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25.octobre.201725.10.2017 // Les Crises

Et si l’embargo contre le Qatar virait à la guerre économique globale ? Par Pierre Conesa

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Pierre Conesa, ancien responsable de la direction des affaires stratégiques au ministère de la Défense, livre son analyse de l’embargo organisé par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis contre le Qatar. La crise pourrait prendre une ampleur internationale.

Tamim bin Hamad Al Thani, l’émir du Qatar, lors de l’Assemblée générale des Nations-Unies, le 19 septembre 2017 à New York.

Attention, danger ! Les tensions entre le Qatar et ses voisins (Arabie saoudite et des Emirats arabes unis) pourraient dégénérer en véritable guerre économique, qui toucherait des entreprises du monde entier y compris françaises. Telle est l’analyse que livre à Challenges Pierre Conesa, ancien responsable de la direction des affaires stratégiques au ministère de la Défense et ancien directeur général de la société d’intelligence économique CEIS.

L’auteur de Docteur Saoud et Mister Djihad : la diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite (préface d’Hubert Védrine, Robert Laffont, 2016) a réalisé une visite de quatre jours au Qatar, sous embargo depuis le 5 juin. Il était convié sur place par un collectif d’hommes d’affaires non qatariens inquiets des suites économiques possibles de la crise régionale. Il a rencontré deux ministres, des responsables français et étrangers des différents groupes présents sur place, des expatriés et des Qatariens. Et le fruit de son enquête est inquiétant.

Dans les supermarchés, « la panique a duré 5 à 6 jours » assure le représentant d’une grande surface. Pour les denrées du quotidien, le Qatar s’est largement remis de l’embargo imposé par l’Arabie Saoudite, les Emirats, le Bahreïn et l’Egypte. Les fournisseurs turcs, iraniens, indiens, azerbaïdjanais et européens ont rapidement compensé les fruits et légumes saoudiens et les rayons des magasins sont pleins. Heureuse surprise, les produits sont même aujourd’hui moins chers et de meilleure qualité que ceux du royaume voisin. L’embargo pourrait se révéler à double tranchant : qui va dorénavant acheter les produits frais saoudiens ? Et la conséquence de cette réorganisation des circuits commerciaux pourraient avoir des conséquences au-delà de Riyad : Doha, par solidarité ou par paresse, achetait les produits étrangers réexportés par Dubaï, le grand hub des Emirats, à raison de 600 millions de dollars par mois. La cité marchande est dorénavant triplement pénalisée, puisque l’Iran, client fidèle autrefois, joue la carte qatarienne. Pour l’heure, le Qatar a quant à lui, eu l’intelligence de ne pas couper le Pipe Dolphin qui approvisionne Dubaï en gaz. Mais s’il venait à le faire, la ville se retrouverait brutalement sans lumière…

Les chameaux bloqués aux frontières

Tous ces éléments tendent à montrer combien l’embargo lancé par les quatre pays alliés a été mal préparé. Alors que le roi d’Arabie venait tout juste de faire sa première visite d’Etat chez son petit voisin en décembre 2016, que le président américain terminait à peine de quitter Riyad en mai, l’ultimatum est tombé mélangeant toutes sortes d’exigences : fermeture de la chaîne Al Jazeera, expulsion de tous les opposants, rupture des relations diplomatiques avec l’Iran, fermeture de la base turque, et enfin, cerise sur le gâteau, l’arrêt du « financement du terrorisme » à savoir le financement des Frères Musulmans. Le tout devait être exécuté sous dix jours et assorti de pénalités financières et de contrôles. Les mesures vexatoires se sont multipliées. Même les chameaux qatariens ont été bloqués à la frontière saoudienne ! Des conditions tellement surprenantes que ni le Koweït, ni Oman, autres pays membres du Conseil de coopération du Golfe, ne respectent l’embargo.

Pour autant, cette crise ne semble pas proche d’une résolution. Elle menace même de prendre une ampleur inattendue avec un retentissement international. Riyad a ainsi engagé une véritable guerre de communication par agences de relations publiques interposées, en défendant son image à Washington, Londres et Paris. Une bataille que le royaume veut étendre à Moscou, Beijing et même New Delhi… Il sera difficile cependant d’espérer une amélioration de la réputation des Saoud quand ils accusent leur petit voisin de « financer le terrorisme ».

