui viennent, se précise la possibilité d’utiliser les bons du Trésor comme un instrument de paiement, ceci débouchant sur l’établissement d’une monnaie parallèle en Italie avec l’Euro. C’est une route sur laquelle les difficultés seront nombreuses, il n’en faut pas douter[4].

Il convient donc de prendre ce gouvernement comme il est. Il sera jugé sur ses actes.

Mais, sa formation représente, déjà, une première victoire de la démocratie sur les pratiques anti-démocratiques du Président Mattarella. Ces pratiques ont été dénoncées en France, mais aussi dans la presse internationale[5]. Elles font ressortir d’autant plus le ridicule du soutien emphatique d’Emmanuel Macron au Président italien.

Pour la suite, on peut regretter que l’on n’aille pas à de nouvelles élections, qui auraient pu être organisée à la fin du mois d’août ou au début de septembre. Elles auraient clarifié la situation, et sans doute donné à la coalition M5S-Lega une légitimité incontestable, tout comme le nombre requis de députés, pour changer la Constitution, ce qui aurait considérablement réduit les possibilité d’actions de ceux que l’on nomme les « euroïnomanes ».

Notes

[1] http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/05/28/97001-20180528FILWWW00171-macron-salue-le-courage-du-president-mattarella.php

[2] https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/05/29/la-gaffe-du-commissaire-allemand-gunther-oettinger-qui-enflamme-l-italie_5306622_3214.html

[3] http://www.dailymail.co.uk/news/article-5790389/German-MEP-says-Brussels-control-Italys-finances.html

[4] Sur la question des monnaies parallèles voir ma contribution à l’ouvrage collectif de Beker V. et Moro B., Sapir J., « Parallel currencies, Varoufakis’ plan B and the ongoing debate on euro » in Beker V. et Moro Beniamino, The European Crisis, WEA Book n°7, College Publications, Londres, 2016.

[5] https://www.telegraph.co.uk/business/2018/05/28/europes-soft-coup-detat-italy-watershed-moment/

Commentaire recommandé

RGT // 02.06.2018 à 10h35

Micron, comme ses prédécesseurs n’a qu’une seule mission : Maintenir le statu-quo pour éviter que le système n’éclate et que ses « mécènes » ne se retrouvent à poil à dormir sous les ponts.

Si le maintien de ce statut-quo passe par l’U€ il se battra pour celle-ci, et si d’aventure ses marionnettistes décidaient de prendre le large il retournerait immédiatement sa veste en prétendant qu’il a « eu une Vision ».

Pour être un « bon » politicien il faut être titulaire d’un doctorat de pipeaulogie et ne pas craindre le tournis en virevoltant en fonction du vent.

71 réactions et commentaires

  • Fritz // 02.06.2018 à 06h40

    M. Sapir reste prudent, et nous aussi, on s’est déjà fait syrizer… La personnalité de Moavero Milanesi, et plus encore le remplacement de Paolo Savona par Giovanni Tria ne sont pas de bon augure. Mais bon, observons… Et si M. Mattarella venait à se démettre, on pourrait faire cadeau aux Italiens d’il grandissimo signore Macrone, Giove di Francia…

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    • Eric83 // 02.06.2018 à 10h14

      On pourrait même faire cadeau, dans le cadre d’un programme Earsmus pour politiciens, d’un package néolibéro-euroïnomane, Macron en Italie et Valls en Espagne.

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  • Emmanuel // 02.06.2018 à 07h39

    Bonne nouvelle contre le TINA, mais la tâche s’annonce très ardue pour l’Italie, tant les difficultés se combinent. Une claque pour les « ploucs » néolibéraux (je pense à cette cohorte que représente un énergumène comme Oettinger, qui aurait dû être viré avait un coup de pied au c…). J’espère (sic) que cela est le signe d’un retour de balancier…Voir aussi ce qui va se passer en Espagne. Quant en France, faudrait que certains se réveillent, car la France occupe une position charnière stratégique, notamment entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud, et face à une Allemagne aux velléité dominatrice qu’elle assume pour l’instant à moitié…

      +9

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    • Emmanuel // 02.06.2018 à 08h20

      J’ajouterais une chose. Macron et sa clique devrait mediter ce qu’il s’est passé avec l’Allemagne. Dans sa germanophiliie beate d’une Allemagne vertueuse et exemplaire, il a cru qu’il allait pouvoir faire copain-copain avec elle, et bénéficier en échange de sa bienveillance pour servir un plan au service d’une relance economique de L’Europe. Mais non, l’Allemagne suit son propre plan, sans doute juste un peu amusée de l’attention que lui porte un Macron, et étonnée que ses voisins du Sud ne fassent pas comme elle. Bref, juste une approche univoque qui semble tout à fait hermétique aux autres…a mediter pour ceux qui croiraient encore que la vertueuse Allemagne puisse venir au secours de ses voisins, ou du moins consentir quoi que ce soit aux autres ….

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  • Weilan // 02.06.2018 à 07h41

    « Les marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter » déclare cet auguste représentant du IVème Reich.
    L’outrecuidance d’une telle déclaration a été fort peu relevée par nos chers médias aux ordres.
    Par contre, les appréciations fort peu démocratiques de Macron sur la tentative du président italien de barrer la route aux légitimes gagnants des élections a été abondamment mise en exergue.
    Si les peuples se mettent à mal voter, où allons nous !

