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8.juillet.20188.7.2018
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[RussEurope-en-Exil] David Cayla, les économistes et la réalité, par Jacques Sapir

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David Cayla, que beaucoup connaissent et par ses interventions et par le livre qu’il vient de coécrire avec Coralie Delaume[1], est un excellent économiste. Il vient de publier L’économie du réel aux éditions De Boeck (Louvain-la-Neuve)[2]. Ce petit livre, agréablement écrit, se lit avec facilité et avec intérêt. Il est d’une incontestable efficacité et devrait permettre à une génération d’étudiants de faire tomber de leurs yeux les écailles que des enseignants conformistes ont pu poser. Il pose la question du rapport d’une certaine économie, on veut parler ici des courants dits « orthodoxes », avec la réalité. C’est une question juste, c’est une question centrale, mais ce n’est pas une question neuve. Elle était au cœur de mon propre ouvrage de 2000[3].

Le livre de David Cayla est à conseiller à tous ceux qui veulent comprendre comment un certain discours économique cherche à leur faire prendre des vessies pour des lanternes. Il démonte de manière argumentée, et convaincante, les faussetés qu’une tradition idéologiques entend faire passer pour des vérités. De ce point de vue, on ne peut que lui souhaiter le plus grand succès possible en librairie. Mais, au-delà de son aspect démonstratif, il n’est pas sur qu’il parvienne à ébranler ceux qui croient détenir la « vérité ». On notera que, dans la période récente, ce n’est pas le seul livre à s’en prendre aux mythes et aux représentations des économistes dits « orthodoxes »[4]. La spécificité de cet ouvrage vient cependant qu’il entend faire une critique de fond, allant jusqu’aux bases théoriques les plus profondes, et les mieux cachées, de cette idéologie économique.

 

Qu’est-ce qu’un marché ?

Ce livre est construit selon un plan classique mais efficace. Il commence par s’interroger sur ce qu’est le marché, et cela à juste titre. Car le marché mythique obscurcit la compréhension des marchés existant dans la réalité. Il montre, à travers de nombreux exemples, que le mot « marché » est souvent utilisé pour décrire des réalités très différentes. D’ailleurs, il n’est pas certain que les économistes orthodoxes sachent exactement ce qu’est un marché[5]. Certains de ses exemples sont très bien choisis et d’une rare force démonstrative, comme quand il parle de l’agriculture (et des agriculteurs) ou encore quand il montre les applications du discours du « marché » sur la politique industrielle. Il montre bien aussi les effets pervers de la mondialisation. En définitive, si les économistes discutent doctement de ce que le « marché » fait, ou est supposé faire, de son « efficience » théorique ou proclamée, il n’y a pas de définition robuste de ce qu’est un marché dans le courant dominant de la pensée économique ni de comment il procède pour arriver à produire un équilibre[6]. De fait, et cela manque peut-être au livre de David Cayla, la vision statique du marché s’avère un échec. Mais, cet échec ouvre la porte à une vision dynamique, celle du processus, qu’envisage des institutionnalistes tant opposés au libéralisme (John Commons par exemple) que libéraux (comme F.A. Hayek). Se contenter d’une critique, aussi juste et bien construite qu’elle soit, du marché dans une vision statique limite le champ de réflexion. Mais, c’est bien là la seule critique que l’on peut faire sur ce chapitre à cet ouvrage. Elle ne doit pas freiner ces lecteurs qui auront, par la suite, tout le temps voulu pour approfondir cette question en se référant aux théories hétérodoxes du marché.

 

Les mythes du marché

Dans un second chapitre, David Cayla s’attaque au mythe du marché, autrement dit à la manière dont la représentation mythifiée a été construite. Il vaudrait mieux, d’ailleurs, mettre cette expression au pluriel tant les mythes construits autour du marché sont nombreux. Mais, ce second chapitre est d’une lecture réjouissante. A commencer par la fameuse « main invisible » d’Adam Smith, dont les libéraux se rincent la bouche sans comprendre ce dont il est question. En fait, l’expression utilisée par Adam Smith, et qui apparaît comme une aporie dans son œuvre[7], renvoie en réalité à un substrat religieux, comme l’avait démontré il y a des années Jean-Claude Perrot[8]. La démonstration de Perrot est rigoureuse et ne laisse guère de doutes quant à la parenté entre la « main invisible » et le « Dieu caché » des jansénistes. Mieux, il établit avec une précision admirable comment les idées jansénistes sont allées contaminer Adam Smith. Ce qui est utilisé dans l’économie dominante c’est bien plus une vision dérivée de la « fable des abeilles » de Mandeville[9], un texte que Hayek prisait fort[10]. David Cayla montre bien alors que cette économie dominante a une prétention scientifique mais n’est le plus souvent qu’une apologétique des puissants et des dominants. Il explique de manière fort pédagogique comment se fait cette transformation, et à quels résultats elle aboutit. Ici encore on ne peut qu’admirer la rigueur du raisonnement et la richesse des exemples fournis. Nul doute que pour nombre d’étudiants ce chapitre sera comme une révélation. Un regret cependant ; le travail de Nicolas Boukharine sur l’économie néoclassique n’est pas cité[11]. Or, il s’agit d’un travail pionnier qui a durablement marqué plusieurs générations d’économistes, non seulement au sein du courant marxiste mais aussi tout simplement chez les hétérodoxes.

 

Le marché et l’économie néoclassique

Ayant fait ses démonstrations, David Cayla en vient à une critique argumentée du modèle dit « néoclassique » et de ses limites. Il montre les emprunts de Walras et de ses successeurs à la pensée économique dite classique (des physiocrates à Say). Surtout, et c’est le plus important, il montre l’obsession des tenants de ce modèle pour ce qu’ils appellent la « concurrence » et qui est vue de manière idéalisée et non comme le rapport de force qu’elle est dans la réalité.

David Cayla, avec l’aide de citations de Bernard Guerrien, dont on ne saluera jamais assez le travail pionnier de critique des fondements de la théorie néoclassique[12], montre aussi la fausseté de la construction de la fonction de demande sur le modèle de la fonction d’offre. Utilisant les travaux de Sonnenscheim, il montre aussi comment la construction d’un discours en apparence logique n’a été que l’habillage idéologique d’un type particulier de raisonnement mathématique[13]. Il relève que l’équilibre, tel qu’il est présenté et enseigné, part d’un cas particulier (les rendements décroissants), cas qui a été invalidé dans de nombreuses activités. S’il n’y a rien de très nouveaux dans ce troisième chapitre, la démonstration est très claire et fort bien argumentée.

