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28.mai.201828.5.2018
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[RussEurope-en-Exil] Le Coup d’Etat du Président Mattarella, par Jacques Sapir

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(Billet invité)

Ce qui s’est passé dans la soirée du dimanche 27 mai peut être considéré comme un coup d’Etat légal en Italie. Le Président Mattarella a bloqué le processus démocratique et contraint le Premier-ministre désigné à la démission, à la suite du véto qu’il avait mis sur le nom de Paolo Savona comme Ministre des finances. Ce véto avait été provoqué par les positions eurosceptiques et anti-euro de Paolo Savona, par ailleurs ancien ministre de l’industrie et ancien président de la Cofindustria, le MEDEF italien. Ce véto correspondait donc aux options idéologiques de Mattarella, et l’on peut penser qu’il a été émis tout autant du Quirinal que des bâtiment de l’Union européenne à Bruxelles.

C’est donc un événement d’une extrême gravité. Le M5S, qui était un des deux partis de la coalition qui soutenait le Premier-ministre a d’ailleurs décidé dans la nuit une mise en accusation du Président de la République pour abus de pouvoir. Au-delà, cela signifie de nouvelles élections en Italie, des élections qui auront sans doute lieu en octobre prochain.

 

Un abus de pouvoir

Le Président de la République italienne s’est donc arrogé des droits qu’il n’a pas. Il convient de relire la Constitution italienne. Celle-ci dit, dans son article 92 : « Il Governo della Repubblica è composto del Presidente del Consiglio e dei ministri, che costituiscono insieme il Consiglio dei ministri. Il Presidente della Repubblica nomina il Presidente del Consiglio dei ministri e, su proposta di questo, i ministri. [1]» Les commentaires, en particulier ceux de Constantino Morati, un des rédacteurs de la Constitution italienne, sont très clairs sur ce point : « La proposition des ministres faite par le Premier ministre désigné doit être considérée comme strictement contraignante pour le chef de l’Etat »[2]. Le refus de contresigner une nomination ne pourrait se justifier que dans le cas de condamnations criminelles ou de conflits d’intérêt par trop évident.

En opposant son véto à la nomination de Paolo Savona, le Président Mattarella a bien outrepassé les pouvoirs qui lui étaient conférés dans le cadre de la Constitution. De ce point de vue, on peut considérer qu’il s’agit d’un « coup d’Etat », un « coup d’Etat » certes légal mais bien un « coup d’Etat ». La réaction des deux partis soutenant le gouvernement de M. Conte, le M5S et la Lega, ne s’est pas fait attendre. Dès dimanche soir le dirigeant du M5S, M. Luca di Maio annonçait que son mouvement allait déposer une proposition de mise en examen du Président pour abus de pouvoir (mais cette procédure est longue et à peu de chance d’aboutir), et Matteo Salvini, le dirigeant de la Lega, parlait d’occupation financière de l’Italie.

 

Un coup de force

Car le Président Mattarella ne s’est pas contenté de provoquer la démission de M. Conte. Il a aussi choisi M. Carlo Cottarelli, un ancien économiste du FMI et un partisan de la plus brutale austérité budgétaire comme Premier ministre. On ne pouvait mieux afficher son mépris pour le vote des électeurs Italiens lors des élections générales de 4 mars dernier, un vote qui avait vu l’effondrement des deux partis, la PD et Forza Italia, qui avaient dominé la vie politique de l’Italie depuis une quinzaine d’année, et le succès des deux partis anti-système, opposés justement à cette austérité, que sont le M5S et la Lega. De ce point de vue, quand des commentateurs italiens, qu’ils soient de la Lega ou qu’ils appartiennent à la gauche alternative comme le philosophe Diego Fusaro, parlent de « coup d’Etat des marchés financiers et de l’Union européenne », on ne peut douter que les actes du Président Mattarella ne donnent de la crédibilité à leurs déclarations.

Le gouvernement de M. Cottarelli n’aura pas de majorité au Parlement. Il sera donc un strict gouvernement « technique », chargé d’expédier les « affaires courantes » avant de nouvelles élections qui devraient avoir lieu en automne. Or, le PD et Forza Italia continuent de baisser dans les sondages actuels. Il est donc probable que ces élections renvoient une majorité M5S et Lega encore plus forte que celle d’aujourd’hui.

 

Ce qui vient donc de se passer en Italie illustre bien l’antagonisme mortel qui existe entre l’ordre libéral et l’ordre démocratique[3]. Le « coup d’Etat » de Mattarella devrait ouvrir les yeux à tous ceux qui, en Italie et en France, mais aussi en Espagne et au Portugal, nourrissent encore quelques illusions quant aux institutions de l’Union européennes. Plus que jamais, face à un ennemi qui lui n’hésite pas à violer ses propres lois, il faudra penser les conditions d’alliances qui permettront de le vaincre.

Au-delà, ce « coup » n’est pas unique dans l’Histoire. C’est ce que le Maréchal Mac Mahon avait tenté en mai 1877 contre la majorité républicaine à la Chambre des Députés. On sait ce qu’il en advint. Cette majorité ayant été reconduite par de nouvelles élections, Mac Mahon se soumis puis se démis….

 

Notes

[1] « Le gouvernement de la République est composé du président du Conseil et des ministres qui constituent, ensemble, le Conseil des ministres.

Le président de la République nomme le président du Conseil des ministres et, sur proposition de celui-ci, les ministres. » (Le passage en gras est de mon fait) https://it.wikisource.org/wiki/Italia,_Repubblica_-_Costituzione

[2] Mortati C., Istituzioni di diritto pubblico, Cedam Casa Editrice dott. Antonio Milani, Padova, 1952, cité dans l’édition de 1975, p. 568

[3] Voir Sapir J., Souveraineté, Démocratie, Laïcité, Paris, éditions Michalon, 2016.

Commentaire recommandé

WASTERLAIN // 28.05.2018 à 16h38

C’est un véritable coup d’état dont se réjouit le président ‘’en même temps’’ Macron qui n’a pas de mots assez durs pour qualifier les élections vénézuéliennes, mais félicite Mattarella pour son ‘’courage’’ ! Des voix en Italie s’élèvent pour réclamer la destitution du président félon, nous verrons…
Pour ceux qui doutaient encore que nous n’étions plus en démocratie (si tant est que nous n’y ayons jamais été) cet épisode italien est parlant.
Aujourd’hui en France, on juge des étudiants ayant occupé un lycée sur base d’une loi destinée à lutter contre l’intrusion de voyous dans les établissements scolaires, ce qui montre qu’une loi peut toujours être détournée de son objectif pour servir le pouvoir; demain dans toute l’Europe on jugera ceux qui contreviennent aux lois contre les fake voulue par l’UE tant cette notion est subjective… …A quand une loi criminalisant ceux qui contestent le projet européen…

96 réactions et commentaires

  • WASTERLAIN // 28.05.2018 à 16h38

    C’est un véritable coup d’état dont se réjouit le président ‘’en même temps’’ Macron qui n’a pas de mots assez durs pour qualifier les élections vénézuéliennes, mais félicite Mattarella pour son ‘’courage’’ ! Des voix en Italie s’élèvent pour réclamer la destitution du président félon, nous verrons…
    Pour ceux qui doutaient encore que nous n’étions plus en démocratie (si tant est que nous n’y ayons jamais été) cet épisode italien est parlant.
    Aujourd’hui en France, on juge des étudiants ayant occupé un lycée sur base d’une loi destinée à lutter contre l’intrusion de voyous dans les établissements scolaires, ce qui montre qu’une loi peut toujours être détournée de son objectif pour servir le pouvoir; demain dans toute l’Europe on jugera ceux qui contreviennent aux lois contre les fake voulue par l’UE tant cette notion est subjective… …A quand une loi criminalisant ceux qui contestent le projet européen…

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    • Le Marsouin // 28.05.2018 à 17h07

      On y est presque déjà. Si on respecte cette nouvelle loi sur les Fake News, la déclaration « le gouvernement veut privatiser la SNCF par étapes successives comme ils l’ont fait par le passé pour d’autres entreprises » en est une jusqu’à ce que la privatisation se fasse bel et bien.

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    • Vinnie Reb // 28.05.2018 à 20h30

      Effectivement, j’attends aussi cette loi contre les contestataires du projet européen – dont je fais partie, ainsi que tous mes camarades du PARDEM, le Parti de la Démondialisation. Faudra un gnouf assez important je pense !