      +43

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    • Marie // 02.06.2018 à 08h20

      Idem si le ridicule se met à faire mourir, même pour « de faux »…

        +2

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    • Rond // 02.06.2018 à 08h40

      « …les peuples se mettent à mal voter… » Eh bien changeons de peuple !
      Ils y travaillent ,les bougres.

        +41

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    • RGT // 02.06.2018 à 10h23

      “Les marchés vont apprendre aux Italiens à bien voter”

      Si les italiens pouvaient apprendre aux allemands et aux autres peuples d’€urope à bien voter ce serait un bienfait et aussi une bonne leçon pour ces dictateurs de la pensée unique.

      Espérons seulement que le retour de balancier ait lieu avant l’effondrement final.

        +7

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      • Manuel // 02.06.2018 à 18h43

        Bien voter ou mal voter. Vous vous prenez pour Macron à dire si un vote est bon ou pas ?

        L’effondrement tout le monde l’attend depuis les années 60, vous savez ceux qui construisent des bunkers dans leur jardin avec des réserves pour mieux finir leurs jours. Et la Grèce est toujours dans l’Europe et le restera jusqu’aux prochains mouvements des plaques tectoniques.

        Bien entendu qu’une crise va arriver. Elle servira juste à vous donner raison.

        Alors, attendez patiemment votre moment de gloire, il arrive à grand pas.
        Et enfin on dira de vous que vous aviez raison !! Bravo !

        Cela fait 4 ans que je lis ce blog et on lit tous les jours les mêmes commentaires. Mais où sont les actions ? [modéré]

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        • R.C. // 03.06.2018 à 21h03

          Les actions ? C’est aux citoyens à les mener. Un blog ne permet que d’informer et d’ouvrir un espace de réflexion.

          Reconnaissez tout de même que la confiscation oligarchique des médias et de certains lieux de décision stratégique n’aide pas les Français à sortir du bourbier. L’emprise LREM sur l’Assemblée Nationale en est l’un des rouages.
          Les députés macronoïdes se sont encore illustrés dans leur inféodation servile à l’exécutif et aux lobbies (des pesticides, en l’occurrence) en proposant des amendements directement sortis des officines de l’industrie agro-alimentaire, dont l’incontournable FNSEA !

          Le glyphosate et les dividendes de ses actionnaires ont encore de beaux jours devant eux…

          Si personne ne fait rien pour enrayer les sombres délires de tous ces euroïnomaniaques, ce n’est pas une crise qui va advenir, c’est un collapsus définitif de notre société démocratique…

            +3

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  • Cgrotex // 02.06.2018 à 08h12

    Si un parti type La Liga s’implante en France , avec une rhétorique anti-Euro , anti-multinational , anti-paris , anti-banque, qui défend les petites entreprise? l’artisanat , l’agriculture et la culture Française , il aura un véritable boulevard dans notre pays .
    Mais pour le moment , c’est calme plat…

      +22

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  • Macarel // 02.06.2018 à 08h13

    Macron navigue à vue, dans un contexte géostratégique des plus chaotiques. Il est le représentant des banques, de la finance, et des instances supranationales de Bruxelles. Il ne pouvait que se réjouir, du choix de Mattarella de nommer un eurocrate à la tête du gouvernement italien. Macron a pour mission de « normaliser » la France contre la volonté d’une majorité de français. c’est pour cela que son règne est condamné à devenir de plus en plus autoritaire.
    Lorsque l’on n’est dans l’incapacité d’entraîner l’adhésion populaire, l’on utilise la manière forte et des méthodes brutales. C’est ce que nous observons depuis un an : une brutalisation du corps social français, au nom de la « sacré sainte réforme libérale » de notre pays.
    Si les réformes imposées, à marche forcée, à coups d’ordonnances et de matraque, ne donnent pas, au moins, le sentiment aux français que leur situation économique s’améliore (je ne parle pas du social, car là c’est la casse tous azimuts), alors le règne des marcheurs se terminera dans l’opprobre et une impopularité formidable. La France rejoindra l’Italie dans l’instabilité politique.

      +39

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    • RGT // 02.06.2018 à 10h35

      Micron, comme ses prédécesseurs n’a qu’une seule mission : Maintenir le statu-quo pour éviter que le système n’éclate et que ses « mécènes » ne se retrouvent à poil à dormir sous les ponts.

      Si le maintien de ce statut-quo passe par l’U€ il se battra pour celle-ci, et si d’aventure ses marionnettistes décidaient de prendre le large il retournerait immédiatement sa veste en prétendant qu’il a « eu une Vision ».

      Pour être un « bon » politicien il faut être titulaire d’un doctorat de pipeaulogie et ne pas craindre le tournis en virevoltant en fonction du vent.