Par contre, il ne cite qu’Alain Samuelson en raison de ses travaux sur l’histoire de la pensée économie. Or, l’œuvre importante, mais que l’on peut considérer comme très pernicieuse, de Paul Samuelson sur la « synthèse » entre l’économie néoclassique et l’économie keynésienne n’est pas discutée. C’est là une erreur car elle a joué un rôle capital. Samuelson (Paul) a fortement contribué à donner à l’économie néoclassique tant son vernis soi-disant scientifique qu’une certaine acceptabilité face à la révolution keynésienne[14]. Les erreurs de Samuelson ont été parfaitement analysées par Paul Mirowski, un grand auteur de l’histoire des sciences[15]. Samuelson a prétendu construire l’économie en science sur ce qu’il comprenait de la physique[16]. Mais, il n’a pu le faire qu’au prix d’une torsion importante du raisonnement. Samuelson, considère que l’économie est assimilable à un système ergodique au sens fort du terme[17], alors même si les observations ne sont pas directement révélatrices de lois du système, elles n’en engendrent pas moins une convergence, sous l’hypothèse que le comportement de l’analyste soit lui-même rationnel. Dès lors la sous-détermination n’est que temporaire. Supposons, maintenant, que l’économie n’admette que des ergodicités limitées, soit qu’elle n’existe que sous la forme de systèmes locaux et temporaires. Alors, la sous-détermination résulte d’une incapacité à collecter assez de données dans les plages de stabilité, et de l’impossibilité de comparer directement les données provenant de systèmes différents. La sous-détermination devient ici structurelle et la non-convergence des interprétations ne relève pas d’un manque de rationalité mais bien d’une incapacité à trancher sur la simple base des données. Une variante plus sophistiquée de l’hypothèse ergodique est fournie dans les travaux sur l’émergence des bulles spéculatives à partir de modèles dits “à taches solaires[18]. Plus généralement, comme le montre Mirowski, c’est l’usage fait par Samuelson de la notion d’ergodicité qui est profondément fautive[19]. Supposer l’ergodicité de l’économie, au sens où un P. Samuelson l’entend, revient à supposer un environnement stationnaire dont le temps est exclu.

 

Une économie antisociale ?

Le quatrième et dernier chapitre porte sur le glissement de l’économie de marché vers la société de marché. C’est évidemment Gary Becker qui symbolise le plus et le mieux ce glissement[20]. Ceci avait été critiqué il y a de nombreuses années par mon ancien collègue Gérard Berthoud[21]. Citons aussi l’ouvrage de Jacques Généreux, La Dissociété, un ouvrage qui a été probablement lu mais qui n’est pas cité[22], ce qui constitue certainement un oubli.

Ce chapitre est certainement le moins novateur du livre, et sert en quelque sorte de conclusion. Mais il contient cependant plusieurs notations importantes et en particulier celles portant sur le concept de « post-démocratie », concept qui recouvre la gouvernance par les normes et les règles issues des marchés financiers. Sur ce point, David Cayla prend acte du processus de dépolitisation de la sphère du politique, un processus qui découle de la logique libérale elle-même[23]. Notons, à contrario, que Keynes, lui, avait parfaitement vu les dimensions politiques des choix économiques, et en particulier dans le domaine monétaire[24].

On peut le constater à travers ce rapide tour d’horizon des thèmes abordés dans ce livre, il s’agit d’une critique construite et argumentée de la notion de « marché » comme construction mythique se présentant comme une idéologie d’apparence scientifique et existant en surplomb des conceptions politiques.

 

La question du réalisme

Cet ouvrage est important. Il l’est tant par les questions qu’il pose que par celles qu’il évite. Ainsi, le débat sur le réalisme des modèles mentaux des économistes du courant dominant, débat porté par les courants contestataires qu’ils soient institutionnalistes ou marxistes, mérite certainement d’être repris[25]. David Cayla a incontestablement raison de soulever la question du réalisme[26]. Mais, on peut regretter qu’il n’en mesure pas toutes les conséquences. Ce débat renvoie en effet à la question de la méthodologie[27]. Il pose la question du statut et de l’usage que l’on peut faire de la notion de réalisme. On trouve ainsi chez Uskali Mäki la distinction entre le « réalisme par rapport au monde » (ou World realism), qui implique qu’une théorie économique ait pour objet la compréhension du monde tel qu’il est (et non tel que l’on souhaiterait qu’il fût), et le « réalisme de vérité » (ou Truth realism), qui implique que l’on juge d’une théorie dans sa confrontation au monde et pas seulement sur ses critères de cohérence interne ou de conformité aux axiomes initiaux[28]. Le critère de Mäki soulève bien entendu le problème de ce que l’on considère comme le « monde objectif ». Il est indiscutable qu’il peut donner lieu à une dérive positiviste. Si on l’interprète en terme de contexte, intégrant donc non seulement les institutions, mais aussi l’état des sciences et techniques et surtout l’ensemble des représentations que les acteurs ont, et d’eux-mêmes et des autres, et de leur position propre et du monde dans lequel ils se meuvent, la notion de « monde » ressemble plus à ce qu’une tradition française de lutte contre le positivisme a enseigné. Néanmoins, on peut déjà constater que le « réalisme de vérité » marque une opposition nette avec les approches instrumentales[29]. Il y a parallélisme entre ce que propose Mäki et la nécessité invoquée de revenir à un contenu descriptif fort contre des stratégies purement axiomatiques qui n’ont en fait d’autre but que d’immuniser celui qui les emplois contre les rencontres dérangeantes avec le monde réel[30]. Sur la base de ces critères, une classification a été proposée par Sheila Dow, et qui a l’immense intérêt de bien préciser où sont les oppositions de paradigmes[31] :

 

Réalisme par rapport au monde Non-réalisme par rapport au monde
Réalisme de vérité, par les processus Économie politique
Réalisme de vérité par l’événement Instrumentalisme néoclassique
Refus du réalisme de vérité Théorie néoclassique appliquée, non instrumentaliste Théorie pure de l’équilibre général, non-appliquée

 

Il est domage pour le lecteur que David Cayla n’ait pas étendu son travail à une interrogation portant sur la notion même de « réalisme » car ce dernier pourrait être confondu avec un factualisme, proche du positivisme. Le réalisme n’est pas, et ne doit pas être, l’usage simple des « faits » mais une réflexion sur le statut de la réalité face à la théorie. L’ignorance des travaux de Tony Lawson est ici regrettable, car ces travaux auraient fournis des munitions supplémentaires à David Cayla dans son combat[32].

 

Le marché et l’équilibre général

On comprend bien que la critique du marché qu’articule David Cayla se construit en parallèle avec une critique de l’équilibre général. Mais, on peut ici se poser une question : l’utilisation du mot « marché » est-elle pertinente? Il convient, ici, de lui préférer la notion d’économie décentralisée et de réserver le terme d’économie de marché aux représentations idéologiques issues de l’équilibre général. Ceci permettrait de bien expliciter le refus du cadre de l’équilibre général[33]. Outre son caractère implicitement normatif, le terme d’économie de marché est trompeur d’un point de vue descriptif quand on l’applique aux économies occidentales. Ces dernières ne sont pas régies, ni principalement, ni de manière dominante par une logique de marché mais par des combinaisons, historiquement et géographiquement variables, de marchés et d’organisations, ainsi que par des fonctionnement qui font tout autant appel à l’itération marchande qu’au réseau ou au commandement. Fondamentalement, la notion d’économie de marché fait l’impasse sur l’entreprise, excusez du peu…La pertinence de l’entreprise comme niveau d’analyse et comme réalité, avait d’ailleurs convaincu de nombreux auteurs d’abandonner la notion de « main invisible »[34].