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    • JB // 29.05.2018 à 01h53

      Moralité et conclusion: les peuples ne pourront retrouver leur démocratie que par la force.
      N’en déplaise à certains…

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      • vlois // 29.05.2018 à 16h15

        Matteo Salvini sur Twitter : « Les journaux et les politiciens allemands nous insultent: Italiens mendiants, fainéants, adeptes de l’évasion fiscale, pique-assiettes et ingrats. Et nous, on devrait choisir un ministre de l’Economie qui les satisfait ? Non merci ! Les Italiens d’abord »

        A de rares exceptions sauf dans l’opposition, les dirigeants allemands et leurs presses cachent bien le niveau de corruption et le bilan financier des Etablissements bancaires dans leurs pays comme les industriels auraient caché le niveau d’émission de CO2 des moteurs diésel. Orthodoxie budgétaire (alors qu’ils tricheraient) pour permettre notamment la vente des actifs communs de l’Etat comme en Grèce à vil prix et juridisme pour mieux étouffer la compétition, comme les USA le font avec le monde entier (dont l’Iran bientôt comme avec PSA pour mieux y mettre GM)… Quant à l’ingratitude, ils oublient que nous avons tous collectivement – fainéants que nous sommes – payés la réunification. Je n’en veux pas au peuple allemand manipulé comme nous, c’est juste qu’il faut rétablir les faits et qu’ils se souviennent où cela nous a mené autrefois.

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      • Julien // 30.05.2018 à 02h23

        « les peuples ne pourront retrouver leur démocratie que par la force ».

        Quel est notre « mur de Berlin » ?

        Un coup d’état démocratique vu l’atrophie / la léthargie actuelle je n’y crois guère…

        Mais effectivement cela semble être la seule façon de retrouver notre démocratie je suis d’accord.

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    • Dizalch // 29.05.2018 à 07h09

      C’est effectivement un véritable « soft coup », applaudi des deux mains par, entre autre, Macron et Parisot… tout un symbole… la Démocratie n’est plus « malade », elle a tout simplement perdue son « Démo »…

      Après le Danemark, l’Irlande, la Suède, la France, les Pays-Bas, la Grèce, la liste des dénis de démocratie s’agrandit donc avec l’Italie en 2018… ceux encore aveugles sur l’UE, ne peuvent plus être qualifiés de « moutons », mais de « complices »…

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    • Eric83 // 29.05.2018 à 08h21

      Quelque chose m’échappe. Jacques Sapir indique que dans la Constitution Italienne la nomination des Ministres est contraignante pour le Président.
      Dans ces conditions imparables puisque constitutionnelles, pourquoi le M5S et la Lega n’imposent-ils pas leur Ministre des Finances ?

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      • Papagateau // 30.05.2018 à 22h33

        Parce que la règle veut que le papier qui officialise la formation d’un nouveau gouvernement porte la signature du président de la république qui ne veut pas signer.

        Et que la constitution ne prévoir pas de procédure alternative.

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    • degorde // 29.05.2018 à 09h03

      En effet ceci s’ajoute -entre autres- aux pressions sur l’Irlande pour qu’elle revote (et bien) à un nouveau référendum sur le traité de Lisbonne. La BCE est sorti de son rôle pour menacer ce pays de lui couper les liquidités si l’Irlande n’obéissait pas (l’année suivante elle l’obligeait à reprendre les dettes des banques privées), puis Chypre en 2013 à qui on a coupé les liquidités parce que le parlement avait mal voté; puis la Grèce en 2015 qu’il n’est pas la peine de rappeler. On pourrait citer aussi le précédent portugais où le président a tenté de contourner le résultat des élections législatives, etc…
      Il y a donc bel et bien incompatibilité entre démocratie et construction européenne ce dont l’ignoble jean Monnet convenait lui même en privé.

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    • Lec // 29.05.2018 à 12h55

      et ce micron nous prépare une loi «  »anti-fake-news » » car ces néo-cons estiment que ;
       » notre capacité de discernement de citoyens ne suffit plus »…. !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

      ben voyons…..

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    • Ubersender // 30.05.2018 à 10h57

      La manoeuvre est pourtant claire : par son refus d’investiture, le Président Marionnetta, instrumentalisé par qui l’on sait, fait échec au vote populaire, conformément à la volonté de Juncker, selon lequel « il ne saurait y avoir de vote populaire contre les traités européens » ; en clair, la démocratie est morte en Europe. Le « gouvernement technique » à désigner n’est qu’un piège destiné à gagner du temps (c’est à peu près tout ce que peut espérer Bruxelles acculée au mur) et développer une campagne de terreur contre le peuple italien. Je pense et j’espère que les Italiens n’attendront pas le mois d’octobre pour descendre dans la rue et balayer les espérances de ceux qui veulent les réduire au silence dans un premier temps et à l’esclavage dans un second.

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  • Chris // 28.05.2018 à 16h55

    Grèce repetita.
    Un signe qui ne trompe pas : Materella choisit Carlo Cottarelli, un ancien économiste du FMI (FMI, partenaire Eurogroupe) et un partisan de la plus brutale austérité budgétaire comme Premier ministre.
    Prodi/Goldman Sachs n’a donc pas suffit ?!
    Mon dégout de cette UE dictatoriale devient viscéral : UE rime avec nausées.
    Les Européens passeront tous à la moulinette du grand capital. Le traité de Lisbonne est entièrement dédié (et dévoué) à la croissance du capital… de ceux qui en ont !
    https://www.tdg.ch/economie/2017-annee-faste-milliardaires/story/14337939
    Au plan mondial en 2017, les milliardaires auront engrangé 1800 milliards supplémentaires. Et son corolaire : effritement de la protection sociale, dumping salarial, précarisation, accroissement du taux de pauvreté, migrations, exclusion des soins, etc…
    C’est qu’il y a péril en la demeure UE ! 2011 pointe à nouveau son nez.
    La France est aussi en naufrage… comme tous les états dont l’Euro/DM bousille l’économie.
    Target 2 à 906 milliards (dont 450 pour l’Italie) : les Allemands prennent peur et un groupe d’économistes dans la FAZ du 21 mai (dont Jürgen Stark, ancien économiste en chef de la BCE) demandent l’introduction d’une clause de sortie de l’€ sans quitter l’UE. C’est dire ! https://www.businessbourse.com/2018/02/25/leuro-bord-de-lexplosion-cas-balance-target2-veritable-desastre/
    Quand donc allons-nous sortir les fourches ?

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    • D’Aubrac // 28.05.2018 à 22h32

      Les fourches ?
      Vous rêvez.
      La classe moyenne (celle qui vote massivement, et majoritairement pour le Président-Inspecteur des finances-banquier d’affaire-chien de garde des Traités), ce corps central, bouffi de graisses, de sucreries, de bons sentiments, de pub, de télé-réalités et de nécros-de Pierre Bellemarre, ce ventre flasque du pays n’est pas prêt de bouger. Il n’a pas assez souffert. La ponction sur les « petites économies » est bien loin d’être suffisante.
      Et quand on voit la dureté de la correction infligée aux grecs, on ne demande même pourquoi, dans des conditions similaires, il bougerait.

      Si une fin au cauchemar est concevable, elle ne pourra provenir que de l’implosion du système bancaire et financier.

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      • Ju // 29.05.2018 à 08h48

        Commentaire cruel mais juste, je suis persuadé que la lumière viendra de la classe moyenne ; plus le temps passe et mois j’y crois… La médiocratie et la crétinisation font leurs chemins et tout ça, dans une indolence des plus morbides.

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    • François Lacoste // 29.05.2018 à 08h27

      Cette Europe, c’est celle de notre président qui félicite le Président Mattarella;

      https://francais.rt.com/international/51114-crise-italienne-macron-salue-courage-responsabilite-president-mattarella

      Extrait: « …Le chef de l’Etat français a ainsi déclaré : «Je redis mon amitié et mon soutien au président Mattarella qui a une tâche essentielle à mener, celle de la stabilité institutionnelle et démocratique de son pays, ce qu’il fait avec beaucoup de courage et un grand esprit de responsabilité.»…

      Et comme d’habitude: Ils ont mal voté?, qu’ils revotent!
      C’est la stabilité à la mode européenne.

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      • elentirin // 30.05.2018 à 14h38

        ça s’appelle une dictature

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  • libvert.fr // 28.05.2018 à 16h59

    L’austérité budgétaire est importante pour la prospérité sur le long terme.

