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5.novembre.20175.11.2017
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[RussEurope-en-Exil] Catalogne : Rajoy joue avec le feu

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Billet invité

La crise entre la Catalogne et le gouvernement de Madrid a connu de nouveaux rebondissements. Le Président de l’exécutif régional, M. Carles Puigdemont s’est enfui à Bruxelles avec Quatre de ses ministres. Dans le même temps, le gouvernement de Madrid a fait arrêter huit autres membres de son cabinet, dont le vice-président, M. Oriol Junqueras, tout en déposant un mandat d’arrêt européen contre Puigdemont. Par ailleurs, le gouvernement de Madrid a décidé de dissoudre le Parlement catalan et de convoquer de nouvelles élections pour le 21 décembre. Par ailleurs, de nombreuses arrestations ont aussi eu lieu dans le milieu associatif. Le gouvernement de Madrid semble donc convaincu que la répression lui donnera la victoire dans cette crise.

Ce que la justice peut faire

Le parquet fédéral de Belgique a donc reçu le vendredi 3 novembre cinq mandats d’arrêt européens (MAE) en provenance d’Espagne. Ces mandats concernent Carles Puigdemont, mais aussi Maria Serret Aleu, Clara Ponsati Obiols et MM. Antoni Comin Oliveres et Luis Puig Gordi, qui avaient accompagné Puigdemont dans sa fuite, a précisé le parquet dans un communiqué le samedi 4 novembre. Selon la procédure du MAE, une fois que les personnes recherchées ont été retrouvées, et que le juge d’instruction s’est prononcé, il revient à la Chambre du conseil de prendre une décision sur l’exécution du MAE, dans les 15 jours. Cependant, le parquet tout comme la personne visée par le MAE peuvent faire appel de cette décision devant la Chambre des mises en accusation, ce qui ouvre un nouveau délai de 15 jours aussi. En cas de rejet de la procédure d’appel, cela ne signifie pas l’exécution immédiate de la décision. En effet, il existe encore la possibilité d’un pourvoi en Cassation, et la Chambre a là encore 15 jours pour rendre sa décision.

Selon la directive de l’Union Européenne, qui fixe les règles du MAE, la décision finale doit être prise sous 60 jours, un délai qui peut être porté à 90 jours « en cas de circonstances exceptionnelles ». Si la décision a été prise d’exécuter le MAE, la personne doit être remise à l’Etat émetteur du mandat sous 10 jours.

Il est donc possible que cette décision ne puisse pas être exécutée avant la date fixée pour les élections, ce qui n’est pas sans importance…

Le rapport des forces au sein du bloc indépendantiste

Ces élections, Carles Puigdemont les a acceptées. Mais, le résultat pourrait en être paradoxal. En effet, il ne fait guère de doutes que le comportement du gouvernement de Madrid a abouti à durcir la position des indépendantistes. La répressions du « référendum » du 1er octobre, mais aussi de multiples maladresses et provocations, comme le fait de nommer « gouverneur » de la Catalogne, dont le statut d’autonomie est suspendu par Madrid, la fille d’un ancien général franquiste, ont certainement accrues la popularités des partis indépendantistes.

Néanmoins, en leur sein, on assiste à un basculement dont les conservateurs indépendantistes pourraient bien faire les frais au profit d’un parti de gauche indépendantiste. M. Puigdemont, qui continue de se présenter comme le président « légitime » de la Catalogne en exil, appartient en effet au PDeCAT (Parti démocrate européen catalan, conservateur indépendantiste). Ce parti a gouverné la Catalogne pendant une large partie de l’ère démocratique moderne sous le nom de CiU (Convergencia y Unión). Il en théorie lié au Parti Populaire du Premier-ministre espagnol, M. Rajoy. Mais, l’opposition entre les deux hommes, et leurs partis respectifs, est désormais irrévocable. Les sondages cependant ne placent aujourd’hui le PDeCAT qu’en 4ème ou 5ème position pour les élections du 21 décembre. Le grand bénéficiaire de ces élections pourrait donc être la gauche indépendantiste (ERC, Gauche républicaine de Catalogne). Ce parti pourrait bien être le grand vainqueur de ces élections.

Les élections du 21 décembre

Ces deux partis, PDeCAT et ERC, se sont réunis au sein de la coalition « Ensemble pour le oui », une coalition explicitement constituée pour mener la Catalogne à l’indépendance, et qui avait obtenu la majorité aux élections régionales de 2015. Ils ont donc gouverné ensemble entre 2015 et leur destitution le 27 octobre. La possibilité de voir les électeurs catalans reconduire cette coalition est donc bien réelle, d’autant plus que, dans le camp indépendantiste, il faut encore inclure la CUP (ou Candidatura d’Unitat Popular) un parti de la gauche radicale, qui avait obtenu 10 sièges sur 135 et plus de 8% des suffrages aux élections de 2015. Ce parti soutenait la coalition entre l’ERC et le PDeCAT, mais sans participer à l’exécutif régional.

Face à elle, il y aura les partis considérés comme « unionistes », essentiellement le PSOE/PSC, le PP et Ciudadanos. Mais ces partis ne semblent pas en mesure de l’emporter. En fait, la décision se fera en fonction du nombre de voix qu’obtiendra Podemos, un parti de la gauche radicale qui ne soutient pas l’indépendance, mais qui a dénoncé dans termes sans appel le comportement du gouvernement de Madrid et l’action de son Premier-ministre M. Rajoy. Le dirigeant de Podemos, Pablo Iglesias, a cependant reconnu la légitimité des élections du 21 décembre, et ce faisant ouvert une crise avec son aile catalane qui n’est pas sans compter des indépendantistes, qui auraient préféré s’allier avec la CUP.

Tableau 1

Résultats des élections régionales de 2015

Liste Voix % Sièges
Ensemble pour le oui**

(PDeCAT et ERC)

1 628 714 39,59 62
Ciudadanos 736 364 17,90 25
Parti des socialistes de Catalogne (affilié PSOE) 523 283 12,72 16
Catalogne oui c’est possible (affilié PODEMOS)* 367 613 8,94 11
Parti populaire catalan 349 193 8,49 11
Candidature d’unité populaire** – CUP 337 794 8,21 10
Total indépendantiste 1 966 508 47,80 72
Unioniste 1 608 840 39,11 52

** Listes soutenant l’idée de l’organisation d’un référendum d’indépendance

* Liste soutenant le principe d’un référendum, mais sans se prononcer sur la question de l’indépendance.