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    • Robert // 04.06.2018 à 07h12

      Oui, c’est le plus probable quant à l’instabilité politique… A cet égard, il est possible que Marion Maréchal attende son heure…

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  • pratclif62 // 02.06.2018 à 08h14

    Voir l’analyse de Nouriel Roubini
    https://goo.gl/c3x5Bm

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    • amoursdesamours // 02.06.2018 à 11h11

      Bonjour,
      Grâce au lien que vous avez partagé, je découvre un nouveau site et l’analyse de Nouriel Roubini. Un billet instructif convergeant avec celui de J. Sapir. Le dilemme auquel l’Italie est confronté est le notre. J’espère que les italiens continueront à croire en leur capacité industriel – à terme commercer librement – qu’un scénario à la grecque ne se reproduise pas. Merci infiniment !

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  • William // 02.06.2018 à 08h15

    Je vous fait le pari que dans quelques mois, on verra que ce nouveau gouvernement aura fait exactement la même chose que Tsipras en Grèce, qu’ils auront « couché les pouces ».

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    • Rond // 02.06.2018 à 08h45

      Tenu ! Je vous fais le pari que rien n’est écrit. Pas superstitieux, mais je croise les doigts 🙂

        +7

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      • Efke // 02.06.2018 à 09h09

        Je parie comme William , ça crève les yeux !

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        • Le Rouméliote // 02.06.2018 à 18h31

          Si c’est William qui gagne : une bouteille d’ouzo, si c’est Rond : une bouteille de grappa ! Si seulement ça pouvait être la grappa…

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    • Ben // 02.06.2018 à 09h56

      Il ne faut pas se faire d’illusions sur les aventuriers qui ont pris le pouvoir en Italie. Il était certes impératif que l’UE ne s’ingere pas dans le processus électoral, mais il faut quand même noter que l’alliance Liga-M5S n’a pas mis longtemps à remplacer un euro-sceptique par un pro-euro déclaré aux finances.
      On a donc un gouvernement où l’extrême droite est aux commandes à des postes clés, flanqué d’un ministre des finances qui veille à l’orthodoxie libérale et europeiste.
      Le pouvoir avant tout, tel semble être l’objectif de ces gens. Très banal.
      La différence avec Syriza se verra lorsque l’extrême droite au pouvoir s’occupera de la question migratoire. Syriza avait été très correct sur ce chapitre, malgré des conditions particulièrement périlleuses.
      Cette affaire me paraît mal partie. D’autant plus que les euro-fanatiques ne manqueront pas de monter en épingle les débordements racistes que la situation politique autorise désormais (ça risque d’être odieux).
      En réalité, l’UE ne risque rien avec un tel ministre des finances et une telle équipe dépourvue de vision politique convaincante.
      En revanche, assimiler l’euro-sceptiscisme à l’extrême droite xénophobe sera un jeu d’enfant. Cette affaire est pourrie et dangereuse.

        +10

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      • Bobby // 02.06.2018 à 11h08

        Que voulez-vous dire par « Syriza avait été très correct » ? Il y a donc des normes de correctitude qui s’imposent aux peuples ? Qui les écrit ?

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        • Ben // 02.06.2018 à 17h10

          Je ne saisis pas ce que vous voulez dire avec cette histoire de « normes de correctitude qui s’imposent aux peuples », ça n’a pas de sens et n’a aucun rapport avec mon commentaire. Ce que je veux dire clairement c’est qu’on verra une grande différence entre la politique migratoire d’un gouvernement qui a des valeurs de gauche celle d’un gouvernement d’extrême droite.
          Évidemment, si on estime qu’il n’est pas indécent d’être raciste, on peut réclamer le droit à « l’incorrectitude » et nier qu’il existe des lois non écrites, en rapport avec les simples sentiments d’humanité et de solidarité, que d’aucuns jugent désuets. C’est même assez tendance par les temps qui courent. Y compris sur ce blog.

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      • Les Mouches // 03.06.2018 à 16h49

        Le retour de la « méchante extrême-droite raciste »…40 ans que l’on se sert de cela pour culpabiliser les européens, les empêcher de construire une émulation basée sur nos intérêts et que cette idéologie permet de repousser les cultures européennes dans les placards pour faire la part belle à d’autres cultures (qui sont fortes intéressantes au demeurant, mais sur leurs terres).

        Il ne vous aura pas échapper qu’il y a des millions d’européens, toujours plus nombreux, qui rejettent cette immigration. Vous choisissez de les accuser plutôt que de les écouter, de les censurer parce qu’ils « pensent mal » plutôt que d’échanger en construisant, cela ressemble à une dérive d’autoritarisme.
        Si tant de personnes, venues de tous milieux, se rassemblent derrière ces idées, c’est qu’elles valent au moins la peine d’être traitées.

        Refuser de voir que l’immigration massive et l’islamisation de nos sociétés amènent également leurs lots de problèmes, c’est faire preuve d’une idéologie jusqu’au-boutiste dangereuse.

        Personnellement, je pense que nous sommes riches de nos différences et que les peuples ne sont pas fait pour se brasser entre eux de manière anarchique…et que les pays européens ont largement les moyens de coconstruire (à condition de s’émanciper en détruisant la laisse UE) pour que ces gens puissent vivre chez eux.

