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22.avril.201822.4.2018
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[RussEurope-en-Exil] Y-a-t-il une alternative à la stratégie populiste ? Par Jacques Sapir

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La question du « populisme » est aujourd’hui à l’ordre du jour. Selon « Marianne » cette question diviserait la France Insoumise, entre partisans d’une ligne populiste et partisans de la vieille « union de la gauche »[1]. La question de la stratégie, ou plus précisément des stratégies qui s’affrontent, est un véritable problème, et un de ceux qui ne disparaitront pas d’un claquement de doigt. L’autoritarisme du Président Emmanuel Macron, que confirment chaque jour un peu plus ses réactions face à la contestation sociale (et l’on pense ici aux dizaines de blessés de Notre-Dame des Landes ou des évacuations de grévistes dans les universités), est une preuve que les divers mouvements, même s’ils convergent, ne pourront provoquer un changement de politique. Le mieux que l’on puisse en espérer, et ce mieux n’est pas rien, serait un blocage des désastreuses réformes qu’Emmanuel Macron et son gouvernement cherchent à faire passer en force.

Si donc l’on veut faire reculer le néo-libéralisme et l’élite – qu’on l’appelle oligarchie ou comme le faisait Jean-Pierre Chevènement l’établissement – il devient dès lors clair qu’il faudra trouver un débouché politique aux luttes sociales. Mais ce débouché politique implique un affrontement frontal avec l’oligarchie. Pour que cet affrontement soit victorieux il doit être compris qu’il convient de présenter un vaste front. Aucun mouvement ne pourra espérer être victorieux sur la base de ses simples forces. Mais, si des formes d’alliances – rendues nécessaires par le système électoral français – vont s’imposer, elles ne résolvent nullement la question du cadre de cette alliance ni celui du choix entre une stratégie dite « populiste » et une stratégie dite « d’union », que ce soit à gauche ou à droite.

Stratégies et mode de scrutin

Les stratégies dites « d’union » ont pu fonctionner dans le passé. Que ce soit avec « l’Union de la Gauche » dans les années 1970 au début des années 1990, ou sous l’appellation de « gauche plurielle » lors des législatives de 1997, cette stratégie a été gagnante. A droite, les stratégies « d’union » ont été moins formalisées. Elles ont néanmoins permis la victoire de Valery Giscard d’Estaing en 1974, puis celle de Jacques Chirac en 1995 (après cependant un affrontement féroce au sein de la droite) et enfin en 2007 avec la victoire de Nicolas Sarkozy. Mais, il convient ici de ne pas confondre une tactique, qui peut être provisoire, avec une stratégie. Ce qui caractérisait la vie politique française des années 1970 aux années 1990 était bien la construction, certes problématique, certes entachée de multiples contradictions, de deux « blocs » chacun réuni par une stratégie d’alliance. La construction de ces « blocs » rendait naturelle l’alliance tactique en période d’élections.

Les tactiques d’union sont, il faut le rappeler, impératives vu le système électoral français, c’est à dire le scrutin uninominal d’arrondissement à deux tours pour les élections législatives et le scrutin à deux tours pour l’élection présidentielle. Pour l’élection présidentielle en particulier, mais aussi pour les élections législatives, il fonctionne suivant le principe « on choisit au premier tour, on élimine au second tour ». Mais, une tactique d’union ne fait pas une stratégie. Le fonctionnement plus ou moins bon de ces tactiques était soumis au cadre stratégique. Moins bien fonctionnait la stratégie et plus la tactique était susceptible d’avoir des « ratés » importants.

Les différends partis, il faut le rappeler, se construisent sur des stratégies qui organisent leurs discours ; ces partis ou mouvements adoptent lors des élections des tactiques électorales. La question de la cohérence entre ces stratégies et ces tactiques est donc naturellement aujourd’hui posée. Ces tactiques ont en effet survécu à l’épuisement du contenu des stratégies. On l’a vu lors de l’élection de François Hollande au 2012. Les discussions entre François Hollande et Jean-Luc Mélenchon, sans qui il n’aurait pu être élu, ont été minimales. De fait, il apparaissait déjà qu’il n’y avait aucune base d’accord stratégique entre le PS et la gauche radicale. Mais, il est clair – et l’élection présidentielle de 2017 l’a prouvé – que le temps où ces tactiques pouvaient rester pertinentes est révolu. Il faut donc repenser l’ensemble de l’articulation entre la stratégie et la tactique si l’on veut avoir une chance de triompher dans les prochains affrontements.

L’éclatement des stratégies dites « d’union »

Ce qui a miné de manière radicale la possibilité d’accord stratégique, même à minima (et on rappelle que l’élection de François Mitterrand en 1981 ne s’était pas faite dans le cadre du « programme commun » mais d’une « union de la gauche » bien moins contraignante), est le fait que depuis les années 2000 les anciens clivages partisans « gauche-droite » ont été dévalorisés tant par les comportements politiques (que ce soit ceux de Nicolas Sarkozy avec sa politique d’ouverture en début de quinquennat ou de François Hollande) ou par le pivotement général du champ politique imposé par l’Union européenne et la mise en place de l’Euro. Il convient cependant ici de ne pas confondre ce que l’on appelle les « clivages » avec l’existence d’un ensemble de principes politiques et sociaux qui peuvent servir de définition à une « gauche » comme à une « droite », mais qui sont souvent partagés bien au delà des clivages partisans. On peut ainsi considérer que nous sommes dans une période de redéfinition des clivages partisans, et cela a des conséquences importantes pour les stratégies. L’impossibilité d’une stratégie « d’union » ne serait alors que temporaire[2], le temps que les clivages se redéfinissent. Mais, on peut aussi considérer que le changement est en réalité bien plus profond, avec l’émergence d’une « élite » qui tend à se séparer de plus en plus de l’ensemble de la population. Plusieurs chroniqueurs notent ainsi, depuis ces dernières semaines, une tendance au « séparatisme » ou à la sécession des élites[3]. Ceci traduit en réalité l’impact de ce que l’on appelle la « mondialisation » sur la société française. Car, dans une économie « mondialisée » les élites, et l’oligarchie, peut se croire dégagée des impératifs de la solidarité nationale. Les profits qu’ils encaissent ne sont plus liés à la santé de l’économie nationale, une santé qui elle-même exigeait que les masses aient un revenu croissant pour consommer[4]. On constate que les inégalités, calculées comme la part du revenu accumulé par les 10% voire les 1% les plus aisés, ne cessent d’augmenter depuis la fin des années 1980, c’est à dire depuis l’accélération du processus de mondialisation, mais aussi l’acte unique européen. Et l’UE tout comme l’Euro ont été de puissants vecteurs de cette mondialisation et n’ont nullement visé à « protéger » en quoi que ce soit la société française (tout comme les sociétés des autres pays de l’UE…). On assiste dès lors dans un même mouvement à une réduction numérique du prolétariat industriel (en raison de la désindustrialisation engendrée par la mondialisation et les règles européennes) combinée à une prolétarisation massive, qui touche aujourd’hui de larges fraction du salariat (ce que l’on appelle les « classes moyennes ») et du quasi-salariat (avec la prolétarisation rapide des conditions d’existence des auto-entrepreneurs).

Si l’on adopte cette grille de lecture, il devient alors clair que, au-delà d’un simple processus de redéfinition des clivages, nous sommes entrés dans un processus de rupture des anciens cadres politiques. Ce qui s’est passé en Grèce en 2015 est encore dans toutes les mémoires. On a vu la souveraineté d’un pays bafouée par l’Union européenne et par les institutions de la zone Euro. La définition de l’oligarchie et de ses liens avec tant la mondialisation que la construction européenne en a été considérablement précisée ? Cela implique l’invalidation des stratégies anciennes. De fait, tous les acteurs qui, à gauche comme à droite, cherchent à revenir à des stratégies dites « d’union » n’ont pas mesuré les changements dans le contexte politique et social de la France. Leurs cadres politiques sont restés bloqués au XXème siècle et ils ânonnent « Union », « Union » sans se rendre compte que les conditions ont profondément changées.

Populisme et stratégies populistes

Les stratégies que l’on qualifie de « populistes » se définissent par la tentative d’un parti ou d’un mouvement d’intégrer, de manière plus ou moins stabilisée, des fractions sociales et électorales qui ne correspondent pas à sa définition initiale. Ces stratégies ont été expérimentées en Amérique Latine en particulier, parce que la situation de domination néocoloniale de certains de ces pays conduisait à une polarisation intense des revenus et à l’émergence d’une élite clairement distincte du reste de la population[5]. Des situations analogues se sont développées d’abord à la périphérie de l’Europe (Espagne, Grèce) puis en son cœur.