La vision hayékienne du marché renvoie, elle, non pas aux notions d’offre et de demande, mais au problème de la coordination des informations, car le marché est supposé être : « …un processus interactionnel créatif dans lequel la connaissance qui en émerge dépasse celle de chaque participant individuel »[35]. Hayek va ainsi progressivement abandonner la défense de la notion d’équilibre que l’on trouve dans ses travaux de la période 1928-1933. Dans un texte de 1935, il va admettre que la prévision parfaite n’est concevable que si tous les prix ont été fixés simultanément sur un marché où seraient présents non seulement la totalité des biens existants mais aussi la totalité des biens à venir[36]. De fait, à partir 1937, Hayek va renoncer progressivement à la notion d’équilibre : « Le seul problème est que nous sommes encore dans l’obscurité en ce qui concerne (a) les conditions dans lesquelles une telle tendance est supposée exister et (b) la nature du processus par lequel la connaissance individuelle est changée »[37].

Fondamentalement, David Cayla se pose la question de la méthodologie des économistes. C’est une question centrale[38], mais une question à laquelle une majorité des économistes évite soigneusement de répondre[39]. Or, sans méthodologie l’activité des économistes ne peut être rattachée à une démarche scientifique. Mais, ce problème de la méthodologie pose alors la question de savoir si l’économie doit chercher à se rattacher aux sciences exactes[40] (comme les sciences de la nature) ou aux sciences sociales.

 

 

En bref, ce n’est pas faire injure à l’auteur que de dire qu’après un bon début, un chapitre 2 qui peut même être considéré comme brillant, il s’est arrêté en chemin. Il ne nous reste plus qu’à espérer qu’il remette son ouvrage sur le métier et qu’il nous livre, dans un prochain livre, les conclusions logiques qu’il aura tiré sur les questions du réalisme et de la méthodologie dans l’optique de la construction d’une pensée économique alternative qui soit véritablement cohérente.

[1] Delaume C., Cayla D., La Fin de l’Union européenne, Paris, Michalon, 2017.

[2] Cayla D., L’économie du réel – Face aux modèles trompeurs, Louvain-la-Neuve, De Boek Supérieur, 2018, 192p.

[3] Sapir J., Les trous noirs de la Science Economique, Paris, Albin Michel, 2000.

[4] Voir Berr E., L’intégrisme économique, Paris, Les Liens qui libèrent, 2017.

[5] Voir, M. de Vroey, “S’il te plaît, dessine moi…un marché”, in Économie Appliquée, tome XLIII, 1990, n°3, pp. 67-87 et B. Guerrien, “L’introuvable théorie du marché”, in Revue Semestrielle du MAUSS, n°3, op.cit., pp. 32-41.

[6] F. Hahn & T. Negishi, “ A theorem of non-tatonnement stability”, in F. Hahn, Money, Growth and Stability, Basil Blackwell, Oxford, 1985

[7] Voir sa Théorie des Sentiment Moraux

[8] J.C. Perrot, “La main invisible et le Dieu caché”, in J.C. Galey, Différences, valeurs, hierarchie. Textes offerts à Louis Dumont, Éditions de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 1984, pp. 157-181.

[9] Carrive P., Bernard Mandeville : Passions, Vices, Vertus, Paris, Vrin, 1980.

[10] Hayek F.A., Lecture on a Master Mind, Londres, Proceeding of the British Academy, 1967

[11] Boukharine N., L’économie politique du rentier. Critique de l’économie marginaliste, Paris, Etude et Documentation Internationale, 1967 (avec une préface de Pierre Naville).

[12] B. Guerrien, L’économie néo-classique, La Découverte, coll. Repères, Paris, 1989. Idem, “L’introuvable théorie du marché”, in Revue Semestrielle du MAUSS, n°3, op.cit., pp. 32-41.

[13] H. Sonnenscheim, « Do Walras Identity and Continuity Characterize the Class of Excess Demand Fonctions » in Journal of Economic Theory, vol. 6, n°2/1973, pp. 345-354.

[14] P.A. Samuelson, “Classical and Neoclassical theory”, in R.W. Clower, (ed.), Monetary Theory, Penguin, Londres, 1969.

[15] P. Mirowski, « How not to do things with metaphors: Paul Samuelson and the science of Neoclassical Economics », in Studies in the History and Philosophy of Science, vol. 20, n°1/1989, pp. 175-191. Pour une critique plus générale sur le modèle de scientificité de la physique, P. Mirowski, More heat than light, Cambridge University Press, Cambridge, 1990.

[16] P.A. Samuelson, “Classical and Neoclassical theory”, op.cit..

[17] Pour von Neuman, soit F une fonction complexe sur W de carré intégrable, la suite des fonctions:

n-1

1/n S f. qk converge en moyenne quadratique vers une fonction F de carré intégrable et q-invariante.

k=0

Voir, P.A. Meyer, “Théorie ergodique et potentiels”, in Annales Inst. Fourier , t. XV, fasc. 1, 1965.

[18] C. Azariadis et R. Guesnerie, “Sunspots and Cycles” in Review of Economic Studies, vol. 53, n°3, 1986, pp. 725-737. Voir aussi J.M. Grandmont et P. Malgrange, “Non Linear Economic Dynamics: Introduction”, in Journal of Economic Theory , vol. 40, n°1/1986, pp. 3-12.

[19] P. Mirowski, « How not to do things with metaphors: Paul Samuelson and the science of Neoclassical Economics », in Studies in the History and Philosophy of Science, op.cit..

[20] G.S. Becker, The Economic Approach to Human Behavior, University of Chicago Press,Chicago, 1976 ; Idem, « A Theory of Social Interactions » in Journal of Political Economy, vol. 82, n°6, Novembre-décembre 1974, pp. 1063-1093.

[21] G. Berthoud, « L’économie: un ordre généralisé? » in Pour une autre économie, Revue du MAUSS, n°3, 1994, Éditions la Découverte, Paris, pp. 42-59.

[22] Genereux J., La Dissociété, Paris, le Seuil, 2011.

[23] Bellamy R., (1994). ‘Dethroning Politics’: Liberalism, Constitutionalism and Democracy in the Thought of F. A. Hayek. British Journal of Political Science, 24, pp 419-441.

[24] [24] J.M. Keynes, « Les effets sociaux de la fluctuation de la monnaie » in J.M. Keynes, Essais sur la Monnaie et l’économie, Payot, PBP, Paris, 1971, traduction de Essays in Persuasion, Rupert Hart-Davis, Londres, 1932. Ce texte avait été publié originellement dans A tract on monetary Reform en 1923.