        Si nos aînés avaient fuis, cela ferait des siècles que la France n’existerait plus…beaucoup de dirigeants africains appellent à rester, beaucoup de leaders d’opinions aussi…arrêtons d’infantiliser l’Afrique, ce continent n’est pas un ramassis de précarité et de corruption comme les européens biens-pensants aimeraient le faire croire, sachez voir au-delà des clichés.

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  • René Fabri // 02.06.2018 à 08h24

    Matarella est en poste jusqu’en février 2022. Il sera réélu, ou pas, par la Chambre des députés, le Sénat de la République et cinquante-huit délégués régionaux.

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  • Lou // 02.06.2018 à 08h35

    On ne peut néanmoins se satisfaire de voire La Lega gouverner en Italie. Marco Travaglio disait hier que le PD avait, en refusant la coalition avec le parti largement gagnant (c’était la première proposition du M5S) pris la responsabilité de jeter Di Maio « dans les bras de Salvini ». Il serait intéressant d’en analyser les raisons. Je n’ai pas lu (cela m’aurait-il échappé ?) que parmi les raisons du refus du PD de gouverner il était question de la « xénophobie » du M5S. D’ailleurs je dois dire que cela n’intéresse pas grand monde…
    Je fais donc l’hypothèse que le PD, par son refus, a l’objectif (inqualifiable) de laisser Matteo Salvini faire « le sale travail » pour revenir ensuite aux prochaines élections, innocent comme l’enfant qui vient de naître.

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  • Kiwixar // 02.06.2018 à 08h53

    Merci à OpenEdition et à ses dirigeants d’avoir autorisé la migration du blog de J.Sapir ici, où il reçoit plus de visibilité, et où ses (excellents) articles peuvent être commentés. La France se sort toujours des passes difficiles car ses zélites kompradores sont d’une incompétence digne de l’Inspecteur Clouseau, ce qui compense régulièrement de leur nuisibilité.

    Vraiment, des lapins aux yeux rouges pris dans les phares. Roulez tout droit et pas d’embardée, M. Sapir, vous tenez le bon cap comme Berruyer : compétent, honnête et courageux.

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    • Robert // 04.06.2018 à 07h18

      Ce blog est un exemple de résistance à la bêtise et à l’ignorance, et une expression de la démocratie directe. Que ceux qui l’administrent et le font vivre soient remerciés.

        +2

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  • Fritz // 02.06.2018 à 09h05

    Notre rôle : donner autant de chiquenaudes que possible à ce château de cartes.

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  • Aladin0248 // 02.06.2018 à 09h10

    Ceci dit, la corruption du système est telle que la trahison des élus lui parait inhérente. Ce ne sont pas les électeurs qui le feront exploser mais ses propres tares, de la même façon que le système soviétique. Je prends le pari que les italiens seront floués comme des grecs. Il faudrait l’émergence d’une classe politique réellement vertueuse, courageuse et intelligente pour reprendre les choses en main. La probabilité de voir la chose arriver est malheureusement voisine de zéro. Il faut attendre que le château de cartes s’écroule tout seul et ça va faire très mal !

      +6

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  • justinos // 02.06.2018 à 09h21

    La Rochefoucault : « La jeunesse se flatte et croit tout obtenir, la vieillesse est impitoyable. »
    Distribution des acteurs : Macron/La vieille Europe.

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  • Nicolas Anton // 02.06.2018 à 09h21

    Une pensée aussi à tous les pseudo démocrates qui ont appelé à voter Macron pour préserver la France d’un danger terrible de la peste du choléra patati patata.. Et bien je prétends que chacun savait parfaitement ce qu’il faisait en votant pour un type qui bombarde et qui collabore et surtout qui allait préserver les intérêts des 20% de capos de la gauche et de la droite du capital. Ce système est uniquement maintenu par de la racaille ripoublicaine.

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  • Eric83 // 02.06.2018 à 09h26

    En cas de remaniement ministériel, d’ici quelques mois, le Président aurait-il le pouvoir, maintenant que le gouvernement a été formé, de refuser le changement de portefeuille ministériel de Savona des affaires européennes aux finances ?

      +2

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  • Volodia // 02.06.2018 à 09h28

    Il ne s’agit pas de faire des paris, mais de soutenir la tentative du peuple italien de se libérer des contraintes étouffantes de l’UE et de son austerité éternelle. Le combat de l’Italie pour la démocratie, la souveraineté et le travail est notre même combat. Aujourd’hui c’est le moment de se réjouir pour l’arrivée à Rome d’un gouvernement qui fait de ce combat sa raison d’être!

      +11

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    • Efke // 02.06.2018 à 09h53

      Vous soutiendriez des dirigeants qui montrent déjà qu’ils vont trahir ? le seul moyen que nous avons d’aider le peuple d’Italie c’est de lui montrer le chemin de la lutte contre l’UE . Je le reconnais, en France on est encore bien plus loin qu’eux sur ce sujet .

        +4

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      • Ignotus // 02.06.2018 à 10h38

        « Je le reconnais, en France on est encore bien plus loin qu’eux sur ce sujet . »
        Êtes vous si sûr ?
        Je ne pense pas qu’ils ont un parti qui annonce clairement qu’il veut la sortie de l’UE, €, OTAN.
        Et avec la force des européiste qui font tout pour empêcher la moindre contestation, quand ce parti sera au pouvoir, la décision populaire ne pourra pas être contournée.
        Tout parti politique qui hésite dans tout pays de l’UE se fera Syrizé.