Mais, dire cela ne suffit pas pour construire une stratégie. Il faut passer du constat, qui aujourd’hui n’est guère plus contestable, à la définition d’une stratégie. Cette dernière doit viser simultanément à élargir de manière fondamentale l’espace politique de la force qui l’adopte, en lui permettant de mordre largement sur des franges électorales qu’elle ne pouvait toucher auparavant, de gagner une forme d’hégémonie politique lui permettant de redéfinir les priorités politiques mais aussi les catégories politiques utilisées bien au-delà de son propre espace, enfin de rendre possible les alliances tactiques, autrement dire les glissements de vote de franges de l’électorat qui, quoiqu’en conflit avec les ordres de priorité de la force politique, seront amenées à préférer son succès à celui d’une autre force dans le cadre d’une élection au scrutin majoritaire à deux tours. Pour cela, une stratégie populiste se doit de construire le « peuple » comme figure centrale, renvoyant les autres forces à la défense d’intérêts particuliers ou à l’image de forces sectaires.

Ainsi, des formules comme le « peuple de gauche » sont inadéquates à ce projet. Une stratégie populiste cohérente ne cherche pas spécialement à unir « la gauche » (c’est en réalité un effet dérivé de cette stratégie) mais vise à la construction d’un discours construit sur l’opposition « eux/nous ». Pour y aboutir encore faut-il présenter le « nous » comme correspondant à la notion de Peuple qui est historiquement associée à celle de Nation. Encore faut-il, pour que ce projet soit cohérent, définir le Peuple comme une communauté politique, définies par des règles, et susceptible d’englober tous ceux qui acceptent ces règles et se reconnaissent dans une histoire commune. De ce point de vue une stratégie populiste cohérente va bien au-delà des formules politiques. Elle implique une vision de l’espace politique définit à travers la souveraineté de la Nation qui est mise en œuvre par la souveraineté populaires et des règles organisatrices de l’existence du Peuple (comme le mérite ou la laïcité) mais aussi une forme de réappropriation du récit (et non du roman) national.

Populisme et ruptures

Dans la période actuelle il est clair qu’une telle stratégie a bien des avantages sur une stratégie dite « d’union », qu’il s’agisse de l’union des gauches ou de l’union des droites. La première continue d’être défendue par deux partis-zombis, le PCF et le PS, et la seconde par divers personnages politiques que ce soit chez les Républicains, mais aussi par Nicolas Dupont-Aignan. Cette stratégie d’union est sous-tendue par l’hypothèse que le champ politique est structuré par des forces politiques qui contrôlent bien l’électorat et qui se définissent autour de valeurs (qu’elles soient sociétales ou économiques et sociales) clairement reconnaissables. Elle implique donc une relative stabilité de l’électorat et des partis dans lesquels il s’incarne. Mais, la montée de l’abstention, tout comme la montée simultanée d’un groupe important d’électeurs qui modifient leurs votes d’élection en élection, bat en brèche cette hypothèse. Ces deux phénomènes, qui considérés simultanément sont largement majoritaires dans l’électorat, signifient l’épuisement du potentiel de toute stratégie dite d’union. Cela fait des stratégies populistes les seules stratégies possibles si tant est que l’on veuille réellement arriver au pouvoir et exercer ce dernier.

La définition d’une stratégie populiste viable et cohérente impose comme on l’a dit de faire du Peuple le centre tant des représentations que des projets d’action. Mais, cela implique pour chaque force qui voudrait ainsi se positionner de rompre avec une partie du discours sur lequel elle s’est construite.

Pour une force de droite, cela impliquerait de reconnaître la portée des luttes sociales qui se mènent aujourd’hui et qui constituent l’un des fronts du combat contre l’oligarchie. Disons-le, les dernières déclarations de M. Wauquiez ou de Mme le Pen ne vont pas dans ce sens[6]. Elles démontrent une incapacité à comprendre ce qui se joue dans des luttes certes encore éclatées, certes pouvant avoir des aspects caricaturaux (et pouvant abriter des comportements anti-démocratiques), mais qui néanmoins sont décisives pour la constitution d’un grand mouvement social. L’emploi par les représentants du pouvoir de groupes mercenaires pour attaquer ces mouvements, comme on l’a vu il y a quelques jours à Montpellier, est bien une indication de l’extrême sensibilité de ce dit pouvoir à ces luttes. De même, la quasi-absence de Mme le Pen du combat pour la liberté d’expression, un combat qui se concentre aujourd’hui sur la question de la loi sur les informations fausses (les fake news) et qui vise à défendre tous les médias non-officiels (du Média à RT en passant par TV-libertés) montre une incompréhension de ce qui se joue dans l’établissement d’un néo-Maccarthisme, que ce soit dans l’idéologie ou dans les méthodes. On ne rappellera jamais assez que la défense de la liberté d’expression, une liberté fondamentale, passe par celle des personnes qui ne pensent pas comme nous.

Pour une force issue de la gauche, comme la France Insoumise, cela implique d’affronter la question de l’identité ainsi que celle des frontières. Compte tenu de la très grande hétérogénéité de la base de constitution de la France Insoumise, hétérogénéité qui fait aussi sa force il convient de le noter, cela ne s’annonce pas facile. La question des frontières est évidemment très symbolique. Elle s’attaque à une conception de l’internationalisme qui est en réalité un a-nationalisme et qui souvent rejette la Nation au profit de communautés mythiques. Reconnaître la nécessité des frontières et leur rôle décisif dans la délimitation d’un espace politique où pourrait s’établir la démocratie est un pas fondamental. Une fois qu’il est franchi et assumé rien n’empêche que l’on traite humainement les migrants. Mais, le devoir d’humanité doit prendre en compte le devoir de démocratie, et ce dernier exige la présence de frontières. Une rupture nette, ici, avec ce que l’on peut appeler le « sans-frontiérisme » s’impose. Il convient ici de rappeler que la question de la souveraineté est absolument essentielle et qu’elle impose une rupture nette.

Le populisme et la question de l’identité

Mais, au-delà de la rupture avec le « sans-frontiérisme », c’est bien la question de l’identité qui incarne une bonne partie du chemin qu’il reste à parcourir à la France Insoumise pour accomplir sa mue populiste.

On partage ici certaines des analyses de Chantal Mouffe et d’Ernesto Laclau, qui ont théorisé l’alternative populiste. Construire le Peuple comme sujet et acteur conscient des processus sociaux et des combats politiques implique de créer une volonté collective qui va au-delà des demandes sociales, des revendications catégorielles, et de la diriger contre les dominants, contre l’oligarchie. Ce procès de construction du Peuple englobe bien entendu la question de la lutte des classes mais il ne s’y réduit pas. Il convient alors de comprendre ce qui fait le peuple, c’est à dire l’histoire, c’est à dire aussi l’intégration de certaines institutions et de leurs effets (on pense en particulier aux services publics), c’est à dire, enfin, la nature profondément politique de ce procès, une nature qui inclut la question du mérite et qui fait figurer bien haut la question de la laïcité[7]. La question de l’identité est donc profondément présente avec celle de la construction du Peuple. Or, sans peuple, il ne saurait y avoir de souveraineté. La question est donc un projet de gauche ainsi que le dit Chantal Mouffe qui parle de «reformuler l’idéal socialiste en termes de radicalisation de la démocratie »[8], mais c’est aussi un projet qui vise à la mobilisation des victimes, qu’elles soient directes ou indirectes, de l’ultralibéralisme. Il implique donc un rassemblement qui aille au-delà de la gauche, un rassemblement qui vise à obtenir la fameuse «hégémonie culturelle», dont parlait Gramsci. Il s’agit ici d’assumer la stratégie populiste comme celle de la construction d’un « bloc historique ».

Il faut revenir sur la constitution du Peuple et sur le rôle de l’histoire. Certains voudraient que l’histoire de la souveraineté populaire commence en 1789. Mais, c’est faux, et c’est même un contre-sens[9]. La notion de souveraineté populaire se retrouve dès la Rome républicaine[10], avec la fameuse formule Senatus PopulusQue Romanum[11]. Ainsi, le mépris dans lequel certains des responsables de la France Insoumise semblent tenir tout ce qui est antérieur à 1789 n’est pas seulement absurde du point de vue de la construction de la Nation et de son identité, mais se révèle de plus d’une maladresse insigne..

Par contre, ce qui distingue une vision de l’identité « de droite » d’une vision historique qui doit être reprise par toute stratégie populiste, c’est l’identification du Peuple à des racines ethniques et (ou) religieuse. Or, on sait depuis plus de vingt ans que les « Gaulois » ne sont nullement distinct ethniquement des « Germains », mais que leur identité provient en réalité des institutions politiques qu’ils se sont données, l’oppidum, sur le modèle de la cité grecque et romaine. L’identité est donc une construction historique, certes une construction dans le temps long, mais néanmoins une construction. Ce sont donc les principes et les règles politiques qui ont servi à cette construction qui importent, c’est aussi la mémoire des institutions et des luttes qui furent menées pour les construire[12], qui définissent de fait qui va faire partie du Peuple et qui s’en exclut.