Un enjeu démocratique majeur

Ces élections, si elles peuvent se dérouler dans un cadre véritablement démocratique, seront un point important dans cette crise. Si les indépendantistes triomphaient, ou si simplement ils retrouvaient la majorité qu’ils avaient en 2015, cela constituerait une défaite majeure pour Rajoy. Ce dernier, désavoué par les urnes, ne pourrait s’enfermer dans son refus de négocier avec le mouvement indépendantiste. Il se verrait alors probablement contraint d’accepter la tenue d’un référendum. Mais, on ne peut pas exclure que le gouvernement de Madrid, et l’alliance entre le PP et le PSOE, décide d’interdire ou de « suspendre » les partis indépendantistes (PDeCAT, ERC et CUP), leur interdisant de fait de se présenter aux élections. Cet acte, que l’on ne peut exclure tant le gouvernement de Madrid et le Parti Populaire semblent dominés par une hubrys néo-franquiste, constituerait alors une rupture définitive entre catalans et espagnols. Il signerait aussi, pour les partenaires de l’Espagne comme pour les catalans, que ce pays est sorti du cadre démocratique. Le silence de l’Union européenne sur ce point pourrait bien être le dernier clou de son cercueil.

La responsabilité de M. Rajoy

Si le mouvement indépendantiste catalan a été jusqu’à présent pacifique, rien ne prouve qu’il le restera dans le futur. Ce coup de force de Madrid pourrait bien être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Il pourrait pousser des franges du mouvement indépendantiste vers la lutte armée.

Mariano Rajoy et le gouvernement de Madrid doivent cesser de penser qu’il peut y avoir une solution judiciaire à un mouvement politique. Ils doivent laisser les catalans s’exprimer, et s’exprimer librement, sans pressions ni menaces. Sinon, eux et leurs alliés du PSOE/PSC et de Ciudadanos, prendront la responsabilité d’une nouvelle guerre civile en Catalogne.

Jacques Sapir

Commentaire recommandé

Sandrine // 05.11.2017 à 10h28

L’Etat de droit peut être bafoué par des représentants légalement élus, c’est ce qui ce passe en ce moment en Europe où les chefs de gouvernement abandonnent à des instances européennes non démocratiquement élues la souveraineté de leurs pays. Ces gouvernements ne sont absolument pas légitimes à hypothéquer de la sorte la souveraineté des peuples qu’ils sont sensés représenter… et pourtant ils le font en toute légalité.
Le même raisonnement vaut pour les relations entre Madrid et le peuple catalan.

85 réactions et commentaires

  • Homère d’Allore // 05.11.2017 à 08h34

    Soraya Saenz de Santamaria nie être la fille du général José Antonio Saenz de Santamaria.

    Le Decodex distribue déja à ce sujet ses fameuses pastilles colorées. Attention, Jacques Sapir (et Olivier), cette minuscule potentielle erreur risque d’être inscrite à vos dossiers respectifs de  »complotistes » !

      +18

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    • Jeanne L // 05.11.2017 à 09h44

      Il faut dire que Jose Antonio n’était pas n’importe quel général, chef de la guardia civil, il a été l’instigateur des GAL ces barbouzes franquistes qui ont assassiné,y compris en France des militants basques, avec quelques « dégâts collatéraux  » dont un grand père et sa petite fille dans leur deux-chevaux sur une route du Labourd. Je pense que le nom lui même fait frémir dans certains milieux il est effectivement bien de souligner que ce n’est pas directement la famille de cette dame. Ce qui ne la dédouane pas de positions, d’actions et de répression néo-franquistes personnelles.

        +11

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    • Jean François // 05.11.2017 à 17h22

      ce qui est très troublant, c’est que si vous essayez de consulter la généalogie de cette ordure franquiste, bizarrement les noms de ses deux enfants ont été effacés et remplacés par « privé »

        +4

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      • Gerard du Biolo // 06.11.2017 à 00h02

        Au sujet des noms effacés des enfants :

        Peut-être que la loi espagnole interdit comme en France ce genre de publication si les informations ont moins de 100 ans et peuvent concerner des personnes encore vivantes ?

        Sans qu’il y ait volonté de cacher spécialement les noms de ces enfants-là.

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    • Quintus // 05.11.2017 à 19h34

      Il suffit de lire la Wikipedia espagnole pour comprendre que son père s’appelle Pedro et non Jose Antonio.

      La source citée est El Mundo, certes favorable au PP. Par ailleurs Soraya est citée par Arte comme étant issue de la classe moyenne.

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    • Ernani Leone // 06.11.2017 à 11h45

      Soraya n’est pas la fille du general, mais elle meriterait l’etre… Pire,ce n’est pas possible.
      Repeter a l’infinie « pas de démocratie sans respecter la Loi » est nauséabonde »: l’histoire est farcie de crimes commis au nom de la Loi!
      On sait que un referendum consultatif sur l’€ est illegal! Le pouvoir defend soi-meme.

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    • CROCE // 06.11.2017 à 14h57

      Ce qui est marrant dans cette histoire, c’est que personne ne parle de la véritable catastrophe économique qui est en train de s’abattre sur la Catalogne !
      Déjà, plus de 2.300 entreprises et les 4 principales banques catalanes ont délocalisé leur siège social vers Alicante, Valence, ou Madrid, et si la situation empire, ce seront les sièges fiscaux qui suivront !
      Les épargnants sont en train de vider leurs comptes par précaution, ou de les transférer vers les agences situées hors de Catalogne.
      Car il ne faut pas rêver : jamais la Catalogne ne pourra à la fois être indépendante, et faire partie de la Communauté Européenne, c’est tout bonnement impossible, même si les indépendantistes affirment le contraire !
      En effet, tout nouvel état qui demande son admission dans la zone euro, doit en faire la demande à Bruxelles.
      Un vote est alors organisé, et l’unanimité des 27 est requise !
      Comme Mariano Rajoy, Angela Merkel, et Emmanuel Macron sont déjà contre, c’est foutu !
      Et Carles Puigdemont peut toujours essayer de changer la donne, le drapeau de l’Europe c’est 27 étoiles, pas un bourricot !

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  • Josephr // 05.11.2017 à 08h59

    Bonjour
    Tous les habitants de la Catalogne risquent de n’avoir ni indépendance ni autonomie, ça va faire détester un peu plus l’UE de partout, conséquence « Le silence de l’Union européenne sur ce point pourrait bien être le dernier clou de son cercueil. » mais il manque l’article 50bis faillite et dissolution de l’UE …

      +13

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  • Clémentine // 05.11.2017 à 09h05
  • Fritz // 05.11.2017 à 09h58

    « Et maintenant, place à la démocratie », claironnait notre journal de révérence lorsque Madrid annonça la dissolution du parlement catalan et des élections pour le 21 décembre. Nous verrons si Le Monde s’inquiète du sort de la « démocratie » au cas où Madrid interdirait les partis indépendantistes ou refusait de reconnaître leur victoire éventuelle.
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/10/28/catalogne-place-a-la-democratie_5207255_3232.html

    Visiblement, interdire un référendum, le réprimer à coups de matraque, ou violer son résultat, comme en France et aux Pays-Bas, cela ne porte pas atteinte à la démocratie comme il faut.