          +6

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        • Efke // 02.06.2018 à 11h33

          Je ne sais pas non plus si ils ont un tels parti . Mais ce sont surtout les citoyens qui sont plus nombreux à avoir conscience de la nuisance de l’UE et de l’Euro .

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  • Efke // 02.06.2018 à 09h33

    Une coalition qui pose le genou à terre alors que soit disant elle serait en mesure de faire un carton lors de prochaines élections , on appelle ça des traitres ou des mous du genou . En se pliant aux desideratas de Bruxelles et en nommant un ministre des finances européïstes, cette coalition a montré son jeu syrizien . Le président italien et macron ont joué la seule carte qui prévaut pour eux , à savoir UE über alles , et jusqu’à preuve du contraire, ce sont eux qui viennent de marquer un point .

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  • Ignotus // 02.06.2018 à 10h03

    Je me pose une question, si quelqu’un ici a une idée de réponse :
    – Pourquoi Giuseppe Conte n’a pas représenté un gouvernement remanié mais en maintenant M. Paolo Savona Ministre des finances ?
    Giuseppe Conte s’est donc soumis, j’en conclu qu’il a perdu, il montre ici sa faiblesse et qu’il ne veut pas sortir l’€uro.
    Je rejoins l’avis de William plus haut.

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    • Kiwixar // 02.06.2018 à 11h00

      Je pense que la coalition a décidé de louvoyer pour 2 raisons :
      – accéder au pouvoir immédiatement, et non pas en octobre (où le problème du président italien se serait posé de la même manière, même en ayant fait un meilleur score)
      – temporiser et apaiser les forces anti-démocratiques qui comptent (Bruxelles, Berlin, marchés financiers liés au roulement de la dette italienne), le temps de préparer secrètement LE RETOUR A LA LIRE

      Je pense que les membres de cette coalition sont d’un tout autre calibre que Tsipras, qui a dû se retrouver un peu seul avec le destin de son pays sur ses épaules.

      C’est bien un Romain qui a décidé de franchir le Rubicon.

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      • Ben // 02.06.2018 à 18h01

        Je me souviens que du temps où on avait des illusions sur les intentions de Syriza envers la Troika, il était souvent question de ruses, d’agenda caché, et autres chimères. Varoufakis était un expert dans l’art de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
        Personnellement je pense que ces Italiens qui sont parvenus au pouvoir voulaient le pouvoir. Point. Qu’ils manifestent des opinions d’extrême-droite ne me les rend pas sympathiques. Du reste, il est fort possible que leurs coups de menton de nervis en cravate n’aient pas plus de consistance que leur prétendue opposition à l’Euro, facteur d’austérité. On a vu comment ils ont en 24 heures changé de ministre des finances. D’un euro sceptique on est passé à un libéral pur jus, pro euro. Les subtilités de langage le concernant me font rire. Quant aux déclarations fluctuantes de M5S sur l’euro, ça donne une indication sur la solidité de leurs convictions.

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        • Kiwixar // 02.06.2018 à 22h57

          Oui, il est possible qu’ils aient voulu le pouvoir, point. Voire l’argent. La première question qu’ils devraient entendre de la Troika en session confidentielle, c’est : « Bon, les gars, combien vous voulez sur un compte perso à Singapour, pour vous coucher? »

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    • Patrick // 02.06.2018 à 19h30

      il fallait finir pae créer un gouvernement.
      A noter que le nouveau ministre des finances est surtout pro-dépenses donc ils vont continuer d’accumuler les dettes qu’ils ne paieront pas. C’est aussi une façon de flinguer l’€.
      Vu l’état du système , c’est peut-être la seule solution , continuer à accumuler des dettes tout en sachant qu’elle ne seront jamais rembourser. C’est du vol, mais pourquoi pas ?

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      • Ben // 02.06.2018 à 23h05

        Je ne donne pas 2 mois avant que le très droitier ministre des finances retrouve son bréviaire de bon libéral obéissant.

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  • Volodia // 02.06.2018 à 11h23

    Impossible de résumer ce qui se passe en Italie en quelques lignes, encore moins en termes de « qui a gagné, qui a perdu ». Mais le fait est que maintenant l’Italie a un gouvernement anti euro-austéritaire.
    Situation absolument exceptionnelle puisque l’Italie n’est pas la Grèce, ni en termes de PIB ni de poids géo-stratégique. Une dynamique de bouleversements va forcément s’enclencher, dont les paramètres sont trop nombreux pour être résumés et encore moins prévus ici. Mais clairement aujourd’hui la lutte pour la démocratie, la souveraineté et le travail dans toute l’Europe passe avant tout par la réussite du nouveau gouvernement italien.

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  • peyo // 02.06.2018 à 11h28

    Macron applaudit au déni de démocratie, cet homme est inquiétant et s’éloigne toujours plus de la République.