    Cela dit, elle doit être conduite de manière légale, car le risque systémique est déjà élevé en Italie pour mauvaise gestion globale, comme en Turquie :
    http://institutdeslibertes.org/retour-sur-la-turquie-2/

    Réchauffement climatique ou pas, cela me donne envie d’aller rendre visite à mes voisins nordiques.

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    • Le Rouméliote // 28.05.2018 à 19h30

      Facile de parler de « mauvaise gestion » quand on ne connaît rien des pays dont on parle (parlez-vous au moins italien et turc ? Pour moi, l’italien correctement, le turc difficilement, mais j’en ai au moins quelques notions…) et quand on sait que ces pays sont étranglés par la libre circulation des capitaux, de surcroît par l’€ qui est entrain de détruire l’économie italienne et par la réévaluation du $ par rapport à la livre turque, ce qui renchérit d’autant ses importations, alors qu’un marché européen atone ne favorise pas ses exportations. Et la mauvaise gestion de l’Allemagne qui accumule son bas de laine au détriment des peuples d’Europe du Sud et de l’Est ?

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    • Micmac // 29.05.2018 à 03h27

      1945-1975. 30 ans de prospérité et de réduction des inégalités, sans aucune année d’austérité budgétaire.

      Ça commence à aller mal justement quand des politiques d’austérité et de lutte contre l’inflation sont mises en place par Raymond Barre, au prétexte du « choc pétrolier », qui rajoutait un peu d’inflation à l’inflation.

      En fait, quand on a commencé à lutter contre l’inflation, pour favoriser les rentiers au détriment de tout le reste, les choses ont commencé à aller mal. Pas pour tout le monde… Avant, les dettes, toutes les dettes, des individus, de l’État, des entreprises, étaient bouffées par l’inflation. Les banques et les rentiers vivotaient sans se gaver, et il semble que c’était un drame puisqu’on a mis fin à cette politique.

      Bien sûr, il y a d’autres causes au marasme actuel, notamment les changements (volontaires) des structures économiques : libre échange, libéralisation, etc… qui rendent impossible le retour à la politique des trente glorieuses sans changer à nouveau les structures, puisque tous les pays sont maintenant en concurrence pour attirer les capitaux…

      Mais au départ, il y a la lutte contre l’inflation, l’endettement qu’elle provoque, et l’austérité comme réponse. Barre n’était pas sociétaire du Mont Pèlerin pour rien : sa politique va enclencher l’austérité et les « réformes » libérales à venir. C’était le but. D’autres l’ont fait un peu partout ailleurs.

        +9

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      • Jo // 29.05.2018 à 07h53

        Oui Barre a tenté, et j’en ai subi les conséquences , mais n’a pas abouti à grand chose.
        1979 je fais construire ma maison, intérêt de l’emprunt 12.5% sur 15 ans soit doublement du prix de la maison, mais avec l’inflation toujours existante et les salaires qui suivaient même avec du retard ça passait.
        Arrive Bérégovoy et 83, il faut arrêter l’inflation, en peu de temps de jusqu’à 17% elle tombe à 3% super, mais les salaires ont suivi cette courbe, et j’ai dû payer mes emprunts à 12.5%, là ça a été sérieux.

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    • elentirin // 30.05.2018 à 14h40

      l’austérité pour qui ?!

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  • Kallas // 28.05.2018 à 17h06

    Malgré le manque criant de démocratie au sein des institutions européen ou des élections à bas suffrage, comme en France avec le Pres.Macron, cela restait tout de même démocratique pour le quidam moyen. On peut se cacher derrière un faux semblant démocratique, jouer sur les mots et les règles électorale mais ce qui vient de se passer en Italie est « presque » trop gros. Si « ils » (néocon, atlantiste, hommes affamé de pouvoirs, vieux politique qui ne savent rien faire d’autre, …) décide de continuer sur cette voie la prochaine « élection » de ce type risque de finir par déclencher une guerre civile au sein d’un pays européen. Et à ce moment là, nos 70ans de paix (sans guerre sur notre sol) prendront fin.

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    • josephr // 28.05.2018 à 18h45

      en  » jouant sur les mots », mon cousin m’a soufflé les bankzers sont en place, un clic plus de dab et fin de la partie, Mattarella a choisi pas les panzers.

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      • Kallas // 28.05.2018 à 19h26

        très bon 😀

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  • Olivier MONTULET // 28.05.2018 à 17h10

    Le Président Italien, l’UE, tous les (néo) libéraux , une nouvelle fois, s’asseyent sur la démocratie. Peuple lève toi, nous sommes déjà en dictature, n’en soyons plus complice.

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    • Vinnie Reb // 28.05.2018 à 20h35

      Pas surprenant, c’est dans le droit fil de ce que dit l’inénarrable JC Juncker : « Il n’y a pas de choix démocratique face aux traités ». Il a tout dit alors. Matarella ne fait qu’appliquer cette maxime junckerienne à la lettre.

      Raison de plus s’il en est qu’il est vraiment indispensable de quitter l’UE et d’abandonner l’euro. La dictature (même molle, ça reste une dictature) et l’austérité à perpétuité, non, vraiment non merci. Bravo aux Italiens !

        +21

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    • Fritz // 29.05.2018 à 01h52

      Le mot de dictature est bien trop élogieux pour qualifier cette tartuferie appelée « Union européenne ».

        +8

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    • vlois // 29.05.2018 à 09h32

      Les années de plombs en Italie avaient déjà contré la coalition populiste contre la classe prédatrice jusqu’à l’assassinat d’Aldo Mauro, je résume un peu, mais on retrouve les mêmes. Les kapos de Bruxelles défends les intérêts des donneurs d’ordre.

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  • Pinouille // 28.05.2018 à 17h22

    Lu dans le figaro:  » Il existe au moins trois cas de ce type dans l’histoire de la République italienne. L’un des plus célèbres concerne Silvio Berlusconi. Le vainqueur des législatives en 1994 avait présenté au président d’alors, Oscar Luigi Scalfaro, le nom de son avocat Cesare Previti au poste de ministre de la Justice. Le président avait refusé de le faire, et le magnat des médias s’était finalement incliné. »

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    • step // 28.05.2018 à 18h56

      cela s’appelle un gros conflit d’intérêt… surtout pour Berlusconi.

        +4

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    • Vinnie Reb // 28.05.2018 à 21h43

      Un tel conflit d’intérêt rend légitime le refus de nommer à un poste un tel ou un tel, d’après la Constitution.
      Ce qu’il vient de se passer n’a rien à voir. Il ne s’agit pas d’un conflit d’intérêt mais bien d’un acte idéologique, avec une portée politique éminente.

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  • Thanos // 28.05.2018 à 17h41

    Je ne vois pas ce qui vous choque… C est désormais le fonctionnement normal de l UE, quand la démocratie s’exprime mal « on » la corrige. Regardez les résultats des différents referendum en Europe : les peuples français, hollandais, suédois, danois, ont voté non. Idem pour certaines élections (en Autriche avec le FPO qui gagne mais qui perd finalement grâce à une manœuvre assez hallucinante qui n’a choqué aucun « démocrate »). D’ailleurs si quelqu’un a le temps et le courage de compiler les différents résultats des derniers referendum à propos de l UE en Europe ces 15 dernières années ce pourrait être assez illustratif de l esprit démocratique régnant désormais. Puis après nos intello media moralistes se désolent de la montée des « populismes », de l abstention tout en faisant la promotion d’un macro autoritarisme technocratique résolument anti démocratique. Mais ils ont raison puisque nous les laissons faire…

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    • degorde // 29.05.2018 à 09h05

      Par exemple, la suppression du référendum d’initiative populaire aux Pays Bas, après que le gouvernement se soit assis sur le résultat du référendum du 6 avril 2016 refusant de ratifier l’accord UE-Ukraine.

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    • Sam // 30.05.2018 à 01h23

      Voici une liste des referendums européens et de leur résultats dans l’UE.

      https://imgur.com/gallery/bZnoegk

      En Italie, il ne s’agit pas cette fois d’un referendum mais bien d’une élection nationale.

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  • pucciarelli // 28.05.2018 à 17h57

    Les Italiens paraissent avoir plus jugeote que les Français, qui, dans certains cercles politiques, devraient se réjouir de cette crise parfaitement pédagogique. Les Italiens ne sont pas les Grecs, au moins en terme de puissance et de poids économique. Mais qui veut tirer quelque enseignement utile de ce qui se passe chez nos voisins? On attend des commentaires avisés. Ne vexons personne…

      +8

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    • vlois // 29.05.2018 à 09h34

      Je ne crois pas qu’ils hésiteront à l’utilisation de la violence et de la peur (terrorisme, milices) pour contraindre le peuple comme dans les années de plombs.
      En France, c’est assez efficace avec un électorat vieillissant.