Retour sur la tactique

Cette question du choix de la stratégie n’épuise pas le problème de la tactique. Une fois une stratégie populiste adoptée se posera néanmoins le problème des alliances et des reports électoraux. Mais, ils se poseront dans des termes qui ne seront pas manipulatoires. Car, rien n’est moins crédible que de se crêper le chignon pendant tout une campagne électorale (et même avant) pour faire dans l’entre-deux tours des appels du pieds plus ou moins adroits. De fait, la logique du combat politique veut naturellement que l’on mette en avant les différences (et ses propres spécificités) jusqu’à la veille du premier tour. Mais, il y a manière et manière de la faire. Des déclarations tonitruantes et sectaires avant le premier tout ne sont certes pas la meilleure manière d’obtenir des bons reports lors du second tour.

Une stratégie populiste cohérente, qui se pose donc naturellement la question de la tactique et des reports, implique que les principaux coups doivent être réservés à l’adversaire réel, on dira ici en un clin d’œil au cinquantenaire de mai 1968 qui avait vu la mobilisation d’un vocabulaire « maoïste », l’ennemi principal. Cet ennemi principal, c’est bien entendu l’oligarchie, que ce soit dans sa déclinaison française ou dans sa déclinaison bruxelloise (et l’on voit à travers des trajectoires individuelles, comme celle de Pierre Moscovici à quel point elles se confondent et se fusionnent). Cette stratégie cohérente impose certaines formes de restreinte dans la polémique envers qui ne représente pas cette oligarchie. Non que la polémique ne doive pas exister. Une stratégie cohérente considère que montrer les contradictions des autres stratégies est important, que ce soit pour valoriser ses propres positions ou pour provoquer un changement dans des forces concurrentes. Mais, cette polémique qui vise des forces concurrentes doit alors absolument être maîtrisée et contrôlée ; elle doit éviter les formulations sectaires et les formules injurieuses. L’électeur a de la mémoire. Il se souviendra – et on le lui rappellera – les formules méprisantes et les injures. Dès lors, céder à la facilité, devient la meilleure façon d’invalider en tactique une stratégie. C’est faire, justement, le jeu de l’oligarchie, de l’ennemi principal…

[1] Voir https://www.marianne.net/politique/union-de-la-gauche-ou-populisme-la-france-insoumise-hesite-et-se-dechire

[2] Voir l’article du Devoir du 9 mars 2018, « Vous avez dit «populiste»? » http://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/522254/vous-avez-dit-populiste

[3] Voir la tribune de Coralie Delaume sur FigaroVox, http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/04/20/31003-20180420ARTFIG00185-la-secession-des-elites-ou-comment-la-democratie-est-en-train-d-etre-abolie-par-coralie-delaume.php

[4] Voir Sapir Jacques, La Démondialisation, Paris, Le Seuil, 2010.

[5] Voir Mouffe Chantal et Inigo Errejon, Construire un peuple, Pour une radicalisation de la démocratie, Paris, Le Cerf, 2017.

[6] Par exemple sa déclaration identifiant le mouvement étudiant avec les punks à chiens, déclaration ridicule pour qui connaît l’importance de certaines assemblées générales.

[7] Sur ce point je renvoie le lecteur à Sapir Jacques, Souveraineté, Démocratie, Laïcité, Paris, Michalon éditeur, 2016 et Bourdin Bernard et Sapir Jacques, Souveraineté, Nation, Religion, Paris, Le Cerf, 2017.

[8] Citée par Bertrand Renouvin in « Populisme de gauche : questions de stratégie » http://www.bertrand-renouvin.fr/populisme-de-gauche-questions-de-strategie/

[9] N’en déplaise à Alexis Corbière.

[10] Voir Nicollet Claude, « Polybe et la ‘constitution’ de Rome » in C. Nicollet (dir), Demokratia et Aritokratia. A propos de Caius Gracchus : mots grecs et réalités romaines, Paris, Presse de la Sorbonne, 1983

[11] Voir Bretone Mario, Histoire du droit romain, Paris, Editions Delga, 2016

[12] A. Bentley, The Process of Government (1908), Evanston, Principia Press,1949

Commentaire recommandé

Galvan // 22.04.2018 à 07h56

De grâce, cessez de nommer cette caste d’oligarques ´Elites’, nommez-les comme il faut : des Privilégiés.
Posséder beaucoup d’argent ne fait pas d’une personne une élite, c’est le talent, l’intelligence des aptitudes intellectuelles, physiques ou artistiques qui permettent de définir une élite et qui rendent ces personnes utiles à la société. Au contraire l’oligarchie est une forme de parasitisme, nous n’avons pas besoin de ces gens qui la composent.

66 réactions et commentaires

  • pucciarelli // 22.04.2018 à 06h35

    Ce papier pointe parfaitement le problème de M. Mélenchon, dont le combat peut paraître mal structuré. Il a apparemment choisi de nourrir, intelligemment certes, la révolte, en se privant des moyens d’un réel changement. Si la FI est structuré autour de lui, c’est à lui d’en finaliser la stratégie. On voit mal aujourd’hui comment son combat peut déboucher sur de réelles perspectives politiques. Ce qui est bien dommage.

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    • eric // 22.04.2018 à 13h33

      Qu’on commence deja par rendre possible pour les Europeennes de 2019 une liste UPR+Phillipot+Lassale.

      Une telle alliance, basée sur le Frexit (en plan B si ca fait plaisir a certains, mais après un plan A très balisé dans la méthode et le temps) et dont chacun des composant serait trop petit pour peser quoi que ce soit de toute manière, vaudrait a minima 5%, et pourrait viser les 10%.

      Alors, ensuite, une fois que les « petits » montrent qu’on peut s’entendre malgré des différences, se posera la question pour Merluche d’enchanger la partie de sa base electorale qui dant tous les cas reste trop européeiste pour envisager la remise en cause du système, pour cette nouvelle base consolidée autour des UPR/Phillipot/Lassale.

      Merluche aurait alors le loisir de faire un vrai choix politique, qui ne serait pas un pari trop risqué (car actuellement, si il fait le pari « populiste », il sait ce qu’il va perdre de son electorat, mais il ne sait pas ce qu’il va gagner vu l’eparpillement d’en face)

      Et tout ca sans compter tous ceux qui sont actuellement FN ou Dupont Aignan qui ne manquerait pas d’être séduits par ce mouvement « Frexit » (pour faire simple) qui se mettrait en place, et qui instaurerait enfin le vrai clivage politique : Mondialisme vs Democratie ou Oligarchie vs Peuple

        +9

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      • marie // 28.04.2018 à 14h26

        J’ai du mal à lire votre développement parce que le mot »Merluche » me choque. Si vous voulez être lu, en tous les cas par moi, soyez poli SVP et respectueux si possible .

          +1

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  • Brian64 // 22.04.2018 à 06h42

    Sans vouloir critiquer, que de mots pour dire que les électeurs de JLM au premier tour auraient dû choisir MLP plutôt que EM au deuxième tour.
    Moi je pense que c’est impossible, dans l’état actuel des choses, ce n’est pas une initiative qui viendra des cadres de partis.
    Néanmoins on constate que sous la pression des électeurs JLM n’a pas appelé à voter Macron. Mais on voit bien les résistances, puisque la FI à refusé de compter les voix de militants qui seraient pour MLP.

      +3

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    • P’tetbenkwui // 22.04.2018 à 15h06

      I@ Briand64

      Ne trouvez -vous pas inquiétant voire terrifiant quelque part, que les électeurs en soient arrivés à se laisser déposséder de toute réflexion et de leur libre arbitre « dans l’attente des consignes d’un tiers ». Peu importe la fonction du tiers.
      Depuis des années j’entends comme vous cette réflexion avilissante et ça m’irrite copieusement.
      Les électeurs seraient-ils devenus si abrutis qu’ils ne soient plus capables de réfléchir seul pour se faire leur propre opinion ?