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    • Efke // 02.06.2018 à 11h36

      Il s’en fiche de la république, pour lui c’est has-been . Son but c’est l’europe fédérale , un point c’est tout . Pour ceux qui feraient les surpris, revenez un an en arrière, vous verrez qu’il ne s’en est jamais caché .

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      • WASTERLAIN // 02.06.2018 à 20h11

        Et il se voit bien président de cette europe là ! En tout cas il semble y travailler…

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  • Alexandre Clément // 02.06.2018 à 11h46

    Je suis assez d’accord avec Jacques Sapir, cependant, il semble que Mattarella, l’homme de Bruxelles, ait cédé parce que lui et ses commanditaires pensent qu’il leur sera plus facile d’étouffer la rébellion en frappant sur le maillon faible, c’est à dire M5S. L’idée est de préparer la rupture de la coalition et de faire renaître les partis zombis, PD et FI.
    http://in-girum-imus.blogg.org/fin-provisoire-de-la-pantalonnade-en-italie-a144885994

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    • Nietil // 02.06.2018 à 13h18

      Je pense plutôt qu’ils se sont rendu compte après coup qu’aucun d’eux ne voulait du gouvernement Cotarelli. Cette idée relevait du pure et simple suicide politique.

      Il aurait fallu qu’il se trouvent en Italie des hommes et des partis politiques suffisamment stupides pour choisir de se présenter devant les électeurs avec, comme dernier ornement à leur carrière, le fait d’avoir accepter de se prêter à la mascarade gouvernementale de Cottarelli et aux actes de ce gouvernement, alors que refuser d’en faire partie menait aux élections tout de même. Ç’aurait été non seulement fournir la corde pour se faire pendre, mais aussi construire le gibet et recruter le bourreau.

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  • Sam // 02.06.2018 à 11h54

    C’est fou ces spéculations sur ce que va faire le nouveau gouvernement italien. Qu’il devra gouverner dans un marécage institutionnel où soumission à Bruxelles et corruption suintent de partout, c’est évident. Et je leur souhaite bien du courage.
    L’important, c’est surtout la volonté claire du peuple italien, et les cafouillages invraisemblables des banquiers et de leurs amis, qui montre que l’UE est à bout de souffle de partout : guerre économique avec les US, Italie qui vote contre, gouvernement espagnol qui tombe, …

    Pour la partie immigration, j’ai du mal à comprendre en quoi la situation d’aujourd’hui n’est pas odieuse : derrière un discours lénifiant et humaniste se cache une réalité abjecte. Ils meurent par milliers dans la méditerranée pour venir se faire gazer et bastonner à la frontière, en passant par les marchants d’esclaves qui se servent au passage.

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    • Ben // 02.06.2018 à 18h07

      Pour l’immigration, si vous ne savez pas la différence entre un gouvernement modéré (droite ou gauche) et un gouvernement d’extrême droite, soyez patient, vous serez bientôt informé.

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      • Sam // 03.06.2018 à 10h12

        Gouvernement modéré (droite ou gauche) ?
        Vous y allez un peu fort là, après tous les efforts qu’ils font pour être immondes, et ce depuis Hiroshima (la fin des heures sombres…). N’oubliez pas que l’extrême droite n’est jamais que le faux nez du grand capital, comme l’illustre si bien notre Marine nationale.

        Et qu’est ce qui provoque tout ce racisme ?
        D’un coté ils inventent des histoires à dormir debout à base de méchants et de petits enfants morts pour détruire et piller des pays entiers, mais c’est la faute aux « islamistes », c’est sur.
        De l’autre, des millions de morts, et des réfugiés rebaptisés migrants lorsqu’ils survivent.
        Sans compter, depuis Hiroshima, le soutient sans faille à toutes les dictatures, l’assassinat de presque tous les dirigeants progressistes, et les innombrables génocides, massacres, commis en douce.

        Ils ne sont pas plus modérés que les terroristes que l’on soutient là bas ou que leurs alliés d’Israël ou saoudiens.

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        • Ben // 03.06.2018 à 10h54

          Je n’ai aucune illusion sur ce qu’est un gouvernement « modéré » (avec guillemets donc), mais il ne faut pas se tromper sur ce qu’est un gouvernement d’extrême droite : il va fatalement désigner un bouc émissaire.

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  • Eric83 // 02.06.2018 à 13h15

    Merci pour le lien et ces informations encourageantes qui laissent la porte ouverte à une réelle politique euro-sceptique.

    Et pour ceux qui font des comparaisons avec la Grèce et le gouvernement de Syriza, ces comparaisons n’ont aucun sens.
    Le gouvernement Grec n’avait aucun pouvoir face à l’Allemagne ou à la France, ce qui n’est pas du tout le cas de l’Italie – 3ème économie de la zone € – et qui a une ardoise de près de 500 milliards d’Euros de target 2 vis à vis de l’Allemagne.
    Aujourd’hui, c’est l’Allemagne qui se retrouve avec un big problème et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si la coalition M5S-Liga prévoyait de solliciter un « allègement » de 250 milliards de dettes.

    La Grèce ne pouvait pas faire imploser l’UE et l’Euro, l’Italie a ce pouvoir et elle a donc un pouvoir énorme sur l’UE et sur la zone €.