[25] A. Insel, “Une rigueur pour la forme: Pourquoi la théorie néoclassique fascine-t-elle tant les économistes et comment s’en déprendre?”, in Revue Semestrielle du MAUSS, n°3, éditions la Découverte, Paris, 1994, pp. 77-94

[26] Voir Sapir J., « Calculer, comparer, discuter: apologie pour une méthodologie ouverte en économie », in Économies et Sociétés, série F, n°36, 1/1998, numéro spécial, Pour aborder le XXIème siècle avec le développement durable, édité par S. Passaris et K. Vinaver en l’honneur du professeur Ignacy Sachs, pp. 77-89.

[27] U. Mäki, « How to combine rethoric and realism in the methodology of economics » in Economics and Philosophy, vol.4, avril 1988, pp. 353-373. T. Lawson, « Realism and instrumentalism in the development of econometrics », in Oxford Economic Papers, vol. 41, janvier 1989, pp. 236-258.

[28] U. Mäkki, « On the Problem of Realism in Economics », in Ricerche Economiche, vol. 43, n°1-2, 1989, pp. 176-198.

[29] T. Lawson, « Realism, closed systems and Friedman », in Research in the History of Economic Thought and Methodology, vol. 10, 1992, pp. 196-215. U. Mäki, « Friedman and Realism », in Research in the History of Economic Thought and Methodology, vol. 10, 1992, pp. 171-195.

[30] H. Brochier, « Pour un nouveau programme de recherches en économie », in Revue semestrielle du MAUSS, Pour une autre économie, n°3, La Découverte, Paris 1994, pp. 141-152

[31] S.C. Dow, « Post-Keynesianism as political economy: a methodological discussion », in Review of Political Economy, vol.2, n°3, 1990, pp. 345-358; voir p. 349

[32] T. Lawson, « Realism and instrumentalism in the development of econometrics », in Oxford Economic Papers, vol. 41, janvier 1988, pp. 236-258, et Idem, Economics and Reality, Routledge, Londres, 1997,

[33] M. de Vroey, « La possibilité d’une économie décentralisée: esquisse d’une alternative à la théorie de l’équilibre général », in Revue Économique , vol. 38, n°3, mai 1987, pp. 773-805

[34] E. Penrose, The Theory of the growth of the Firm, op.cit. Voir aussi les lumineux travaux d’Alfred Chandler: A. Chandler, The Visible Hand: The Managerial Revolution in American Capitalism, Belknap Press of Harvard University Press, Cambridge, mass., 1977, et Idem, « Organizational Capabilities and the Theory of the Firm », in Journal of Economic Perspectives, vol. 6, n°3, 1992, pp. 79-100.

[35] D. Lavoie, « Computations, incentives and discovery », in J. Pribyla, (ed.), Privatizing and Marketising Socialism, Sage, Londres, 1990, p. 78.

[36] F.A. Hayek, “The maintenance of capital”, in Economica , vol. II, Nouvelle série, 1935, pp.241-276

[37] F. A. Hayek, « Economics and Knowledge », in Economica, NS, vol. 4, 1937, pp. 33-54, p. 45

[38] B. Caldwell, Beyond Positivism: Economic Methodology in the Twentieth Century, Allen & Unwin, Londres, 1982. B. Caldwell, (ed.), Appraisal and Criticism in Economics, Allen & Unwin, Londres, 1984. D. Hausman, The Inexact and Separate Science of Economics, Cambridge University Press, Cambridge, 1992. D. Hausman, (ed.), The Philosophy of Economics: an Anthology, Cambridge University Press, Cambridge, 1984. S.C. Dow, « Mainstream Economic Methodology », in Cambridge Journal of Economics, vol. 21, n°1/1997, pp. 73-93

[39] L.A. Boland, “The Theory and practice of Economic Methodology”, in Methodus, vol. 3, n°2/1991. T. Lawson, “Why are so many economists opposed to methodology”, in Journal of Economic Methodology , vol. 1, n°1, 1994. S.C. Dow, “Mainstream economic methodology”, in Cambridge Jounal of Economics, vol. 21, n°1/1997, pp. 73-93

[40] Voir ainsi, J. Cartelier et A. D’Autume (eds), L’économie est-elle une science dure?, Economica, Paris, 1995

Commentaire recommandé

Bibendum // 09.07.2018 à 08h06

Si j’ai tout bien compris, négocier à moitié prix l’achat de ce livre pour le seul intérêt de ses deux premiers chapitres ou reporter cet achat à la parution d’une seconde édition ou seront revus et corrigés les deux derniers chapitres jusqu’ici un peu bof bof.

À part ça, tenter de comprendre une science complexe, qui n’est complexe que parce qu’elle n’est pas une science, mais un obscur simulacre de science, c’est accepter que celle-ci ait complètement phagocyté la fonction politique qui, elle, et bien plus qu’une science, un art.

L’hyper-technologisme marié à un salmigondis d’économisme gloubiboulguesque conduit l’humanité à un esclavage qu’elle n’a jamais connu.

J’ai toujours trouvé cela étrange de débattre sans fin entre un mauvais chemin et une fausse route…

38 réactions et commentaires

  • Bibendum // 09.07.2018 à 08h06

    Si j’ai tout bien compris, négocier à moitié prix l’achat de ce livre pour le seul intérêt de ses deux premiers chapitres ou reporter cet achat à la parution d’une seconde édition ou seront revus et corrigés les deux derniers chapitres jusqu’ici un peu bof bof.

    À part ça, tenter de comprendre une science complexe, qui n’est complexe que parce qu’elle n’est pas une science, mais un obscur simulacre de science, c’est accepter que celle-ci ait complètement phagocyté la fonction politique qui, elle, et bien plus qu’une science, un art.

    L’hyper-technologisme marié à un salmigondis d’économisme gloubiboulguesque conduit l’humanité à un esclavage qu’elle n’a jamais connu.

    J’ai toujours trouvé cela étrange de débattre sans fin entre un mauvais chemin et une fausse route…

      +28

    Alerter
    • lois-economiques // 09.07.2018 à 14h33

      « À part ça, tenter de comprendre une science complexe, qui n’est complexe que parce qu’elle n’est pas une science, »
      Là vous vous trompez comme beaucoup.
      L’économie est une science avec des invariants aussi rigoureux qu’en physique.
      Mais ce qui provoque votre scepticisme c’est que cette science n’est pas circonscrite à ce qu’elle devrait être :
      « L’économie est l’activité humaine qui consiste à la production, la distribution, l’échange et la consommation de biens et de services ».
      Cette définition n’inclut aucunement une compétition dans la production, l’échange et la consommation.
      A partir du moment où la compétition fait partie du champ d’étude alors on sort de qu’est une science pour ce qui est un combat.
      L’intensité du combat étant une inconnue, la motivation de ceux qui livrent le combat étant une inconnue, la résistante des combattants étant une inconnue, on sort totalement d’un cadre scientifique.
      En résumé, l’économie est une bien une science, la compétition économique, nullement.