    Mais comme disait le diable moscovite, il y a les « bons » indépendantistes et les « méchants » séparatistes : http://www.lesoir.be/120236/article/2017-10-19/catalogne-poutine-critique-la-politique-des-europeens#
    « il y a de ‘légitimes’ partisans de l’indépendance et de la liberté, et il y a les ‘séparatistes’ qui n’ont pas le droit de défendre leurs droits, même via des mécanismes démocratiques ».

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    • Madudu // 05.11.2017 à 17h49

      Tous les habitants de Catalogne vont pouvoir s’exprimer lors des prochaines élections régionales, en accord avec la constitution de leur pays et dans des conditions normales.

      Rien à voir avec le référendum dont vous parlez, boycotté par la moitié de la population, organisé sans contrôle ni suivi et en contradiction avec la constitution du pays.

      Peut-être craignez-vous les résultats à venir ?

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  • cording // 05.11.2017 à 10h11

    Ce qu’oublie souvent Jacques Sapir c’est que la démocratie suppose un état de droit et en l’occurrence la constitution espagnole que les indépendantistes catalans ont bafoué allégrement par un référendum inconstitutionnel.

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    • Fritz // 05.11.2017 à 10h26

      Ce que vous oubliez, c’est que la cour constitutionnelle espagnole a invalidé ce référendum après coup, seize jours après le scrutin : http://www.liberation.fr/direct/element/catalogne-la-cour-constitutionnelle-annule-la-loi-convoquant-le-referendum_72414/

      Plus généralement, TOUTES les déclarations d’indépendance sont illégales du point de vue de l’État dont une région veut se détacher. La fameuse déclaration de 1776, celle des treize colonies rebelles ou « États-Unis autoproclamés d’Amérique », ne fait pas exception. Voilà pourquoi le roi George avait envoyé les vestes rouges mater la sédition.

      Mais lui, au moins, il n’invoquait pas la « démocratie ».

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      • Sandrine // 05.11.2017 à 11h01

        Ce n’es pas forcément toujours le cas. En Écosse si le oui avait gagné, la séparation aurait pu se faire de manière légale.
        La constitution de l’URSS prévoyait aussi il me semble la possibilité du « départ » de chacune des républiques – ce qui a facilité le processus au moment de l’éclatement en 91

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        • Fritz // 05.11.2017 à 11h09

          Vous avez raison, @Sandrine. Le Royaume-Uni a autorisé le référendum écossais du 18 septembre 2014 (même si la BBC a fait de la propagande contre l’indépendance). Je corrige donc en ajoutant un adjectif : « Toutes les déclarations d’indépendance unilatérales sont illégales… ».

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      • Charles-de // 05.11.2017 à 11h49

        Presque toutes les indépendances se sont conclues par des guerres ! Les Pays-Bas au XVIIème siècle, les Etats-Unis en 1776, les pays d’Amérique latine vis à vis de l’Espagne et du Portugal, la Belgique en 1830, l’Irlande dans les années 1920,
        Que dire de la Yougoslavie ?

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        • Miss Marple // 05.11.2017 à 15h45

          Effectivement Charles , voilà pourquoi ces événements sont inquiétants, je crains une balkanisation ….le Kossovo indépendant, on en parle plus , un grand nombre de serbes chrétiens orthodoxes tués, d’ autres se sont réfugiés en Russie et ailleurs …avec la montée de l’ islamisme ….et nos dirigeants croyez le vont nous abandonner si guerre civile ils ont prévu leur planque bien au chaud ….

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      • Jeanne L // 05.11.2017 à 12h04

        Il y a eu en 1860, le « plébiscite » de la Savoie et de son rattachement à la France 235 voix contre avec plus de 135000 inscrits (mais c’était plus que biaisé: pas de bulletins « non » à disposition des électeurs !!!
        Et un plébiscite n’est pas toujours un referendum savoir si l’inverse est vrai !!?

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        • Fritz // 05.11.2017 à 12h10

          Ce plébiscite a été organisé avec l’accord des deux États concernés, le royaume de Piémont-Sardaigne et la France. D’autre part, il me semble qu’à l’époque, les bulletins n’étaient pas imprimés à l’avance (« oui » ou « non ») : les électeurs devaient écrire eux-mêmes leur choix sur le bulletin.

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          • Renaud // 06.11.2017 à 13h15

            La plupart étaient analphabètes et ils ont fait une croix là où on leur disait de la faire. Des études existent à ce sujet.

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      • léa // 06.11.2017 à 18h10

        Mais de quelle « indépendance » parlez-vous??
        Une Europe des régions fondée sur des séparations ethniques (encore faut-il définir ces thnies..) et toutes dépendantes d’un pouvoir supra national non élu, technocratique et autoritaire, et par dessus le marché sous l’influence des lobbies financiers et pétrochimiques?..
        Belle indépendance en l’occurence…
        Pour ce qui concerne la France, tout aussi menacée d’éclatement par ces poussées d »indépendance régionalistes (poussées très contrôlées par la mise en place des chartes des langues régionales par l’UE) elle ne s’est pas construite sur le fédéralisme à l’allemande (une race qui gouverne et des polycultures ethniques), mais sur le droit du sol, avec une organisation multiraciale et monoculturelle. C’est là toute sa singularité.

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        • Fritz // 06.11.2017 à 21h31

          Le catalan a été reconnu comme « langue espagnole » par la constitution de 1978, bien avant la « charte » des langues régionales (cet abus du mot « charte » commence à m’énerver sérieusement, réflexion de médiéviste).

          http://mjp.univ-perp.fr/constit/es1978.htm#I (article 3)

          Dire que la France s’est construite « sur le droit du sol, avec une organisation multiraciale et monoculturelle », c’est projeter dans le passé nos normes actuelles. C’est ignorer la formation de la France aux époques mérovingienne, carolingienne et capétienne.

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      • cording // 06.11.2017 à 19h55

        Le temps de la justice n’a pas eu le même tempo qu’un référendum programmé.

        Je suis contre l’indépendance catalane ou de ces régions riches qui veulent s’émanciper d’un état et de ses régions pauvres comme l’Ecosse par rapport au Royaume-uni, la Flandre de la Belgique, la « Padanie » ou Italie du nord refusant la solidarité nationale. C’est un égoïsme de riches et petits-bourgeois.

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        • Amsterdammer // 06.11.2017 à 21h07

          Très réducteur. Vous parlez de ‘régions’, mais certaines de ces régions ont des caractéristiques de nations, en fait. L’identité catalane n’est pas un caprice de petits-bourgeois.

          L’Ecosse et l’Irlande sont des régions riches?

          L’Algérie était tellement riche que c’est pour ça qu’elle a voulu son indépendance?