        +8

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      • Ruoma // 22.04.2018 à 15h57

        Réflexion que j’ai entendue souvent : « Je n’ai pas voté pour untel, parce qu’il avait trop peu de chances. J’ai voté utile et pour un autre qui était mieux placé ».
        Autrement dit, les électeurs sont nombreux à ne pas voter pour eux-même, c’est pourtant ce qu’on leur demande, mais pour celui dont ils pensent, dont « on » leur a dit (les sondages et les médias) qu’il était mieux placé.
        C’est aussi la force puissante de « l’effet de groupe »… On préfère voter mal et rester dans le groupe qu’en être exclu.
        Et c’est à cause de ça et d’une propagande inouïe qu’on se retrouve avec Macron à l’Élysée.
        Mais on continue à entendre, dans ces mêmes médias, qu’on vit en « démocratie »…

          +10

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        • patrickv // 22.04.2018 à 16h22

          exact !
          le problème, ce ne sont pas les « politiques » (encore qu’il y en ait peu d’honnêtes), mais la prise du pouvoir des 1%, grace à leur pouvoir sur les médias !
          les médias nous désinforment au maximum, nous manipulent, nous mentent !
          fini la neutralité, l’objectivité !
          http://www.dedefensa.org/article/solitude-angoisse

            +5

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  • Patrique // 22.04.2018 à 07h02

    Très mauvais papier de Sapir qui s’appuie notamment sur cette erreur :
    « Aucun mouvement ne pourra espérer être victorieux sur la base de ses simples forces. »
    Or l’histoire récente a montré le contraire. Les oligarques ont gagné les pouvoirs exécutifs et législatifs sans parti. Ils ont choisi l’un des leurs, un homme ressemblant à une gravure de mode, Macron, ressemblant à Blair, Renzi, Obama ou Trudeau (ils emploient toujours les mêmes méthodes qui marchent, notamment auprès des électrices), et ont construit un parti fantoche autour de lui, LREM.
    Aucune alliance, même avec le Modem, mais des ralliements financiers et alimentaires.
    Sapir peut sauter sur sa chaise en criant front, front, rien ne sera possible tant que les médias seront aux mains des oligarques et décideront qui aura le droit à la parole. Or des études ont montrés que le résultat d’une élection dépend essentiellement du temps de parole dans les radio-télés. Mélenchon a fait 15% parce qu’il a eu environ 15% du temps de parole dans les médias. Macron a été élu parce qu’il a eu 28% du temps de parole.

      +33

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    • moi // 22.04.2018 à 10h07

      C’est bien beau de dire que Macron a gagné parce qu’il était soutenu par les médias, mais quelles conséquences en tirez-vous, pratiquement ?

        +4

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  • Galvan // 22.04.2018 à 07h56

    De grâce, cessez de nommer cette caste d’oligarques ´Elites’, nommez-les comme il faut : des Privilégiés.
    Posséder beaucoup d’argent ne fait pas d’une personne une élite, c’est le talent, l’intelligence des aptitudes intellectuelles, physiques ou artistiques qui permettent de définir une élite et qui rendent ces personnes utiles à la société. Au contraire l’oligarchie est une forme de parasitisme, nous n’avons pas besoin de ces gens qui la composent.

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    • RD // 22.04.2018 à 13h25

      Des privilégiés, non : rien en vous interdit légalement de créer une start-up et de devenir milliardaire et d’influer ensuite sur le processus « politique ».

        +1

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      • Ruoma // 22.04.2018 à 14h32

        Ça, c’est ce qu’on vous fait croire…
        En réalité, d’une part, ceux qui font partie de ce club très fermé font voter des lois pour favoriser leur enrichissement et affaiblir les éventuels concurrents.
        D’autre part, il y a des études sur ce sujet, il est établi qu’on ne peut accroître son patrimoine qu’à partir d’un certain niveau. De mémoire, il faut qu’il soit supérieur à un million d’euros. En dessous, on s’appauvrit inévitablement.
        C’est du même acabit que « 100% des travailleurs ont essayé de s’enrichir ».
        Quant à s’enrichir pour influer sur le processus politique, inutile de préciser que ceux qui accèdent à la fortune ont d’autres objectifs que changer la politique grâce à laquelle ils ont pu s’enrichir.

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      • Emilium // 23.04.2018 à 16h02

        Pourquoi n’y allez vous pas franco en nous sortant carrément le bon vieux « Quand on veut on peut » tant que vous y êtes ? Si Bourdieu vous est difficile d’accès, revoyez votre Coluche, qui disait en substance : dans la société certains seront petits, gros, noirs et moches et pour eux ça sera très dur…

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    • Marc // 22.04.2018 à 13h41

      Avoir beaucoup d’argent est une qualité valorisée socialement dans notre pays, pas par tout le monde mais par l’écrasante majorité… cela place les concernés au dessus des autres, voilà pourquoi ce terme « elite »

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      • Ruoma // 22.04.2018 à 14h23

        Pas d’accord.
        D’abord, être riche est valorisé surtout par nos « grands » médias et certains « politiques ».
        Valorisé dans l’opinion publique, je ne sais pas. Par l’écrasante majorité, je suis sûr du contraire.
        Les gens ne veulent pas être riches, ils veulent surtout avoir du pouvoir d’achat et être rémunérés décemment par leur travail.
        Le terme « élites » n’a pas été choisi au hasard. Ce sont des « éléments de langage ».
        Il s’agit bien de « formater » l’opinion publique, comme nos politiciens ou nos médias le font en associant invariablement partisans d’une immigration choisie et non subie, mesurée et non excessive avec xénophobes, favorables au Frexit avec extrême-droites, etc., pour rendre séduisante cette oligarchie et discréditer les opinions hostiles.
        Concernant l’accumulation de fortunes, ils associent immanquablement hostilité avec jalousie, dans le même but.
        La France s’appauvrit, mais la petite oligarchie des « immensément » riches, riches d’une façon indécente, inacceptable, richesse qu’ils subtilisent à la grande majorité de la population, continue de s’enrichir…
        Encore une fois, la vie a-t-elle pour but d’accumuler un patrimoine considérable au risque de se « tuer » au travail (et, au passage, de tuer notre environnement) ou avoir suffisamment pour vivre la vie qu’on veut ?

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    • hégémon // 22.04.2018 à 19h24

      Je suis d’accord avec vous , c’est un peu comme l’expression  » gagnants et perdants de la mondialisation  » à mes yeux , il n’existe aucun de ces 2 camps , il n’y a que les « sacrifiés et les protégés de la mondialisation » . les sacrifiés sont tous les employés , ouvriers , cadres , artisans ou petits entrepreneurs qui sont confrontés à la concurrence universelle et internationnale… et les protégés , retraités , fonctionnaires , professions « libérales »(mais pas libéralisés) ou autres professions intellectuelles protégés par leurs réseaux ou leurs diplômes , ces mêmes protégés qui votent massivement pour le statu quo. il faut remettre les mots à leurs places.

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    • Emilium // 23.04.2018 à 15h58

      Je comprend vos scrupules terminologiques, car en effet la stigmatisation de l’élite peut donner à penser que celui la porte aspire à une société sans classe, sans différence de revenu, dans un égalitarisme pur, qui existe, mais qui confine à l’obession, de même que l’anti-étatisme forcené, horizontalement absolu, etc…
      Cependant, de même qu’on peut défendre la souveraineté républicaine et s’opposer notamment au « sans-frontièrisme » dont parle ici Sapir, tout en refusant d’être taxé de nationaliste, on peut aussi reconnaitre qu’une société bien ordonnée produit des élites dans différents domaines, comme vous le dites très bien, tout en rejetant l’élitisme. Dans « nationalisme » comme dans « élitisme », le suffixe « isme » suggère qu’on tient la nation ou l’élite comme le principe essentiel d’une idéologique politique. Alors que la nation peut être la corrélat secondaire d’une exigence démocratique, et l’existence d’une élite sociale le corrélat secondaire d’une exigence de technicité et/ou de perfectionement de la vie sociale, économique, artistique, etc… Bref, je comprend votre scrupule, mais « oligarque » n’a pas le même sens que « privilégiés » par exemple, l’oligarque disposant d’un pouvoir politique, typiquement le technocrate de Bruxelle, que ne possède pas nécessairement le « privilégié », qui peut n’être qu’un rentier par exemple. Bref, votre injonction envers l’auteur à nommer les choses « de grâce » « comme il faut », est largement exagérée. Vous ne revenez as sur le fond de l’article, qui parle de stratégie et de tactique politique…

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  • Sam // 22.04.2018 à 08h05

    Merci beaucoup à M.Sapir de désigner avec autant de clarté l’ennemi principal : l’oligarchie.
    Puisque les Crises aiment les dossiers bien fait, il serait d’utilité publique de monter un dossier spécial sur cette oligarchie.
    Et bien content de voir qu’en ces temps troubles, certains croient encore au changement, le vrai, pas celui qu’ils nous vendent à coup de réformes antisociales.

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  • René Fabri // 22.04.2018 à 09h05

    Encore une magnifique analyse de Jacques Sapir. Ce site a de la chance de pouvoir publier ses articles, et nous de les lire.

    Au début, je craignais qu’il n’oublie des points importants. Mais, il suffisait d’être patient et de lire attentivement jusqu’au bout, pour voir qu’il arrive à couvrir quasiment toute l’étendue du sujet, et à répondre par avance à de nombreuses objections. Par exemple, vers la fin, il pointe avec beaucoup de discernement les obstacles aux alliances ponctuelles des populistes. C’est dommage, car l’oligarchie en profite pour mettre en place une restriction des libertés et une remise en cause des avantages acquis. Il faudrait que les chefs des partis, et ceux qui y ont de l’influence, comprennent cela.

    Néanmoins, je ne suis pas d’accord sur le fondement de ce discours qui est l’opposition. Mes études d’histoire m’ont révélé que le pouvoir se trouve toujours dans les mains de l’oligarchie. Selon moi, il ne faut pas l’affronter, ou pas seulement, mais aussi la convertir, en dialoguant avec intelligence et persévérance. Il faut aussi la diviser, comme elle-même divise le peuple.