        +0

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      • Bibendum // 09.07.2018 à 18h48

        Je vous cite:
        « L’économie est une science avec des invariants aussi rigoureux qu’en physique. »

        C’est faut! Ci-dessous extrait de Wikipédia:

        « La science économie et science exacte:

        1) Les test empiriques des faits économiques et leur limite:

        Selon Quiquerez « le test empirique n’est certainement pas, en économie, le juge de paix que certains présupposent » . À cela trois grandes raisons. Tout d’abord toutes les propositions n’ont pas une portée empirique. Par exemple les modèles ne sont ni vrais ni faux et ont surtout pour but d’expliquer le monde réel. Ce n’est que lorsqu’ils servent de base à des préconisations de politique économique qu’ils se trouvent confrontés au réel. Par ailleurs, « toutes les propositions explicitement empiriques de l’économie ne sont pas testables ». C’est notamment les propositions métaphysiques tel l’existence d’un équilibre de long terme, ou des hypothèses concernant la stationnarité ou la normalité des variables. Enfin les résultats des tests sont ambigus et ne permettent pas de départager deux théories opposées. Ce point est d’antan plus sensible que Dehem -Quine, ont montré que l’on ne pouvait tester que des systèmes théoriques.

        Enfin la notion de faits économiques est elle-même très différentes des faits de la matière sur laquelle travaille la physique car d’une part, les faits économiques sont fondamentalement complexes, historiques (liés à une période ); culturels voire institutionnels car liés au contexte social et juridique; sensibles à la façon dont on les perçoit.

        2) Reproductibilité et réplication en économie:

        D’après une étude publiée dans la revue Science en 2016, 40 % des expériences en économie échouent à être reproduites. »

        Voilà donc pour votre assertion que l’économie est une science exacte. Elle est au mieux une théorie, au pire une arnaque d’une partie de l’humanité en spoliant une autre.

          +6

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        • Barbe // 09.07.2018 à 19h51

          Vous faites du bon travail bib
          loin de moins l’idée de vous rebaptiser comme je le fis naguère
          bien cordialement

          effectivement l’économie n’est pas une science mais de la gestion, du management : ce n’est ni l’observation de règles ni la prévision d’événements qui intéressent ses tenants. Mais l’action sur leurs semblables.

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        • Patrick // 09.07.2018 à 20h07

          Schumpeter a écrit un truc comme ça dans la préface d’un de ses bouquins ( je ne sais plus lequel ). Il explique que l’économiste observe des faits dans un contexte donné et en tire des conclusions, valables dans le cadre observé.
          Ces conclusions sont donc valables pour le cas de figure en question et elles peuvent parfaitement servir à expliquer des morceaux de la réalité par ailleurs. De là à en faire des lois intangibles il y a de la marge.
          On peut aussi se dire que l’on n’a pas forcément besoin de lois rigoureuses mais plutôt de grands principes qui donnent la tendance.

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          • Bibendum // 10.07.2018 à 07h47

            Oui, c’est sur qu’en relativisant tout marche mieux…. Ou pas.

            Je sais plus quel parrain disait aimer expliquer les choses gentiment, mais qu’avec un revolver on le comprenait mieux.

            Comme quoi, on prenant les bonnes variables….

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            • Patrick // 10.07.2018 à 08h32

              il faut toujours relativiser , surtout en économie :
              – les avantages relatifs ? oui, Ricardo avait bien étudié le truc mais face à la Chine est-ce toujours valable ?
              – la main invisible ? oui , le principe général est bon mais un marché ne sera jamais optimum puisque toutes les conditions requises ne seront jamais remplies , mais ce n’est pas grave.

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        • lois-economiques // 09.07.2018 à 21h48

          Le champ de l’étude rien que le champ de l’étude !
          Comment voulez tester empiriquement lorsque vous êtes confronté à une compétition entre les individus ?
          Une science se définie par son champ d’étude et des invariants qui sont vérifiés dans ce champ.
          Les invariants existent au sein d’un champ d’étude ou la compétition ne fait pas partie de celui-ci.
          On a bien une science sauf à prouver qu’il n’existe pas d’invariants sur ce champ d’étude !
          Comme ceux-ci existent on a bien une science !
          Mais comme vous ne connaissez pas ces invariants, vous mélangez allègrement tout !

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      • Tacite // 09.07.2018 à 21h10

        « L’économie est une science avec des invariants aussi rigoureux qu’en physique », dites-vous. Admettons. Plus bas, vous définissez ainsi l’économie : « activité humaine qui consiste à la production, la distribution, l’échange et la consommation de biens et de services ».
        Je déduis que s’il s’agit d’une activité humaine, c’est qu’il y a des humains pour s’y adonner. Donc, ces humains sont autant d’invariants aussi rigoureux qu’une constante ou un phénomène physique. C’est ce qui permet par exemple de déterminer les orbites des planètes autour du soleil ou la quantité d’énergie nécessaire pour produire une certaine quantité de travail X. Ces « invariants » permettent de prédire, par exemple, sauf accident cosmique, à quelle distance Mars se trouvera de la Terre à telle date. Ainsi en est-il de l’économie. On peut calculer exactement à quel moment une crise surviendra ou à quel instant un marché émergera.
        Pourtant, on ne le peut pas.
        Où le bât blesse-t-il ? Peut-être ici. L’économie fait intervenir de nombreux acteurs humains. À moins que leurs comportements puissent être des « invariants » physiques, les comportements de ces humains font intervenir une telle masse de « variantes » fort peu physiques et même parfois franchement irrationnelles. Mais peut-être que je me trompe.
        Peut-être tous les humains se trompent-ils en ne comprenant pas la réalité et leur nature profonde, celle qu’ils sont tous des invariants et, que si, par exemple, nous parvenions à éviter la compétition, le désir, l’amour, l’appétit, la fatigue, les corps aux pieds, la collaboration, l’erreur, la confusion, le rêve, la psychose, la folie, l’ambition, l’enthousiasme, la déprime,l’auto-sabordage, etc. pour enfin accepter d’être des êtres invariants qui réagissent de manière parfaitement similaire à un stimulus ou une situation identique, alors nous aurions enfin une économie scientifique, solide et dont on pourrait démontrer selon la méthode scientifique les phénomènes. On pourrait enfin prédire les crises, les sautes d’humeurs de la bourse, les ruptures de fournitures ou les trappes de pauvretés. La liste n’est pas exhaustive.

        Encore, auriez-vous utilisé la référence à la physique des Quanta (où, en résumé, une particule, un phénomène, une manifestation peut être à la fois une chose ou une autre, à un endroit ou à un autre) là peut-être, je serai entré en matière.
        L’économiste, c’est souvent une personne intelligente qui, observant les évidences du monde, vous fait accepter que 2+2 = 3 ou 5 ou n’importe quel nombre, dont parfois « 4 ».
        Cela dit, il y a peut-être des invariants humains, notre incommensurable bêtise, notre besoin de croire ou de nous frotter aux autres pour voir s’il est meilleur ou non ! Mais même la bêtise se révèle protéiforme et difficile à saisir. Et je la représente sans doute aussi bien que vous, sinon mieux !
        Sur ce, je vous salue et vous remercie. Je dois être sacrément humain pour m’énerver lorsqu’on veut réduire l’être humain à un invariant dans la complexe équation du vivant !