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  • lili // 28.05.2018 à 18h05

    1/ La démocratie s’arrête aux traités. Juncker
    2/ L’Allemagne ne compte pas trinquer.
    3/ Nous étions pourtant prévenus dès 1992 par un fameux discours d’une carrure politique dont personne ne voulait écouter :
    Extraits éloquents :
    http://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/grands-moments-d-eloquence/philippe-seguin-5-mai-1992
    «On ne joue pas impunément avec les peuples et leur histoire. Toutes les chimères politiques sont appelées un jour ou l’autre à se briser sur les réalités historiques. La Russie a bel et bien fini par boire le communisme comme un buvard parce que la Russie avait plus de consistance historique que le communisme, mais à quel prix?»

    «C’est, bien sûr, ce principe d’extrême prudence politique qui a conduit les auteurs du traité de Maastricht à gommer de leur texte le mot «fédéral». Pourtant, cela ne change rien à la chose, car ce qui compte dans un traité, c’est son esprit, ce sont les mécanismes qu’il met en place, Et vous-même, monsieur Dumas, avec la franchise qui vous caractérise, vous l’aviez reconnu ici même, sans détour: cette Europe est à finalité fédérale.
    Pourtant, j’en conviens volontiers, ce qu’on nous propose aujourd’hui ce n’est pas le fédéralisme au sens où on l’entend quand on parle des États-unis ou du Canada. C’est bien pire, parce que c’est un fédéralisme au rabais!
    On ferait vraiment beaucoup d’honneur au traité en affirmant, sans autre précaution, qu’il est d’essence fédérale. Il ne comporte même pas, en effet, ce serait après tout un moindre mal, les garanties du fédéralisme.»
    4/ Il est donc parfaitement inutile de « broder » aujourd’hui !!!!!! Sauf bien entendu si les « broderies » sont rémunérées… ce qui est majoritairement le cas…

      +30

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    • PL // 29.05.2018 à 00h01

      La réflexion rapportée de Séguin ne semble pas très sérieuse. Ce sont bien les ‘élites’ (une partie de celles-ci) qui en ont fini avec l’union soviétique, et non la population russe qui lorsqu’elle a été consultée a largement voté pour le maintien.

      D’autre part avec à peine une modification:
      ‘On ne joue pas impunément avec les peuples et leur histoire. Toutes les chimères politiques sont appelées un jour ou l’autre à se briser sur les réalités historiques. La France a bel et bien fini par boire la République comme un buvard parce que la France avait plus de consistance historique que la République, mais à quel prix?’
      ça sonne un peu bizarre, non?

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  • lili // 28.05.2018 à 18h11

    Sinon… le président italien a été sorti du formol par les sbires européens paniqués et les financiers et a obéi aux ordres. Ni plus moins. On ne lui demande pas d’avoir des idées… Tout le reste est du roman.

      +22

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  • Eugene Varlin // 28.05.2018 à 18h20

    Bonjour. C’est en effet un coup d’Etat ! Mais pourquoi ne pas dénoncer le coup d’Etat en France en 2008, lorsque le Congrés aux ordres de Sarkozy a foulé aux pieds le referendum du peuple francais qui avait voté NON au TCE ? C’etait aussi un coup d’Etat puisque un Congres qui est la pour veiller au respect de la constitution s’est erigé en constituant indu en violation de l’article 89, en effet, la forme républicaine de l’Etat ne peut faire l’objet d’une révision ! Or ce congres de forfaiture a transformé la Republique en colonie de l’UE puisqu’il a institué sans y etre mandaté par le Peuple une « gouvernance par traités », au mepris de la souveraineté de la France ! Pourquoi nos « constitutionnalistes » n’en ont rien dit ??? jm Toulouse

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    • Vinnie Reb // 28.05.2018 à 23h23

      Oui, c’est un exemple bien plus proche de nous dans le temps, que ce cher Mac Mahon !
      Espérons seulement que Matarella suive le même destin que Mac Mahon – les parlementaires de 2008 sont encore pour beaucoup en place, et pour ceux qui n’y sont plus, leurs successeurs macronistes (puisqu’ils sont les plus nombreux dans l’hémicycle) sont tous parfaitement eurolâtres.

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  • Owen // 28.05.2018 à 18h24

    Sergio Mattarella a été élu le 31 janvier 2015 pour un mandat de 7 ans, il est donc là jusqu’en janvier 2022.
    Il n’y a pas de mécanisme de destitution dans la constitution italienne, il peut tout juste être accusé de haute trahison.
    « ART. 90 de la constitution italienne:
    Le Président de la République n’est pas responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions, hormis les cas de haute trahison ou d’attentat à la Constitution.
    Dans ces cas, il est mis en accusation par le Parlement réuni en séance conjointe et statuant à la majorité absolue de ses membres.  »
    La haute trahison n’est pas caractérisée, elle désigne en général la collusion avec ennemi. Le dernier qui a été jugé de haute trahison est Marino Faliero: il a été condamné à mort et décapité le jour même. Mais cela remonte au 17 avril 1355…

    Normalement, l’UE ne devrait pas laisser cela et serrer les boulons avant les prochaines élections, mais elle perd aussi ses forces: Junker en fin de mandat, la GB out, Merkel échaudée par l’AfD et la Grèce, quand même, un petit peu, Macron que les italiens n’aiment pas, fâché aussi avec les pays d’Europe centrale…
    Plus de grand frère américain, tandis que le Soleil se lève à l’Est…

    Il est temps pour l’orchestre de jouer « Plus près de toi mon Dieu », dans le Titanic.

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    • Haricophile // 28.05.2018 à 18h33

      « Il est temps pour l’orchestre de jouer “Plus près de toi mon Dieu”, dans le Titanic. » Par pitié, tout mais pas ça ! Trouve un autre air, je sais que notre « monde occidental » est en décomposition, mais n’en rajoute pas !

      Soit plus positif, chante plutôt : http://bit.ly/2sk4yFO

        +2

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    • Vinnie Reb // 28.05.2018 à 23h26

      Pas grave… les USA n’ont plus besoin de l’UE pour nous coloniser et nous asservir. L’OTAN va très bien faire ce boulot, avec l’assentiment de nos politicards et des très hauts gradés de ce qu’il nous reste d’Etat-Major qui ont souvent des officiers supérieurs dorlotés par l’OTAN.
      Question chanson, ce ne sera surtout plus l’Hymne à la Joie !!!

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  • charles-de // 28.05.2018 à 18h29

    Pour Mac Mahon en 1877, on avait appelé ça « la crise du 16 mai » et Gambetta avait dit « Il faut se soumettre ou se démettre ». Le président, vieux maréchal du Second Empire, avait voulu nommer Président du Conseil un royaliste qui n’avait pas la majorité à l’Assemblée. Il a dû céder.

      +3

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  • PatrickMessin // 28.05.2018 à 18h34

    Je serais plus nuancé : certes c’est un coup pour la coalition arrivée au pouvoir (mais pas encore vraiment…) [même si je ne sais si les électeurs respectifs des deux mouvements gagnants souhaitait cette coalition qui ainsi est dans la continuité de l’ « ancien monde » italien] mais le président italien a agit d’une manière qui n’est pas une nouveauté et Berlusconi n’avait pas crié à l’époque au coup d’Etat.
    Ce qui est inquiétant (à part la partie du programme consacrée à l’immigration) c’est que les opposants à Berlin-Bruxelles n’auraient pas d’autres économistes partageant leurs vues.
    Il me semble alors que si c’est vrai c’est fort dommage pour la pensée économique italienne et pour l’Italie. Si ce n’est pas vrai les leaders n’ont peut-être pas voulu présenter un autre candidat et sont alors les seuls responsables de cette situation…

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    • glboldetti // 28.05.2018 à 21h31

      Ils auraient proposé d’autres noms. Tous refusés.

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  • xc // 28.05.2018 à 18h35

    Si les mots ont un sens, si le Président a outrepassé ses pouvoirs, ce n’est pas légal. Ni par la forme, ni sur le fond. Coup d’État ou pas.