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    • Suzanne // 22.04.2018 à 09h44

      Convertir l’oligarchie, dialoguer avec elle, la diviser. Des idées très intéressantes, pourriez-vous développer, comment faire? Malheureusement, cet activisme pacifique n’aura peut-être pas le temps de s’exprimer, car la colère gronde, et j’ai bien peur que tout se passe dans une violence démesurée. Mais je suis quand même d’accord, je suis sûre que beaucoup, beaucoup de membres de l’oligarchie ne sont pas idiots, sont peut-être aussi sensibles aux problèmes que pose leur caste, font peut-être preuve d’empathie, et pourraient peut-être ( en sentant le vent tourner, aussi 🙂 ) agir contre les intérêts mêmes de cette classe. Ce ne serait pas la première fois que ce phénomène arrive.

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      • René Fabri // 22.04.2018 à 11h39

        Hélas, je n’ai pas de réponse simple.

        Au 16e siècle, un groupe religieux a décidé d’influencer l’oligarchie. C’était les Jésuites, qui ont mené principalement deux actions : s’infiltrer en plaçant des conseillers auprès des dirigeants, et instruire beaucoup d’enfants par les écoles. Cela fut relativement efficace, puisque les oligarques, qui avaient tendance à dévier vers l’athéisme, ont été majoritairement chrétiens jusque vers la fin du 19e siècle.

        Je ne suis pas sûr qu’il faille faire pareil, puisque leur stratégie n’a pas tenu quand le monde a changé et qu’ont émergé les grandes entreprises, dont vous parlez dans un autre commentaire ci-dessous. Avec aussi les progrès scientifiques, l’hypothèse de Dieu n’était plus nécessaire. Maintenant, comme le dit Sapir, un revenu croissant des masses pour une augmentation de la consommation nationale n’est plus nécessaire aux oligarques. Ils n’ont plus besoin de l’ONU puisque des « accords multilatéraux » suffisent comme l’a dit récemment Macron. Ils peuvent rester enfermés dans leurs tours d’ivoire. Le dialogue parait de plus en plus difficile, mais il doit y avoir des failles.

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        • RD // 22.04.2018 à 13h29

          Ils ne sont pas dans une tour d’ivoire, ils estiment avoir gagné avec les règles du jeu en cours (celui du capitalisme), ce qui est par définition le cas.

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          • P’tetbenkwui // 23.04.2018 à 16h58

            Eux et leurs disciples seront soit à l’abri, soit doublement protégés.  
            D’une part physiquement, d’autre part par la bêtise de la violence déferlant sur celui qui a un peu plus ou qui n’est pas bien loin. Mais les vrai(e)s responsables et/ou coupables seront hors d’atteinte. Malheureusement.

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      • fpole // 22.04.2018 à 17h42

        Plutôt d’accord avec vous, mais il me semble très optimiste de convaincre ces »élites », malheureusement le rapport de force est la seule solution. Plus les inégalités augmenteront, plus ce rapport de force sera violent.

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      • Alfred // 23.04.2018 à 19h33

        Une des manières de convertir et diviser l’oligarchie est de faire revenir une partie d’entre elle à des intérêts nationaux (par exemple Dassault) voire même protectionistes (à la mode des constructeurs sud-coréens); que son intérêt bien compris coïncide au moins conjoncturellement (si possible structurellement) avec l’interet de la nation.
        Les moyens d’y parvenir une sont nombreux et à discuter. Certains sont très basiques et évidents; ce sont les plus difficiles à mettre en œuvre. Par exemple faut pour le peuple disposer de la « cartographie des possedants » (qui possède quoi). Ce n’est déjà pas facile dans un monde financiarisé ça l’est encore davantage avec « le.secret des affaires ». Mais il reste possible de taper même à l’aveugle en utilisant l’arme du boycott. (Ex peu importe qui possède truc-industrie mais boycotter truc-industrie qui délocalise / rapatrié ses bénéfices au Luxembourg ou que sais-je l). C’est pas plus compliqué que consommer bio ou que de vivre sans déchets. C’est simplement plus large politiquement.

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    • Ceric // 22.04.2018 à 17h54

      Exact sur le point d’oligarchie…je pense que quel que soit le régime, c’est toujours et partout une oligarchie qui gouverne, et avant tout pour des intérêts de fonction, carrière et statut. Le corpus idéologique qu’elle affiche ne joue qu’un rôle instrumental auquel elle rajoute les ingrédients intellectuels à la mode.

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    • Emilium // 23.04.2018 à 16h09

      Vous semblez confondre « oligarchie » et « élite ». L’oligarque détient un pouvoir politique qui n’émane pas du peuple souverain, mais de sa condition sociale, d’élite justement. Aujourd’hui c’est le technocrate, qui s’assoie sur le volonté populaire quand celle-ci ne lui convient pas (pour les scrutin : traité constitutionnel européen de 2005, Brexit, élection de Trump, etc, mais on pourrait ajouter aussi tous les traités de libre échange quand les oligarques technocrate savent pertinemment que le peuple n’en veut pas). alors que dans une démocratie représentative, les représentant sont de fait une élite, mais les structures politiques l’oblige à respecter la volonté populaire. Bien sûr ces termes distinguent des réalité moins nettes, mais ils n’ont pas le même sens ! Donc non l’histoire ne révèle pas que l’oligarchie gouverne toujours. La démocratie existe, et la monarchie absolues aussi d’ailleurs. Là où vous avez raison cependant, c’est qu’une démocratie représentative ayant besoin d’une élite de représentant, il faut diviser l’élite existante pour qu’une partie cesse de collaborer avec les oligarques pour se mettre au service du peuple, comme elle se doit de la faire…

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  • Suzanne // 22.04.2018 à 09h37

    Ah, c’est un article passionnant, merci beaucoup Jacques Sapir !! D’abord, oui, comme le dit Sam, parce qu’il rappelle qui est l’ennemi principal, l’oligarchie, et que c’est elle qu’il faut abattre, pour que le peuple retrouve enfin un droit à la parole. Ensuite, parce qu’il met en scène les difficultés de construction de forces alternatives, tellement on nous a bassinés avec cette assimilation forcée à l’extrême droite dès qu’on parle du Peuple, avec une majuscule.

    C’est particulier, cette notion de Peuple. En réalité, il n’y a pas de démocratie sans frontière, et sans reconnaissance de points communs suffisants pour créer du Faire Ensemble. Si tout est ouvert à tout, comment se reconnaître différent de son voisin (dans le respect de celui-ci), et donc comment se reconnaître comme Français?
    L’être humain navigue sans cesse, pendant toute sa vie, dans cette dialectique de faire entendre avec force sa petite voix personnelle tout en écoutant et en tenant compte des autres. Les peuples aussi. Nous ne pouvons accueillir que si nous formons Peuple, et nous ne pouvons former Peuple que s’il y a des frontières et qu’une identité commune nous relie. Et ce phénomène de création d’identité est impossible pour l’Union Européenne, qui est trop grande et trop hétérogène. Nous ne sommes pas les Etats-Unis qui se sont formés non pas en union mais en opposition (aux nations autochtones pour l’identité, aux noirs pour l’égalité).

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    • Suzanne // 22.04.2018 à 09h55

      Je vais plus loin : je pense que nous sommes définitivement engagés dans une société où les multinationales, les « marques », ont le pouvoir. Ce n’est pas encore visible complètement, mais cela devient de plus en plus réel et concret. La seule et unique alternative à cela, ce sont les nations, les peuples. Si les nations sont puissantes, elles feront contre-pouvoir. Sinon, on crèvera tous dans le basculement vers une société esclavagiste. Si on n’est pas fichus, nous Peuple, de récupérer le pouvoir qu’on nous a volés, et de le garder jalousement, on est morts. D’où l’extrême nécessité des stratégies communes dont parle Jacques Sapir.

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      • Laurent // 22.04.2018 à 12h39

        Le dernier livre de Naomi Klein explique ou ré explique bien ca.

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        • Suzanne // 22.04.2018 à 17h51

          Celui-ci?
          « Dire non, et après ? Contre la stratégie du choc de Trump, trad. de Véronique Dassas et Colette St-Hilaire, Arles, France, Actes Sud, coll. « Essais », 2017, 224 p. (ISBN 978-2-330-08199-7) »

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  • Christian Gedeon // 22.04.2018 à 09h48

    Les insoumis (sic!) ne feront jamais leur mue populiste. Par qu’ils ont déjà fait une autre mue qui les imprégné totalement en dépit de leurs dénégations indignées,celle du communautarisme,evidemment déguisée,cette mue la,en défense des « droits de l’homme et de lutte contre le racisme,l’exclusion sociale » et patin couffin. Jamais la proximité entre Obono,Bouteldja,Diallo, le Cran e autres organisations racialistes n’a ete clairement condamnée par JLM et ses lieutenants et lieutenants…c’est dur la vérité,hein?