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      • RGT // 10.07.2018 à 22h29

        La « science économique » est classée dans les « sciences sociales ».

        Et comme toute science sociale, elle ne peut pas être exacte car contrairement aux sciences « dures » comme la physique car il est strictement impossible de démontrer une théorie par une expérimentation totalement reproductible dans tous les référentiels.

        En fait, la « science économique orthodoxe » (libérale ou néo-libérale) n’est valable et pertinente que pour ceux qui en profitent et qui en font la promotion pour préserver ou augmenter leurs intérêts personnels.

        De plus, toutes les « théories » dérivées de celle d’Adam Smith découlent d’un postulat de départ totalement irréalisable : La « concurrence libre et non faussée ».

        Cette théorie néglige totalement le fait que le plus fort a la possibilité de fausser la concurrence et d’imposer son propre intérêt aux autres acteurs du « marché » en leur « tordant économiquement le bras ».
        Soit en les « tuant » en vendant à perte se propres produits afin de les écarter et de se retrouver en situation de monopole et donc d’avoir la liberté totale de définir les tarifs qui lui procureront les plus gros profits,
        soit en les empêchant de pouvoir devenir des concurrents en leur refusant l’accès à des financements productifs ou tout simplement l’accès à la commercialisation de leurs produits (par voie normative par exemple).

        Sans compter tous les coups tordus permis par une puissance de feu financière disproportionnée qui permet de laminer les importuns de nombreuses façons, souvent totalement illégales mais contre lesquelles les concurrents sont totalement démunis, des procès de durée infinie par exemple…

        La « science économique orthodoxe » est à mon avis le cache-sexe nécessaire et suffisant pour faire croire que les MST économiques n’existent pas parce que le string a des couleurs chatoyantes.

        C’est bien pour ça qu’il ne faut surtout pas commettre « d’attentat à la pudeur » en dévoilant la nudité cachée…

        Non pas pour préserver les regards innocents du vice et de la dépravation…
        Juste pour éviter que les passants ne soient incommodés à la vue d’un contenu fort peu ragoutant et franchement nauséabond.

        Je crois que je suis encore « parti en vrille », pardonnez-moi.

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  • xc // 09.07.2018 à 08h23

    George Bush (père) a un jour dit que « l’économie politique est la plus inaboutie des sciences ».

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    • Patrick // 09.07.2018 à 09h50

      Il y a surtout une opposition complète entre économie et politique, entre le monde réel dont on ne comprend pas très bien le fonctionnement et le monde rêvé ou promis des politiciens.

      On doit juste admettre que toute forme de planification et de prévision est illusoire et que toute politique qui voudra imposer une planification à l’économie est vouée à l’échec.
      La question suivante étant :  » bon, qu’est-ce qu’on fait ? ou qu’est-ce que l’on ne doit pas faire ? « 

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      • Bibendum // 09.07.2018 à 10h09

        D’où l’idée qu’il doit y avoir une franche séparation entre politique et économie et un seul sens de subordination qu’exerce LA politique sur l’économie.

        Ce qu’il ne faut pas faire ?
        Breveter le vivant, plus généralement la connaissance humaine dans un temps long. Louer des utérus. Financiarisation de l’éducation, l’instruction, la santé, la défense et plus largement la guerre.

        Ce qu’il faut faire ?
        Sanctuariser les secteurs susmentionnés et plus largement ce qui a trait au social, au vivre ensemble, à l’harmonie d’une vie sur terre.

        Une utopie, en somme 🙁

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        • Bibendum // 09.07.2018 à 11h24

          Et revenir au troc ?

          Je me vois bien porter un poisson chez le dentiste, qui après avoir soigné ses patients irait le négocier chez la boulangère 🙂

          Restons sérieux….

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        • Patrick // 09.07.2018 à 12h35

          L’économie subordonnée au politique ? c’est le clientélisme et la corruption assurée , avec des résultats au mieux catastrophiques au bout.
          Que la politique crée les conditions pour que les missions de base de l’état ( police, justice, sécurité ) fonctionnent correctement et l’économie pourra se développer.

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          • JMD // 09.07.2018 à 18h03

            @ « L’économie subordonnée au politique ? c’est le clientélisme et la corruption assurée , avec des résultats au mieux catastrophiques au bout ».
            C’est pourtant le modèle adopté après la seconde guerre mondiale par les démocraties occidentales. Modèle qui finit dans les années 70 et qui n’a généré ni plus ni moins de clientélisme et/ou corruption que le modèle du libre-marché. Quant aux résultats, on appelle cette période « les trente glorieuses »

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            • Patrick // 09.07.2018 à 20h10

              eh oui !! les trentes glorieuses , mais pas plus de 30 , suivies des 30 piteuses.
              Ce modèle était valable dans un temps court , de reconstruction , avec une démographie forte et une énergie abondante et presque gratuite, et en dévaluant régulièrement la monnaie.
              Ce modèle n’était pas viable longtemps.

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            • Patrick // 10.07.2018 à 09h09

              je suis méchant pour les 30 glorieuses ,
              c’était quand même une période favorable mais il faut aussi se dire que le gouvernement de l’époque avait une politique économique très libérale , comme disait Pompidou : » il faut arrêter d’emm… les français « . Les dépenses publiques ne représentaient que 30% du PIB et DeGaulle a toujours eu pour règle de gérer les budgets de façon très serrée.
              Ensuite … fin du libéralisme , déficits , dettes …. choc pétrolier … fin des 30 glorieuses.

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          • Bibendum // 09.07.2018 à 18h11

            Vous voyez le problème à l’envers, me semble t-il.

            Déjà relire la fin de mon commentaire précédent : « Une utopie, en somme ? »

            Subordonné: « C. − Assortir d’une condition la réalisation, l’exécution de quelque chose; faire dépendre quelque chose de quelque chose d’autre. Subordonner qqc. à une approbation, une autorisation, à une décision »

            http://www.cnrtl.fr/definition/subordonn%C3%A9

            Il n’est pas tenable pour la collectivité de voir socialiser une partie toujours plus grande des coûts de l’économie privée et lui garder privés ses bénéfices.

            Quand au clientélisme et la corruption, un seul remède, un bon paquet d’années en prison, ferme et irréductible, pour haute trahison du peuple. Je verrais bien cela au niveau des 15 ans au bas mot !
            Mais il faudrait déjà remettre complètement à plat l’idée de démocratie, de citoyen et d’application de la loi et de la justice.

            L’économie n’est qu’un outil pour échanger les ressources. Il faut cesser de penser que c’est un socle pour bâtir la société. Nous ne devons plus penser en terme de travail (servitude) et d’argent (moyen), mais nous interroger sur le sens profond de la vie et comment la maintenir pour quelques siècles encore.

            Avec près de huit milliards d’individus sur cette terre asphyxiée, face à une extinction-disparition massive des espèces vivantes, d’une pollution quasi-irréversible dans une dynamique de surconsommation futile et générant des montagnes de déchets dont la plus grande part résultent de gaspillages, parler d’économie sans concevoir une subordination politique stricte de cette économie, c’est au mieux de l’ignorance crasse, au pire un crime contre l’humanité.