    Aussi, un scénario « à la Syrisa » avec ce gouvernement est, à mon sens, hautement improbable pour ne pas dire totalement improbable.

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    • Lostseven // 02.06.2018 à 13h20

      Merci pour ce commentaire (enfin) positif, ce fait n’empêche en rien d’être vigilant et non naïfs comme certains pourraient le suggérer ??

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    • calal // 02.06.2018 à 13h45

      ben oui plus on est gros plus on a un pouvoir de negociation et on peut peser sur le monde.D’ailleursn’est ce pas un argument de vente des europeistes ca? Suisse,coree du nord,cuba, islande: des exemples de petits pays qui ont accompli des choses chacun a leur facon et selon leurs contraintes.

      Connaissez vous la theorie du free rider? grosso modo vous avez un minorite restreinte de banquiers qui a beaucoup a gagner ( et donc a se partager en cas de victoire) face a un peuple nombreux ( et pas beaucoup a perdre ou a gagner) . La theorie du free rider prevoit que ce seront les banquiers qui vont gagner.
      Si on ajoute a cela que les banquiers n’ont rien a perdre puisqu’en cas de faillite c’est l’etat italien qui reprendra les dettes…

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      • Aksavavit // 02.06.2018 à 15h07

        Je sais ce qu’est un « free rider » en théorie de l’évolution, en ce qui concerne les espèces dites eusociales. Il s’agit d’individus qui, par suite d’une mutation comportementale, tendent à profiter des avantages de la vie en société sans « rendre » à la communauté ce qu’elle attend d’eux. Par exemple, une abeille ouvrière non stérile (il en existe) qui pond ses propres œufs dans les rayons de la ruche, favorisant ainsi ses propres gènes au détriment de ceux de ses sœurs.

        Les free riders menacent en permanence la stabilité de telles espèces, car les descendants de l’ouvrière non stérile seront porteurs des gènes de la non-stérilité et de la tendance à tricher de leurs descendantes, susceptibles de répandre ces gènes parmi les populations d’abeilles lors du vol nuptial, ce qui à terme désintégrerait la coopération entre abeilles et aboutirait soit à l’extinction des ruches qui les abritent, soit à la régression des survivantes à un état non social (il existe des espèces d’abeilles solitaires, dont certaines sont considérées comme issues d’une telle régression).

        Mais il est également possible que la collectivité développe des mécanismes permettant d’éliminer les free riders. C’est le cas pour les abeilles. Lorsqu’une ouvrière voit une de ses sœurs pondre dans les rayons de la ruche, elle a tendance à l’attaquer, voire à détruire les œufs.

        Il existe ainsi une tension permanente entre socialité et free riding, centrée autour de la question de la reproduction des individus (et des ressources nécessaires pour cela).

        L’espèce humaine, hautement sociale mais dont pratiquement tous les individus adultes ont une chance de se reproduire, n’échappe pas à cette problématique, bien au contraire. Avec cette particularité que les free riders ont en général conscience de la nécessité de conserver une population coopérative sur laquelle ils puissent prospérer. Cela s’appelle « panem et circenses » (du pain et des jeux). Cela s’appelle aussi l' »état de droit », car lorsque celui-ci vacille ou bascule ne tardent pas à émerger des free riders sans vision à long terme qui pillent et tuent sans limites, comme on le voit dans les Etats faillis (ou plutôt détruits par certaines mégaruches impérialistes qui y voient leur intérêt)…

        Les partis politiques feraient bien de s’intéresser de plus près à la théorie de l’évolution.

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  • Garcia Garcia // 02.06.2018 à 13h30

    On ne peut faire de politique dans avoir été opéré d’une hontectomie.

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  • Touriste // 02.06.2018 à 13h37

    Bonjour,
    Pourquoi les politiciens utilisent très souvent les mots « courage » et « responsabilité » ?
    Pour la majorité d’entre eux leur courage physique n’a jamais été mis à l’épreuve et lorsqu’ils commettent des erreurs ou, plus grave, des fautes, des délits (des crimes ?) ils ne sont pas sanctionnés par la perte de leur revenu (ils sont toujours recasés quelque part), de leur patrimoine personnel ou de leur liberté de circuler.
    Il existe quelques (très) rares exceptions mais qui confirment bien la règle.
    Et pour mieux coller au sujet de l’article : de nos jours si « le ridicule ne tue pas », on est reconnu comme ridicule seulement si les grands medias le clament. Ce qui n’arrivera pas pour Jupi 1er, et pourtant il y avait matière lors de son récent séjour aux USA.
    Donc, la santé de Jupi ne risque rien à double titre…

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  • BA // 02.06.2018 à 15h40

    Euro-dictature, suite (mais pas fin) :

    L’eurodéputé Markus Ferber précise que Bruxelles pourrait prendre le contrôle du ministère des Finances en Italie.

    http://www.atlantico.fr/pepites/markus-ferber-precise-que-bruxelles-pourrait-prendre-controle-ministere-finances-en-italie-3411012.html

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  • Diego // 02.06.2018 à 15h50