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    • Sandrine // 22.04.2018 à 14h52

      Le piège peut être contourné en rappelant l’analyse du nationalisme faite par Lénine.
      Le nationalisme, selon lui, est indispensable en situation coloniale ou quasi-coloniale pour faire échec à l’impsérialisme (stade suprême du capitalisme).
      Or la France se trouve actuellement dans une situation quasi-coloniale, colonisée par les USA via l’Europe.
      L’arrivée massive d’immigrants est un signe majeur de cette situation coloniale: comme sur le continent américain aux XVI-XVIIe siècle, la caste dirigeante importe la main-d’œuvre en provenance du monde entier, produisant de fait, une société métissée (comme en Amérique latine)

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      •  » déplorable »21 // 22.04.2018 à 17h58

        le concept de colonie ne me convient pas. En effet les français ont librement élus leur  » gouverneur « .
        Je préfère plutôt celui de tumeur principale ou d’origine et la /les métastases.
        ceci dit , je vais bien !

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    • Emilium // 23.04.2018 à 16h16

      A l’évidence vous avez une définition ethnique ou religieuse de l’identité nationale. Pourtant il en existe une autre, dont parle longuement J Sapir dans son article : une identité républicaine, basée sur une histoire commune, des luttes communes, des institutions communes. Relisez ce passage et envisagez plus sérieusement cette option. Car défendre les minorité racisées n’exclus personne de la communauté national, au contraire : le conseil national de la résistance, qui nous a donné la sécu, est une organisation de résistance à une définition raciale et religieuse de l’identité française, celle de Pétain. Les Obono et compagnie s’inscrivent dans cette tradition et affirment par là leur appartenance à la nation française…

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      • Alfred // 23.04.2018 à 19h55

        On aimerait bien mais malheureusement vous prenez vos désirs pour des réalités : ainsi « Car défendre les minorité racisées n’exclus personne de la communauté national(sic), au contraire ». Zetes certain? Même en faisant des ateliers fermés aux « non racisés »?
        Pour s’inscrire dans un cadre de lutte global n’excluant aucun citoyen quelque soit sa couleur de peau/ religion / orientation sexuelle / et patati et patata il faudrait commencer par se débarrasser de ce vocabulaire et de ces concepts directement importés du centre de l’Empire (racisé, intersectoriel et autres joyeusetés) et revenir aux fondamentaux qui transcendent (tels la lutte des classes).
        Obono est une idiote utile de l’Empire comme une partie de ses petits copains. Hélas.

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    • Emmanuel // 26.04.2018 à 07h29

       » leur identité provient en réalité des institutions politiques qu’ils se sont données, l’oppidum, sur le modèle de la cité grecque et romaine. L’identité est donc une construction historique, certes une construction dans le temps long, mais néanmoins une construction. Ce sont donc les principes et les règles politiques qui ont servi à cette construction qui importent, c’est aussi la mémoire des institutions et des luttes qui furent menées pour les construire[12], qui définissent de fait qui va faire partie du Peuple et qui s’en exclut. » : à méditer. Un peuple nait d’abord de la conscience d’une communauté de destin.

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  • moi // 22.04.2018 à 10h02

    Ce qu’ont montré l’élection de Macron et le bon score de Mélenchon, c’est que, contrairement à ce que l’on pouvait croire en se fondant sur l’expérience politique de ces 30 dernières années, il est possible à un nouveau mouvement de collecter suffisamment de voix pour être présent au second tour, et, dans la foulée, gagner les élections législatives et avoir un majorité.

    Les alliances d’appareils sont dépassées. Mélenchon a vu juste. Il a constaté l’échec du Front de Gauche qui était une alliance de partis et il a tenté une autre stratégie, qui a été payante.

    Oui, Sapir a raison, il faut assumer un populisme qui dépasse les clivages anciens. Il faut abattre l’oligarchie, l’UE et l’euro. Mais ça ne passera pas par une alliance électorale entre LFI et d’autres organisations. Il faut un rassemblement à la base.

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    • Ignotus // 22.04.2018 à 12h17

      Vous,
      D’accord avec vous il faut un rassemblement qui se focalise uniquement sur les objectifs prioritaires comme sortir de l’UE, de l’euro et de l’OTAN, qui met de coté les sujets clivants qui divisent le Peuple (droite, gauche ou autre divisions) et qui n’a pour but que de remettre en place la démocratie et la souveraineté.
      Mais au fait, savez vous que ce mouvement existe depuis 11 ans ? et que sont nom commence par Union
      Étonnant non ?!

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  •  » déplorable »21 // 22.04.2018 à 10h46

    Un article « coup de gueule  » FORMIDABLE de Jean Paul Brigelli qui pose bien la question :
    https://blog.causeur.fr/bonnetdane/la-fracture-verticale-002169.html
    qui mériterait d’être repris sur le site .
    Avertissement :
    A mes camarades Insoumis ou de « gogauche », faites l’effort ne serait ce que le temps de la lecture d’abandonner la pensée « Panini  » ( du nom des catalogues d’étiquettes ) et paresseuse. C’est à dire que le jour ou un Insoumis écrira ça, alors l’espoir sera permis.
    Autre lecture conseillée : Construire un peuple / Pour une radicalisation de la démocratie (Editions du Cerf)
    Chantal Mouffe et Iñigo Errejón

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    • Marc // 22.04.2018 à 14h04

      Podemos et la radicalisation de la démocratie? Ou Brighelli et la démocratie comme « perversion de la République?
      Soyons clair : le capitalisme bloque la diffusion des idées anti-capitalisme dans les mass médias que par nature elle possède… à partir de là, les gens sont conditionnés à perpétuer le capitalisme… et l’education nationale fait le reste.
      Sans une refonte en profondeur des médias et du système éducatif et universitaire, demander l’avis du peuple sera contre productif…
      Les gens ont voté macron en suivant les mass medias, et ils n’ont pas critiqué ces médias car ils sont cohérents avec leur éducation. ..

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      • Vjan // 23.04.2018 à 02h57

        « le capitalisme bloque la diffusion des idées anti-capitalisme dans les mass médias que par nature elle possède… à partir de là, les gens sont conditionnés à perpétuer le capitalisme… et l’education nationale fait le reste. »

        @Marc, Même pas besoin de mêler l’Éducation nationale à l’affaire, vous allez voir :
        L’éducation des enfants appartient à leurs parents… qui bien souvent les laissent devant les écrans pour être tranquilles.
        La boucle est bouclée, adieu, Berthe.

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  • Ruoma // 22.04.2018 à 11h34

    Une analyse devrait permettre de simplifier le sujet. Pour moi, ce n’est pas le cas ici.
    Parler de « gauche » et « droite » est complètement fallacieux et ne peut qu’ajouter à la confusion.
    Aujourd’hui, il faudrait plutôt parler de libéral-mondialisme-atlantisme-pro-UE versus nationalisme-souverainisme-indépendantisme-pro-services-publics-démocrate-républicain.
    Pour faire simple, justement, Pour ou Contre : les grandes fortunes, l’oligarchie, la finance et les banques, le business, la déréglementation, les accords de « libre-échange », l’immigration subie, les dettes, la corruption, l’austérité pour la population, les délocalisations, les privatisations (médias, monnaie, services publics), le chômage de masse, le mépris de l’environnement, les conflits militaires, etc.
    Je pense qu’il n’est pas difficile de répondre à la question…
    En outre, on sait ce qu’on doit penser du régime des partis auquel De Gaulle s’est opposé, mais auquel nous sommes soumis aujourd’hui avec ce leurre de « l’alternance », entretenu soigneusement par les « grands » médias et en votant des lois qui le renforcent, où les deux partis « institutionnels » s’échangent le pouvoir tous les cinq ans pour faire exactement la même chose.

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  • Quentin // 22.04.2018 à 12h47

    Simple question : pourquoi il n’est pas possible de prononcer ce nom ici ?

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    • Bobby // 22.04.2018 à 15h21

      Décision personnelle assumée d’Olivier Berruyer il me semble.

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  • Ovni de Mars // 22.04.2018 à 13h02

    Les élections européennes de 2019 vont être l’occasion rêvée de vérifier ce que dit Jacques Sapir et en même temps de montrer ce que dissimule le Parti Médiatique à savoir que l’U.E. n’est qu’un moyen utilisé pour assoir la domination de l’oligarchie.

    J’attends avec impatience la stratégie de la F.I. Je l’espère violemment anti-européenne car elle serait alors justement l’une des stratégies populistes cohérentes dont parle Jacques Sapir : désigner clairement l’ennemi principale, Macron, le néo-libéralisme de Bruxelles, le Parti Médiatique.