Pressions multiples

Surtout, les tensions pourraient dégénérer, si l’on n’y prend garde, en une véritable guerre économique. La tentation est grande dans l’entourage des décideurs du Golfe de passer à la vitesse supérieure en forçant directement ou indirectement les entreprises étrangères à choisir entre les protagonistes. En effet, les Emirats et l’Arabie Saoudite n’ont pas de moyens de pression économiques directs : les premiers ne représentent à peine 2% du commerce extérieur du Qatar et les quelques projets patronnés par le Conseil de coopération du Golfe sont déjà stoppés, à commencer par le TGV continental et la TVA commune. Dans l’autre sens, la Qatar national bank ne compte que 4% de dépôts saoudiens ou émiriens.

Résultat, faute de détenir eux-mêmes les capacités suffisantes, les forces en présence pourraient mettre sous pressions les sociétés étrangères. Cette menace apparaît dans les discours « officiels ». Le 13 juin 2017, l’Ambassadeur des Emirats Arabes Unis à Washington Yousef Al-Otaiba a déclaré qu’Il ne prévoyait pas que la crise dévie vers « un conflit militaire, même si le Qatar refusait de plier ». Par contre, « il y aura une escalade de la pression économique… le Qatar investit des milliards de dollars aux États-Unis et en Europe, puis recycle les bénéfices pour soutenir le Hamas, les Frères musulmans et les groupes liés à Al-Qaïda »[i] . L’Ambassadeur des Emirats arabes unis à Moscou, Omar Ghobash, dans un discours à Londres[ii] a déclaré pour sa part que « l’expulsion du Qatar du Conseil de coopération du Golfe – souvent soulevée comme une possible sanction – n’était pas la seule sanction possible… Il existe certaines sanctions économiques que nous pouvons prendre et qui sont actuellement examinées…L’une d’entre elles serait d’imposer des conditions à nos propres partenaires commerciaux et de dire si vous souhaitez travailler avec nous, alors vous devez faire un choix commercial…Les Emirats Arabes Unis et l’Arabie saoudite pourraient demander à leurs partenaires commerciaux de choisir entre travailler avec eux ou avec Doha ». Une grande banque semble avoir déjà fait l’objet de pressions de ce genre.

Conflit de (nouvelle) génération

Dernier élément qui rend difficile la résolution de la crise : elle est la première voulue par une nouvelle génération de décideurs, tous convaincus qu’ils sont l’avenir de leur pays. Le Qatarien Sheikh Tamim bin Hamad al Thani (36 ans), ancien de l’académie royale militaire de Sandhurst (Royaume Uni), au pouvoir depuis juin 2013, auteur de la « Qatar National Vision 2030 », a mis un point d’honneur à multiplier les appuis extérieurs et variés par une diplomatie de « soft power ». Un affranchissement qui ne plaît pas à ses puissants voisins. Mais l’embargo conduit à consolider le sentiment national au sein de sa population, victime expiatoire. Al Thani semble très populaire, y compris aux yeux des expatriés. De plus il n’a pas cédé à la provocation de ses voisins et a habilement joué du droit international contre l’embargo, qui est jugé illégal par l’OMC. Face à lui : le Saoudien Mohamed Bin Salman, dit MBS (32 ans), est doté d’un modeste diplôme juridique de l’Université Islamique de Riyad, mais il tient fermement à imposer ses prérogatives de Prince héritier, titre officiellement accordé le 21 juin, en marchant sur la tête de son cousin Mohamed Ben Nayef. Il est considéré comme le responsable de la catastrophique guerre au Yémen. A 56 ans, l’Emirien Sheikh Mohamed bin Zayed al Nahyan est le plus âgé manifeste, lui, une phobie épidermique de l’islamisme sous tous ses aspects, chiite iranien, Frères musulmans, salafiste ou djihadiste sunnite, dès lors qu’ils s’invitent sur le terrain du pouvoir temporel. Aucun de ces nouveaux dirigeants ne peut céder puisque chacun y joue sa légitimité. La crise va donc durer et probablement provoquer des effets inattendus.

Pierre Conesa

[i] Wall Street journal, 12 juin 2017)

[ii] https://www.theguardian.com/world/2017/jun/28/uae-ambassador-threatens-further-sanctions-against-qatar

Source : Challenges, Pierre Conesa, 16-10-201

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Commentaire recommandé

Gordion // 25.10.2017 à 07h52

8Je crains que ce conflit entre salafistes sunnites va s’essouffler de lui-même. Le Qatar a trouvé des sources de substitution à ses besoins, comme décrit ici.
Les vrais raisons sont politiques. Les Saoudiens ont fait jouer le pacte du Quincy 2 avec leur mentor américain pour asseoir leur domination régionale.