    Sapir devrait nous expliquer pourquoi une demande de mise en examen du Président, demande qui risque de ne pas aboutir avant un certain temps, si je comprends bien. Pour faire traîner ? Il n’y a pas en Italie de Cour constitutionnelle pour dire comment interpréter la Constitution ?

      +1

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    • ben // 28.05.2018 à 19h38

      Il a outrepassé ses pouvoirs, mais légalement. Il a osé un coup de force, c’est aussi simple que ça et on ne peut pas le destituer pour ça. Il est indéboulonnable sur le plan strictement constitutionnel.
      De la même manière, l’Eurogroupe s’était permis de mettre à la porte, au sens littéral, l’ex-ministre Varoufakis, au cours d’une réunion importante alors que ce n’était absolument pas « légal ». D’ailleurs on s’était rendu compte à ce moment-là que l’Eurogroupe n’avait aucune existence légale mais décidait de tout. Question de rapport de force.

      Le rapport de force aujourd’hui entre Mattarella et les forces politiques majoritaires passe d’abord par Bruxelles, Paris et Berlin.
      Le coup est juridiquement inattaquable et politiquement blindé du fait de l’appui des « partenaires » étrangers. Ce n’est que partie remise, mais il faut se dire que la prochaine fois ils trouveront autre chose. C’est ce qu’ils font depuis le referendum de 2005, inlassablement.

        +8

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    • WASTERLAIN // 28.05.2018 à 19h40

      Dans la constitution belge, il est écrit que le roi signe et promulgue les lois. Mais il ne peut se soustraire à cette obligation. Son seul choix c’est d’abdiquer s’il ne veut pas signer. Quand en avril 1990, il a estimé qu’en conscience il ne pouvait signer la loi dépénalisant l’avortement, par une astuce juridique contestable, il s’est déclaré provisoirement empêché le temps de la parution de la loi au Moniteur; mais force a été au gouvernement et au parlement, la loi a été promulguée. Il en va de même avec les ministres qui sont nommés par le roi, jamais il n’a refusé la nomination d’un ministre, mais il est vrai que jusqu’à son incartade d’avril 90, il pesait sur le choix du formateur du gouvernement.
      Le président italien, fruit d’une élection indirecte puisque élu par le parlement italien, représente la majorité sortie des urnes. A ce titre il ne peut prendre aucune initiative contrecarrant cette majorité et c’est pourtant ce qu’il vient de faire en refusant la nomination de Paolo Savona comme ministre des finances et, plus grave encore, en désignant Cottarelli comme futur premier ministre qui est ouvertement opposé à la politique de gouvernement proposée par Conte !
      C’est d’ailleurs ce qui dit de façon lapidaire Constantino Morati et qu’expose Sapir dans son article, un des rédacteurs de la Constitution italienne qui plus est, ‘’ La proposition des ministres faite par le Premier ministre désigné doit être considérée comme strictement contraignante pour le chef de l’Etat’’. A défaut de cour constitutionnelle la pertinence de cet avis ne peut être remise en cause, ca ne me paraît pas difficile à comprendre; en tout cas pour ceux qui exercent leur droit/devoir démocratiques comme moi depuis 45 ans !

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  • Macarel // 28.05.2018 à 18h36

    C’est ce que l’on appelle le gouvernement du peuple par les créanciers et pour les créanciers.

    Cela ne peut être nommé démocratie, mais ploutocratie.

    L’UE c’est la mise ne esclavage des peuples par des créanciers.

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    • Chris // 28.05.2018 à 19h51

      Rien de nouveau.
      Anatole France écrivait en 1920 : on croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels !

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      • leravidemilo // 29.05.2018 à 00h11

        Il écrivait itou, dans la même période et à propos d’un scandale financier de ces temps, quelque chose de très facilement transposable au kapital, au pouvoir, au pouvoir du capital, bref à ce que nous vivons céans : « On croyait ce Monsieur à la tête d’une grande fortune. On vient de s’apercevoir qu’il était à ses pieds. » .
        Avec l »u »E, bricolée pour ce faire, les pieds sont encombrés de juncker, delors, barroso, sarkozy, matarella, macron et autres tsipras…. La statue finira par leur tomber dessus, ils mourront sous le totem, mais les dégâts collatéraux seront multiples et durables…ça va douiller! Le « légendaire » des papas fondateurs, maniant la truelle pour construire la chose dans les pseudo décombres de l’europe de 58 à 2000 (vous nous la copierez), finira dans les décombres des pères fouettards…

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    • Jérôme // 28.05.2018 à 20h39

      Oui. Le ver était dans le fruit depuis l’Acte Unique Européen de 1986 concocté par Mitterrand, Kohl et Delors.

      La liberté de circulation des capitaux est supérieure à la volonté démocratiquement exprimée par les peuples européens.

        +13

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  • Louis Robert // 28.05.2018 à 18h36

    La désintégration de la « démocratie » impériale se poursuit, s’accélère, se généralise. Effondrement institutionnel puis anéantissement. — « Nouvelle normalité »!

    Le temps est venu de faire entrevoir aux petits enfants dans quel monde ils vivront… reconnaissants: « Merci Papi, merci Mamie!».

      +9

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  • Macarel // 28.05.2018 à 18h54

    Macron se félicite de la décision du président Mattarella, normal ce dernier va nommer un financier (ancien du FMI) à la tête du gouvernement italien. Macron a lui aussi été catapulté à l’Elysée par le monde de la banque et de la finance (via les armes de décérébration massives que sont les médias possédés par les gens de ce monde), pour oeuvrer dans le sens de ses intérêts. Il faut dire qu’il s’attèle à cette tâche avec une ardeur toute juvénile, et un mépris de toute opposition non moins remarquable. L’argent et la démocratie, n’ont jamais fait bon ménage.

      +17

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  • Jean-Charles // 28.05.2018 à 19h02

    L’article 123 du traîté de Lisbone empêche la BCV d’acheter de la dette publique à l’émission soit sur le marché dit primaire.

    Les banques privées achètent de la dette italienne à des taux de près de 3% à 10 ans, la remetttent en garantie auprès de la BCE et obtient de la monnaie scripturale à 0%. Belle affaire!

    Les élus au gouvernement doivent équilibrer leurs comptes par abaissement des charges ou augmentation des recettes voir par le passé augmentation de la dette pour servir les intérêts aux banques privées.

    Une sacrée source de revenus qui ne saurait se tarrir….

    L’endettement public japonais à hauteur de 250% du PIB à 0.5% d’intérêts couûte moins que la dette italienne à près de 130% du PIB à 3%. Poins besoin de préciser que la Bank of Japan peut acheter autant de dette que la situation la demande.

    Cui bono?

      +6

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    • WASTERLAIN // 29.05.2018 à 08h32

      Et on peut ajouter pour être complet que pour acheter la dette des pays, les banques privées se financent à la BCE à 0,01% (c’est le taux hallucinant qui leur a été appliqué au début du Q. E., je ne sais maintenant). Et si on calculait la part illégitime de la dette de tous les pays…

        +2

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  • Nicolas // 28.05.2018 à 19h15

    Oui, ça fait depuis 2007 que le mépris des européistes pour les peuples qui vivent sous leur joug est plus qu’évident. Cette énième piqûre de rappel changera-t-elle quelque chose ?
    Coquilles dans la dernière phrase « Mac Mahon se soumiS puis se démiS…. »

      +1

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  • Catalina // 28.05.2018 à 19h27

    Avec un minimum de 70 millions de personnes en UE très déçues par ce fourbi les choses pourraient évoluer.
    Comment ne pas être déçu par ces actes puérils qui ressemblent à tout sauf à un gouvernement ?
    On attendrait d’un gouvernement que la voix du peuple soit entendue. Or, en grand c’est pas la première fois qu’il se moque de nous : « bon, on fait un référendum, si il est pour nous, on le garde, sinon, on le jette. »
    Ouaiche,
    Y en a comme qui dirait qui se torchent sans vergogne de l’avis de ceux qui les ont mis à cette place (avantageuse)(très avantageuse).
    En tous cas financièrement car pour ce qui est d’être un homme ou une femme accomplis, ces « autres » vivent toute leur vie sans envie de s’améliorer, s’abreuvant seulement au pis de la corruption, du clientélisme, du léchage de l’entre-cuisse, du fion, proprement dit. Ce sont les zérrants de la politique, un jour, peut-être une porte va s’ouvrir et manu sera prêt !
    Jusque-là, il faut apprendre l’obséquiosité et être très bon élève.
    Le théâtre, ça aide.
    ;O)

      +5

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  • Homère d’Allore // 28.05.2018 à 19h31

    Les élections italiennes n’auront pas lieu en octobre comme l’écrit Jacques Sapir mais sans doute « début 2019 » voire couplées avec les européennes.
    Cottarelli va jouer la montre.