    La chance de Mélenchon est qu’à gauche, il n’y a plus guère qu’Hamon, un ex-PS qui ne semble pas très stratège (voir son assentiment aux frappes FUKUS en Syrie) et que donc il pourra se dégager un tant soit peu de l’ambigüité politique qu’il doit encore maintenir entre souveraineté et gauchisme pro-européiste multiculturel

    En 2005, l’U.E. était moins détestée et le référendum avait été gagné par les souverainistes donc un basculement eurosceptique en 2019 est envisageable et pourrait être le début d’un retournement populiste

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  • Owen // 22.04.2018 à 13h55

    Article très dense, un grand merci.

    Sur le fond
    Si les CSP+++ ont obtenu ce qu’ils voulaient, avec l’UMPS en Marche, à savoir toujours plus de liberté, les CSP- ont vainement voté à gauche, qui devait fournir une économie redistributive, elles votent maintenant FN, pour que la nation défende son peuple. Les CSP- ont toujours été sensibles au valeurs de protection, et il y en a deux: par une économie socialisée, par la nation pour les intérêts du peuple. L’idéal étant de croiser ces deux valeurs.
    Le point irréconciliable entre Mélenchon et le Pen est l’immigration, ce qui contrarie le CSP- qui ne voit pas comment une économie créatrice d’emplois peut lui être profitable si la main d’œuvre étrangère continue à rentrer.
    Concernant l’oligarchie, du moins les grandes entreprises, rappelons qu’une économie nationale datant de l’après guerre (économie mixte et plan quinquennaux) a été une véritable pépinière aux grandes entreprises avec lesquelles le pays vit encore. Rafraîchir cette mémoire ferait du bien et au moins une partie de l’oligarchie pourrait y être sensible.

    Sur la forme.
    Les mots sont importants: un système d’alertes a été greffé dans nos cerveaux à la place système de pensées. J’ai parlé nationalisme et socialisme: il suffit d’y ajouter une petite moustache et une mèche pour stopper net tout débat public là dessus.
    « Nation » est bien connoté, « nationalisme » est maudit: c’est le même mot, c’est insensé, mais on en est là.
    Le protectionnisme n’est pas un but en soi: c’est un effet d’une économie de productive intelligemment régulée dans le pays (l’économie est comme le feu: ça peut chauffer la maison -le pays- ou la brûler).

    Au sujet des médias, encore une question de mots: remplacer « liberté de la presse » (la main sur le coeur, elle est défendue !), par « liberté des points de vues » (peut-être plus difficile à mentir là-dessus).

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  • Marlonvito // 22.04.2018 à 14h56

    Le seul actuellement qui me semble capable de répondre à cette cohérence est Philippot… Le problème est le signe FN gravé sur son front, et qui mettra 10 ans à disparaître…

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  • Cgrotex // 22.04.2018 à 16h01

    Le PCF est actuellement un parti zombi , je suis malheureusement d’accord . Mais il organise cette année un congrès extraordinaire qui sent la poudre.
    Beaucoup de courant s’affronte , entre une ligne réformiste et une ligne révolutionnaire. Entre une ligne pro-Européenne et une ligne patriotique. J’espère que se congrès soit vraiment extraordinaire , et qu’il puisse y avoir une « purge » de la pensée « Hue-Buffet-Laurent », que le vieux parti des travailleurs revienne a ses fondamentaux.
    Car je ne crois absolument pas en la France insoumise , pour y avoir milité , j’y est trouvé une base militante beaucoup trop inculte , et surtout beaucoup trop sur une ligne Troskyste , sans-frontieriste…
    Et Mélenchon est marqué de très prêt par Autain et Obono…

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    •  » déplorable »21 // 22.04.2018 à 17h14

      Eh oui ! Tout a commencé dans le début des années 90 avec la succession de Georges Marchais !
      Souvenons nous de Pierre Zarka, de Jean Paul Cruse de marc Cohen etc
      Voir à ce sujet le documentaire sur l’Idiot Internationnal : https://www.dailymotion.com/video/x59saky
      ( je ne parle pas de Edern Hallier encore que paix ait son âme, à partir de 26.00 environ )
      Incroyable résonance avec aujourd’hui soit : notre sujet de discussion plus la guerre, l’Europe jusqu’aux fake news et campagne de presse de l’inénarrable trosko Daeninks comme flic du capital.

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      • Alfred // 23.04.2018 à 20h18

        @cgrotex et @deplorable21 vous faites bien plaisir à lire. Je craignais d’être fort malheureux au moment des Européennes avec l’inévitable stratégie perdante de la fi (en tant que parti et pour le pays). J’espère bien que le PCF va retrouver ses bases profondes, ce qui lui permettrait de déborder à la fois la fi et le FN. Ce serait la menace la plus sérieuse pour nos oligarques qui s’imaginent sur du billard entre la FI trostkysée et le FN déphilippotisé. Un PCF « à la marchais » c’est la fin du discours sur le peuple de gauche qui se tourne vers le FN qu’on nous ressasse partout. Et c’est le début d’un nouveau paradigme à partir d’un certain score (à 10% déjà ça ferait bouger pas mal de choses).

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  • Etdelendacarthago // 22.04.2018 à 22h47

    De grâce , ne parlez plus d’élites ou de lutte des classes mais de guerre des espèces . Face à l’espèce humaine commune de très loin la plus importante en nombre et capable d’égalité et de fraternité s’est individualisée par spéciation de niche (intellectuelle id est l’ultralibéralisme et une de ses conséquences un manque total de considération et de solidarité ) une espèce de prédateurs de l’homme et l’environnement . Tout le monde comprend bien ce qu’il doit advenir de cette espèce avant qu’il ne soit trop tard pour nous .

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  • Henri Tanson // 23.04.2018 à 08h15

    Le défaut de notre système électoral présidentiel, type 5ème République, qui proposait à un candidat non-issu des partis politiques, de se faire élire au premier tour grâce à un programme de rassemblement (LE programme qu’une majorité de Français devrait souhaiter), ce système s’est dévoyé et a dévoyé l’approche des partis politiques. Une élection au premier tour devait être la règle; le second tour ne servant que de rattrapage en cas d’offres très proches au premier tour.
    Désormais, les candidats sont issus des partis alors que l’élection présidentielle devait être : un homme, un peuple.
    Et plutôt que de chercher à fédérer une majorité de Français en vue d’une élection au premier tour, les partis politiques ont désormais l’objectif essentiel de rassembler dans leur camp en vue d’arriver en tête de ce premier tour; pour viser la victoire au second… Les programmes proposés ne sont donc jamais en adéquation avec ce qu’attend une majorité d’électeurs; et, au second tour, le vainqueur est la plupart du temps, élu par défaut…
    Il y a d’autres perversions au système quand on voit que les candidats qui proposent la politique qui convient à la finance et au néolibéralisme, ont la meilleure couverture médiatique; et quand on compare les courbes de médiatisation et le résultat des urnes, on comprend tout.

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    • Alain // 23.04.2018 à 12h01

      Non avec un seul tour, c’est celui qui a le moins de concurrents directs qui l’emporte, pas forcément le choix du plus grand nombre. Le première tour devrait remplacer les primaires: les candidats se regroupent en tendances et ce sont les deux plus gros scores des deux tendances en tête qui se présenteraient au second tour

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  • Geneviève BLACHE // 23.04.2018 à 09h03

    Je suis d’accord pour les alliances « électorales », bien sur… Mais comment s’allier si ce n’est sur la même démarche ! ?Cela fait + ou – 30 ans que nous sommes dans le combat contre l’UE intégrée… en 2005, lors du référendum où le peuple a dit NON au TCE… alors renouons avec cette action, la nier comme l’a fait, en 2008, Sarkozy, est un coup d’Etat ! Il faut se battre pour faire admettre que seul ce que la peuple a fait, le peuple peut le défaire !
    Mais renouons dans un NON commun, pas à un NON qui dit OUI à une autre UE, ce qui est une utopie car, même si le peuple vote pour un candidat ou une liste qui veut l’amener à « renégocier » les traités, nous savons que pour cela, il faut que les 27 pays qui composent l’UE soient d’accord, et nous savons bien que cette Europe construite sur des pays différents, aux intérêts différents, ne seront jamais d’accord pour renégocier les traités qui leur convient, ceci est particulièrement vrai concernant les PECO !
    Alors arrêtons de palabrer, sortons de cette dictature par un FREXIT, dans la légalité, nous ne devons pas avoir peur de sortir de l’UE, c’est d’y rester qui devrait nous faire peur !
    Geneviève Blache

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  • Geneviève BLACHE // 23.04.2018 à 09h07

    Je suis d’accord pour les alliances « électorales », bien sur… Mais comment s’allier si ce n’est sur la même démarche ! ?Cela fait + ou – 30 ans que nous sommes dans le combat contre l’UE intégrée…
    Il nous faut sortir de l’UE par le FREXIT, sinon la France ne sera plus qu’une région européenne… pour ce qui me concerne, on ne peut allier la carpe et le lapin…
    C’est de rester dans l’UE qui devrait nous faire peur, pas d’en sortir !