            +1

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    • Sandrine // 05.11.2017 à 10h28

      L’Etat de droit peut être bafoué par des représentants légalement élus, c’est ce qui ce passe en ce moment en Europe où les chefs de gouvernement abandonnent à des instances européennes non démocratiquement élues la souveraineté de leurs pays. Ces gouvernements ne sont absolument pas légitimes à hypothéquer de la sorte la souveraineté des peuples qu’ils sont sensés représenter… et pourtant ils le font en toute légalité.
      Le même raisonnement vaut pour les relations entre Madrid et le peuple catalan.

        +42

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      • Fritz // 05.11.2017 à 10h47

        Comme disait Philippe Séguin, à la tribune de l’Assemblée nationale, le 5 mai 1992 : « Aucune assemblée ne peut déléguer un pouvoir qu’elle n’exerce qu’au nom du peuple ».

        Depuis qu’ils ont accepté le traité de Maastricht, les dirigeants de nos États-nations détruisent les nations au profit de la déesse Europe, jour après jour, année après année. Ils sont mal placés pour défendre les nations contre les « séparatistes », lesquels se réclament au moins du principe de souveraineté.

        Dans cette affaire, nous avons deux légitimités opposées, celle de Madrid et celle de Barcelone, le tout brouillé par l’Europe supranationale qui soutient mollement Madrid : eurorégions ou pas, AUCUN DIRIGEANT de l’UE ne soutient l’indépendance catalane. Ce qu’un mariage a uni (Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille), un divorce politique peut le défaire.

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        • Alfred // 05.11.2017 à 11h46

          Vous faites bien de parler de ce mariage. J’y à vaut pensé lorsqu’a été soulignée la particularité de la Catalogne par rapport à d’autres euro – régions… Il me semble que le fait de n’avoir pas été conquise mais mariée (à l’instar de la Bretagne) explique aussi en partie la persistance d’une langue et d’un esprit de particularité.

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      • xc // 05.11.2017 à 16h27

        En somme, l’état de droit peut être bafoué en toute légalité. C’est quelque peu contradictoire.

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        • tepavac // 05.11.2017 à 20h58

          Point du tout Xc! Sandrine et Fritz expriment clairement les Faits au niveau chronologique de la situation.
          La rupture du Droit, rupture du contrat Constitutionnel liant toutes les parties, est de facto établi par les Gouvernements lors de la « délégation de pouvoir » à une partie tiers sans le consentement des populations.

          Bien que vague, le Préambule de la Constitution espagnole;
          http://mjp.univ-perp.fr/constit/es1978.htm
          spécifie une entente « des peuples » par « consensus » national.

          L’État ayant délibérément soustrait la souveraineté démocratique des populations au bénéfice d’un consortium non-élu, non-discuté, non-approuvé et surtout aux visées d’un pouvoir impérial, à favorisé et donné droit, autant moralement que de jure, à une reprise de la souveraineté par les population; je dirais même de gré ou de force.

          Néanmoins, c’est mon sentiment, je trouve la réaction Catalane disproportionnée et quelques peu aventureuse, sinon trop peu portée par l’intérêt général.

          Je dois ajouter que les échanges d’opinions sur ce site sont fascinant et de haute valeur. Surtout n’arrêtez pas.
          Merci O.B. , merci les Criseurs

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      • Bellettre Maryse // 05.11.2017 à 17h58

        « L’Etat de droit peut être bafoué par des représentants légalement élus, c’est ce qui ce passe en ce moment en Europe où les chefs de gouvernement abandonnent à des instances européennes non démocratiquement élues la souveraineté de leurs pays » Les chefs de gouvernement n’y peuvent pas grand chose. Peut-être est-ce à cause de l’Acte unique européen signé par douze pays en 1986. Il a entraîné, hormis, pour certains domaines sensibles (fiscalité), l’extension du vote à la majorité qualifiée qui a mis fin à l’unanimité. A mon sens, c’est cette évolution précise qui enlève la légitimité aux responsables des états membres de l’UE. Ceux hors zone euro se portent mieux. A la réflexion, l’extension du vote à la majorité qualifiée pourrait être « le talon d’ Achille ». Revenir à l’unanimité pour échanger sur un pied d’égalité (gagnant-gagnant). Un tel objectif ou un tel voeu politique demanderait de l’audace, du pragmatisme, une volonté à toute épreuve. Qui peut se targuer d’en avoir, aujourd’hui ?

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        • tepavac // 05.11.2017 à 21h18

          « c’est cette évolution précise qui enlève la légitimité aux responsables des états membres de l’UE »

          Ce processus d’organisation sociale est en réalité d’une extrême perversité, car il déresponsabilise nos Élus de leurs actes et en dépénalise les crimes en ouvrant la voie a une corruption généralisée des esprits. Pour accéder à cette impunité il suffit d’une allégeance à l’UE.

          C’est ce que nous constatons, impuissant et le regard perplexe depuis vingt ans. Toutes nos institutions sont touchées par cette engeance, que ce soit politique, médiatique, universitaire ou économique…
          C’est désolant.

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    • Cédric // 05.11.2017 à 12h10

      c’est un peu ridicule comme argument ….

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      • tepavac // 05.11.2017 à 21h30

        Ce qui est ridicule c’est de se livrer pieds poings liés, à un maitre aux visées incertaines et dont les intérêts sont inconnus.
        Peut-être vous sentez-vous trop faible pour prendre votre destin en main, cela n’a rien d’un quelconque mauvais jugement, mais vous devez accepter que d’autres aient une opinion et une liberté plus tranchée sur la question.
        Cdlt

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        • Fritz // 05.11.2017 à 22h41

          Cédric répondait à @cording, dont voici le commentaire : « Ce qu’oublie souvent Jacques Sapir c’est que la démocratie suppose un état de droit et en l’occurrence la constitution espagnole que les indépendantistes catalans ont bafoué allégrement par un référendum inconstitutionnel. »

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    • wuwei // 05.11.2017 à 17h40

      Sauf qu’il s’est passé ceci :

      arrêt du tribunal de la Haye du 22 juillet 2010 à propos du Kosovo

      « Nous déclarons qu’aucune règle interdisant les déclarations unilatérales d’indépendance n’existe en droit international. Nous déclarons que lorsqu’il y a contradiction entre la loi constitutionnelle d’un État et la volonté démocratique, cette seconde prévaut et nous déclarons que, dans une société démocratique, contrairement à une dictature, ce n’est pas la loi qui détermine la volonté des citoyens, mais c’est elle qui crée et modifie la légalité en vigueur. »

      Même le journal de référence de la Macronie trouvait cela très bien à l’époque :

      http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/07/22/la-cour-internationale-de-justice-valide-l-independance-du-kosovo_1391186_3214.html

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      • Koui // 06.11.2017 à 00h08

        Je ne connaissait pas ce texte mais il est digne d’intérêt. Le tribunal de la Haye a dit ce qui est évident pour tout les démocrates : Le peuple fait et défait lois et nations. Le contraire n’est que tyrannie.