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/05/28/97001-20180528FILWWW00109-italie-des-elections-anticipees-debut-2019-au-plus-tard-cottarelli.php

      +1

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    • Gilles // 28.05.2018 à 19h35

      non, elles n’auront pas lieu début 2019 (pour cela il faudrait que le nouveau gouvernement soit approuvé par le parlement nouvellement élu: impossible!!) mais en septembre ou octobre 2018 au plus tard. (Le nouveau gouvernement ne pourra qu’expédier les affaires courantes)

        +3

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  • moshedayan // 28.05.2018 à 20h01

    Jacques Sapir a parfaitement raison. Les européistes poussent leur pouvoir au point de créer sur le moyen terme le chaos. Si les peuples n’ont plus de choix, tôt ou tard c’est une guerre civile « de classes » qui deviendra leurs solutions. Certains ne s’y trompent pas d’ailleurs en évoquant le passé funeste de la « Marche sur Rome », surtout que l’euro sera bientôt en faillite.

      +4

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  • Morbihan // 28.05.2018 à 20h33

    Nous y voilà! La phrase de Junker, cet alcoolo qui fut premier ministre d’un paradis fiscal : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » prend tout son sens. Et les félicitations de Macron représentant de Rothschild à l’adresse du président italien en disent long sur ses intentions, tout comme sur son respect de la légitimité.
    Il va falloir que les « populistes », comme disent les bien-pensants de l’église libérale, regroupent leurs forces pour démontrer que nous sommes largement majoritaires. Alors, pour y arriver, deux conditions: exit Marine Le PEN, exit Jean-Luc Mélenchon, car ils voudront, l’un et l’autre, conserver leur bout de jardin, sous couvert de discours idéologiques totalement dépassés. Le moment fatidique approche: les prochaines élections européennes devront nous libérer des carcans libéral et allemand, tous deux mortifères pour notre nation.

      +17

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    • Jean-Paul B. // 30.05.2018 à 14h08

      Petite précision: le Parlement Européen n’a aucun pouvoir permettant de contrer la Commission de Bruxelles. C’est une institution-leurre qui fait croire aux « citoyens européens » qu’ils peuvent influer sur la politique de l’UE,mais en fait sa véritable fonction est de donner un bon revenu aux « ringards » (et à leurs collaborateurs cf. les « assistants parlementaires » du FN!)) qui n’ont pas réussi à se faire élire au parlement de leur propre pays!
      Dans ce cas bien précis, on peut dire que le slogan « Élections (européennes) piège à cons » convient à merveille.

        +2

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  • Daniel // 28.05.2018 à 20h41

    « occupation financière de l’Italie ».
    C’est vrai que c’est un programme d’union nationale de « se libérer de l’occupation financière ».
    Certaines personnes en France en avait parlé il y a peu, sans qu’il soit entendu.
    Nous sommes dans une époque où à l’intérieur des murs de l’UE et de l’OTAN, les « gardiens de l’orthodoxie budgétaire » font tout pour se passer du peuple afin de sauver nos très chère banque.
    Pour l’Italie, la démocratie est secondaire, seuls les médias ont la parole (sont-ils aussi possédas par des financiers là bas ?).
    Par contre au delà de ses murs de la pensée, le reste du monde pense plus à sortir de la pauvreté et est à la recherche d’un dessein commun où l’on bâtit la paix par le développement (Corée). Cela est possible dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie.

      +3

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  • Jean-Paul B. // 28.05.2018 à 20h52

    Je profite de ce scandaleux « épisode italien » pour rappeler « l’épisode grec » de juillet 2015 et demande aux partisans d’une soi-disant « Autre Europe » ou « Europe Sociale » (B. Hamon,PCF,Y. Varoufakis,Podemos et une partie importante de La France Insoumise) si enfin,la reconquête de la souveraineté nationale, donc du pouvoir de battre sa propre monnaie, ne devient pas désormais la priorité des priorités pour qui veut gouverner au service du plus grand nombre.
    À l’instar de la Russie d’avant 1917, l’UE n’est en réalité qu’une prison des peuples.
    À méditer par tous ceux qui luttent pour une société plus juste et plus démocratique.

      +19

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    • Vinnie Reb // 28.05.2018 à 23h36

      Sans parler des syndicats qui sont encore à croire au Père Noel – pardon, à l’Europe sociale. Toutes les organisations que vous citez, effectivement, ne servent qu’à enfumer les peuples et à retarder leur prise de conscience sur la nature réelle de l’UE, à savoir l’outil le plus sophistiqué pour démanteler les démocraties, via la fin de la souveraineté des peuples, et détruire les nations. Ces organisations en sont encore à confondre « nation » avec « nationalisme », « souveraineté » avec « fascisme », « sortie de l’UE » avec « repli sur soi ».
      Récemment, la CGT a décrété que les partisans du FREXIT seraient persona non grata dans les manifs… c’est tout dire. Bon, c’est vrai, la CGT, comme d’autres syndicats, bouffe au ratelier de la CES.
      Comme le dit Ben, l’autre commentateur de votre post, il n’y a rien à attendre de ces gens qui finalement sont les complices objectifs du Capital.

        +16

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      • Owen // 29.05.2018 à 02h48

        Exact.
        http://www.cgt.fr/Ni-nulle-part-ailleurs.html?debut_premier_article=40
        Et réaction d’un cégétiste : http://canempechepasnicolas.over-blog.com/2018/03/un-appel-de-la-direction-confederale-de-la-cgt-qui-divise-par-jean-levy-militant-de-la-cgt-depuis-1944.html

        Notamment la privatisation obligatoire du secteur public est inscrite à partir de l’article 106 du TFUE.
        Avec les antifas comme service d’ordre aux manifs, la contestation sociale est bien bordée. Non seulement le syndicat saborde sa raison d’être, mais il est toxique en empêchant de connaître la cause.

          +8

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        • vlois // 29.05.2018 à 09h43

          Où est la défense des travailleurs dans ce type de démarche ? C’est vicieux et manipulatoires… Empècher la coagulation des populismes… L’extrème-droite collabo (ou plutôt extrème centre des gens qui ont des biens) disait à l’époque les gaullo-communistes…
          Espérons seulement que la tension entre la base et la tête de la Confédération soit intenable au point qu’ils soient débordés, l’action qui consiste à appeler extrème-droite ce qui n’est pas pro-UE, n’est plus crédible quand on voit ce que l’UE est capable de faire avec des élections. C’est donc l’UE est d’extrème-droite (poursuivant le rève d’un Reich de 1000 ans ?). Il n’y a vraiment plus d’unité au sein de la CGT, la discipline peut éclater et la disparition des syndicats qui étouffait la violence en la canalisant, n’est pas vraiment un bonne nouvelle pour les gardiens de camps de l’UE.

            +2

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  • John // 28.05.2018 à 22h46

    Il y a bien un vote de confiance qui est prévu?
    Comment le gouvernement peut-il prendre les commandes sans obtenir cette confiance?
    Et si les élections ont lieu en octobre prochain, le président peut refaire le même skech et les italiens revoteraient en mars 2019 etc jusqu’en 2022 ou jusqu’à ce que l’extrême centre retrouve une majorité.