Les enjeux sont énergétiques et financiers, Russie-Chine-Iran et nouveaux alliés de circonstances tels la Turquie et le Qatar d’un côté avec les nouvelles routes de la soie et les pétroyuans contre États-Unis et leurs alliés sunnites du Golfe, du Moyen-Orient et Israël et les compagnies pétrolières occidentales de l’autre côté.

Nouvel ordre mondial, la thalassocratie anglo-américaine contre le heartland eurasiatique.

Le reste n’est que l’arbre qui cache la forêt.

La vraie question est quand l’Arabie Seoudite va-t-elle accepter de vendre son pétrole contre des yuans ?

La Qatar a déjà pris une participation dans le conglomérat russe Rosneft. Le roi Saoudien rentre de Moscou, armement, pétrole, roubles et yuans ont sûrement été à l’ordre du jour.

Les Saoudiens vont-ils être le prochain pays arabe que les États-Unis vont déstabiliser pour un changement de régime de comme en Syrie, s’ils vendent leur pétrole contre des roubles et des yuans ?

La guerre donc..

18 réactions et commentaires

  • Gordion // 25.10.2017 à 07h52

    8Je crains que ce conflit entre salafistes sunnites va s’essouffler de lui-même. Le Qatar a trouvé des sources de substitution à ses besoins, comme décrit ici.
    Les vrais raisons sont politiques. Les Saoudiens ont fait jouer le pacte du Quincy 2 avec leur mentor américain pour asseoir leur domination régionale.

    Les enjeux sont énergétiques et financiers, Russie-Chine-Iran et nouveaux alliés de circonstances tels la Turquie et le Qatar d’un côté avec les nouvelles routes de la soie et les pétroyuans contre États-Unis et leurs alliés sunnites du Golfe, du Moyen-Orient et Israël et les compagnies pétrolières occidentales de l’autre côté.

    Nouvel ordre mondial, la thalassocratie anglo-américaine contre le heartland eurasiatique.

    Le reste n’est que l’arbre qui cache la forêt.

    La vraie question est quand l’Arabie Seoudite va-t-elle accepter de vendre son pétrole contre des yuans ?

    La Qatar a déjà pris une participation dans le conglomérat russe Rosneft. Le roi Saoudien rentre de Moscou, armement, pétrole, roubles et yuans ont sûrement été à l’ordre du jour.

    Les Saoudiens vont-ils être le prochain pays arabe que les États-Unis vont déstabiliser pour un changement de régime de comme en Syrie, s’ils vendent leur pétrole contre des roubles et des yuans ?

    La guerre donc..

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    • fanfan // 25.10.2017 à 19h41

      Effondrement du pétrodollar… plans sur la « remodélisation » du royaume saoudien chez le néo-cons de Washington?
      Octobre 2017 – un économiste de renom prévoit le remplacement par Riyad du dollar par le yuan, le roi saoudien effectue une visite historique à Moscou et les Russes vont vendre des batteries S400 à l’Arabie saoudite.
      http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2017/10/seoud-yuanise-ou-l-empire-en-peril.html

        +3

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  • Nicolas // 25.10.2017 à 08h42

    « le Pipe Dolphin qui approvisionne Dubaï en gaz »
    En fait « Dolphin » arrive dans l’Émirat d’Abou Dhabi. Doubaï est plus glamour qu’Abou Dhabi mais 19 fois plus petit, à peine plus peuplé qu’Abou Dhabi, et n’a qu’⅓ de la population totale des ÉAU.
    Et puis, on a beau aspirer ou sucer une « pipe », ça n’éclaire rien. Un gazoduc par contre ya des chance.
     » La crise va donc durer » : Je ne parierais pas ma chemise là-dessus : après sa visite à Moscou, le roi du Sud-Daech a décidé de changer toute la stratégie de son royaume et de se tourner vers l’islam modéré : constatant son échec il prépare le terrain pour la fin des hostilité avec l’Iran ? (Qatar / Yémen / Irak / Syrie).

      +11

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  • Joanna // 25.10.2017 à 09h08

    Ah si seulement le Qatar, accusé de soutenir financièrement de nombreuses organisations terroristes, dont l’Etat islamique, Al-Qaïda et les Frères musulmans, pouvait être amené à renoncer (!) à ses actifs en France …

    http://www.ladepeche.fr/article/2017/06/05/2588019-le-qatar-un-investisseur-tres-present-en-france.html

    Le candidat Macron avait déclaré avant l’élection présidentielle : « « Je pense qu’il y a eu beaucoup de complaisance, durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy en particulier » ».
    Il a fait quoi depuis pour y mettre fin ?