            L’avenir nous en sera témoin.

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            • Sam // 10.07.2018 à 21h07

              Vraiment, bravo Bib.

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          • malborough // 10.07.2018 à 07h09

            Ah oui !
            Selon vous réguler (introduire des règles) , planifier (pour éviter la surproduction par exemple, ou créer des structures aptes à développer de nouvelles technologie et développer une croissance ) ou encore empêcher ou limiter la création de super monopoles (le multi et transnationales qui écrasent la PE et TPE ça ne sert à rien ?
            Vous pensez que la « culture mac do » crée de nouveaux marchés et ne vident pas les initiatives individuelles , et vidant les centre villes imposant la malbouffe contre les petits restaux qui sont éliminés .
            Vous pensez qu’il est vain de mettre un frein à la frénésie d’enrichissement d’une minorité ?
            Laquelle échappe de plus en plus à l’impôt qui se retrouve à la charge d’une population sans défense , qui paie pour les pertes et n’encaisse plus les bénéfices ?
            Vous pensez que la préemption des médias par des industriels ou une clique énarque qui nous balancent de surcroit une pub effrénée et débilitante ?
            Vous pensez que toutes les privatisations apportent un progrès par rapport aux sociétés gérées par le public ?
            Ben moi je doute .
            Je vois se développer une société fracturée qui se paupérise , qui ne peut plus contrôler son développement , son endettement , son chômage de masse .
            Ca suffit les néolibéraux , les tenants de la mondialisation soi disant heureuse …
            Vision à court terme , terriblement destructrice et réductrice sur les valeurs , avec violence à la clé .
            Il est possible d’avoir d’autres rêves que de se faire de l’argent sans limites en écrasant les populations.

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      • Barbe // 09.07.2018 à 11h50

         » toute forme de planification et de prévision est illusoire »
        ils font quoi exactement les supermarchés? les banques? les promoteurs et agents immobiliers?
        les investisseurs ? Pourquoi la puissance publique n’aurait pas le droit de se comporter comme eux? Ah, y a une nuance, c’est pour le bien du peuple qu’elle le fait, et pas des privés, mince mais ça c’est pas au programme ; car, au programme depuis 30 ans au moins, c’est quoi? C’est : que pour ma gueule, bien sûr, ou encore : y a que des individus, et l’Etat ne peut pas être riche, et j’en passe…

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        • Patrick // 09.07.2018 à 12h32

          Chacun planifie/prévoit à son échelle dans un domaine qu’il connaît à peu près et ça n’empêche pas de se tromper.
          Mais quand la planification est à l’échelle de l’état c’est la catastrophe assurée , avec une pénurie assurée au bout du compte.
          N’oublions pas une chose : Quand j’essaie de prévoir pour moi, j’ai intérêt à ce que ça marche. Quand je planifie pour les autres avec du fric qui n’est pas à moi , je m’en fous que ça fonctionne ou pas !!

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          • Barbe // 09.07.2018 à 13h20

            Il va de soi que le système libéral qui vous est cher repose sur la justice juridictionnelle, c’est à dire l’imputation de la responsabilité : sauf que là, à moins d’avoir de la m… dans les yeux, l’on s’aperçoit qu’il n’y a aucune justice. Croyez vous que les élus payent pour les erreurs de décision, comme les privés le font? Non.
            Donc pourquoi ne pas étendre à TOUS le droit de ne pas payer pour les erreurs éventuelles, comme le pratiquent nos élus, vous savez ceux qui détiennent les cordons de la bourse?
            Il est possible de penser et d’organiser un tel système. Cherchez bien.

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            • Patrick // 09.07.2018 à 13h32

              je sais bien qu’il n’y a pas de justice et que les élus ne paient pas pour leurs c… , en plus ils rejettent sur les autres.

              Dernier exemple amusant : les élus sont en train de pleurer parce que les centre villes se vident .. après avoir tout fait pour pendant des décennies.

              La solution est de limiter les pouvoirs des élus et autres politiciens en ramenant le maximum de démocratie directe à tous les niveaux. Les élus représentent le peuple et gèrent les affaires courantes mais ils ne doivent pas pouvoir prendre de décisions importantes sans la validation du peuple.

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            • ty89 // 09.07.2018 à 15h45

              @Patrick
              « La solution est de limiter les pouvoirs des élus et autres politiciens en ramenant le maximum de démocratie directe à tous les niveaux. »

              Il existe aussi une autre solution, a la fin de chaque manda de ministre, de député ou de président, le peuple répond par référendum a cette question :
              « Au regard du discoure électoral et aux actions entrepris pendant le manda, l’ex élu doit :
              – Etre félicité (prime? légion d’honneur? statut a son effigie)
              – Ignoré
              – Punis (amande? prison? peine capital…) »

              Ceci générera probablement des erreurs d’appréciation de la population. Mais au moins, pour une fois, « l’erreur » ne se fera pas au détriment du peuple mais des politiques.

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            • step // 09.07.2018 à 17h01

              « Croyez vous que les élus payent pour les erreurs de décision, comme les privés le font?  » Ou avez vous vu des chefs de grosses entreprise qui payent pour leur erreurs ? On en est ou des sanctions pour Cambridge analytica, les plantages de Bolloré (itv,canal…), messier (VU) qui ont/vont entrainer des dépressions et suicides ? Ah… c’est bien ce qui me semblait.

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            • Patrick // 09.07.2018 à 20h13

              plantages de Bolloré = perte de clientèle, perte financière pour lui donc sanctions du marché. Quand le service audiovisuel public fait des c… ( France O arrive à faire 0% d’audience ) , ça ne pose pas de problème , il suffit de pomper un peu plus d’argent public.
              Cambridge Analytica ? ont -ils fait quelque chose d’illégal ? si oui c’est à la justice de s’en occuper. Pour le reste , c’est Facebook qui a perdu en crédibilité et peut-être en audience.

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              Alerter
          • zbleuarf // 10.07.2018 à 23h00

            « Quand je planifie pour les autres avec du fric qui n’est pas à moi , je m’en fous que ça fonctionne ou pas !! » ==> Bonjour Patrick, au moins à partir de cette phrase on peut juger votre niveau de d’implication dans des projets collectifs et votre altruisme. Ceci a forcément de lourdes conséquences sur votre discours.
            Personnellement, je ne me reconnais pas du tout dedans.

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            • Patrick // 11.07.2018 à 09h39

              le « je » est générique. Il est valable pour tout le monde .
              C’est le gros pb de toute administration et de toute planification ou dépense étatique.

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  • Araok // 09.07.2018 à 11h05

    Remplacer le mot  » la concurrence » par l’expression  » le rapport de force et tout devient plus compréhensible dans le discours des économistes orthodoxes. Merci de nous le rappeler.