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  • Alain // 23.04.2018 à 11h57

    Tout cela est bien gentil mais les populations ne sont pas dos au mur comme celles qui font les révolutions. On voit bien que les contestations sont corporatistes et qu’il n’y a pas de contestation globale du système, les populistes ne sont que des tigres de papier qui se dégonflent au pouvoir pour en profiter (cfr Trump). Warren Buffet l’a dit: la lutte des classes est terminée et les oligarques l’ont gagnée. Soyons contents si leur cupidité et leur manque de discernement ne nous amène pas la guerre nucléaire.

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    • Suzanne // 24.04.2018 à 10h48

      Les populations ne sont certes pas dos au mur, mais elles vivent dans un mode qui tient avec des morceaux de scotch. Vous allez voir quand les scotchs vont se décoller, si nous ne serons pas dos au mur.

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  • Maurice // 23.04.2018 à 12h07

    Le vieux proverbe « l’union fait la force » est assurément une vérité éternelle si l’on n’oublie pas qu’il suppose que TOUS les membres composant cette union dirigent leur effort individuel de concert dans la même direction et non à hue et à dia ! ! !

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  • ROGERS // 23.04.2018 à 12h57

    Bonjour,
    je précise d’emblée que je n’ai pas voté pour Macron, vote nul au second tour.
    Quelque chose me gêne dans votre propos Mr Sapir ; vous parlez de l’autoritarisme du président de la République, notamment au sujet de notre dame des landes. Je ne suis pas un spécialiste de la question, néanmoins je m’interroge sur le choix de votre vocabulaire : la Datar, le Ciat, les collectivités locales, les élus dans leur grande majorité, la Cndp se sont prononcés dans leur grande majorité pour l’intérêt de l’équipement aéroportuaire, au terme de procédures démocratiques. Plusieurs centaines d’individus, aux intentions certes louables mais là n’est pas la question, décident de s’y opposer par la force : qui fait preuve d’autoritarisme, ou plutôt ici de violence? L’Etat ou les zadistes? Et admettons même que je sois plutôt d’accord avec les opposants à l’aéroport ! Il me semble que dans ce cas précis, le procès en autoritarisme n’a pas lieu d’être : une décision de justice a-t-elle conclu à l’évacuation du site ? Dans ce cas, je ne vois pas où il y a autoritarisme…ou alors, les gouvernants, en n’intervenant pas, font preuve de laxisme.
    On peut ne pas être d’accord avec la politique de Macron, ce qui est furieusement mon cas ; cela n’implique pas de mettre la raison en sommeil. Le procès en autoritarisme peut toujours cacher le refus de se plier à des procédures démocratiques, si imparfaites soient-elles.

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  • marco // 25.04.2018 à 00h33

    un simulateur du résultat de la législative 2017 ou on peut changer tous les paramètres du scrutin, nb de tours, proportionnelle, seuils, etc.:
    https://agenis.shinyapps.io/democracie/

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  • Brigitte // 25.04.2018 à 08h55

    Macron a été élu au 1er tour, avec l’aide des médias, ayant la route libre à droite comme à gauche (affaire Fillon, auto-destruction du PS), un peu comme Sarkozy a été élu après l’affaire DSK. D’ailleurs il a fêté sa victoire après les résultats du 1er tour. Au second tour, comme Sarkozy, il avait en face une cruche qui s’est cassée sans éclat, implosant lors du débat fatidique. Ségolèèèène et Mariiiiine, même débat.
    Pourtant, l’une et l’autre, surtout MLP, portait un élan qui dépassait de loin sa famille politique. C’est cet élan qu’il faut renforcer en le libérant de la marque Le Pen, pour en faire un vrai front, national et populaire, contre l’oligarchie euro-libérale.
    Mai quelle stratégie adopter?
    Il y a 3 grands courants politiques en France: la gauche anti-capitaliste, les libéraux, majoritaires dans la classe politique et la droite conservatrice. Le libéralisme a irrigué les classes moyennes et il faut maintenant les en détourner. Difficile mais pas impossible. Cela va prendre du temps mais Macron, avec sa politique à marche forcée peut aider à bruler les étapes. La difficulté majeure est d’ordre culturel, sans parler du manque de figure de proue politique.
    JLM est déjà une relique du passé. Devant, il n’y a que Philipot avec sa valise en carton…

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    • P’tetbenkwui // 25.04.2018 à 21h54

      @ Brigitte

      Il n’y avait rien d’inflammatoire ou d’insurrectionnel à mon commentaire pour faire l’objet d’une censure. Donc je le reposte.

      « y a 3 grands courants politiques en France.. »

      Eh bien moi je vois l’idiocratie, la médiocratie et les nouveaux whisks députés (ou députés fouettards). Un courant d’un genre nouveau qui fait fureur à l’Assemblée.

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  • Zato // 25.04.2018 à 19h31

    Problème majeur: la réaction des élites en cas de victoire politique d’un mouvement populiste,
    Coupure des relations financières voire économiques avec l’étranger ce qui induit une crise
    Grave et un possible effondrement . Voir à ce sujet la dernière crise grecque,rien ne permet de penser
    Que la France serait mieux armée pour surmonter une telle crise. L’interdépendance crée par la mondialisation rend suicidaire le populisme préconisé par monsieur SApir

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  • Méc-créant // 26.04.2018 à 21h08

    Face à la destruction des nations et la soumission des peuples imposées par l’immondialisation financière, toute stratégie ne doit-elle pas commencer par la reconquête des souverainetés populaire et nationale. Serait-il possible, sans cela, de transformer réellement nos sociétés et les rapports de force qui y règnent? Ne doit-on pas envisager la constitution d’un CNR nouveau, plus progressiste et davantage gravé dans la constitution? Car c’est bien là la première façon de « refaire le peuple ». C’est d’ailleurs le flou artistique concernant ces questions (souverainetés, sortie de l’UE, de l’euro) qui limite la portée de la « vision », de la ligne politique directrice, de la FI. Quand le porte-flingues du MEDEF et compagnies (financières) déclare comme nouvellement légitime la « souveraineté européenne », le peuple français –de la Révolution, de La Commune, de la Résistance!– va-t-il s’abaisser à accepter ça? Pour ma part, j’ai ajouté sur mon blog (Immondialisation: peuples en solde!) un article titré « Sors d’ici Jean Moulin », pour montrer en quoi l’affirmation de cette « légitimité » nouvelle était une injure à l’égard du sacrifice des Résistants.
    Méc-créant.

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  • Ceric // 27.04.2018 à 00h12

    Complètement d’accord sur le fait que l’identité Française doit transcender races et religions, surtout dans un pays comme la France dont on oublie trop souvent que ses frontières ne sont pas que métropolitaines et que le soleil ne se couche jamais sur son territoire maritime, le 2ème du monde. L’identité est évolutive, elle se construit lentement à l’échelle d’une nation, et dans les épreuves. Mais elle ne peut voir ses greffes s’épanouir que si on n’arrache pas la souche; le peuple Français existait avant la révolution, la France a été construite par les rois, puis les empires ou la république, la France est indépendante des régimes successifs, c’est avant tout une notion culturelle, affective et historique, et aujourd’hui, on compte sur la République pour poursuivre le chemin. Ca ne sera pas le cas si on dilue cette République dans une souveraineté européenne factice qui ne correspond qu’à un montage institutionnel et normatif, qui dissimule plans de carrières personnels de nature politique, financière ou autre (appelez ça oligarchie ou élite à votre gré, il s’agit simplement de cercles sociologiques qui gravitent autour de ce montage et qui y trouvent leur intérêt derrière les grands mots). Quant à Obono et Cie…permettez-moi, à l’écoute de leur propres dires ou à l’observation de leurs comportements, de douter de la sincérité ou de la profondeur de certains porteurs de la nationalité, cachés derrière leur écharpe tricolore, en matière d’amour de la Patrie. Il y aura toujours une droite et une gauche en France comme ailleurs, mais là encore, c’est la souveraineté nationale assumée et la citoyenneté républicaine qui nous permettent de transcender ces clivages comme ceux de la religion ou de « l’ethnie » et, sur un socle communément accepté, de faire progresser notre pays. Le CNR a été une organisation de résistance avant tout contre un envahisseur extérieur, il s’est ouvert à toutes les tendances parce que tout le monde a fait l’effort de laisser « aux vestiaires » les étiquettes et divisions d’avant-guerre. L’ennemi était clair, les choix sur l’essentiel étaient simples à décider. Aujourd’hui, la situation est plus confuse, nos amis ne sont pas nécessairement nos alliés et nos alliés pas nécessairement nos amis. Quant à l’adversaire…il y en a plusieurs, de types différents, pas forcément militaires. Mais notre ennemi principal reste au fond de nous: le doute, le renoncement, la résignation, le goût des querelles stériles, l’oubli de l’histoire longue qui fonde l’appartenance… Alors un nouveau CNR, d’accord, mais il reste à lui trouver un Chef et un encadrement. Je ne vois personne à l’horizon.

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