      +18

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  • Owen // 25.10.2017 à 10h00

    La France importe à l’Arabie Saoudite 18,6% du pétrole, contre 7,9 % à la Russie, parmi des fournisseurs diversifiés.
    https://www.connaissancedesenergies.org/d-ou-vient-le-petrole-brut-importe-en-france-120209

    L’importance de l’Arabie Saoudite est donc relative.
    Notre pays n’est pas dépendant du pacte du Quincy. On sait depuis Ben Laden et septembre 2001 que ce pays est fournisseur du terrorisme mondial. C’est peut-être le pire pays au monde en matière de droits de l’homme. Notre relation avec eux met en porte à faux les musulmans en France et gêne le cohésion nationale.

    La Russie de Poutine et même d’Elstine a toujours eu la volonté de fournir l’Europe, ainsi que la capacité, maintenant que ce pays est 1er fournisseur mondial de pétrole. La Russie est demandeuse de co-économie, ce qui permettrait notamment d’avancer cette Europe si difficile à construire.

    Donc quoi ? Quel gâchis, quelle bêtise…

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    • Chris // 25.10.2017 à 14h21

      Notre pays n’est pas dépendant du pacte du Quincy.
      A première vue oui, mais la vente d’Alstom à GE, rend notre production d’électricité nucléaire dépendante des Etats-Unis…
      Qui rappelle la reddition de la France après tout le tapage onusien-villepéniste sur l’invasion de l’Irak, non pas pour un plat de lentilles, mais pour assurer la livraison des sabots d’appontage du Charles De Gaulle, entre autres !

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      • Owen // 25.10.2017 à 18h47

        Oui, l’estocade, pour moi, c’était quand toute la presse a informé en 2013 (?), que l’ambassade américaine, à 300 m de l’Élysée avait le toit truffé d’antennes cachées par une fausse attique. Et que les conversations de Chirac, Sarkozy, Hollande, ainsi que dans les autres ministères, ont été régulièrement écoutées.

        Hollande était gêné… pas par les antennes, mais que la presse en parle. Fin de partie pour la France.

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  • christian gedeon // 25.10.2017 à 10h24

    M. Conesa dit vrai…cette crise va provoquer des évènements inattendus,au premier chef desquels une course apparente à la « libéralisation sociétale  » entre l’Arabie et le Qatar,et à terme,quoiqu’on en pense aujourd’hui,un resserrement des rangs « sunnites  » face à l’Iran. Ca ne paraît pas évident immédiatement aujourd’hui. Mais in fine,les « sunnites  » en général,ont un intérêt commun à endiguer la progression,pour le moment apparemment inarrêtable de l’influence iranienne,et de sa présence sur le terrain arabe. Pour ce qui me concerne,l’alliance entre la Qatar et l’Iran est vraiment une alliance de circonstance,les intêrets des deux pays étant fondamentalement divergents. Les EAU serviront fort probablement de trait d’union dans les discussions à venir entre les deux fortes têtes de la région,les leaders saoudiens et qataris,jeunes et bouillonnants. D’autant qu’il y a deux urgences à régler,et d’importance. Mettre un terme à la guerre du Yémen,devenue un poids et un facteur de déstabilisation insupportables pour le royaume saoudien,et reprendre la main sur la question proche orientale,Syrie,Irak,Liban et Palestine,où l’influence « chiite  » est de plus en plus prégnante. Et là,l’Iran vient à mon sens de commettre une erreur de fond,en appuyant les velléités du Hamas de continuer la lute armée contre Israël avec pour objectif son annihilation. J’ai bien peur que ce soit le Liban qui serve,une fois de plus,de champ d’expérimentation,au moyen d’une guerre censée resserrer les rangs. Hamas au Sud,Hezbollah au Nord, et peut-être,et même sûrement une intifada au milieu.

      +3

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    • Chris // 25.10.2017 à 14h35

       » reprendre la main sur la question proche orientale, Syrie, Irak, Liban et Palestine »
      N’étant pas émotionnellement concernée, je vois l’évolution différemment, car vous négligez la Russie qui est en train d’investir/d’arbitrer le Moyen-Orient, un acteur qui notoirement ne joue pas double-jeu, donc crédible, qui plus est, adossé à la Chine, première économie mondiale.
      Et dieu sait (ou Allah) si le monde chaotique créé par l’Empire a besoin de crédibilité pour ré-instaurer la confiance, c’est-à-dire paix et stabilité. Le fait que tous les acteurs se rendent à Moscou, comme d’aucuns vont à Canossa, est un signal fort.
      Certes, cela ne se fera pas sans remous et résistances, mais le chemin me semble tracé. Poutine y travaille depuis 17 ans et ne lâchera rien aux prochaines élections russes.