    Le nouveau ministre des finances italien Giovanni Tria (qui remplace le sulfureux Savona qui lui se chargera des affaires européennes…) a été un peu rapidement considéré par les medias internationaux comme un ministre « favorable à l’euro »….or ce n’est pas complètement vrais. Giovanni Tria est un eurosceptique modéré, il considère que l’eurozone ne fonctionne pas, qu’elle cause des gros dégats mais qu’il serait préférable de pouvoir la réformer sans la dissoudre, cependant il n’écarte pas l’hypothèse extrème de sa dissolution, se disant favorable à une sortie préalable de l’Allemagne et à une dissolution controlée de l’euro…comme ministre « favorable à l’euro » on a connu mieux! Au final il n’est pas si loin des positions de Savona …par rapport à Savona il s’agit plûtot d’une différence caractérielle qu’une différence de fond. Savona est plus direct, Tria est plus diplomate. Voici un lien qui explique d’une manière plus précise les positions de M. Tria sur l’euro: https://investir.lesechos.fr/marches/analyses-opinions/giovanni-tria-eurocritique-peut-etre-mais-au-moins-ouvert-au-debat-1768967.php#

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    • WASTERLAIN // 02.06.2018 à 20h25

      @Diego
      C’est effectivement ce que révèle la lecture d’articles dans lesquels G. Tria explique sa position sur l’€. En outre, il me semble que la nomination de M. Savona au poste de Ministre des affaires européennes est un fameux pied de nez au président italien, aux eurolâtres/euroïnomanes et à l’establishment UE lui-même qui s’étaient félicités de la « décision courageuse » du président Matarella de ne pas accepter la nomination de M. Savona comme ministre des finances

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  • A. F. // 02.06.2018 à 17h42

    Pinocchio Macron a sans doute encore raté une occasion de se taire.
    C’est Jupiter le gaffeur fou.

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  • remortr // 02.06.2018 à 18h17

    La question est de savoir si ces Italiens vont s’attaquer aux questions lourdes – la dette, l’euro -, ou bien se focaliser sur des questions coûtant moins cher, un peu de social, beaucoup de migrant dehors. De l’électoral plutôt que du structurel. Réponse sous deux mois pour un aperçu.

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  • Le Rouméliote // 02.06.2018 à 19h01

    Sur le sieur Oettinger, ce que dit Wikipédia : »Il provoque une controverse le 11 avril 2007 à la suite de l’éloge funèbre qu’il prononce en mémoire de l’un de ses prédécesseurs Hans Filbinger, décédé dix jours plus tôt et forcé à la démission en 1978 après la révélation de son passé de juge sous le régime nazi. Au cours de son intervention, Oettinger affirme entre autres que son prédécesseur était « un opposant au régime nazi » qui « pouvait fuir les contraintes du régime aussi peu que des millions d’autres », soulignant que son activité de juge n’a jamais coûté la vie à personne. Trois jours plus tard, il maintient ses déclarations, affirmant ne rien regretter, avant de prendre finalement ses distances avec cette affirmation le 16 avril. » Le Filbinger en question a adhéré aux SA dès 1934, dans la marine pendant la guerre, à partir de 1943 il a été juge militaire et a prononcé au moins une peine de mort. Schäuble était à ses obsèques et a écouté le discours d’Oettinger. Vous avez dit IV° Reich ?

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  • Le Rouméliote // 02.06.2018 à 21h09

    L’Europe c’est le rapprochement et l’amitié entre les peuples : admirez cette une du Spiegel http://www.olivier-delorme.com/odblog/index.php?2018/06/02/914-c-est-pas-beau-l-europe&cos=1
    Et, en plus, les analyses toujours pertinentes d’Olivier Delorme sur la Grèce et l’Europe.

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  • JEAN DUCHENE // 03.06.2018 à 06h58

    désolé mais le gouvernement en place est un gouvernement de droite, voire d’extrême droite. Sur le plan économique il ne s’en prendra pas aux intérêts du capital financier, il ne cherchera pas à sortir de l’euro (et c’est tout ce que lui demandent les institutions européennes) par contre il fera des immigrés les bouc émissaires de sa politique anti sociale, ce dont l’Europe se moque totalement.

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    • outis // 03.06.2018 à 08h26

      Enfin quelqu’un pour le dire.

      Si j’ai ben compris, l’impôt sur le revevenu sera une tax flat: la chose la plus inégalitaire qui soit (comme la TVA).

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    • Les Mouches // 03.06.2018 à 16h36

      Mais en même temps, si un gouvernement ne trouve grâce à vos yeux que s’il sort de l’euro et « s’en prend aux intérêts du capital » (on dirait un cours de communisme), c’est à vous de vous ouvrir.
      Aujourd’hui, la situation budgétaire, sociale et économique de l’Italie ne lui permet pas de sortir de l’euro.
      Une sortie provoquera forcément un mouvement de panique et lorsque l’on a une dette publique à 120% et un chômage aussi élevé, l’équilibre tient à très peu de choses.

      Pour les immigrés, il me semble que réguler les flux humains relève du simple bon sens, 90% des pays dans le monde l’effectue. Il n’y a aucunes leçons à donner aux pays d’Europe de l’Ouest qui accueillent bien mieux les immigrés que le reste du monde…[modéré]

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