      +2

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  • astap66 // 28.05.2018 à 22h52

    La crise du capitalisme se précipite.
    Bientôt (c’est déjà le cas d’ailleurs un peu partout, et notamment en Italie, ou en Grèce, ou même en Espagne), la démocratie n’est plus qu’un mot vide de sens.
    Les opposants ne sont pas encore, pour la plupart, emprisonnés et arrêtés (sauf en Ukraine où le parti communiste a été interdit, et en Espagne où l’on emprisonne les indépendantistes pacifiques), mais il est de plus en plus impossible de lutter contre les barreaux qui nous sont imposés.
    Un lycéen ne peut plus librement postuler pour des études supérieures auprès de l’établissement de son choix s’il n’y a pas été autorisé, après sélection par un ordinateur.
    Les lois sont devenues de veritable réglements, tellements touffues qu’il ne s’en dégage plus aucun principe hormis une contrainte implacable et l’ancienne maxime « tout ce qui n’est pas interdit est autorisé » a été remplacée par « tout ce qui n’est pas autorisé est interdit ».
    Le marché du travail nous impose soumission et adaptabilité, et nous met en concurrence les uns avec les autres.
    Si on ne marche pas droit, c’est la précarité, le flicage permanent des pauvres (déclarations mensuelles, trimestrielles, justification des recherches d’emploi ou des démarches de réinsertion, obligation d’être joignable à tout moment et d’être présent à son domicile en cas de « contrôle »…).
    Les malheureux « petits patrons » servent d’alibis à un dépouillement des conquêtes du salariat, avant d’être inéluctablement prolétarisés à leur tour.
    La surveillance permanente dont nous faisons l’objet de la part des firmes de l’internet dépasse au centuple la « surveillance généralisée » de l’URSS de Staline.
    En Italie, les électeurs ont voté mais le Président de la République désigne un chef de gouvernement ne représentant pas la majorité parlementaire, avec la bénédiction des Merkel et Macron.
    Bientôt, ils justifieront un coup d’Etat pour rétablir la « stabilité »…
    Pourtant, le système capitaliste est un système parasitaire. Comme l’a dit Nicole Ferroni dans son excellente chronique, en le comparant à un tique, il ne faut pas parler d’actionnaires mais de « ponctionnaires ».La crise va donc encore s’aggraver.
    Jusqu’à ce que la grenouille capitaliste éclate.

      +10

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    • calal // 29.05.2018 à 08h33

      Faut pas exagerer non plus. Les partis eurosceptiques italiens n’ont pas fait 70% des voix non plus.Les gens commencent a se reveiller: c’est du temps historique long. Avec l’age on se rend compte que en 20 ans pas grand chose ne bouge, il faut 40 ans pour voir les choses changer.
      90 chute du mur et fin de l’utopie communiste
      2020 les gens commencent a se rendre compte que le capitalisme sans contre pouvoir ca craint aussi… 30 ans…

        +1

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  • Phil // 28.05.2018 à 23h12

    20 mois après la chute du mur, des communistes avaient tenté un Putsch en août 91 pour arrêter la chute de l’URSS et l’avait précipitée.
    Là on est 23 mois après le vote du Brexit. Je sais que l’histoire ne se répète pas mais il est intéressant de comparer des événements similaires, la réaction des dirigeants à l’effondrement d’une idéologie (70% de personnes l’on rejeté en mars dernier), la perception que l’on a eu de ces événements et ce que l’on anticipait à l’époque.
    Début 89, combien pensait qu’il verrait de leur vivant le mur chuter?
    Combien de personnes pensent que l’on ne peut pas sortir de l’Euro et donc qu’il serait quasi éternel?

    Paul Jorion – Une dynamique est enclenchée en Italie
    https://www.youtube.com/watch?v=iGdewqhJYsI

      +1

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    • ledufakademy // 29.05.2018 à 01h27

      Ils ont perdus, ils le savent, ils ne se cachent plus, bafouent les droits les plus élémentaires.
      Je suis sur d’autres dossiers car cette UE (projet nazi de la PanEurope de Walter Hallstein et des gvts US) est morte : tant mieux, enfin.
      Les populations doutent, le boulot est fait, à l’UPR nous avons gagné … quasiment: nous savons déjà que la digue va péter.

      Préparons NOTRE avenir tourné vers la Russie et la Chine , et pratiquons une politique Africaine respectueuse des peuples et pensons décroissance , sauvons notre espèce … enfin.
      Restaurons notre souverainté nationale.

        +10

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  • alexander gam // 28.05.2018 à 23h38

    Je n’arrête pas de le dire et le redire..
    La mondialisation sera une dictature ou ne sera pas.

      +5

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  • Rond // 28.05.2018 à 23h51

    Voilà, c’est fait. L’europe a une fois de plus montré son vrai visage, celui de la tyrannie et de ce qui va avec.
    Pourquoi le premier ministre a-t-il démissionné ? Un simple désaccord avec le président pouvait-il conduire à une décision aussi grave ? Il ne semble pas avoir mesuré les conséquences de sa décision. Ca renvoie l’action de l’exécutif aux calendes Grecques comme ça, sur un presque coup de tête, sans défendre sa légitimité ? Et les électeurs dans tout ça, encore les dindons de la farce.
    Les « ressorts » de la gouvernance Italienne me semblent bien « élastiques »
    L’europe a encore gagné sans combattre. Elle vient une nouvelle fois de s’asseoir sur une constitution et l’avis d’un peuple plus vraiment souverain, du coup. Les loups sont entrés dans Paris. Maintenant, c’est au tour de Rome.
    Pas vraiment inspiré, mais assez désappointé, là. Soupir …

      +8

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  • Fritz // 29.05.2018 à 01h32

    Je commence demain un cours de Troisième sur l’Union européenne. Ça va saigner.
    Quand on est professeur, le devoir de vérité passe avant l’obéissance du fonctionnaire.

      +27

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    • Thomas Savary // 29.05.2018 à 06h00

      Bravo, monsieur ! Je suppose que vous allez tout de même tenter de limiter les risques pour vous, et sans doute avez-vous déjà prévu, j’imagine, une approche similaire à celle que j’adopterais à votre place : présenter ou rappeler les principes de la démocratie représentative, avec un exemple de fonctionnement idéal des institutions ; vérifier ensuite si le fonctionnement des institutions européennes obéit à ces principes ; examiner comment il pourrait être amélioré (article 48 du traité sur l’Union européenne…) ; ajouter des exemples d’élections ou de référendums bafoués. « Mes chers élèves, je vous laisse conclure vous-mêmes sur la question de savoir si l’Union européenne est une démocratie et si dans le cadre de celles-ci les élections nationales ont encore un sens pour les citoyens des États membres de cette organisation politique. »

        +8

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    • Le Rouméliote // 29.05.2018 à 11h12

      Merci pour ce témoignage, mais il faut se protéger ! J’ai fait ça pendant plus de 4 décennies et les cours sur l’UE (la CEE avant…) en 1ère en géo et en terminale en histoire, étaient effectivement saignants, mais je me suis retrouvé de plus en plus esseulé…

        +3

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  • Emmanuel // 29.05.2018 à 05h59

    Merci à Jacques Sapir pour la qualité de ses billets. L’Europe, plutôt l’UE, s’est vidée de son sens. Le ver néolibéral l’a colonisé à bon escient stratégique. Les pantins corrompus, parfois sans s’en rendre compte eux-mêmes, se sont bien gavés . Le système essaye de se sauver lui-même, quitte à nier la volonté des peuples et de la démocratie. L’a structure à ce point pourrie a toute les chances de s’écrouler bientôt sur elle-même …et un rêve de se changer en cauchemar.

      +3

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  • nulnestpropheteensonpays // 29.05.2018 à 06h35

    blablablabla touts les peuples sous dictatures ont eu besoin d’aides pour se débarrasser des dictateurs , dans un système comme le système européen , sous n’importe quel prétexte , on voit d’ailleurs qu’ils n’en on plus besoin, celui qui voudrait se débarrasser du carcan européen , et qui risquerait de mettre en cause la pérennité de l’Europe , recevrait immédiatement le soutient policier des autres pays … Déjà que l’on arrive pas au nom de je ne sais combien de divisions superficielles , les noirs contre les arabes , les arabes contre les français , les français contre les clochards , etc etc a se débarrasser de nos propres chiens de troupeau ,les crapules qui nous gouvernent , nous empoisonnent , font de nous de la chair a commerce , ont de beau jours devant eux…

      +6

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  • BA // 29.05.2018 à 06h57

    En France, les élites politiques, les élites médiatiques, les élites bancaires, les élites universitaires ont pris parti en faveur du coup d’état de l’européiste Sergio Mattarella.

    Devant les caméras de télévision, à la radio, dans les journaux, les élites politiques et les élites médiatiques défendent le coup d’état de l’européiste Sergio Mattarella.

    Il s’agit d’un réflexe de classe.

    Les élites françaises sont européistes.

    Les élites françaises représentent les 10 % les plus riches de la population française.

    Les élites françaises veulent continuer à garder leur pognon, leur patrimoine, leur pouvoir politique, leur pouvoir médiatique, leur pouvoir bancaire, leur pouvoir universitaire.

    La guerre des classes fait rage : aujourd’hui encore, sous nos yeux, la classe des 10 % les plus riches continue à faire sa propagande européiste à la télévision et dans tous les médias.

    Les élites françaises sont retranchées dans la forteresse européiste, comme les partisans de l’Ancien Régime étaient retranchées dans le Palais des Tuileries le 10 août 1792.