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  • Le Rouméliote // 09.07.2018 à 11h36

    Voilà qui est tout à fait intéressant et je vais aller me payer ce livre. Ainsi, « la nécessité invoquée de revenir à un contenu descriptif fort contre des stratégies purement axiomatiques qui n’ont en fait d’autre but que d’immuniser celui qui les emplois contre les rencontres dérangeantes avec le monde réel » est une phrase essentielle qui mériterait des applications dans bien d’autres domaines, scientifiques comme politiques, notamment sur les questions environnementales. Cela éviterait les impasses dispendieuses.

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  • IMBERT Olivier // 09.07.2018 à 16h00

    Cela me paraît intéressant que deux économistes, l’auteur du livre et l’auteur du compte rendu, se prenne de théorie et du débat avec les classiques sans immédiatement écarter toute considération théorique en la considérant comme métaphysique. Mais évidemment sans avoir lu le livre, ni non plus le discours théorique de Boukharine, il me semble tout de même depuis que je fréquente les professeurs de SES et de STG du secondaire que les manuels dès 1984 en tous les cas et les professeurs d’économie prenaient tous bien soin de dire qu’un marché était une entité abstraite et Rosenvallon dans « le capitalisme utopique » première édition, comme dans la série des préfaces et ré-écriture considère justement que, sans les institutions, les corps intermédiaires donc les médiations de la société civile le marché est comme la prétendue main invisible une utopie au sens où Spinoza ironise sur les théoriciens. Il me semble juste de rappeler que l’école autrichienne dont Hayeck échappent eux à cela et ont une vision processuelle de la formation du prix sur le marché par la production et aussi, l’innovation de secteur productif; il aurait été souhaitable de citer tout de même que cela était en discussion avec l’austro-marxisme et donc le rôle attribué à des régulations mixtes, économiques et de politiques financières interventionnistes et sociale ou provoquant à la coopération dans des concentrations monopolistes et donc la fidélité au Capital, dans l’aspect tendanciel et pourtant calculé de manière comptable d’entreprises avec des comptabilités et règles publiques dans le côté tendanciel des lois de formations des prix. Voilà je crois seulement que Boukharine est là pour cacher la nécessité de la planification rationnelle pas seulement chez Kautsky et Hilferding, mais tout autant chez Lénine et ceux qui démonétise et politisent donc la rationalité comptable, en donnant une priorité à l’unité de mesure de la valeur, comme en partie, des prix nationaux et commensurable internationalement du temps de travail social moyen et que cela suffit comme information socialisée et même en laissant « libre » les informations et leur circulation, aidant la circulation réelle sur un marché paysan résiduel. Donc en fait je pense que l’hétérodoxie principale qu’est celle de l’auteur du capital porte en effet sur l’aspect épistémologique en terme de vérité et de réalité, mais justement je crains qu’ en s’en prenant aux subjectivités informées mais rationnelles comme fictive et utopique ou irréel qu’on s’en prennent tout court aux abstractions conceptuelles et qu’on en reste à une figure pauvre de la raison face à l’expérience ou observation, sans donc donner aux concepts opérants le caractère d’objectivations des tendances de la dynamique et donc au fait qu’en effet le capitalisme rationalise ce que les modes de productions précédents laissaient à l’arbitraire au jeu à la créativité artisanale-artistique ou à l’honneur patriotique et politique( le zoon politikon expression de l’esclavagisme grec autant que l’homo faber et l’expression du capitalisme US à la Franklin ou GB à la Bacon de verulam ou à la Hobbes et Locke selon Marx etc…). Et donc, en effet la marchandisation a tendance à produire les intervenants calculateurs rationnels et même dans des secteurs administratifs, artistiques, scientifiques, médicaux ou culinaires-restaurations etc… des fonctionnements dont l’analogie avec le secteur productifs et marchands élargie à l’information le calcul rationnel et la concurrence régulatrice sur le profit moyen et aussi un taux d’exploitation commensurable donc avec la création intellectuelle d’étalons de mesure certes résultat d’une abstraction des fonctions systémiques( si on veut les finalités internes au mode de production, et aux rapports de ce mode qui sont aussi surdéterminant- et non comme il est dit ici par Sapir ce qui est envisagé par l’auteur restant assez sous-déterminant- de la production-reproduction élargie) mais aussi de pratiques tout autant confirmant les anticipations rationnelles que les réfutant en partie justement. Mais, la réfutation qui, elle, pour être compatible avec les confirmations, ne peut être justement que le fait du développement ou de la dynamique de nouveaux secteurs à la hausse du taux de l’exploitation de la force de travail donc à la hausse de la productivité et aussi de la valorisation( soit d’une survalorisation) en tant que contre-tendances à la baisse tendancielle du taux de profit rendant actuellement dans le monde réel de l’effectivité contemporaine le capitalisme monopoliste réel avec de l’effectivité certes commensurable au socialisme effectif mais nettement moins » croissante de valeurs socialisées », en raison du partages marchands de marchés intermédiaires dans l’accumulation et la financiarisation unificatrice de la bourgeoisie impériale et cosmopolite mais nuisible à l’ensemble social, certes à la fois nationale et mondial par zones, de fruits de la croissance.

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    • Leterrible // 09.07.2018 à 22h17

       » Emmanuel…sors de ce corps..!! Rentre à la maison. » Brigitte.

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  • serge Clérissi // 09.07.2018 à 19h12

    L’acharnement mathématique à démontrer l’efficience du marché depuis un siècle pour finalement aboutir à reconnaitre son imperfection, sa dynamique inflationniste et déflationniste au-delà du necessaire ajustement de l’offre et de la demande, et donner raison à Marx… Il serait temps d’en tirer une conclusion pour revenir à une régulation indispensable, qui ne semble pas être le choix de nos politiciens au pouvoir, obnubilé qu’ils sont par la doxa néolibérale et leur soumission à la finance casino.

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    • Patrick // 10.07.2018 à 19h54

      la régulation existe naturellement , à condition que les gouvernements en fasse un minimum
      exemples :
      Le gouvernement Américain crée une usine à gaz pour que mêmes les plus pauvres puissent s’endetter avec la garantie de structures étatiques ( FreddyMac , Fanny Mae ) … donc les banquiers se régalent en accordant des prêts n’importe comment . Résultat : les subprimes

      Les banques privées prêtent n’importe comment au gouvernement Grec , tout en sachant qu’il est en faillite , crise en Grèce , résultat : les gouvernements européens prêtent de l’argent à la Grèce pour rembourser les banque privées …

      le problème vient des gouvernements et de leurs régulations !!

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      • serge Clérissi // 12.07.2018 à 10h21

        Les gouvernements sont à la botte de la finance et du marché, il est évident qu’ils légifèrent dans leurs intérêt. Autoriser le surendettement ne me semble pas être une régulation mais le résultat de l’impuissance des états face à la stagnation du pouvoir d’achat des travailleurs et au trop plein de liquidités accumulées sur le marché financier.

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  • Emmanuel B // 10.07.2018 à 07h19

    Ergodicité, dites-vous… Je ne dois pas être le seul à ne pas saisir spontanément ce concept, ni même après un (rapide) voyage sur la toile…

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