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      • Fred79 // 06.11.2017 à 20h56

        Le droit international garantit aussi l’intégrité territoriale des états.

        S’il n’y a aucune ambigüité dans les cas d’un pays étranger envahissant un autre pays, le séparatisme est autrement plus compliquée.

        Le séparatisme est défini comme la volonté d’une séparation politique entre une région, une province et l’État auquel elle appartient, son objectif est politique et son but est d’obtenir la création d’un nouvel État indépendant.
        Le séparatisme est donc considéré par l’État comme une atteinte à son intégrité territoriale et est considérée comme relevant du domaine du droit interne de l’État concerné et non pas du droit international, d’après certains juristes.

        Pour le Kosovo, UT1 Capitole, université de Toulouse, s’y est attelée et en déduit que l’indépendance est légale, mais pas uniquement sur le droit des peuples à disposer d’eux mêmes.

        http://www.ut-capitole.fr/servlet/com.univ.collaboratif.utils.LectureFichiergw?ID_FICHIER=1333353762939

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    • Gerard du Biolo // 06.11.2017 à 00h04

      Vous oubliez aussi que la constitution actuelle est née du franquisme, et a instauré une démocratie et un état de droit assez approximatifs.

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  • Jean Marc // 05.11.2017 à 11h30

    Exactement nos dirigeants politiques comme Jospin, Rebsamen ne sont pas comptables de ce que leurs parents ont fait même si le PS ne fait pas parti de mon horizon politique.

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  • _HP_ // 05.11.2017 à 11h43

    La justice belge va devoir trancher entre : Puigdemont est le chef légitime du gouvernement de l’état indépendant de Catalogne, ou un espagnol en fuite.

    Si c’est le cas 1, ce qui lui est reproché est l’exercice du pouvoir en Catalogne, et c’est donc une ingérence de l’Espagne dans les affaires intérieures catalanes.
    En proclamant son indépendance, le gouvernement élu rejette la souveraineté de l’Espagne et crée la sienne, sans lien ni obligation envers ce qui la précédait, c’est la définition d’indépendance. La loi espagnole ne peut plus lui être opposée.
    La proclamation d’indépendance est un fait irréfutable appartenant à l’Histoire, l’intervention de Madrid en Catalogne est un coup de force illégal et une occupation dont devrait se soucier l’UE.
    L’indépendance a été proclamée hors d’un cadre violent ou révolutionnaire, on ne peut que s’en féliciter et on ne peut pas la nier parce qu’il n’y a pas eu de sang dans les rues, ce serait un très mauvais signal de la part d’autorités.

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    • tepavac // 05.11.2017 à 21h54

      Vous avez raison et je plussoie, néanmoins les conditions de notre environnement planétaire ne sont pas propices pour ce genre d’actes isolés. la « Hiérarchisation » naturelle des priorités est actuellement d’avoir une plus grande cohésion, entente, des populations Européennes.

      Ce feu encensé par Bush au nom des libertés, se propage actuellement tout autour de nous, nos armées sont à l’abandon, nos économies sont au bord d’un gouffre et les maraudeurs sont en liberté et je ne suis absolument pas pessimiste…. Ce n’est qu’une question de temps.

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  • Sylvain // 05.11.2017 à 11h56

    Du point de vue du droit, les autorités de Madrid étaient habilités à adopter les mesures prises, étant donné que le gouvernement régional catalan a capté de l’argent public (destiné aux aides sociales) pour subventionner des associations sécessionnistes dans le cadres d’opérations de propagande. Du point de vue politique, les indépendantistes catalans, comme les indépendantistes basques, se livrent depuis des années à un véritable terrorisme politique, visant à intimider les partisans de l’union et de la langue espagnole, et n’hésitent jamais à développer des discours que, dans un autre contexte, l’on qualifierait d’ouvertement « racistes ».

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    • Charles // 05.11.2017 à 14h00

      Le royaume d’Espagne tire sa légalité du dictateur Franco qui en a décidé la restauration en juillet 1969 en désignant son royal successeur, et qui lui-même s’était « rendu coupable » de rébellion et de sédition contre le gouvernement légal de la république espagnole et avait écrasé la généralité de Catalogne. Historiquement, c’est la force et la violence qui fonde la légalité du royaume franquiste étayé de massacres, de tortures, de répressions en tous genres.

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      • xc // 05.11.2017 à 16h45

        Après la mort de Franco, les Espagnols, Catalans compris, ont adopté une nouvelle Constitution qui prévoit un régime monarchique. Juan-Carlos s’est opposé à une tentative de putsch en 1981. Depuis la mort de Franco, l’Espagne a eu des gouvernements de Gauche et des gouvernements de Droite, comme toute démocratie qui fonctionne. Que vous faut-il de plus ?

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        • Gisou // 05.11.2017 à 23h17

          « Comme toute démocratie qui fonctionne. » Auriez-vous la gentillesse de m’en citer une, s’il-vous-plaît ?

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        • Koui // 06.11.2017 à 00h17

          Voulez vous continuer le fascisme ou acceptez vous la nouvelle constitution? Ils ont choisi. Voulez vous le royaume d’Espagne ou la république catalane? Ils ont choisi. C’est la loi des urnes. Que vous faut il de plus?

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        • pavlo // 06.11.2017 à 20h00

          Après la mort de Franco peut-être; mais surtout après la mort de Carrero Blanco, qui devait être le continuateur.

          Si l’Espagne a pu se démocratiser c’est donc en fait en grande partie grâce à l’ETA. Et oui, les choses sont complexes.

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          • Fritz // 06.11.2017 à 21h38

            Grâce à l’ETA, et grâce au roi choisi et formé par… Franco.
            L’histoire est complexe, et pleine de paradoxes.

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      • Christian Gedeon // 05.11.2017 à 16h47

        Ah parce que les républicains n’ont pas assassine Primo Rivera,et n’ont pas commis des massacres atroces,allant jusqu’à retuer les morts….et s’entretuer comme des malades.

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  • Joël Cambre // 05.11.2017 à 14h22

    Soutenir les indépendantistes catalans, écossais etc. revient à favoriser l’émergence d’états croupions un peu partout en Europe, faibles en moyens, ce qui serait une excellente nouvelle pour : Etats-Unis, Russie, et les entreprises multinationales et groupes financiers en tous genre. C’est cela que l’on veut?

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    • Dva // 05.11.2017 à 18h31

      lol…il y a déjà un gouvernement d’ entreprises internationales à l’UE…qui supplantent les drapeaux nationaux…

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  • Spectre // 05.11.2017 à 14h34

    Pour mieux saisir l’incroyable stupidité de Rajoy et des tenants de la ligne dure, regardez l’évolution du sentiment indépendantiste en tendance de long terme :

    https://twitter.com/afpfr/status/926154693969174528

    Ils prétendent vouloir sauvegarder l’unité de l’Espagne, mais en polarisant la situation ils sont littéralement en train de pousser les Catalans dehors !