        +5

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      • christian gedeon // 25.10.2017 à 15h56

        Vous avez raison pour la Russie. Mais penser que la Russie et l’Iran sont autre chose que des alliés de circonstance serait une erreur. Les intêrets iraniens et russes se heurteront inévitablement. Tout comme,à terme,les intêrets syriens et iraniens,aussi étonnant que çà puisse paraître aujourd’hui.Autrement dit,le régime légal syrien n’acceptera pas que la Syrie devienne une province iranienne même s’il doit sa survie au Hezbollah et aux Pasdarans,en partie et en partie seulement.Le méli mélo régional n’est pas près d’être réglé. De plus la Russie voit d’un très mauvais oeil l’agressivité renouvelée de l’Iran envers Israël. à travers le rapprochement avec le Hamas et les dernières déclarations tonitruantes.La Russie se voit comme un partenaire d’Israël,pas un allié,mais un partenaire. Et les contacts au plus haut niveau se multiplient.

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        • vasyfrancky // 25.10.2017 à 22h22

          l’agressivité iranienne ?? et israél est gentil ?…bof c’est un point de vue…

            +7

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          • christian gedeon // 27.10.2017 à 17h19

            Israël n’est pas « gentil ». mais Israël ne demande pas que l’Iran soit rayé de la surface du globe et que les iraniens soient rejetés à la mer.Et Israël a plus de 22% de sa population qui est « arabe  » en grande majorité musulmane…et Israël ne pend pas les gens par centaines chaque année à des grues…et évidemment je serais modéré.

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            • Les-crises // 27.10.2017 à 20h26

              « et évidemment je serais modéré. »

              hein ?

                +2

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        • theuric // 25.10.2017 à 22h32

          Vous avez raison, la Russie a besoin d’une mer Méditerranée sereine, d’où sa politique proche et moyenne-orientale.
          Pour l’instant et paradoxalement, ce sont les U.S.A. qui sont le facteur stabilisateur par la cohésion politique que génère sa politique agressive.
          Donc, tant qu’ils existent, tout le monde s’entend à peu près.
          En revanche dès que ou si les Etasunis montrent qu’ils sont désormais dans l’incapacité d’agir à l’international, les tensions géopolitiques et géostratégiques commenceront à se développer.
          D’ailleurs nous pourrions très bien nous demander si, en fin de compte, cette discorde entre le Qatar et l’Arabie-Séoudite n’aurait pas d’origine une faiblesse U.S. devenue flagrante.
          Chacun des protagonistes cherchant, dans la péninsule arabique, à obtenir une position avantageuse avant que cette faiblesse ne devienne une absence définitive.

            +1

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          • Chris // 26.10.2017 à 01h04

            La nature ayant horreur du vide, j’ai déjà quelques idées quant au remplaçant…

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        • Elodie // 28.10.2017 à 00h39

          Les interets de la france et de l’alemagne se heurtent regulierement. Pourtant ce sont des amis et des allies. Je pense qu’ Israel n’est pas un element dans ce jeu. On le menagem un peut a cause de la question nucleaire, mais sans les USA, Israel ne compte pas.

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  • VAZY Francky // 26.10.2017 à 09h42

    Euhhhh, elle est déjà en cours. Les sanctions illégales et illégitimes contre la Russie, l’impression monétaire absolument folle des Chinois qui font comme les occidentaux, se payent nos entreprises avec de la planche à billet, et tout en adossant leur monnaie à l’or en ce qui concerne le pétrole. Sans compter les nouvelles actions des BRICS tendant à renforcer leur influence par la dédolarisation des échanges et leur garantie selon des principes plus équitables et moraux.
    Le monde vit à crédit, sur son propre dos et celui des générations futures. Avec plus de 325% d’endettement par rapport à son PIB, le système monétaire et financier est au bord de l’apocalypse, va bientôt faire du dollar du papier toilette, et donc le priver de tous ses moyens de pression et de corruption. Et bien malin celui qui pourra dire ce qui en émergera ensuite. Allons nous assister enfin à une prise de conscience mondiale et collective, avec la mise en place d’un système plus juste et plus équitable, qui ne soit plus basé sur la croissance et l’endettement infini, l’exploitation à outrance des ressources que nous n’avons déjà plus ? Ou allons nous finir dans une guerre absolue ou toute l’humanité va s’autodétruire par pure vanité, parce que quelques fous ayant pris le pouvoir veulent accumuler toujours plus d’argent et de pouvoirs ?

      +4

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