    De la même façon, les élites italiennes sont européistes : les élites italiennes sont retranchées dans la forteresse européiste, et elles sont prêtes à tout pour garder leur pouvoir.

    Le président de la République italienne, l’européiste Sergio Mattarella, vient de faire un coup d’état.

    Il vient de refuser le choix du peuple italien.

    Il refuse de nommer un Premier Ministre eurosceptique, alors que les élections législatives du 4 mars 2018 avaient envoyé une majorité eurosceptique à l’Assemblée Nationale italienne.

    Les élites italiennes n’accepteront JAMAIS le verdict des urnes.

    Les élites françaises n’accepteront JAMAIS le verdict des urnes.

    Il faut une révolution à l’Italie.

    Il faut une révolution à la France.

      +16

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  • François Lacoste // 29.05.2018 à 08h28

    Cette Europe est aussi bien sûr, celle de notre président qui félicite le Président Mattarella;

    https://francais.rt.com/international/51114-crise-italienne-macron-salue-courage-responsabilite-president-mattarella

    Extrait: « …Le chef de l’Etat français a ainsi déclaré : «Je redis mon amitié et mon soutien au président Mattarella qui a une tâche essentielle à mener, celle de la stabilité institutionnelle et démocratique de son pays, ce qu’il fait avec beaucoup de courage et un grand esprit de responsabilité.»…

    Comme d’habitude: Si ils ont mal voté, qu’ils revotent !
    C’est la stabilité à la mode européenne.

      +5

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  • Alain // 29.05.2018 à 13h25

    Si le président italien a outrepassé ses pouvoirs, je ne vois pas comment Jacques Sapir peut parler de coup d’état légal, si c’est le cas c’est bel et bien illégal.

    D’un autre côté cela met en lumière que la doxa du respect de l’état de droit comme valeur primordiale européenne est une imposture:
    – ou bien l’acte est légal et cela prouve que l’état de droit n’est pas synonyme de démocratie et peut être utilisé contre elle
    – ou bien il ne l’est pas et on ne peut encenser le président italien tandis que l’on jette l’opprobre sur les gouvernements polonais et hongrois

      +1

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  • Viriato // 29.05.2018 à 13h41

    Maché democrazia….
    Quello li, il cosi detto presidente, fa quello che voule et gli altri devono tacere!
    Il y de la démocratie tant que cela convienne à ceux qui sont au pouvoir manifeste mais surtout au « pouvoir profond », les conseils d’administration des grandes sociétés capitalistes, point barre.
    Il parie sur quoi, le président? Parce que tout laisse penser que lors des prochaines élections « la tendance » (elle même pas piquée des vers) va se confirmer.
    C’est à se demander….car, à part un véritable coup soutenu que par la force brute, je ne vois pas.

      +1

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  • s // 29.05.2018 à 19h56

    Au royaume-Uni, une campagne financée par Soros en faveur d’un second référendum sur l’UE. Quand on a « mal » voté, on revote pour « bien » voter :
    https://www.theguardian.com/business/2018/may/29/george-soros-drastic-action-needed-for-eurozone-to-survive

      +3

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  • trepoz // 29.05.2018 à 20h09

    Un coup d’Etat qui n’a dérangé aucun représentant des dites démocraties européennes ou instances bruxelloises.
    Poutine eut fait la même chose, il était bon pour une réunion d’urgence de l’ONU.

      +7

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  • eric // 29.05.2018 à 22h45

    Je pense que ce qui importe, c’est d’indiquer comment le président italien est élu, et quand sera la prochaine election.

    Car c’est peut etre juste une question de temps finalement, sachant que M5 et Ligua ne vont clairement pas baisser leur score commun dans le futur

    A ce moment la, la colère du peuple sera d’autant plus grande, et les sceptiques seront peut etre d’autant plus résolu a se resoudre à quitter l’euro. En ce sens, c’est peut etre une bonne nouvelle tout ca

      +2

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  • Jeanne L // 30.05.2018 à 08h28

    Si j’ai bien compris les derniers développements: Di Maïo retire sa demande « d’empeachment » à l’égard de Matarella.
    Celui-ci cherche à manoeuvrer pour « rassurer les marchés » et surtout, parce qu’il en est de plus en plus question d’empêcher une élection précoce en plein milieu de l’été; il est très fortement question d’une dissolution et de la fin juillet ou du 5 Août pour le vote…
    Le gouvernement formé par Cattarelli ne devrait être que technique pour expédier les affaires courantes, mais l’UE et la présidence voudraient en faire un « provisoire qui dure ».
    Ce sont ces questions qui sont au centre du jeu en ce mercredi.

      +1

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  • diafoirus2008 // 30.05.2018 à 18h20

    Connait-on beaucoup de coups d’état suivis immédiatement pas une convocation des électeurs par l’auteur du fait? Si le président a agit ainsi, n’étant pas un sot, c’est qu’il percevait parfaitement que cette coalition bancale était vouée à l »échec très rapidement avec un risque de confrontation dans la rue et il espère qu’avec des élections un des deux partis prédominera, ce qui est évidemment loin d’être certain. Etant garant de la paix dans son pays, il a peut-être agit de façon border line avec l’aspect juridique , en privilégiant l’aspect politique.

      +0

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  • Marc Michel Bouchard // 31.05.2018 à 07h36

    La démocratie en Europe est en chute libre parce que l’U.E a tout d’un despotisme de l’économie de marché dont la source repose sur la sacralisation de l’économie et dont le caractère ne peut être qu’impérial. L’U.E a comme prédécesseur l’URSS, celle de l’après stalinisme qui ne reposait plus sur le pouvoir personnel mais par un pouvoir impersonnel fondé sur l’oligarchie des membres du Parti Communiste autocentré sur l’État. L’U.E par ses propres règles, lois, jurisprudence et traités se dispense d’un grand parti politique ré-unificateur officiel, ce qui lui permet d’avancer masqué encore pour les crédules qui pensent toujours que l’U.E reste une promesse de la démocratie. L’intervention dans les parlements nationaux en Italie, en Grèce, en France par le refus du référendum de 2005 tout cela parle et pose la question comment y mettre fin à ce pouvoir européiste, lorsque Bruxelles joue sur les apparences comme la supposée importance encore des parlements nationaux? Des parlements qui ont des élections et qu’en les annulant, Bruxelles dévoile son fédéralisme despotique.

    Le réveil des sociétés et nations peut être long encore et pourtant, l’U.E va imploser un moment donné en une semaine comme jadis un État en 1990. La démocratie finit par triompher de la tyrannie douce prétendue ou totale.

      +1

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  • KiwiBen // 05.06.2018 à 08h55

    Il y a déjà eu 4 cas précédents dans l’histoire où un président de la République italien a refusé de nommer un ministre proposé par le président du Conseil nouvellement nommé, voir ci-dessous en italien:
    http://www.adnkronos.com/fatti/politica/2018/05/28/quando-colle-dice-precedenti_EXYeFEaUafVH0gVbYvkORM.html

    Le discours du président italien (traduit en français) justifiant son refus du ministre se trouve ci-dessous:
    http://www.quirinale.it/elementi/Continua.aspx?tipo=Discorso&key=837

    Aussi si on met de côté son impatience de voir l’euro s’effondrer et qu’on analyse la situation sans préjugés ni parti pris, le terme « coup d’état » ne parait pas approprié et traduit plus une frustration du but raté alors que le joueur était seul face au gardien dans la surface de réparation…

    Le message du président Italien est plutôt: « Vous voulez sortir de l’euro? alors parlons-en franchement et arrêtez de tourner autour du pot! ».
    Que ce soit une provocation ou non sa déclaration est légitime et rusé car le mouvement 5 étoiles ne veut pas sortir de l’euro et la ligue n’en parle pas non plus aussi pourquoi proposer un ministre anti-euro sans solution de rechange et sans avoir préalablement pris position sur la question? Est-ce que le peuple a vraiment envie de sortir de l’euro en votant pour ces deux partis qui ne défendent pas ça? Le président protège donc réellement la démocratie dans ce cas puisqu’il protège le choix de son peuple (et même si ça l’arrange)!

    Les partis de l’opposition en France devrait en tirer les leçons qui s’imposent: ôtez les masques et prenez position clairement sur l’euro et l’union européenne sinon vous donnez des arguments aux européistes qui n’ont pourtant plus grand chose à quoi se raccrocher.

      +2

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