    Ce qui est drôle, c’est qu’il s’est passé la même chose au Vénézuela — vous savez, la dictature par excellence d’après nos médias aux ordres. L’opposition a organisé un référendum illégal. Le « dictateur » Maduro a laissé faire et n’a pas reconnu le résultat. Quant au « démocrate » Rajoy, il a envoyé les flics tabasser des grands-mères sous les applaudissements de l’UE !

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    • xc // 05.11.2017 à 16h33

      « Centre d’études d’opinion catalan (institut du gouvernement régional) ».
      Hum!

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  • Gérard Bochet // 05.11.2017 à 15h05

    Il reste aussi une autre hypothèse, non? Que les anti-indépendantistes gagnent les élections.
    Si je comprends bien, le gouvernement espagnol mise sur la peur et l’intimidation. Cela peut-il pousser suffisamment d’électeurs catalans à opter pour le retour dans les rangs?

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    • Fred79 // 06.11.2017 à 20h19

      Il s’agit là d’élections pour nommer un nouveau gouvernement à la province catalogne, pas pour proclamer son indépendance.
      Et de ce fait ces élections peuvent très bien être gagnées par un parti indépendantiste, à partir du moment où il respecte la constitution espagnole.

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  • Albert // 05.11.2017 à 15h26

    Puigdemont joue avec le feu, lui aussi ! Car le masque est tombé. Le Peuple Catalan n’est pas derrière ce politicien qui joue sa carrière politique en manipulant l’étiquette de l’Indépendance, au point d’aller se vendre à l’UE. Avec l’UE, ce n’est pas l’indépendance qu’on obtient (qui est indépendant en UE ?), mais une nouvelle dépendance. Ce n’est pas l’amour de la culture catalane qui anime ce politicien, mais une soif arriviste de rester en poste. L’UE est une formidable machine à broyer les cultures nationales: qui croit un seul instant que le salut de la Catalogne passera par l’UE ? D’autant que les Catalans qui aiment leur Terre de Braves (Costa Brava) vont apprécier le courage de cet homme qui souhaite être réélu en se cachant à Bruxelles…Magnifique symbole ! Qui croit encore qu’un plat est bon parce que l’étiquette l’affirme ? Puigdemont, c’est déjà le crépuscule de la Catalogne, en direct: alors, maintenant, il s’agit de sauver la Catalogne de ce démagogue !

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  • rodrigo // 05.11.2017 à 15h38

    Soutenir l’indépendance de la catalogne est ce souhaiter la fin de la nation française ? Demain les bretons, les occitans, les vendéens, les alsaciens, les basques, etc. ? La Guadeloupe, Martinique, Nouvelle Calédonie, etc. ? Légitime, réel, souhaitable ?
    Sur terre: Le Québec, le Texas, la Californie, l’Italie du Nord, Santa Cruz en Bolivie, le sud du brésil, les kurdes, l’Afrique. Encore diviser pour mieux contrôle ? Légitimer ce qui se passe en Catalogne est-ce finalement donner un exemple juridique européen qu’agira en cascade, et ainsi légitimer de processus douloureux qui ne seront que des sources de tragédie, de mort, pauvreté, et de misère sur l’ensemble de la planète?
    Le gouvernement espagnol a-t-il enfin réagi !? ? Arrêté ce délire d’égoïsme dans un moment de crise ? Maladroitement ? Les catalans vivaient-ils en dictature ?

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    • René Fabri // 05.11.2017 à 19h18

      Il ne peut pas y avoir autant d’indépendantistes en Catalogne sans raisons.

      Malheureusement, on ne peut pas compter sur les grands médias pour nous donner ces raisons, sauf une qui serait l’égoïsme car la province est plus riche que d’autres. Mais en se renseignant un peu, on découvre, par exemple, que les Catalans ont une langue qui leur est propre et qui est très pratiquée. Mais Madrid en restreint trop l’usage, alors qu’il se montre plus tolérant avec la langue basque.

      Sans informations objectives, il est difficile de juger depuis la France, et même de juger depuis d’autres régions de l’Espagne.

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      • Louis Robert // 05.11.2017 à 22h29

        «Il ne peut… sans…» — Bien sûr que non!

        René, cela est difficile mais il y tout de même l’histoire, celle dite, et celle non-dite… donc à dire, qu’il est de notre devoir d’examiner pour comprendre. En soi-disant démocratie, s’abstenir ou refuser de le faire en pareilles matières et dans de telles circonstances relève de la lâcheté.

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  • Bellettre Maryse // 05.11.2017 à 17h59

    « L’Etat de droit peut être bafoué par des représentants légalement élus, c’est ce qui ce passe en ce moment en Europe où les chefs de gouvernement abandonnent à des instances européennes non démocratiquement élues la souveraineté de leurs pays » Les chefs de gouvernement n’y peuvent pas grand chose. Peut-être est-ce à cause de l’Acte unique européen signé par douze pays en 1986. Il a entraîné, hormis, pour certains domaines sensibles (fiscalité), l’extension du vote à la majorité qualifiée qui a mis fin à l’unanimité. A mon sens, c’est cette évolution précise qui enlève la légitimité aux responsables des états membres de l’UE. Ceux hors zone euro se portent mieux. A la réflexion, l’extension du vote à la majorité qualifiée pourrait être « le talon d’ Achille ». Revenir à l’unanimité pour échanger sur un pied d’égalité (gagnant-gagnant). Un tel objectif ou un tel voeu politique demanderait de l’audace, du pragmatisme, une volonté à toute épreuve. Qui peut se targuer d’en avoir, aujourd’hui ?

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  • Louis Robert // 05.11.2017 à 20h34

    Je ne m’explique pas ce degré d’hostilité manifesté par la masse des citoyens européens les plus «ordinaires » envers Catalogne et Catalans. Que les médias, la classe politique et l’intelligentsia d’Europe se soient révélés au dessous de tout là-dessus, passe encore. Mais enfin, comment les Européens peuvent-ils approuver les violences politiques, judiciaires et policières exercées par Madrid à l’encontre de la Catalogne et des Catalans? Les accusations de rébellion et de sédition, emprisonments politiques, sentences jusqu’à 30 ans de prison, brutalités barbares de l’attachante Guardia Civíl, assauts sur le processus référendaire, la tutelle, etc.? Tout cela suite à un mouvement remarquablement raisonnable et paisible favorable à la liberté d’expression, la démocratie, la négociation, l’autodétermination et, peut-être, l’indépendance!

    Mais enfin… si, méprisant à ce point la démocratie, nous avons atteint ce niveau de décadence et de déchéance morale, adieu « valeurs » européennes!

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    • Alfred // 05.11.2017 à 21h40

      Peut être que la masse des cons des imbéciles et des déplorables est dotée d’un sixième sens? Peut être que la vision télévisé des guerres civiles arabes, la mémoire vécue (pour la plupart) des guerres d’ex Yougoslavie, les mémoires transmises de la guerre d’Algérie, de l’occupation voire de la guerre civile espagnole y sont pour quelque chose?
      Les gens préfèrent souvent la paix et la stabilité à la morale et au droit. Rarement dans les mots mais dans les faits toujours. Surtout s’ils pensent avoir un peu à perdre. Et même ceux qui n’ont vraiment rien à perdre (extrêmement rares en vérité) cèdent parfois à la peur de l’inconnu.
      Et voilà. Les masses sont un marais vaseux et stable tant que personne ne vient y mettre le feu.

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      • Louis Robert // 05.11.2017 à 22h04

        Comme nous le montrent de génération en génération les conflits permanents, la guerre perpétuelle, et les millions d’innocentes victimes, il n’existe ni paix ni stabilité sans l’accord des personnes sur comment vivre ensemble dans la justice. Nul besoin d’un sixième sens pour s’en rendre compte; vivre sa vie les yeux ouverts suffit amplement.

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    • Fritz // 05.11.2017 à 23h35

      @Louis Robert : l’hostilité envers les Catalans, ces enfants gâtés qui ne veulent l’indépendance que pour satisfaire leur égoïsme, me rappelle l’hostilité du grand public envers les Grecs : tricheurs et fainéants. Dans les deux cas, ces clichés viennent conforter les projets d’en haut : Allemagne-UE pour la Grèce, Espagne-UE pour la Catalogne.

      Le plus fort est que ça marche. Faut-il désespérer du « grand public » ? Même sur ce blog, de nombreux commentaires ont attribué le mouvement catalan aux manœuvres de l’UE, disloquer les États-nations en développant les eurorégions. Si tel était le cas, l’UE aurait soutenu à fond l’indépendance catalane, pour nuire à l’Espagne comme à la France (Pyrénées-Orientales). Il n’en est rien.

      L’exemple catalan sera peut-être un cas d’école. J’ignore comment cette affaire se terminera, mais je retiens déjà cette leçon : pour disloquer les États-nations, l’UE ne passe pas par les « eurorégions », ce qui suppose un certain nationalisme séparatiste, mais par les classes dirigeantes des États membres.

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      • Louis Robert // 06.11.2017 à 03h24

        @ Fritz.

        Oui, blâmer les victimes, ça marche. Comme l’exemple grec, “l’exemple catalan” est déjà “un cas d’école” par excellence, je crois. “Faut-il désespérer…?”

        Le célèbre humoriste américain George Carlin: “J’ai renoncé au genre humain et à mes compatriotes…”

        https://m.youtube.com/watch?v=ls8RXqyZDsk

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      • tepavac // 06.11.2017 à 07h59

        @ Fritz
        « de nombreux commentaires ont attribué le mouvement catalan aux manœuvres de l’UE, »

        J’ai passé six mois en Espagne en 2009, 6000 manifestation en un an, du même type, sur les mêmes préoccupations et les mêmes revendications que les Grecques à la même période.(passé sous silence par nos médias)

        De mon point de vue, que l’UE n’ait pas « manigancé » ce référendum, certes, mais il n’en demeure pas moins que c’est l’intransigeance de l’UE qui est le moteur de cette réaction Catalane.
        Ce n’est qu’une opinion en suspend, mais je crois que tout ce tapage ne soit destiné qu’à détourner les mécontentements populaires en leur faisant oublier qui est leur véritable bourreau; la bureaucratie Européenne qui promulgue ses lois au rythme de quelques centaines par mois.

        En soi l’idée d’une union Européenne n’est pas mauvaise, mais si pour y parvenir les « mentors » du projet s’associent avec le diable, alors fatalement le résultat en sera diabolique.

        En d’autres termes, il est illusoire de prétendre à vouloir faire le Bien lorsque pour y parvenir on emploie le Mal.

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        • Louis Robert // 06.11.2017 à 11h07

          “Faire le bien…”

          ***

          Gandhi: “La fin est dans les moyens comme l’arbre est dans la graine… La fin vaut ce que valent les moyens. Il n’existe aucune cloison entre ces deux catégories… Et seule l’analyse des moyens permet de dire si le but a été atteint avec succès. Cette proposition n’admet aucune exception.”

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  • Spartel // 05.11.2017 à 21h39

    La consolidation des Etats est l’objectif prioritaire aujourd’hui.
    L’Espagne n’est pas le Soudan, et la Catalogne n’est pas le sud Soudan ( et je n’ai rien contre le Soudan). Le risque le plus grave est de voir un BHL prendre le parti de la sécession en se prenant pour Malraux.
    L’unité de l’Espagne n’est pas négociable et  » aller à l’indépendance » n’est pas le Classico contre le Réal de Madrid. Les dirigeants catalans savent qu’ils n’ont pas l’aval des Espagnols. Ont-ils la majorité en Catalogne ? Mais est-ce raisonnable de faire un référendum d’autodétermination, dans un vieux pays, une vieille nation espagnole ?

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    • Louis Robert // 05.11.2017 à 22h12

      Ce le peut fort bien et même fort probablement dans le cas présent, pour peu que l’on se donne la peine de regarder, derrière, ce qui nous a menés où nous en sommes, et surtout l’Espagne où elle en est.

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  • EREMITA // 06.11.2017 à 00h55

    Vous dites que apres l’arrestation des membres du gouvernement puigdemont des nombreuses arrestations ss sont aussi produites dans les milieux associatifs
    Ah bon…
    Combien d’arrestations?
    En fait, aucune

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    • francesc pougault // 06.11.2017 à 11h59

      Jordi Cuixart président de Omnium Cultural et Jordi Sanchez président de Assemblea Nacional de Catalunya; et les jeunes gardés à vue pour afficher des gardes civils en train de matraquer, et des élus municipaux gardés à vue por avoir demandé à des gardes civils de cesser de provoquer des troubles; et à la fin de cette semaine des parlementaires ( dont la présidente du parlement) convoqués chez la procureure emprisonneuse de Lema.

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  • Seraphim // 06.11.2017 à 04h57

    La Catalogne que j’ai traversée m’a donné l’impression d’une revendication haineuse, agressive: si on parle castillan dans les restaurants, on se fait servir en dernier, avec des remarques. Il vaut mieux parler français! Par comparaison, à parler russe en Estonie, on reçoit un accueil normal malgré la propagande du gouvernement, voire chaleureux.
    La volonté du peuple n’est pas une valeur sacro sainte. Elle a multiples formes et elle doit donc être « validée », pas seulement par des questions de légalité, constitutionnalité etc..à la rigueur on peut s’asseoir dessus dans certains cas. Mais par la profondeur d’une vision, l’authenticité manifeste de la revendication (Mandela en Afrique du Sud) et les propositions d’avenir. Or l’indépendance de la Catalogne ne ressemble en rien à un projet d’avenir, de construction positive. Qu’elle capote n’est pas douteux, avec ou sans les bévues de Rajoy.

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  • Caracalla // 06.11.2017 à 11h53

    C’est vraiment bien mal connaître les indépendantistes catalans qu’imaginer un seul instant qu’ils puissent basculer dans la lutte armée… Monsieur Sapir, revoyez votre Gandhi.

    Pour l’avocat de Junqueras, le seul fait d’avoir été transféré dans un fourgon de police avec des menottes et « sans ceinture de sécurité » s’appelle un mauvais traitement, c’est dire le niveau de bouffonnerie. Puigdemont n’a évidemment pas manqué de mentionner ces « mauvais traitements » dans une de ses inénarrables interviews télévisées bruxelloises. Et voilà comme un bruit de menottes entendu à Madrid se transforme en droits de l’homme bafoués à Bruxelles.

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    • Louis Robert // 06.11.2017 à 13h33

      Je tiens à vous informer que dans de telles conditions, il est arrivé, au cœur de l’Empire, que le détenu décède d’un trop grand empressement du conducteur du fourgon à livrer très rapidement sa marchandise au lieu d’incarcération!… Un détail, bien sûr.

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  • Caracalla // 06.11.2017 à 11h54

    Il est vrai qu’un garde civil a aussi eu le mauvais esprit de passer à Junqui l’hymne espagnol sur son portable (à moins que ce fût simplement une banale sonnerie d’appel ?), ajoutez cela aux menottes, à l’absence de ceinture de sécurité (violation flagrante du Code de la sécurité routière, du droit à la sécurité, et même, n’ayons pas peur des mots, du droit au confort bourgeois pendant un transfert en préventive), à la perspective de passer Noël en prison, et on imagine aisément que celui que d’autres mauvais esprits surnomment affectueusement « l’osito » (là-dessus je pose le hashtag qui devrait faire rage #balancetonnounours) aura fait un urticaire au premier degré, aggravé qui plus est par la fouille intégrale (une peluche est une bonne cache, c’est bien connu), ce qui le ravala pour le coup au simple rang de prisonnier de droit commun, stigmate proprement insupportable quand on a sa dignité de démocrate.

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  • Caracalla // 06.11.2017 à 11h54

    Par cette même charité chrétienne dont se réclament Junqueras et peut-être d’autres, on ne se réjouira pas de leur embastillement, mais le martyre d’un apôtre de la liberté est à ce prix. Et quoi de plus efficace que le martyre pour relancer l’implacable machine à tweets non violents ? On leur souhaite de ne pas avoir renié trois fois au chant du coq, mais cela s’annonce difficile (cf dilemme du prisonnier et la stratégie – pour l’instant payante – de Santi Vila), tant la haine de Puigdemont est grande à présent (voir les fuites autour de la Forcadell devant le juge) et la cantine de la prison dégueu. Précisons : haine de Puigdemont du fait que l’escapade bruxelloise de celui-ci est retombée sur la tête de ceux-là (en droit, cela s’appelle un délit de fuite). Si Sapir veut des infos, il suffit qu’il lise la presse et qu’il ouvre le Code pénal.

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    • Louis Robert // 06.11.2017 à 13h45

      Précisons.

      M. Puigdemont a quitté l’Espagne pour Bruxelles, il s’est rendu à Bruxelles pour d’excellentes raisons qui le regardent. Il s’est en outre rendu publiquement disponible pour rendre compte de sa conduite à qui voulait l’interroger et l’entendre.

      Il semble que bizarrement, certains aient tout à coup oublié la signification de « fuir » et de « fuite », ou fassent semblant… Ce sont les mêmes qui ne semblent pas parvenir à comprendre ce qu’il dit… préférant en fait ne pas l’entendre de le voir forcé de se taire durant les prochains 30 ans.

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  • Renaud // 06.11.2017 à 12h50

    J’espère que ce lien sortira, je l’ai mis dans ce blog plusieurs fois sur le sujet de la Catalogne, mais à chaque fois il fut éjecté semble-t-il, voyons:

    https://www.youtube.com/watch?v=WWLO01k97Ls

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  • Croce // 06.11.2017 à 16h07

    La Communauté Européenne ne peut accepter d »accueillir un nouvel état issu du saucissonnage de l’un de ses 27 états-membres, c’est tout bonnement interdit dans le texte de la Constitution Européenne !
    Carles Puigdemont peut toujours essayer de charmer Bruxelles par ses arguments, il faut l’unanimité des 27 pour que la Catalogne devienne un nouvel état-membre.
    Autant dire mission impossible !
    Car l’emblème de l’Europe, c’est le drapeau orné de 27 étoiles, et non le bourricot catalan !

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    • Louis Robert // 06.11.2017 à 18h54

      L’« impossible » d’aujourd’hui est précisément la réalité de demain…

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      • francesc pougault // 06.11.2017 à 20h08

        Lluis LLac, interdit par le franquisme, « demanem l’impossible per tenir el possible »

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  • Boubanka46 // 06.11.2017 à 21h20

    María Soraya Sáenz de Santamaría, le gouverneur de catalogne n’est pas la fille d’un général franquiste mais d’un homonyme.

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    • Fritz // 06.11.2017 à 21h41

      Disons qu’elle est digne de porter le nom de ce général…
      Vous avez aimé José Antonio ? Vous allez adorer Soraya.

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  • Fritz // 06.11.2017 à 22h54

    Allez, pour ceux qui croient toujours que « l’UE soutient le séparatisme catalan » :
    http://www.lesoir.be/123000/article/2017-11-06/juncker-sur-la-catalogne-je-ne-vois-pas-en-quoi-les-autorites-espagnoles-violent#
    Et c’est un confident des autres planètes qui le dit.

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  • Jean Bruca // 08.11.2017 à 09h31

     » Un référendum inconstitutionnel » est un oxymore.

    Nous avons un précédent soit le référendum de 1962 sur l’élection du président de la République au suffrage universel direct. La constitution de 58 prévoyait le recours à l’article 89 et non l’article 11 ainsi que le fit le président DeGaulle.

    Saisi par des parlementaires, le Conseil constitutionnel valida ce référendum au motif qu’en disant OUI le peuple avait approuvé le fond (élection directe du PR) et la procédure suivie ( recours à l’article 11). Rien d’un constitutionnel si c’est approuvé par le souverain.

    L’autre précédent c’est le Kosovo avec l’avis de la CIJ de l’ONU de 2010. Le droit international autorise la sécession unilatérale.

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